Le mal du ravage des transports publics persiste et perdure! La tragédie des accidents de la route décime de plus en plus notre peuple! Le quotidien national le Soleil du 4 août 2021 s'est écrié devant l'hécatombe routière qui se chiffre à 1836 accidents en 7 mois! L'accident survenu récemment dans le Fouta sur l'axe Taredji-Ndioum vient encore une fois, de faire 12 morts et plus de 20 blessés!
Durant ma carrière de forestier dans la lutte contre le "feu de brousse", notre slogan le plus performant en langue nationale Wolof était celui-ci: "Fu daay tàkk nit a fa jaar" (Il n' y a pas de feu de brousse sans présence de l'homme). La même affirmation impérative est plus que valable pour les transporteurs et conducteurs automobiles sur les routes de notre pays. Le dicton wolof nous le rappelle en ces termes : "Fu nit faatoo ci tali, nit a fa jaar" (L'homme est responsable de tout mort sur la route).
En effet, au Sénégal, le parc automobile destiné au transport en commun est majoritairement constitué de véhicules d'une médiocrité et d'une inaptitude technique terrifiante! Il y a quelques années, j'ai eu à dénoncer les "bus de la mort" qui tuent tout et détruisent tout sur toutes les routes de notre pays. Il s'agit de ces vieux tacots qui, contrairement aux bus "Pullman" sûrs, beaux et confortables que les professionnels du transport touristique offrent aux usagers, sont de véritables tombeaux roulants. J'ai souvent parcouru l’axe Dakar - Saint-Louis et Dakar - Diourbel depuis plusieurs années, sans souci majeur. Mais tout a changé depuis l’arrivée massive de ces vieux bus réformés et indésirables sur les routes européennes et qui en dépit de leur état de délabrement avancé, débarquent au Port de Dakar et sont utilisés au Sénégal pour le transport public de voyageurs.
Ainsi, nos routes se baignent de sang humain presque quotidiennement et sont jonchées de cadavres d'hommes, de femmes et de bétail sans berger. Ce sont ces bus et véhicules similaires qui traversent quotidiennement, en toute vitesse et impunément les agglomérations très peuplées à l'intérieur du pays. Ces conducteurs ne respectent presque jamais le Code de la route!
En plus, ils ne sont pas physiquement préparés et mentalement prêts pour prendre en charge et en toute responsabilité, la sécurité de dizaines de vies en voyage sur les routes du Sénégal. Très souvent, ces poids lourds sont conduits par des gamins écervelés, inconscients et incompétents. Ils pensent souvent qu'une cigarette, un verre de café, de thé ou autre breuvage supposé tonifiant peut les aider à vaincre le sommeil et la fatigue. C'est ainsi qu'au volant de leurs guimbardes ils affrontent sans science ni conscience les dangereuses contraintes qui sillonnent les voyages.
Ces jalons de la mort sont : la distance, les pièges de la route, la fatigue, la chaleur, le sommeil, l'obscurité, les orages, les animaux errants, les arbres déracinés, les vents violents et les flaques d'eau qui attendent au tournant les conducteurs imprudents, imprévoyants et téméraires qui jouent avec la vie des personnes qu'ils croisent ou transportent à bord.
À l'époque, tout le monde semblait se réjouir de la présence de ces bus de récupération qui pourraient positivement remplacer les « 508 » plus connus sous le nom de "Ndiaga Ndiaye" et les "Super" ou autres "cars rapides" qui devraient être envoyés à la casse. Malheureusement, la plupart des propriétaires de ces véhicules s'empressent d'acheter en Europe ces vieux bus et les introduisent au Sénégal, les rafistolent sommairement en prenant soin d’y installer des échelles, un porte-bagages, des sièges supplémentaires de fortune, tout cela pour augmenter le nombre de passagers et l'espace bagages, afin de gagner le plus d’argent possible et à tout prix. Ces propriétaires véreux ne se rendent pas compte qu’en agissant de la sorte, ils rendent leur bus instable et hors-norme, donc dangereux et difficilement maîtrisable.
Ainsi, ils s’empressent de se faire délivrer des documents administratifs souvent douteux et discutables et embauchent un marmot d’une vingtaine d’années. C'est ce petit garçon sans conscience qu'ils installeront au volant du mastodonte. Ce jeunot immature, ignorant et indiscipliné, va se jeter sans méfiance sur les routes de notre pays, sans mesurer les conséquences tragiques de sa responsabilité. La vérité est que la plupart des propriétaires de véhicules de transport en commun préfèrent recruter des "étrangers" souvent peu exigeants sur leurs émoluments et prises en charge sociale.
Avec ces bambins inconscients irresponsables au volant, ils peuvent se permettre de payer des salaires de misère, sans cotisation de retraite ou de sécurité sociale, plutôt que d’embaucher des chauffeurs professionnels, mûrs, sérieux et expérimentés. Par ces comportements irresponsables, certains propriétaires de bus ou d’autres véhicules de transport public, sont les véritables commanditaires de ces hécatombes programmés d’innocents passagers qui empruntent ces moyens de transport sans aucune sécurité. À mon avis, ce sont ces propriétaires irresponsables, les vrais auteurs de ces hécatombes qui déciment notre peuple plus que la Pandémie Covid 19 ! C’est à eux qu’il faut s’en prendre. Ce sont eux qui doivent être tenus pour responsables!
Les mécaniciens et autres vulcanisateurs qui montent dans ces véhicules des pièces de rechange défectueuses et non originales, des courroies usagées, des pneus rafistolés et retaillés ont une grande responsabilité dans l'hécatombe qui décime notre peuple! Quand par hasard vous empruntez ces bus ou autres "Ndiaga Ndiaye", soyez sûrs que dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, vous aurez le malheur de tomber sur un véhicule sale, mal entretenu, conduit par un chauffeur incompétent, indiscipliné et arrogant.
Ce chauffeur sera souvent entouré d’« apprentis » encore plus impolis, indisciplinés et parfois très violents. Comme si tout cela ne suffisait pas, ces apprentis trouvent toujours le moyen de s’accrocher comme des singes derrière les bus, quand bien même ce genre de posture acrobatique, inutile et dangereuse n’est pas prévu sur ce genre de véhicule. Qui donc arrêtera l'hécatombe sur les routes du Sénégal? Ce sont d’abord les passagers eux-mêmes qui très souvent se laissent faire et traiter comme du bétail sans réagir, sans protester, sans s’opposer ! Ils se contentent naïvement de dire « Yalla baax na » (Dieu est grand). Ainsi, la plupart d’entre eux finissent leur voyage au cimetière par la faute d’une bande de malfaiteurs (transporteurs, conducteurs, "koxeurs" et apprentis) uniquement guidés par l’appât du gain facile.
Qui donc arrêtera l'hécatombe sur les routes du Sénégal? Ce sont les propriétaires de ces véhicules dangereux qui sèment le deuil et la désolation dans les familles et partout où ils passent. Ce sont ces patrons qui installent au volant de ces engins de la mort, des bambins incompétents, indisciplinés et inconscients. Ils peuvent arrêter le massacre s’ils le veulent ou s’ils y sont contraints par la force de la loi et de la répression ! Qui donc arrêtera l'hécatombe sur les routes du Sénégal ?
C’est vous autres dirigeants des syndicats de transport terrestre. Votre rôle ce n'est pas d'agir dans la complaisance pour bénéficier des suffrages, du soutien et des faveurs de votre syndicat! Votre rôle ne consiste pas à vociférer dans les radios et télévisions en vous érigeant en avocat des chauffeurs et transporteurs, même s'ils sont manifestement fautifs par négligence, par imprudence, par inattention ou par inobservation des lois et règlements! Votre rôle ce n'est pas de menacer et d'intimider l'État par des grèves fantaisistes même quand vous avez tort! Au nom de l’éthique et de l’orthodoxie syndicales, vous avez l’obligation morale de dire la vérité aux membres de vos syndicats! Vous devez les éduquer, les former, les informer et les sanctionner quand ils sont fautifs ou quand ils mettent en péril leur propre vie ou celle des autres usagers de la route. Qui donc arrêtera l'hécatombe sur les routes du Sénégal ?
Ce sont également les autorités détentrices du pouvoir républicain qui doivent filtrer et sélectionner les véhicules aptes à assurer le transport des voyageurs, ainsi que les conducteurs autorisés à les conduire. Oui, c’est bien une obligation de l’État de faire appliquer les lois et règlements de la République en la matière. Il s’agira de prendre des mesures préventives en plombant les systèmes d’accélération de ces véhicules afin de limiter leur vitesse à 80 km/heure et empêcher ainsi les conducteurs écervelés et inconscients, de rouler à tombeau ouvert au risque de transformer la route en hécatombe.
Pour terminer, je voudrais affirmer que c’est un devoir de haute portée civique pour tous les patriotes dignes de ce nom, de se mobiliser avec détermination, pour mettre fin aux pratiques de ces professionnels du gain facile, afin qu’ils arrêtent de transformer la route en abattoir d'êtres humains, avant de nous y envoyer à notre tour, si nous n’y prenons pas garde. Enfin, que l’on arrête à jamais, d’accuser Dieu le Clément et le Miséricordieux de nous ôter la vie de manière aussi violente, aussi absurde et aussi sanguinaire! Qu’on arrête de nous tympaniser avec des « Yàllaa ka dogal » (c’est la volonté de Dieu). Dieu n’a pas besoin d’un vieux bus et d’un conducteur stupide et incompétent pour nous rappeler à Lui. Car à Lui nous appartenons et à Lui nous retournerons.(Innaa lillaa hi wa innaa ileyhi raaji uun).
«AND GUEUSSEUM» RÉCLAME LA GRATUITÉ DES MASQUES ET REPORTE SON SIT-IN
Les syndicats du secteur de la santé, regroupés au sein du mouvement « And Gueusseum », sont visiblement préoccupés par la propagation inquiétante du coronavirus sur l’étendue du territoire national
Le sit-in des syndicats du secteur de la santé, regroupés au sein du mouvement «And Gueusseum», prévu le 11 août à l’Institut Pasteur de Dakar, n’aura finalement pas lieu. En plus du report de leur manifestation, les syndicalistes demandent à l’Etat de rendre gratuits les masques pour mieux lutter contre le coronavirus.
Les syndicats du secteur de la santé, regroupés au sein du mouvement « And Gueusseum », sont visiblement préoccupés par la propagation inquiétante du coronavirus sur l’étendue du territoire national. Ils ont pondu un communiqué hier pour donner leur avis sur la gestion de la maladie. Pour les syndicalistes, l’Etat doit rendre gratuits les masques.
«Tout en appréciant la ruée tardive des populations vers les vaccins, And Gueusseum relève que malgré le record appréciable d’un million encore discutable de vaccinés après six mois d’exercice, très loin du compte, pour une cible primaire estimée à 9 millions à revoir à la hausse, on doit miser davantage sur les gestes barrières avec plus de rigueur et de vigueur et demander au Chef de l’Etat de rendre gratuits les masques en plus de l’obligation de son port. Aussi, And Gueusseum salue-t-il la décentralisation des tests et leur production par l’institut Pasteur et condamne avec le dernier souffle l’automédication à laquelle s’adonnent, en ambulatoire, bon nombre de citoyens à la suite d’un test souvent douteux. Par ailleurs, And Gueusseum informe du report du sit-in prévu le 11/août à l’Institut Pasteur de Dakar à une autre date à préciser», renseigne le document.
Saluant les récentes instructions du Président Macky Sall concernant le renforcement de la fourniture en oxygène par l’achat de nouveaux générateurs et la réquisition des fournisseurs de gaz, «And Gueusseum» appelle «à plus de rigueur et de célérité dans l’approvisionnement avec un cahier de charges intégrant tous les critères pertinents de volume, de qualité et surtout de décentralisation au niveau des centres de santé devenus de véritables hôpitaux de circonstance».
«C’est aussi le lieu d’insister sur l’approvisionnement urgent en vaccins non seulement pour ceux qui attendent désespérément leur seconde dose, mais aussi pour celles et ceux qui, avec le variant Delta, augmentent la cible vaccinale du fait de leur vulnérabilité et de leur nombre», ajoute le texte. En dépit des efforts fournis par le chef de l’Etat dans sa recherche effrénée de vaccins et son projet de construction d’une usine de production d’antigènes, les syndicalistes veulent «le repositionnement du Programme Elargi de Vaccination (PEV) et de campagnes intenses de vaccination en lieu et place de la théâtralisation de cette activité salvatrice pour un souci de rationalisation, de ciblage, de couverture adéquate et de couverture effective garantissant une immunité collective mesurable».
Dans la perspective de la souveraineté sanitaire, «And Gueusseum» invite Macky Sall à faire redémarrer l’usine de production de médicaments et de consommables parapharmaceutiques «car on ne sait jamais ce qu’il adviendra avec ces variants et la tension mondiale sur les médicaments».
EXTREMISME VIOLENT AU SAHEL, COMMENT GUERIR LE MAL !
Le forum régional sur l’État de droit et l’extrémisme violent au Sahel, tenu du 4 au 6 novembre 2020, a réuni une centaine de personnalités, issues du milieu universitaire, de la recherche
Le Think Tank Afrikajom center, en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer a tenu en novembre 2020 un forum régional sur la revue sécuritaire au Sahel. Cet évènement a permis de produire un rapport sur l’extrémisme violent dans la région dans lequel il est proposé une liste de solutions pour arriver à bout de ce mal qui consume le continent.
Le forum régional sur l’État de droit et l’extrémisme violent au Sahel, tenu du 4 au 6 novembre 2020, a réuni une centaine de personnalités, issues du milieu universitaire, de la recherche. Parmi elles, figuraient des experts en matière de défense et de sécurité, des membres de la société civile, des représentants des États, des institutions intergouvernementales (G5 Sahel, Misahel, Minusma, Cedeao). On peut relever entre autres Ouamar Meftali, chef de l’unité sécuritaire à la Misahel, Fatou Dieng Thiam, chef du bureau régional de la Minusma à Mopti, les professeurs Mamadou Diouf, Abdoulaye Bathily, Bakary Samb, Selma Belaala, Oumar Ndongo,… Ces deux jours de réflexion ont permis d’évaluer les stratégies sécuritaires au Sahel, d’examiner leurs forces et leurs faiblesses et de faire des recommandations aux États, aux institutions intergouvernementales et à la Société civile, sur les voies et moyens de la construction d’une paix durable au Sahel. L’une des premières recommandations faites par les experts et non des moindres était essentiellement de dépasser le concept restrictif de sécurité conçu comme une activité exclusivement militaire. Ainsi, ils préconisent de recourir à une approche basée sur la sécurité humaine, plus holistique et plus globale, englobant tous les droits fondamentaux de l’homme et mettant la priorité sur la protection des populations civiles. D’où l’intérêt, disent-ils, d’une stratégie régionale coordonnée, globale, inclusive, intégrée, fondée sur le concept de sécurité humaine et de développement durable.
NECESSITE DE REEVALUER LA REPONSE REGIONALE
Le rapport est ensuite clair sur la nécessité de réduire dépendance extérieure en matière de sécurité. Il estime que les pays du Sahel doivent prétendre au leadership auquel ils aspirent et s’organiser pour prendre en charge leur propre sécurité. Sur ce, la réévaluation de la réponse régionale par une plus forte implication de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Africaine (UA) est fondamentale, préconise-t-on dans le document. Qui propose également de mutualiser les moyens notamment par le partage de renseignements et la conduite d’opérations conjointes. En même temps, les experts pensent qu’il faudrait appuyer les États membres du G5 Sahel pour instaurer la sécurité et la mise en œuvre des politiques publiques visant à réduire la pauvreté et l’exclusion plus particulièrement dans les localités défavorisées et les zones frontalières. Mieux, les experts recommandent de réexaminer les causes politiques, économiques et sociales de la faillite de l’État de droit ; et de mettre en exergue les causes profondes de l’extrémisme violent telles que les perceptions de l’injustice, de l’exclusion, le chômage des jeunes, la marginalisation des femmes, la mauvaise gouvernance et les violations des droits de l’homme ainsi que les lacunes constatées de l’État à fournir les services sociaux de base et y apporter les solutions idoines. Les différents panélistes du forum régional sur l’État de droit et l’extrémisme violent au Sahel ont, dans le rapport dont «L’AS» détient une copie, invité les États à lutter contre l’impunité et à veiller résolument au respect des droits de l’homme dans la réponse sécuritaire. Ils demandent également aux Etats d’élaborer un vaste programme de développement permettant de transformer positivement les économies, d’améliorer les services sociaux de base, de lutter contre la corruption, d’assurer et de renforcer la justice, la distribution équitable des richesses, de mettre en place des initiatives pourvoyeuses d’emplois rémunérateurs et valorisants des jeunes.
«IL FAUDRAIT ENVISAGER LE DIALOGUE AVEC LES MOUVEMENTS DJIHADISTES»
Sur un autre registre, le rapport appelle les uns et les autres à comprendre les motivations des groupes armés et de ne pas exclure systématiquement le dialogue avec certains éléments extrémistes. «Les groupes extrémistes violents sont segmentés. Les éléments au niveau de la base, des échelons intermédiaires et du leadership ne sont pas nécessairement mus par les mêmes intérêts. Cela rend possibles des discussions à différents niveaux», lit-on dans la note qui propose d’envisager le dialogue avec les mouvements djihadistes. Il attire l’attention sur la nécessité de ne pas stigmatiser des communautés données, au risque de contribuer à grossir davantage les rangs des groupes extrémistes. Les experts préconisent en définitive d’élaborer et diffuser des discours alternatifs à l’endroit des populations pour contrer les appels de l’idéologie djihadiste ; et de réfléchir sur un discours qui porte sur les préceptes d’un islam modéré et qui cible les jeunes dès la maternelle. Ils proposent aussi d’effectuer des études rigoureuses sur le terrain dans le but d’apporter des solutions idoines et non élaborées dans des laboratoires lointains. «Les solutions doivent être portées par les acteurs locaux, régionaux appuyés par les partenaires extérieurs et non l’inverse », relève le rapport. Qui indique pour conclure qu’il faut empêcher l’implantation des idéologies djihadistes par une promotion de la bonne gouvernance qui est une condition sine qua non pour la paix sur le long terme et le dialogue.
L’ÉCONOMIE DE TAMBACOUNDA À GENOUX
L’arrêt du train a impacté négativement l’économie de la partie orientale du pays, plus particulièrement la région. Le petit commerce entretenu par les populations qui tiraient leurs ressources de la gare est agonisant
L’arrêt du train a impacté négativement l’économie de la partie orientale du Sénégal, plus particulièrement la région de Tambacounda. Le petit commerce entretenu par les populations qui tiraient leurs ressources de la gare est agonisant.
L’arrêt du train a porté un rude coup à l’économie de la capitale du Sénégal oriental. En effet, l’économie qui reposait essentiellement sur la gare de Tambacounda se trouve dans la zone rouge depuis que le train a cessé de desservir la région.
Assise dans son restaurant sis à la gare, Ndèye Dior Amar se rappelle la période où sa gargote ne désemplissait pas. «Le commerce marchait très bien quand le train était en activité. Les marchands faisaient la queue qui allait du bâtiment de la gare à perte de vue. Et tout le monde y gagnait son pain», se souvient nostalgique Dior Amar.
Employée dans les chemins de fer où elle occupait le poste de secrétaire, Dior Amar, la soixantaine révolue, s’est reconvertie restauratrice car à l’époque, le commerce marchait bien. «Il y avait des restaurants jusqu’au fond et on écoulait nos marchandises tous les jours. Même quand le train était annoncé à 4 heures du matin, la gare restait bondée de monde. Depuis l’arrêt des activités du train, les populations souffrent énormément. L’arrêt des activités du chemin de fer a mis à genoux l’économie locale.
Le train est le seul moyen de transport qui peut booster réellement l’économie nationale», souligne la restauratrice. Comme le commerce, l’artisanat est également plombé. Et cette morosité est exacerbée par la pandémie de Covid-19 qui a fortement affecté le village artisanal de Tambacounda. «C’est très compliqué. On avait en moyenne 10 visites par jour, mais depuis l’avènement de la pandémie de coronavirus, la situation s’est davantage aggravée, parce qu’on peut rester une journée sans recevoir de visiteurs», se plaint le président du village artisanal de Tambacounda, Thierno Sow
Le pire, c’est que les artisans de la région n’ont pas bénéficié des fonds destinés aux impactés par la pandémie de Covid-19. «On n’a pas reçu un seul franc de notre ministère de tutelle. La Chambre de commerce qui est notre interlocutrice directe nous a signifié que les artisans ne sont pas pris en compte dans la distribution des fonds Force Covid-19. Or, on est impactés au même titre que tous les autres secteurs du tourisme», indique le président du village artisanal de Tambacounda, Thierno Sow.
«L’USAGE D’ORDONNANCES OU DE CONSEILS DE TRAITEMENT THERAPEUTIQUE N’EST PAS CONSEILLÉ»
Dr Annette Seck Ndiaye a axé sa communication sur la disponibilité des médicaments et des produits essentiels avant d’alerter sur les dangers de l’automédication
Hier après le point journalier sur la situation du Covid-19 au Sénégal, la directrice de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (Pna) a axé sa communication sur la disponibilité des médicaments et des produits essentiels avant d’alerter sur les dangers de l’automédication. Selon Dr Annette Seck Ndiaye, l’automédication et l’usage d’ordonnances ou de conseils thérapeutiques ne sont pas conseillés.
Depuis le début de cette troisième vague, on voit dans les réseaux sociaux des ordonnances destinées à soigner le Covid-19. Ce qui a poussé la directrice de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (Pna) à monter au créneau pour dénoncer ces pratiques. Elle a exhorté les populations à se méfier de la distribution de certains Tests de Diagnostics Rapides (Tdr) qui se font hors des canaux formels et sécurisés et l’automédication. «Les médicaments pour la prise en charge de Covid-19 sont mis à la disposition des Centres de Traitement des Epidémies (Cte). Les malades peuvent accéder à ces médicaments de manière gratuite.
Par conséquent, l’automédication, l’usage d’ordonnance ou de conseils de traitement thérapeutique ne sont pas conseillés, surtout pour les produits tels que les antibiotiques qui sont très présents sur les réseaux sociaux», alerte-t-elle.
Poursuivant, elle rappelle que les médicaments dispensés dans les établissements de santé publics dans le cadre de la prise en charge de Covid-19 sont gratuits. «Par conséquent, il n’est pas nécessaire d’avoir recours aux médicaments de la rue ou des produits conseillés sur les réseaux sociaux», dit-elle.
A propos de la disponibilité des médicaments et des produits essentiels, Dr Annette Seck Ndiaye estime qu’une offre de soins de qualité ne peut se faire sans la disponibilité, l’accessibilité des médicaments essentiels, encore plus dans ce contexte marqué par la pandémie de la Covid-19. «Ces produits dits essentiels sont destinés à la prise en charge des cas simples, comme tout ce qui est antibiotique et antalgique. La Pna fournit aussi des équipements de protection aux personnels de santé, mais également les consommables et les produits de la médecine d’urgence pour les services d’urgence et de réanimation», explique-t-elle.
Dr Annette Seck Ndiaye ajoute que les cliniques privées peuvent être approvisionnées par la Pna sur la base d’une liste de produits de la médecine d’urgence. «Mais cela sur la base d’une procédure clairement définie et qui est scrupuleusement respectée», renseigne-t-elle. Elle précise que cet approvisionnement concerne les cliniques privées habilitées à prendre en charge des cas graves, mais aussi celles qui travaillent dans la médecine d’urgence».
Et la Pna a été chargée de la distribution des vaccins sur l’ensemble du territoire national. «Depuis le début de la campagne de vaccination, nous avons distribué 1 232 318 doses de vaccins dont 5 32 118 doses ont été acquises par l’Etat du Sénégal», affirme Dr Annette Seck Ndiaye.
«KARIM EST LA SEULE ALTERNATIVE POUR FAIRE ÉMERGER CE PAYS»
Il n’a pas pris la parole depuis sa nomination à la tête de l’Ujtl. Franck Daddy Diatta répond à ceux qui l’accusent d’avoir été parrainé par son prédécesseur, Toussaint Manga. «C’est le Président Wade qui nomme qui il veut et quand il veut», assène-t-il. Le natif de Mbacké n’est pas candidat aux prochaines Locales, mais invite tous les jeunes à aller s’inscrire massivement sur les listes électorales et à briguer les collectivités locales. Dans cet entretien, «Daddy» pour les intimes, promet de conduire Karim Wade, exilé par la force, au Palais présidentiel.
Comment se porte l’Ujtl ?
L’Ujtl se porte bien, on peut dire, et est dans une logique de redynamisation et de remobilisation qui, d’ailleurs, coïncide avec l’activité importante de vente et de placement de cartes de membre numériques du Pds. Et à ce propos, les commissaires et superviseurs sont en train d’être formés pour aller vendre les cartes dans tout le Sénégal. Dès lors, c’est une aubaine pour la jeunesse de s’approprier cette activité et de monter le plus de secteurs possible afin d’être représentatifs dans les instances de décision du parti.
En tant que nouveau secrétaire général de l’Ujtl, quels changements comptez-vous y apporter ?
Le premier changement qui doit être apporté à la tête de l’Ujtl, le fer de lance du Pds, c’est, à notre sens, de bâtir toute chose autour de la concertation et du dialogue pour aboutir au consensus. Nous estimons qu’il est grand temps de fédérer, de remobiliser et de redynamiser le Pds à travers la jeunesse de manière générale, les élèves et étudiants y compris. D’ailleurs, cela ne sera pas difficile à réaliser parce que le Pds, à travers son candidat Karim Meïssa Wade, est dans le cœur des Sénégalais. Mieux, le Peuple dans son ensemble est nostalgique de la gouvernance du Pds. En ce sens que sous notre magistère, le pays allait bien de manière générale. Et ce qui le justifie, c’est le taux de pauvreté que le Président Wade a fini par drastiquement diminuer à 46%, alors que nous l’avions trouvé entre 1995 et 2000 à plus de 67%. Aujourd’hui, il a encore grimpé. Le deuxième changement sera sans doute d’écouter toute la jeunesse par le biais de la consultation. C’est d’ailleurs ce qu’on est en train de faire depuis notre nomination à la tête de l’Ujtl. Nous sommes en train de faire un état des lieux pour savoir quels sont les voies et moyens utilisés pour conforter notre position de leader en termes de politique dans ce pays. Le troisième changement sera d’exiger, après y avoir associé toute la jeunesse, le retour du président Karim Wade, exilé par la force par le Président Macky Sall. A ce propos, la jeunesse libérale se chargera d’être son bouclier.
Certains qui contestent votre nomination estiment que c’est Toussaint Manga qui vous a parrainé. Que répondez-vous ?
Je n’ai vu personne contester ma nomination. Du moins, aucun document officiel l’attestant et signé par des personnes identifiées n’a jamais été sorti. A supposer que ma nomination ait été contestée, je les renverrai à l’article 23 du statut du parti qui donne les compétences discrétionnaires au Président Wade pour nommer qui il veut, où il veut et quand il veut. Concrètement le problème ne se trouve pas à ce niveau, mais sur le comment pour faire revenir le plus rapidement le président Karim Wade au Sénégal, parce que partout dans ce pays il est réclamé et attendu du fait qu’il est la seule alternative pour faire émerger ce pays immergé.
Comment envisagez-vous les prochaines élections locales ? Etes-vous candidat à la mairie de Mbacké, qui est votre fief ?
Les prochaines élections municipales doivent être celles de sanction contre le gouvernement en place et que la jeunesse doit s’approprier pour faire élire les autorités décentralisées partout dans ce pays. Et si possible, que les jeunes briguent les mairies et les conseils départementaux en allant s’inscrire massivement sur les listes électorales. Je milite à Mbacké, car c’est là-bas que j’ai grandi, que je connais mieux et où on me connaît mieux. Mais je ne suis pas candidat. Le Pds à Mbacké a un candidat qui s’appelle Professeur Lamine Fall
Vous avez promis de conduire Karim Wade au Palais. Mais est-ce possible avec quelqu’un qui est encore au Qatar ?
Nous avons promis de conduire Karim Wade au Palais et nous sommes aux aguets pour braver tornades et cataclysmes pour arriver à notre fin. Nous planifierons tous les risques qui peuvent nous empêcher d’atteindre cet objectif, parce que, encore une fois, il reste la seule alternative viable pour faire sortir le pays de son sous-développement. Il en a les compétences et l’a montré à travers les ministères qu’il a eu à gérer et dans lesquels il a laissé des résultats palpables. C’est le cas par exemple du Plan Takkal, de l’Aibd et d’autres grandes infrastructures du pays. C’est vrai qu’il est au Qatar, mais contre son gré. Et il est très sensible à la situation du pays. Ce qui le justifie, c’est son don de kits de test rapide à plus de 200 millions F Cfa qu’il avait fait au gouvernement dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Une participation qui dépassait même de loin le soutien du Président Macky Sall qui a, à sa possession, les fonds spéciaux de dizaines de milliards. Karim en profite aussi pour peaufiner des stratégies de relance de l’économie quand nous le porterons à la tête du pays en 2024. Et bizarrement aussi, c’est l’absent le plus présent, car il ne peut se passer une semaine sans que son nom ne soit cité dans la presse.
«SANS PIERRIA HENRY, ON NE PEUT PAS GAGNER LA COUPE D’AFRIQUE»
Boniface Ndong, n’a pas fait dans la langue de bois, en conférence de presse d’aprèsmatch, sur le cas de Pierria Henry, le nouveau meneur américain, naturalisé sénégalais.
Boniface Ndong, n’a pas fait dans la langue de bois, en conférence de presse d’aprèsmatch, sur le cas de Pierria Henry, le nouveau meneur américain, naturalisé sénégalais. «Sans lui, on ne peut pas gagner la Coupe d’Afrique», a clairement indiqué le coach des Lions, après la victoire des Lions sur la Guinée (Voir cidessus). «Vous connaissez nos meneurs, aucun d’entre eux n’a disputé une finale de l’Afrobasket. Donc, si j’aspire à gagner une finale, j’ai besoin de Gorgui, de Maurice, de Pierria. C’est pour cela que je me suis battu pour l’avoir», a précisé le technicien sénégalais. Sélectionné pour l’Afrobasket masculin prévu à Kigali au Rwanda (du 24 août au 5 septembre), le joueur n’a toujours pas rejoint le groupe. «Il a des problèmes personnels à régler. Je ne sais pas quand est-ce que cela va se régler, mais on va l’attendre», dira-t-il
Dead line d’une semaine pour Tacko Fall
Pour le cas de Tacko Fall, actuellement aux Etats-Unis, le coach des Lions informe qu’«il attend des documents administratifs pour pouvoir rejoindre le groupe. Tant qu’il ne les a pas, il ne peut pas quitter le pays. S’il ne vient pas dans une semaine, je déciderai de l’écarter». Quant à Gorgui Sy Dieng qui vient de signer chez les Hawks d’Atlanta, Boniface Ndong de préciser qu’«il était parti passer sa visite médicale. Il devrait rejoindre le groupe dans les prochains jours».
LES LIONS ASSURENT D’ENTRÉE AU TOURNOI DE DAKAR
Pour son premier match, le Sénégal a réalisé une bonne entame en s’imposant largement contre la Guinée (85-65), mardi à Dakar Arena
L’Equipe masculine du Sénégal a largement battu la Guinée hier lors de la première journée du Tournoi de Dakar. En l’absence de Gorgui Sy Dieng ou encore du nouveau meneur, naturalisé, Pierria Henry, les Lions réussissent une belle entame et rassurent.
Pour son premier match dans le Tournoi de Dakar, le Sénégal a réalisé une bonne entame en s’imposant largement contre la Guinée (85-65), hier à Dakar Arena. Un tournoi organisé par la Fédération sénégalaise de basket et qui se joue à huis clos, en raison de la pandémie du Covid-19. Seuls 1500 places étaient autorisées sur les 15 000 que compte le Dakar Arena.
En l’absence de certains cadres comme le pivot de la Nba, Gorgui Sy Dieng, «parti signer son contrat chez les Hawks d’Atlanta», de Tacko Fall des Boston Celtics, «pour des raisons administratifs», mais aussi du nouveau meneur, naturalisé, Pierria Henry, «pour des problèmes personnels», les Lions ont eu du mal à entrer dans le match. Bousculée par une bonne équipe du Sily National, très adroite sur les shoots extérieurs, la jeune équipe sénégalaise, à l’exception du capitaine Youssoupha Ndoye (13 pts) et de Maurice Ndour (3 pts), mettra beaucoup de temps avant de trouver ses marques. «Je crois qu’ils étaient un peu timorés», dira le coach des Lions, Boniface Ndong.
Le réveil survient avec le jeune Cheikh Bamba Diallo (14 points). Auteur d’une adresse insolente à trois points, le joueur de l’As Douanes enchaîne quatre tirs primés et permet aux Lions de prendre le large. Surpris par la rapidité d’exécution de l’Equipe sénégalaise et une bonne agressivité défensive, la Guinée perd le fil et se retrouve menée de 9 points (24-15) dans le premier quart temps. Enfin dans le match, les Lions vont dérouler pour s’offrir une avance de plus de 15 points (34-19), puis de 20 points, à la fin du second quarttemps (47-27). Le match va baisser en intensité dans le troisième quarttemps.
Les nombreuses rotations effectuées par les deux coaches et les schémas tactiques ont certainement influé sur la qualité du jeu. L’écart va quand même croître de deux points à la fin du quart-temps (66-44). «J’ai essayé de jouer autre chose. C’est pour cela que le match a baissé en intensité», souligne-t-il. Dans le dernier acte, le coach des Lions, Boniface Ndong, fait davantage tourner son effectif avec les entrées de Louis Adams de l’As Douanes et surtout du meneur Jean-Jacques Boissy du Sibac, très ovationné par une partie du maigre public de Dakar Arena. «Dans ce genre de match, le score n’est pas tellement important. Je regarde plus ce qu’on fait bien ou ce qu’on ne fait pas bien. Après chaque match, il faut corriger et grandir», dira le technicien sénégalais. Les Lions jouent la sélection locale ce soir qui a battu (86- 74) le Rwanda de l’ancien sélectionneur, Cheikh Sarr.
La sélection locale domine le Rwanda
Coachés par le sélectionneur des U18 et du Dakar Université Club (Duc), Parfait Adjivon, les locaux ont maîtrisé du début à la fin le match, remportant le premier quart-temps de 8 points (21-13). Avant d’assister au retour des Rwandais dans le second (38-36), puis dans le troisième (61-57). Mais cela ne sera pas suffisant au Rwanda, pays hôte de l’Afrobasket masculin, qui s’incline de 12 points (86-74).
RIEN N’ARRÊTE LES TRICHEURS
Une fille compose le Bfem à la place de sa tante au centre Jean XXIII de Tamba
Abdoulaye FALL (Correspondant) |
Publication 11/08/2021
Après Diourbel, un cas de fraude incroyable a été découvert hier à Tambacounda. Fraîchement bachelière, une fille a décidé de composer à la place de sa tante lors de l’examen du Bfem. Elle a été démasquée en pleine épreuve de la dictée au centre du collège Jean XXIII. Elle est actuellement en garde à vue à la police qui a ouvert une enquête. Cette affaire met en colère l’inspecteur d’académie de Tambacounda, qui appelle à des mesures énergiques pour enrayer le mal qui commence à prendre de l’ampleur
L’histoire se répète encore. A chaque fois, les «tricheurs» inventent de nouvelles méthodes pour frauder à l’examen. Après Diourbel où un jeune homme s’est déguisé en femme pour passer l’examen à la place de sa copine, un fait aussi grave qu’incroyable s’est également produit à Tambacounda, lors du déroulement du Bfem : Une fille est entrée dans une salle de classe pour composer à la place de sa tante. Les faits se sont produits au centre du collège Jean XXIII dans la matinée d’hier. Mais elle a été rattrapée par la patrouille, car elle a été démasquée lors de l’épreuve de la dictée. Bien assisse à la table indiquée pour sa tante, elle cogitait déjà bien. C’est en ce moment qu’elle a été arrêtée. «Je voulais aider ma tante à avoir le diplôme», aurait-elle servi aux surveillants. Sans ambages. Informé, le président du jury a saisi la police. Les limiers rallient le centre pour cueillir les présumées complices. En attendant l’aboutissement de l’enquête, les deux femmes sont en garde à vue au commissariat de police de Tambacounda. Pourtant, cette fille vient fraîchement de décrocher son Baccalauréat au second tour. «C’est depuis lundi que des soupçons ont commencé à peser sur elle», a expliqué, l‘inspecteur d’académie. Selon Babacar Diack, qui a loué la vigilance des surveillants, «ces derniers, qui ont eu des doutes sur la fille, lui ont demandé de venir avec sa pièce le lendemain (ce mardi)». Quelle était sa réponse ? «Elle aurait perdu sa pièce. Sa carte scolaire lui est exigée. Elle en présente une sans photo», révèle l’Ia. Cuisinée par le chef de centre, elle craque et passe aux aveux.
L’Ia ferme sur les sanctions
L’Ia est embarrassé par cette affaire qui montre que le mal est assez profond. Il dit : «C’est inadmissible. Il faut prendre le taureau par les cornes et travailler à juguler le mal. Toutes les sanctions administratives qui siéent sur cette affaire seront prises. Et cela, sans faiblesse aucune.» Pour l’instant, c’est le seul cas de triche découvert. «Heureusement, se félicite-t-il, après avoir effectué une large tournée dans la région qui m‘a mené jusque dans le département de Koumpentoum, aucun incident n’a été signalé. Partout où je suis passé, les surveillants comme les correcteurs sont sur place. Le taux d’absence noté dans les centres visités est faible. Les épreuves se déroulent normalement», enchaîne Babacar Diack, Ia de Tambacounda. Il faut noter que cette année il y a 190 mille candidats au Bfem dont 55,33% de filles sur toute l’étendue du territoire national, en Gambie et à Djeddah. Ils sont repartis dans 1 231 jurys.
PAR Yoro Dia
VOYAGE EN CASAMANCE
Ce voyage permettrait de comprendre l’absurdité de ce conflit qui déchire ce paradis depuis si longtemps, mais aussi et surtout de rencontrer le Sénégal de demain, un Sénégal pluriel mais indivisible
Dans l’écriture de son chef-d’œuvre, Ainsi parlait Zarathoustra, le Grand Friedrich Nietzche a eu pour sources les Alpes suisses. C’est dans la vallée suisse de l’Engadine, entre la blancheur immaculée des montagnes enneigées et les eaux pures des lacs, que le philosophe allemand a atteint le summum de sa pensée, de son inspiration, suspendu au sommet de sa montagne de 1 800 mètres d’altitude, afin de s’exiler du monde tourmenté par la révolution industrielle et se confiner avec Zarathoustra. «Je ne me retrouve moi-même que quand je suis à Rome.» C’est ainsi qu’un autre grand penseur allemand, Goethe, conclut son voyage en Italie, la terre de l’Antique, dont la visite était presque obligatoire pour tous les bourgeois gentilshommes de l’époque et les hommes férus de culture qui, à l’époque, était synonyme de celle de l’antiquité.
Plus tard, le «voyage en Orient» sera aussi un must après le tour d’Italie et un détour à Athènes immortalisé par le fameux Lord Byron. Ces «voyages en Orient» nous ont valu des chefs-d’œuvre littéraires sous les plumes de Gérard de Nerval, de Gustave Flaubert et de Alphonse de Lamartine.
À l’instar de Goethe qui n’était lui-même qu’à Rome, je ne me sens moi qu’en Casamance, sur la plage de Cabrousse qui sépare deux immensités colorées. Le bleu de l’océan et le vert de la forêt. Les plages du Cap Skirring et de Cabrousse, qui sont une sorte de zone tampon entre la forêt et l’océan, sont probablement parmi les plus belles entre Tanger et le Cap où sur la plupart d’entre elles le béton a remplacé la nature. Comme à l’époque de Goethe ou de Chateaubriand, où le voyage en Italie était une étape obligatoire dans l’initiation de jeunes esprits à l’antiquité et à la Renaissance, celui de la Casamance doit l’être pour nous, parce que ce terroir a su sauvegarder une certaine authenticité, une sorte d’antiquité africaine qui permet de comprendre la décision de André Malraux de se rendre à Oussouye en marge du Festival mondial des arts nègres de 1966, pour aller entamer un dialogue de culture et de civilisation avec la reine Sibeth de Siganar, une incarnation de l’enracinement dans un monde qui allait de plus en plus être poussé à l’ouverture.
Ce voyage en Casamance permettrait surtout de comprendre l’absurdité de ce conflit qui déchire ce paradis depuis si longtemps, mais aussi et surtout de rencontrer le Sénégal de demain, un Sénégal pluriel, mais indivisible. Quand on fait le voyage en Casamance, le contact des villageois et la réalité du terrain permettent rapidement de comprendre comment l’Armée a gagné une guerre que le Mfdc était condamné à perdre.
Ce conflit a généré beaucoup de rentiers de la tension sur le plan national et beaucoup d’experts internationaux, mais la meilleure analyse vient de Paul Diédhiou, qui est d’une clarté brutale quand il écrit : «Le conflit de Casamance déborde les sociétés villageoises joola qui sont des entités indépendantes les unes des autres, avec des rites différents d’un village à un autre. Il oppose un Etat et une partie de ses citoyens contestant sa légitimité en Casamance : ce ne sont pas les fétiches qui ont ressuscité le Mfdc dans les années 80 et la bataille engagée par Diamacoune relève de la modernité et non d’une tradition qui fait l’objet d’une manipulation de sa part et de la part du pouvoir. Ce ne sont pas non plus les notables traditionnels (terme fourre-tout qu’utilisent les acteurs du conflit) qui ont avancé l’argument selon lequel la Casamance est avec le Sénégal et pas dans le Sénégal. La Casamance dont parle Diamacoune est méconnue de ces chefs traditionnels qui, étant analphabètes pour la plupart, ignorent à la fois les enjeux autour de ‘’la lutte de libération’’ et les limites géographiques.» Cette vérité profonde de Paul Diédhiou est à la page 263 du livre Le Sénégal sous Abdoulaye Wade – Le Sopi à l’épreuve du pouvoir, Cres Karthala, sous la direction de Momar Coumba Diop.
En Casamance, l’Armée a gagné la guerre contre les entrepreneurs identitaires qui «ont ressuscité le Mfdc», pour citer Paul Diédhiou, mais qui ont surtout travesti et détourné son combat originel et, en attendant que les politiques gagnent la paix, les populations et les villageois ont fermé la page du conflit absurde qu’on leur a imposé pendant si longtemps.