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20 septembre 2025
CHELSEA DE MENDY SACRE
Le Chelsea de Thomas Tuchel, vainqueur de la dernière Ligue des champions et le Villarreal d’Unai Emery, vainqueur de l’Europa League, s’affrontaient à Belfast ce mercredi soir. Un match à deux visages
Les blues de Chelsea ont remporté hier la super coupe d’Europe. L’équipe d’Edouard Mendy qui affronté celle de Boulaye Dia (Villarreal) a su malgré un match difficile aller chercher la victoire aux tirs aux buts. Dia qui faisait face à Mendy pour son premier match officiel avec son nouveau club a vite fait sortir son talent.
Le premier match européen de la saison était intense, entre deux équipes qui avaient à cœur de remporter le premier titre continental de l’exercice 2021-2022. Le Chelsea de Thomas Tuchel, vainqueur de la dernière Ligue des champions et le Villarreal d’Unai Emery, vainqueur de l’Europa League, s’affrontaient à Belfast ce mercredi soir. Un match à deux visages. Lors d’une première période largement dominée par Chelsea, Hakim Ziyech avait ouvert le score. Mais Villarreal s’est montré impressionnant en seconde période, et Gerard Moreno a égalisé pour envoyer tout le monde en prolongations. En première période, la domination des Blues était flagrante. Hakim Ziyech et N’Golo Kanté, capitaine ce soir, inquiétaient déjà Sergio Asenjo lors des premières minutes de la rencontre (7e et 9e). Mais il faut attendre quasiment la demi-heure de jeu pour voir le Marocain trouver la faille. Marcos Alonso, très bon ce soir, trouvait Havertz dans la profondeur à gauche. L’Allemand centrait vers la surface et trouvait Hakim Ziyech, qui croisait sa frappe pour tromper le gardien de Villarreal (27e, 1-0). Ziyech sortait en revanche quelques minutes plus tard sur une blessure à l’épaule, et laissait sa place à Christian Pulisic.
Villarreal parvient en revanche à se remettre dans le match. En fin de première période, Boulaye Dia obligeait Mendy à intervenir (33e). Puis, quelques secondes plus tard, Alberto Moreno envoyait le ballon sur la barre transversale d’une magnifique reprise de volée, néanmoins trop puissante pour trouver le cadre (45e). Après la pause, le sousmarin jaune passe à la vitesse supérieure. Très tôt, Gerard Moreno trouve le poteau des cages du gardien sénégalais des Blues (53e), qui se montre solide malgré l’insistance de joueurs comme Estupiñan (68e). Mais quelques minutes plus tard c’est Moreno qui égalise sur une splendide passe de Dia. Une égalisation qui enverra les deux équipes en prolongations. Christian Pulisic obtenait l’une des plus grosses occasions des prolongations, mais manquait de peu le cadre de Sergio Asenjo (100e).
Coaching gagnant signé Tuchel
Quelques minutes avant la fin des prolongations, Thomas Tuchel faisait le choix osé de sortir Edouard Mendy, énorme pendant ce match, pour faire entrer Kepa Arrizabalaga dans la cage des Blues. Choix osé, mais gagnant. Car Kepa arrêtera le deuxième tir d’Aïssa Mandi, qui relançait Chelsea après le tout premier tir arrêté par Asenjo précédemment face à Kai Havertz. Puis, lors de la mort subite, Kepa Arrizabalaga plonge du bon côté face à Raúl Albiol et repoussait le tir, mettant fin à la séance et offrant le titre à Chelsea. Chelsea remporte la deuxième Supercoupe d’Europe de son histoire, grâce à un pari gagnant de Thomas Tuchel. Villarreal devra attendre encore un peu pour remporter le deuxième titre de son histoire. Unai Emery qui, malgré ses quatre Europa League gagnées, n’a jamais réussi à décrocher la Supercoupe.
Edouard Mendy vs Boulaye Dia duel de Lions
Le duel Boulaye-Mendy a tenu toutes ses promesses. Un match qui s’est vite intensifié avec un rythme imposant de la part des partenaires du gardien de but des lions. Mais l’attaquant s’est très vite illustré mettant en exergue l’étendue du talent de son compatriote en sélection nationale. Sur une profondeur, l’ancien du Stade de Reims se retrouve entre les deux défenseurs de Chelsea, d’une frappe limpide à mi- hauteur, il bute sur l’incontournable Edouard Mendy. Le portier des Lions sauve les siens de l’ouverture du score et empêche ainsi l’autre lion de briller dans sa nouvelle équipe avec cette finale. C’est en seconde période que Villareal, vainqueur de la ligue Europa égalise. Sur un une-deux avec Gérard Moreno, le Sénégalais, qui en premier temps se bat contre le défenseur pour conserver la balle, puis d’une talonnade sert magnifiquement Moreno qui trompe Mendy. Sortie à la 85e minute, l’attaquant des Lions de la Téranga a fait une très bonne sensation qui comptera sans doute pour la suite des différentes compétitions dont son nouveau club jouera, notamment Laliga qui débutera ce week-end.
Par Pape NDIAYE
GUERRE OLYMPIQUE TOKYO 2021, LA DEROUTE DES «MERCENAIRES» SENEGALAIS
Les mauvaises langues, quant à elles, prétendent que notre pays a remporté la médaille d’or du saut en hauteur… budgétaire (800 millions de francs CFA environ pour une délégation de huit athlètes !)
La flamme olympique 2021 s’est éteinte depuis dimanche dernier à Tokyo. Sur le plan sportif, le Sénégal a fait chou blanc puisqu’il n’a gagné aucune médaille. Les mauvaises langues, quant à elles, prétendent que notre pays a remporté la médaille d’or du saut en hauteur… budgétaire (800 millions de francs CFA environ pour une délégation de huit athlètes !).
Pour mieux cerner les dérives de cette grosse désillusion de l’histoire des participations du Sénégal aux Jeux olympiques depuis 1964, il nous plait de vous relayer cette thèse.Une thèse anecdotique qu’un ancien Chef d’Etat major des armées (Cemga) nous avait confiée lorsque nous nous étions étonnés de voir que de nombreux jeunes étrangers (guinéens, maliens, gambiens etc.) nés au Sénégal et vivant parmi voulaient toujours s’enrôler dans l’Armée. Une Armée sénégalaise qu’ils admirent beaucoup pour son prestige, sa discipline et son professionnalisme. Hélas, faute de certificats de nationalité, ces chers jeunes hôtes étrangers n’arrivent pas à être de valeureux « Jambaars ». C’est ainsi qu’un projet de grand dossier intitulé « Demain, la Légion étrangère ? » nous avait frôlé l’esprit. Nous nous demandions en effet si, à l’image de la fameuse Légion étrangère française, notre pays ne pourrait pas disposer d’un corps composé uniquement de jeunes d’autres pays africains. A cet effet, nous avions soumis ce projet à un notre Cemga d’alors pour qu’il instruise la Dirpa de nous faciliter le travail.
Alors que nous n’avions pas encore fini de dérouler les grands axes de notre dossier, l’officier-général nous avait répondu ceci : « Demain, la Légion étrangère sénégalaise ? Ça pouvait être un très bon sujet de réflexions ! Dans la forme, c’est bien…Mais dans le fond, « Le Témoin » aurait du mal à convaincre les observateurs ou experts militaires avertis car une Légion étrangère n’a jamais gagné une guerre ! Allez visiter l’histoire des guerres au monde, vous ne verrez aucune Légion étrangère qui a gagné une guerre » nous avait dit, avec beaucoup d’humour, ce général histoire de nous pousser à mettre une croix sur ce projet fut-il un sujet de réflexions. Il est vrai que comparaison n’est pas raison. Mais en parlant de « Légion étrangère », nous ne pouvons-nous empêcher de penser aux binationaux du monde sportif. Sous d’autres cieux, on les surnomme les « mercenaires » du sport dont la plupart partent évoluer dans des clubs peu médiatisés et souvent de faible niveau pour des raisons économiques.
Dans le lot, on retrouve des binationaux sénégalais comme d’autres pays. Et dès l’appel à casting olympique, ils se précipitent pour venir marcher, courir, sauter, lancer et grimper sous les couleurs du Sénégal.
Certes, rien que d’avoir choisi de concourir pour le Sénégal constitue une preuve de patriotisme. Et nous tenons à remercier tous ces binationaux pour leurs services ou « déplacements » rendus à la Nation. Mais cette réponse à l’appel de la patrie ne suffit pas ! Car, les Jeux olympiques sont une compétition pour sportifs de très haut niveau qui font autant travailler la tête et le cœur que les jambes, les mains et les pieds. Il est vrai que nos « binationaux » se sont physiquement donnés à fond pour se qualifier aux Jeux olympiques de Tokyo 2021 là où les athlètes nationaux ont lamentablement échoué.
Sur les 9 athlètes, seuls 5 se sont qualifiés sur le terrain africain et les autres sont des invités voire des repêchés. Les couleurs nationales étaient défendues par Ibrahima Diaw (tennis de table), Jean-Pierre Bourhis (canoë-kayak), Mbagnick Ndiaye (judo), Ndèye Bineta Diongue (escrime), Louis François Mendy (athlétisme), Jeanne Boutbien (natation), Steven Aimable (natation), Adama Diatta (lutte) et Chiara Costa (Tir).
Parmi ces 9, les cinq athlètes qualifiés sont tous des binationaux c’est-à-dire des sportifs « étrangers » qui évoluent en temps normal sous d’autres cieux, loin des pistes et ateliers sénégalais quasi-inexistants. Une prépondérance des binationaux qui montre, en creux, la faillite de l’athlétisme sénégalais. Ce, malgré d’immenses moyens financiers consentis par le chef de l’Etat Macky Sall qui a certainement fermé les yeux sur la dérive budgétaire tablée à 800 millions CFA environ. Ce, rien que pour permettre au ministère des Sports de mettre nos athlètes dans de bonnes conditions de préparation et de participation.
Sans oublier les multiples appuis financiers et autres bourses décrochées par le très connecté Mamadou Diagna Ndiaye, président du Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss). Lequel méritait vraiment que sa délégation lui offre ne serait-ce qu’une médaille de bronze… Jeux olympiques en…Gambie Au finish, nos représentants ont tous été éliminés dès leur entrée en lice à Tokyo. Même pas une place de quart de finaliste aussi bien chez les athlètes binationaux enrôlés que les athlètes nationaux cooptés.
Par contre, officiels et athlètes ont tous réussi la prouesse de décrocher « l’envers » de la médaille de primes. Ici, il ne s’agit de jeter la pierre de la désillusion sur qui que ce soit. Pour autant, il n’est pas interdit de constater la grande déception des Sénégalais vis-à-vis de leur athlétisme — mais aussi du judo et du basket-ball, disciplines dans lesquelles notre pays a pendant longtemps joué les premiers rôles en Afrique — dont les cumuls de lamentables résultats ne sont jamais à la hauteur des fonds de voyage décaissés. Mais si nous avions un judoka à Tokyo, les basketteurs, eux, n’ont même pas pu se qualifier pour les JO… Ce que l’on constate également avec amertume, c’est que le sport sénégalais dans son ensemble est devenu une source d’enrichissement financier pour ses dirigeants et un réceptacle d’affairistes, de magouilleurs, de rabatteurs et de négociants tous azimuts.
Et dans tous les domaines ! Nous prenons Dieu à témoin, si les Jeux olympiques de Tokyo 2021 avaient été annulés en raison de la pandémie, fédéraux et dirigeants sénégalais allaient les créer de toutes pièces… en Gambie voisine.
Quitte à y déployer un bataillon sportif de mercenaires fait de bric et de broc pour s’assurer, au moins, dans le pire des cas qu’il y aura un budget à dégager et des primes à payer. Et de s’assurer également que sur les starting blocks financiers, il y aura un vrai grand départ de marchés d’équipements sportifs valant la peine d’aller jusqu’en Turquie (suivez notre regard…) pour les exécuter.
Le plus frustrant, c’est que les athlètes de retour à Dakar (même si d’autres se sont volatilisés vers leurs pays d’accueil) n’ont même pas eu la courtoisie diplomatique et l’élégance sportive de nous rendre les « lambeaux » de notre très cher drapeau national qu’on leur avait confié lorsqu’ils s’envolaient vers le pays du Soleil Levant. Un drapeau que le peuple leur avait remis propre et intact lors de leur départ vers le Japon. Le général avait raison lorsqu’il disait qu’une légion étrangère n’a jamais gagné une guerre. Evidemment mourir pour la patrie d’autrui, c’est faire le con comme disent les militaires !
Toujours est-il que, pour ce coup-ci, une section sénégalaise de « mercenaires » sportifs n’a jamais remporté une médaille de guerre olympique. D’où la déroute de Tokyo….
L'UCESA ET LE CESE ANALYSENT LA PERCEPTION DES CITOYENS SENEGALAIS
La vulnérabilité climatique du Sénégal du fait de sa position géographique et les stratégies nationales et non-gouvernementales d’adaptation et d’atténuation, sont évoquées
La délégation de l’Union des Conseils économiques et sociaux et Institutions similaires d’Afrique (UCESA), conduite par son Secrétaire général en exercice, Monsieur Younes BENAKKI, également Secrétaire général du CESE du Maroc, a terminé, le 06 août 2021, sa visite de travail à Dakar.
Cette mission technique inscrite dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de mandature marocaine avait pour principal objectif d’échanger avec les conseillers du CESE du Sénégal mais aussi de coordonner et de suivre l’enquête sur le climat confiée au Cabinet international Opinionway qui concerne 10 pays africains. Concernant le Sénégal, cette enquête sur «la perception, les préoccupations et les attentes des citoyens africains face aux changements climatiques» met l’accent sur l’érosion côtière.
Dans la journée du 03 août, le troisième Vice-président du Bureau du CESE, Maitre Moustapha NDIAYE, a présidé les travaux tenus en format hybride eu égard au contexte sanitaire. Le vice-président était assisté des Honorables conseillers Woré Gana SECK, Présidente de la Commission du Cadre de Vie, du Développement durable et de l’Environnement, Fodé DIOP, Rapporteur de ladite Commission, Maïmouna Isabelle DIENG, Présidente de la Commission spéciale du Plan, des Études générales et de la Synthèse, de l’administration et des membres du Groupe de travail sur l’UCESA et l’action climatique. Le Cabinet Opinionway était représenté par son Directeur général Afrique de l’Ouest et ses Chargés d’études qualitatives basés respectivement à Abidjan et à Dakar. Au nom du Président Idrissa SECK, Me Moustapha NDIAYE a souhaité la bienvenue à la délégation marocaine, rappelant la singularité des relations entre le Sénégal et le Maroc ainsi que les liens particuliers unissant les Sénégalais et les Marocains qui se sentent chez eux des deux côtés, un sentiment renforcé par la convention d’établissement de 1964.
Me NDIAYE s’est « félicité du dynamisme du partenariat entre les CESE des deux pays «, d’autant plus qu’il avait pris part à la visite de travail que le Président Idrissa Seck avait effectuée à Rabat en février 2021, et au cours de laquelle le Sénégal et le royaume du Maroc ont fait l’état des lieux de la coopération bilatérale et échangé sur les différents projets et initiatives de l’UCESA sous mandature marocaine. À ce titre, le Vice-président NDIAYE a demandé à la délégation marocaine de transmettre, au nom du Président du CESE du Sénégal, ses «chaleureuses félicitations et remerciements » à son homologue M. Ahmed Réda CHAMI, « qui assure avec brio et de manière inclusive» la présidence en exercice de l’organisation faîtière.
Evoquant la vulnérabilité climatique du Sénégal du fait de sa position géographique et les stratégies nationales et non-gouvernementales d’adaptation et d’atténuation, le Vice-président du CESE a «salué la contribution scientifique et l’expertise avérée des Conseillers, acteurs incontournables sur la question des changements climatiques, respectivement, au sein de la société civile et d’organisations socioprofessionnelles comme Green Sénégal, la Plateforme des Acteurs non-étatiques, le Conseil des organisations non-gouvernementales d’appui au développement ou encore l’ordre des Architectes, qui se préoccupe, à juste titre, de cette question, de même que le Réseau des journalistes du littoral».
En retour, le Secrétaire général de l’UCESA, Younes BENAKKI, a transmis les chaleureuses salutations du Président CHAMI à son homologue du Sénégal. Il a axé son intervention sur les «relations séculaires entre le Sénégal et le Maroc» et les différents chantiers de l’UCESA, en termes de réformes des textes et des statuts, d’élaboration d’une charte sociale ambitieuse pour le développement durable de l’Afrique et le plan d’action climatique. Soulignant les grands axes du projet d’enquête, dont l’objectif est d’assurer le portage politique par les CESE africains, M. BENAKKI a mis l’accent sur «l’importance de cette mission d’échanges et de partage d’informations». Il s’agit, pour l’UCESA, «d’être à l’écoute des Conseillers du CESE du Sénégal» afin de recueillir leurs observations sur les effets du dérèglement climatique au Sénégal et les stratégies nationales et non-gouvernementales d’adaptation et d’atténuation et d’apporter des correctifs si nécessaire. Leur expertise a été saluée, notamment pour leurs rôles d’acteurs majeurs sur les questions de changements climatiques au Sénégal, respectivement, au sein de la société civile et d’organisations socioprofessionnelles, comme Green Sénégal, la Plateforme des Acteurs non-étatiques, le Conseil des organisations non-gouvernementales d’appui au développement (CONGAD), ou encore l’ordre des Architectes, qui se préoccupent, à juste titre, de cette question.
Au titre des orientations prospectives, les Honorables Conseillers du CESE ont recommandé, entre autres actions-phares, d’assurer un «portage politique» du rapport final d’enquête par l’Assemblée des Conseillers à la COP 26 de novembre 2021 à Glasgow (Ecosse) et de s’y référer pour promouvoir la participation citoyenne et une série d’actions de plaidoyers et d’ateliers de partage de bonnes pratiques, sur la base d’une feuille de route plus inclusive. A l’issue de cette mission de l’UCESA à Dakar, l’objectif visé est d’assurer la tenue prochaine de l’atelier régional de restitution du rapport-pays et d’élaborer des recommandations sur les actions de plaidoyer à mener, pour la mise en cohérence des initiatives en faveur «d’une justice climatique effective, d’une croissance verte inclusive et d’un mouvement vert africain renforcé par la participation citoyenne». Les discussions ont pris fin après les observations du Président de séance, Maître Moustapha NDIAYE, et la satisfaction des Conseillers exprimée à l’endroit de la délégation marocaine et du Cabinet Opinionway pour ce projet innovant basé sur une démarche méthodologique riche d’enseignements pour toutes les parties prenantes.
Où en est l’enquête d’Opinionway sur le cas du Sénégal ?
Au titre du Rapport intermédiaire de la phase qualitative, le Directeur général Afrique de l’Ouest du Cabinet Opinionway, qui a fait une présentation en virtuel, a restitué les résultats bruts issus du forum citoyen digital et des 06 focus groupes réalisés à Dakar, Guédiawaye, Mbour et Tambacounda sur l’adaptation au changement climatique en zone côtière. Il a été noté, de la part des personnes sondées, un écart significatif entre le savoir-faire de l’Etat en matière de lutte contre le dérèglement climatique et le faire-savoir auprès des citoyens, ce qui nécessite l’adoption d’une approche plus inclusive. En effet, bien que conscients du phénomène du changement climatique, les cibles ont montré une absence de connaissances des mesures prises par l’Etat afin d’y faire face. Les prochaines étapes consisteront, d’une part, à préparer le lancement de la phase quantitative de l’enquête et, d’autre part, à partager le rapport préliminaire de la phase qualitative avec le CESE, en vue de la préparation de la phase de restitution du rapportpays, en relation avec les autorités compétentes. Le chargé d’études qualitatives au Sénégal, qui a pris part aux travaux, en présentiel, était le modérateur des entretiens individuels avec les leaders d’opinion, responsables d’organisations socioprofessionnelles et d’ONGs, intervenant sur le dérèglement climatique (IPAR, CONGAD, Green Sénégal, IED, Initiative africaine pour la lutte contre la désertification) sur la base du questionnaire et de la note méthodologique proposés par le Cabinet Opinionway.
LES PAYS DE LA CEDEAO VERS UNE HARMONISATION DES LÉGISLATIONS ANTI-TABAC
Pour diminuer la consommation de tabac et réduire l’ampleur de ses méfaits sur la santé des populations, la fiscalité est considérée comme le moyen le plus efficace et le moins coûteux
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 12/08/2021
Ouverte hier (mardi) à Saly, la Conférence régionale de renforcement de capacités en faveur d’une application effective des directives de la CEDEAO et de l’UEMOA sur l’harmonisation du droit d’accises sur les produits du tabac dans les Etats membres, vise à créer une synergie d’action visant à renforcer le plaidoyer auprès des États membres de la CEDEAO et de l’UEMOA afin de promouvoir l’application effective des directives qu’elles ont adoptées sur la taxation du tabac. La conférence permettra en outre de renforcer les capacités des participants dans l’utilisation des outils de collecte et d’analyse de données pour une application effective des directives sur la taxation des produits du tabac.
Pour diminuer la consommation de tabac et réduire l’ampleur de ses méfaits sur la santé des populations, la fiscalité est considérée comme le moyen le plus efficace et le moins coûteux. C’est pourquoi, une directive fiscale (C/DIR. 1 /12 /17) plus contraignante a été adoptée dans l’espace CEDEAO. Cette directive recommande aux Etats membres d’appliquer un droit d’accise minimum de 50% du prix de vente hors taxe (sortie d’usine) des produits du tabac importés ou locaux afin de diminuer la prévalence du tabagisme.
Trois ans après l’adoption de ce texte, il ressort toutefois de la recherche que la majorité des Etats –membres reste encore en deçà des dispositions fiscales préconisées. Certains pays continuent d’appliquer un taux d’accise inférieur à 50% tandis que d’autres se contentent du minimum requis. Le CRES (Consortium pour la Recherche Economique et Sociale) souhaite répondre au besoin de renforcement des capacités des Etats membres et de la Commission de la CEDEAO en fournissant une assistance technique pour la mise en place d’un comité régional et des comités nationaux. Ces comités seront chargés du suivi de l’application de la nouvelle directive et fourniront un appui aux administrations dans l’application de la directive.
Pour créer une synergie d’action visant à renforcer le plaidoyer auprès des Etats membres de l’UEMOA et de la CEDEAO pour appuyer l’application des directives C/DIR/17 et numéro 01/2017 /CM /UEMOA du 22/12/17, se tient depuis hier à Saly, sur initiative du CRES, une conférence régionale de renforcement de capacités en faveur d’une application effective des directives de la CEDEAO et de l’UEMOA sur l’harmonisation du droit d’accises sur les produits du tabac dans les Etats membres.
Agir pour freiner un mal sanitaire, économique et sécuritaire…
Cette session qui réunit durant trois jours deux représentants des administrations fiscale et douanière, ainsi qu’un représentant du Ministère de la Santé de chaque Etat membre, a pour but de renforcer les capacités des participants dans l’utilisation des outils de collecte et d’analyse des données, et d’autre part de faire du plaidoyer auprès des autorités présentes pour une application effective de la directive sur la taxation des produits du tabac. « Dans les pays africains, il y a beaucoup de contraintes en matière de lutte contre le tabagisme, mais nous avons identifié une solution qui est en mesure de résoudre beaucoup de problèmes.
Cette solution, c’est l’application d’une fiscalité qui permette une augmentation régulière et significative des prix des produits du tabac, parce que si les prix augmentent, il y a beaucoup de fumeurs qui, soit décrochent, soit réduisent leur consommation. Et nous avons aussi d’autres effets positifs comme l’augmentation des recettes fiscales qui permettrait aux Etats de mieux faire face à leurs dépenses de santé induites par une prévalence du tabagisme qui ne cesse d’augmenter. Donc, nous avons estimé qu’il est important de soutenir ces Etats pour avoir un cadre réglementaire favorable à l’application d’une fiscalité forte. Mais, pour mettre ces directives, il y aussi des obstacles à franchir, c’est la raison pour laquelle nous avons organisé cette conférence », a dit le Pr Abdoulaye Diagne, Directeur Exécutif du Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES)
Le tabac tue plus de 8 millions de personnes chaque année, mais ce qui est le plus inquiétant, c’est que 80 % des 1, 3 milliards de fumeurs dans le monde viennent des pays à revenus faibles, parmi lesquels les nôtres. C’est pourquoi, il est temps d’agir, estime le représentant du Ministère des Finances et du Budget, Abdoulaye Diagne. Il est d’avis que l’absence de mise en œuvre des directives indiquées ici, entraine immanquablement l’absence de coordination entre les législations, ce qui favorise la contrebande. Cette contrebande, révèle-t-il, coute annuellement aux pays de l’espace CEDEAO 700 milliards de pertes de recettes et une bonne partie de ces fonds issus de la contrebande vont servir à financer le terrorisme. C’est pourquoi, pour M ; Diagne, cette conférence vient à son heure.
par Alassane Thiam
SÉNÉGAL, ENTRE REFUS DES RÈGLES ET ANARCHIE
Dans ce pays extraordinaire, dès l’aéroport, je constate déjà que les passe-droit sont monnaie courante. Les conduites à risque sont la règle, le code de la route une tolérance
Etant sénégalais de l’extérieur vivant en Europe, je souffre de l’éloignement de ma mère patrie, j’ai besoin de me retrouver sur les lieux de ma naissance, sentir l’atmosphère chaleureuse de ma petite enfance, les copains de quartiers, les parents, les odeurs qui nourrissent mes souvenirs.
Mon gros souci, est que je commence à assimiler l’ordre, le respect, le droit des usagers l’organisation dans les lieux d’accueil du public. Dans ce pays extraordinaire, dès l’aéroport, je constate déjà que les passe-droit sont monnaie courante. Un policier sans état d’âme fait passer son «protégé» au vu et su de tous. Ce n’est pas la règle, mais c’est comme ça.
D’autres travaillent d’arrache-pied pour nous permettre de rentrer rapidement chez nous pour retrouver les nôtres. Sur l’autoroute, la bande d’arrêt d’urgence est le terrain de jeu des cyclomoteurs, parfois tractés par d’autres pour se rendre chez le garagiste situé parfois à Dakar. Des voitures y circulent pour aller plus vite. Les conduites à risque sont la règle, le code de la route une tolérance. Le danger est permanent, mais «Yalla Bakhna» Dieu est bon, mais il sait reconnaitre les tendances suicidaires. Bienvenue au pays des immortels. Ma nuit fut agitée car, j’avais tellement envie de retrouver les miens et l’ambiance indescriptible de Dakar.
Le jour suivant, je décide d’envoyer des belles cartes postales à mes amis français afin qu’ils aient envie de visiter ma chère patrie que je n’arrêtais de leur «vendre». Je me dirige vers le centre-ville avec ferveur et me retrouve au bureau de poste aux murs défraichis, sans clients et, derrière les guichets, trois employés dont les yeux sont rivés sur leurs téléphones portables.
Connaissant bien mon pays, je me dirige vers celle qui me semblait sympathique et je lui dis «Bonjour Madame», je n’ai pas entendu sa réponse. J’ai oublié que la courtoisie et le sourire sont des options. Je lui demande trois timbres pour la France. «Nous ne vendons pas de timbres le samedi», me répond-elle laconiquement. Je vous garantis que je croyais que c’était une blague. Pas de timbres, le samedi … J’ai failli répondre : «les timbres c’est à quelle heure lundi ?». Je me suis retenu car j’ai peur qu’elle me repère et qu’elle me fasse le coup des timbres qui sont en rupture durant toute la semaine suivante. Le lundi, je décide d’ouvrir un compte dans un établissement bancaire. Je fus reçu par une employée en présence d’une personne dont j’ignore la fonction ou le lien de parenté avec la banquière : nièce, cousine, stagiaire ou amie…
Notre pseudo conversation est entrecoupée par des communications téléphoniques permanentes et bien entendu, non professionnelles. Je me suis rappelé que durant ma formation sur le droit du travail et management de cette définition du travail : «le temps de travail effectif est la période au cours de laquelle, le salarié est à la disposition de son employeur et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à ses occupations personnelles».
Foutaises ! Ces juristes de droit social ne connaissent pas le Sénégal. Ici, on est au pays de la douceur de vivre au travail. No stress… Notre sympathique banquière me décrit oralement les documents que je dois fournir pour l’ouverture d’un compte courant. N’oubliez pas que je vous disais que je connais bien mon pays … je lui demande s’il n’y a pas autre chose, elle me répond : «Normalement, non». Le terme «normalement» m’éveille des soupçons ; elle finit par fouiller dans ses dossiers pour me remettre une plaquette contenant une liste exhaustive des documents à fournir. J’étais fier de moi, ce n’était pas une banquière qui va me faire perdre mon temps.
Avec la pandémie, des situations deviennent hallucinantes : Lors d’un achat de pain dans une boulangerie, je constate qu’un employé ne portait pas de masque; je lui rappelle que le masque est obligatoire; il me répond «oui» … sans remettre le sien. Il insinue que chez lui, le client n’est pas roi. Intérieurement, il doit dire : «Celui-là c’est un «toubab» (un blanc). C’est connu, les noirs ne meurent pas de Covid. Les contrôles de police routière sont monnaie courante au Sénégal.
J’avoue que la très grande majorité des agents ont été très professionnels. Par ailleurs, un seul agent m’a fait le coup du : «Werbi sorina» (voulant dire que la fin du mois est difficile financièrement), avec un air familier. Je lui réponds que tous les mois sont longs, il y en a même qui sont plus longs que d’autres. Il sourit et me rend sympathiquement mes papiers. Malgré ce regard désabusé, les sénégalais sont formidables, avec leurs paradoxes, leurs fourberies, leur joie de vivre et leurs sens de l’accueil…
Ils sont très difficiles à définir. Nous pouvons dire qu’ils sont conservateurs et anarchistes. Nous reviendrons souvent au Sénégal car, il y a autre chose d’indéfinissable qui attire dans ce pays envoutant.
LES LOCALES DÉJÀ PIÉGÉES PAR LE CONTENTIEUX POLITIQUE
L’opposition soupçonne le pouvoir de manœuvrer en procédant à des transferts d’électeurs vers des centres d’inscription qui lui sont favorables et surtout de vouloir tenter de barrer l’inscription massive des primo-votants
La question de l’inscription des primovotants sur les listes électorales crée déjà une vive polémique. Les acteurs politiques s’entre-déchirent à son propos. L’opposition soupçonne le pouvoir de manœuvrer en procédant à des transferts d’électeurs vers des centres d’inscription qui lui sont favorables et surtout de vouloir tenter de barrer l’inscription massive des primo-votants. A l’en croire, le pouvoir tente par tous les moyens de frauder lors des prochaines locales. Du côté de la majorité, on nie ces accusations et on accuse l’opposition d’impréparation. Une chose est sûre : les germes d’un énième contentieux électoral sont semés. On croyait être sorti de l’auberge mais force est de constater que les contentieux électoraux qui pourrissent la vie politique nationale depuis des décennies sont comme le phénix, cet oiseau fabuleux de la mythologie : ils renaissent de leurs cendres.
D’après l’analyste Mamadou Sy Albert, le transfert des électeurs est devenu récurrent dans notre pays. « A chaque fois qu’il y a des élections, il y a des acteurs qui s’amusent à collectionner des électeurs et à les transporter dans des territoires. Ces électeurs, soit ils sont nés là où on les transfère, soit ils revendiquent leur appartenance à ces territoires où on les déverse. Ceci constitue un problème très sérieux dans l’organisation des élections. C’est une forme de bourrage des urnes en réalité. Lorsque vous déplacez 50 à 100 personnes, vous faussez le calcul électoral. C’est une source de tension », analyse le politologue.
MAMADOU SY ALBERT : « Nous avons un très sérieux problème de démocratie dans le processus électoral »
L’enjeu pour les partis politiques, du pouvoir comme de l’opposition, selon Mamadou Sy Albert, se trouve, pour les prochaines locales, dans les nouveaux votants. Car, aucun des acteurs ne connaît le nombre exact de ceux-là. C’est ce qui explique la bataille politique qui est en train de naitre entre les deux parties pour rafler cette catégorie d’électeurs. Comment faire pour mobiliser ces nouveaux votants, les comptabiliser dans le fichier électoral et les inciter à voter pour soi ? « C’est la source de cette tension entre les acteurs politiques autour de ces nouveaux électeurs. Chacun veut savoir exactement le nombre de ces futurs électeurs. Comment ils (Ndlr : les primo-votants) sont répartis sur le plan territorial. Donc, il y a cette bataille d’accès à l’information. Il y a aussi les maires qui ne jouent pas le jeu. Quelqu’un qui a 18 ans et qui a été à l’école, ou qui n’y a pas été, il vit dans un quartier pendant 18 ans. Cette personne-là, normalement, son accès à la carte d’identité ou au certificat de résidence devrait être automatique. Les collectivités territoriales ne sont pas outillées, le ministre de l’Intérieur ne l’est non plus. Donc, les maires se retrouvent à marchander alors que ceci est un droit civique. Le citoyen a le droit d’avoir un extrait de naissance, une carte d’identité, une carte d’électeur. Donc tout ceci, c’est pour dire que ce qui devrait être automatique devient un problème pour les maires. On note un problème très sérieux de démocratie » poursuit le politologue.
Ce qu’il faut pour avoir un consensus entre les acteurs politique !
Notre pays est réputé comme un modèle de démocratie en Afrique et c’’est évidemment valable en matière d’organisation d’élections. Les scrutins se sont toujours bien passés, les citoyens reprenant leurs activités aux lendemains des scrutins. Sans aucun souci, les citoyens vaguent à leurs préoccupations après la tenue des élections. Malgré cela, cependant, l’analyste et enseignant chercheur à l’université Cheikh Anta Diop dresse un tableau sombre sur la transparence des élections au Sénégal. Ce, encore une fois, malgré l’expérience dont le Sénégal dispose en matière d’organisation d’élections. « Albert » s’interroge sur l’incapacité du ministre de l’Intérieur à être équidistant entre les partis politiques. A l’en croire, le ministère montre qu’il est au service de la majorité. « A quelque mois des élections, les partis n’ont pas encore reçu le fichier électoral. C’est une source de conflits. Ce n’est pas seulement le parti au pouvoir qui doit disposer de ce fichier électoral. L’opposition doit pouvoir en disposer également. S’ils (ndlr : les gens de l’opposition) ne l’ont pas, ce qui se passe c’est le ministère de l’Intérieur qui crée les bureaux et aussi les centres. Donc l’opposition ne sait absolument rien du tout du processus. C’est tout ça qui fait qu’il n’y a pas une garantie de confiance entre les acteurs politiques. Mais également, il n’y a pas de respect pour le citoyen. Pour sortir de ces problèmes, il faut une démocratie totale. C’est-à-dire, à la veille des élections, mettre en place une structure indépendante et une mécanique qui réunit tous les acteurs. Si vous remplissez ces deux conditions, il peut y avoir un consensus », soutient Mamadou Sy Albert. Selon lui, que la société civile doit, au-delà de la sensibilisation, aller vers les populations pour la mise en œuvre de l’accès aux droits du citoyen et à la transparence dans les élections.
IBRAHIMA BAKHOUM : « Chaque Etat se donne des moyens d’avoir des lois qui correspondent à ce qu’il veut …. Le contentieux électoral ne date pas d’aujourd’hui »
Le journaliste Ibrahima Bakhoum, lui, trouve que le temps qui était réservé à la recherche de consensus pour la transparence des élections est dépassé. D’autant plus que, selon lui, on vient de sortir d’un dialogue qui n’a absolument pas abouti à grand chose. Si ce n’est, selon le vétéran de la presse sénégalaise, à une perte de temps. « On est sorti d’un dialogue où les problèmes importants n’ont pas été réglés. Quand on vous dit qu’il y a 100 points à discuter, le cœur de ces problèmes s’articule autour de deux, trois ou quatre questions. Les gens ont demandé, s’agissant du fichier électoral, à savoir qui est dedans, qui ne doit pas y figurer, qui est sorti, inscrit ou sur-inscrit. Des experts avancent qu’il y avait plus de 500 mille qui auraient dû être sur la liste. Ils ont été exclus du vote. Je ne sais pas comment. Ce qu’il nous reste, c’est l’élégance républicaine et l’esprit démocratique. Ça, nous ne l’avons pas encore. C’est pour vous dire que la période du consensus est dépassée. On va entrer dans une phase contentieuse. Pourvu que tout cela débouche sur la sérénité du Sénégal ! », souhaite Ibrahima Bakhoum. Rejoignant Mamadou Sy Albert, il confirme qu’il y a des contentieux électoraux au Sénégal depuis une trentaine d’années. Il rappelle qu’à la veille de la présidentielle de 2019, on a eu droit à des inscriptions régulières, à des non inscriptions, des sur-inscriptions et à des désinscriptions. « Dans chaque élection, il y a toujours ce que l’opposition suspecte le pouvoir de faire ou que le pouvoir fait effectivement. Les pouvoirs sont faits pour se battre afin de rester au pouvoir. Les oppositions sont également dans leur rôle de se battre pour accéder au pouvoir. Chacun joue son rôle. Mais le pouvoir a généralement le dernier mot, parce que la politique c’est un rapport de forces. S’il n’y a pas un rapport de forces suffisant pour infléchir l’attitude du pouvoir, même s’il y avait une confiance entre le parti et l’Etat, le parti au pouvoir utilise les moyens de l’Etat pour perpétuer son pouvoir et les élections en font partie. De la manière de s’inscrire sur les listes électorales, de même que de la manière de délivrance des cartes électeurs, chaque Etat se donne les moyens d’avoir des lois qui correspondent à ce qu’il veut. C’est la situation qu’on observe actuellement. Ce n’est pas la première fois qu’on assiste à des contentieux entre partis politiques » conclut le doyen Ibrahima Bakhoum.
BACARY DOMINGO MANE : « L’opposition ne doit pas être surprise de la non transparence du fichier… Elle doit se battre pour gagner le rapport de forces avec le pouvoir »
Il incombe à l’opposition de gagner la bataille du rapport de forces d’après Bacary Domingo Mané. Ceci, même si son alerte sur la tentative du pouvoir de vouloir frauder les élections est légitime. Ce rapports de forces favorable commence par la descente sur le terrain pour la conquête des électeurs. A en croire l’ancien collaborateur de Sud quotidien, les tenants du pouvoir ont prouvé qu’ils ne sont pas des modèles de transparence s’agissant de l’organisation d’élections. La dernière présidentielle, au cours de laquelle beaucoup d’irrégularités ont été répertoriées, serait la preuve de ce qu’il avance. « Il suffit simplement de se rappeler de l’élection présidentielle de 2019 où le président sortant et son équipe avaient tout fait pour empêcher des jeunes de voter. Je fais allusion à ceux qui étaient des primo-votants à cette époque. Comme nous allons vers des Locales, le régime est en posture d’étudier d’autres actes superflus pour vraiment éviter de stopper l’hémorragie. Je pense qu’ils sont légitimes, les soupçons de l’opposition qui veut déjà alerter sur la non transparence du scrutin de janvier prochain. Depuis un certain temps, on a remarqué que les autorités font tout pour créer les conditions de leur victoire. Ce sont des gens qui ne font pas dans la transparence. Depuis que Macky Sall est arrivé au pouvoir, l’opposition n’a jamais eu gain de cause concernant sa vieille doléance d’une personnalité neutre chargée des élections. Les mêmes choses risquent de se reproduire pour ces Locales à venir. Le ministre de l’Intérieur étant juge et partie va créer les conditions de victoire de son camp. Ce qui est inacceptable dans une démocratie. Aujourd’hui, c’est à l’opposition de se battre pour remporter, disons, le rapport des forces pour obliger le gouvernement à choisir une personnalité neutre chargée des élections. Pour parvenir à cet objectif, il faut qu’elle se dresse sur le terrain politique. Les victoires démocratiques ont toujours été arrachées. Donc il faut que l’opposition se batte sur le terrain » préconise en conclusion Bacary Domingo Mané.
«C’EST LE CONTEXTE QUI LUI A IMPOSÉ LE CHOIX»
Bacary Domingo Mané décortique la nouvelle dynamique de communication du leader de Pastef
Selon le journaliste et analyste politique, Bacary Domingo Mané, la nouvelle dynamique de communication du leader de Pastef, Ousmane Sonko qui semble jeter son dévolu sur les points de presse en lieu et place des conférences de presse ces temps-ci n’est pas un fait anodin. Interpellé par Sud quotidien, le spécialiste de la communication politique estime que c’est le contexte de l’«affaire Adji Sarr» qui lui a imposé le choix de cette nouvelle dynamique de communication qui semble marcher au regard de l’effet que ses sorties créent chez ses détracteurs ou adversaires.
«Ousmane Sonko a pris conscience que dans l’affaire «Adji Sarr», les choses allaient dans tous les sens au point que lui-même et son parti, le Pastef, de façon subsidiaire ne maitrisait plus tout ce qui se disait autour de ce dossier. Donc, je pense que c’est la raison pour laquelle il a décidé de changer d’approche dans sa communication. Il a pris conscience qu’il est dans un espace politique où il doit faire beaucoup attention de manière à mieux maitriser ce qu’il doit dire.
Et la meilleure façon d’atteindre cet objectif de bien communiquer, c’est évidemment de passer par le point de presse qui est une brève séance d'information consacrée à un point précis sur lequel il va faire sa déclaration. Sous ce format, la presse n’aura autre choix que de consommer tout ce qu’elle va entendre sans même ruminer quoi que ce soit.
Cette dynamique obéit donc à une volonté de maitriser la communication puisque comme je l’ai déjà dit au début de mon intervention, l’expérience de l’affaire «Adji Sarr » lui a montré que la parole politique est de l’opinion. Et lorsque vous dites opinion, ça veut dire que cela est susceptible d’interprétation.
Pour réduire la volatilité de la parole politique, il va falloir prendre un certain nombre de précautions dont la maitrise de la parole à travers le choix de ce format de communication. Personnellement, je pense que c’est le contexte qui lui a imposé le choix de cette nouvelle dynamique de communication qui semble marcher puisqu’on a vu, après chacune de ses sorties, ses détracteurs ou adversaires se précipiter dans les médias pour répliquer. Maintenant, aux yeux de certains, cette nouvelle dynamique peut paraitre comme une sorte de monologue mais si on jette un regard dans les sujets évoqués lors de ces rencontres, on se rend compte que 99% de ce qu’il a dit porte sur des faits vérifiables. Cela veut dire quelque part, aux yeux de l’opinion, Ousmane Sonko n’est pas quelqu’un qui parle pour parler.
Autrement dit, sa parole a une signification, il joue en quelque sorte le rôle de journaliste d’investigation. Sous ce rapport, il n’y a pas de crainte de voir sa parole perdre de la valeur aux yeux de l’opinion puisqu’il y a harmonie entre ce qu’il représente aux yeux des Sénégalais et ce qu’il dit. La preuve, chaque fois qu’il convoque la presse, tout le monde court pour ne pas rater ce qu’il va révéler. C’est sûr que si c’était une autre personne habituée des révélations douteuses, ces sorties n’auraient pas cet engouement».
QUAND SONKO DRIBBLE LA PRESSE
Le leader de Pastef évite le jeu des questions-réponses avec les journalistes, préférant se contenter de déclarations où il déroule seul sa communication, sans contradiction ou autres questions qui fâchent
Du mois de février à celui d’août en cours, le président de Pastef Les Patriotes a effectué au total neuf (9) sorties médiatiques. Le candidat sorti 3ème à la dernière présidentielle, Ousmane Sonko, a toutefois évité le jeu des questions-réponses avec les journalistes, préférant se contenter de déclarations où il déroule seul sa communication, sans contradiction ou autres questions qui fâchent.
Cité tout au début du mois de février de l’année en cours, dans une plainte pour viol et menaces de mort avec usage d’arme, par Adji Sarr une jeune masseuse professionnelle, le leader de Pastef-Les Patriotes semble avoir adopté une nouvelle forme de communication politique.
Ousmane Sonko préfère, depuis le début de cette affaire sulfureuse où politique et mœurs ont été très proches, faire des déclarations à la presse. Une occasion pour lui de se défouler seul, durant plus d’une heure de temps, sur la «mauvaise gestion» du pays par le régime Macky Sall.
Deux fois dans le mois, le député «farouche» opposant au régime en place invite la presse pour des déclarations tonitruantes, souvent uniquement en langue nationale Wolof, sans la séance des questions réponses comme on pourrait s’y attendre, dans un format de conférence de presse. Il en est ainsi de ses sorties et de ses 9 déclarations depuis février dernier, à savoir celles du 7 et 25 février, du 2 et 8 mars, ou encore du 10 et 18 juin, sans oublier celles du 2 et 30 juillet, et enfin du 6 août dernier.
A l’occasion de ces rencontres, l’ancien Inspecteur des Impôts et domaines, radié de la fonction publique par décret présidentiel, n’a pas permis aux journalistes de placer la moindre question. Il se limite à sa déclaration. La seule fois où le leader de Pastef Les Patriotes s’est adonné au jeu des questions réponses avec un journaliste, c’était le 22 avril dernier.
Cependant, le face-à-face appelé “Grand entretien“ s’est fait sur la chaine “Jotna Media Groupe“, avec un journaliste membre du parti Pastef-Les Patriotes. Durant plus de 2 tours d’horloge, un plateau a été offert à Sonko pour critiquer le régime, s’expliquer sur certaines affaires, informer sur son programme, entre autres.
Sa page Facebook constitue par ailleurs l’un des supports communicationnels le plus utilisé avec son nouveau format communicationnel. Toutes ses sorties télévisées sont retransmises en direct sur ce réseau social, via la chaine Jotna Tv. C’est aussi sur cet espace qu’il partage ses écrits, même ceux en langue wolof (4 avril, 12 mai, 14 juillet 2021).
Quelquefois, son compte Twitter lui vient en appoint dans sa communication. Il reste aussi constant que le très «virulent» opposant au régime de Macky Sall n’a plus pris part, sur un plateau télévisé ou une radio privée de la place, à une émission politique, où il sera loisible aux journalistes de lui poser des questions sur quasiment tout. Une forme communicationnelle qui suscite moult interrogations sur le pourquoi de ce changement radical, ainsi que sur les objectifs visés par le leader de Pastef, sans oublier sur l’efficacité d’une telle démarche.
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LE BOUT DE MON CRAYON DANS LES MAUX LA SOCIÉTÉ
Avec son crayon, Adama Mbow dessine en plus des portraits de quelques figures de la vie publiques, mais aussi des réalités sociales. Le jeune pousse du crayonnage se veut être la voix des sans voix en dénonçant des injustices sociales
Dans la deuxième partie de cette entrevue (Voir la vidéo), le jeune étudiant nous parle du pouvoir de l'oeuvre d'art : la capacité à provoquer de l'émotion chez une personne, la capcité d'apporter un soulagement queluconque comme dans le cas de l'art-thérapie. Les sens et les facultés intellectuelles d’Adama Mbow sont en alerte maximale quand il est plongé dans la réalisation de ses œuvres. Sa mémoire fonctionne presque de son plein potentiel.
«Au moment où je dessine je capte, si vous me dite une chose, je peux retenir cette chose-là. Il y a beaucoup de mes dessins, ça crée des souvenirs», confie-t-il. Souvent sollicité pour des portraits, certaines œuvres d'Adama peuvent parfois provoquer une intense émotion chez ses interlocuteurs, en l’occurrence des femmes. Adama Mbow déplore les diffucultés liés ua crayonnage au Sénégal, notamment le manque de matériel. Selon lui dans les années à venir le Sénégal pourrait atteindre le niveau du Nigeria dans le domaine du crayonnage.
BABACAR DIOP SAISIT LA COUR SUPRÊME
Le président des « Forces démocratiques du Sénégal (Fds-Les Guelwaars) a accusé le ministre Antoine Diome d’avoir bloqué leur dossier de demande récépissé « sur des bases arbitraires et puériles »
Dr Babacar Diop, président des «Forces démocratiques du Sénégal» (Fds-Les Guelwaars) a annoncé que sa formation va trainer l’actuel ministre de l’intérieur devant la Cour suprême. En conférence de presse hier, mercredi 11 août, le leader des Fds-Les Guelwaars accuse Antoine Félix Abdoulaye Diome d’avoir bloqué leur dossier de demande récépissé «sur des bases arbitraires et puériles».
En conférence de presse hier, mercredi 11 aout, Dr Babacar Diop, président des « Forces démocratiques du Sénégal (Fds-Les Guelwaars) a accusé le ministre Antoine Diome d’avoir bloqué leur dossier de demande récépissé « sur des bases arbitraires et puériles ». « Se cachant derrière ses services, il nous reproche d’utiliser le terme ‘’Guelwaar’’ qui pour lui renvoie à une ethnie, alors qu’un parti politique ne doit pas être constitué sur des bases identitaires », a expliqué le professeur au département de philosophie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
«Il n’y a que la grande ignorance et la mauvaise foi sans limite qui peuvent pousser une administration partisane, politisée et instrumentalisée à avancer de telles inepties pour tenter d’arrêter l’évolution d’un parti qui gagne du terrain et commence à effrayer les tenants du régime en place. C’est une insulte à l’intelligence collective de notre peuple qui, dans ses couches les plus démocratiques et progressistes s’identifie à ‘’Guelwaar’’, symbole de résistance et de dignité pour sa vaillante jeunesse ». « Aujourd’hui, Guelwaar est marqué par une quadruple empreinte : malinke, sérère, peul et wolof. Le mot vient du malinke Kelediawarou qui signifie au sens propre « fauve de la guerre » et au sens figuré « Seigneur de la guerre » et « Guerrier de la Paix ».
Les Diawarous constituent un groupe de guerriers qui étaient déjà implantés dans le Niani (capital de l’empire du Mali). Ils s’exileront plus tard dans le Gabou avant de s’installer dans le Sine au milieu du XIVe siècle » a-t-il renchéri encore tout en précisant que « Guelwaar est le symbole du métissage linguistique, ethnique et culturel de l’Afrique de l’Ouest. On le retrouve chez les Manding, les Sérères, les Peuls et les Wolofs avec presque la même signification : des valeurs qui rappellent le sens de l’honneur, de la dignité et le don de soi au service de la communauté ».
Poursuivant son propos, le leader des « Fds-Les Guelwaars » dénonçant « les agissements d’Antoine Diome, un ministre partisan qui engage le pays dans la déstabilisation de sa légendaire paix civile » a annoncé que Fds-Les Guelwaars mènera la lutte sur le terrain politique et devant les tribunaux afin que la «forfaiture d’Antoine Diome», un «homme dangereux» qui a construit « sa carrière sur le clanisme, les basses besognes, la liquidation des adversaires politiques» ne passe. Sous ce rapport, il a indiqué que leurs avocats « déposeront devant la Chambre administrative de la Cour Suprême un recours pour excès de pouvoir ».
Juste rappeler que le ministre Antoine Felix Abdoulaye Diome n’est pas à son premier bras de fer avec les acteurs politiques. Au mois de janvier dernier, soit à peine deux mois après sa prise de fonction, il était monté au créneau à travers une note circulaire menaçant de dissoudre le parti de Sonko pour non-respect de la loi sur le financement des partis suite à la campagne de levée internationale des fonds initiée par Pastef, formation politique d’Ousmane Sonko. Cette sortie avait suscité une vive controversée au sein de l’opinion publique. Au mois de mars, le même Antoine Felix, revient à la charge lors des manifestations violentes qui ont ébranlé Dakar et plusieurs autres grandes villes du pays suite à la convocation du leader Pastef, Ousmane Sonko par la justice pour une « viol et menace de mort ».
Dans une intervention télévisée, le 6 mars, l’ancien substitut du procureur spécial n’avait pas hésité à qualifier les manifestations de « conspiration contre l’État» relevant d’une « insurrection organisée » avant de revenir à de meilleurs sentiments et en allant au chevet des jeunes blessés lors des ces quatre jours de manifestation, dans la foulée de l’intervention du chef de l’Etat le 8 mars.