191 nouveaux cas de covid-19
L’augmentation des cas de coronavirus notée ces derniers temps se poursuit. Sur 1 817 tests réalisés dans le bilan du jour d’hier, 191 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 10,51%. Ce qui porte le nombre total de patients sous traitement à 1 010. Les cas positifs de lundi sont composés de 87 cas contacts et 104 cas issus de la transmission communautaire. Les contaminations communautaires sont réparties comme suit : 07 à Liberté-6, Mamelles et Maristes ; 06 à Médina et Parcelles Assainies ; 05 aux Almadies, Grand-Yoff et OuestFoire ; 04 à Dakar-Plateau et Ouakam ; 03 à Mermoz, Guédiawaye, Ngor, Nord-Foire, Yoff et Zac Mbao ; 02 à Matam, Cité Djily Mbaye, Dieuppeul et HLM ; 01 à Amitié-3, Arafat, Cité Biagui, Cité CPI, Cité Marine, Colobane, Diamniadio, Hann Bel Air, HLM-Fass, Grand Dakar, Keur Mbaye Fall, Liberté-4, Liberté-5, Niary-Taly, Scat-Urbam, SicapMbao, Sud Foire, Thiaroye, Yarakh, Zone de captage, Birkilane et Ziguinchor. D’après les autorités sanitaires, 01 décès a été enregistré le dimanche 04 juillet 2021 et 16 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Selon le département ministériel dirigé par Abdoulaye Diouf Sarr, depuis l’apparition du coronavirus jusqu’à présent, 43 959 cas ont été déclarés positifs dont 41 773 guéris et 1 175 décès. Les autorités sanitaires annoncent également que 3 378 personnes ont été vaccinées le dimanche 04 juillet 2021, portant le nombre total à 549 768.
50 milliards et une amnistie fiscale pour booster le tourisme
Le secteur du tourisme est très affecté par la pandémie de la Covid-19. Pour relancer le secteur, le gouvernement a mis en place une ligne de crédit de 50 milliards pour le secteur du tourisme, notamment l’hôtellerie, et décidé une amnistie fiscale de deux ans. L’annonce a été faite hier par le patron de l’hôtel King Fahd Palace Mamadou Racine Sy, lors de la réunion de la Fédération des organisations patronales de l’hôtellerie et du tourisme des pays de l’UEMOA. M. Sy a remercié le gouvernement pour le soutien dès le début de la pandémie en mettant en place un fonds de roulement de 15 milliards. A l’en croire, ce fonds avait permis au secteur touristique d’être résilient. Selon Racine Sy, on ne pourra parler de reprise du tourisme qu’en 2023 tellement le secteur a été affecté par la pandémie de covid-19, d’autant plus qu’on commence à évoquer une troisième vague.
Mandat d’arrêt international contre Karim Keïta
Un mandat d’arrêt international est lancé contre Karim Keïta, l’un des fils de l’ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dans le cadre d’une enquête sur la disparition d’un journaliste d’investigation en 2016 par Interpol. Selon RFI qui cite une source judiciaire malienne et Interpol au Mali, la «notice rouge» d’Interpol a été diffusée à la demande d’un juge d’instruction du tribunal de grande instance de la commune IV de Bamako. L’information a été aussi confirmée à l’AFP par un responsable du bureau de représentation d’Interpol au Mali ayant également requis l’anonymat.
Saisie de 245 kg de drogue à Thionck Essyl
Les opérations de lutte contre le trafic de chanvre indien, notamment dans la partie sud du pays, ont été intensifiées par la gendarmerie depuis l’avènement du Général Moussa Fall au haut commandement. La lutte contre le trafic de drogue et contre l’insécurité constituent des propriétés du Général Fall. Exploitant des informations faisant état d’un trafic intense de chanvre indien dans le secteur de Thionck-Essyl, le commandant de la légion de Gendarmerie sud a mené des opérations dès les premières heures de la matinée du samedi. Selon la gendarmerie, le mode opératoire des trafiquants consistait à transporter la drogue par voie fluviomaritime à travers des pirogues, après l’avoir regroupée en grande quantité sur une zone de transit située dans les bolongs difficilement accessibles depuis les îles du secteur de Kafountine et Diouloulou. Ainsi la drogue était ensuite acheminée soit à Ziguinchor soit vers l’intérieur du pays à l’aide de grandes pirogues. Raison pour laquelle l’opération a ciblé le lieu de regroupement de la drogue avant son transfert. Selon la même source, une intervention rapide et efficace de la brigade de Gendarmerie de Thionck-Essyl, renforcée par un peloton de l’escadron de surveillance et d’intervention (ESI) de Ziguinchor stationné à Bignona a permis d’arrêter un convoyeur qui assurait la sécurisation du stock de drogue avant l’organisation de son transfert. Les pandores ont mis la main sur 245 kilogrammes de chanvre indien conditionnés dans 08 grands sacs dissimulés à divers endroits vers le village de Kagnobon, dans la commune de Diégoune. L’opération a été facilitée par la collaboration citoyenne des populations.
Suppression de l’article 18 du code de la presse
Le député Mamadou Lamine Diallo veut la cohérence entre le code pénal et le nouveau code de la presse. Ce qui a motivé sa proposition de modification du code de la presse. Selon le parlementaire, le peuple sénégalais s’oppose à l’exécution de l’agenda gay et exige la criminalisation de l’homosexualité. Or, relève-t-il, le gouvernement qu’il accuse de vouloir naviguer à contre-courant de cette volonté populaire décide de bâillonner le peuple à travers l’article 18 du code de la presse qu’il considère comme «pro LGBT». Dans une lettre adressée au ministre de la Culture et de la Communication, Mamadou Lamine Diallo indique que l‘article 18 du code de la presse en vigueur interdit aux journalistes de rendre compte de faits relevant de l’orientation sexuelle des personnes. Or, la loi au Sénégal punit les actes contre nature comme vous le savez dans le code pénal, dit-il. Il demande en conséquence au ministre de la Communication de bien vouloir proposer au gouvernement de supprimer l’expression «orientation sexuelle» de l’article 18 du code de la presse.
Incendie au «Pakk lambaye» de Pikine
Un incendie d’une rare violence s’est produit lundi vers 04 heures du matin au «Pakk Lambaye» de Pikine. Une quinzaine de magasins pleins d’armoires, de lits en bois et autres meubles ont été réduits en cendres. La perte est estimée à 30 millions. La cause de l’incendie qui a été circonscrit par les sapeurs-pompiers reste inconnue pour le moment même si certains évoquent la thèse d’un court-circuit électrique. En tout état de cause, la police de Pikine qui a fait le constat a ouvert une enquête pour en savoir plus.
Employabilité des jeunes de Golf Sud
L’esplanade de la Commune de Golf Sud a accueilli un forum de trois jours sur l’employabilité des jeunes. L’initiative est de l’édile de la commune, Aïda Sow Diawara qui veut rendre effective la territorialisation de l’emploi comme instruit par le Chef de l’Etat. Ainsi 500 jeunes ont été ciblés lors de cette première phase en termes de formation, d’insertion à travers la mise en place d’un bureau économique local qui va impliquer toutes les franges de la Commune dont le Conseil communal de la jeunesse pour une gestion transparente de l’emploi. Le collectif des prestataires agréés de la Senelec s’est engagé séance tenante à former 100 jeunes dans les métiers de l’énergie pendant 06 mois, avec une prime de transport à la fin de la formation.
Monnayage de faux billets
Plus téméraire que El. H. Ndiaye scootériste et commerçant, tu meurs. Le commerçant sur sa moto, avec trois de ses amis, a osé se présenter à une station d’essence pour essayer de tromper un pompiste avec un faux billet de 10 mille francs pour se procurer du carburant. Mais ce dernier, avisé de la circulation de faux billets de banque, a découvert que c’était du toc. Interpellé alors sur ses motivations, El. H. Ndiaye peine à convaincre. Moment choisi par ses deux autres amis pour prendre la fuite. El. H. Ndiaye sera maîtrisé avant que les gens ne découvrent un autre faux billet de 10 mille francs dans sa poche. Cueilli par la Police, le faux-monnayeur a déclaré avoir agi de bonne foi. Il dit avoir reçu les faux billets des mains d’un client de téléphone portable. Mais interpellé sur les raisons de la fuite de ses amis, El. H. Ndiaye n’avait pas d’explication.
Le menuisier s’adonne au vol à l’arraché
Menuisier de profession, O. Thiam, âgé seulement de 17 ans, croupit en prison pour vol. Le mis en cause a été alpagué au croisement 22 des Parcelles Assainies avant d’être livré à la Police des Parcelles assainies qui l’a déféré au parquet pour vol. O. Thiam a arraché le téléphone portable d’un individu à bord d’un taxi. La victime a crié au voleur. Aussitôt le menuisier est appréhendé par la foule et conduit à la Police.
Opération coup de poing de la police
Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, les commissariats de police des Parcelles Assainies et de Grand Yoff ont effectué des opérations coup de poing pour mettre hors d’état de nuire les délinquants. La première opération s’est déroulée dans la nuit du samedi au dimanche. Elle a permis l’interpellation de 142 personnes dont 01 pour détention et trafic de chanvre indien portant sur 500 grammes, 03 individus pour détention de chanvre indien, 01 pour flagrant délit de vol, 03 pour détention d’armes blanches, 01 pour détention de produit cellulosique, 02 pour nécessité d’enquête, 13 filles pour non-inscription au fichier sanitaire et social, 105 individus pour vérification d’identité et 13 pour ivresse publique. L’opération a permis également la mise en fourrière de 30 motos pour défaut de pièces, 11 véhicules et la saisine de 98 pièces pour diverses infractions.
Opération coup de poing de la police (bis)
Restons avec les limiers de Grand Yoff et des Parcelles Assainies qui ont enchaîné avec la seconde opération de sécurisation de ces deux quartiers, dans la nuit du dimanche au lundi entre 22 heures et 06 h du matin. Le bilan est de 46 interpellations pour divers délits. Ainsi 33 individus sont appréhendés pour vérification d’identité, 05 pour rixe sur la voie publique, 02 pour vol en réunion commis la nuit avec usage d’une moto, 02 pour conduite sans permis de conduire, 01 pour détention aux fins d’usage de chanvre indien, 01 pour refus d’obtempérer, 01 pour destruction de biens appartenant à autrui et 01 pour ivresse publique. L’opération a permis aussi la mise en fourrière de 09 véhicules, 09 motos et la saisine de 59 pièces pour diverses infractions.
Opérations gratuites de la cataracte pour 200 malades
L’association pour la renaissance du patrimoine islamique et de l’expansion de la culture arabe (ARPIECA) a entamé hier la prise en charge gratuite de 200 malades de la cataracte au centre médico-social IPRES. Un programme cofinancé par l’Ong Koweitienne African continent comity à hauteur de plus de 11 millions de francs CFA. De l’avis de Daouda Chérif Aïdara, directeur exécutif de ladite Organisation, le projet entre dans le cadre de la lutte contre la cataracte de l’Ong Arpieca en collaboration avec le ministère de la Santé. En novembre 2020, l’Ong avait pris en charge 150 malades de la cataracte à la polyclinique de la Médina. Leur ambition est de décentraliser leurs actions à l’intérieur du pays. Chérif Aïdara annonce dans la même veine que l’ONG Arpieca fait aussi des dons de matériels orthopédiques aux hôpitaux. Récemment, elle a doté Porokhane et la Cnao de matériels orthopédiques. L’Ong va réceptionner sous peu un important lot de matériels médicaux pour les hôpitaux de Tivaouane et de Bambey. Sans compter les dons de maques. Représentant la directrice de l’Action sociale au ministère de la Santé, le sociologue Aly Khoudia Diaw a salué l’initiative de l’Ong Arpieca. A l’en croire, à travers cet acte, l’Ong rejoint le ministère sur le terrain de l’action sociale
LES MALIENS ONT DAVANTAGE CONFIANCE EN LEUR AMRÉE QU'EN BARKHANE OU LA MINUSMA
Tels sont les résultats du Mali-Mètre, un sondage qui, malgré l’insécurité, continue de mesurer l’opinion publique sur l’ensemble du territoire chaque année
Le Monde Afrique |
Morgane Le Cam |
Publication 05/07/2021
Sonder l’opinion publique au Mali est un défi difficile à relever. Dans ce pays désertique grand comme deux fois la France, où les groupes djihadistes et les milices contrôlent plus des deux tiers du territoire, la parole des citoyens reste souvent confidentielle. Le Mali-Mètre, un sondage publié par la fondation allemande Friedrich-Ebert, est l’un des rares baromètres qui continuent de mesurer l’opinion publique sur l’ensemble du territoire chaque année. Sa dernière édition, fruit d’un travail de terrain réalisé entre le 8 et le 26 mars (soit deux mois avant le coup d’Etat du 24 mai)auprès de 2 258 personnes réparties dans les onze capitales régionales du pays, a été publiée en juin.
Retour de la paix et de la sécurité, emploi des jeunes, bonnes récoltes : les priorités des Maliens sont restées les mêmes qu’en 2020. Signe que les problèmes perdurent. La guerre, circonscrite à la partie nord du pays entre 2012 et 2015, s’est ensuite étendue au centre et glisse désormais vers le sud. Elle laisse derrière elle des jeunes sans perspective d’avenir et des agriculteurs souvent privés de l’accès à leurs champs par les groupes armés.
Le Mali-Mètre souligne la vive inquiétude des populations du sud, jusqu’ici plutôt épargnées par les conflits. A Sikasso, plus de la moitié des habitants estiment que le niveau d’insécurité a augmenté depuis le début de 2021. A l’échelle nationale, ils sont en moyenne quatre sur dix à le penser. Les Sikassois craignent de voir leur région devenir, après le nord et le centre, le nouveau front du djihadisme au Mali. L’attaque perpétrée fin mai contre le poste de contrôle de Bougouni, situé à 170 km au sud de Bamako, souligne le risque de plus en plus accru d’un encerclement de la capitale par les groupes djihadistes.
« Instrumentalisation » du sentiment antifrançais
Las de voir l’insécurité progresser malgré une forte présence internationale (15 000 casques bleus au sein de la mission de l’ONU, la Minusma, 5 100 soldats français au sein de la force « Barkhane »et 5 000 hommes de la Force conjointe du G5 Sahel), la majorité des Maliens sondés (28,6 %) disent ne faire confiance en aucun de ces acteurs internationaux pour stabiliser le pays.Les hommes de « Barkhane » sont les moins crédibles à leurs yeux puisque seuls 9 % d’entre eux disent avoir confiance dans les Français.
LES PARLEMENTS AFRICAINS SERVENT-ILS VRAIMENT À QUELQUE CHOSE ?
Relégués au rôle de chambre d’enregistrement, les parlements peinent à exister sur le continent. Mais les choses changent, estime Nayé Anna Bathily dans son dernier livre, « L’Éveil des parlements africains ». Entretien
Jeune Afrique |
Olivier Marbot |
Publication 05/07/2021
Souvent dominés par la figure écrasante des chefs d’État incarnant à eux seuls l’autorité publique, relégués au rôle de chambre d’enregistrement, les parlements peinent à exister sur le continent. Mais les choses changent, estime Nayé Anna Bathily dans son dernier livre, « L’Éveil des parlements africains ». Interview.
Les parlements ont-ils la place qu’ils méritent dans la vie politique africaine ? Poser la question c’est déjà un peu y répondre par la négative.
Dans beaucoup de pays du continent, que les institutions soient inspirées du modèle britannique ou français, la vie politique tourne souvent, voire exclusivement, autour du chef de l’État et de son entourage proche. Mais les choses changent, assure dans son dernier livre Nayé Anna Bathily.
Cette diplômée de Harvard travaille depuis vingt ans à la Banque mondiale, où elle a longtemps été en charge des relations avec les parlementaires africains. Aujourd’hui promue à la tête des Affaires externes de la Banque mondiale pour le région Afrique centrale et de l’Ouest, celle que ses compatriotes sénégalais connaissent aussi comme la fille de l’ancien ministre et représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Abdoulaye Bathily, a développé une excellente connaissance des parlements du continent et des élus qui les composent. Au point d’en tirer un livre, L’éveil des parlements africains*.
S’interrogeant sur le manque relatif de visibilité du pouvoir législatif dans certains pays, l’autrice en souligne le déficit de représentativité et remarque que bien peu de citoyens ont une idée claire du rôle que jouent députés et sénateurs dans la vie publique de leur pays.
Le livre n’a pourtant rien d’un constat d’échec et invite à l’espoir. En effet, depuis les indépendances, et même si la situation n’est pas uniforme sur tout le continent, le rôle et les prérogatives des parlementaires se sont renforcés et affinés.
C’est donc un ouvrage plein d’optimisme que signe Nayé Anna Bathily, achevant son propos par un manifeste dans lequel elle liste les principaux progrès qui restent à accomplir, avec au premier rang, une meilleure représentation des femmes et des jeunes sur les bancs des assemblées africaines.
Jeune Afrique : Dans beaucoup de pays, le parlement peine à exercer un contre pouvoir face à l’exécutif. Y a-t-il quand même des raisons d’espérer un meilleur équilibre ?
Nayé Anna Bathily : Bien sûr. C’est vrai que la situation peut parfois sembler décourageante dans certains pays mais nous avons choisi de titrer sur « l’éveil des parlements », sans point d’interrogation. On voit monter une forme d’autonomisation des parlements en Afrique. La validation du budget, par exemple, n’est plus une formalité pour l’exécutif. On vient de le voir au Kenya où des taxes voulues par le gouvernement ont été rejetées à la chambre, on l’a vu aussi en Afrique du Sud avec la mise en accusation par les élus du président Zuma. On entend de plus en plus parler de l’action des parlements sur le continent.
La vie politique reste quand même souvent focalisée autour de la figure d’un président ou d’un Premier ministre, source de toute autorité. Pourquoi un tel niveau de personnalisation du pouvoir ?
C’est vrai, mais est-ce propre à l’Afrique ? Il y a eu une évolution avec le temps. Au lendemain des indépendances, beaucoup de pays avaient adopté des régimes plutôt parlementaires, souvent proches du système britannique. Mais la similitude avec les institutions mises en place durant l’époque coloniale a nui à la légitimité de certaines chambres, et cela a renforcé le pouvoir personnel des chefs d’État au cours des années 1960 et 1970.
Après la fin de la Guerre froide, le pouvoir personnel a de nouveau reculé et aujourd’hui on voit de plus en plus de présidents qui ont d’abord été des parlementaires, comme Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso ou Mohamed Bazoum au Niger. Être parlementaire, cela peut aussi façonner une carrière politique, donner un ancrage local.
LES COMORIENS S'INTERROGENT À LEUR TOUR SUR LE LIEN AVEC LA ZONE FRANC
Souvent décrié en Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale, la parité fixe entre le franc et l'euro est aussi remise en question aux Comores par l’ouvrage de l’économiste Saandi Mouignidaho, Franc CFA et émergence aux Comores, le duel est-il compatible ?
On l'oublie parfois mais les Comores font partie de la zone franc, et la devise, le franc comorien, est liée à l'euro, à l'instar du Franc CFA. Souvent décrié en Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale, la parité fixe entre le franc et l'euro est aussi remise en question aux Comores par l’ouvrage de l’économiste Saandi Mouignidaho, Franc CFA et émergence aux Comores, le duel est-il compatible ?
Alors que le président Azali Assoumi a fait de l'émergence son slogan politique, cette émergence est-elle possible avec la politique monétaire de la zone franc ?
La politique monétaire est conçue pour être neutre et maîtriser l’inflation, non pas sur un principe de croissance explique Saandi Mouignidaho, l’auteur de l’ouvrage sur l’impact des équilibres monétaires et la question de l’émergence des États membres de la zone franc, dubitatif face à l’objectif des Comores en 2030. « Il est prévu une croissance à deux chiffres c’est-à-dire qui doit être proche de deux soit 10, 8 et 9 sont acceptables. Sauf que hors Covid même, ce chiffre-là n’est pas faisable parce que nous avons une moyenne décennale sur deux décennies, qui est de l’ordre de 2,7 aux Comores. Je ne vois pas les performances que les Comores peuvent réaliser d’ici 2030 dans les quelques 8 ans qu’il nous reste, pour réaliser une croissance proche de deux chiffres », explique-t-il.
Human Rights Watch qualifie la nouvelle législation antiterroriste de "vague" et pointe le risque qu'elle soit "utilisée pour criminaliser les activités politiques pacifiques et porter atteinte à la liberté d'association et de réunion"
Deux nouvelles lois récemment adoptées par le Parlement sénégalais pour renforcer la lutte contre le "terrorisme" font peser un risque sur la protection des libertés fondamentales au Sénégal, a averti lundi l'ONG Human Rights Watch (HRW).
Dans un communiqué, Human Rights Watch qualifie la nouvelle législation de "vague". Elle pointe le risque qu'elle soit "utilisée pour criminaliser les activités politiques pacifiques et porter atteinte à la liberté d'association et de réunion". Si l'ONG estime "légitimes" les "inquiétudes (...) au sujet de l'influence croissante des groupes armés islamistes au Sénégal", elle juge que les autorités sénégalaises devraient "s'assurer que ces lois ne sont pas instrumentalisées pour supprimer les droits fondamentaux", a déclaré l'une de ses chercheuses, Ilaria Allegrozzi."Le gouvernement devrait renvoyer les deux lois au Parlement pour amender les dispositions problématiques", a ajouté Mme Allegrozzi, citée dans le communiqué, alors que le Conseil constitutionnel sénégalais doit se prononcer sur un recours en annulation introduit fin juin par 21 députés d'opposition.
En s'attaquant notamment "à la piraterie maritime", au "financement du terrorisme" et au "blanchiment", la réforme du code pénal et du code de procédure pénale apporte une réponse aux risques d'extension au Sénégal des violences jihadistes qui ensanglantent depuis des années les pays du Sahel comme le Mali et le Burkina Faso, a justifié le gouvernement sénégalais.
Adoptés au Parlement le 25 juin par 70 voix contre 11, les deux textes doivent encore être promulgués par le président Macky Sall avant d'entrer en vigueur, à une date qui n'a pas été précisée. Un collectif de partis d'opposition et d'associations de la société civile avait organisé des manifestations le jour de leur adoption, en qualifiant ces textes de "liberticides". Une vingtaine de personnes avaient été interpellées et brièvement détenues. L'enjeu est que "le président Macky Sall veut briguer un troisième mandat (alors que le nombre de mandat est limité à deux par la Constitution) et qu'il veut mettre des garde-fous" pour empêcher les gens de manifester, a affirmé à cette occasion le député d'opposition Toussaint Manga.
Elu en 2012 et réélu en 2019, Macky Sall entretient le flou sur ses intentions pour la présidentielle de 2024, mais il sillonne le pays depuis des semaines dans ce qui a pris les allures d'une vaste tournée pré-électorale.
IDRISS FALL, LE SUCCÈS AU PRIX DE LA PERSÉVÉRANCE
Le rédacteur en chef de la section francophone de VOA est un exemple de succès au bout de l'effort. De son Rufisque natale à son arrivée aux États-Unis il y a 28 ans, le journaliste sexagénaire déroule le fil de sa vie dans ce portrait
Le rédacteur en chef de la section francophone de VOA est un exemple de réussite au bout de l'effort. De son Rufisque natale à son arrivée aux États-Unis il ya 28 ans, le journaliste sexagénaire déroule le fil de sa vie pour Les Sénégalais du monde sur RTS.
Par Mamadou Diop Et Cheikh Ibrahima Niang
LA CHINE ET NOUS
L’échec n’est pas une fatalité pour l’Afrique avec une gouvernance de rupture, fondée exclusivement sur les intérêts des peuples africains
Mamadou Diop et Cheikh Ibrahima Niang |
Publication 05/07/2021
Lorsque mon ami Cheikh Ibrahima Niang, basé aux Etats-Unis, m’a suggéré, en décembre 2019, de cosigner un article consacré à la Chine à l’occasion des 70 ans de la proclamation de la République populaire de Chine, j’ai immédiatement trouvé l’idée intéressante d’autant que, dans la même période, j’étais tombé sur l’éditorial de Marwane Ben Yahmed de Jeune Afrique dans sa dernière livraison de décembre 2019 qu’il avait intitulé : « Qu’avons-nous fait de nos 60 ans ?» en référence aux indépendances africaines des années 60.
M’est alors apparue l’idée qu’au fond, partager une approche de ce qui s’est passé en Chine depuis qu’en octobre 1949, elle s’est débarrassée d’un siècle de domination et d’exploitation, pourrait avoir un certain mérite pédagogique contre l’afro-pessimisme ambiant. L’objectif, pour nous est de montrer que l’échec n’est pas une fatalité pour l’Afrique avec une gouvernance de rupture, fondée exclusivement sur les intérêts des peuples africains.
Et les souvenirs se mirent à se bousculer dans ma tête comme la fameuse formule restée tristement célèbre de Nicolas Sarkozy, alors Président de la République française, dans son discours de Dakar en 2007, selon laquelle « l’Africain n’était pas suffisamment rentré dans l’Histoire » ou encore les thèses de Gobineau sur l’inégalité des ‘races’ et le péril jaune du milieu du siècle dernier. Gobineau et ses acolytes réactionnaires faisaient croire à une Chine condamnée par les gênes de sa ‘race’, à une misère éternelle. Selon eux, le croît démographique de ce pays entraînerait, tout naturellement, un flux migratoire de hordes de millions de chinois faméliques envahissant l’Europe à la quête de survie et de devenir. Il se trouve qu’aujourd’hui, ce fameux péril jaune se présente plutôt sous la forme d’une Chine resplendissante, première puissance commerciale du monde, avec une capacité de résilience phénoménale marchant d’un pas ferme et résolu à la suprématie économique.
Huit cents millions de personnes (oui ! 800 millions) ont été sorties de l’extrême pauvreté en seulement 4 décennies (1978-2018). Telle est la réponse fondamentale que la Chine a apportée à ses détracteurs d’hier et d’aujourd’hui. « Kuy dóor a man kuy saaga*». Nous devons nous convaincre que, pour l’Afrique aussi, c’est possible. Oui, Ici en Afrique, les intellectuels africains, pour leur part, avaient, en son temps, apporté la riposte qu’il leur revenait d’infliger à Nicolas Sarkozy, rigoureuse et cinglante dans sa diversité complémentaire. Il revient cependant aux décideurs politiques africains d’apporter la réponse fondamentale telle que les Chinois l’ont fait, sans tambour ni trompette. Aujourd’hui, avec la pandémie du covid-19 et les perspectives économiques peu reluisantes à court terme, des puissances occidentales, le spectre d’une Chine prenant plus rapidement que prévu la place de première puissance économique du globe fait perdre la tête à l’Occident capitalistes. Le coronavirus apparaît en Chine, il devient sous Trump, le ‘virus chinois’.
Lorsqu’une partie de la communauté africaine en Chine était aux prises avec des autorités locales, Trump donnait des leçons de bonne conduite à la Chine. Pourtant, la communauté africaine-américaine est la principale victime de la pandémie en Amérique, abandonnée par l’administration Trump et ses politiques. Pendant que l’africain-américain George Floyd mourait sous le genou d’un policier raciste et que toute l’Amérique arc-en-ciel se mettait en mouvement contre cette barbarie, Donald Trump faisait donner la troupe contre les manifestants tout en mettant l’Afrique en garde contre la Chine. Lorsque des hommes armés se réclamant faussement de l’islam déciment certains pays de l’Afrique de l’Ouest, on les appelle terroristes islamistes et ils sont pourchassés à juste raison. Mais quand le même phénomène se produite en Chine, ils deviennent des agneaux persécutés. Une Chine qui n’a jamais colonisé aucun territoire africain, qui n’a jamais vendu ni acheté des esclaves en Afrique, qui n’a pas de troupes d’occupation en Afrique…
Cette Chine-là que l’on ne veut pas nous voir regarder, nous devons nous intéresser à elle en y distinguant ce qui peut être universel dans l’expérience et ce qui relève du spécifique. Jeunes et fougueux volontaristes, subjugués par la victoire des Chinois sur les dominateurs, on nous appelait maoïstes. C’était dans les années de braises post68 et nous en étions fiers. Tout jeunes que nous étions, pleins d’ambition pour notre pays et pour l’Afrique, nous voulions, tout en restant nous-mêmes, attachés à notre culture et à nos valeurs propres, apprendre d’un pays dont la population était essentiellement rurale comme la nôtre et où des expériences exaltantes se développaient pour sortir un milliard d’êtres humains de la faim et de la misère. Les succès éclatants de la Chine d’aujourd’hui nous rappellent que ‘rien n’est impossible dans l’univers pour celui qui ose escalader les cieux’ dixit Mao Zedong leader historique de la révolution chinoise et premier Président de la République populaire de Chine. Pourvu que cette expérience nous incite à hâter l’unité politique du continent pour réaliser les conditions de devenir le prochain centre du monde.
L’Afrique est trois fois plus grande que la Chine et plus riche que le reste de la planète, peuplée de plus d’un milliard d’êtres humains dont l’essentiel est jeune.
BONNE LECTURE
A l’instar de toutes les grandes civilisations comme la haute Egypte pharaonique dont parle le Professeur Cheikh Anta Diop, celle de la Chine, vieille de 5000 ans, a immensément contribué aux connaissances universelles. Les inventions de sa nation multiethnique ont été en leurs temps des moments de révolution technologique. L'on peut en citer, entre autres, la boussole, la poudrière, le papier, l'imprimerie, etc... La Chine a vécu une histoire continue pour l'essentiel jusqu'au milieu du 19è siècle quand elle fut couverte par une éclipse soudaine avec l'irruption dans ses affaires des puissances européennes et du Japon comme cela a été le cas en Afrique avec l’Europe. L'Angleterre va la contraindre militairement à autoriser le commerce de l'opium, poussant en même temps une bonne partie de sa jeunesse à sa consommation. Ses parties côtières ont été transformées en zones d'influence avec des traités inégaux que lui ont imposé, en plus de l'Angleterre, l'Allemagne, la France, le Portugal, la Belgique, l'Autriche, etc...
Avec le Japon, c'est l'invasion de la Manchourie suivie de génocides à grande échelle. Ça a été une centaine d'années terribles d'une histoire freinée, d'un avenir obstrué. Déviée de son chemin, la Chine est transformée en un pays semi-féodal et semi-colonial. Il ne lui est laissé que le choix entre l'assujettissement et la résistance. Elle a choisi la résistance. Celle-ci a été menée courageusement par le Guomindang et son prédécesseur le Tongmenghui sous la direction de Dr. Sun Yat Sen pour fonder la république démocratique en 1911.Toutefois les moments les plus épiques de la lutte de libération ont été l'œuvre du Parti communiste sous la direction de grands stratèges politiques et militaires avec à leur tête Mao Zedong.
Les sacrifices ont été énormes avec 22 millions de martyrs pour une guerre populaire prolongée de 23 ans fondée sur l'alliance des ouvriers et des paysans procédant par l'encerclement des villes à partir des campagnes. La victoire fut éclatante et le Guomindang, devenu entretemps une cinquième colonne de renégats, se refugia àTaiwan. La bravoure des partisans de Mao a été telle que beaucoup d'autres partis démocratiques et patriotiques les ont rejoints et se sont alliés à eux dans le combat (le Guomindang debout, la Ligue Démocratique, etc.). Les trois grandes montagnes de stagnation sont terrassées, l'impérialisme, la féodalité, la bourgeoisie bureaucratique et compradore. Le 1er Octobre 1949, du haut de la tribune dressée devant le Portail de la Paix Céleste "Tiananmen", le Président Mao Zedong a signifié au monde entier que la Chine a bien décidé de se tenir à jamais debout et que les humiliations qui lui étaient jusque-là infligées appartenaient désormais à un passé révolu. Face à cette rage de vaincre, que d'obstacles aplanis, à l'intérieur avec les restes du Guomindang couché, les ennemis embusqués, les défis de la nature, mais aussi à l'extérieur avec l'encerclement par adversaires d'une Chine libre.
Ainsi, ils ont pu assoir les fondements solides du système socialiste qui convient aux réalités propres de la Chine. Le travail a été piloté avec détermination par la première génération de révolutionnaires autour du timonier Mao Zedong. La lutte de ligne à l'intérieur du Parti a permis de triompher de Lin Biao et de ses partisans et aussi de la bande des quatre. Ce furent là des victoires décisives qui ont permis à la société chinoise de " dépasser pour l'essentiel les vastes et tempétueuses luttes de classes " et de pouvoir changer l'axe du travail pour entreprendre la résolution correcte de la nouvelle contradiction principale entre les besoins légitimes de bien-être des populations et les conditions matérielles arriérées dans lesquelles elles vivaient.
C’est ainsi qu’à partir de 1978, la deuxième génération conduite avec vision par Deng Xiaoping qui est de la première génération (alors âgé de 74 ans), va s'atteler à l'élaboration et à la mise en œuvre de ce qu’ils appellent, non sans une réelle fierté, les quatre modernisations :
• Modernisation de l'Agriculture,
• Modernisation de l'Industrie,
• Modernisation des Sciences et des Arts et, last but not least,
• Modernisation de la Défense nationale. La première génération cachait les usines stratégiques dans les zones montagneuses pour se préparer à une éventuelle attaque militaire soviétique. Cette fois-ci, la deuxième génération a hérité d'une Chine forte pouvant traiter d'égal à égal avec tout autre pays.
Sur la base d'une telle assurance, elle entreprit une politique de réforme et d'ouverture pour absorber ce que l'humanité a produit de meilleur pour le développement social. C'est une offre que l'Occident ne va pas tarder à saisir en y percevant deux opportunités : d'une part un vaste terrain pour l'extension de ses entreprises et l'écoulement de ses marchandises et, d'autre part une invite inespérée pour pénétrer la société chinoise afin d'y déverser sa décadence capitaliste. Mais la Chine en était consciente et préparée dans une large mesure. Le perspicace Deng Xiaoping disait même "qu'en ouvrant les fenêtres on obtient de l'oxygène mais en même temps les mouches entrent". Donc avec prudence la Chine a accueilli les multinationales étrangères dans des zones spéciales sur ses côtes notamment à Shenzhen.
Devant les offres alléchantes de la Chine, l'Occident a grandement procédé à un transfert de technologies tout en manœuvrant à l'introduction de la perspective libérale. Bien sûr les injonctions de l'Ouest ont toujours été repoussées par la Chine occasionnant des frictions incessantes entre les deux parties. Comprendre ces moments permet de bien saisir la nature des évènements de 1989 à la place Tiananmen qui sont un point culminant dans le bras de fer entre la Chine et l'Occident.
A part quelques sorties maladroites de diplomates américains, l'Occident a plutôt usé d'intermédiaires pour, du haut des montagnes, assister au combat entre le dragon et les agneaux du sacrifice. A la fin de l'épisode, un journal français a titré que "la place Tiananmen est à jamais nettoyée". Alors que les Occidentaux évoluent avec des programmes à court terme, la Chine opère de manière stratégique. Et dans cette dynamique, la République Populaire suit une trajectoire balisée par ce que les chinois appellent leurs quatre points cardinaux : l'idéologie du socialisme scientifique, la direction du Parti du Prolétariat, le système d'État socialiste, la démocratie populaire ; le tout présenté de façon imagée pour illustrer leur méthode : "Le bon chat est celui qui attrape les souris" ou "il faut traverser la rivière en sentant les pierres " ou alors, pour ne pas confondre vitesse et précipitation, "même si l'âne est lent, les accidents seront rares ". C'est toute une gamme de thèses pour inciter à "la recherche de la vérité dans les faits".
La théorie de Deng Xiaoping a enrichi la pensée de Mao Zedong pour éclairer les jeunes héritiers dans l'œuvre grandiose qui les attendait. Ces derniers n'ont pas manqué de jouer leur partition. De Jiang Zemin qui définit le Parti comme représentant les trois éléments essentiels que sont le développement tendanciel des forces productives avancées, les orientations d'une culture avancée, les intérêts fondamentaux de l'écrasante majorité du peuple, à Hu Jintao pour une approche scientifique du développement.