SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 10 mars 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 10 mars 2021 au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a présenté, à nouveau, ses condoléances les plus attristées aux familles des personnes décédées, à la suite des incidents de ces derniers jours. Il a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Le Président de la République a décidé de décréter, le jeudi 11 mars 2021, journée de deuil national à la mémoire des défunts. Les drapeaux seront en berne en ce jour de communion, de recueillement et de prières pour nos chers disparus.
Le Chef de l’Etat, faisant suite à son Message à la Nation du 08 mars 2021, exhorte les populations, les forces vives de la Nation, les jeunes notamment, à garder le calme et la sérénité, à consolider la stabilité et la paix sociale qui ont toujours caractérisé le Sénégal, pays de démocratie exemplaire, de respect des droits de l’homme, et surtout, incarnation internationale remarquable de l’Etat de droit.
Le Président de la République salue, encore une fois, le professionnalisme des forces de défense et de sécurité qui ont su gérer la situation avec une parfaite maîtrise et un sang-froid admirable.
Poursuivant sa communication, le Chef de l’Etat indique que dans le contexte de pandémie de la Covid-19 qui dure, il a tenu à la reprise notable du travail de nuit et à la relance des activités économiques avec l’allègement du couvre-feu qui passe de minuit à 5 heures du matin.
Le Président de la République annonce, par ailleurs, la fin de l’état de catastrophe sanitaire, le 19 mars 2021 à minuit.
Abordant la question liée à l’accélération de la relance de l’économie nationale, de l’intensification de l’exécution du PSE/Jeunesse, du financement et de l’emploi des jeunes, le Chef de l’Etat indique que le PAP2A/PSE et le budget de l’Etat seront profondément revus, au regard des nouveaux impératifs, enjeux et urgences signalés.
Le Président de la République rappelle l’urgence de la réorientation des priorités autour de la Jeunesse. Il indique, dans cette perspective, que sur la période 2021-2023, outre les emplois salariés et les recrutements importants prévus dans plusieurs secteurs, c’est 350 milliards FCFA au moins, qui seront mobilisés pour le financement des jeunes et des femmes.
Ces ressources publiques exceptionnelles, vont financer la première phase de la mise en œuvre du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes, à raison de 150 milliards pour l’année 2021, 100 milliards pour 2022 et 100 milliards pour 2023.
Le Chef de l’Etat exhorte, dans cette dynamique, le secteur privé, à développer une Initiative complémentaire de soutien à l’emploi et à l’insertion des jeunes à l’image de la Convention "Etat- Employeurs".
Le Président de la République demande, en outre, au Gouvernement, d’accentuer la mobilisation générale pour accélérer la réalisation des 45 Centres départementaux de formation professionnelle, et des 45 Maisons de la Jeunesse et de la Citoyenneté.
Le Chef de l’Etat demande, également, aux Ministres en charge de l’Emploi et de la Jeunesse, en relation avec le Ministre des Finances et du Budget et les autres ministres concernés, de préparer minutieusement la tenue, au plus tard le 10 avril 2021, du premier Conseil national pour l’Insertion et l’emploi des jeunes.
Le Chef de l’Etat rappelle, enfin, que le « Fast Track », doit plus que jamais être une réalité dans la mise en œuvre des projets et programmes du PSE et particulièrement le PSE/Jeunesse. Il a informé le Conseil, qu’il recevra prochainement des représentants d’organisations de jeunes et de mouvements de Jeunesse.
Le Président de la République a, par ailleurs, informé le Conseil, avoir présidé une réunion, le vendredi 05 mars 2021, consacrée à la mise en œuvre du projet Continental d’envergure de la Grande Muraille verte.
Le Chef de l’Etat demande, dès lors, au Ministre de l’Environnement et du Développement durable, en relation avec le Ministre des finances et du Budget, d’intensifier le déploiement des programmes de l’Agence sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille verte (ASRGMV), encadrés par un contrat de performance triennal fixant les objectifs en termes de reboisement et de revitalisation du patrimoine forestier.
Les actions de l’ASRGMV seront exécutées en partenariat avec les collectivités territoriales, les jeunes et les volontaires du service civique national, dont l’effectif de sera renforcé de façon notable.
Le Président de la République souligne, dans la même dynamique, la nécessité de renforcer les ressources humaines et les moyens logistiques d’intervention de la Direction des Eaux et Forêts, structure d’impulsion qui doit consolider, avec les acteurs impliqués, le développement intensif des emplois verts et d’une économie forestière durable.
Le Chef de l’Etat demande, enfin, au Ministre de l’Environnement et du Développement durable, de lui proposer une Matrice d’actions prioritaires, ainsi qu’un dispositif fixant la composition, l’organisation et le fonctionnement de la Coalition nationale pour accélérer la mise en œuvre du Programme de la Grande Muraille verte.
Le Président de la République s’est, par ailleurs, félicité du bon déroulement de la campagne de commercialisation arachidière avec 564.415 tonnes collectées en 98 jours pour des ressources, d’un montant de 170 milliards FCFA, injectées dans le monde rural.
Le Chef de l’Etat a, dans la même lancée, validé le budget de la prochaine campagne de production agricole 2021-2022 qui s’élève à 60 milliards FCFA.
Le Président de la République, avant de clore sa communication par son agenda diplomatique, a présenté les condoléances de la Nation à la famille de Feu Djibril Tamsir Niane, Historien et écrivain de renom, un Panafricain accompli, décédé dimanche dernier à Dakar.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
- Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur l’exécution budgétaire 2021 ;
- Le Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
- Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le taux de croissance 2020 arrêté à 1,5% contre -0,7% initialement prévu par le PAP2A, une performance, évitant à notre pays la récession constatée dans plusieurs pays ;
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur le bilan de la pandémie COVID-19, sur la stratégie nationale de vaccination contre la COVID-19 et sur la situation mondiale de la vaccination contre la COVID-19 ;
- Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la campagne de commercialisation de l’arachide 2021 et sur la préparation de la campagne agricole 2021-2022 dont le budget est validé par le Chef de l’Etat pour un montant de 60 milliards FCFA ;
- Le Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions a fait une communication sur la situation du marché du travail durant la pandémie de la COVID-19 (mars 2020-février 2021) ;
- Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur l’exécution des projets et réformes phares du PSE.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de décret fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Fonds d’Entretien routier autonome (FERA).
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris la décision suivante :
Monsieur Oumar SENE, matricule no 602 224/D, Environnementaliste spécialisé en Assainissement, Professeur d’Enseignement secondaire titulaire d’un Master en Sciences de l’Environnement, est nommé Directeur de l’Assainissement au Ministère de l’Eau et de l’Assainissement, poste vacant.
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HAMED BAKAYOKO EST DÉCÉDÉ
Hospitalisé depuis le début du mois de mars à l’Hôpital américain de Paris et transféré en urgence en Allemagne dans la matinée du 6, le Premier ministre ivoirien a succombé à un cancer fulgurant, ce mercredi 10 mars
Jeune Afrique |
Baudelaire Mieu et Benjamin Roger |
Publication 10/03/2021
Son état de santé s’était brusquement dégradé ces derniers jours. Souffrant d’un cancer en phase terminale et hospitalisé depuis le début du mois de mars à l’Hôpital américain de Paris, Hamed Bakayoko avait été transféré dans un état grave dans un établissement de Fribourg, en Allemagne, dans la matinée du 6 mars, pour y suivre un traitement expérimental. Il a finalement succombé, ce 10 mars, à l’âge de 56 ans.
« J’ai l’immense douleur de vous annoncer la mort du Premier ministre Hamed Bakayoko ce mercredi en Allemagne des suite d’un cancer », a annoncé Fidel Sarassoro, directeur de cabinet du président ivoirien, dans un communiqué lu sur la RTI, la chaîne de télévision nationale, ce mercredi soir.
« Notre pays est en deuil », a déclaré Alassane Ouattara, dans un message publié sur les réseaux sociaux. « Je rends hommage au Premier Ministre, Hamed Bakayoko, mon fils et proche collaborateur, trop tôt arraché à notre affection », continue le chef de l’État, rendant hommage à « un grand homme d’État, un modèle pour notre jeunesse, une personnalité d’une grande générosité et d’une loyauté exemplaire ».
Un transfert en Turquie, où il était question que le Premier ministre ivoirien subisse une greffe en urgence, avait également été envisagé dans la journée du 4 mars, avant d’être finalement abandonné, les médecins ayant estimé qu’il n’était plus opérable.
Batterie de tests médicaux
Hamed Bakayoko avait été évacué en France le 18 février. Ces derniers mois, il avait contracté le Covid-19 et souffert d’une grosse crise de paludisme, mais il se disait surtout très fatigué. Lors d’un premier séjour à Paris, fin janvier, il avait effectué une batterie de tests médicaux à l’Hôpital américain sans qu’aucun diagnostic précis ne soit communiqué.
UNE VIDÉO DOUMENTE DES TIRS À BALLES RÉELLES SUR LA FOULE À DAKAR
Une vidéo filmée le 5 mars 2021 montre des hommes en civil pourchassant une foule dans le centre de la capitale, et tirant avec au moins une arme létale. Cette scène s'inscrit dans la vague de manifestations qui a récemment secoué le pays
Une vidéo filmée le 5 mars 2021 et diffusée le lendemain montre des hommes en civil pourchassant une foule dans le centre de Dakar, et tirant avec au moins une arme létale. Cette scène s'inscrit dans une vague de manifestations qu’a connu le Sénégal depuis le 3 mars, après l’incarcération de l'opposant Ousmane Sonko.
La vidéo, qui dure 1 minute 37, est prise depuis un immeuble à l’angle des rues Galandou Diouf et Dr Thèze, dans le quartier du Plateau à Dakar. On ne retrouve pas d’occurrence en ligne de cette vidéo avant le 6 mars. Contacté par notre rédaction, un commerçant de la rue a pu confirmer que la scène s'est déroulée le vendredi 5 mars en début d'après midi.
Par ailleurs, comme le note Jeune Afrique, plusieurs manifestants portent des masques chirurgicaux, ce qui indique bien que cette vidéo montre une manifestation récente. Le 7 mars, un bilan officiel a fait état de quatre morts.
Qui sont les hommes armés ?
Dans la vidéo, on voit deux hommes en tenue civile, armés respectivement d’un fusil à pompe et d’un fusil d’assaut court. Celui armé d’un fusil à pompe, en veste bleu foncé, tire à au moins quatre reprises, à hauteur d’homme. À 0’10, on distingue une douille tomber au sol après un tir.
Selon un expert balistique consulté par la rédaction des Observateurs de France 24, les balles tirées par cet homme peuvent être aussi bien létales que non létales. Cependant, l’arme utilisée par l’autre homme, portant un tee-shirt blanc et un gilet pare-balles, est un fusil d’assaut court, qui ne peut tirer que des projectiles létaux. Ce fusil pourrait correspondre à un modèle déjà utilisé par l’armée de terre, le HK-G36. À 0’40, on voit cet homme tirer à deux reprises, la première fois à hauteur d’homme et la suivante en direction du sol.
"Les policiers en civil ne sont pas censés intervenir et tirer sur la foule"
Si différents médias et associations ont dénoncé la présence dans les manifestants de "nervis", terme désignant les hommes en civil armés de bâtons observés en train de frapper des manifestants aux côtés de la police, les deux hommes armés visibles dans la vidéo ressemblent plutôt à des policiers en civil, selon le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Radhho), Sadikh Niass.
"Nous avons remarqué deux groupes de personnes dans le cadre de ces manifestations, les "nervis" armés de bâtons qui ont travaillé aux côtés de la police, et des hommes armés qui ont rejoint les rangs des manifestants pour profiter du chaos et piller magasins et banques. Dans ce cas, il s’agit plus probablement de policiers en civil, dont la présence a été confirmée par le ministre de l’Intérieur lui-même.
À mon sens, ces policiers en civil ne devraient pas être équipés d’armes à feu puisque leur rôle, en principe, est de se faire discret pour repérer et identifier des manifestants. Ils ne sont pas censés intervenir et tirer sur la foule. Ceci dit, on ne peut pas non plus exclure le recrutement de milices armées par des partis politiques. Tous ces éléments sont préoccupants et nous réclamons le lancement rapide d’une enquête pour faire toute la lumière sur ces affaires."
Ce mardi 9 mars, le Mouvement de défense de la démocratie (M2D), qui avait coordonné la protestation, a annoncé une "pause" dans la mobilisation après la libération de l’opposant Ousmane Sonko et l'"appel au calme" du président Macky Sall.
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QUI EST OUSMANE SONKO, L'OPPOSANT SÉNÉGALAIS DONT L'ARRESTATION A EMBRASÉ LE PAYS ?
Principal opposant au président Macky Sall, Ousmane Sonko a séduit les jeunes Sénégalais avec des idées antisystèmes. Son inculpation dans une affaire de viol présumé et son arrestation ont déclenché une crise politique inédite.
Principal opposant au président Macky Sall, Ousmane Sonko a séduit les jeunes Sénégalais avec des idées antisystèmes. Son inculpation dans une affaire de viol présumé et son arrestation ont déclenché une crise politique inédite. De nouveau libre, mais sous contrôle judiciaire, il a appelé ses partisans à poursuivre de manière "pacifique" la contestation qui secoue le Sénégal depuis le 3 mars.
"Il faut garder cette mobilisation. Il faut qu'elle soit beaucoup plus importante même, mais il faut surtout qu'elle soit pacifique." Ousmane Sonko s'est exprimé lundi 8 mars, face à la presse, quelques heures après avoir été libéré et placé sous contrôle judiciaire. Le député de 46 ans a également déclaré que le président Macky Sall n'était plus "légitime à diriger le Sénégal".
Quasiment inconnu avant l'élection présidentielle de 2019, Ousmane Sonko s'est imposé comme le principal opposant du chef de l'État en arrivant troisième du scrutin avec 15 % des voix (derrière Macky Sall et Idrissa Seck).
Alors qu'il a affirmé sa position auprès des jeunes électeurs, les principaux rivaux du chef de l'État ont, eux, été écartés de la vie politique ces dernières années. Karim Wade, fils et ancien ministre de l'ex-président Abdoulaye Wade, et Khalifa Sall, maire déchu de Dakar, ont tous deux été condamnés pour malversations financières. Et l'ancien Premier ministre Idrissa Seck a, lui, préféré rejoindre les rangs de la majorité.
Discours de rupture
Fils de parents fonctionnaires, et originaire de Casamance dans le sud du Sénégal, Ousmane Sonko s'est lancé en politique en 2014 en créant son propre parti, le Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité).
Élu député trois ans plus tard, il se montre à l'aise à la télévision et souriant lors de ses rencontres avec les militants. Avec des phrases souvent percutantes, il s'inscrit en faux contre le récit officiel d'un Sénégal "sur la voie de l'émergence", mantra du président Macky Sall.
"Ousmane Sonko a une personnalité différente de celles de l'establishment politique sénégalais. C'est quelqu'un qui a un discours de rupture par rapport au système et qui est très populaire auprès de la jeunesse sénégalaise. Le Sénégal, comme tous les pays de la région, est très jeune et cela constitue un poids électoral important", analyse l'économiste et politologue sénégalais Olakounlé Gilles Yabi, interrogé par France Inter.
Parmi les thèmes régulièrement abordés par le député, et qui lui valent l'étiquette d'anti-système : la défense de la souveraineté économique et le plaidoyer pour une sortie du franc CFA, présenté comme un symbole post-colonial.
Contrats publics
Ousmane Sonko a également fait de la dénonciation de la fraude fiscale et de la critique du train de vie de l'État et de l'endettement son cheval de bataille. Diplômé en finances publiques et employé comme fonctionnaire pendant quinze ans, il a été radié en 2016 de son poste d'inspecteur des impôts après avoir dénoncé l'opacité de certains contrats publics ainsi que les privilèges indus selon lui de la classe politique.
Deux ans plus tard, il a publié l'ouvrage "Pétrole et gaz au Sénégal - Chronique d'une spoliation", dans lequel il accuse le président Macky Sall et son entourage de malversations dans la gestion des ressources naturelles du pays, rappelle le site Voice of Africa (VOA).
"Théoriquement, aucun homme politique au Sénégal ne devrait être très, très riche, puisque nous savons d'où provient la richesse, souvent, des hommes politiques en Afrique. C'est de la richesse qui provient des détournements de deniers publics", dénonçait-il en 2018 sur TV5-Monde.
"Bataille politique contre le pouvoir en place"
Malgré son contrôle judiciaire, Ousmane Sonko n'entend pas baisser les armes face à Macky Sall. Il a appelé lundi à poursuivre la mobilisation. "La révolution est déjà lancée, rien ni personne ne pourra l'arrêter", a-t-il déclaré face à la presse.
"Il est très clair qu'Ousmane Sonko est dans une logique d'utilisation de la mobilisation de ces derniers jours comme un élément important dans une bataille politique contre le pouvoir en place", estime Olakounlé Gilles Yabi.
Une analyse que partage dans Le Monde, le politologue Papa Fara Diallo, enseignant-chercheur à l'université Gaston-Berger, à Dakar. "Ousmane Sonko a tout intérêt à politiser cette affaire pour ne pas laisser prospérer le débat sur une accusation de viol qui n'arrange pas son image."
L'opposant a bien compris que les manifestations de ces derniers jours avaient largement dépassé les accusations qui le visent. La pandémie de Covid-19 a provoqué une crise économique qui frappe durement les jeunes Sénégalais, dont beaucoup se sont retrouvés au chômage.
"C'est sur ce terreau, que la perception d'un recul de l'État de droit ces dernières années est venu créé un très grand sentiment de frustration qui a profité à Ousmane Sonko. Il n'est pas le seul déclencheur de ces manifestations", souligne Olakounlé Gilles Yabi.
Dans un discours prononcé lundi soir, le président Macky Sall a, lui, appelé les Sénégalais au "calme et à la sérénité". "Tous, ensemble, taisons nos rancœurs et évitons la logique de l'affrontement qui mène au pire", a déclaré Macky Sall dans une allocution retransmise à la télévision. Il a appelé à laisser la justice "suivre son cours en toute indépendance" dans le dossier de viols présumés qui vise Ousmane Sonko.
par Yoro Dia
DE LA BANALITÉ DU MAL, DE L'EFFICACITÉ DE LA TERREUR
L’apaisement n’est qu’une trêve entre les deux camps. Car Pastef va vouloir continuer à brandir l’épée de Damoclès de la furie des foules sur l’Etat, qui ne pourra plus se soustraire de sa fonction de maintenir l’ordre et de protéger la collectivité
C’est la politologue Hannah Arendt qui, couvrant le procès du criminel de guerre nazi Adolphe Eichmann, forgea le concept de «banalité du mal», pour expliquer comment un individu fort ordinaire comme Eichmann est devenu un bourreau dans les rouages du système nazi. Aujourd’hui, avec les émeutes, on découvre que des jeunes garçons ordinaires, pris dans la furie des foules, deviennent aussi des rouages très efficaces dans la banalisation du mal de la terreur.
La stratégie de la terreur a été redoutablement efficace, car la terreur est le point faible des démocraties. Par la terreur contre les intellectuels, les journalistes, contre toute pensée dissidente, les nazis ont balayé la république de Weimar et plongé dans les abîmes le pays de Goethe, de Schiller et de Beethoven. Dans une démocratie qui fonctionne, on cherche à convaincre l’opinion, qui à son tour met la pression sur le gouvernement, car la démocratie est avant tout le règne de l’opinion. Convaincre l’opinion c’est comme prendre la nationale, alors que la terreur elle, prend le péage. C’est pourquoi en 5 jours, Pastef a soumis l’Etat à sa volonté.
A la fin des années 90, j’avais une émission à Walf FM réservée aux universitaires. J’en avais reçu plus de 100. L’une des émissions qui m’avait le plus marquée, était le passage de mon ami le Pr de Psychologie Mamadou Mbodji, pour coucher notre classe politique sur le divan. Il disait : «Comme les enfants, les hommes politiques jouent à se faire peur. Ils finissent par avoir peur.» Le Pr Mbodji faisait ce constat en 1999. Depuis, il n’y a pas de changement car c’est exactement ce qui s’est passé. La nouveauté est que cette fois-ci la psychose était nationale, avec l’irruption des foules devenues incontrôlables car comme dit Gustave Le Bon dans La psychologie des foules, «rien ne saurait être prémédité chez les foules. Elles peuvent parcourir successivement la gamme des sentiments les plus contraires sous l’influence des excitations du moment. Elles sont semblables aux feuilles que l’ouragan soulève, disperse en tous sens puis laisse retomber».
Libérer Sonko a été l’excitation mentale des foules qui s’est propagée dans le pays par effet de contamination et d’imitation. C’est pourquoi la furie été nationale. L’Etat a reculé en se couvrant du manteau diplomatique de l’apaisement. Gustave Le Bon, le meilleur spécialiste des foules, nous apprend aussi que «les foules veulent les choses avec frénésie mais ne les veulent pas bien longtemps, car elles sont aussi incapables de volonté durable que de pensée». Ainsi tout le discours du Président Macky Sall a consisté à chercher à déconnecter les foules de l’excitant Sonko qui, enveloppé par l’hubris d’avoir fait reculer son adversaire, a exprimé ses pensées profondes alors que Macky Sall utilise l’apaisement pour garder le fond de sa pensée.
Donc nous n’assistons pas à un apaisement mais à une trêve entre Macky Sall et le chef de l’opposition, parce que comme le dit le grand juriste allemand, Carl Schmidt, «agir politiquement c’est exercer l’autorité, manifester la puissance, sinon on risque d’être emporté par une puissance rivale qui entend agir pleinement du point de vue politique». Carl Schmidt s’exprimait ainsi pour sauver la république de Weimar qui ne cessait de reculer devant la terreur nazie par juridisme et par faiblesse. «La banalité du mal» de la terreur, qui était digitale et intellectuelle, a été transmise aux foules et a été tellement efficace qu’un magistrat s’est dessaisi, la presse terrorisée par l’inquisition et le gouvernement obligé de céder à l’apaisement par la psychose nationale.
L’apaisement n’est qu’une trêve, un armistice entre les deux camps, car Pastef va vouloir continuer à brandir l’épée de Damoclès de la furie des foules sur l’Etat, qui ne pourra plus se soustraire davantage de sa fonction normale de maintenir l’ordre et de protéger la collectivité. En attendant la bataille se poursuit dans les médias. On redevient une démocratie d’opinion et on continue de plus belle le Dem Dikk entre les standards british et ceux des 2 Congo.
LA QUESTION DU TROISIÈME MANDAT EST DÉFINITIVEMENT RÉGLÉE
En voulant empêcher Sonko d’être candidat en 2024, le président a créé les conditions pour ne pas l’être lui-même. La vraie défaite des auteurs de l’affaire du Sweet Beauté, c’est cette clarification politique majeure. Entretien avec Boubacar Boris Diop
Il y a juste un mois, nous recevions l’écrivain Boubacar Boris. De cette rencontre est sortie un entretien largement apprécié et plébiscité par nos lecteurs. La densité de la réflexion, la profondeur de l’analyse et la portée de la prospective avaient séduit. C’est pourquoi, dés l’éclatement de l’affaire Sonko/Adji Sarr, suivi par des manifestations aussi subites qu’immenses dans tout le Sénégal, cette phrase de Boris a fait tilt dans notre esprit: « les sociétés humaines peuvent n’avoir aucune conscience de leurs propres mutations ». Suffisant, pour qu’on décide de le rencontrer à nouveau. Avec une courtoisie marquante, le penseur s’est volontiers plié à notre jeu de questions/ réponses sur l’affaire Sonko et ses conséquences. Interview au pas de charge.
Kirinapost : Le feuilleton Oumane Sonko/Adji Sarr a déclenché une vague de manifestations monstre au Sénégal…l’ampleur a surpris…
Boubacar Boris Diop : Oui, les Sénégalais ont une certaine tendance à s’autoflageller, se décrivant volontiers comme un peuple aussi corrompu que ses dirigeants. Les événements en cours montrent que cette sévérité, c’est simplement du dépit amoureux. Chaque peuple souhaite le meilleur pour lui-même et essaie de placer le plus haut possible la barre de ses rêves. À mon avis, nos hommes politiques sont ceux qui le comprennent le moins. Wade et Sall, on les avait élus pour qu’ils mettent le pays au travail, réduisent les inégalités et montrent autant de respect pour les institutions démocratiques que pour les populations. En somme, le message était : « faites-nous souffrir au besoin, on va l’accepter car ce sera bénéfique pour les générations futures ». Cela impliquait, entre autres, de poser des actes symboliques forts dont ils se sont dispensés. Encore plus que Wade, son successeur a cru que l’on attendait de lui des aéroports, des stades ou ce TER qui a quelque chose de surréaliste. Si la jeunesse se reconnaît autant aujourd’hui dans le discours d’un Sankara ou d’un Cheikh Anta Diop, c’est qu’ils étaient à la hauteur de cette exigence d’éthique, d’équité et de souveraineté. Ousmane Sonko, à qui les événements en cours ont très vite donné une dimension nouvelle, s’inspire d’eux et cela en fait peu à peu un politique pas comme les autres. »
Kirinapost: Dans une récente interview ici même, vous mettiez en exergue l’histoire de ce digne taximan qui avait restitué à un client tunisien l’argent qu’il avait oublié dans sa voiture. Et vous mettiez en évidence le fait que « les dérives des politiciens ne disent rien de l’âme d’un peuple. » Sous ce rapport on peut dire que vous n’avez pas été surpris de l’attitude de Ndeye Khady Ndiaye (propriétaire du salon de massage) et du Capitaine Oumar Touré (enquêteur)
Boubacar Boris Diop: « Oui, un taximan du nom de Bâ, qui a restitué au président d’une équipe tunisienne de foot, par ailleurs architecte, les sept millions oubliés dans sa voiture sur le trajet menant de l’aéroport de Yoff au Novotel. Une belle histoire, puisque les deux hommes ont tissé à partir de là une relation amicale très forte. Le « Tous pourris », est beaucoup trop simpliste, comme le montre cet exemple. De ce point de vue, le comportement du Capitaine Oumar Touré mérite réflexion. Un officier de gendarmerie qui était il y a seulement trois semaines de l’autre côté de la barrière s’est brusquement mis à critiquer publiquement le régime de Macky Sall au nom de sa conscience. Même s’il reste une exception, son cas illustre le profond malentendu entre nos dirigeants et nous. Cela reflète peut-être aussi un hiatus intergénérationnel. Le Capitaine Touré, né en 1988 ou 1989, s’identifie peut-être davantage aux protestataires pro-Sonko qu’à la vieille garde politicienne, toutes nuances idéologiques confondues. Les moments de fraternisation, notés au bout de quelques heures entre éléments des forces de l’ordre et manifestants disaient sans doute quelque chose ce hiatus. Cela devrait être médité par tous ceux qui aspirent à nous diriger. Les policiers, gendarmes et loyaux fonctionnaires ne sont plus une masse de manœuvre dont l’autorité politique peut disposer au détriment de l’ensemble de la population. On peut dire, même en refusant de se faire trop d’illusions, que c’est un pas dans la bonne direction…
…Quant à Ndèye Khady Ndiaye, la propriétaire du Sweet Beauté, je suis impressionné, chaque fois que je l’écoute, par la clarté et la fermeté de son témoignage. Ousmane Sonko lui doit une fière chandelle. Si elle avait accepté de jouer le jeu des comploteurs, la position du leader de Pastef aurait été intenable. Cela dit, elle est à mes yeux la principale victime de cette affaire, une jeune mère de famille qui essaie de gagner sa vie à la sueur de son front par le biais d’un commerce tout à fait légal et qui voit des années de labeur anéanties d’un moment à l’autre par des gens surtout aveuglés par leur haine de Sonko et qui prennent les Sénégalais pour des demeurés. Je crois que les défenseurs des droits des femmes – et des droits de l’homme en général – auraient dû se montrer plus sensibles au sort de Ndèye Khady Ndiaye. Sonko, lui au moins, sort renforcé de cette histoire et en tant qu’acteur politique de premier plan il est de toute façon préparé à recevoir des coups, mais cette dame, elle, sa vie a été injustement bouleversée, ce qui lui arrive est profondément injuste, insupportable. ».
Kirinapost: Et Adji Sarr ?
Boubacar Boris Diop: « Elle est aussi une victime mais en aucun cas, selon moi, de Sonko. J’entends des amis ou des gens que j’aime bien dire : « Seuls Adji Sarr et Sonko savent ce qui s’est passé dans cette cabine, alors suspendons notre jugement. » C’est à mourir de rire, ça, c’est vraiment le genre d’argument que l’on sert quand on ne sait plus quoi dire. À partir du moment où l’un des deux protagonistes raconte aux enquêteurs sa version des faits, ce tête-à-tête commence à n’en être plus un, chacun de nous a des éléments lui permettant de se faire une idée de ce qui a pu réellement se passer. C’est une simple question de bon sens. Il y a eu mieux ensuite, les témoignages de tous ceux qui pouvaient aider à corroborer ou infirmer l’accusation et il se trouve que tous ont disculpé Sonko. Et si on ajoute à cela que la déposition d’Adji Sarr est un tissu d’incohérences hallucinantes, on se dit que seul un juge cynique, absolument décidé à liquider un homme politique peut aller jusqu’à demander la levée de son immunité parlementaire sur une base aussi légère. Sonko avait la possibilité de ne pas leur faciliter la tâche à ces gens et il a bien fait de jouer cette carte, autant pour son salut personnel que pour celui de son projet politique. Cela dit, si Adji Sarr s’est retrouvée au centre de cette machination, c’est surtout par inexpérience, les vrais responsables de la dizaine de morts et des milliards de francs de dégâts, ce sont les adultes sans scrupules qui l’ont manipulée. On entend dire que le président Sall a été mis devant le fait accompli. En toute rigueur, l’hypothèse n’est pas à exclure mais cela voudrait également dire que les femmes et les hommes qu’ils a placés à des postes stratégiques n’ont aucun respect pour lui et ne craignent pas d’avoir à rendre compte de leurs graves errements. Pour en revenir à Adji Sarr, les obscénités que l’on déverse sur elles via les réseaux sociaux doivent cesser. Dans le climat de relatif apaisement qui prévaut depuis quelques heures, je pense qu’il faut qu’elle revienne parmi nous. On attend de toute personne qu’elle soit vivante ou morte, on ne peut pas rester suspendu entre les deux, surtout à un si jeune âge, ce n’est bon ni pour sa santé mentale ni pour sa sécurité. J’utilise ce dernier mot à dessein, bien évidemment. »
Kirinapost: Ce n’est pas la première fois que l’on reproche au President Macky Sall l’instrumentalisation de la Justice sans qu’il y ait toutefois des manifestations. Pareil lorsque des corps de contrôle épinglent les dirigeants. Pourquoi est-ce une affaire de viol qui fait réagir l’opinion ?
Boubacar Boris Diop: « On a tout entendu ces derniers jours et il est possible que même certains partisans du régime n’aient pas voulu mêler leur voix à ce concert d’obscénités. C’était une réaction du genre ñoo ko sómbi, nañ ko naan. Et c’est peut-être aussi pourquoi le président de la République a rarement paru aussi seul, pour ne pas dire livré à lui-même. Mais il me semble également qu’au-delà de cet aspect sexuel qui a tant choqué tout le monde, quasi sans distinction de camp, Sonko a d’une certaine façon été servi par les circonstances. En effet, la tentative de lui porter le coup fatal, très grossière en elle-même, est intervenue à un moment où après l’élimination de Karim Wade puis celle Khalifa Sall, les Sénégalais en étaient venus à se dire qu’il n’était plus question de laisser le président exécuter systématiquement ses adversaires politiques, juste comme ça, sans avoir l’air d’y toucher. Ce sentiment que trop c’est trop a bénéficié à Sonko qui a cependant su forcer son destin en décidant de faire face. C’est cela qui a véritablement tout changé. Comme il l’a dit lui-même, s’il s’était laissé faire il serait à l’heure qu’il est dans un cachot de Rebeuss. Et nous ne saurions toujours pas si Macky Sall sera candidat ou non en 2024. »
Kirinapost: Que voulez-vous dire ?
Boubacar Boris Diop: « Juste que la question du troisième mandat est définitivement réglée, que même dans ses rêves les plus fous Macky Sall n’ose plus l’envisager. En plus du peuple sénégalais, ses parrains étrangers, dont l’avis est d’ailleurs beaucoup plus important pour lui, s’y opposeront fermement. En voulant empêcher Sonko d’être candidat en 2024, Macky Sall a créé les conditions pour ne pas l’être lui-même. Pour 2024, Macky s’est mis hors course tout seul, comme un grand. La vraie défaite de ceux qui, magistrats ou ministres, sont à l’origine de l’affaire du Sweet Beauté, c’est cette clarification politique majeure, qui n’était pas au programme des festivités. Je pense, soit dit au passage, qu’ils devraient être limogés, l’impunité étant la pire ennemie de l’Etat de droit. Maintenant, le fait que le président sache qu’il sera forcé de partir dans trois ans, nous fera vivre d’ici là dans un tout autre pays, même s’il va continuer à s’appeler le Sénégal. Tout sera désormais vu, dit et analysé à cette aune-là. Il ne sera plus du tout le même chef d’Etat ni même, tout simplement, le même homme. Le réveil aura été brutal. Reste à souhaiter que nos finances publiques puissent survivre aux assauts d’une clientèle politique pléthorique qui n’a plus que mille jours pour assurer ses arrières. »
Kirinapost: Ce qu’il se passe au Sénégal peut-il faire tache d’huile dans la sous-région et dans l’Afrique francophone ? Comment le romancier que vous êtes verrait le scénario de l’après…
Boubacar Boris Diop: « C’est la toute première fois que dans son fameux pré carré les intérêts de la France sont attaqués par des populations en colère. Ce message très clair a pu surprendre quelques stratèges parisiens mais on le sentait venir avec les événements du Mali, de Centrafrique, avec le rejet du franc CFA, l’ouverture des archives de l’Elysée sur le Rwanda, les déclarations et postures pour le moins maladroites de Macron, les malheurs de Sarkozy et de Bolloré, pour ne citer que ces exemples. Dans le cas particulier du Sénégal, le fait que Macky Sall ait toujours fait passer les intérêts de la France avant ceux de notre pays, a causé une grande exaspération et on en a vu le résultat. Beaucoup de Français auront certainement du mal à l’accepter mais leur pays est une puissance en déclin et a de moins en moins les moyens de sa bonne vieille politique impériale. Ce qui s’est passé à Bamako et à Bangui, les événements de Dakar et leur probable effet de contagion à Libreville, à Yaoundé ou à Abdijan, ce sont autant de signes cliniques attestant que la Françafrique est en train de mourir de sa belle mort. Je ne dis pas que nous sommes sur le point de sortir du tunnel mais au rythme où on vont les choses on peut affirmer que nous en apercevons le bout, que nous avançons, même si c’est à pas lents et incertains, vers le temps de la souveraineté reconquise. »
Kirinapost: Et le discours de Sonko ?
Boubacar Boris Diop: « Je trouve que Sonko a été à la hauteur des circonstances. Il a parlé en homme d’Etat. Cela n’aurait été, par exemple, ni responsable ni politiquement avisé de demander le départ de Macky Sall. C’était la voie royale vers une transition de toutes les incertitudes, un dangereux bordel pour tout dire. Sonko s’en est heureusement tenu à l’essentiel et ce n’est pas facile quand on a été si injustement trainé dans la boue de s’imposer un devoir d’honnêteté au point de rendre aux gendarmes de la Section de Recherches cet hommage inattendu, qui m’a personnellement beaucoup ému. Je suis bien conscient, en disant cela, de renforcer chez certains le sentiment que je suis un sympathisant de Sonko ou même, ce qui serait assez bizarre, un membre de son mouvement. Je me contenterai de dire ici qu’il n’en est rien et que le jour où j’estimerai pouvoir le critiquer en avançant des arguments raisonnables, je ne m’en priverai pas.
Cheikh Diouf, présenté comme un étudiant et amputé de la main suite aux émeutes qui ont secoué le pays la semaine dernière, a été arrêté à sa sortie de soins.
L’alerte avait été donnée sur les réseaux sociaux. Cheikh Diouf, présenté comme un étudiant et amputé de la main suite aux émeutes qui ont secoué le pays la semaine dernière, a été arrêté à sa sortie de soins. De quoi émouvoir les milliers d’internautes sénégalais qui ont vite fait d’y voir un règlement de compte. Mais ce qu’ils ignoraient c’est que les forces de l’ordre venaient de mettre fin à la cavale d’un des plus grands brigands de Diourbel.
Le jeune homme est impliqué dans le cambriolage rocambolesque d’une maison lors duquel, avec ses acolytes, ils avaient réussi à emporter la rondelette somme de 2.210.000 francs CFA. En effet, dans la nuit du 28 au 29 Août 2020 vers 3 heures du matin, une bande de malfaiteurs avec à sa tête Cheikh Diouf, avait escaladé le mur d’enceinte d’une demeure à Diourbel et braqué une femme y demeurant, emportant avec eux la somme précitée. Cet argent était le fruit d’une tontine que la malheureuse victime était chargée de gérer.
Les malfrats avaient même fait usage de leurs armes dans leur fuite. La ténacité des forces de l’ordre du commissariat de Diourbel avaient permis d'interpeller six personnes dont une femme. Tout ce beau monde a été mis au frigo et inculpé des délits d’associations de malfaiteurs, vol commis la nuit avec effraction, escalade, usage d’armes à feu et violence. Seul Cheikh Diouf qui avait réussi à prendre la poudre d’escampette était absent. Le Juge du premier cabinet du Tribunal de Diourbel avait ainsi délivré deux délégations judiciaires avec mention arrestation et conduite immédiate.
Autre fait qui mérite d’être souligné, Cheikh Diouf avait été jugé par contumace dans une autre affaire de vol violent et avait écopé d’une peine de 05 ans ferme. Autant dire qu’un mandat d'arrêt planait sur sa tête.
Au milieu des manifestants pour la libération de Sonko, Cheikh Diouf est apparu à la télé pour dénoncer « les abus des autorités » et expliqué pourquoi « il a pris part à la révolte ».
Une aubaine pour les limiers qui l'ont reconnu et connaissant sa position actuelle l’ont tout bonnement cueilli alors qu’il sortait de soins hier. Il a été remis aux autorités judiciaires de Diourbel...
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IL FAUT DÉCENTRALISER LE POUVOIR
La journaliste et enseignante-chercheure, Eugénie Aw Ndiaye, fait un décryptage de la sitution sociopolitique marquée par l'explosion de colère de la jeunesse dans le sillage de l'affaire Sonko
La journaliste et enseignante-chercheure, Eugénie Aw Ndiaye, fait un décryptage de la sitution sociopolitique marquée par l'explosion de colère de la jeunesse dans le sillage de l'affaire Sonko.
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LA FAMILLE DE MACKY SALL
Peuple du Sénégal, Africains, Sall Macky et PDG d’Auchan, je vous parle et je vous pique.
UN ASP CONDAMNÉ POUR TENTATIVE DE MEURTRE SUR SON EPOUSE
Bassirou Mballo avait asséné plusieurs coups de coupe-coupe à sa femme Aissatou Kandé qu'il accuse d'entretenir des relations sexuelles avec d'autres hommes
Pour tentative de meurtre sur sa femme, un agent de sécurité de proximité (Aps) est condamné à 20 ans de réclusion criminelle par la chambre criminelle du tribunal de Kolda. Bassirou Mballo comme c'est de lui qu'il s'agit, avait asséné plusieurs coups de coupe-coupe à sa femme Aissatou Kandé qu'il accuse d'entretenir des relations sexuelles avec d'autres hommes.
Ivre de jalousie, Bassirou Mballo âgé de trente six ans, a cherché à corriger son épouse en lui coupant le bras. Ainsi, le procureur a requis la perpétuité contre cet ASP pour tentative de meurtre. Alors que pour Me Pape Samba Sow, avocat du mis en cause, son client n'avait pas l'intention de tuer sa femme avec qui il a déjà eu un enfant. Malgré tout, Bassirou Mballo est condamné à 20 ans de réclusion criminelle sur des faits qui se sont produits le 16 décembre 2017 à Missira Samba, village situé dans la commune de Saré Koli Sallé, département de Vélingara.