JEUX DE CARTES - Journées noires
Les violentes manifestations notées dans beaucoup de localités du pays ont maintenant un visage dramatique. Il s’appelle Cheikh Coly, 20 ans, tué à Bignona, dans la partie sud du pays, fief d’Ousmane Sonko. La gravité de l’heure n’est plus à démontrer. En démocratie, un mort esttoujours de trop. Qu’importe le lieu, le moment et les circonstances ! Le Sénégal a assez perdu de ses fils en des circonstances pareilles. L’on se souvient encore de plus de la dizaine de morts inhérente au refus de la candidature d’Abdoulaye Wade entre 2011 et 2012. Des drames qui n’ont manifestement pas servi à grand-chose si l’on sait que la rupture espérée n’a pas eu lieu. Les manifestations des 3 et 4 février 2021 sont plus massives, plus violentes que celles du 23 juin 2011. Penser que tous ces jeunes, tous ces manifestants sont des patriotes uniquement préoccupés par le sort de Sonko, c’est faire fausse route. Ce serait même donner une force immense au leader de Pastef. Des universités aux marchés. De la banlieue proche à celle lointaine, presque partout dans les villes, le désordre règne en maître. Cette affaire intervient dans un contexte de frustrations, de faim, de désespoir, d’un sentiment d’injustice. Les foules qui envahissentles supermarchés Auchan, se ruent vers les produits et s’alimentent, ont d’autres chats à fouetter. Ils ont pour la plupart pour objectif de satisfaire des besoins primaires. Ventre affamé n’a point d’oreilles. Il ne réfléchit certainement pas aussi. L’expression trouve ici tout son sens. Dégâts collatéraux pour la presse. Ecran noir pour Walf Tv et Sen Tv. Journée noire pour les médias sénégalais. Le Conseil national pour la régulation de l’audiovisuel entre dans l’histoire. Par la plus petite des portes. Et ces attaques ignobles d’organes de presse. Miim Reew
Le siège du GFM vandalisé et le soleil attaqué
Les médias sont en train de recevoir des coups inadmissibles dans cette affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr. Alors que les professionnels de l’information et de la communication n’ont pas encore fini de dénoncer l’acte du Préfet de Dakar, on apprend l’attaque du siège du groupe Futurs médias. Des jeunes bandits ont vandalisé les locaux, brûlé le véhicule de Ndiaga Ndiaye (Dirpub de l’Obs), celui de Macoumba Bèye de Rfm et brisé les pare-brises de celui de Mamadou Seck de l’Obs. D’autres voyous ont également attaqué le siège de Dakaractu et celui du quotidien national Le Soleil. Le Synpics qui dénonce ces actes barbares interpelle les autorités en charge de la sécurité et leur demande de protéger tous les sièges des médias.
Les signaux de Walf et Sen Tv coupés
Restons avec les médias qui sont en train de subir de plein fouet cette situation politico-judiciaire. Epargnées par les manifestants pour le moment, Walf et Sen Tv subissent la sentence du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). L’organe de régulation a coupé les signaux de Walf et Sen Tv. Le président du Cnra, Babacar Diagne, n’a pas aimé la diffusion des images des émeutes par ces deux chaînes de télévision. Il a décidé ainsi de couper les signaux pendant 72h sur la TNT.
Alioune Tine regrette Babacar Touré
Ne quittons pas la presse sans signaler l’indignation de la société civile suite à la coupure des signaux de Walf Tv et Sen Tv. Pour l’ancien coordonnateur du M23, Alioune Tine, c’est un acte très grave que le président du Cnra, Babacar Diagne, vient poser. A l’en croire, la coupure des signaux de ces télévisions appelle la solidarité de tous les Sénégalais. Selon Alioune Tine, Walf et la Sen Tv appartiennent aussi aux téléspectateurs. Bref, pour le président du Think Tank Afrikajom, cette décision montre encore l’escalade de la violence d’Etat. Il pleure ainsi terriblement Babacar Touré du Groupe Sud, dans ces temps d’incertitudes. Selon lui, l’exprésident du CNRA, feu Babacar Touré, refusait de couper le signal des chaînes de télévision quand on le lui demandait et mettait toujours sa démission sur la table, par respect pour la sacralité de la liberté de presse.
Le cas Guy Marius Sagna
L’Observateur national des Lieux de Privation de Liberté s’est autosaisi de la torture présumée sur Guy Marius Sagna et certains jeunes en détention à la prison du Cap Manuel. Mme Josette Marceline Lopez Ndiaye a dépêché une équipe d’observateurs délégués permanents, hier, à la prison de Cap Manuel de Dakar, pour y effectuer une visite suite à des allégations d’actes de torture et de mauvais traitements sur des personnes interpellées ou récemment arrêtées. L’équipe des observateurs a pour mission de vérifier le bien-fondé des dites allégations. Ainsi l’Observateur national va dresser un rapport qui sera remis aux autorités, assorti d’avis et de recommandations.
Le Forum Civil écrit à Antoine Diome
Malgré les dénégations du ministre de l’Intérieur sur la présence de nervis lors des manifestations du mercredi, le coordonnateur général du Forum Civil l’interpelle officiellement. Birahime Seck a envoyé un courrier au ministre de l’Intérieur lui demandant des éclairages sur l’identité des personnes armées de bâtons sur le théâtre des opérations de la police et de la gendarmerie. Birahime Seck invite le ministre Antoine Felix Diome à s’expliquer sur l’identité des personnes identifiées par la presse et se présentant comme gardes du président de la République. Il a transmis au ministre les immatriculations des véhicules empruntés par ces supposés nervis. Il s’agit d’une voiture de couleur grise Dk 0877 A, d’un véhicule bleu Dk 8912 AN et d’une voiture d’une couleur blanche Dk 6665 AS. C’est une manière, selon lui, de préserver au Sénégal un maintien de l’ordre responsable et digne.
Delta annule son vol pour le Sénégal
L’on semble minimiser les effets négatifs de cette crise politico-judiciaire au niveau international. En tout cas, l’image du Sénégal est en train d’être écornée par ces évènements malheureux qu’on pouvait bien épargner au pays. Il nous revient que pour des raisons de sécurité, la compagnie Delta a annulé son vol prévu aujourd’hui. La compagnie américaine a pris cette mesure sécuritaire face aux manifestations violentes que connaît le pays depuis maintenant deux jours.
Amnesty international hausse le ton
Amnesty International qui suit la situation politico-judiciaire au Sénégal crie à l’atteinte aux droits humains, suite à la vague d’arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes. Dans un communiqué parvenu à «L’As», l’organisation cite entre autres la détention arbitraire d’Ousmane Sonko, la mort d’un jeune lors de manifestations à Bignona, des individus identifiés aux côtés de la police qui agressent des manifestants, deux chaînes de télévision suspendues pour 72 heures, une radio privée et le siège du quotidien national attaqués. Pour le retour au calme, Amnesty International invite les autorités sénégalaises à cesser les arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes, à respecter la liberté de réunion pacifique et la liberté d’expression, et faire la lumière sur la présence d’hommes armés de gourdins aux côtés des forces de sécurité. Pour la directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Samira Daoud, les charges de troubles à l’ordre public et de manifestation non autorisée qui pèsent sur Sonko doivent être abandonnées parce qu’il a été arrêté alors qu’il se trouvait dans son véhicule en direction du tribunal.
Soutien du Pds à Sonko
C’était pour éviter au Sénégal ces violences ayant occasionné la mort de jeunes et des scènes de pillages et de destruction de biens publics et privés dans certaines localités du pays que le parti démocratique sénégalais (Pds) avait demandé le refus de lever l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. C’est la justification que donne le porte-parole du Pds, Tafsir Thioye, à la décision d’alors de leur secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade. Les libéraux s’opposent à toute tentative de musellement ou de liquidation d’un opposant par des méthodes non conventionnelles qui ternissent l’image de la démocratie sénégalaise acquise de haute lutte durant des décennies. Ils appellent ainsi le régime en place à la sérénité et à la retenue et la population sénégalaise et l’ensemble des acteurs impliqués à faire preuve de maturité et de responsabilité pour sauvegarder la paix et la stabilité dans notre pays. Le PDS s’incline devant la mémoire des jeunes tués lors de manifestations. Par ailleurs, le Pds a repris ses activités au sein du Front de résistance national (FRN), après une suspension.
LE PDS S'ÉLÈVE CONTRE LA VIOLENCE EN COURS DANS LE PAYS
Le parti exige une enquête et des sanctions vigoureuses à l’encontre de toutes les personnes impliquées dans le recrutement et dans la mise en service des nervis pour casser les manifestants - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du PDS, signé de son porte-parole, Tafsir Thioye, condamnant les actes de violence nés de l’affaire Sonko.
« Le Parti Démocratique Sénégalais suit avec beaucoup de peine la situation actuelle du pays, née de l’ouverture contre le député Ousmane Sonko, d’une procédure judiciaire suite à une plainte déposée contre lui par une concitoyenne du nom de Adji Rabi Sarr.
Le PDS constate des violences ayant occasionné la mort de certains de nos compatriotes et des scènes de pillages et de destruction de biens publics et privés dans certaines localités du pays. Une situation que le PDS voulait faire éviter à notre pays depuis le début en demandant la non levée de l’immunité parlementaire du député dans un communiqué signé par le frère secrétaire général national maître Abdoulaye Wade.
C’est pourquoi, le PDS se félicite du dévouement dont ont fait montre les députés du groupe parlementaire Liberté et Démocratie et certains non inscrits pour empêcher la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko dans le respect des procédure et pratique parlementaire.
Le PDS s’oppose vigoureusement contre toute tentative de musellement ou de liquidation d’un opposant par des méthodes non conventionnelles qui ternissent l’image de notre démocratie acquise de haute lutte durant des décennies.
Le PDS appelle, ainsi, le régime en place à la sérénité et à la retenue, et la population sénégalaise et l’ensemble des acteurs impliqués à faire preuve de maturité et de responsabilité pour sauvegarder la paix et la stabilité dans notre pays.
Le PDS condamne vigoureusement la violence de quel que bord qu’elle puisse provenir et dénonce avec force le recrutement inadmissible de nervis par le régime en place pour casser des manifestants.
Le PDS exige une enquête sur la question et des sanctions vigoureuses à l’encontre de toutes les personnes impliquées dans le recrutement et dans la mise en service de ces nervis.
Le PDS s’incline devant la mémoire des jeunes tués lors de manifestations et demande l’arrêt immédiat des violences exercées contre les citoyens, et invite les forces de défense et de sécurité à faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de leur mission de maintien de l’ordre public.
Le PDS exige la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et le retour sans délais dans le pays de Karim Wade exilé de force au Qatar.
Par ailleurs, le PDS informe l’opinion nationale et internationale de la reprise de ses activités qu’il avait suspendues, au sein du Front de Résistance National (FRN) pour la sauvegarde de nos acquis démocratiques et pour la préservation des libertés individuelles et collectives et le respect de l’Etat de droit au Sénégal. »
LE GOUVERNEMENT RESTE INTRANSIGEANT
Les instigateurs, auteurs et complices des actes de violence, de pillages et destructions de biens publics seront recherchés et poursuivis conformément à la loi - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du gouvernement daté du 4 mars 2021, relatif à la situation sociopolitique nationale.
« Les manifestations notées les mercredi 03 et jeudi 04 mars 2021, en violation flagrante de l’état de catastrophe sanitaire proclamé le 20 février 2021, ont donné lieu à des actes regrettables de vandalisme et de violence, ayant malheureusement conduit à une mort d’homme en la personne de Cheikh Ibrahima Coly.
Le gouvernement présente ses condoléances et exprime sa compassion à la famille de la victime. Une enquête a été diligentée pour déterminer les circonstances du décès.
Le gouvernement condamne fermement les actes de violence, les pillages et destructions de biens publics et privés et exprime sa solidarité aux personnes physiques et morales impactées par ces actes, dont les instigateurs, auteurs et complices seront recherchés et poursuivis conformément à la loi.
En outre, le gouvernement met en garde contre la couverture tendancieuse des événements par certains médias, de nature à attiser la haine et la violence.
Le gouvernement continuera à prendre toutes les dispositions nécessaires au maintien de l’ordre public conformément aux lois et règlements en vigueur. »
LE CNRA SUSPEND LA SEN TV ET WALF
Le signal de deux télévisions privées a été suspendu pour 72 heures. Elles se rendues coupables, selon le gendarme de l'audiovisuel, de diffuser "en boucle" les images des troubles provoqués par l'arrestation d'Ousmane Sonko
Les autorités sénégalaises ont annoncé, jeudi, avoir suspendu pour 72 heures deux télévisions privées, coupables selon elles d'avoir diffusé "en boucle" les images des troubles provoqués par l'arrestation du principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko.
Le signal de deux télévisions privées a été suspendu pour 72 heures par les autorités sénégalaises. Elles se rendues coupables, selon le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA), de diffuser "en boucle" les images des troubles provoqués par l'arrestation du principal opposant, Ousmane Sonko.
La décision annoncée dans des communiqués par le CNRA concerne les chaînes Sen TV et Walf TV. Elle prend effet ce jeudi 4 mars à 17 h (GMT et locales) à dimanche à la même heure, a indiqué le CNRA.
Une "couverture irresponsable"
Le CNRA avait lancé mercredi soir une mise en garde aux médias contre la diffusion de contenus faisant "explicitement ou implicitement l'apologie de la violence", incitant à des troubles à l'ordre public, ou "de nature à constituer une menace sur la stabilité nationale ou la cohésion sociale".
Il avait montré du doigt Sen TV et Walf TV, ainsi qu'une troisième télévision, les accusant de diffuser "des appels répétés au soulèvement populaire" et "des images d'insurrection en boucle". Il les avait mises en demeure de cesser "immédiatement cette couverture irresponsable", sous peine d'être suspendues pour 72 heures, voire plus en cas de récidive.
Sen TV et Walf TV ont "persisté dans (leur) logique de violation de la réglementation en diffusant en boucle des images de violence", dit le CNRA dans les communiqués annonçant la suspension jeudi.
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LES CHANTIERS DU BRT ET LE TRIBUNAL DE GUÉDIAWAYE SACCAGÉS
Des manifestants ont attaqué le tribunal de grande instance de Guédiawaye et brisé les vitres. Des chantiers du BRT ont aussi été saccagés.
De nouvelles violences ont éclaté dans la banlieue de Dakar. Des manifestants ont attaqué le tribunal de grande instance de Guédiawaye et brisé les vitres. Des chantiers du BRT ont aussi été saccagés.
Des violences ont éclaté depuis l’arrestation de Ousmane Sonko, pour troubles à l’ordre public.
AFFAIRE SONKO : L'UNION DES MAGISTRATS SE PRONONCE !
Souleymane Téliko et Cie invitent "avec insistance les collègues à faire preuve, conformément à leur serment, de neutralité et d'impartialité et à ne céder à aucune pression, d'où qu'elle vienne".
L'Union des magistrats Sénégalais (Ums) invite les magistrats à être neutres dans l'affaire Ousmane Sonko et les manifestations qui en découlent et les invitent à ne céder à aucune pression, d'où qu'elle vienne.
"Suite à l'interpellation de monsieur Ousmane SONKO, on assiste à des attaques dirigées contre l'institution judiciaire, notamment le tribunal de Pikine-Guédiawaye", condamne "avec la plus grande fermeté" l'Union des magistrats Sénégalais (Ums).
Souleymane Téliko et Cie invitent "avec insistance les collègues à faire preuve, conformément à leur
serment, de neutralité et d'impartialité et à ne céder à aucune pression, d'où qu'elle vienne".
Elle en appelle enfin, au sens des responsabilités de tous, pour le bien de la Justice, qui est le dernier rempart de la société.
LE MAGASIN AUCHAN DE LA CITÉ SOPRIM PILLÉ
Des manifestants ont dévalisé et saccagé le magasin de l’enseigne française Auchan situé à la cité Soprim, dans la banlieue de Dakar
Dakar, 4 mars (APS) - Des manifestants ont dévalisé et saccagé le magasin de l’enseigne française Auchan situé à la cité Soprim, dans la banlieue de Dakar, a constaté l’APS, jeudi.
Une partie des marchandises du centre commercial était éparpillée à même le sol, une autre étant emportée par des manifestants en furie
Certains traversaient ce quartier de la commune d’arrondissement de la Patte d’Oie, des paquets de denrées alimentaires dans les bras. Même des paniers du magasin ont été emportés, s’ils n’étaient pas abandonnés dans les rues du quartier.
Les guichets, les étagères et le portail du centre commercial recevant chaque jour des centaines de clients ont été vandalisés.
Des visiteurs se promenaient à l’intérieur du centre complètement endommagé, à la recherche de quelque bien à emporter, plusieurs heures après l’assaut des manifestants.
Ces derniers se sont dirigés vers le magasin après des affrontements avec les policiers qui faisaient usage de gaz lacrymogènes pour les disperser.
"C’est indigne de notre pays. Comment peut-on s’emparer de biens appartenant à autrui de cette manière ? Peu importe que ça appartienne à la France, au Portugal ou au Sénégal…", s’est indigné un passant en réponse à un autre qui semblait justifier le pillage par l’appartenance à la France de l’enseigne Auchan.
Les manifestations contre l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), ont redoublé d’intensité, jeudi, dans plusieurs villes du pays.
A Bignona (sud), une ville réputée être le fief électoral de M. Sonko, un jeune âgé d’une vingtaine d’années a été tué lorsque des manifestants ont érigé des barricades sur les principaux axes de ladite commune, a appris le correspondant de l’APS à Ziguinchor (sud) de plusieurs sources locales.
Les heurts sont consécutifs à l’annonce, la veille, de l’arrestation de M. Sonko pour "trouble à l’ordre public" et ’’participation à une manifestation non-autorisée".
L’opposant avait été arrêté par des éléments du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), au moment où il se rendait au palais de justice de Dakar pour déférer à une convocation d’un juge d’instruction.
Ousmane Sonko, député et candidat à l’élection présidentielle de 2019, était convoqué par le magistrat à la suite d’accusations de "viols répétés" et de "menaces de mort" portées sur lui par une employée d’un salon de beauté et de massage situé à Dakar.
Son arrestation a eu lieu à la suite du blocage de la voiture qui le conduisait au palais de justice.
Il y a eu un désaccord entre M. Sonko et les forces de l’ordre sur l’itinéraire que l’opposant devait emprunter pour aller répondre au juge d’instruction. Des heurts ont ensuite éclaté entre ses militants et des éléments du GIGN.
Ousmane Sonko, un fonctionnaire des impôts et domaines, a été radié en 2016 de la fonction publique par le chef de l’Etat pour manquement au devoir de réserve professionnel. Farouche opposant de Macky Sall, il a été élu député en 2017.
DROITS ET LIBERTÉS DOIVENT ÊTRE RESPECTÉS ET GARANTIS
Ces logiques de répression sont le signe d'un échec de la part du gouvernement et constituent un aveu de faiblesse. Les autorités du Sénégal sont-elles à ce point en difficulté pour agir de la sorte ? COMMUNIQUÉ DU PCF
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Parti communiste français (PCF), daté du 4 mars 2021, relatif à la situation sociopolitique nationale.
« Le Parti communiste français (PCF) est grandement préoccupé par la vague d'arrestations de militants politiques et associatifs au Sénégal. Au contexte sanitaire marqué par la deuxième vague de la pandémie de Covid-19 et ses conséquences socio-économiques extrêmement éprouvantes pour les travailleurs et les classes populaires, il s'est ajouté depuis un mois un climat politique tendu. Sur fond d'accusations d'instrumentalisation de la justice et de complot ourdi par le pouvoir, une plainte contre le président du parti Pastef les patriotes, le député Ousmane Sonko, a entrainé dans le pays des mouvements de protestations de rue qui ont été durement réprimées.
Depuis une dizaine de jours, de nombreux militants de Pastef et d'autres partis d'opposition, des responsables associatifs, des syndicalistes sont arrêtés sur des bases plus que contestables et parfois de manière préventive. Parmi les personnes en prison, il convient de s'appesantir sur le sort de Guy Marius Sagna, le dirigeant du Front pour une Révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (FRAPP-France dégage), en grève de la faim depuis le 2 mars, dont le militantisme l'amène à un troisième séjour carcéral en moins de deux ans. La responsable du mouvement des femmes de Pastef, Maïmouna Diéye et seize de ses camarades sont restées en garde à vue quatre jours pour avoir voulu se rendre en délégation au domicile de leur leader.
Le PCF exprime sa profonde préoccupation sur la situation des libertés individuelles et collectives au Sénégal et soutient la demande faite par un nombre croissant de Sénégalais-es de libérer des militants
politiques. Ces logiques de répression sont le signe d'un échec de la part du gouvernement et constituent un aveu de faiblesse. Les autorités du Sénégal sont-elles à ce point en difficulté pour agir de la sorte ?
Il est toujours temps de rouvrir la porte du dialogue, dans le respect du droit et des libertés auxquels est attaché le peuple sénégalais. Le PCF invite le chef de l'Etat français à rompre avec une politique qui se fait complice par son soutien diplomatique et sécuritaire au Sénégal comme ailleurs avec des pratiques autoritaires complètement anachroniques. »