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29 juin 2025
VENDREDI DE TOUS LES DANGERS
Dakar risque de connaitre encore ce jour une ambiance explosive avec la Grande marche programmée de la place Washington (ministère de l’Intérieur), à la place Soweto (siège de l’Assemblée nationale).
Les manifestations qui touchent Dakar risquent de ne pas de connaitre de répit encore aujourd’hui, vendredi 05 mars. Pour cause, c’est ce jour que Y’en a marre, Frapp France dégage, les Forces démocratiques du Sénégal (FDS), Pastef/Dakar, et une grande partie de l’opposition sénégalaise réunie dans le Front de résistance nationale (Frn) envisagent de forcer le barrage préfectoral pour organiser la Grande marche pour la libération d’Ousmane Sonko et cie et pour le respect de l’Etat de droit. Initialement programmée pour se dérouler de la place Washington (ministère de l’Intérieur) à la place Soweto (siège de l’Assemblée nationale), un espace régi par le fameux arrêté Ousmane Ngom, la marche pourrait être délocalisée à la Place de la Nation, Ex-Obélisque de Colobane. Une constante toutefois : envisagée sur fond de manifestations violentes depuis deux jours dans la capitale et dans certaines localités du pays, cette marche est vraisemblablement partie pour être celle de tous les dangers. A moins que…
Dakar risque de connaitre encore ce jour, vendredi 05 mars, une ambiance explosive avec la Grande marche programmée de la place Washington (ministère de l’Intérieur), à la place Soweto (siège de l’Assemblée nationale). Une manifestation à laquelle entendent participer le mouvement Y’en a marre, Frapp France dégage, les Forces démocratiques du Sénégal (FDS), Pastef/Dakar pour protester contre l’arrestation d’Ousmane Sonko et de ses partisans comme celle des activistes détenus en prison, à l’instar de Guy Marius Sagna, et pour exiger le respect de l’Etat de droit au Sénégal.
Des manifestations simultanées sont également programmées sur toute l’étendue du territoire national et même devant les représentations diplomatiques à l’étranger. Et pour corser la donne, une bonne partie de l’opposition politique sénégalaise a décidé de se joindre à la Grande marche organisée ce jour, à Dakar. Une marche que l’autorité administrative ne saurait valider, en raison des restrictions liées à la pandémie, mais qu’entendent dérouler ses promoteurs avec ou sans l’autorisation préfectorale. Qui plus est, la marche entend se dérouler dans une ambiance générale de tensions et de manifestations qui ont fini d’installer la zizanie dans presque tous les quartiers de Dakar, et de manière sporadique à Saint-Louis, Ziguinchor, Bignona et autres. Les forces de l’ordre s’étant investies à fond pour rétablir le calme dans les zones de tension, l’armée même étant appelée en renfort au premier jour des manifestations ayant succédé au placement en garde à vue d’Ousmane Sonko. Pis, la Grande marche de ce jour est programmée dans un espace «régi» par le fameux arrêté Ousmane Ngom qui interdit toute manifestation au centre-ville.
Aux dernières nouvelles, la marche pourrait être délocalisée vers la mythique Place de la Nation, Ex-Obélisque de Colobane. Seulement envisagée sur fond de manifestations violentes depuis deux jours dans la capitale sénégalaise et dans certaines localités du pays, la marche de ce vendredi est vraisemblablement partie pour être électrique. A moins qu’il y a rétropédalage de dernière minute des promoteurs de la manifestation.
Le Pds exige la libération de tous les prisonniers et reprend ses activités au Frn
Le Pds est formel : il s’oppose vigoureusement « contre toute tentative de musellement ou de liquidation d’un opposant par des méthodes non conventionnelles qui ternissent l’image de notre démocratie acquise de haute lutte durant des décennies ».
Se prononçant hier sur l’affaire Ousmane Sonko, le parti de Me Wade appelle le régime en place « à la sérénité et à la retenue et la population sénégalaise et l’ensemble des acteurs impliqués à faire preuve de maturité et responsabilité pour sauvegarder la paix et la stabilité dans notre pays ».
Disant constater « des violences ayant occasionné la mort de certains de nos compatriotes et des scènes de pillages et de destruction de biens publics et privés dans certaines localités du pays », le parti libéral a condamné vigoureusement « la violence de quelque bord qu’elle puisse provenir » et a dénoncé « avec force le recrutement inadmissible de nervis par le régime en place pour casser des manifestants ».
Pour autant, il exige une enquête sur la question et des sanctions vigoureuses à l’encontre de toutes les personnes impliquées dans le recrutement et dans la mise en service de ces nervis. S’inclinant par ailleurs « devant la mémoire des jeunes tués lors de manifestations », le Pds demande l’arrêt immédiat des violences exercées contre les citoyens et invite les forces de défense et de sécurité à faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de leur mission de maintien de l’ordre public. Pour finir, le parti de Me Wade exige la « libération immédiate de tous les prisonniers politiques et le retour sans délais dans le pays de Karim Wade exilé de force au Qatar ».
Par ailleurs, le Pds a tenu à informer l’opinion nationale et internationale de « la reprise de ses activités qu’il avait suspendues, au sein du Front de Résistance Nationale (FRN) pour la sauvegarde de nos acquis démocratiques et pour la préservation des libertés individuelles et collectives et le respect de l’état de droit au Sénégal »
L'AGENCE SONATEL DE LA PATTE D'OIE INCENDIÉE
L’intérieur du bâtiment a été entièrement endommagé par les flammes. Vendredi matin, la fumée continuait à se dégager de certaines parties du siège de la société de téléphonie, sous le regard des vigiles et des policiers
Le siège de la Sonatel situé à la cité Soprim, à Dakar, a été l’objet d’un incendie survenu lors des manifestations de jeudi à Dakar, a constaté l’APS.
L’intérieur du bâtiment a été entièrement endommagé par les flammes. Vendredi matin, la fumée continuait à se dégager de certaines parties du siège de la société de téléphonie, sous le regard des vigiles et des policiers.
Selon des témoignages recueillis sur le lieu du sinistre, le bâtiment a été pris pour cible par les manifestants, jeudi, vers 20 heures. Cette agence de la Sonatel, située dans la commune d’arrondissement de la Patte d’Oie, a été rénovée récemment.
Les manifestations contre l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), ont redoublé d’intensité, jeudi, dans plusieurs villes du pays.
A Bignona (sud), une ville réputée être le fief électoral de M. Sonko, un jeune âgé d’une vingtaine d’années a été tué lorsque des manifestants ont érigé des barricades sur les principaux axes de ladite commune, a appris le correspondant de l’APS à Ziguinchor (sud) de plusieurs sources locales.
Les heurts sont consécutifs à l’annonce, la veille, de l’arrestation de M. Sonko pour "trouble à l’ordre public" et "participation à une manifestation non autorisée".
L’opposant avait été arrêté par des éléments du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), au moment où il se rendait au palais de justice de Dakar pour déférer à une convocation d’un juge d’instruction.
Ousmane Sonko, député et candidat à l’élection présidentielle de 2019, était convoqué par le magistrat à la suite d’accusations de "viols répétés" et de "menaces de mort" portées sur lui par une employée d’un salon de beauté et de massage situé à Dakar.
Ce fonctionnaire des impôts et domaines a été radié en 2016 de la fonction publique par le chef de l’Etat pour manquement au devoir de réserve professionnel. Farouche opposant de Macky Sall, il a été élu député en 2017.
LA CIRCULATION DES MOTOCYCLETTES ET CYCLOMOTEURS INTERDITE À DAKAR
Pour des raisons de sécurité, la circulation de ces engins est interdite sur l’étendue du territoire régional du vendredi 5 mars à 11 heures au samedi 6 mars à 21 heures, à l’exception des motocyclettes et cyclomoteurs des personnels de santé
Le gouverneur de Dakar a annoncé l’interdiction sur l’étendue du territoire régional de la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs pour des raisons de sécurité à partir de vendredi à 11 heures jusqu’au lendemain à 21 heures, à l’exception de engins des personnels de santé et des forces de défense et de sécurité.
‘’Le gouverneur de la région de Dakar informe les populations que pour des raisons de sécurité, la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs est interdite sur l’étendue du territoire régional du vendredi 5 mars à 11 heures au samedi 6 mars à 21 heures, à l’exception des motocyclettes et cyclomoteurs des personnels de santé et des forces de défense et de sécurité’’, rapporte un communiqué parvenu à l’APS.
Le gouverneur de Dakar souligne par conséquent que la vente de carburant aux engins précités au niveau des stations-services est prohibée durant cette période et en appelle à la ‘’compréhension pour un respect scrupuleux de la mesure’’.
Une vague de violences secoue le pays depuis l’arrestation de l’opposant, Ousmane Sonko pour ‘’trouble à l’ordre public’’ et ‘’participation à une manifestation non-autorisée’’.
Nombre de jeunes et de ses partisans affrontent les forces de l’ordre sur fond de saccage d’édifices et de pillages à Dakar et dans d’autres localités.
Un appel à manifester a été lancé pour vendredi par des partis politiques de l’opposition et de mouvements se réclamant de la société civile.
OUSMANE SONKO EST AU PALAIS DE JUSTICE DE DAKAR.
Le leader de Pastef se trouve actuellement au Palais de Justice. Ainsi, il devra faire face au juge du 1er cabinet, Samba Sall. Une information confirmée par ses avocats Mes Ngom et Bamba Cisse.
Le leader de Pastef se trouve actuellement au Palais de Justice. Ainsi, il devra faire face au juge du 1er cabinet, Samba Sall. Une information confirmée par ses avocats Mes Ngom et Bamba Cisse.
Les robes noires fustigent par ailleurs, le fait qu'ils n'aient pas été informés de l'exfiltration de leur client qui était introuvable depuis 4h du matin.
MANIFESTATIONS, L'ETAT VEUT REPRENDRE LA MAIN
Macky Sall s'est longuement réuni avec de hauts gradés hier dans la soirée. Et à la fin, d'importantes mesures ont été prises selon les Echos
Les forces de l’ordre semblent débordées face aux manifestants. Le président Macky Sall a tenu une réunion avec les hommes de tenue hier, selon "Les Echos".
Macky Sall s'est longuement réuni avec de hauts gradés hier dans la soirée. Et à la fin, d'importantes mesures ont été prises selon les Echos qui renseigne dans sa livraison du jour, que l'Elat veut reprendre la main.
Pour rappel, depuis l’arrestation de Ousmane Sonko, le pays est en proie à de violentes manifestations. Des édifices publics, des magasin Auchan et autres ont été saccagés par les manifestants. Au moins, deux décès ont été enregistrés.
OUSMANE SONKO INTROUVABLE
Me Khoureychi Bâ renseigne que, pour l'instant, Ousmane Sonko est Invisible au Palais, ni dans le cabinet du Juge, encore vide, ni à la cave.
Hier jeudi, le Doyen des Juges avait décidé de décerner un mandat d'amener contre Ousmane Sonko. Ce matin, ses avocats ne l'ont pas trouvé à la Section de recherche. Il a été exfiltré par le Gign.
Son avocat, Me Khoureychi Bâ explique qu'à 7heures, Me Ndoumbé Wane, qui est aussi membre du collectif des avocats du leader de Pastef, a été "informée que Ousmane SONKO a été exfiltré depuis 4 heures et que ses avocats sont au courant."
Mais, Me Khoureychi Bâ renseigne que, pour l'instant, Ousmane Sonko est Invisible au Palais, ni dans le cabinet du Juge, encore vide, ni à la cave. "Ousmane Sonko est annoncé dans une fourgonnette blindée du GIGN", indique l'avocat.
«Le mandatement c’est qu’ils l’amènent devant le Juge. Cela suppose que le Juge soit là. A 5 heures du matin, il n’y a aucun personnel de justice qui soit sur place. Je vous invite à venir constater qu’il n’y a nulle part Ousmane Sonko. Les avocats de Sonko le cherchent», a déclaré Me Ciré Clédor Ly.
Pour rappel, c'est hier jeudi que le doyen des juges, qui a hérité de l'affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, a décerné un mandat d'amener contre le leader de Pastef.
LES JOURNAUX S’ÉMEUVENT DES VIOLENCES, DES MORTS ET DES DÉGÂTS
Dakar, 5 mars (APS) – Les journaux du vendredi consacrent leurs Unes à la poursuite des manifestations violentes notées à Dakar et dans d’autres localités du pays depuis l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, en s’émouvant particulièrement des premiers morts et des importants dégâts déjà provoqués par les scènes d’émeute.
Jeudi, deux jeunes ont perdu la vie à Bignona, une localité du sud du pays, et à Yeumbeul, une commune de la banlieue dakaroise, à la suite de manifestations de protestation contre l’arrestation de leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
‘’Deux morts déjà !’’, s’exclame Libération dont la une illustrée de photos des deux jeunes tués dans les manifestations.
Le journal fait savoir que Cheikh Ibrahima Coly, la victime enregistrée à Bignona a reçu une balle en pleine région du cœur et qu’un agent d’assistance à la sécurité de proximité (APS) a été sauvé de justesse après avoir été aspergé d’essence. Il précise que l’autre victime a trouvé la mort dans un atelier mécanique.
‘’Scènes de chaos dans Dakar sa banlieue et dans plusieurs localités, les étudiants de l’Université de Dakar et celle de Saint-Louis dans les rues’’, résume la publication.
Walf Quotidien dénonce ‘’une folie meurtrière’’ et souligne que le rubicond est en train d’être franchi dans cette affaire de viol présumé dans laquelle le député de l’opposition est citée.
Le journal fulmine contre la coupure des signaux de deux chaînes de télévision, Walf Tv et Sen Tv, des médias privés et évoque une entrave à la liberté d’expression et au droit à l’information.
Les scènes de vandalisme, de pillage et d’affrontement avec les forces de l’ordre se sont poursuivis jusque tard dans la soirée, particulièrement dans la banlieue dakaroise.
Le siège de la RFM, une radio du Groupe futurs médias appartenant au chanteur Youssou Ndour, et qui abrite également les locaux de son journal, celui du quotidien Le Soleil ont par exemple été attaqués provoquant des dégâts importants.
‘’Inacceptable !’’, s’élève ainsi L’Observateur en mettant en relief une photo montrant des véhicules en feu devant le siège de la radio.
‘’Alors que les saccages sont perpétrés un peu partout, que la capitale et sa banlieue s’embrasent, les manifestants ont choisi une autre cible : les locaux du GFM sis à la rue 15 sur la Corniche. L’horloge affiche 20h30 mn, les journalistes sont occupés à apporter les dernières touches à leurs articles, lorsqu’une meute de manifestants en furie déboule. Armés de pierre, ils commencent l’opération +caillassage+’’, relate le quotidien.
Le quotidien Enquête évoque un ‘’Etat balafré’’ au sujet des manifestations de protestation contre l’arrestation d’Ousmane Sonko. Le journal estime que Dakar et certaines régions du pays vont offrir ce matin un spectacle hideux, fruit d’une journée d’affrontements ayant déjà causé la mort de deux jeunes, des dizaines de blessés, en plus d’édifices saccagé, pillés et brûlés.
‘’L’Etat touché, pas coulé’’, affiche de son côté Le Témoin en faisant remarquer que plusieurs villes du pays ont été touchées avec une intensité particulière en banlieue dakaroise où stations-services, magasins Auchan, agences de Sonatel et de banques ont été saccagés.
‘’Le Gouvernement condamne ces violences et annonce des poursuites’’, annonce Le Soleil.
‘’Le gouvernement condamne fermement les actes de violence, les pillages et destructions de biens publics et privés et exprime sa solidarité aux personnes physiques et morales impactées par ces actes dont les instigateurs, auteurs et complices seront recherchés et poursuivis conformément à la loi’’, rapporte le journal en citant un communiqué officielle du gouvernement.
Pendant ce temps, d’autres journaux redoutent de nouvelles violences, à l’image de Sud Quotidien qui craint un ‘’vendredi de tous les dangers’’ après l’appel à manifester pour le respect de l’Etat de droit, lancé par des partis d’opposition et des mouvements de la société civile.
Sur l’affaire de viols répétées et de menaces de mort dans laquelle Ousmane Sonko, un mandat d’amener a été décerné à l’opposant en garde à vue depuis mercredi dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, à Dakar, après son arrestation pour ‘’troubles à l’ordre public’’ et ‘’participation à une manifestation non-autorisée’’.
Il devrait faire face au Doyen des juges, Samba Fall, après le retrait du premier magistrat instructeur qui avait été désigné dans un premier temps .
JE SUIS HABITÉ PAR LA CRAINTE DE FAILLIR DANS LE TRAITEMENT OBJECTIF DU DOSSIER, CONFORMÉMENT À MON SERMENT
Le juge du 8e cabinet a écrit une lettre, hier, pour se dessaisir du dossier «Sweet Beauté»
Le juge du 8e cabinet a écrit une lettre, hier, pour se dessaisir du dossier «Sweet Beauté».
Selon Libération, Mamadou Seck s’est désisté pour convenance personnelle.
Le Quotidien nous apprend également que le magistrat évoque des craintes pour sa famille.
«Ma première épouse étant d’ethnie diola et originaire de Ziguinchor, je suis habité par la crainte de faillir dans le traitement objectif du dossier, conformément à mon serment», a-t-il confié à ses supérieurs.
Le juge du 8e cabinet renseigne aussi que de graves accusations non fondées et injustifiées sont portées contre sa personne.
Une allusion aux propos de Ousmane Sonko qui l’a qualifié de juge «réputé faible et non indépendant».
Après les attaques de Sonko contre lui, le juge Seck s’en est ouvert à ses supérieurs qui ont mis à sa disposition une garde rapprochée.
Mais, il n’a pas pu résister aux pressions familiales.
KEEMTAAN GI - POUR UNE HISTOIRE DE C…
Quand il s’agira d’écrire cette page de l’histoire du Sénégal qui se déroule sous nos yeux depuis la journée du mercredi 03 mars 2021, les scribes se sentiront tout confus. Une première dans les annales. Tout s’est emballé à partir d’une histoire de fesses. « Des canailles s’étaient servies de la candeur d’une dévergondée pour faire goûter le fruit interdit à un redoutable adversaire ». Belle leçon pour la génération future qui pouffera de rire devant nos goujateries primesautières. Une histoire de croupe qui met le feu aux poudres dans ce pays avec déjà deux morts dans les rangs des manifestants face à des forces de l’ordre impuissantes et souvent invisibles et cherchant à sauver, elles-mêmes, leur peau. Dans les deux rangs — ceux des manifestants et des forces de l’ordre —, il s’est produit entre-temps une grande évolution que ceux qui sont en haut doivent apprendre à décrypter. Cette jeunesse qui fait face aux forces de l’ordre est différente de celle qui s’est opposée à Diouf et Wade. Elle est d’une témérité qui frise la folie. A preuve, certaines de ses composantes vont courageusement devant la mort au fond de l’océan ou dans le désert. Dans l’autre camp, nous avons une jeunesse qui s’est engagée dans les corps en tenue pour fuir la précarité. Elle tient à vivre n’est pas du tout prête à se sacrifier pour des hommes politiques qui auront tôt fait de la lâcher dès que des organisations des droits de l’homme réclameront sa tête. Manifestants et flics ou gendarmes sont tous dans le même panier et tenaillés par les vicissitudes de la vie qui n’est pas un long fleuve tranquille. Il serait hasardeux de penser que ce sont les militants de Sonko seulement qui sont dans la rue. C’est plutôt un peuple qui a assisté à trop d’injustices, harassé, englué dans une extrême pauvreté, qui exprime sa colère. Et mardi comme hier, le signal a été donné par de zélés fonctionnaires peu conscients de leur mission, régalienne, mais cherchant à plaire au Prince. Le Sénégal est en danger et c’est maintenant que les religieux doivent faire entendre leur voix pour appeler à la raison celui que l’on avait élu pour approfondir la démocratie mais qui l’a mise complètement à terre. Deux morts en un seul jour, c’est déjà trop. Et surtout, s’il s’agit de jeunes gens à l’avenir assombri. Le cul de Adji Sarr ne valait vraiment pas tout ce chaos dans lequel est plongé notre pays ! KACCOOR BI
LE PDS DÉPLORE VIVEMENT LA SITUATION DE CHAOS DU PAYS
« Le Parti Démocratique Sénégalais suit avec beaucoup de peine la situation actuelle du pays née de l’ouverture, contre le député Ousmane SONKO, d’une procédure judiciaire suite à une plainte déposée contre lui par une concitoyenne du nom de Adji Rabi Sarr. Le PDS constate des violences ayant occasionné la mort de certains de nos compatriotes et des scènes de pillages et de destruction de biens publics et privés dans certaines localités du pays. Une situation que le PDS voulait faire éviter à notre pays depuis le début en demandant la non levée de l’immunité parlementaire du député dans un communiqué signé par le frère secrétaire général national Maître Abdoulaye Wade » indique le porte-parole du PDS, Tafsir Thioye. Avant d’ajouter que « c’est pourquoi, le PDS se félicite du dévouement dont ont fait montre les députés du groupe parlementaire Liberté et Démocratie et certains non inscrits pour empêcher la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko dans le respect des procédure et pratique parlementaire. Le PDS s’oppose vigoureusement contre toute tentative de musellement ou de liquidation d’un opposant par des méthodes non conventionnelles qui ternissent l’image de notre démocratie acquise de haute lutte durant des décennies. Le PDS appelle, ainsi, le régime en place à la sérénité et à la retenue et la population sénégalaise et l’ensemble des acteurs impliqués à faire preuve de maturité et responsabilité pour sauvegarder la paix et la stabilité dans notre pays. Le PDS condamne vigoureusement la violence de quelque bord qu’elle puisse provenir et dénonce avec force le recrutement inadmissible de nervis par le régime en place pour casser des manifestants ». « Le PDS exige une enquête sur la question et des sanctions vigoureuses à l’encontre de toutes les personnes impliquées dans le recrutement et dans la mise en service de ces nervis. Le PDS s’incline devant la mémoire des jeunes tués lors de manifestations et demande l’arrêt immédiat des violences exercées contre les citoyens et invite les forces de défense et de sécurité à faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de leur mission de maintien de l’ordre public. Le PDS exige la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et le retour sans délais dans le pays de Karim WADE exilé de force au Qatar. Par ailleurs, le PDS informe l’opinion nationale et internationale de la reprise de ses activités qu’il avait suspendues, au sein du Front de Résistance National (FRN) pour la sauvegarde de nos acquis démocratiques et pour la préservation des libertés individuelles et collectives et le respect de l’Etat de droit au Sénégal » conclut Tafsir Thioye.
Vendredi de manifestations ECOLES ET BANQUES FERMÉES
Ce jour sera le vendredi de tous les dangers. Malgré l’arrêt du gouverneur interdisant toute manifestation à Dakar, le Front de résistance nationale (Frn) a décidé de descendre dans la rue pour dénoncer le « projet machiavélique » du président Macky Sall consistant à liquider des adversaires politiques. Cette plateforme appelle tous les citoyens à investir la rue pour une démonstration de force visant à faire libérer ceux qu’elle qualifie de détenus politiques. Pour éviter des désagréments liés aux manifestations, « Le Témoin » quotidien a appris que plusieurs écoles privées et banques de la place ont décidé de ne pas ouvrir. En tout cas, banquiers et directeurs d’école ont envoyé des messages aux clients et parents d’élèves pour les informer avoir pris un « décret » déclarant ce vendredi férié, chômé et…pleuré.
LES COMMERÇANTS «PEULH FOUTA» BAISSENT RIDEAUX
Conscients du fait qu’ils pourraient constituer des victime collatérales des manifestations prévues ce vendredi à travers le pays tout entier, les commerçants guinéens ont décidé de fermer boutique aujourd’hui. En effet, hier, les représentants de la communauté ont été convoqués à l’ambassade de Guinée à Dakar où des consignes de prudence leur ont été données à répercuter auprès de toutes les associations de ressortissants de ce pays frère. Non seulement il a été demandé aux jeunes Guinéens de se tenir loin de ces manifestations qui ne les concernent pas, mais aussi il leur a été recommandé dans la mesure du possible de rester chez eux. En tout cas hier soir, sur les ondes de « Top Fm », la radio de votre journal, Souleymane Bâ alias « Commissaire », président de l’Association « Moyenne Guinée », a lancé un appel à tous ses compatriotes, leur demandant de ne pas ouvrir leurs magasins, boutiques, kiosques et autres gargotes. Compte tenu du poids de la communauté guinéenne dans notre économie, il y a lieu de craindre des difficultés pour les Sénégalais ! sous pression sociale et judiciaire
LE JUGE MAMADOU SECK S’EST DESSAISI DU DOSSIER SONKO
Convoquée par juge du 8e cabinet d’instruction, Mme Ndèye Khady Ndiaye doit s’estimer heureuse d’avoir pu repartir sous contrôle judiciaire. Pour cause, tous les observateurs croyaient que le juge Mamadou Seck allait la placer sous mandat de dépôt. Une sage décision que les tireurs de ficelles ne pouvaient pas accepter s’agissant d’une dame qui s’est défoulée sur le pouvoir et a défendu courageusement Ousmane Sonko. En tout cas, le fait de placer Ndèye Khady Ndiaye sous contrôle judiciaire n’aurait pas été du goût de certains faucons de l’Apr. Face aux attaques et pressions judiciaires de tous bords, le juge Mamadou Seck s’est dessaisi du dossier Ousmane Sonko. Une décision qui a surpris le procureur de la République Serigne Bassirou Gueye qui n’a fait autre que confier le dossier au doyen des juges Samba Sall qui s’est porté volontaire pour le piloter désormais. Pour « Le Témoin » quotidien, c’est regrettable que le juge Samba Sall soit considéré comme le « Lucky Luke » de la magistrature par ses pairs c’est-à-dire le juge qui emprisonne plus vite que son ombre. Autrement dit, Ousmane Sonko risque d’être conduit demain à la « Seras », pardon aux abattoirs de Rebeuss. les sièges de l’obs, rfm et le soleil attaqués
DES VÉHICULES BRULÉS ET CAILLASSÉS
La presse est passe de payer les frais des manifestations qui secouent Dakar. Hier, une horde de jeunes manifestants et malfaiteurs de la Médina ont investi l’immeuble Elimane Ndour qui abrite les locaux de la Rfm et L’Obs. Sur place, ils ont brûlé les véhicules de nos pauvres confrères Ndiaga Ndiaye et Macoumba Bèye avant de caillasser la voiture de Mamadou Seck de L’Obs. Heureusement que les manifestants n’ont pas pu accéder à l’immeuble de Rfm et de l’Obs qu’ils voulaient incendier. Du côté de Hann, des jeunes ont pris d’assaut le siège du quotidien national « Le Soleil ». Des véhicules y ont également été saccagés. Heureusement que les éléments de la gendarmerie se sont vite déployés sur les lieux pour éviter le pire. « Le Témoin » quotidien condamne ces actes de vandalisme contre des confrères qui ne font que leur travail et leur exprime sa solidarité.
JEUX DE CARTES - Journées noires
Les violentes manifestations notées dans beaucoup de localités du pays ont maintenant un visage dramatique. Il s’appelle Cheikh Coly, 20 ans, tué à Bignona, dans la partie sud du pays, fief d’Ousmane Sonko. La gravité de l’heure n’est plus à démontrer. En démocratie, un mort esttoujours de trop. Qu’importe le lieu, le moment et les circonstances ! Le Sénégal a assez perdu de ses fils en des circonstances pareilles. L’on se souvient encore de plus de la dizaine de morts inhérente au refus de la candidature d’Abdoulaye Wade entre 2011 et 2012. Des drames qui n’ont manifestement pas servi à grand-chose si l’on sait que la rupture espérée n’a pas eu lieu. Les manifestations des 3 et 4 février 2021 sont plus massives, plus violentes que celles du 23 juin 2011. Penser que tous ces jeunes, tous ces manifestants sont des patriotes uniquement préoccupés par le sort de Sonko, c’est faire fausse route. Ce serait même donner une force immense au leader de Pastef. Des universités aux marchés. De la banlieue proche à celle lointaine, presque partout dans les villes, le désordre règne en maître. Cette affaire intervient dans un contexte de frustrations, de faim, de désespoir, d’un sentiment d’injustice. Les foules qui envahissentles supermarchés Auchan, se ruent vers les produits et s’alimentent, ont d’autres chats à fouetter. Ils ont pour la plupart pour objectif de satisfaire des besoins primaires. Ventre affamé n’a point d’oreilles. Il ne réfléchit certainement pas aussi. L’expression trouve ici tout son sens. Dégâts collatéraux pour la presse. Ecran noir pour Walf Tv et Sen Tv. Journée noire pour les médias sénégalais. Le Conseil national pour la régulation de l’audiovisuel entre dans l’histoire. Par la plus petite des portes. Et ces attaques ignobles d’organes de presse. Miim Reew
Le siège du GFM vandalisé et le soleil attaqué
Les médias sont en train de recevoir des coups inadmissibles dans cette affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr. Alors que les professionnels de l’information et de la communication n’ont pas encore fini de dénoncer l’acte du Préfet de Dakar, on apprend l’attaque du siège du groupe Futurs médias. Des jeunes bandits ont vandalisé les locaux, brûlé le véhicule de Ndiaga Ndiaye (Dirpub de l’Obs), celui de Macoumba Bèye de Rfm et brisé les pare-brises de celui de Mamadou Seck de l’Obs. D’autres voyous ont également attaqué le siège de Dakaractu et celui du quotidien national Le Soleil. Le Synpics qui dénonce ces actes barbares interpelle les autorités en charge de la sécurité et leur demande de protéger tous les sièges des médias.
Les signaux de Walf et Sen Tv coupés
Restons avec les médias qui sont en train de subir de plein fouet cette situation politico-judiciaire. Epargnées par les manifestants pour le moment, Walf et Sen Tv subissent la sentence du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). L’organe de régulation a coupé les signaux de Walf et Sen Tv. Le président du Cnra, Babacar Diagne, n’a pas aimé la diffusion des images des émeutes par ces deux chaînes de télévision. Il a décidé ainsi de couper les signaux pendant 72h sur la TNT.
Alioune Tine regrette Babacar Touré
Ne quittons pas la presse sans signaler l’indignation de la société civile suite à la coupure des signaux de Walf Tv et Sen Tv. Pour l’ancien coordonnateur du M23, Alioune Tine, c’est un acte très grave que le président du Cnra, Babacar Diagne, vient poser. A l’en croire, la coupure des signaux de ces télévisions appelle la solidarité de tous les Sénégalais. Selon Alioune Tine, Walf et la Sen Tv appartiennent aussi aux téléspectateurs. Bref, pour le président du Think Tank Afrikajom, cette décision montre encore l’escalade de la violence d’Etat. Il pleure ainsi terriblement Babacar Touré du Groupe Sud, dans ces temps d’incertitudes. Selon lui, l’exprésident du CNRA, feu Babacar Touré, refusait de couper le signal des chaînes de télévision quand on le lui demandait et mettait toujours sa démission sur la table, par respect pour la sacralité de la liberté de presse.
Le cas Guy Marius Sagna
L’Observateur national des Lieux de Privation de Liberté s’est autosaisi de la torture présumée sur Guy Marius Sagna et certains jeunes en détention à la prison du Cap Manuel. Mme Josette Marceline Lopez Ndiaye a dépêché une équipe d’observateurs délégués permanents, hier, à la prison de Cap Manuel de Dakar, pour y effectuer une visite suite à des allégations d’actes de torture et de mauvais traitements sur des personnes interpellées ou récemment arrêtées. L’équipe des observateurs a pour mission de vérifier le bien-fondé des dites allégations. Ainsi l’Observateur national va dresser un rapport qui sera remis aux autorités, assorti d’avis et de recommandations.
Le Forum Civil écrit à Antoine Diome
Malgré les dénégations du ministre de l’Intérieur sur la présence de nervis lors des manifestations du mercredi, le coordonnateur général du Forum Civil l’interpelle officiellement. Birahime Seck a envoyé un courrier au ministre de l’Intérieur lui demandant des éclairages sur l’identité des personnes armées de bâtons sur le théâtre des opérations de la police et de la gendarmerie. Birahime Seck invite le ministre Antoine Felix Diome à s’expliquer sur l’identité des personnes identifiées par la presse et se présentant comme gardes du président de la République. Il a transmis au ministre les immatriculations des véhicules empruntés par ces supposés nervis. Il s’agit d’une voiture de couleur grise Dk 0877 A, d’un véhicule bleu Dk 8912 AN et d’une voiture d’une couleur blanche Dk 6665 AS. C’est une manière, selon lui, de préserver au Sénégal un maintien de l’ordre responsable et digne.
Delta annule son vol pour le Sénégal
L’on semble minimiser les effets négatifs de cette crise politico-judiciaire au niveau international. En tout cas, l’image du Sénégal est en train d’être écornée par ces évènements malheureux qu’on pouvait bien épargner au pays. Il nous revient que pour des raisons de sécurité, la compagnie Delta a annulé son vol prévu aujourd’hui. La compagnie américaine a pris cette mesure sécuritaire face aux manifestations violentes que connaît le pays depuis maintenant deux jours.
Amnesty international hausse le ton
Amnesty International qui suit la situation politico-judiciaire au Sénégal crie à l’atteinte aux droits humains, suite à la vague d’arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes. Dans un communiqué parvenu à «L’As», l’organisation cite entre autres la détention arbitraire d’Ousmane Sonko, la mort d’un jeune lors de manifestations à Bignona, des individus identifiés aux côtés de la police qui agressent des manifestants, deux chaînes de télévision suspendues pour 72 heures, une radio privée et le siège du quotidien national attaqués. Pour le retour au calme, Amnesty International invite les autorités sénégalaises à cesser les arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes, à respecter la liberté de réunion pacifique et la liberté d’expression, et faire la lumière sur la présence d’hommes armés de gourdins aux côtés des forces de sécurité. Pour la directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Samira Daoud, les charges de troubles à l’ordre public et de manifestation non autorisée qui pèsent sur Sonko doivent être abandonnées parce qu’il a été arrêté alors qu’il se trouvait dans son véhicule en direction du tribunal.
Soutien du Pds à Sonko
C’était pour éviter au Sénégal ces violences ayant occasionné la mort de jeunes et des scènes de pillages et de destruction de biens publics et privés dans certaines localités du pays que le parti démocratique sénégalais (Pds) avait demandé le refus de lever l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. C’est la justification que donne le porte-parole du Pds, Tafsir Thioye, à la décision d’alors de leur secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade. Les libéraux s’opposent à toute tentative de musellement ou de liquidation d’un opposant par des méthodes non conventionnelles qui ternissent l’image de la démocratie sénégalaise acquise de haute lutte durant des décennies. Ils appellent ainsi le régime en place à la sérénité et à la retenue et la population sénégalaise et l’ensemble des acteurs impliqués à faire preuve de maturité et de responsabilité pour sauvegarder la paix et la stabilité dans notre pays. Le PDS s’incline devant la mémoire des jeunes tués lors de manifestations. Par ailleurs, le Pds a repris ses activités au sein du Front de résistance national (FRN), après une suspension.