Les violentes manifestations consécutives à l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr continuent de susciter des interrogations, notamment avec l’implication des élèves et de certains enseignants. Une situation déplorée par Mouhamadou Moustapha Diagne Directeur de la Formation et de la Communication (DFC) du Ministère de l’Education pour qui «les contradictions politiques doivent s’arrêter à la porte de l’école».
L’affaire opposant la masseuse Adji Sarr et Ousmane Sonko a occasionné de violentes manifestations dans le pays, notamment à Dakar et Bignona où un élève a perdu la vie. Il s’agit de Cheikh Ibrahima Coly qui a succombé à ses blessures au cours de son évacuation. C’est dire que le milieu scolaire a été fortement impacté par cette situation et hier d’ailleurs, des élèves ont tenté de mettre le feu aux poudres à Thiès, devant le lycée Malick Sy, en brûlant quelques pneus pour tenter de bloquer la circulation. Au finish, cette tentative s’est soldée par un échec et la situation a été très vite maîtrisée avant qu’elle ne dégénère.
Pour Mohamed Moustapha Diagne Directeur de la Formation et de la Communication (DFC) au Ministère de l’Education, le constat a été donné qu’au niveau de la banlieue de Dakar, de la région de Diourbel et au Sud du pays notamment à Bignona, des enseignants incitent les élèves à sortir des classes pour participer à des manifestations politiques et surtout à des manifestations violentes. « Les contradictions sociales, religieuses, politiques doivent s’arrêter à la porte de l’école », dit-il. C’est dans ce sillage qu’il a rappelé aux enseignants qu’ils sont des agents de l’Etat, régis par conséquent par le loi portant sur le statut général des fonctionnaires et par la loi d’orientation sur l’éducation nationale, mais aussi celle de politique sectorielle du secteur de l’éducation.
Pour toutes ces raisons, dit-il, il n’est pas question de laisser entrer les questions politiques à l’école. Pour lui d’ailleurs, l’école n’est pas un lieu d’expression partisane, c’est un espace républicain, de recherche de connaissances et de savoir et où le futur citoyen appelé à gérer demain le développement du pays est formé. Il ajoute : « En conséquence, nous demandons incessamment à ces enseignants d’arrêter ces pratiques qui n’honorent pas la corporation enseignante, encore moins l’école sénégalaise et qui représente à la limite un danger pour le pays ».
Selon lui, personne n’interdit à un enseignant de faire de la politique, d’appartenir au parti politique de son choix, mais il est dans l’obligation de se garder de mener des activités politiques ou de la propagande dans l’espace scolaire. « La politique ne doit pas entrer dans l’école, elle doit rester dehors », martèle-t-il, avant de souligner que des sanctions peuvent être appliquées à tous ceux qui seront tentés de transgresser la loi en cette matière. Mohamed Moustapha Diagne s’est par ailleurs prononcé sur le cas soulevé par la presse, faisant état de la sanction prononcée contre un enseignant qui aurait proposé à ses élèves un sujet relatif à l’actualité politique liée à l’affaire Sonko.
Selon lui, aucune sanction ne pèse sur cet enseignant et il n’est démis de rien du tout. Il souligne que contrairement à ce qui a été avancé, c’est un professeur qui n’a pas en vérité le titre de Principal. Il s’agit d’un référant pédagogique, une dénomination qui n’existe que dans l’académie de Matam où il est mis en œuvre pour des raisons internes de fonctionnement, à cause des déficits de personnels. C’est ce qui est à la base de la création de ce titre qui est assimilé à un chargé de mission. Et pour le cas de cet enseignant, répète-t-il, aucune sanction contre lui n’est à l’ordre du jour.
KHALIL CAMARA MOUILLE MARIEME FAYE ET MAME BOYE DIAO
La Première dame Marième Faye et le Directeur des Domaines, Mame Boye Diao, sont cités dans une affaire d’escroquerie portant sur des terrains de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor.
La Première dame Marième Faye et le Directeur des Domaines, Mame Boye Diao, sont cités dans une affaire d’escroquerie portant sur des terrains de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor. Selon la victime, la personne qui l’a escroquée est un proche parent de l’épouse du chef de l’Etat. Ce qui lui donne la possibilité de vaquer à ses occupations en toute impunité.
Dans sa livraison d’hier, «L’As» annonçait qu’un certain Mbaye Niang et son acolyte Papa Khalil Camara étaient attraits lundi devant la barre du tribunal de Grande instance de Dakar pour escroquerie et complicité de ce chef portant sur la somme de 50 millions Fcfa.
Cependant, on en sait un plus sur le modus operandi des deux délinquants à col blanc, reconnus coupables par la justice d’avoir roulé dans la farine le chef d’entreprise de «Vente autos», Mbaye Syll. Ce dernier, qui craint que l’un des deux hommes qui l’a escroqué quitte le pays puisqu’il a deux nationalités (française et sénégalaise), affirme avoir eu en confiance en Pape Khalil Camara parce qu’il lui a expliqué qu’il est apparenté à la Première dame Marième Faye Sall et qu’il a beaucoup de réseaux dans le pays.
Pour mieux berner sa victime, Papa Khalil Camara lui a dit que le Directeur des Domaines, Mame Boye Diao, est aussi dans le coup. Cela est d’autant plus plausible que le sieur Camara est fils de Coumba Faye , elle-même sœur du ministre Mansour Faye et Marième Faye.
D’ailleurs, dans le but de bien ferrer ses proie , il faisait semblant d’appeler au téléphone des personnalités du régime. Dans sa plainte déposée à la brigade de Recherches de la gendarmerie, parcourue par «L’As», Mbaye Syll indique : «Le sieur Mbaye Niang, durant la deuxième quinzaine du mois de janvier 2021, m’avait proposé la vente de quatre terrains situés sur le site de l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor. Il soutient que ces terrains sont vendus par Papa Khalil Camara mandaté par Adama Faye et le directeur des Domaines, Monsieur Diao.
Ce sont des terrains sûrs, Papa Khalil est parent à la Première Dame Marième Faye Sall. J’ai visité le site en compagnie de Mbaye Niang qui précisa que des procureurs, des magistrats et autres autorités ont acquis des terrains sur ce site grâce à lui. Il m’a remis les plans de masse et les plans d’attribution.
Le prix des trois terrains est fixé à quarante-cinq millions (45.000.000 Fcfa) chacun, le quatrième à cinquante millions (50.000.000 Fcfa) parce que dépassant deux cents mètres carrés (200 m2) ».
Toujours dans sa plainte, il renseigne que «le 1er février 2021 vers 11h, rendez-vous est donné au niveau de la Direction des Impôts et Domaines de Dakar par Mbaye Niang. Papa Khalil Camara est venu dans le véhicule de Mbaye Niang, et a précisé que les terrains sont sûrs, avant de fixer le prix total des quatre terrains à 185.000.000 Fcfa. Il m’a dit qu’il est parent à Madame Marième Faye Sall et qu’il est mandaté par Adama Faye et le directeur des Domaines Mame Boye Diao.
Ainsi, j’ai remis une avance de 20.000.000 Fcfa contre décharge à Mbaye Niang dans son véhicule, qui les a remis immédiatement à Pape Khalil Camara. Ce dernier m’a dit qu’il va aussitôt remettre au directeur des Domaines, Monsieur Diao, sa part».
A sa grande surprise, le chef d’entreprise s’est rendu compte, après vérification, que les terrains appartiennent à d’autres personnes et qu’ils ne font l’objet d’aucune vente. Il saisit alors le commandant Niang de la Brigade de Recherche qui intervient à un rythme de caméléon. Pire, les mis en cause recouvrent la liberté avec célérité sans même l’avis du parquet. Il a fallu que le procureur soit actionné pour qu’ils soient arrêtés placés sous mandat de dépôt.
Ainsi, même si le tribunal a reconnu coupables Mbaye Niang et son acolyte Papa Khalil Camara, le tribunal a mis l’affaire en délibéré. Ce qui fait que les deux escrocs peuvent se tirer d’affaire. Selon l’accusation, ces derniers ont toujours réussi à s’en sortir. Et ce que le chef d’entreprise trouve bizarre, c’est que Marième Faye et la mère de Papa Khalil Camara sont des sœurs. Mbaye Syll qui se sent impuissant face à cette situation attend impatiemment le délibéré du procès prévu le 16 avril prochain.
MARCHE DE PROTESTATION DU M2D CE VENDREDI
Le Mouvement de défense de la démocratie invite le peuple sénégalais tout entier à se dresser comme un seul homme, armé de foi, de dignité et de détermination, pour lutter jusqu’à la victoire finale - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Mouvement de Défense de la Démocratie (M2D), daté du 4 mars 2021 relatif à la situation sociopolitique nationale.
« Face à l’agression flagrante et continue de la démocratie et l’État de droit au Sénégal, des partis politiques, organisations citoyennes et de la société civile ont mis en place un vaste mouvement pour porter et organiser la résistance du peuple. Il est nommé « Mouvement de Défense de la Démocratie (M2D) - Aar Sunu Démocratie »
Il est lancé ce 3 mars 2021, jour sombre de l’histoire politique du Sénégal, où la démocratie et l’État de droit ont été entachés et souillés par Macky Sall, son ministre de l’Intérieur, son préfet, son procureur et sa police.
Le M2D monte en puissance, moins de 24 heures après sa création, par l’adhésion massive de citoyennes et citoyens de tout bord, ainsi que de personnalités politiques, de la société civile, des familles religieuses et des organisations socioprofessionnelles. Il a l’ambition de devenir le réceptacle et le cadre d’organisation de la résistance et des luttes du peuple sénégalais pour sauver la démocratie, aujourd’hui violée par Macky Sall, et annihiler toutes tentatives d’instauration de la dictature au Sénégal.
Après avoir exprimé ses regrets quant à la mort du jeune Cheikh Coly, tué lors des manifestations survenues à Bignona, le M2D dénonce vigoureusement :
Le déploiement massif et disproportionné de la force publique contre des manifestants qui ne faisaient rien d’autre qu’accompagner le député Ousmane Sonko, convoqué par le juge d’instruction, en violation totale de la Constitution, puisque le recours introduit par 19 députés de l’opposition auprès du Conseil constitutionnel suspend l’exécution de la levée de son immunité parlementaire ;
Le kidnapping du député Ousmane Sonko par le préfet de Dakar, sous les ordres du Ministre de l’intérieur, et son arrestation sous le motif fallacieux de troubles à l’ordre public ;
La violence gratuite exercée sur les médias, qui ont été ciblés et gazés sur ordre audible du préfet de Dakar, dont l’objectif était de procéder au kidnapping de Sonko loin des caméras ;
La suspension du signal de plusieurs télévisions privant ainsi les citoyens de l’accès à une information plurielle ;
Le demande du gouverneur de Dakar pour le déploiement de l’armée dans les rues, face à des manifestants pacifiques ainsi que des risques graves qui pourraient en découler.
Par ailleurs, le M2D exprime son indignation totale sur le recrutement, le déploiement de nervis armés de gourdins et de machettes agissant pour le compte du parti au pouvoir et commettant leurs actes devant les forces de sécurité qui n’ont rien fait pour les arrêter.
Le M2D condamne fermement cette dérive qui mène à une privation inédite et dangereuse de la violence légitime de l’État. Le M2D interpelle le président Macky Sall sur sa responsabilité directe sur tous les forfaits que ces individus seraient amenés à commettre et se réserve le droit de saisir les organisations internationales notamment les Nations-Unies, l’Union africaine, la CEDEAO ainsi que toutes les chancelleries de pays amis présentes à Dakar pour attirer leur attention sur l’utilisation par le régime de Macky de milices pour agresser ses opposants et les citoyens manifestant pacifiquement.
Le M2D entreprend, dans les jours à venir, de mener plusieurs actions au Sénégal et dans la diaspora pour lancer la résistance du peuple sénégalais à travers plusieurs actions dont :
Une grande marche nationale pacifique, le vendredi 5 mars, qui sera organisée simultanément partout dans le pays : dans les quartiers, les communes, les villes et les villages comme dans la diaspora le drapeau du Sénégal dans une main et caméra dans l’autre pour filmer toutes les violences et agressions des forces de l’ordre ou des nervis du pouvoir, qui pourraient être apportées, un jour, comme preuves auprès du Tribunal Pénal International ;
La saisine de toutes les institutions internationales, notamment le Comité des Droits de l’Homme des Nations-Unis, pour dénoncer les violations massives et graves des droits des citoyens sénégalais ;
Des visites à toutes les familles religieuses du pays pour appeler nos guides, non pas seulement à parler, mais aussi à marcher aux cotés de leur peuple, comme l’ont fait leurs vénérés ancêtres, pour le délivrer le pays de la tyrannie ;
Le M2D invite le peuple sénégalais tout entier à se dresser comme un seul homme, armé de foi, de dignité et de détermination, pour lutter jusqu’à la victoire finale, à savoir :
La libération immédiate de tous les prisonniers politiques, notamment Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna, Birame Souleye Diop, Abass Fall, Clédor Sène, Assane Diouf ainsi que toutes celles et ceux qui sont illégalement retenus dans les cellules ;
La reconnaissance et le respect du droit des citoyens à la marche pacifique conformément à la Constitution ;
L’ouverture d’une enquête pour identifier, juger et condamner, tous les individus mêlés de près ou de loin au complot sordide ayant conduit notre pays dans cette crise grave et dangereuse. »
GAMBIE-TUNISIE POUR UNE MEDAILLE DE BRONZE
Les ambitions des staffs techniques doivent être de préparer la relève, le match de classement devant opposer entre la Gambie à la Tunisie ce vendredi au stade Cheikha Ould Boidya, aura son importance.
Dans une phase finale de Coupe d’Afrique des nations (CAN) U20 où en plus de pouvoir truster un titre, les ambitions des staffs techniques doivent être de préparer la relève, le match de classement devant opposer entre la Gambie à la Tunisie ce vendredi au stade Cheikha Ould Boidya, aura son importance.
Il est clair que la frustration est immense dans les deux camps après avoir raté une victoire synonyme de place en finale mais les besoins collectifs de faire grandir le groupe de performance doivent prendre le pas d’où l’importance pour le Gambien Mattar Mboge et le Tunisien Maher Kanzari de trouver les mots pour remonter le moral de leurs troupes.
Pour les Young Scorpions de Gambie qui rêvent d’intégrer l’équipe A dans une bonne phase dans le groupe de qualification à Cameroun Total 2021, ce sera une belle occasion de se montrer et de marquer des points. Mais aussi Matar Mboge et ses protégés auront l’occasion de faire aussi bien que lors de la 15-ème édition en 2007 quand la Gambie a réussi son meilleur résultat avec la 3-ème place derrière le Congo (pays organisateur) et le Nigeria finaliste.
Quant à la Tunisie, novice dans cette phase finale de CAN U20, il y aura un besoin de continuer de faire des résultats. Grand nom du football africain, la Tunisie qui court derrière un titre continental depuis 2004, doit croire en cette génération qui a besoin d’écrire une nouvelle page avec une médaille de bronze. Mais aussi à oublier la lourde défaite (1-4) enregistrée contre l’Ouganda en demi-finale. Contre la Gambie, il y aura besoin de gagner pour partir de Mauritanie Total U20 sur une note positive.
VENDREDI SOUS TENSION
La présidence et les bâtiments officiels de Dakar sont placés sous protection, à l’aube d’une journée à hauts risques de protestation contre l’arrestation de Sonko L'un de ses avocats a dit redouter que son client ne soit écroué à l'issue de son audition
La présidence sénégalaise et les bâtiments officiels du centre de Dakar étaient placés sous haute protection vendredi après deux jours de troubles et à l'aube d'une journée à hauts risques de protestation contre l'arrestation du principal opposant au pouvoir.
Plusieurs quartiers de la capitale et différentes villes du pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest ont été le théâtre depuis mercredi d'affrontements entre jeunes et forces de police, de saccages et de pillages de magasins.
Les incidents se sont poursuivis dans la nuit en banlieue de Dakar et un appel à manifester a été lancé pour vendredi, jour où Ousmane Sonko est censé être présenté à un juge.
L'arrestation, mercredi, d'Ousmane Sonko sur le chemin du tribunal où il se rendait pour être interrogé sur des accusations de viols qu'il réfute a provoqué la colère de ses partisans.
Le lieu où il se trouvait vendredi matin était incertain, un de ses plus proches collaborateurs, Djibril Guèye Ndiaye, disant à la radio qu'il n'était plus à la gendarmerie quand on lui a fait porter un petit déjeuner.
L'arrestation du troisième de la présidentielle de 2019, pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024 a aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble l'exaspération accumulée dans ce pays pauvre face à la dureté de la vie depuis au moins un an et le début de la pandémie de Covid-19.
Les manifestations ont fait au moins un mort jeudi dans le sud du pays.Un second décès, celui d'un adolescent selon les médias sociaux, a été rapporté par un élu local à Yeumbeul, dans la périphérie de Dakar, mais n'a pas été confirmé officiellement.
Jeudi soir, des manifestants ont attaqué les locaux du quotidien gouvernemental le Soleil et de la radio RFM, appartenant au groupe de presse privé du chanteur et ancien ministre Youssou Ndour, deux institutions jugées proches du pouvoir.
- L'autoroute pour cible -
Des témoins ont rapporté que des manifestants s'en prenaient dans la nuit du haut des passerelles aux automobilistes sur l'autoroute dans la banlieue de Dakar.
La journée de vendredi s'annonce chargée de tensions.Outre un appel à manifester dans tout le pays, Ousmane Sonko doit être amené par les gendarmes à une heure non fixée devant un juge chargé d'enquêter sur les viols présumés dont il est accusé, disent ses avocats.
M. Sonko avait été arrêté officiellement pour trouble à l'ordre public alors qu'il se rendait en cortège au tribunal pour être interrogé sur les viols présumés.
L'un de ses avocats, Me Bamba Cissé, a dit redouter que son client ne soit écroué à l'issue de son audition, un acte susceptible de redoubler la colère.
Un important dispositif de police a été mis en place autour du palais de justice dans le quartier du Plateau, centre névralgique du pouvoir.A quelques centaines de mètres de là, les abords de la présidence ont été bouclés par des barrières derrière lesquels ont été positionnés des blindés.
L'Assemblée nationale, proche, était également surveillée, a constaté un journaliste de l'AFP.
M. Sonko, 46 ans, fait l'objet depuis début févier d'une plainte pour viols et menaces de mort déposée contre lui par une employée d'un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos.
- Inquiétude sur les libertés -
Personnalité au profil antisystème et au discours impétueux, le député réfute ces accusations.Il crie au complot ourdi par le président Sall pour l'écarter de la prochaine présidentielle.
Le président a démenti fin février, mais gardé le silence depuis sur l'affaire.
Le gouvernement a condamné "fermement les actes de violence, les pillages et destructions" jeudi soir, et prévenu qu'il prendrait "toutes les dispositions nécessaires au maintien de l’ordre public".Il a aussi mis en garde "certains médias" contre les conséquences de leur couverture "tendancieuse".
Dès jeudi soir, les autorités ont annoncé suspendre le signal de deux chaînes de télévision privées coupables selon elles d'avoir diffusé "en boucle" des images de violence.
Les réseaux sociaux ont rapporté des perturbations sur internet, à l'instar de celles observées dans un certain nombre de pays à l'initiative des gouvernants dans les périodes de crise.
Les défenseurs des droits s'émeuvent de la réponse apportée par les autorités aux évènements.
"Les autorités sénégalaises doivent immédiatement cesser les arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes, respecter la liberté de réunion pacifique et la liberté d’expression, et faire la lumière sur la présence d’hommes armés de gourdins aux côtés des forces de sécurité", a déclaré Amnesty International dans un communiqué.
QUAND LE CNRA MET EN DANGER LA PRESSE
La Radio Futurs médias (Rfm) a été attaquée par des manifestants, ses véhicules caillassés. Puis c’est au tour du quotidien national Le Soleil de recevoir les pierres des manifestants en colère
L a Radio Futurs médias (Rfm) a été attaquée par des manifestants, ses véhicules caillassés. Puis c’est au tour du quotidien national Le Soleil de recevoir les pierres des manifestants en colère. A signaler toute cette tournure des événements était prévisible d’autant plus que c’est le préfet de Dakar, Alioune Badara Samb, lui-même, qui avait demandé à ce que la presse soit gazée.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la sortie malheureuse du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), qui, en plus d’avoir sorti un communiqué fustigé par les acteurs de la presse dénonçant un parti-pris, a coupé le signal de certaines télévisions qui, dit-il, faisaient une mauvaise couverture des événements en incitant à la violence.
L’attaque de certains organes est devenue, de ce fait, un objectif des manifestants. Déjà, interpellé par des médias, dans le cadre à la publication d’un communiqué par la Coordination des association de presse (CAP), dénonçant les menaces du CNRA, le président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (CDEPS), Mamadou Ibra Kane (CDEPS) avait prévenu : «l’on ne saurer cautionner de telles menaces à la liberté de presse…».
Non sans plaider pour la mise en place rapide d’un organe de contrôle renforcé et plus indépendant, notamment la Haute autorité de régulation de la communication et de l’audiovisuel (HARCA), devant remplacer le CNRA, un organe devenu caduc depuis l’adoption de la loi sur le Code de la presse, il y a plus de 3 ans et demi, en juillet 2017.
MAMADOU IBRA KANE DU CDEPS SUR LA COUPURE DU SIGNAL DE WALF ET SEN TV : «Il y a là une violation évidente de la loi»
«Je viens d’apprendre avec consternation que le signal des télévisions Walf TV et SenTV a été coupé par le CNRA. Il y a là une violation évidente de la loi. Le CNRA n’a aucune compétence pour arrêter le signal d’une quelconque télévision ou radio. La loi de 2006 instituant le CNRA ne lui donne aucune compétence en la matière. Le code de la presse prévoit le remplacement du CNRA par la HARCA (Haute Autorité pour la Régulation de la Communication audiovisuelle). L’absence de la HARCA ne permet pas au CNRA de s’octroyer les compétences d’une autre structure, car cela n’est prévu par aucun texte, ni le code de la presse, ni toute autre loi. Le CNRA est alors dans la plus totale illégalité. L’interdiction de diffusion d’une télé et d’une radio ne peut être prononcée que par le juge. Aucune autorité administrative ne peut s’arroger cette compétence en violation de la loi. L’absence de certains textes d’application crée un vide juridique qui est une grosse menace pour la liberté de presse et la viabilité des entreprises de presse. En plus de la loi sur HARCA, la loi sur le financement de l’audiovisuel public, le code de la publicité… n’ont pas été pris. Les deux décrets sur les avantages et obligations des entreprises de presse et la création d’un Fonds d’appui et de développement de la presse ont été vidés de toute leur substance. Récemment, la convention et le cahier des charges soumis aux télévisions privées marquent clairement la volonté de l’Etat de contrôler ces entreprises de presse. On assiste à un tournant dangereux pour la liberté de presse au Sénégal. Dans cette situation, il faut que les entreprises de presse puissent défendre leurs intérêts, parce qu’elles sont menacées dans leur existence même ».
LA CAP FUSTIGE LA SORTIE DU CNRA
«La Coordination des associations de presse (Cap) est très préoccupée et peinée par la situation en cours où des entraves manifestes à la liberté de presse et au droit du public à une information plurielle sont notées »
«La Coordination des associations de presse (Cap) est très préoccupée et peinée par la situation en cours où des entraves manifestes à la liberté de presse et au droit du public à une information plurielle sont notées », lit-on dans un communiqué publié hier, jeudi 4 mars.
Dans la note la Cap soutient qu’elle pensait que «l’épisode de vendredi dernier à l’Assemblée nationale lors du vote de la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko où la presse avait été interdite d’accès à l’Hémicycle, était juste un malheureux incident isolé. Mais à sa grande surprise, on a l’impression que tout cela entre dans le cadre d’un plan d’action ourdi et planifié pour empêcher la presse de jouer son rôle».
Mieux, ajoute la Cap, «le communiqué du Conseil national pour la régulation de l’audiovisuel (Cnra) épinglant la Sen Tw et Walfadrji vient confirmer cette thèse. Il ne peut chercher à dénier aux journalistes un droit fondamental acquis de haute lutte et inscrit dans la Constitution».
La Cap rappelle que «depuis plusieurs décennies, la presse au Sénégal a toujours couvert en direct les différents grands événements qui constituent une actualité forte». Et si aujourd’hui dit-elle, « si cet organe de régulation qui est devenu éculé et caduc avec le code de la presse de juillet 2017, menace les chaines de télévision de suspension ou ces mesures seront aggravées en cas de récidive, il y a lieu de s’inquiéter ».
Pour la Cap, « l’attitude du Cnra n’étonne personne parce que l’équipe actuelle serait en mission commandée et serait prête à tout pour se maintenir et mériter la confiance du chef. Elle devra savoir que nous n'accepterons aucun abus quel que soit le prétexte utilisé».
Par ailleurs, la Cap dit « ne pas comprendre ni s’expliquer le fait que le préfet de Dakar donne des ordres pour que les forces de défense et de sécurité chargent les journalistes et les isolent. Des instructions du genre ont justifié aujourd’hui que la répression des forces de sécurité s’étende à la presse ».
Face à ce qu’elle a qualifié de dérives autoritaires, la (Cap) tient à alerter l’opinion publique nationale et internationale sur ces menaces très graves pour l’exercice de la profession. Cependant, elle fera face quoiqu’il advienne. Les organisations internationales ont été saisies. Au niveau local, toutes les dispositions utiles seront prises pour que la presse ne soit pas muselée et réduite à sa plus petite proportion. La Cap dit « inviter à la sérénité pour le plus grand bien de notre démocratie et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. »
par Gnambi Sonko
LE PEUPLE SOUVERAIN SAUVERA LE SÉNÉGAL
Nous sommes depuis 2012, dans un pays avec deux camps : le Sénégal des partisans de Macky, de son parti et de sa coalition et celui de l’opposition, de leurs proches. Les premiers ont tous les droits, les seconds tous les devoirs
Il fait deux (2) heures du matin, je ne dors pas ! Non, je n’arrive pas à dormir !
La situation du pays est telle que, pour un Sénégalais préoccupé d’un avenir sûr de notre nation, dormir relèverait d’une insouciance déconcertante voire coupable dans la situation d’incertitude sanitaire, mais d’incertitude politique et sécuritaire. En effet, de nombreuses questions devraient tarauder dans la tête de chaque Sénégalais, tellement notre pays est marqué par un tourbillon politique inédit dont on se serait passé volontiers pour peu qu’on en ait la juste mesure. Hélas, l’inconscience, l’immaturité, mais la cupidité et la désinvolture de certains parmi nous sont en train de plonger le pays dans un chaos que nous risquons de regretter.
Il est vrai que depuis le début de cette affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, on peut relever trois positions :
La position de ceux qui pensent qu’il s’agit d’une affaire privée banale qui ne nécessite pas qu’on s’y intéresse.
La position de ceux qui défendent que, Ousmane Sonko est fautif dès lors qu’il reconnait avoir été au salon de massage, alors qu’il se savait surveillé et sous le coup d’un complot en préparation.
La position de ceux qui ont fini de se convaincre du complot préparé et orchestré par le camp du pouvoir, sous l’impulsion ou non de monsieur Macky Sall, président de la République.
Il est vrai que dans toute situation, chacun est libre de prendre position. Mais, face à certains faits évidents, particulièrement ceux intervenus dans la journée du mercredi 3 mars 2021, il devient difficile de soutenir une thèse, différente de celle d’une machination politico-judiciaire pour liquider un opposant.
Malgré ces évidences, il y aura encore des Sénégalais ou des résidents au Sénégal qui resteront dubitatifs face à cette affaire. Non plus parce qu’ils n’ont pas une claire conviction de la thèse du complot contre Ousmane Sonko, mais parce que certains d’entre eux se demandent quoi dire d’autre qui ne soit déjà dit. D’autres, parmi eux, ne veulent rien dire pour ne pas se compromettre ou pour ne pas heurter des amis, des parents ou les compromettre aussi. D’autres encore se taisent par obligation ou réserve professionnelle ?
Mais, l’ensemble de ces raisons sont-elles suffisantes pour se taire quand une situation est devenue critique au point de menacer l’avenir de toute une nation voire d’un continent ?
Avons-nous le droit de nous taire parce que croyant que tout a été dit ? Avons-nous le droit de nous taire parce que nous ne voulons pas heurter ? Avons-nous le droit de nous taire parce que nous ne voulons pas nous compromettre ou compromettre nos proches ?
Certainement non.
Notre silence ne serait-il pas plus coupable ? « Le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais mais le silence des gens bien », dixit Norber Zongo.
La répétition est pédagogique, dirait l’autre ! J’ajouterai que répété ce qui a été dit et redit n’enlève en rien au mérite de celui qui répète et ne dévalorise aucunement ce qui est répété.
Je ne voudrais pas que mes enfants, mes neveux, mes frères et amis me reprochent demain de n’avoir rien fait, de n’avoir pas oser dire ce que je pense de l’oppression, de la brimade. Je ne veux pas que ceux qui, dans le camp du parti au pouvoir, aujourd’hui aveuglé par leur position intéressée, me disent, papa, tonton, grand, tu aurais dû nous arrêter, il était de ton devoir de nous conscientiser !
Je ne suis peut-être pas un des Sénégalais les plus en droit et/ou en devoir de parler du fait de ma position sociopolitique, socioprofessionnelle ou socioreligieuse insignifiante. Mais, je ne veux pas être en conflit, pour le reste de ma vie, avec mon intégrité.
Parce que nous sommes Sénégalais, nous avons des amis, des parents partout. J’ai abrité des années durant des militants de l’APR sans avoir foi en ce parti ni en son leader Macky Sall. Ma maison a été le lieu de rencontres et de réunions de toute sorte des militants de l’APR. Et pourtant, depuis le conflit Wade-Sall, j’avais fini de me faire une des réserves sérieuses sur les qualités sociales et républicaines de notre actuel président de la République. Cette conviction est née du fait que, pour le Sénégalais que je suis, l’orthodoxie sociale est sacrée, tout comme le respect des règles convenus (ici celles républicaines : notre constitution et nos lois).
Comment un sénégalais, imbu des valeurs sociales et républicaines, pouvait-il convoquer le fils de son ami, à fortiori celui de son mentor pour ne pas dire le fabricateur de son accomplissement politique, sans s’en ouvrir à lui à priori ? Non pas pour obtenir de lui une bénédiction ou une autorisation quelconque, mais pour simplement respecter l’orthodoxie sociale si sacrée pour nous sénégalais et pour bien d’autres sociétés de ce monde. Du point de vue de la loi, comment un républicain, un démocrate, du haut de l’importante position de président de l’Assemblée nationale, pouvait-il convoquer un membre de l’exécutif sans se conformer à la loi ?
Ces questionnements sur le conflit entre Abdoulaye Wade et Macky Sall, surtout sur l’attitude de ce dernier avaient fini de me convaincre que son accession au pouvoir était un risque pour notre pays. Et depuis 2008, tous ceux qui me connaissent ou qui m’ont côtoyé savent que mon discours est resté constant sur l’homme Macky Sall. Certains reviennent me dire, tu avais raison. D’autres, gênés, évitent d’aborder la question avec moi.
Sur Macky Sall, nous pouvons continuer à épiloguer sans jamais finir de parler de ses forfaitures et de ses pratiques transgressives des règles et principes sacrosaints de la société et de la République. Cela ne nous servira à rien. De ce Macky Sall, pouvons-nous nous attendre à un apaisement de nos cœurs et de nos esprits ?
Il y en a parmi nous qui considèrent que Macky Sall n’est pour rien dans le complot contre Ousmane Sonko ! Si cela est vrai pourquoi laisserait-il violer la loi, alors qu’il est le gardien de la constitution ? Car, dans cette affaire, les forfaitures et les dérives sont nombreuses et se poursuivent sans aucun scrupule.
Je passe sur tout le reste, mais, le sort odieux et cruel réservé à madame Couliibaly née Khady Ndiaye – propriétaire du salon de massage Sweet beauté, entrepreneure, donc créatrice d’emplois et pourvoyeuse de recettes pour notre pays, parce que simplement, elle a osé être digne – est franchement inconcevable dans un pays normal. Oui, il s’agit d’un acte situé aux antipodes de la vision prônée dans le PSE : « Un Sénégal Emergent, avec une société solidaire dans un état de droit ». Non, c’est révoltant par-dessus tout. De même, l’arrestation des braves femmes de Pastef, qui n’ont pour seule tort que d’avoir manifesté leur droit à la résistance, constitutionnellement consacré est tout simplement inacceptable.
Nous sommes, depuis 2012, dans un Sénégal avec deux camps : d’une part, le Sénégal des partisans du président de la République, de son parti et de sa coalition et d’autre part, celui de l’opposition, des non alignées et de leurs proches. Les premiers ont tous les droits. Les seconds tous les devoirs. Pour un Sénégalais n’appartenant pas à la majorité présidentielle, aucun droit n’est admis, quelque soit ses compétences et ses valeurs. Alors que pour celui de la majorité, tout est permis quelques soient ses tares et ses vices.
Le plus grave dans cette situation est son prolongement socioprofessionnel et socioculturel. Or, il y a seulement moins de dix ans, les Sénégalais, quelques soit leur bord politique, pouvaient s’exprimer, débattre, avec véhémence quelque fois, sans jamais verser dans l’animosité et la haine. Mais, surtout, chacun pouvait prendre position sans craindre la foudre d’une brimade impitoyable, comme c’est le cas aujourd’hui avec une manipulation des institutions.
Le plus circonspect est qu’il s’est instauré un climat de méfiance, de suspicion exécrable. Les relations amicales, professionnelles ne répondent plus que d’une chose : Le rapport avec ou pas avec le camp au pouvoir ! C’est grave, très grave même !
Si un Sénégalais reste insensible à une telle situation, c’est qu’il a démissionné !
C’est pourquoi, nous devons nous en remettre à la souveraineté du peuple. Car, seul le peuple est souverain et seule la lutte du peuple libère et garantie le respect des règles et principes convenus. Il y a quasiment deux ans, jour pour jour, j’avais publié un article sur SenePlus intitulé : De la souveraineté du peuple. J’étais loin de penser que deux ans après, nous serons dans la situation actuelle où seul le peuple demeure notre seul recours.
Le peuple ne lutte pas pour un homme, mais le peuple lutte pour son homme. Le peuple ne combat pas un homme, mais le peuple combat un homme qui bafoue sa souveraineté.
Dans le peuple devrait se reconnaitre chaque Sénégalais épris de moral et de justice. Ne soyons pas des gens méchants, mais ne soyons non plus pas des gens bons et silencieux.
C’est pourquoi, nous en appelons à la retenue et au sens du devoir de leadership du président de la République. Non pas au Macky Sall décrié à tort ou à raison, mais au Macky Sall, replongé dans son enfance de Fatick et dans son parcours social, scolaire et universitaire, trajectoires dans lesquelles, il a bénéficié comme il a dû offrir de la générosité, du partage, de la solidarité, mais surtout de la justice sociale, malgré les différences et les contradictions quelques fois très marquées. Non pas au Macky Sall décrié à tort ou à raison, mais au Macky Sall reconcilié avec le vrai sens du pouvoir, celui référé au tout puissant Dieu, qui ne bande pas ses muscles pour sévir, autrement notre monde serait vidé de son humanité. A ce Macky Sall-là, nous disons : restaures le Sénégal uni dans sa diversité. C’est surtout cela la souveraineté du peuple. Car, le peuple te la transféré pour un temps pour que tu en uses avec mesure et justesse.
Le massage : Daamp en wolof, ce métier vieux comme notre existence d’Africains dont la pratique relève d’un art et d’une science bien de chez nous ne peut pas et ne doit être la source de notre déchirement social.
LE SENEGAL VERS UN MARASME ECONOMIQUE
Le secteur économique déjà impacté par la covid-19, subit le contre coup des manifestations de ses derniers jours, paralysant systématiquement le commerce, et autres activités connexes
Alors que la pandémie de la Covid-19 ne cesse d’impacter l’économie mondiale, au Sénégal, le peuple risque de pâtir davantage des manifestations qui paralysent le commerce. Sans les pillages organisées des entreprises étrangères et autres des pertes d’heures de travail.
L e secteur économique déjà impacté par la covid-19, subit le contre coup des manifestations de ses derniers jours, paralysant systématiquement le commerce, et autres activités connexes. Sans occulter les pertes d’heures de travail, la stigmatisation et le pillage des entreprises étrangères. Le Sénégal va ainsi droit vers un marasme économique si rien n’est fait pour stopper l’hémorragie.
L’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) Meissa Babou se désoler d’ailleurs de cette situation. «L’image du Sénégal est altérée à travers le monde par les manifestations de ces deux jours. Ce pays est méconnaissable ces jours-ci, ce que regrettons !», a-til déploré.
A l’en croire : « Cette situation aurait pu être géré autrement sans causer ces dégâts collatéraux aux conséquences inestimables en termes d’image, de destruction de biens publics et d’autrui, de perception démocratique, d’état de droit, de l’environnement des affaires et de la cohésion sociale… ».
Considérant très difficile la situation économique à cause de la pandémie à covid-19 qui, depuis plus d’un an, plombe les économies mondiales, particulièrement celle des pays pauvres, «le Sénégal ne peut pas se permettre de mettre de la poudre au feu pour longtemps encore par des séries de manifestions sur toute l’étendue du territoire paralysant ainsi l’économie déjà mal en point. Des décisions politiques fortes doivent être prises pour que la vérité jaillisse aux fins de sortir les populations dans l’inactivité et le bavardage inutile».
Quant au maintien des manifestations, l’économiste trouve que c’est une très mauvaise image du Sénégal par rapport à l’extérieur et aux investisseurs privés. Et malheureusement, nous y sommes et ça a déjà fait le tour du monde que les Sénégalais s’attaquent aux labels étrangers. « Ce qui est une mauvaise perception», s’en désole-t-il. «Nous sommes dans des difficultés économiques énormes surtout pour l’Etat qui a du mal à recouvrer son budget pour les activités économiques qui sont pratiquement à terre».
LE BAS PEUPLE EN PATIRA
Convaincu que la situation ne sera pas sans conséquences pour les populations, il estime que la conséquence qui en découle au plan économique et social ce sont «les pertes d’emplois et des activités économiques au ralenti ». A son avis si cette résistance continue pour plusieurs jours encore, « l’économie se porterait encore plus mal», prévient-il.
VENDREDI DE TOUS LES DANGERS
Dakar risque de connaitre encore ce jour une ambiance explosive avec la Grande marche programmée de la place Washington (ministère de l’Intérieur), à la place Soweto (siège de l’Assemblée nationale).
Les manifestations qui touchent Dakar risquent de ne pas de connaitre de répit encore aujourd’hui, vendredi 05 mars. Pour cause, c’est ce jour que Y’en a marre, Frapp France dégage, les Forces démocratiques du Sénégal (FDS), Pastef/Dakar, et une grande partie de l’opposition sénégalaise réunie dans le Front de résistance nationale (Frn) envisagent de forcer le barrage préfectoral pour organiser la Grande marche pour la libération d’Ousmane Sonko et cie et pour le respect de l’Etat de droit. Initialement programmée pour se dérouler de la place Washington (ministère de l’Intérieur) à la place Soweto (siège de l’Assemblée nationale), un espace régi par le fameux arrêté Ousmane Ngom, la marche pourrait être délocalisée à la Place de la Nation, Ex-Obélisque de Colobane. Une constante toutefois : envisagée sur fond de manifestations violentes depuis deux jours dans la capitale et dans certaines localités du pays, cette marche est vraisemblablement partie pour être celle de tous les dangers. A moins que…
Dakar risque de connaitre encore ce jour, vendredi 05 mars, une ambiance explosive avec la Grande marche programmée de la place Washington (ministère de l’Intérieur), à la place Soweto (siège de l’Assemblée nationale). Une manifestation à laquelle entendent participer le mouvement Y’en a marre, Frapp France dégage, les Forces démocratiques du Sénégal (FDS), Pastef/Dakar pour protester contre l’arrestation d’Ousmane Sonko et de ses partisans comme celle des activistes détenus en prison, à l’instar de Guy Marius Sagna, et pour exiger le respect de l’Etat de droit au Sénégal.
Des manifestations simultanées sont également programmées sur toute l’étendue du territoire national et même devant les représentations diplomatiques à l’étranger. Et pour corser la donne, une bonne partie de l’opposition politique sénégalaise a décidé de se joindre à la Grande marche organisée ce jour, à Dakar. Une marche que l’autorité administrative ne saurait valider, en raison des restrictions liées à la pandémie, mais qu’entendent dérouler ses promoteurs avec ou sans l’autorisation préfectorale. Qui plus est, la marche entend se dérouler dans une ambiance générale de tensions et de manifestations qui ont fini d’installer la zizanie dans presque tous les quartiers de Dakar, et de manière sporadique à Saint-Louis, Ziguinchor, Bignona et autres. Les forces de l’ordre s’étant investies à fond pour rétablir le calme dans les zones de tension, l’armée même étant appelée en renfort au premier jour des manifestations ayant succédé au placement en garde à vue d’Ousmane Sonko. Pis, la Grande marche de ce jour est programmée dans un espace «régi» par le fameux arrêté Ousmane Ngom qui interdit toute manifestation au centre-ville.
Aux dernières nouvelles, la marche pourrait être délocalisée vers la mythique Place de la Nation, Ex-Obélisque de Colobane. Seulement envisagée sur fond de manifestations violentes depuis deux jours dans la capitale sénégalaise et dans certaines localités du pays, la marche de ce vendredi est vraisemblablement partie pour être électrique. A moins qu’il y a rétropédalage de dernière minute des promoteurs de la manifestation.
Le Pds exige la libération de tous les prisonniers et reprend ses activités au Frn
Le Pds est formel : il s’oppose vigoureusement « contre toute tentative de musellement ou de liquidation d’un opposant par des méthodes non conventionnelles qui ternissent l’image de notre démocratie acquise de haute lutte durant des décennies ».
Se prononçant hier sur l’affaire Ousmane Sonko, le parti de Me Wade appelle le régime en place « à la sérénité et à la retenue et la population sénégalaise et l’ensemble des acteurs impliqués à faire preuve de maturité et responsabilité pour sauvegarder la paix et la stabilité dans notre pays ».
Disant constater « des violences ayant occasionné la mort de certains de nos compatriotes et des scènes de pillages et de destruction de biens publics et privés dans certaines localités du pays », le parti libéral a condamné vigoureusement « la violence de quelque bord qu’elle puisse provenir » et a dénoncé « avec force le recrutement inadmissible de nervis par le régime en place pour casser des manifestants ».
Pour autant, il exige une enquête sur la question et des sanctions vigoureuses à l’encontre de toutes les personnes impliquées dans le recrutement et dans la mise en service de ces nervis. S’inclinant par ailleurs « devant la mémoire des jeunes tués lors de manifestations », le Pds demande l’arrêt immédiat des violences exercées contre les citoyens et invite les forces de défense et de sécurité à faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de leur mission de maintien de l’ordre public. Pour finir, le parti de Me Wade exige la « libération immédiate de tous les prisonniers politiques et le retour sans délais dans le pays de Karim Wade exilé de force au Qatar ».
Par ailleurs, le Pds a tenu à informer l’opinion nationale et internationale de « la reprise de ses activités qu’il avait suspendues, au sein du Front de Résistance Nationale (FRN) pour la sauvegarde de nos acquis démocratiques et pour la préservation des libertés individuelles et collectives et le respect de l’état de droit au Sénégal »