SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 juin 2025
SI LES DISCOTHÈQUES ROUVRENT, POURQUOI PAS LES CINEMAS
Alors que le Sénégal commence à autoriser la réouverture de bars, de discothèques ou de musées, les salles obscures restent fermées. Une situation dénoncée par le directeur du Complexe cinématographique Ousmane Sembène, à Dakar
Jeune Afrique |
Léo Pajon |
Publication 06/03/2021
À Dakar, les responsables de cinéma broient du noir. Depuis près d’un an, les salles obscures restent fermées, tandis que différents arrêtés et circulaires émanant du gouverneur de la région ou du Ministère de la culture et de la communication, autorisent, parfois temporairement, la réouverture des restaurants, bars, discothèques ou musées. Directeur du Complexe cinématographique Ousmane Sembène depuis six mois, Kevin Aubert oscille entre colère et incompréhension. Rencontre.
Jeune Afrique : Vous affirmez que le cinéma, à Dakar, vit « une crise sans précédent »… Pourquoi ?
Kevin Aubert : Les cinémas de la ville, c’est-à-dire notre complexe et le CanalOlympia Téranga, sont fermés depuis le 15 mars 2020 sur décision gouvernementale. Il s’agissait alors d’endiguer la propagation du virus en fermant les établissements culturels, les marchés… Mais tandis que des arrêts ont permis la réouverture des restaurants, des salles de sport, des discothèques, ou de lieux culturels accueillant moins de 500 personnes, les autorités ont exigé que les cinémas et le Grand théâtre national de Dakar restent fermés.
Les cinémas sont-ils fermés parce qu’ils ne satisfont pas aux mesures sanitaires préconisées par le gouvernement ?
Non, ça dépasse toute logique sanitaire… Nous étions prêts à respecter des protocoles très stricts : condamnation de fauteuils pour éviter les contacts, port du masque obligatoire, mise à disposition de gel sur tout le parcours de nos clients, ThermoFlash [thermomètre sans contact] à l’entrée de l’établissement, réorganisation des flux de spectateurs… Nous avons défendu des mesures qui vont bien au-delà de celles mises en place dans d’autres lieux qui ont pourtant pu rouvrir.
Comment expliquez-vous ce traitement particulier ?
Je pense qu’il y a un manque de considération à l’égard des cinémas au Sénégal. Il faut rappeler que Dakar était l’une des grandes capitales du septième art en Afrique jusqu’à la fin des années 1990. Mais beaucoup de salles appartenant à l’État ont été privatisées, la plupart ont fermé progressivement. La relation des Sénégalais au cinéma passait par le piratage, par des projections sauvages.
Actuellement il y a un nouvel élan : le CanalOlympia a ouvert en 2017, notre complexe a été inauguré en 2018 et le multiplexe Pathé-Gaumont doit être lancé cet été… Mais tout cela est trop récent, notre voix n’est pas encore entendue.
Les autorités sud-africaines se sont dites opposées aux projets du service de messagerie mobile WhatsApp de modifier ses conditions de confidentialité pour partager ses données avec sa maison mère Facebook, estimant qu’elles violent la législation sud-africaine.
En janvier, WhatsApp a donné un mois à ses quelque deux milliards d’utilisateurs pour accepter de nouvelles conditions d’utilisation lui permettant de partager plus de données avec Facebook, sous peine de ne plus pouvoir accéder à leur compte.
Face au tollé mondial et aux craintes exprimées par les utilisateurs concernant leurs données personnelles, WhatsApp a retardé de trois mois, au 15 mai, la date limite pour les accepter, le temps de tenter de rassurer.
Contraire aux lois sur la protection des informations personnelles
Le régulateur de l’Information d’Afrique du Sud (IR) a estimé le 03 février que les nouvelles conditions d’utilisation que WhatsApp veut imposer à ses utilisateurs violaient la loi sud-africaine sur la protection des informations personnelles.
Selon ces nouvelles conditions d’utilisation, les commerçants conversant sur WhatApp avec des clients pourront partager des données avec Facebook, permettant au groupe de mieux cibler la publicité.
WhatsApp a défendu ces nouvelles règles, assurant qu’elles n’affectaient pas la confidentialité des messages échangés avec amis et famille, mais étaient avant tout destinées à aider les entreprises à mieux communiquer avec leurs clients via la plateforme, notamment pour leur permettre d’y vendre directement leurs produits.
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko doit être entendu ce vendredi 5 mars par le juge chargé d’enquêter sur les viols présumés dont l’opposant est accusé. Le candidat arrivé troisième à la dernière présidentielle a été arrêté officiellement pour trouble a l’ordre public alors qu’il devait se rendre à la justice pour être entendu sur les viols présumés.
Depuis plusieurs jours, des affrontements ont opposé des jeunes à la police à Dakar et dans d’autres villes du pays. Au moins une personne a été tuée.
Selon la journaliste et l’analyste politique Marie-Roger Biloa, "personne n’est au-dessus de la loi". Elle ajoute que "Ousmane Sonko a peut-être commis des actes repréhensibles et le régime s’en sert contre lui."
Au Bénin, la candidate recalée au scrutin présidentiel du parti Les Démocrates, Reckyath Madougou, a passé sa deuxième nuit en prison. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) l’accuse d’association de malfaiteurs et de terrorisme. L’ancienne ministre a été interpellée mercredi après une sortie médiatique.
Marie-Roger Biloa fait savoir que "L’arrêter de cette manière, à la sortie d’un meeting, en prétextant qu’elle mène une activité terroriste… C’est aussi une mise en scène du pouvoir pour faire peur à l’opposition, pour faire taire l’opposition et l’intimider."
De nombreux opposants en Afrique sont confrontés à des déboires avec le pouvoir en place. Mais pour Marie-Roger Biloa, "les opposants ne sont pas meilleurs que ceux qu’ils combattent".
PAS DE NOUVEAU DÉPLOIEMENT DE SOLDATS FRANÇAIS AU SÉNÉGAL
Selon plusieurs internautes, Emmanuel Macron aurait publié un tweet le 3 mars pour annoncer un déploiement de "1500 [...] forces de l'ordre" françaises dans le pays. Il s'agit d'un faux
AFP Factuel |
Marion Lefèvre |
Publication 06/03/2021
Selon plusieurs internautes, le président français Emmanuel Macron aurait publié un tweet dans la soirée du 3 mars appelant au calme suite aux heurts qui ont eu lieu à Dakar (Sénégal) et annonçant un déploiement de "1500 [...] forces de l'ordre" françaises dans le pays. Il s'agit d'un faux : le compte Twitter du chef d'Etat n'affiche aucun tweet publié à cette date au sujet du Sénégal. Un porte-parole de l'Etat-major français a confirmé à l'AFP qu'aucun "renforcement" du contingent actuel de 350 soldats français dans le pays n'était prévu.
Le visage masqué du président français s'affiche à côté d'un tweet, dans une capture d'écran très partagée depuis le 4 mars sur les réseaux sociaux au Sénégal. Dans ce message relayé par de nombreux internautes, le chef de l'Etat demande de "mettre un terme à la répression au Sénégal et au saccage des entreprises appartenant à la France" dans le pays et annonce le déploiement de "1.500 [...] forces de l'ordre" françaises à cet effet.
Selon les recherches de l'AFP, cette rumeur a commencé à circuler sur Facebook le 4 mars, au lendemain des heurts survenus à Dakar entre les forces de l'ordre sénégalaises et les partisans d'Ousmane Sonko, l'un des principaux opposants politiques du pays. L'image cumulait ce jour à 17h près de 300 partages sur ce réseau social (1, 2, 3, 4, 5…).
M. Sonko a été arrêté sur le chemin du tribunal où il devait être entendu sur des accusations de viols. Son arrestation sur le trajet, à la mi-journée, pour trouble à l'ordre public, a provoqué des confrontations violentes dans le quartier populaire de Colobane, aux alentours des locaux de gendarmerie où il était censé être retenu et dont des blindés protégeaient les accès.
Incohérences
Plusieurs incohérences apparaissent au premier coup d'œil sur cette capture d'écran. Premièrement, le compte Twitter du président français, comme ceux de nombreux et nombreuses cheffes d'Etat, est certifié par le réseau social: un badge bleu orné d'un petit "v" blanc est alors visible à côté du nom de l'utilisateur (rectangle rouge).
Cette certification "permet de garantir aux utilisateurs l'authenticité d'un compte d'intérêt public", selon le Centre d'assistance de Twitter, et peut être délivrée à une variété de personnalités et d'organisations (hommes et femmes politiques, stars, médias, entreprises…).
Une faute d'orthographe s'est également glissée dans le tweet ("nous déploieront" au lieu de "nous déploierons"), une erreur peu crédible dans un tweet publié sur le compte Twitter d'un chef d'Etat.
Aucun tweet relatif au Sénégal, en outre, n’apparaît sur le compte du chef de l’Etat à la date et à l’heure supposée du message partagé sur Facebook. Dans la nuit du 2 au 3 mars, le président français a bel et bien tweeté au sujet de l'actualité internationale… mais en parlant de la situation au Myanmar.
La formulation de ce message, publié à 23H36, ressemble beaucoup à celle du faux tweet viral sur Facebook. "La France appelle à mettre immédiatement un terme à la répression en Birmanie", y écrit le président, qui appelle "à libérer les personnes détenues et à respecter le choix démocratique du peuple birman exprimé lors des dernières élections".
Pas de nouveau déploiement de soldats français au Sénégal
Les prétendues annonces formulées dans ce faux tweet sont par ailleurs tout aussi mensongères: la France n'a pas déployé 1.500 soldats supplémentaires au Sénégal en réponse aux troubles qui ont émaillé Dakar le 3 mars.
Contacté par l'AFP, le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l'état-major français, a assuré le 4 mars que seuls 350 militaires français étaient présens au Sénégal, dans le cadre d’un accord signé en août 2011 entre Paris et Dakar. "Aucun renforcement de la posture aux EFS (éléments français au Sénégal, ndlr)” n’est "à l'ordre du jour", a précisé ce porte-parole.
Selon le colonel, les militaires français actuellement présents au Sénégal ont pour missions principales d'"assurer la défense et la sécurité des intérêts et des ressortissants français", d'appuyer les "déplacements opérationnels dans la région" et de "contribuer à la coopération opérationnelle régionale".
Le chaos ne profitera à personne. C’est notre responsabilité historique de le dire, le plus fermement possible, à ceux qui, prétextant de l’incurie et du caractère dictatorial du régime de Macky Sall, cherchent à attiser les feux de l’enfer sur notre pays
Plusieurs de nos compatriotes ont trouvé la mort, après les tristes incidents qui se déroulent actuellement dans notre pays. Je m’incline devant ces pertes irréparables en vies humaines, et présente mes condoléances aux familles éplorées. Par ailleurs, d’autres compatriotes ont été jetés dans les geôles lugubres pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression. Ils y subissent des traitements inhumains. La jeunesse sénégalaise ne mérite pas ce sort cruel.
Un duel à mort s’est installé, aujourd’hui, dans notre pays, et la République se trouve dans une impasse. Des médias ont été incendiés, des journalistes menacés de mort, la vindicte s’est aussi emparée des réseaux sociaux. Le régime de Macky Sall qui tente de museler des médias depuis plusieurs années, a mené sa menace à exécution en coupant les signaux de deux médias. Des groupes de presse ont été vandalisés sans raison par des inconnus, dans une sorte d'équilibre de la terreur. Des journalistes font régulièrement l'objet de menaces de mort. La liberté de la presse, acquise aux prix de grands sacrifices, est ainsi précarisée. En même temps, des scènes de pillages généralisés balafrent l’image de notre pays. Face à cette situation regrettable, j’appelle les acteurs, de quelque bord qu’ils soient, à faire preuve de dépassement et de lucidité.
Je déplore la dégradation du climat social et politique. L’ordre démocratique vacille et la sécurité des Sénégalais est mise en péril. Dès lors, il incombe aux acteurs politiques de veiller à la paix civile. Le devoir moral des républicains, en ces moments douloureux, est de prendre en compte l’intérêt général. Nous avons averti plusieurs fois, en rappelant que la politique n’est pas une entreprise prébendière. La conjoncture actuelle dans notre pays porte un nom terrible : faillite. Faillite de la responsabilité, faillite de la politique, faillite de la démocratie, faillite de la justice, faillite de la presse, faillite des institutions.
Macky Sall, tel un forcené, de son plein gré, s’est employé à détruire l’œuvre sacrificielle de plusieurs générations. En menant des manœuvres bassement personnelles et politiciennes, il a unilatéralement rompu le contrat moral qui le liait à la nation. Il a embastillé ses adversaires politiques, avec un zèle méthodique. Il a désorganisé le choix des électeurs en manipulant le suffrage universel. Il a paraphé des contrats léonins contre l’intérêt du Sénégal. Il a déchiré, à plusieurs reprises, le serment qu’il a fait à la nation. Il n’a réussi, finalement, qu’à exacerber les haines entre citoyens. Les Sénégalais n’avaient pas élu un monarque. Nous n’avons cessé de le lui rappeler et de l’avertir face à toutes ses dérives outrancières. Il n’a rien voulu entendre, et aujourd’hui le peuple gronde. Nos concitoyens ne méritent pas de payer le prix fort, à cause de l’incompétence et de l’irresponsabilité d’une petite minorité.
Le chaos ne profitera à personne. C’est notre responsabilité historique de le dire, le plus fermement possible, à ceux qui, prétextant de l’incurie et du caractère dictatorial du régime de Macky Sall, cherchent à attiser les feux de l’enfer sur notre pays. Les scènes de chaos montrent que la situation peut échapper à tout contrôle. J’appelle au respect strict des droits des citoyens, à la garantie de la liberté d’expression et d’opinion, à la cessation immédiate de toutes les manœuvres liberticides et anti-démocratiques, au respect de la loi et des institutions, au bon sens des forces de sécurité et de défense. Je rappelle la fragilité de notre démocratie, ainsi que les crises multiformes qui agitent la sous-région. Il faut aussi éviter que le Sénégal devienne une poudrière. J’insiste : la République doit toujours rester debout ! Parler dans ces circonstances est extrêmement délicat. Je renouvelle mon appel au calme, dans la justice et la transparence.
JEUX DE CARTES - Besoin de paix...
Le ministre de l’Intérieur a parlé. Le verbe haut. Il se voulait solennel. Il est entré vif dans le sujet. La situation l’exige. Des morts, des saccages, des casses, des vols, de la violence partout. Un déchaînement extraordinaire de jeunes prêts à tout. Sur un autre registre, ils ont défié les forces de l’ordre, avant de les applaudir à la Médina. D’autres ont chanté l’hymne national, ont pleuré et ont dit toute leur désolation devant une telle situation. Différents messages, différents signaux pour de mêmes événements. Le propos d’Antoine Félix Diome a été rigide. Le champ lexical utilisé est lourdement chargé. Terrorisme, insurrection, conspirations, banditisme. Ousmane Sonko serait à l’origine de telles pratiques. Ceux qui prônent un apaisement devraient être déçus. Le leader du Pastef risque donc gros. Nous risquons gros. Si le pouvoir n’a rien appris des événements actuels et s’obstine à penser qu’ils sont exclusivement liés à Sonko, c’est désolant. Nous allons droit au mur. Ne sommes-nous pas déjà au mur ? Dakar est défiguré. La capitale montre une face hideuse. Le président de la République a l’obligation de nous parler, de poser des actes qui nous réconfortent. Il a été élu pour nous servir. On doit le sentir. Il doit être à nos côtés, en ces moments si difficiles. Le pouvoir doit se ressaisir, c’est la seule option pour sauver ce qui peut encore l’être. Le mal est trop profond. Ne pas l’admettre, c’est donner raisonà ceux qui pensent que le pouvoir rend fou. Ces émeutes sont, à bien des égards, celles de la faim. En ces moments de grave crise, nous n’avons pas besoin de “Macky-le-guerrier”, comme semble l’annoncer le premier flic du pays. Nous avons besoin de paix. Miim Reew
La balade du chef de l’Etat
Au moment où les manifestations se poursuivaient dans certains quartiers de Dakar, le Président Macky Sall s’est tapé une balade sous haute sécurité pour constater de visu les stigmates des violentes manifestations. Dans son véhicule blindé, le chef de l’Etat a quitté le Palais de la République pour se rendre au rond-point de la Poste de Médina avant de prendre la direction du rond-point de la Rts. Le cortège présidentiel dont la sécurité a été renforcée, a remonté le boulevard du centenaire jusqu’au premier rond-point pour bifurquer vers la Médina, puisque les échauffourées se poursuivaient vers la caserne Samba Diéry Diallo.
La maison de Me El hadji DIOUF incendiée
La maison de Me El hadji Diouf à Hann Maristes a été incendiée hier dans la soirée par des individus non identifiés. Des dégâts matériels sont enregistrés après le passage des flammes. C’est la deuxième fois que cette maison de l’avocat de Adji Sarr est visitée. Alors avocat de l’Etat du Sénégal contre Karim Wade, cette même maison de l’avocat et secrétaire général du PTP a été incendiée.
Manifestations à Mbacké
Après la mise à sac du siège de la station Rfm de Mbacké, les manifestants ont attaqué le Tribunal. Ils ont mis le feu sur le bâtiment. Les manifestants ont saccadé également la permanence de l’Alliance pour le République avant de vider la boutique de la station Total. C’est la même scène à Diourbel. Ils ont réclamé la libération d’Ousmane Sonko et de Abdoulaye Thomas Faye, professeur au Lycée Technique Cheikh Ahmadou Bamba de Diourbel.
Guy Marius Sagna met fin à sa diète
Depuis son mandat de dépôt à la prison de Cap Manuel, l’activiste Guy Marius Sagna n’était pas en bons termes avec les agents de l’administration territoriale. Ses camarades de Frapp annoncent qu’il a mis fin à sa grève de la faim qui a duré 57 heures. Il a arrêté sa diète après avoir obtenu de l’administration pénitentiaire la réduction du coût de l’unité de téléphone de 100 à 60 FCfa et l’application des mêmes prix que dans les boutiques à l’extérieur de la prison.
Macky Sall se penche sur la grande muraille verte
Au moment où les forces de l’ordre s’affrontaient avec les manifestants, le chef de l’Etat lui, s’occupait de la grande muraille verte. Le Président Macky Sall a présidé vendredi un Conseil présidentiel sur ce grand projet africain. Occasion saisie par le chef de l’Etat pour appeler à une synergie des actions pour la mise en œuvre de cet important projet. Selon lui, l’objectif est de bâtir une coalition nationale qui regroupe tous les acteurs. Pour le Président Macky Sall, c’est une contribution pertinente de l’Afrique aux solutions des urgences planétaires de lutte contre l’avancée du désert.
Lynchage d’Antoine Félix Diome
Le ministre de l’Intérieur a été voué aux gémonies par les internautes après son discours sur les manifestations. Au lieu de rassurer les populations qui attendaient des propos unificateurs et d’apaisement, Antoine Félix Diome nous sert un réquisitoire sur le terrorisme. Il a subi un lynchage sur les réseaux sociaux. Mais pour le coordonnateur général du Forum Civil, Birahime Seck, la situation actuelle dépasse un simple discours et requiert fondamentalement un acte fort : la libération d’Ousmane Sonko et des autres détenus.
Violence à Ziguinchor et Sedhiou
A Ziguinchor, des milliers de jeunes ont manifesté dans les rues, scandant des slogans de soutien à leur leader Ousmane Sonko. Une forte mobilisation partie du quartier Lyndiane jusqu’à Kadior, en passant par la gouvernance, le rond-point Aline Sitoé Diatta, le boulevard des 54 m etc. Il faut signaler la hauteur du commissaire central de Ziguinchor, Adramé Sarr qui a encadré la marche pour éviter les affrontements. Et tout s’était bien passé jusqu’en début de soirée où les échauffourées avaient repris de plus belle. A l’instar de leurs camarades dans d’autres localités du pays, les élèves de la commune de Sédhiou ont manifesté violemment hier contre l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. Sortis en masse, ils ont occupé les principales artères de la ville en brûlant des pneus et en barrant la route. Sur leur passage, ils n’ont pas épargné les services publics et symboles de l’État. La gouvernance a été saccagée, le véhicule du gouverneur incendié. De même, les voitures de l’inspecteur régional des Eaux et Forêts Ismaïla Niang ont été calcinées.
Manif de jeunes à Kolda
Le pays était émaillé vendredi de violentes manifestations. Pratiquement, les manifestations contre l’arrestation du leader de Pastef n’ont épargné aucune région sauf Matam, Fatick et Kédougou. Même le Fouladou a connu des confrontations vendredi entre forces de l’ordre et militants pro-Ousmane Sonko. Dans un premier temps, les jeunes avaient voulu marcher pour réclamer la libération de leur leader mais ils ont butté sur le refus du Préfet de Kolda. Alors, ils ont tout simplement bravé l’autorité préfectorale en barricadant les rues et brûlant des pneus. Il s’en est suivi des échanges de coups de grenades lacrymogènes et de jets de pierres. Les forces de l’ordre ont bouclé tous les axes au centre-ville pour éviter des pillages. D’ailleurs, les commerces au centre-ville ont baissé rideaux pour se prémunir d’une mauvaise surprise. Les policiers ont réussi à interpeller une dizaine de manifestants.
Le FSD/BJ demande la démission d’Antoine Diome
Désignant le Président Macky Sall comme le seul et unique responsable des manifestations violentes qui se passent à travers le pays, le FSD/BJ appelle toutes les forces vives de la nation à se dresser contre ce qu’il appelle une forfaiture en usant de tous les moyens que confère la constitution, notamment le droit à résister à l’oppression. Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, Cheikh Bamba Dièye et Cie n’excluent pas de saisir les juridictions internationales afin que justice soit rendue aux jeunes victimes de ces événements. Demandant la libération immédiate d’Ousmane Sonko et de tous ses codétenus politiques ainsi que l’abandon de toutes les charges affairant à ces évènements, ils condamnent le silence du chef de l’Etat qu’il qualifie de fuite en avant devant une situation qu’il a lui-même créée. Condamnant la déclaration du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, le député et sa formation politique pensent que ses qualifications infondées pour décrire la situation se résument essentiellement en des menaces envers des jeunes déterminés mais d’abord et avant tout désœuvrés par la situation sociale du pays. A les croire, son message montre qu’il n’est pas à la hauteur de la situation. Par conséquent, Cheikh Bamba Dièye et Cie demandent sa démission. Regrettant les violences et les saccages consécutifs aux manifestations, le FSD/BJ indique que même si la colère des partisans de Sonko est légitime, le malaise profond et les injustices criardes, ils doivent rester fermes sur nos valeurs et ne pas suivre ceux qui veulent les entraîner dans les caniveaux.
A123 anciens prisonniers recrutés comme des nervis
Restons avec l’association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus. L’ASRED, citant ses sources, informe que d’anciens détenus issus de la banlieue, estimés à 123 personnes, sont recrutés comme des nervis pour semer le trouble à l’ordre public. Par ailleurs, Ibrahima Sall pense qu’on ne doit pas loger à la même enseigne tous les magistrats. D’où l’importance à ses yeux d’identifier les connexions alléguées pour éviter des confusions ou de jeter le discrédit sur de dignes magistrats qui font correctement leur travail au quotidien. Dans le sens de l’apaisement de la situation, l’Asred demande au président de la République de prendre toutes ses responsabilités face à cette situation d’une extrême gravité parce qu’au final, seuls les innocents payent à la place des coupables.
Nous avons été témoins à maintes reprises de la déformation de notre Constitution utilisée à des fins politiques. Un tel abus de notre Constitution transforme ce gouvernement en ce que les experts en science politique appellent un « Léviathan sur papier »
Notre nation a poursuivi un long combat et une longue marche vers la démocratie. La marche de nos grands-parents a commencé à l'époque coloniale française. Cet élan a culminé avec l'accord de transfert de pouvoir du 4 avril 1960 et a marqué notre indépendance avec le premier président sénégalais Léopold Sedar Senghor. Le combat de nos parents pour la démocratie peut être retracé en 1988 lorsqu'ils ont protesté contre le manque de transparence des élections présidentielles et ont poussé le président Abdou Diouf à imposer l'état d'urgence national et un long couvre-feu. Ce combat a catalysé l’élection d’Abdoulaye Wade en 2000 et a consolidé la réputation de notre nation comme garde de la stabilité politique en Afrique de l'Ouest. Une génération plus tard, en 2011, la société civile contemporaine composée de jeunes et d'artistes forme le « Mouvement du 23 juin », et se bat pour préserver notre Constitution et empêcher Wade d'usurper un troisième mandat sans précédent. Cette longue marche et cette lutte pour la démocratie ont conduit à l'élection du président actuel Macky Sall.
Ces dernières années, notre pays a échoué sur toutes les mesures objectives de la démocratie. Il y a trois raisons à cet échec, pour lesquelles chacune nécessite une attention et une action urgentes de la part de multiples parties prenantes.
Premièrement, l’administration actuelle a été accusée de détournement de fonds et de corruption dans des questions liées à la gestion du gaz et des ressources naturelles. Deuxièmement, le gouvernement a condamné plusieurs opposants politiques pour des accusations sélectives de corruption et de harcèlement sexuel privé qui se sont transformées en accusations politiques. Troisièmement, à partir du 2 mars 2021, le gouvernement a intensifié la violence en réponse aux protestations populaires et a restreint la liberté d'expression.
Le gouvernement doit désamorcer la situation actuelle d'instabilité politique. Au Sénégal, nous ne traitons pas les questions juridiques avec force et violence. Au Sénégal, nous ne traitons pas les désaccords en faisant taire nos adversaires et en restreignant la liberté d'expression. Selon certaines informations, trois personnes sont mortes lors de ces manifestations. Qu'ils reposent en paix, que leurs parents aient justice, et qu'un tel événement ne se reproduise plus. Selon des rapports d’organisations indépendantes, l’internet, certains médias et applications de messagerie ont été fermés dans la soirée du 4 mars 2021. Cet incident nécessite une enquête. À la lumière de ces décès et de la restriction de la liberté d'expression, nous exhortons le gouvernement à désamorcer la situation et à permettre la libre circulation et la liberté d'expression des parties prenantes. Ce n’est qu’avec une société civile forte que nous allons préserver notre démocratie.
Comme en 2012, les jeunes doivent être prêts à manifester en paix et à protéger notre Constitution et la légitimité des prochaines élections présidentielles de 2024. Nous avons été témoins à maintes reprises de la déformation de notre Constitution utilisée à des fins politiques. Un tel abus de notre Constitution transforme ce gouvernement en ce que les experts en science politique appellent un « Léviathan sur papier », un despote qui parvient à être à la fois oppressif et inefficace. Comme c’était le cas pour le Mouvement du 23 juin 2011, la société civile, la diaspora, les artistes, les athlètes et les intellectuels du pays seront prêts à protéger notre Constitution et veiller à des élections justes en 2024.
En conclusion, nous appelons à un État d'efficacité. L'administration actuelle devrait continuer à travailler et à mettre en œuvre son Plan d'Actions Prioritaires ajusté et accéléré. Nous exhortons le gouvernement à utiliser nos modestes ressources pour promouvoir un soulagement substantiel de la crise du covid-19 et sécuriser les vaccins. Le gouvernement peut promouvoir une forte reprise en apportant des changements structurels qui garantiront à tous de faire partie d'un processus économique inclusif. Ce processus implique de dynamiser l'industrialisation créatrice d'emplois et d'investir dans le capital humain de nos populations. L'humain au centre de notre économie est indispensable. Ce processus est la prochaine étape pour capitaliser sur les infrastructures et les capitaux que notre gouvernement a achetés à des partenaires de développement. Ce processus est un programme valable sur lequel le gouvernement devrait se concentrer jusqu'à l'échéance de son mandat en 2024. À ce stade, il y aura un transfert pacifique du pouvoir à un nouveau président légitimement élu.
Dans ces conditions, et seulement celles-ci, avec cette administration et la suivante, nous travaillerons ensemble pour le Sénégal, pour un Sénégal uni. Un peuple. Un but. Une foi.
Que Dieu bénisse le Sénégal.
Prof. Abdoulaye Ndiaye est enseignant-chercheur, New York University
HENRI SAIVET DEMANDE LA LIBÉRATION DES PRISONNIERS POLITIQUES, POUR LA PAIX
Affaire Ousmane Sonko : le milieu terrain international sénégalais, a tenu à apporter son soutien à Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et les autres détenus
Les réactions des personnalités se multiplient, suite à l’arrestation d’Ousmane Sonko, depuis mercredi dernier.
Sur sa page Instagram, Henri Saivet, le milieu terrain international sénégalais, a tenu à apporter son soutien à Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et les autres détenus.
L’ex-joueur de Bordeaux a demandé la libération des prisonniers politiques, pour la paix.