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28 juin 2025
par Abdoulaye Ndiaye
CHER SÉNÉGAL
Nous avons été témoins à maintes reprises de la déformation de notre Constitution utilisée à des fins politiques. Un tel abus de notre Constitution transforme ce gouvernement en ce que les experts en science politique appellent un « Léviathan sur papier »
Notre nation a poursuivi un long combat et une longue marche vers la démocratie. La marche de nos grands-parents a commencé à l'époque coloniale française. Cet élan a culminé avec l'accord de transfert de pouvoir du 4 avril 1960 et a marqué notre indépendance avec le premier président sénégalais Léopold Sedar Senghor. Le combat de nos parents pour la démocratie peut être retracé en 1988 lorsqu'ils ont protesté contre le manque de transparence des élections présidentielles et ont poussé le président Abdou Diouf à imposer l'état d'urgence national et un long couvre-feu. Ce combat a catalysé l’élection d’Abdoulaye Wade en 2000 et a consolidé la réputation de notre nation comme garde de la stabilité politique en Afrique de l'Ouest. Une génération plus tard, en 2011, la société civile contemporaine composée de jeunes et d'artistes forme le « Mouvement du 23 juin », et se bat pour préserver notre Constitution et empêcher Wade d'usurper un troisième mandat sans précédent. Cette longue marche et cette lutte pour la démocratie ont conduit à l'élection du président actuel Macky Sall.
Ces dernières années, notre pays a échoué sur toutes les mesures objectives de la démocratie. Il y a trois raisons à cet échec, pour lesquelles chacune nécessite une attention et une action urgentes de la part de multiples parties prenantes.
Premièrement, l’administration actuelle a été accusée de détournement de fonds et de corruption dans des questions liées à la gestion du gaz et des ressources naturelles. Deuxièmement, le gouvernement a condamné plusieurs opposants politiques pour des accusations sélectives de corruption et de harcèlement sexuel privé qui se sont transformées en accusations politiques. Troisièmement, à partir du 2 mars 2021, le gouvernement a intensifié la violence en réponse aux protestations populaires et a restreint la liberté d'expression.
Le gouvernement doit désamorcer la situation actuelle d'instabilité politique. Au Sénégal, nous ne traitons pas les questions juridiques avec force et violence. Au Sénégal, nous ne traitons pas les désaccords en faisant taire nos adversaires et en restreignant la liberté d'expression. Selon certaines informations, trois personnes sont mortes lors de ces manifestations. Qu'ils reposent en paix, que leurs parents aient justice, et qu'un tel événement ne se reproduise plus. Selon des rapports d’organisations indépendantes, l’internet, certains médias et applications de messagerie ont été fermés dans la soirée du 4 mars 2021. Cet incident nécessite une enquête. À la lumière de ces décès et de la restriction de la liberté d'expression, nous exhortons le gouvernement à désamorcer la situation et à permettre la libre circulation et la liberté d'expression des parties prenantes. Ce n’est qu’avec une société civile forte que nous allons préserver notre démocratie.
Comme en 2012, les jeunes doivent être prêts à manifester en paix et à protéger notre Constitution et la légitimité des prochaines élections présidentielles de 2024. Nous avons été témoins à maintes reprises de la déformation de notre Constitution utilisée à des fins politiques. Un tel abus de notre Constitution transforme ce gouvernement en ce que les experts en science politique appellent un « Léviathan sur papier », un despote qui parvient à être à la fois oppressif et inefficace. Comme c’était le cas pour le Mouvement du 23 juin 2011, la société civile, la diaspora, les artistes, les athlètes et les intellectuels du pays seront prêts à protéger notre Constitution et veiller à des élections justes en 2024.
En conclusion, nous appelons à un État d'efficacité. L'administration actuelle devrait continuer à travailler et à mettre en œuvre son Plan d'Actions Prioritaires ajusté et accéléré. Nous exhortons le gouvernement à utiliser nos modestes ressources pour promouvoir un soulagement substantiel de la crise du covid-19 et sécuriser les vaccins. Le gouvernement peut promouvoir une forte reprise en apportant des changements structurels qui garantiront à tous de faire partie d'un processus économique inclusif. Ce processus implique de dynamiser l'industrialisation créatrice d'emplois et d'investir dans le capital humain de nos populations. L'humain au centre de notre économie est indispensable. Ce processus est la prochaine étape pour capitaliser sur les infrastructures et les capitaux que notre gouvernement a achetés à des partenaires de développement. Ce processus est un programme valable sur lequel le gouvernement devrait se concentrer jusqu'à l'échéance de son mandat en 2024. À ce stade, il y aura un transfert pacifique du pouvoir à un nouveau président légitimement élu.
Dans ces conditions, et seulement celles-ci, avec cette administration et la suivante, nous travaillerons ensemble pour le Sénégal, pour un Sénégal uni. Un peuple. Un but. Une foi.
Que Dieu bénisse le Sénégal.
Prof. Abdoulaye Ndiaye est enseignant-chercheur, New York University
HENRI SAIVET DEMANDE LA LIBÉRATION DES PRISONNIERS POLITIQUES, POUR LA PAIX
Affaire Ousmane Sonko : le milieu terrain international sénégalais, a tenu à apporter son soutien à Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et les autres détenus
Les réactions des personnalités se multiplient, suite à l’arrestation d’Ousmane Sonko, depuis mercredi dernier.
Sur sa page Instagram, Henri Saivet, le milieu terrain international sénégalais, a tenu à apporter son soutien à Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et les autres détenus.
L’ex-joueur de Bordeaux a demandé la libération des prisonniers politiques, pour la paix.
PAR KHOUREYSSI BA
A LA TYRANNIE, TU RÉSISTERAS
Ousmane Sonko a réduit à sa plus simple expression un complot voué à son embastillement en toute clandestinité.
L’avocat du leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko, dénonce avec la dernière énergie ce qu’il appelle «une tyrannie» contre son client, dans l’affaire qui l’oppose à la jeune femme Adji Sarr.
Il dit : «Embarqué, à son corps défendant, dans une affaire "privée" (Dieu merci, elle n'est "que" privée !), le Gign a rapidement mené par 3-0 sur des buts inscrits en flagrante position de hors-jeu, avec un manque de fair-play révoltant, encouragé par un arbitrage scandaleux et partial.
«C'était sans compter sur la résilience et l'intelligence manœuvrière de Ousmane Sonko qui a su, à lui seul, renverser la vapeur par son calme olympien et une ténacité à toute épreuve, mais également sur la bravoure et la détermination du collectif de ses défenseurs - les jeunes fantassins au premier rang - qui ont su rester fidèles aux traditions d'honneur, de bravoure et de résistance du barreau du Sénégal face à la tyrannie, l'arbitraire et l'injustice.
«Au final, ça a donné une fantastique Remontada que l'histoire retiendra en ce 5 mars 2021, date-repère s'il en est.
«Retour à la case départ et on repart de zéro, après cette vaine débauche d'énergie des trois pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire ligués dans une affaire "privée" (heureusement qu'elle ne sort pas de ce cadre privé !) contre un homme seul et un seul homme !
«D'abord calomnié dans une sordide affaire criminelle sans queue, ni tête - strictement "privée", insistons là-dessus - ensuite capturé en pleine circulation pour une garde à vue de transition, alors qu'il se rendait au tribunal pour laver son honneur des souillures de cette minable accusation, enlevé enfin à l'heure du laitier pour une séquestration ratée dans le bureau d'un juge suspecté de partialité, Ousmane Sonko a réduit à sa plus simple expression un complot voué à son embastillement en toute clandestinité.
Le plan de la Camarilla composite ayant buté depuis le premier jour de sa conception sur un homme infrangible, Dieu voulant, ce lundi 8 mars, la confrontation entrera dans sa phase décisive.
Début du compte à rebours. Mais quoi qu'il advienne, la leçon du sage devra être retenue : ‘’Ils ignorèrent ce principe mécanique si simple qui voudrait qu'en comprimant un ressort de bon acier, on ne l'anéantit pas. Au contraire, on lui donne les moyens, en se propulsant, de montrer sa puissance et sa force.’’
LA DICTATURE NE PASSERA PAS.»
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LE CRI DU COEUR DE CLEDOR
L’avocat Ciré Clédor Ly, en réaction aux violentes manifestation qui ont fait plus de deux morts au dans le pays.
Au Sénégal, » l’État démocratique républicain a cédé la place à un état dictatorial avec des méthodes que le Sénégal n’a jamais connues « , a martelé, interrogé par France 24, l’avocat Ciré Clédor Ly, en réaction aux violentes manifestation qui ont fait plus de deux morts au dans le pays.
NUIT DE TENSION À ZIGUINCHOR
Les jeunes dans la rue, pneus brûlés et grandes artères barricadées
Le feu couve à Ziguinchor où la situation est hors de contrôle. A l'heure où nous mettons sous presse, la ville est en flammes. Les manifestations ont repris cette nuit. Des dizaines de jeunes ont pris d'assaut les grandes artères de la ville pour manifester leur colère mais dans la violence cette fois-ci. Selon la Rfm, les forces de l'ordre ont dû négocier avec les manifestants pour éviter des bavures. Une situation que nous suivons de près.
UNE CULTURE DE VIOLENCE S’INSTALLE AU SÉNÉGAL
Sur la Voix de l’Amérique, René Lake explique que l’affaire Ousmane Sonko est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le refus de changer le rapport à la France et l’instrumentalisation de la Justice sont les deux principales objections des populations
Sur la Voix de l’Amérique, René Lake explique que l’affaire Ousmane Sonko est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le refus de changer le rapport à la France et l’instrumentalisation de la Justice sont les deux principales objections des populations
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SÉNÉGAL : ÉMEUTES À DAKAR
Dakar a été, vendredi, le théâtre d'émeutes opposant les forces de l'ordre à des centaines de jeunes, deux jours après l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko, dont la garde à vue a été prolongée.
Dakar a été, vendredi, le théâtre d'émeutes opposant les forces de l'ordre à des centaines de jeunes, deux jours après l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko, dont la garde à vue a été prolongée.
Cette arrestation a non seulement provoqué la colère de ses partisans, mais aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble l'exaspération accumulée dans ce pays pauvre. Cela face à la dureté de la vie depuis au moins un an et la pandémie de Covid-19.
Lors d'une charge sur la grande avenue Blaise Diagne, au moins des dizaines de jeunes scandant "Libérez Sonko" ont réussi à faire reculer provisoirement les policiers, malgré les tirs nourris de grenades lacrymogènes. Le sol était jonché de pierres, de cartouches de grenades et de pneus incendiés.
À Mbao, dans la grande banlieue, des pillards ont aussi été aperçus, par un journaliste de l'AFP, sortant les bras chargés de marchandises d'un supermarché Auchan, dont au moins 14 magasins ont été attaqués et 10 "pillés", selon la direction du groupe français.
Un important dispositif de police a été mis en place dans le quartier du Plateau, centre névralgique du pouvoir où la circulation était quasi nulle.
Les manifestations ont fait au moins un mort, jeudi, dans le sud du pays. Plusieurs autres décès ont été rapportés, sans être confirmés formellement.
Le représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a lancé un appel au "calme et à la retenue".
Dans le quartier populaire de la Médina, au cœur de la capitale sénégalaise à l'arrêt, où retentissaient les grenades assourdissantes, des groupes de jeunes harcelaient à coups de cailloux de très nombreux policiers anti-émeute, avant de s'enfuir, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'arrestation de M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024, a aussi déclenché depuis mercredi des saccages et des pillages de magasins, en particulier sous enseigne française, dans la capitale et différentes villes du pays. Ce dernier est pourtant réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest.
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TROUBLE À L’ORDRE PUBLIC
Antoine Félix Diome a déclaré que le Gouvernement du Sénégal va mettre tous les moyens nécessaires pour traquer les manifestants qui ont semé le trouble à l’ordre public, qui ont pillé les commerces et blessés des personnes.
Le ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome, face à la presse, a déclaré que le Gouvernement du Sénégal va mettre tous les moyens nécessaires pour traquer les manifestants qui ont semé le trouble à l’ordre public, qui ont pillé les commerces et blessés des personnes. Le ministre de l’intérieur indique que ces personnes seront trouvées, arrêtées et traduites en justice.
Le ministre de l’intérieur a présenté les condoléances du Gouvernement du Sénégal aux familles de 4 personnes qui ont perdu la vie durant ces manifestations.
Néanmoins, Antoine Félix Diome a annoncé l’allègement du couvre-feu sanitaire.
L’APPEL DEBACAR DIA
Affaire Sonko-Adji Sarr : L'ancien ministre rappelle à Macky ce qui l'a «porté au pouvoir»
Les messages de soutien et d'appel au calme, dans l'affaire Sonko-Adji Sarr qui secoue le pays actuellement, se multiplient. C'est dans ce sens que l'ancien ministre de la Communication, Bacar Dia, a adressé une lettre ouverte à Macky Sall, pour la libération de ceux qu'il appelle des «prisonniers politiques».
«Le peuple avait bravé la mort et nous tous, à ses côtés, nous vous avions porté en triomphe et au pouvoir un jour de 2012 ! Ce peuple vous demande encore une solution au chômage des jeunes, à la pauvreté galopante, aux abris provisoires et à la Covid-19 ! A la place, ses enfants sont emprisonnés, ses jeunes tués !», écrit-il.
Bacar Dia demande la libération de Sonko et de ses partisans : «Liberté aux femmes politiques emprisonnées, en cette veille du 8 Mars ! Liberté à Ousmane Sonko, Birame Soulèye Diop, Assane Diouf, Guy Marius Sagna et à tous les prisonniers politiques !»
Il prie Macky Sall «d'exiger du Cnra le rétablissement sans condition du signal de Walf Tv et de Sen Tv».
L'APPEL DE SORO
''La Côte d’Ivoire est le pire modèle de dictature à ne pas imiter'' a Twitter L’opposant ivoirien et candidat recalé de la dernière Présidentielle ivoirienne.
L’opposant ivoirien et candidat recalé de la dernière Présidentielle ivoirienne, Guillaume Soro, lance un appel à son «ami» Macky Sall. Dans un tweet, il l’invite à «apaiser la situation», afin de «maintenir sur les rails la démocratie sénégalaise».
«Je veux faire confiance au PR @Macky_Sall (à qui je garde mon amitié) pour apaiser la situation et maintenir sur les rails la démocratie sénégalaise dont nous avons longtemps été fiers. Mon pays, la Côte d’Ivoire, est le pire modèle de dictature à ne pas imiter ! Que Dieu bénisse le Sénégal», écrit-il sur Twitter.