SEYDI GASSAMA, DIRECTEUR AMNESTY INTERNATIONAL SENEGAL : «Nous exigeons du ministère de l’Intérieur, l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ces éléments»
Nous avons été très préoccupés en voyant ces nervis qui nous rappellent les célèbres « Tonton Macoute » du dictateur Haïtien, François Duvalier, qui se faisait appeler « Papa Doc », armés de gourdins et qui faisaient des exactions sur des manifestants. Ils étaient dans des véhicules et tout était très bien organisé. Par qui ? Je crois que le ministre de l’Intérieur doit ouvrir une enquête pour faire la lumière sur ces éléments. Il ne pourra pas se contenir de démentir en disant qu’il n’y a pas de nervis et c’est seulement la police qui s’est occupée du maintien de l’ordre puisque nous avons tous vu dans différents médias en ligne des personnes dont certaines ont été même interviewées et qui prétendaient agir au nom d’un parti politique. Ce sont des agissements absolument illégaux qui, lorsqu’ils sont autorisés par une police républicaine, peuvent conduire à des dérives, des affrontements qui peuvent à la longue conduire à une situation telle que celle qu’on avait connue en 2011 à la mairie de Mermoz Sacré-Cœur. L’Etat ne doit pas tolérer que des milices privées, qu’elles appartiennent à des partis politiques ou non, soient autorisées à participer à la répression des manifestants. Seules la police et la force républicaine doivent jouer ce rôle dans un Etat de droit. Nous condamnons vigoureusement le recours à ces milices et nous exigeons du ministère de l’Intérieur l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ces éléments et prendre toutes les dispositions pour qu’à l’avenir, on n’assiste plus à cette scène qui rappelle le temps des « Tonton Macoute » armés de gourdins qui participent aux côtés de la Police à la répression des manifestants. Nous disons également que la Police de l’Etat du Sénégal doit être en tenue pour maintenir de l’ordre puisque son objectif est avant tout de dissuader des manifestants, faire en sortant qu’ils ne puissent pas nuire et non se comporter comme une milice en portant des tenues de « Baye Fall » pour arrêter des gens, cela est totalement illégal »
SADIKH NIASS, SECRETAIRE GENERAL DE LA RADDHO : «L’Etat ne doit plus permettre une telle situation puisqu’en cas de problème, c’est sa responsabilité qui sera engagée »
Nous avons également constaté en le déplorant la présence des nervis armés de bâtons et prenant part au maintien de l’ordre aux côtés des forces de défense et de sécurité. Nous sommes étonnés que l’on puisse permettre à des gros bras armés de bâtons, des armes non conventionnelles, de frapper des manifestants. Cette situation est très regrettable et si on ne prend pas garde, elle pourrait engendrer des conséquences dramatiques comme ce fut le cas en 2011, lors de l’attaque de la mairie de Mermoz Sacré-Cœur qui s’était soldée par mort d’homme. Ceux qui nous gouvernent aujourd’hui doivent éviter des actes pareils qui sont d’ailleurs contraires au principe qui fonde le maintien de l’ordre qui est une mission exclusivement dévolue aux forces de défense et de sécurité. C’est donc avec un grand regret que nous avons vu ces nervis armés de bâtons et de gourdins, des armes qui peuvent occasionner de graves blessures. L’Etat ne doit plus permettre une telle situation puisqu’en cas de problème, c’est sa responsabilité qui sera engagée».
BIRAHIM SECK, COORDONNATEUR DU FORUM CIVIL : «Que le ministre de l’Intérieur apporte des éclairages sur la présence de ces personnes sur le théâtre des opérations de la police
«Le Forme civil, section sénégalaise de Transparency international ne s’est pas seulement contenté d’une réaction de protestation contre ce qu’il convient d’appeler l’affaire de « l’intervention de la milice privée de la coalition au pouvoir » aux côtés des forces de défense et de sécurité dans le maintien de l’ordre lors des manifestations qui ont suivi l’arrestation du leader de Pastef, Ousmane Sonko. En effet, dans une correspondance envoyée au ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique avec pour objet : « Demande d’éclairage sur l’identité des personnes armées de bâtons sur le théâtre des opérations de la police et de la gendarmerie, à Dakar, dans la journée du 3 mars 2021 », Birahim Seck, a interpellé le ministre Antoine Felix Abdoulaye Diome ; « Monsieur le Ministre, lors d’opérations de maintien de l’ordre dans la journée du 3 mars 2021 à Dakar, la presse, couvrant les événements, a informé de la présence de personnes, s’identifiant comme gardes du Président de la République, en train de prendre à partie des passants ». « Le Forum Civil souhaite avoir, de votre autorité, des éclairages sur la présence desdites personnes sur le théâtre des opérations de la police et de la gendarmerie », poursuit son coordonnateur dans cette correspondance avant d’ajouter. « À cet effet, je vous fais tenir des éléments visuels sur les immatriculations des véhicules utilisés : - Voiture de couleur grise DK 0877 A - Voiture de couleur bleue DK 8912 AN - Voiture de couleur blanche DK 6665 AS Tout en vous renouvelant mon profond respect et ma parfaite considération, je vous prie de recevoir Monsieur le Ministre, mes salutations les meilleures».
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Le rappeur Dip entre dans la danse pour réclamer la libération de Sonko. Dans une chanson il critique le gouvernement de Macky Sall.
Le rappeur Dip entre dans la dance pour réclamer la libération de Sonko. Dans une chanson il critique le gouvernement de Macky Sall.
INTERVENTIONS DES NERVIS AUX COTES DE LA POLICE, UN CAS ILLEGAL MAIS PAS NOUVEAU
L’intervention des nervis aux côtés des forces de sécurité dans le rétablissement de l’ordre suite aux manifestations contre l’arrestation de Sonko, remet au goût du jour le débat sur l’usage de milices privées dans les missions régaliennes de l’Etat
L’intervention des nervis aux côtés des forces de défense et de sécurité dans le rétablissement de l’ordre suite aux manifestations contre l’arrestation du député et leader de Pastef, Ousmane Sonko, remet au goût du jour le débat sur l’usage de milices privées dans les missions régaliennes de l’Etat. En effet, depuis les manifestations contre la première mesure d’état d’urgence assortie de couvre feu, ces hommes de mains sont souvent aperçus en train de prêter main forte aux forces de police.
Comme une trainée de poudre, les images des nervis amés de gourdins et de bâtons à bord des véhicules 4x4 dont certains étaient estampillés Ministère de l’Education nationale pourchassant, derrière ceux de la police nationale, des manifestants au niveau de certaines artères de Dakar sont répandues sur les réseaux sociaux et dans plusieurs sites d’informations en ligne.
Habillés en tenues diverses dont certaines en Kaki, ces nervis ont été même filmés dans divers endroits notamment à la Médina, sur la VDN et la Place de la Nation (ex Place Obélisque) en train de prêter main forte aux forces de la police en pourchassant avec leurs armes blanches des manifestants ou en échangeant des jets de pierres avec ces derniers.
Ces scènes rappellent dans la mémoire collective des Sénégalais l’attaque de la mairie de SicapMermoz dirigée par Barthélémy Dias, alors responsable de la section jeunes du Parti socialiste, le jeudi 22 décembre 2011, par des nervis proches de l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais. L’attaque s’était soldée par la mort d’un des visiteurs du nom de Ndiaga Diouf. Cette collaboration illégale entre les forces de la Police nationale et les nervis n’a cependant pas commencé avec les manifestations du jeudi 3 mars dernier.
Sous le magistère de l’ancien ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye notamment lors des manifestations contre la première mesure d’état d’urgence assorti d’un couvre feu décrété dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid19, nous avons également constaté à plusieurs reprises la présence de ces gros bras aux côtés des éléments de la Police notamment lors des manifestations de contestation de la mesure de couvre feu au niveau de certaines artères de la banlieue. Avec des Agents de la sécurité de proximité (Asp), ce sont ces nervis qui pourchassaient les manifestants la nuit pour ensuite les livrer aux éléments de la Police.
Une pratique illégale qui n’a pas cessé avec l’arrivée et/ou le changement opéré par le président Macky Sall à la tête de ce ministère de l’Intérieur le 1er novembre 2020 dernier avec la nomination d’Antoine Felix Abdoulaye Diome, magistrat de fonction. Puisque ces hommes de main continuent d’opérer la nuit aux cotés de la police dans le cadre de ce deuxième couvre feu décrété pour faire face à cette deuxième vague de la Covid-19.
MANÉ, KOULIBALY, GANA ET MENDY SOUTIENNENT LE PEUPLE
D’après L’Observateur, ils ont tous manifesté leur soutien au peuple sénégalais. «De tout cœur avec vous», ont exprimé ces Lions qui s’indignent tous de ce qui passe dans au Sénégal.
Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Idrissa Gana Guèye, Edouard Mendy, Keïta Baldé Diao, Kara Mbodj, Pape Modou Sougou et même l’Espagnol de Marseille, Alvaro Gonzalez, ont réagi à la situation chaotique au Sénégal marquée par des manifestations pour la libération de Ousmane Sonko.
D’après L’Observateur, ils ont tous manifesté leur soutien au peuple sénégalais. «De tout cœur avec vous», ont exprimé ces Lions qui s’indignent tous de ce qui passe au Sénégal.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
VENDREDI SAINT DES FAUX TERRORISTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Arrêtez de chercher des mirages de « terroristes » dans les foules en colère de nos rues. Vous avez pris l’ombre pour la proie ; la conséquence pour la cause ; la colère sociale pour la haine des étrangers
Sud Quotidien : « La rue dicte sa loi » ;
L’AS : « L’Etat se radicalise » ;
Walf Quotidien : « La chienlit s’installe » ;
Le Quotidien : « Diome saccage Sonko » ;
Voilà donc la Une de ce samedi des cinq quotidiens majeurs. C’est moi qui les qualifie ainsi. « Le Témoin » de mon ami MON fait comme d’habitude « week-end anticipé ». Pour le qualificatif de « majeur », il vous souviendra que je fais toujours du parti pris dans mes réactions face à la vie et aux épreuves qu’elle nous impose. Cinq « Unes » donc, de nos quotidiens les plus significatifs et qui influencent, qu’on le veuille ou non, nos choix et décisions, nous anesthésient, nous revitalisent, vaccinent (tiens! cette actualité-là a disparu des radars), n’ont absolument pas vu des terroristes dans les rues de Dakar ce vendredi. Et plus significatif encore, ils n’ont donné aucun crédit au méli-mélo du premier flic du pays. D’ailleurs, on est mal barrés avec un tel flic ! Et dire qu’il est le premier d’entre eux !
Malgré tous les efforts louables du ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, pour dramatiser ce que nous vivons depuis quelques jours, surtout ce vendredi, les « faiseurs d’opinions » (quelle belle blague !) qui ont pignon sur rue, ont dit : « désolé monsieur le ministre, avec toute la trouille que vous voulez nous foutre, on n’a pas vu de terroristes avec kalachnikovs et bombes à simplex faire exploser des bus et Ndiagasylla Ndiaye bondé, des immeubles et autres monstruosités caractéristiques du terrorisme et des terroristes. Vous pouvez faire mieux pour faire...exploser notre « trouillomètre ».
Alors, vous croyez que ces milliers, voire millions, de gens qui étaient dans les rues de « toutes » nos grandes villes ce vendredi, accepteront cette exécrable définition, qualification de la colère qu’ils crachaient, avec leurs tripes, leurs narines enfumées ?
Dites, vous croyez que ces milliers de jeunes, de beaucoup moins jeunes aussi, qui « faisaient leur marché » dans les magasins Auchan, ployant sous le poids des sacs de riz, bouteilles d’huile et autres boîtes de lait (ou même des liqueurs, tiens) étaient des djihadistes ? Non, monsieur le ministre les déçus de vos politiques malgré vos « grands projets » ; les candidats recalés ou à la recherche du prix de la pirogue pour aller en Europe ou, plus probablement, mourir dans le ventre de l’océan, les prisons et camps abjects libyens, les centres de rétention de l’Europe… Ces « terroristes », monsieur, ce sont les "banabanas" qui squattent nos rues et ruelles ; ces mécaniciens de fortunes, menuisiers de circonstances (comme leur vie) ; des collégiens des salles de classe où la distanciation sociale est impossible parce qu’ils sont à 3 voire 4 par tables-bancs ; ces écoliers assis par terre sous des « abris » qui de provisoires sont devenus...définitifs. Ce sont monsieur, les bonnes que nous avons dans nos maisons et que nous payons avec des lance-pierres ; pour les plus chanceuses qui ont des « patrons » comme vous et moi. Mais les autres qui sont aux coins de nos rues, assises ou couchées, attendant qu’une patronne (en général) qui peut être vous ou moi, vienne les ausculter, tapoter, interroger sur tout ; si elle est mariée ou non. Voilà monsieur le ministre, vos terroristes de ces journées d’émeutes dans les rues de nos villes et villages.
Vous savez ce que je crois ? Je crois que cette séquence de cinq minutes en français s’adressait... à la France, au locataire de l’Élysée et par ricochet, à tous ceux qui voient des terroristes partout et non des victimes de politiques. Mais cela m’étonnerait que les représentations diplomatiques qui vivent parmi nous gobent ce gros mensonge d’État. Il n’y avait pas de « terroristes » dans nos rues ces derniers (et prochains ?) jours, monsieur le ministre. Il y avait des pans entiers de notre peuple victimes principales (pas collatérales) des fonds détournés au lieu de servir au développement ; il y avait des citoyens qui ne veulent plus que la République soit dépecée par tranches ; que sa justice soit prompte à embastiller certains et à fermer les yeux sur d’autres ; que notre police cesse de croire qu’elle dispose du permis de molester, voire frapper et/ou torturer dans leurs fourgons et autres pièces de détention. Voyez monsieur, ce sont tous ceux-là « les hordes terroristes » qui ont pris d’assaut nos rues, nos villes, nos villages.
Et puis, en tant que premier flic du pays, vous n’avez rien noté de...bizarre ? La sélection systématique des commerces attaqués ! Il s’agit principalement de ceux qui sont supposés (à tort ou à raison) appartenir aux capitalistes du pays du grand ami de notre président : la France de Macron ! Bien sûr que je ne le cautionne pas ; mais oui je le comprends parfaitement. Ventre vide monsieur, appelle au remplissage d’urgence. De préférence, des biens « jugés nous avoir été volés » par les « anciens colons ». Ce mouvement de défiance, de rejet, a gagné un certain nombre de pays africains. « France dégage » condense ce sentiment que certains idéologues qualifient de « sentiment anti-français ». Ce n’est pas contre les Français et la France, mais contre la mainmise des grands groupes français sur nos économies. Cela avait tellement énervé le président français qu’il convoqua quatre chefs d’État du Sahel en bute à des vrais terroristes à Pau pour dire, non les sommer, d’arrêter tout de suite ces manifestations anti-françaises qu’il ne saurait ni tolérer ni supporter plus longtemps. Au risque de ramener ses Rambos à la maison et laisser les pays concernés avec leurs djihadistes. « Tiens, si vous m’émergez, je pourrais même soutenir en douce certains de ces illuminés pour menacer vos capitales ». C’est de tout cela qu’il s’agit, qu’il est question. Mais vous avez pris l’ombre pour la proie ; la conséquence pour la (les) cause ; la colère sociale pour la haine des étrangers ; la faim pour la délinquance ; des émeutes sociales pour des actes terroristes.
Monsieur le président se trompe si c’est sa seule réponse à ce qui se passe, se joue sous nos yeux. Il se trompe si seule réponse à la plus grande crise que le pays ait connue depuis... quand Latif ? Hein ? Il se trompe d’époque et de crise, si sa seule réponse est de tailler à Ousmane Sonko le caftan du messie maudit ; du salafiste camouflé, d’un vulgaire adepte d’un « massage deux ou quatre mains », comme l’ironisent dans les salons et lieux huppés ses partisans goguenards !
C’est la cocotte-minute de la faim et de la haine à l'encontre de vos collaborateurs pilleurs qui explose dans le ciel lourd de votre septennat ; du silence sonore dont vous entourez votre avenir présidentiel dans trois ans. Dites à haute et intelligible voix : que serez ou pas candidat en 2024. Que Sonko et les autres râleurs ne sont que des fieffés menteurs en vous soupçonnant à tort. Dessein funeste d’une dynastie …rampante, pour reprendre la formule désormais célèbre de votre actuel ministre d’État et non moins directeur de cabinet. Les dictatures comme les dynasties ne rampent pas. Elles sont debout raides comme des piquets avec leurs organes de domestication, ou dégénérées, couchées, et ensuite piétinées par les peuples redevenus citoyens à part entière pour remettre sur pied leur République !
Alors, pour ce que ça vaut, permettez monsieur le président un conseil en guise de solution à la « chienlit » dont parle Walf, le « radicalisme » de l’AS, la « dictature de la rue » qui a certainement dû faire peur au Sud de feu Babacar Touré (notre BT à jamais), et l’ironie du « saccage » du Quotidien de Madiambal Diagne. Libérez maintenant Sonko (et tous les embastillés de ces dernières semaines) qui n’est pas le seul pire ennemi que vous avez ; que la Justice fasse enfin un travail de justice en jugeant judiciairement, sans aucune forme d’immixtion, les citoyens Adji Sarr et Ousmane Sonko. Dites haut et fort si vous serez ou pas candidat pour un troisième mandat en 2024. Et vous aurez la paix pour finir celui en cours (le dernier, nom de Dieu !).
Monsieur le président, regardez bien votre entourage actuel, votre gouvernement, vos DG et autres conseillers futiles. Ils étaient où ? Avec qui ? Vous les aviez accusés de quoi ? Promis l’enfer de Rebeus après le sabre de la Crei. Les mêmes qui soufflaient dans l’oreille du pape Wade de massacrer la Constitution avec quelques opposants (dont vous) au passage pour bien montrer « que force restera à la loi ». Quelle est cette loi qui pour « rester » doit supprimer des vies ? Innocentes des fois ?
Arrêtez de chercher des mirages « terroristes » dans les foules en colère de nos rues l n’y en a pas ! Il n’y a que plusieurs milliers de vos concitoyens en colère pour des tas de raisons que vous seriez avisés de décrypter au lieu de courir les terroristes parmi les pilleurs d’Auchan et autres stations d’essence. En votre âme et conscience monsieur le président, les cinq morts ces dernières 24 h, dont certains par balles, étaient-ils des « terroristes » ?
Post-scriptum
Des locaux de médias ont été vandalisés, voire saccagés. Ceci est inacceptable en démocratie et en République. Que vous aimiez ou non ce qu’ils disent, écrivent, montrent, ou ne montrent pas justement, ils ont le droit d’exister. Si vous n’aimez pas ce qu’ils écrivent, disent, montrent, ou ne montrent pas, zappez-les, bon Dieu ! S’ils sont du service public et qu’ils émargent au budget national, vous avez le droit d’exiger d’eux une information plurielle, objective, juste. C’est ce qu’on appelle le droit à l’information du peuple. Étant entendu que les privés font de l’argent pour leurs propriétaires, actionnaires en faisant au passage « du service public payant ». Voilà la différence.
Cela dit, dans une société, tout le monde doit assumer ses actes, ses alliances, ses connivences, ses amitiés. J’entends le sempiternel argument de défense : « les journalistes ne font que leur travail ». Faux ! Certains en font plus que leur travail. Déontologiquement parlant. Mais aussi, aucun organisme n’a le droit, ni le pouvoir du reste, de fermer des radios et/ou télés, journaux, sous prétexte qu’ils disent, montrent en direct ce qui est en train de se passer dans nos rues, villes. Aucun organe n’a appelé « allez massacrer celui-ci, allez piller telle enseigne de tel magasin ou station d’essence ». Et puis, différencions journalistes, journalisme et médias sociaux citoyens. Ne pas se tromper de médias, donc de cibles.
A la place de la Nation, la forte mobilisation et la détermination des manifestants ont obligé les forces de sécurité qui avait déployé un important dispositif sécuritaire en ce lieu à battre retraite, abandonnant cette mythique place aux manifestants.
La ville de Dakar a vécu hier, vendredi 5 mars une de ses pires journées. Venus en masse prendre part à la manifestation appelée par des organisations de la société civile et des partis politiques pour le rétablissement de l’Etat de droit et la libération du leader de Pastef, Ousmane Sonko, les jeunes se sont affrontés aux forces de défense et de sécurité toute l’après-midi jusqu’en début de la soirée. Plusieurs artères de la ville ont été le théâtre de ces affrontements qui ont causé d’importants dégâts matériels mais aussi mort d’homme.
A la place de la Nation, la forte mobilisation et la détermination des manifestants ont obligé les forces de sécurité qui avait déployé un important dispositif sécuritaire en ce lieu à battre retraite, abandonnant cette mythique place aux manifestants. Ragaillardis par ce retrait des forces de la police, ils ont ainsi continué leur marche vers le rond-point de la Radio télévision sénégalaise (Rts) en obligeant les forces de la police à céder d’autres barrages installés le long du boulevard du Général Dé Gaulle. Arrivé à hauteur de l’intersection donnant sur la caserne Samba Diéry Diallo, un groupe s’est détaché pour marcher vers cette caserne qui abrite la Section de recherches où Ousmane Sonko est gardé à vue pendant que l’autre continue sa marche vers la Rts. Fortement mobilisés aux alentours de la Caserne et armés de grenades lacrymogènes, les Gendarmes ont réagi pour disperser à coup de tirs à gaz lacrymogènes sur la foule de manifestants provoquant des affrontements pendant plusieurs heures entre les deux camps. Sur l’avenue Blaise Diagne, une guérilla urbaine a opposé pendant plusieurs heures manifestants et forces de l’ordre avant que le calme ne revienne après un accord entre les responsables de la Police et ceux des manifestants pour cesser de part et d’autre de lancer des pierres et des grenades lacrymogènes. Il en est de même dans plusieurs localités dans la capitale.
UN JEUNE TUE SUR LE BOULEVARD DU CENTENAIRE
Lors de ces affrontements avec les forces de l’ordre sur la Place de la nation, deux blessés parmi les manifestations ont été enregistrés. Selon plusieurs témoins, ces derniers auraient reçu une balle tirée par les forces de police. L’un d’eux a été même évacué à l’hôpital Abass Ndao par nos confrères de Walf Tv. Seulement dans la soirée une source contactée par nos confrères du site « emedia » a annoncé la mort d’un manifestant, touché à l’oreille droite, lors des manifestations sur le Boulevard du Centenaire. Plusieurs dégâts matériels ont été également enregistrés lors de cette journée de manifestation d’hier. Les pilleurs ont en effet, visité encore plusieurs magasins dont les supermarchés Auchan, Supeco
… LES NERVIS DU REGIME SONT REVENUS A LA CHARGE
Alors que le débat sur leur présence aux côtés des forces de la police dans le maintien de l’ordre le mercredi 5 mars lors de la première journée de manifestation contre l’arrestation du leader de Pastef, Ousmane Sonko, est toujours en cours, les nervis du régime en place sont encore revenus à la charge lors de la manifestation d’hier. On les a vus à l’œuvre sur l’avenue Blaise Diagne et le boulevard du général Dé Gaulle cette fois-ci avec des casques motos sur la tête à bord toujours des pickups de l’administration et avec des grenades lacrymogènes. Toujours aux côtés des éléments des forces de l’ordre notamment de la Police, ils participaient aux échanges de pierres et des lacrymogènes avec la foule.
QUAND DES POLICIERS COMMUNIENT AVEC DES MANIFESTANTS AU RONDPOINT DE LA RTS !
Un fait rarissime qui mérite d’être souligné a été constaté hier, vendredi 5 mars à Dakar lors des manifestations. En effet, à côté des scènes d’affrontements violents qui ont accompagné cette manifestation appelée par des organisations de la société civile, des mouvements citoyens et des partis politiques pour la restauration de l’Etat de droit au Sénégal et la libération du leader de Pastef, Ousmane Sonko, on a assisté à un décor tout autre devant le siège de la Radio télévision sénégalaise (Rts). Les éléments de la Police, stationnés au niveau du rond-point de la Rts dans le cadre du dispositif visant à faire respecter la mesure d’interdiction de cette manifestation, se sont tout simplement gardés de toute action à l’encontre de la foule de manifestants qui passaient par ce lieu pour rallier le rond-point de la Médina. Dans deux véhicules dont une camionnette et un pickup, certains d’entre eux se sont même permis de petits moments de communion avec des manifestants. On a même vu des jeunes échanger des salutations avec ces agents de la police assis dans leurs véhicules pendant que d’autres sous le coup de l’euphorie jubilaient en s’agrippant sur les deux véhicules sous le regard de ces agents. Sur le boulevard du Général De Gaulle, après plusieurs heures d’affrontement, la police, visiblement débordée par la forte détermination des manifestants a finalement battu en retraite laissant ainsi la Place de la Nation aux manifestants.
UN GENDARME SUPPOSE APPARTENIR AU GIGN BLESSE PAR SA GRENADE LACRYMOGENE
Un gendarme supposé appartenir au Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (Gign) a été grièvement blessé hier, lors des affrontements dans le cadre de la manifestation appelée par des mouvements de la société civile et des partis politiques pour le rétablissement de l’Etat de droit et la libération du leader de Pastef, Ousmane Sonko. L’agent en question a été blessé suite à une mauvaise manipulation du gaz lacrymogène qu'il tenait entre ses mains alors qu’il tentait d’empêcher avec d’autres collègues une foule de manifestants qui voulait rallier la Section de recherches sis à l’intérieur de la Caserne Samba Dierry Diallo où Ousmane Sonko est gardé à vue. L’explosion de l’engin à cause des blessures à l’agent en question au niveau de sa main droite.
THIAT DE Y'EN A MARRE INTERPELLE ET PLACE EN GARDE A VUE
Un des principaux organisateurs de la manifestation d’hier, le rappeur et membre du mouvement Y en a marre Cyril Touré dit Thiat a été interpellé par des éléments de la police et conduit vers le commissariat central de Dakar alors qu’il tenait de rallier le centre ville, avec d’autres manifestants. L’arrestation de l’activiste est survenue à hauteur de Kër Serigne bi. L’information relative à cette arrestation a été confirmée par Aliou Sané, coordonnateur du mouvement et son avocat, Me Koureyssi Ba. « Cyril Touré dit Thiat de Y'en a marre avec qui je viens juste de m'entretenir dans le bureau du commandant de brigade est en garde à vue à Thiong pour « participation à une manifestation non autorisée et trouble à l'ordre public », a annoncé Me Koureyssi Ba dans sa page facebook.
Poursuivant son propos, la robe noire de déplorer le traitement infligé à son client qui, selon lui, « a été confié à cette unité de civils non identifiés qui, après l'avoir brutalement interpellé à 16:00 aux environs de Kër Serigne bi et exercé les pires sévices sur sa personne, l'ont promené un peu partout à travers la ville à bord d'un véhicule noir aux vitres teintées et l'ont conduit dans un premier temps chez le gouverneur du Palais ».
Poursuivant son propos, Me Maître Cheikh Koureyssi Ba toujours dans ce texte publié sur sa page Facebook ajoutera que la « préoccupation de ses camarades Aliou Sané et Fadel Barro est cependant ravivée par le sort du jeune Samba Loum, membre du mouvement Y'en a marre, dont la destination et le sort sont encore inconnus depuis son arrestation ».
COVID-19 : 164 NOUVEAUX CAS ET CINQ DÉCÈS
Le Sénégal a recensé, depuis le début de la pandémie de coronavirus, 35.632 cas, dont 30.369 ont été guéris, selon le bulletin.
Dakar, 6 mars (APS) - Les services de santé ont recensé 164 nouveaux cas de Covid-19, dont 63 cas contacts, et cinq décès liés à la maladie à coronavirus, indique le dernier bulletin quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Un cas importé de Covid-19 et 100 cas causés par la transmission communautaire ont été dénombrés.
Le bulletin annonce que 188 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris au cours des dernières vingt-quatre heures.
Quarante-cinq cas graves de Covid-19 sont actuellement dans les services de réanimation des centres de traitement épidémiologique.
Le Sénégal a recensé, depuis le début de la pandémie de coronavirus, 35.632 cas, dont 30.369 ont été guéris, selon le bulletin.
Le Covid-19 a fait 908 morts dans le pays, où 4.354 sont encore sous traitement, selon le ministère de la Santé et de l’Action. Il affirme que 62.060 personnes se sont fait vacciner contre le coronavirus, dans le territoire national.
LA QUESTION QUE POSE L'AFFAIRE SONKO EST CELLE DE L'INDÉPENDANCE DES INSTITUTIONS
Le leader de l'opposition est accusé de viol mais il affirme que le pouvoir cherche à le disqualifier. Pour Gilles Yabi, fondateur du think tank citoyen WATHI basé à Dakar, cette crise est un test pour les institutions sénégalaises. Entretien
TV5 Monde |
Matthieu Vendrely |
Publication 06/03/2021
Entretien. Deux jours après l'arrestation d'Ousmane Sonko, ses partisans étaient appelés à manifester à nouveau ce vendredi au Sénégal. Jeudi, des violences ont fait au moins un mort. Le leader de l'opposition est accusé de viol mais il affirme que le pouvoir cherche à le disqualifier. Pour Gilles Yabi, fondateur du think tank citoyen WATHI basé à Dakar, cette crise est un test pour les institutions sénégalaises.
TV5MONDE : Êtes-vous surpris de la colère provoquée par l’arrestation d’Ousmane Sonko ?
Gilles Yabi, fondateur et directeur exécutif du think tank citoyen WATHI : Nous sommes depuis quelques jours dans un moment inhabituel de violences, et en particulier depuis jeudi. Il y a une tension très forte. Mais je ne suis pas vraiment surpris. Connaissant le poids politique d’Ousmane Sonko auprès d’un électorat très jeune et connaissant la situation économique et sociale du pays à laquelle est venue s’ajouter la crise du Covid, il suffisait d’une goutte d’eau pour faire déborder le vase, créer un sentiment d’exaspération et provoquer des manifestations. Je ne dis pas que le Sénégal connaît une situation plus critique qu’ailleurs en Afrique ou dans le reste du monde, mais il est vrai qu’après une année de mesures anti-Covid comme le couvre-feu toujours en vigueur, il y a une frustration à laquelle s’ajoute un ingrédient politique.
A ce titre, cette affaire autour d’Ousmane Sonko pouvait clairement provoquer la tension que l’on observe aujourd’hui.
Que représente Ousmane Sonko aujourd'hui sur l'échiquier politique sénégalais ?
C’est une personnalité politique importante et aujourd’hui c‘est la seule qui incarne réellement l’opposition au pouvoir en place parce que celui qui était arrivé en 2e position à la présidentielle de 2019, Idrissa Seck, a rejoint le camp présidentiel en étant nommé à la tête du Conseil économique, social et environnemental, une institution importante au Sénégal.
Dès lors, Ousmane Sonko était le seul opposant avec un discours constant et dur à l’égard du système politique et de son fonctionnement. Aujourd’hui, il est quelqu’un qui parle aux jeunes, et pas seulement : il s’adresse à tous ceux qui sont critiques à l’égard des pratiques politiques du pays.
Ousmane Sonko rejette les accusations de viol portées contre lui et affirme qu'on cherche à le disqualifier...
Il est difficile de parler d’un dossier judiciaire en cours et dont on ne connaît pas encore tous les tenants et les aboutissants, mais je pense que la mobilisation aujourd’hui ne porte pas sur la crédibilité des accusations portées contre Ousmane Sonko ou la crédibilité de sa ligne de défense, mais je crois que la question posée - et elle n’est pas nouvelle - est celle de l’indépendance de la justice, des institutions. Ce n’est pas lié à Ousmane Sonko mais bel et bien rattaché à ce qu’on a pu observer lors de l’élection présidentielle de 2019 avec l'impossible candidature de Karim Wade et Khalifa Sall.
Cette affaire s’inscrit donc dans une série d’affaires politico-judiciaires qui ont donné à beaucoup le sentiment de l’absence d’indépendance de la justice, en particulier.
Le pouvoir, de son côté, semble avoir choisi la manière forte, notamment en faisant suspendre pour trois jours deux chaînes de télévision à qui il reproche de diffuser en boucle les images de manifestations...
On est au cœur des événements et il est difficile d’avoir une idée claire de sa réaction. Mais il me semble que la situation est suffisamment grave pour qu’il y ait sans tarder des appels à la modération. La société civile doit appeler à la médiation, à une implication des leaders religieux qui ont toujours énormément d’influence dans le pays. Il faut aller à l’apaisement car les Sénégalais sont bien conscients qu’il en va de la réputation du pays, fondée sur la stabilité et la sécurité. Personne n’a intérêt à ce que cette image soit écornée. La bonne direction sera celle de l’apaisement.
Quant à la suspension des médias, elle met le doigt sur la question des institutions. Il existe une autorité de l’audiovisuel et le premier communiqué d’avertissement émanait de ce Conseil de régulation de l’audiovisuel censé être indépendant.
La démocratie est une construction et tous les pays sont régulièrement confrontés à des situations où se révèlent leurs faiblesses et où se confirment leurs forces. La démocratie sénégalaise est souvent érigée en modèle mais il faut se méfier des étiquettes en la matière car, partout y compris en dehors d’Afrique, elle peut connaître des régressions, des ruptures. Nous sommes donc dans un processus historique normal dans lequel on peut avoir des reculs et des avancées suscitant des réactions diverses qui finissent par donner l’orientation politique du pays. La manière dont le Sénégal sortira de cette phase nous donnera un signal sur la direction qu’il a prise, même si depuis quelques années on a plutôt l’impression d’un recul sur le terrain des libertés, de l’espace civique et de l’Etat de droit.
Ma seconde observation, au vu des manifestations mais aussi des actes de vandalisme, est que les élites au Sénégal et partout ailleurs dans la région ne réalisent pas qu’il peut y avoir des dizaines, voire des centaines de milliers de jeunes privés de perspectives, avec un quotidien difficile, des conditions de logement compliquées, des jeunes qui ressentent énormément de frustrations qui ne demandent qu’à s’exprimer dès que l’occasion se présente. Je pense que cette leçon est importante à retenir pour toutes les élites, pas seulement politiques.
À THIÈS, DE NOMBREUSES STATIONS D'ESSENCE ONT BAISSÉ LES RIDEAUX PAR PRÉCAUTION
Plusieurs stations d’essence de la ville ont observé un arrêt de service, de peur de faire l’objet d’attaques comme dans d’autres villes du pays, lors des manifestations
Plusieurs stations d’essence de la ville de Thiès (ouest) ont observé un arrêt de service, de peur de faire l’objet d’attaques comme dans d’autres villes du pays, lors des manifestations, a constaté l’APS.
Les manifestants ont brûlé des pneus et obstrué momentanément plusieurs artères de la ville.
Des éléments des forces de sécurité étaient postés devant un des deux magasins appartenant à une chaîne de magasins de marque étrangère, ayant été attaquée dans certaines villes du pays, ainsi que devant le tribunal de grande instance et certains points stratégiques de la cité du rail.
Le marché central a été largement perturbé, notamment vers les coups de midi. Certains commerces ont tenté de se rattraper dans l’après-midi, au-delà de l’heure de fermeture fixée à 18 heures.
LA MAIRIE DE MÉDINA WANDIFA INCENDIÉE
Le feu a consumé les registres des actes de naissance, de mariage et de décès. Les manifestants ont également incendié les deux bus acquis par le biais de la coopération entre la mairie de Wandifa et celle de Santander en Espagne
Des manifestants réclamant la libération de l’opposant Ousmane Sonko ont mis le feu vendredi à la mairie de Médina Wandifa, dans la région de Sédhiou (sud), a constaté l’APS.
Le feu a consumé les registres des actes de naissance, de mariage et de décès.
Les manifestants ont également incendié les deux bus acquis par le biais de la coopération entre la mairie de Wandifa et celle de Santander en Espagne.
Ils ont saccagé une école privée et la maison du député Seny Faty.
Dans la ville de Sédhiou également, des jeunes sont descendus dans les rues pour réclamer la libération du député Ousmane Sonko.
En réaction, les forces de l’ordre ont quadrillé les points les plus sensibles de la ville pour rétablir l’ordre.
Mais les manifestants ont réussi à saccager les bureaux de l’inspection régionale des eaux et forêts, dont cinq voitures au moins ont été incendiées. Ils ont également mis le feu aux tricycles de la mairie de Sédhiou.
Les manifestations ont causé plusieurs autres dégâts matériels.
Des manifestations accompagnées parfois de pillages ont éclaté dans plusieurs villes sénégalaises, depuis l’arrestation mercredi de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de viol et de menaces de mort par une masseuse.
Au moins deux personnes ont été tuées depuis le début de ces évènements.