Dans un entretien la maman de Ousmane Sonko lance un appel aux chefs religieux et avertit les autorités.
UNE HOULE DANGEREUSE ATTENDUE CE LUNDI
L’Agence nationale de l’aviation et de la météorologie (ANACIM) annonce une houle dangereuse de secteur nord-ouest pouvant atteindre ou dépasser 2,5 m sur toutes les côtes sénégalaises, à partir de lundi à 12 heures.
Dakar, 21 fév (APS) - L’Agence nationale de l’aviation et de la météorologie (ANACIM) annonce une houle dangereuse de secteur nord-ouest pouvant atteindre ou dépasser 2,5 m sur toutes les côtes sénégalaises, à partir de lundi à 12 heures.
Dans un bulletin météorologique spécial, elle précise que le retour à la normale est prévue mardi, à 12 heures.
Les côtes sénégalaises sont balayées depuis cette nuit par des vents pouvant dépasser 40km/h. Des rafales qui devraient se calmer à partir de 14 heures.
PAR MOUSSA SENE ABSA
LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Notre pays que vous avez l’insigne honneur et privilège de diriger traverse des moments troubles de son histoire. Jamais je n’ai été témoin d’une si vive tension dans notre société jadis si paisible et fort rieuse.
C’est l’âge où l’on entre dans le cercle des Anciens.
L’âge où on a le droit de dire ce qu’on pense du pays.
Sans coup férir.
Notre pays que vous avez l’insigne honneur et privilège de diriger traverse des moments troubles de son histoire.
Jamais je n’ai été témoin d’une si vive tension dans notre société jadis si paisible et fort rieuse.
Jamais je n’ai senti autant de clivages aux conséquences nauséabondes traverser les esprits.
Jamais je n’ai senti autant de désarroi de notre peuple pourtant si vaillant.
Monsieur le Président, Cher frère,
L’heure est grave.
La belle terre de nos ancêtres gronde de ses entrailles.
Elle lance une rumeur si folle dans les cœurs de ses enfants.
Ses enfants lui sont si chers.
Elle vous a confié leurs destins.
Les Penghols vous épient.
Vous le savez sans doute.
Car vous avez une lourde responsabilité devant l’Histoire.
Quand, bien des années plus tard, l’on racontera votre gestion du pays que l’on vous a confié.
L’Histoire jugera votre capacité de magnanimité quand tous les fronts grondent.
Quand tant d’intérêts sont en jeu.
Quand le monde se cherche en ces moments de doute et de peur.
Quand le Sénégal regorge de richesses tant convoitées.
Quand tant de grandes figures ont tracé de si beaux viatiques.
Je suis sûr que vous en avez conscience.
Monsieur le Président de la République, Cher frère,
Agissez pendant qu’il est encore temps.
Agissez dans le seul intérêt de votre peuple.
Agissez en regardant droit dans les yeux cette jeunesse pleine d’espoirs.
Agissant pour tout ce que ce pays a fait de vous.
Un petit garçon de Fatick devenu Président de la République.
Ce pays se jauge en ces miroirs de notre temps.
Quand le futur est si sombre.
La maladie si insidieuse.
La pandémie ravageuse
La mort rôde à chaque coin de rue.
Le peuple a peur.
C’est à vous de l’assurer.
Prenez de la hauteur sur les contraintes des Autres
Rappelez-vous quand, enfant, vous gambadiez sur les terres chaudes du Sine.
La paix au visage.
Le sourire au vent.
Rendez ce sourire aux enfants.
Monsieur le Président de la République, Cher frère,
L’Afrique a besoin du Sénégal.
Par son travail sur l’Immatériel.
Par sa vision du monde.
Par sa capacité de propositions lumineuses.
Ce laboratoire des idées est entre vos mains.
Monsieur le Président, Cher frère,
Ne vous mêlez pas des querelles au-dessus de la ceinture !
Celles-là sont réservées au palefrenier.
Que le sénégalais de 45 ans qui n’a jamais fauté lève le petit et je l’envoie en enfer !
Kuneekul ci bu gudd bi
Yaa ngi cibu gaat bi.
Le combat est ailleurs.
Et je vous crois intelligent pour le savoir.
Il est dans la remobilisation d’un peuple en errance.
Il est dans la construction de notre propre identité.
Il est dans l’éducation de nos enfants et petits-enfants
Il est dans la valorisation de tous ces bras qui vendent des pacotilles chinoises ou conduisent des motos Jakarta.
Il est dans la mise en œuvre du savoir-faire sénégalais.
Monsieur le Président de la république, Cher compatriote,
Je ne sais plus à qui prier d’autre que le Seigneur !
Qu’Il fasse que Ses Bienfaits vous ouvrent l’esprit mais surtout le cœur.
Qu’Il vous éloigne des vautours qui rôdent autour de vous.
Qu’Il vous aide à bien réfléchir sur les Récits du futur.
Devant vous, la page est blanche.
Tachez d’y écrire de belles lignes
Odes à notre si beau Pays
Dans sa Grandeur
Pour toujours.
Recevez, Monsieur le Président de la République, Cher frère l’assurance de ma sincère fraternité.
Moussa Sene Absa
Popenguine, ce 20 Février 2021
par Florian Bobin
LA FOLIE DES GRANDEURS
EXCLUSIF SENEPLUS - Un synopsis de film inédit écrit par Omar Blondin Diop, que sa famille a décidé de rendre public dans le sillage du débat sur le système des « grandes écoles » à la française réouvert par l'affaire Diary Sow
L’affaire Diary Sow a réouvert au Sénégal le débat sur le systèmedes « grandes écoles » à la française. S’y ajoute aujourd’hui une nouvelle contribution, pour la moins inattendue : un synopsis de film inédit écrit par Omar Blondin Diop, que sa famille a décidé de rendre public.
Le papier est encore chaud. Ses rebords, écornés, victimes de l’humidité, trahissent le demi-siècle écoulé. Certains mots, devenus gras, ont été repassés par plusieurs couches d’une épaisse encre violette. On y aperçoit quelques ratures. Comme si, jusqu’au moment d’accoucher sur ce papier à lettre, la réflexion ne cessa de se construire. Le nom de l’auteur n’apparait nulle part, mais le style ne trompe pas : il s’agit bien d’Omar Blondin Diop.
Keffieh rouge autour du cou, Cheikh Hamallah Diop, interprète de conférence, a le regard fixé sur le texte de son frère aîné. Depuis la fin des années 1960, ces quatre pages ont été soigneusement conservées par la famille. « C’est un synopsis de film qui est resté à l’état d’idée », dévoile-t-il. Une idée jamais concrétisée car le destin de Blondin Diop fut rapidement brisé. Au Sénégal, sa mort tragique à la prison de Gorée en mai 1973, déguisée en suicide par le régime du président Léopold Sédar Senghor, demeure un symbole pour nombre de jeunes qui voient en elle l’expression d’une violence d’État, continuité du régime colonial, qui ne cesse de brutaliser.
Mais au-delà du mythe posthume, Blondin Diop est surtout une figure incontournable, et inclassable, des « années 1968 ». Expositions, films, recherches universitaires : son parcours encore méconnu a suscité ces dernières années un réel engouement. Plus largement, c’est une époque fondatrice—celle du senghorisme politique, du « soleil des indépendances » africaines et des révoltes anti-capitalistes et anti-impérialistes mondiales—qui ressurgit au grand jour.
À l’été 1968, Omar Blondin Diop assista à plusieurs tournages de films à Londres, introduit au cinéma de la contre-culture britannique par son ami réalisateur Simon Hartog. Le duo était habitué à prendre des notes. C’est probablement dans ce contexte que le synopsis de « L’attrape-nigauds » vit le jour. Un film censé mettre en scène la décadence d’un jeune obsédé par « l’idéologie de l’élite », faisant du « monde des grandes écoles le seul qu’il admette comme référence ».
Lui-même étudiant en philosophie à Paris dans la prestigieuse École normale supérieure (ENS), Blondin Diop avait passé le printemps entre les amphithéâtres bondés de l’université Paris-Nanterre et les manifestations étudiantes du Quartier latin. À son retour de la capitale britannique, il mit une croix sur l’ENS. Pourquoi quitter le navire avant même de passer l’agrégation, lui dont la carrière semblait toute tracée, lui l’ancien du lycée Louis-le-Grand, à l’image d’un certain compatriote poète-président, lui le premier Sénégalais à intégrer Normale Sup’ ? Précisément pour toutes ces raisons. Car, écrit-il, « après deux années ou plus de ce régime, l’élève s’il n’est pas devenu un malade mental, constitue un petit monstre de connaissances livresques et de prétention grotesque ».
La remise en question du système des « grandes écoles » à la française reste d’actualité. La disparition volontaire au mois de janvier de Diary Sow, étudiante en deuxième année de classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand, double lauréate du Concours général national du Sénégal, a en effet soulevé de nombreuses interrogations. « Au moment où l’affaire est apparue, on a entendu beaucoup de choses, affirme Cheikh Hamallah Diop, mais aucune critique du système qui, à mon avis, est une aberration : l’histoire des écoles d’excellence ». Raison pour laquelle la famille d’Omar Blondin Diop décide aujourd’hui de rendre public « L’Attrape-nigauds », sorte de lettre d’adieu aux « grandes écoles », qui, malgré ses cinquante ans passés, n’a pas pris une ride.
« L’Attrape-nigauds », d’Omar Blondin Diop
LLG – ULM – CVB / Le langage
Les petites
Un étudiant qui fut en son temps et au lycée un élève sérieux et précocement doué avance non sans heurts vers la maladie mentale.
Son cas n’a aucun intérêt, si ce n’est celui de lire à travers l’histoire personnelle du sujet celle d’une minorité de jeunes dupés par l’idéologie de l’élite puis brisés par la destruction de ce mirage.
L’École Normale Supérieure est un attrape-nigauds (1). Cela, tout le monde le sait. Comment peut-on amener des jeunes gens sains à s’engager dans une telle impasse ?
Cela, il faut avoir vu le lycée LLG pour le comprendre (2). LLG est une personne physique et une personne morale qui se soutiennent mutuellement.
Un aumônier – De très vieux profs – De très vieux pions – De très vieux surveillants généraux – Un censeur – Un proviseur – Des bâtiments gris – Des salles sombres – Un aquarium avec un sioux dedans – Une entrée monumentale.
Au LLG tout est mis en œuvre pour vous faire comprendre que vous êtes dans un grand lycée. C’est une faveur d’assister au cours d’un professeur de LLG puisque lui-même vous explique qu’en face (cela peut vouloir dire à la Sorbonne ou dans les bars qui l’entourent) tout va mal – (Entendez : l’Université française toute entière est dans le chaos tandis que LLG est un havre de paix, de dignité où l’enseignement atteint par conséquent des niveaux vertigineux).
Lorsqu’un cerveau adolescent est plongé dans ce bocal pendant un certain temps, il ne se pose plus de questions sur son avenir. Le lycée, s’il se tient tranquille, le guidera dans la sérénité hors des années difficiles.
Une fois qu’on a assimilé et accepté l’idéologie aristocratique de la boîte, il faut en tirer toutes les conséquences si l’on veut réussir : la conséquence extrême, c’est la servilité intellectuelle totale qui se manifeste notamment dans des exercices artificiels, stupides ou même aberrants.
Exemple : L’explication de textes Lagarde et Michard en mains (3).
Les dissertations sur le grand siècle dans lesquelles les élèves doivent rivaliser d’érudition.
La compilation de manuels.
L’art de jouer sur les mots.
L’art de prendre des notes sans rien comprendre.
L’art de parler des auteurs avec des petits bouts d’idées.
Après deux années ou plus de ce régime, l’élève s’il n’est pas devenu un malade mental, constitue un petit monstre de connaissances livresques et de prétention grotesque.
Il est mûr pour passer le concours d’entrée à Ulm. En général, il le rate la première fois. C’est une bonne chose car si le concours se réussissait du premier coup comme le bac, ce serait un droit et non une faveur. Or précisons-le il ne s’agit pas de former des hommes solides et bien armés sur le plan intellectuel ; il s’agit de former des hommes supérieurs, des élus.
L’Elite ce n’est pas un Avoir, c’est un Être. La seconde fois, le candidat sort en général du chenil. LLG a fait son devoir – La vie de l’adolescent est toute tracée. A Ulm, il n’y aura même plus besoin de contrainte. C’est alors que se produit l’éclatement pour ceux dont la vision de la réalité n’a pas été complètement obturée.
Ulm est un monde du délire qui hésite entre l’École de cadres et la clinique pour adolescents difficiles.
Il y a le délire esthétique.
Il y a le délire épistémologique.
Il y a le délire arriviste.
Il y a le délire érotique.
Il y a le délire politique.
Le cas que nous essayons de saisir est celui d’un garçon qui vit en marge de ce monde marginal.
Premier symptôme : le monde des grandes écoles est le seul qu’il admette comme référence. C’est un fantôme qui le hante pour la simple raison qu’il n’a pas pu suivre la filière LLG-Ulm jusqu’au bout. (Il a eu sa première crise aigüe au lycée Louis Le Grand : après s’être attaqué au proviseur du lycée qu’il a injurié et battu, il est expulsé et passe un moment en clinique) – Déjà il lui était devenu impossible de faire une dissert.
L’année suivante, il se réinscrit en classe prépa au lycée Henri IV.
Après une tentative avortée de se remettre au travail, il semble qu’un élément nouveau apparaisse dans son existence. Il se lie à une jeune fille qui est en classe préparatoire elle-même. Elle a l’air d’avoir été fascinée par sa maîtrise du verbe (on sait qu’en France le savoir-dire est une des armes essentielles du succès universitaire).
Le sujet a probablement trouvé là un substitut qui lui permettait de sortir des conflits qui le secouaient.
Deuxième symptôme : Etablissement de rapports très complexes entre le sujet et la jeune préparationnaire.
– Rapport enseignants-enseignés.
– Rapports entre lui comme génie potentiel et elle comme égérie ou mieux accoucheuse de ce génie.
– Rapports platoniques entre lui intellectuel dont la beauté ne peut être saisie que de façon socratique et elle la beauté de type social des sociétés de consommation. (Il y aura donc désir inavoué du côté du sujet et du côté de la jeune fille fascination avec refus de l’engagement physique.)
De ces rapports résulte finalement une tension perpétuelle qui débouche chez le sujet sur la tentative de détruire la jeune fille qui refuse de coïncider exactement avec la représentation qu’il se fait d’elle. La rupture avec la jeune fille se fait au profit de l’engagement politique dans les CVB.
Les CVB c’est pour le sujet le moyen de revenir du côté de la rue d’Ulm tout en échappant à lui-même.
Les Comités Vietnam de Base sont une organisation de masse anti-impérialiste que dirige l’UJCML, organisation maoïste constituée à partir du cercle UEC de la rue d’Ulm (4).
Il y a donc d’une part l’aspect intellectuel de la chose : la littérature des CVB est une certaine manière d’interpréter l’enseignement de Louis Althusser (5) et celui des Cahiers d’Epistémologie (6).
Il y a d’autre part l’aspect organisationnel : des jeunes gens décident eux-mêmes de l’orientation qu’ils veulent donner à leur existence et se donnent les structures qui leur permettront d’y parvenir.
Il y a enfin le fait politique qui est le seul fait réel dans le film : on le montrera dans cette sorte d’évidence qui entoure l’exercice de la violence.
La violence est proprement la seule sphère qui permette à un débris de l’enseignement aristocratique de manifester son existence.
Notes
(1) L’Ecole normale supérieure (ENS), fondée à la fin du 18e siècle au sortir de la Révolution française, est un des établissements supérieurs les plus sélectifs de France, dont la branche principale se situe rue d’Ulm dans le Quartier latin de Paris. Spécialisée en lettres et en science, son cursus prédestine notamment à l’enseignement, la recherche appliquée et la fonction publique.
(2) Le lycée Louis-le-Grand (LLG), fondé comme collège de jésuites au milieu du 17e siècle, renommé un siècle plus tard en l’honneur du roi Louis XIV (sous le règne duquel fut notamment installé le premier comptoir français en Afrique sur l’île de Ndar au Sénégal), figure également parmi les établissements publics les plus élitistes du pays. Situé non loin de l’ENS et du lycée Henri-IV dans le Quartier latin, LLG est connu pour l’exigence de ses classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ; la fameuse « filière LLG-Ulm » que décrit Blondin Diop.
(3) Le Lagarde et Michard est un manuel scolaire de littérature française édité aux éditions Bordas de 1948 à 1962 par les professeurs de lettres André Lagarde (du lycée Louis-le-Grand) et Laurent Michard (du lycée Henri-IV). Composé de notices biographiques d’auteurs, commentaires de textes sélectionnés et questions adressées aux élèves, le Lagarde et Michard fut, jusqu’au début des années 1990 en France, le manuel de référence pour l’enseignement du français dans le secondaire.
(4) L’Union des étudiants communistes (UEC) est une organisation politique étudiante française fondée en 1939, proche du Parti communiste français (PCF). Les divergences idéologiques en son sein au cours des années 1960 donnèrent naissance, en 1966, aux organisations de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), d’inspiration trotskyste, et l’Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes (UJCML), d’inspiration maoïste et largement composée d’« Ulmards » (étudiants de l’ENS de la rue d’Ulm). En opposition à la guerre américaine au Vietnam, la JCR et l’UJCML fondèrent respectivement les Comités Vietnam national (CVN) et les Comités Vietnam de base (CVB). Les sympathisants de ces deux mouvements jouèrent un rôle important dans la mobilisation de « Mai 68 ».
(5) Louis Althusser (1918-1990) est un philosophe marxiste français, professeur à l’ENS de 1948 à 1980, dont les enseignements influencèrent nombre d’étudiants qui prirent part et animèrent les manifestations de « Mai 68 », en particulier le « cercle d’Ulm » de l’UEC, embryon de l’UJCML. Pour autant, le philosophe ne leur afficha pas ouvertement son soutien.
(6) Les Cahiers pour l’Analyse, et non les Cahiers d’Épistémologie, est une revue philosophique éditée de 1966 à 1969 par le Cercle d’Épistémologie de l’ENS, un groupe d’étudiants de Louis Althusser.
par Ibrahima Thioye
LES COUPLES DE CONTRAIRES COMPLÉMENTAIRES
Sont décrits ci-après quelques couples de contraires : vie vs mort ; sagesse vs folie ; raison vs passion ; vertu vs vice ; altruisme vs égoïsme ; joie vs tristesse ; amour vs haine ; espoir vs crainte, connaissance vs ignorance ; orgueil vs humilité
Cet article est une compilation de notes de lectures commentées, issues de divers théoriciens du changement. Après un rappel historique, sont décrits quelques couples de contraires en nous inspirant de ces grands penseurs qui ont pour noms : Héraclite, Erasme, Vladimir Jankélévitch, Paul Watzlawick, Edgar Morin, Hampaté Ba.
Rappel historique
Ce principe des couples de contraires complémentaires, présent dans le taoïsme, s’appelle « Yin-Yang ». Il montre que les composantes d’une dualité s’opposent et se complètent. Il annonce les limites du principe du tiers exclu dans certains contextes. Considéré comme le cœur du changement, il a reçu plusieurs noms avec bien sûr toutes les nuances liées aux définitions : yin-yang, énantiodromie, dialectique, dialogique. On le retrouve dans l’approche systémique.
Le philosophe du changement, Héraclite, mettait le conflit et la discorde au cœur de toute création ou évolution. Il percevait parfaitement l’interdépendance des contraires : « Le conflit est de tous les êtres le père ; tout devient dans la lutte et la nécessité ». « Ce qui est taillé en sens contraire s’assemble » ; « de ce qui diffère naît la plus belle harmonie » ; « tout devient par la discorde » (1).
Érasme ajoute :
« Il est constant tout d’abord que toutes choses humaines ont, comme les Silènes d’Alcibiade, deux faces fort dissemblables. La face extérieure marque la mort ; regardez à l’intérieur, il y a la vie, ou inversement. La beauté recouvre la laideur ; la richesse, l’indigence ; l’infamie, la gloire ; le savoir, l’ignorance. Ce qui semble robustesse est débilité ; ce qui semble de bonne race est vil. La joie dissimule le chagrin ; la prospérité, le malheur ; l’amitié, la haine ; le remède, le poison. En somme, ouvrez le Silène, vous rencontrerez le contraire de ce qu’il montre. » (2)
Paul Watzlawick renchérit : « Le monde de notre expérience est constitué de couples de contraires, et que, à strictement parler, chaque aspect de la réalité tire sa substance et son caractère concret de l’existence de son opposé. Les exemples en sont nombreux : le clair et l’obscur, la figure et le fond, le bien et le mal, le passé et l’avenir, ainsi qu’une multitude d’autres polarités constituant simplement les deux aspects complémentaires d’une seule réalité ou d’un seul cadre de référence, quoi qu’on dise sur leurs natures apparemment incompatibles » (3).
Et on termine avec Hampaté Ba, qui nous rappelle les mêmes propos dans le conte peul « Kaïdara » : « Toute chose existante comporte deux faces : une face nocturne, néfaste, et une face diurne, favorable ; la tradition enseigne en effet qu’il y a toujours un grain de mal dans le bien et un grain de bien dans le mal, une partie de nuit dans le jour et une partie de jour dans la nuit » (4).
Sont décrits ci-après quelques couples de contraires : vie vs mort ; sagesse vs folie ; raison vs passion ; vertu vs vice ; altruisme vs égoïsme ; joie vs tristesse ; amour vs haine ; espoir vs crainte ; passion sensuelle vs passion factice ; connaissance vs ignorance ; orgueil vs humilité.
Vie et mort
« Vivre de mort et mourir de vie », avait énoncé Héraclite. La vie paie un tribut à la mort pour pouvoir subsister. La vie résiste à la mort en utilisant la mort.
« Cette mort alimente la chaîne trophique qui nourrit les écosystèmes », comme le dit bien Edgar Morin. « Ainsi les animaux végétariens mangent plantes et fruits, les petits carnassiers mangent les végétariens, les gros carnassiers mangent les petits carnassiers et les végétariens. La décomposition issue de la mort des carnassiers nourrit insectes nécrophages, vers, unicellulaires, et les sels minéraux résiduels sont pompés par la racine des végétaux. Le cycle de mort est en même temps cycle de vie. » (5)
À une échelle plutôt réduite, « les étoiles vivent d’un feu qui les fait vivre et à la fois les dévore. Ainsi en est-il de nous autres animaux, mammifères qui vivons de la régénération permanente de nos cellules et molécules à partir de leur mort et de leur destruction ».
Antonio Damasio dit à ce propos avec plus de précision : « La plupart des parties qui nous concernent périssent toute notre vie durant, pour être remplacées par d’autres parties périssables. Les cycles de vie et de mort se répètent bien des fois au cours d’une vie. Mis à part les neurones, les cellules musculaires du cœur et celles du cristallin, toutes les autres meurent et sont remplacées » (6).
À l’échelle de la société, cette régénération (ou création destructrice) est aussi visible. Chaque génération nouvelle reçoit l’éducation de la précédente qui en même temps disparaît.
Selon un autre angle de vue, on peut voir l’imbrication entre la vie et la mort, comme l’expose Hampaté Ba dans Vie et enseignementde Tierno Bokar : « Qu’est-ce que naître ? C’est entrer dans un champ d’où l’on ne peut sortir que par le chemin de la mort, unique issue, commune aux justes et aux injustes, aux croyants et aux incrédules. Qu’est-ce que mourir ? C’est renaître à la vie éternelle » (7).
Sagesse vs folie
D’après Edgar Morin, « l’homme est un sapiens demens ; il n’est pas seulement raisonnable, calculateur, il est aussi porté au délire et à la démesure. L’énorme quantité d’affection et de tendresse qui l’habite depuis son enfance se mélange inexorablement avec des manifestations de violences, de cruauté et de sauvagerie » (8). Il abrite toutes les potentialités de sagesse et de folie. Celles-ci s’actualisent selon les événements ou le contexte.
Sagesse sans folie devient glaciale et dépourvue de vie ou de poésie. Folie sans sagesse pose un problème d’harmonie au sein de la société et devient dangereuse. Au nom de la sagesse, on ne devrait pas inhiber l’amour, la compassion, le pardon, etc. Folie sans sagesse nous mène dans les travers de l’erreur, de l’illusion, et entraîne soit un égocentrisme, soit l’asservissement de l’humanité.
Sagesse et folie sont à la fois antinomiques et complémentaires. La phrase de Santayana le résume bien : « Ce n’est pas sage que d’être seulement sage » (9).
Raison vs passion, ou intelligence et aveuglement
La raison est au service de la passion ; elle joue le rôle de veilleuse et aide à détecter erreurs et illusions. La passion constitue un levier puissant pour développer la raison, car elle refuse l’inertie et le statu quo.
Hegel déclare que « rien de grand ne peut se faire sans passion » (10). Oui, certes, la raison éclaire nos pensées et nos actions. Mais que seraient celles-ci sans nos tendances, nos volitions, nos passions ? Le lien est très étroit entre raison et passion.
Intelligence et aveuglement sont analysés comme suit par Morin : « Chaque être dispose cérébralement de toutes les potentialités intelligentes, mais des prédispositions héréditaires, des déterminations familiales, culturelles, historiques, des événements ou accidents personnels en limitent, inhibent l’exercice, ou au contraire le stimulent. Pas assez de complexité, pas assez d’adversité atrophie l’intelligence, mais trop de complexité et trop d’adversité l’écrase. Les carences d’intelligence (incapacité de tirer les leçons de l’expérience, incapacité de modifier des schèmes mentaux, sélection de faux problèmes et de faux critères au détriment des vrais, perte de vue des fins dans l’usage des moyens ou incapacité de concevoir des moyens adaptés aux fins) suscitent des formes multiples et variées d’aveuglement et de bêtises… » (11).
Vertu vs vice
On a vu que les vertus pouvaient être de fines pointes. Tout excès ou déficit nous entraîne dans le vice. Vice et vertu peuvent même être une seule réalité décryptée différemment. Telle personne est considérée comme un être de bonne foi, de conviction. D’autres la trouvent simplement rustique. Le même acte peut s’interpréter différemment en vice et vertu selon la diversité des grilles de lecture.
Mis à part les sages et les saints, tous les êtres humains font preuve de vertus et de vices. L’âge et l’expérience nous rapprochent de plus en plus de Dieu et nous aident à mieux pratiquer les vertus. Mieux vaut être simplement vicieux qu’affecter une apparence de vertu ! Cela est dit autrement par Jankélévitch : « L’homme ne touche l’extrémité de rien, ni la cime du bien, ni le fond du mal, ni la suprême pointe de la pureté, ni l’infinie bassesse de la méchanceté » (12).
Altruisme vs égoïsme
« L’homme, dit Jankélévitch, n’est jamais égoïste à fond, comme croit le démontrer La Rochefoucauld. Pourtant, il n’est pas non plus capable de s’attacher extatiquement à lui-même ni de devenir lui-même tout entier l’autre tout entier, comme le prescrit Fénelon. Il reste en somme à mi-chemin, tantôt sur le point de s’enfoncer dans son être propre sans amour, tantôt sur le point de s’évaporer en amour et non en être. » (13)
Morin explique que nous obéissons tous au principe d’inclusion et au principe d’exclusion. Le premier nous rapproche de la communauté et développe l’altruisme, et le second, assurant notre identité, nous pousse plutôt vers l’égocentrisme. Nous sommes tous à la fois égoïstes et altruistes. Dépendamment des contextes (éducation, expériences individuelles), nous développons beaucoup plus l’un, l’autre restant en friche (ou se potentialisant). Nous sommes nombreux à utiliser le logiciel égoïste, par réflexe de conservation. Mais chez certains, l’altruisme devient une seconde nature, comme une habitude. Pour ces personnes, le comportement égoïste relève de l’absurdité.
Joie vs tristesse
Ces deux sentiments de base sont présents chez tout être humain. Chacun présente une typologie qui va du minimum jusqu’au paroxysme. On ne peut les éprouver simultanément. Lorsque la joie atteint un niveau très élevé (cas de l’amour avec présence de l’être aimé), rien que l’imagination, par ses tours et ses détours, peut engendrer la tristesse. Joie et tristesse s’alternent dans la vie. « Sans le froid de l’hiver, qui verrait le printemps dans sa douce splendeur ? » (14), dit Oncle Ho sous forme de métaphore.
Socrate dit la même chose : « Quelle chose étrange, mes amis, paraît être ce qu’on appelle le plaisir ! Et quel singulier rapport il a naturellement avec ce qui passe pour être son contraire, la douleur ! Ils refusent de se rencontrer ensemble chez l’homme ; mais qu’on poursuive l’un et qu’on l’attrape, on est presque contraint d’attraper l’autre aussi ; comme si, en dépit de leur dualité, ils étaient attachés à une seule tête » (15).
Espoir vs crainte
Indissociablement liés sont la crainte et l’espoir. Ce sont des produits de l’imagination, mais leur amplitude augmente ou diminue en fonction de la réalité. L’espoir nous fait vivre. Il est toujours couplé à la crainte. D’aucuns estiment que le vrai bonheur se trouve dans cette capacité de neutraliser cet espoir ou de le contenir dans les limites des capacités de chacun. Mais comment procéder à une telle évaluation en détachant toute sa subjectivité ?
Amour vs haine
L’amour est indissociable de la haine. Ils vont en général de pair. L’objet (ou l’être) de notre amour peut avec le temps devenir celui de notre haine. Notre imagination renforce cet amour, mais elle peut aussi être source de haine. La haine peut aussi être gratuite, parce que l’individu est formaté de façon à adopter une telle attitude. Ce n’est pas en haïssant qu’on cesse d’aimer, mais c’est surtout en étant complètement indifférent.
Passion sensuelle vs passion factice/Désir de conservation vs désir de reconnaissance
Elles s’autorenforcent. La passion factice utilise la passion sensuelle pour se mettre en évidence. La passion factice peut aussi être au service de la passion sensuelle. Dès lors, on peut dire que ces deux passions peuvent s’enchevêtrer au point de rendre la cause première non explicite. Ce qui permet de bien comprendre le lien entre les deux, c’est cette unité que représente la préoccupation centrale des hommes : exister.
Exister à un niveau purement individuel suppose qu’on se conserve, qu’on assure sa survie. Chez la plupart des gens, cette conservation et les passions qui tournent autour l’emportent de loin. À un autre niveau, exister, c’est s’affirmer socialement et détenir un rang ou un statut. Rares sont les êtres qui contribuent de façon significative à la marche de l’histoire (quel que soit le domaine) sans passions ou désir de reconnaissance.
Connaissance vs ignorance
Ces deux éléments sont parfaitement liés. La grande connaissance s’acquiert lorsqu’on mesure à sa juste valeur l’étendue de son ignorance. Une tendance à tout connaître peut aussi conduire à de l’éclectisme ou à une certaine ignorance, car on court toujours le risque de demeurer superficiel dans divers domaines lorsqu’on tente de tout maîtriser. Rares sont ceux qui, essayant de relier divers types de connaissances, parviennent à éviter ce risque.
Socrate utilisait la feinte de l’ignorance pour mieux confondre ses interlocuteurs. Sur des sujets qu’il maîtrisait parfaitement, il avait tendance à jouer au parfait ignorant qui ne demande autre chose qu’à être éclairé. Lorsque son interlocuteur, sûr de lui, se lançait dans la description d’un concept (généralement une vertu), il en profitait toujours pour le mettre en contradiction avec lui-même, en utilisant une démarche de réfutation classique consistant à le pousser à déclarer deux propositions ambivalentes ou incompatibles (d’après leur logique de référence). Ses interlocuteurs en sortaient confus et cela entraînait de leur part soit de l’admiration, soit du ressentiment à son égard. Cette ironie, qui en a blessé plus d’un, lui a valu bien des inimitiés. Mais Socrate utilisait également la maïeutique, qui consistait plutôt à montrer à l’interlocuteur qu’il n’est pas aussi ignorant qu’il le pense et qu’en réalité, les conclusions auxquelles l’échange a abouti étaient virtuellement présentes dans son esprit.
Socrate, le spécialiste de la réfutation (élenchos), était en même temps l’accoucheur des idées (maïeutique). Il y a certainement une grande différence entre les deux démarches. Est-ce que Socrate n’adaptait pas sa démarche en fonction de la cible, réfutant l’interlocuteur prétentieux, et utilisant la maïeutique pour celui qui n’est pas sûr de lui-même ? Ou est-ce simplement une évolution dans la vie, en supposant qu’il s’est départi de l’élenchos au fur et à mesure qu’il gagnait en maturité ?
Humilité vs orgueil
L’on peut se demander si la véritable source de l’orgueil ne se trouve pas dans l’humilité (au sens de sentiment d’infériorité). Au début, l’enfant considère toute son impuissance et développe des stratégies pour mieux s’affirmer. Généralement, l’orgueil (joie) et les désirs qui les propulsent (vanité, audace, ambition) servent d’abord au dépassement de soi, à l’automotivation. Par le jeu d’actions/réactions et par les résultats probants obtenus, le sujet devient de plus en plus sûr de lui et estime par la définition de sa personne qu’il est loin devant les autres. À chaque fois que le réel lui inflige un démenti, il est obligé d’adopter une attitude humble.
Humilité et orgueil sont très liés. C’est ce que dit Adler, qui mentionne que le sentiment d’infériorité (humilité) est le déclencheur de la réaction à se faire valoir (orgueil), voire la recherche de la supériorité.
Conclusion
Les couples de contraires s’opposent et se complètent. Ce principe, dénommé « Yin-Yang » dans le taoïsme, se retrouve dans de nombreux systèmes de pensée. Il n’est pas tout à fait en phase avec le principe du tiers exclu qu’on retrouve dans l’approche d’Aristote et de Descartes. Ils ne s’opposent pas simplement. Ils se complètent avec des domaines et contextes de validité différents. Comprendre ce principe est une chose, l’utiliser dans la vie de tous les jours en est une autre. Mon prochain article sera une illustration de ce principe en utilisant la dualité : optimisme (rafet njort), pessimisme (ñaw njort).
(1) Héraclite, Fragments
(2) Érasme, Éloge de la folie
(3) Paul Watzlawick, Changements : paradoxes et psychothérapie
(4) Hampaté Ba, Oui, mon commandant !
(5) Edgar Morin, L’Éthique
(6) Antonio Damasio, Spinoza avait raison
(7) Hampaté Ba, Vie et enseignement deTierno Bocar
(8) Edgar Morin, L’humanité de l’humanité
(9) Edgar Morin citant Santayama dans L’Éthique
(10) Hegel, La raison dans l’histoire
(11) Edgar Morin, L’humanité de l’humanité
(12) Vladimir Jankélivitch, Le sérieux de l’intention
(13) Vladimir Jankélévitch, Le sérieux de l’intention
(14) Ho Chi Minh, Carnets de prison
(15) Platon, Phédon
par Moustapha Guirassy et Cheikh Bamba Dièye
L'ASSEMBLÉE NATIONALE CONSACRE SON INFÉODATION AU POUVOIR EXÉCUTIF
La démarche unilatérale avec laquelle la commission ad hoc veut statuer n'est porteuse d’aucune garantie de respect du droit de tout citoyen. Nous présentons notre démission dU comité avec effet immédiat
Moustapha Guirassy et Cheikh Bamba Dièye |
Publication 21/02/2021
La commission ad hoc pour l’examen de la levée de l’immunité parlementaire de l’honorable député Ousmane Sonko, que vous dirigez et dont nous sommes vice-président et membre, a commencé ses travaux le 19 février 2021. Séance à laquelle nous avons participé.
Lors des travaux, nous avons remarqué, M. le Président, des options qui, à coup sûr, vont remettre en cause un des piliers fondamentaux de l’Etat de droit : la séparation de pouvoirs et l’indépendance de l’Assemblée nationale.
En effet, le fonctionnement de la commission montre à suffisance que l’Assemblée nationale est en train de renforcer et de consacrer son inféodation au pouvoir Exécutif, par le biais du parquet qui lui dicte la conduite à tenir.
Ainsi, vous avez refusé à la commission de jouer son rôle de «juge d’instruction du Parlement pour mieux l’éclairer dans la grave décision qu’elle est amenée à prendre.
Monsieur le Président, la décision de levée de l’immunité parlementaire n’est pas banale et c’est pour cette raison que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale a donné des pouvoirs importants à la commission ad hoc pour mettre à sa disposition toutes les informations nécessaires pour lui permettre de prendre sa décision avec sérénité et en toute connaissance de cause. Vous avez décidé de ne pas mettre en œuvre les pouvoirs dont dispose la commission, remettant ainsi en cause fondamentalement sa souveraineté.
Monsieur le Président, l’immunité parlementaire est le verrou ultime dont dispose le député pour se protéger contre les complots, les procès d’intention et la calomnie.
Il est devenu évident que la démarche unilatérale et la précipitation avec laquelle la commission ad hoc veut statuer ne sont porteuses d’aucune garantie de respect de la présomption d’innocence et du droit de tout citoyen (serait-il député, surtout s’il est député) à être jugé dans le respect des droits de la défense. L’instruction doit se faire à charge et à décharge, et l’Assemblée nationale doit être informée de la réalité des faits. L’immunité parlementaire est la garantie essentielle de la liberté d’expression et des responsabilités du parlementaire en tant qu’élu du peuple et représentant de la nation.
Ousmane Sonko est un élu du peuple et un représentant de la nation ; et nous ne pouvons accepter d’être complices d’une mise à mort d’un député légalement et légitimement élu ; laquelle mise à mort ne reposant sur aucun élément probant.
Monsieur le Président, pour toutes ces raisons, nous avons décidé, nous députés soussignés membres de comité ad hoc, de présenter notre démission de ce dit comité avec effet immédiat.
Nous vous permettons ainsi d’être seul à prendre l’entière responsabilité de la forfaiture que vous vous préparez à perpétrer. Au nom de l’Etat de droit et de l’éthique, nous ne pouvons y participer.
TRACASSERIES DOUANIÈRES À LA FRONTIÈRE AVEC LA GAMBIE
Un pont qui relie le nord et le sud du Sénégal en traversant la Gambie a été inauguré début 2019? mais les transporteurs et passagers sénégalais déplorent toujours des tracasseries à la frontière
Les relations entre la Gambie et le Sénégal sont très étroites depuis l’arrivée au pouvoir du président gambien Adama Barrow. Un pont qui relie le nord et le sud du Sénégal en traversant la Gambie a été inauguré début 2019. Il a permis de faciliter les échanges, et la traversée de l’enclave gambienne mais les transporteurs et passagers sénégalais déplorent toujours des tracasseries à la frontière.
C’est l’heure de la pause pour Abdoulaye Guèye, devant la télévision à la gare routière de Keur Ayib, au nord de la frontière avec la Gambie. Ce chauffeur de véhicule « 7 places » fait régulièrement la route entre Kolda en Casamance au sud du Sénégal, et Kaolack, de l’autre côté de la Gambie, près de 300 kilomètres. Le pont sénégambien lui a changé la vie mais le voyage lui revient trop cher.
« Le pont est une bonne chose, ça nous facilite vraiment le transport. Avant, il fallait prendre le bac, et attendre des heures mais le problème, c’est le coût : 2 500 francs au péage (Ndlr : un peu moins de 4 euros), pour rouler 5 minutes sur le pont, sans compter les taxes "non officielles", sur la route transgambienne. A chaque fois on te demande 300, 500, c’est trop cher. »
LA POLICE RÉAGIT AUX ACCUSATIONS DE TORTURES DE MANIFESTANTS ARRÊTÉS
Le Sénégal, signataire de la convention des Nations-Unies contre la torture, sa police ne peut nullement exercer des violences corporelles sur des personnes arrêtées. C’est en substance, le résumé du communiqué de la police.
Le Sénégal, signataire de la convention des Nations-Unies contre la torture, sa police ne peut nullement exercer des violences corporelles sur des personnes arrêtées. C’est en substance, le résumé du communiqué de la police reçu à emedia. Lequel récuse les récentes sorties médiatiques de certains membres de la société civile dénonçant des cas de tortures parmi les manifestants, du 8 février dernier, arrêtés.
« La police nationale tient à préciser que, toutes les actions menées lors de ces dites manifestations sont en parfaites conformité avec les lois et règlements en vigueur. Ainsi, à la suite des interpellations consécutives à ces attroupements, les services de Police en charge de l’enquête ont, conformément aux dispositions du Code de procédure pénale, notifié aux personnes sur qui pesaient des indices de commissions d’infraction à la loi pénale, leur droit de se faire assister par un avocat de leur choix tel que consacré par l’article 5 du règlement n°5 de l’UEMOA », renseigne la note de la Police.
Selon la source, les personnes arrêtées étaient régulièrement en contact avec leur avocat. « Il s’y ajoute que, durant toute la période de garde à vue, aucune volonté de se faire examiner par un médecin n’a été exprimée par les personnes gardées à vue, ce qui est un droit consacré par le code de procédure pénal sénégalais », indique la note policière.
COVID-19 : 13 DÉCÈS SUPPLEMENTAIRES ET PRÈS DE 300 NOUVEAUX CAS RECENSÉS
A ce jour, 32 mille 927 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 27 mille 131 guéris, 808 décédés et donc 4 mille 984 patients sous traitement.
Le Sénégal a enregistré 13 décès supplémentaires hier, contre huit avant-hier, d’après le bulletin épidémiologique de ce dimanche, 21 février. Lequel lu par le directeur de la Prévention au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, a rapporté 297 nouvelles contaminations sur 2348 tests réalisés, soit un taux de positivité de 12,64%. Il s’agit de 146 cas contacts, zéro cas importé et 151 issus de la transmission communautaire.
Dakar et Thiès toujours en tête dans la répartition des cas communautaires
Dans la répartition des cas communautaires, 97 ont été recensés à Dakar. Dont 9 à Diamniadio et aux Maristes. 8 aux Parcelles Assainies. 7 à Dakar-Plateau. 5 à Liberté 6, à Keur Massar et à Pikine. 3 à la Médina, aux HLM et à Grand-Yoff. 2 à Fass Delorme, à Sicap Baobab, à Ouakam, aux Almadies, à Yoff, à Ouest-Foire, à Mbao, et à Rufisque. 1 à Fann Résidence, à la Gueule Tapée, à Rebeuss, à Yarakh, à Dieuppeul, à Grand-Dakar, à Hann Bel Air, à Biscuiterie, à Point E, à la Zone, aux HLM, à Liberté 5, à Sicap Foire, à la Cité Keur Gorgui, à la Cité Djily Mbaye, à la Cité Biaguy, à Cambérène, à HLM Patte d’Oie, à Guédiawaye, à la Cité Gadaye, à Malika, à Zack Mbao, à Thiaroye Azur, à Bambilor, et à Tivaouane Peulh.
54 cas sont répertoriés dans les régions. Dont 12 à Thiès, 3 à Dahra, à Mbour et à Touba, 2 à Dioffior, à Foundiougne, à Kébémer, à Khombole, à Matam, à Poponguine, à Richard-Toll, à Saint-Louis, à Sokhone, et à Ziguinchor.
1 à Darou Mousty, à Fatick, à Joal, à Koalack, à Pout, à Kédougou, à Kolda, à Linguère, à Maka Coulibantang, à Péthé, à Salémata, à Sédhiou, à Tamba et à Thiadiaye.
Par contre, 227 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Mais, 54 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
A ce jour, 32 mille 927 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 27 mille 131 guéris, 808 décédés et donc 4 mille 984 patients sous traitement.
Pour finir, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, en plus du respect des gestes barrières, rappelle que la campagne de vaccination va enfin commencer mardi prochain, après la réception des premières doses, un lot de 200 mille commandé au producteur chinois, Sinopharm.
"Les personnes ciblées sont invitées à se présenter au niveau des structures de santé et à respecter les rendez-vous qui leur seront proposés", a-t-il indiqué.
VACCIN SINOPHARM : THIÈS REÇOIT 12 579 DOSES
Le dispatching des doses de vaccin contre la Covid-19 a commencé dans à l’intérieur du pays. Ce samedi 20 février, 2021, la région de Thiès a reçu sa part du lot.
Le dispatching des doses de vaccin contre la Covid-19 a commencé dans à l’intérieur du pays. Ce samedi 20 février, 2021, la région de Thiès a reçu sa part du lot. Le gouverneur, Mamadou Moustapha Ndao, qui l’a réceptionnée, parle de 12 579, au total. Mais, a-t-il précisé, ce quota sera suivi par d’autres.
À l’image de ce qui est prévu à l’échelle nationale pour ce premier jet de doses reçus, « ces vaccins seront destinées d’abord au personnel médical, aux personnes âgées ou ayant des comorbidités », renseigne M. Ndao qui a aussi déclaré que : « rien n’empêche que mardi, puisse démarrer les vaccinations.