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14 mai 2025
PAR Cheikh Guèye
LE GRAND SAUT
Le pays entre dans une ère nouvelle où la jeunesse devra incarner le changement par son travail et son éthique. Les trois années à venir, libérées du cycle électoral, s'annoncent comme une période cruciale
Le silence du peuple qui choisit, les premiers résultats, les tendances lourdes, les félicitations et les célébrations marquées par l'humilité et la gravité devant le défi qui se présente devant le régime de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Ils ne suffiront pas pour engager et réussir tous les changements attendus par le pays et sa jeunesse. Celle-ci doit constituer le moteur par sa mobilisation, sa détermination, son éducation, sa formation, son culte du travail, son sens de l'éthique.
On ne sera pas un pays développé du jour au lendemain. Cela prendra des dizaines d'années, mais des grands progrès peuvent être réalisés à moyen terme. Des conditions sine qua non : une cohésion sociale retrouvée, une pacification de l'espace politique, des réformes hardies dans le domaine de la gouvernance politique, un combat sans répit contre la gangrène de la corruption.
Trois ans de repos électoral ! Quel pied ! Tous, fermons là et travaillons nak !
Jub, Jubbal, Jubbanti, Juboo.
par Charles Faye
LA BELLE VICTOIRE EN POCHE, CAP SUR L’AVENIR
Selon les informations que nous détenons, Sonko ne restera pas longtemps à la primature. Il « attache une grande importance » à l’examen des projets de loi, l’évaluation des actions gouvernementales et le contrôle des politiques et finances publiques
Une longue époque a vécu, avec des contraintes des goulots d’étranglement imposés par l’impérialisme colonial, et la vaste corruption de ses élites. Et bien, elle n’est plus !
Occise qu’elle a été par une véritable bête politique, un homme d’une rare résilience, avec un mental d’acier, un militantisme sans borne, un ancrage dans ses certitudes, sacralisant l’ère nouvelle d’un Sénégal nouveau dans une Afrique consciente de ses richesses, de ses forces, de son envie enfin assumée de briller et d’en imposer, après avoir été la vache laitière des anciennes colonies.
Il faut voir les redressements fiscaux pleuvoir sur les opérateurs miniers au Mali pour s’en convaincre. Les Industries chimiques du Sénégal dont il se dit qu’elles ont payé la bagatelle de 181 milliards FCFA à titre de redevance à l’Etat du Sénégal en témoigne.
Ousmane Sonko, faiseur de président, de maires, de députés, enfin couronné par le peuple roi de l’Assemblée nationale s’il veut du perchoir, est celui par qui arrive la bérézina pour les « systémiques », enterrés du reste dans les basfonds de l’oubli populaire, ainsi que le changement tant attendu par les Sénégalais.
Arrivera-t-il à aller jusqu’au bout de son projet, celui d’un changement radical pour un Sénégal nouveau, on ne sait pas ! On le lui souhaite, pour nous tous mais aussi parce que rarement un leader politique aura autant fait chavirer raison et cœur, cristallisant autour de sa personne un élan populaire sans précédent.
Les Sénégalais qui se sont sentis d’ailleurs redevables vis-à-vis de celui qui a tout donné aux autres sans rien recevoir en retour le lui ont fait savoir dimanche. Les choses parlent d’elles-mêmes. Elles sont palpables et visibles. Faut-il en rajouter ?
Alors passons à ce qui vient et qui est capital. Le court, moyen et long terme. Car ces trois temps dans le mandat du président Diomaye est de loin ce que nous attendons le plus et notre souhait n’est rien d’autre que de voir ces trois temps bien remplis. Même si nous savons tous que l’exercice ne sera pas facile du fait d’antécédents défavorables ayant plongé le Sénégal dans une spirale de la dette et l’enfer du remboursement. Sans compter l’autre exercice coûteux consistant à aller chercher l’argent chipé aux contribuables et générations futures.
La majorité absolue des sièges de l’Assemblée nationale quasiment dans la poche, que va faire l’homme fort du pays « Borom Senegaal » ? Ira-t-il prendre la présidence de l’Assemblée nationale ou restera-t-il au building administratif ?
Selon les informations que nous détenons, Ousmane Sonko ne restera pas longtemps à la primature. il « attache une grande importance » à l’examen des projets de loi, l’évaluation des actions gouvernementales et le contrôle des politiques et finances publiques, selon un proche.
De plus, Sonko veut prendre de la distance pour ne pas déranger le Président Bassirou Dioamaye Faye, et il souhaite aussi un « renforcement du duo et la consolidation des décisions qui permettront au projet de se mettre en place et d’aller à l’horizon qu’il s’est fixé, c’est-à-dire en 2050 ».
L’exercice du pouvoir ces huit premiers mois semble avoir montré la voie à suivre, ce d’autant qu’il qui est au début d’une ère de changement qui ne saurait et ne devrait souffrir de crises au sommet de l’Etat, de dualité, de choc d’ambitions.
L’aspect politique interne réglé avec d’un autre côté une opposition qui va mettre du temps pour sortir de ce deuxième Knock out, il reste à faire face aux volets social et économique et c’est sur ces deux points que réside le gros de la difficulté.
Reuters ne s’y trompe pas en soutenant que la probable majorité absolue de Pastef à l’Assemblée nationale confronte le président Bassirou Diomaye Faye à un délicat exercice d’équilibriste entre les attentes populaires et les exigences du FMI, rapporte Reuters.
C’est vrai que la belle victoire de Pastef aux législatives offre au nouveau pouvoir des coudées franches pour mettre en œuvre son ambitieux programme sur 25 ans. Mais quand on sait que la dette du Sénégal est de 18 000 milliards FCFA, que l’Etat devra payer entre 1500 et 2000 milliards par an, soit un total de 10 000 milliards FCFA ou plus à payer de 2024 à 2029, on mesure mieux la tâche qui attend le nouveau pouvoir dont le premier défi sera d’ordre budgétaire qui plus est dans un contexte de crise fiscale.
En effet, le nombre de sociétés en difficultés ne se compte plus, en commençant par la nôtre confrontée au non-paiement de services exécutés. « Il faudra avoir le dos rond, ramer et attendre avec patience », soutient ce lundi un opérateur économique dans un échange informel.
La tâche s’annonce d’autant plus ardue pour le nouveau pouvoir que l’audit gouvernemental dont le Premier ministre a donné un avant-goût le 26 septembre 2024 révèle que la dette et le déficit budgétaire du Sénégal sont bien plus importants que ce qu’avait annoncé la précédente administration.
Les conséquences fâcheuses n’ont pas tardé d’ailleurs pour le Sénégal. Il y a eu d’abord la chute des obligations en dollars du pays annoncée le lendemain par Reuters, ensuite deux dégradations coup sur coup de la note du Sénégal et enfin la suspension du programme du FMI de 1,9 milliard de dollars convenu en juin 2023. Mais concernant cette dernière, l’institution de Breton Wodd pourrait revenir à de meilleurs sentiments.
« Nous considérons la majorité de Pastef comme un développement positif car elle ouvre la voie au président Faye et au Premier ministre Sonko pour commencer à travailler sur un budget 2025 globalement aligné sur les exigences du FMI », analyse lundi Leeuwner Esterhuysen, économiste principal chez Oxford Economics Africa.
Il reste tout de même que le nouveau pouvoir devra apporter des solutions aux demandes des ménages et entreprises quand bien même le Sénégal serait en mauvaise posture. Et c’est là que l’exercice s’annonce difficile. Certains cadres de Pastef demandent d’ailleurs au président Diomaye et à son Premier ministre de prendre le taureau par les cornes et dire à leurs compatriotes que des réformes sont inévitables et que certaines seront impopulaires.
Toutefois, les Sénégalais qui ont renouvelé leur confiance à Ousmane Sonko en lui octroyant ce qui ressemble à une majorité absolue à l’Assemblée nationale sont certainement aussi conscients des efforts et des sacrifices à faire.
C’est dans cette compréhension du peuple que le nouveau pouvoir peut puiser la légitimité pour annoncer les réformes inévitables.
En effet, la situation des finances publiques marquée par la montée du surendettement, impose des choix difficiles pour le gouvernement, en matière de financement des projets et de la gestion de la dette. Pour toutes ces raisons, le Président Diomaye Faye devrait tenir un langage de vérité au secteur privé en lui demandant de se regrouper autour d’une seule entité en vue d’améliorer l’environnement des affaires avec à la clé des réformes facilitant l’investissement et réduisant aussi les coûts opérationnels.
Cela dit, comme le fait savoir Reuters, la victoire législative de Pastef a déjà eu un impact positif sur les marchés, notamment l’augmentation ce lundi du prix de la dette souveraine du Sénégal là où la plupart des autres obligations des nations africaines perdaient du terrain. Le rendement de l’obligation en dollars 2033 sénégalaise a baissé d’environ 10 points de base à 9,28% vers 11h45 GMT.
En d’autres termes, ce sont les places d’affaires dans le monde qui se sont frottés les mains avec cette belle victoire qui replace le Sénégal dans le concert des destinations d’affaires privilégiées.
Le pays étant sortie de la zone grise du GAFI, il est à parier qu’il sera la meilleure destination d’affaires en 2025 en Afrique subsaharienne.
Le Sénégal d’Ousmane Sonko, pardon de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko, c’est désormais cela et qui plus est sans complexe vis-à-vis de qui que ce soit. Le Sénégal d’abord pour lui-même avec ses valeurs et ses convictions, rien d’importé de celles-ci, ensuite en bonne relation avec les voisins immédiats. Un discours à la Trump qui paie et qui a le mérite d’être made by Ousmane Sonko, El Phénoméno.
EXCLUSIF SENEPLUS - La Biennale transforme l'école ARUBA en un écrin où dialoguent les œuvres des maîtres disparus et contemporains. Les designers sénégalais y démontrent que l'art peut sublimer l'architecture
Ce samedi 16 novembre 2024, la Biennale de Dakar a connu un de ses plus forts moments et offert aux Dakarois et étrangers de passage, une de ses plus belles expositions dans un endroit qui a le mérite poser la problématique entre architecture, urbanisme et beaux-arts, dans toute son acuité, à savoir, l’école Supérieure d’architecture, d’urbanisme et des beaux-arts de Dakar, ARUBA.
Il s’est agi dans ce lieu d’une rare beauté d’exposer des grands maîtres de notre peinture, parfois disparus comme Félicité Kodjo, Amadou Sow, Ibrahima Kébé ou Souleymane Keïta, ou d’une grande actualité créatrice comme Abdoulaye Konaté, Soly Cissé, Serge Corréa, Moussa Traoré, Chalys Lèye, Birame Ndiaye ou d’accueillir un collectif de designers sénégalais dont les créations valorisent l’architecture, et posent avec talent l’idée d’urbanité, étincelle vivante de l’urbanisme s’il en est.
Les invités furent saisis de cette présence d’architectes et d’urbanistes de renom qui à l’instar de Sawalo Cissé, illustrent ce que fut cette célèbre école de Dakar d’architecture et des beaux-arts de l’époque Lods, symbole esthétique d’une certaine idée de Dakar, ville qui par la poétique de son nom et de son architecture inspira le titre d’un de ses plus beaux albums à John Coltrane.
L'art de l'architecte et celui de l'urbaniste sont ici étroitement liés ; aucun architecte ne peut ignorer tes contraintes urbanistiques de l'implantation du logement ; aucun urbaniste ne peut ignorer les contraintes spécifiques du logement qui permettent soit leurs groupements, soit leurs dispersions.
Cette exposition est vivante et vivace d’élégance et de poésie, et exprime par le choix même des exposants, ce que les concepteurs de ARUBA, amenés par Emile Diouf, Abib Diène, Chérif Diattara, Saabibou Diop ou Coly Faye, souhaitent inculquer à leurs étudiants : Une ville se pense. Tandis que la nôtre est à panser.
Faites un tour à ARUBA, vous en serez émerveillés par le talent de nos artistes exposés, et aussi part la collection privée des œuvres de Abib Diène et Emile Diouf entre autres, et vous serez conquis par cet environnement propice à la création et au travail d’urbanisme nécessaire au développement de nos villes, pour que la pensée qui y est diffusée nous éloigne de l’idée que nos architectes aujourd’hui soient rémunérés au kilo de béton.
ARUBA nouveau concept est le lieu où l'art et l'architecture entretiennent un lien étroit et complexe, tissant un dialogue continu au fil des époques. L'architecture, bien que souvent considérée comme une discipline scientifique pour sa part technique, est indéniablement un art dans sa dimension créative.
En visitant cette exposition, vous découvrirez que le programme d'architecture d’ARuBA-Sup est conçu pour former les futurs leaders du domaine, en leur offrant une solide base théorique et pratique, tout en mettant l’accent sur l’innovation, la durabilité, et l’expertise technique. Vous comprendrez alors qu’en mettant l'accent sur les concepts de durabilité, d'inclusion sociale et d'innovation, ARUBA offre une formation complète aux futurs urbanistes à la gestion des espaces urbains, au développement durable, et aux pratiques d’aménagement du territoire.
Parce que l'accent est mis sur la créativité, l'innovation et le façonnage des matériaux, il s‘agit de permettre aux étudiants de développer des compétences artistiques, techniques et pratiques appliquées à la conception architecturale et urbaine.
Vous qui rêvez encore de toutes les beautés de nos espaces urbains traversés par les talents de nos artistes et architectes urbanistes, faites un tour au Point E, Rue A angle Avenue Cheikh Anta Diop, vous serez réconciliés avec vos désirs d’urbanités et de civilités urbaines.
LES LIONS VEULENT TERMINER SUR UNE NOTE POSITIVE
À la veille du dernier match de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) contre le Burundi, Kalidou Koulibaly, le capitaine des Lions du Sénégal, a partagé ses impressions sur l’état d’esprit du groupe et les objectifs de l’équipe.
À la veille du dernier match de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) contre le Burundi, Kalidou Koulibaly, le capitaine des Lions du Sénégal, a partagé ses impressions sur l’état d’esprit du groupe et les objectifs de l’équipe. En conférence de presse, il a évoqué la motivation de ses coéquipiers et les défis rencontrés lors des matchs précédents.
Kalidou Koulibaly a insisté sur l’excellent état d’esprit qui règne au sein du groupe. « L’état d’esprit est vraiment impeccable. Tout le monde est motivé pour ce match », a-t-il souligné. Il a expliqué que bien que la qualification soit déjà assurée, l’équipe tient à finir l’année sur une note positive en s’imposant à domicile. « On veut finir dans les meilleures conditions possibles », a ajouté le défenseur central, mettant en avant la volonté de montrer leur potentiel pour bien terminer l’année 2024.
Concernant la victoire face au Burkina Faso, Koulibaly n’a pas manqué de saluer la performance exceptionnelle d’Edouard Mendy, auteur de plusieurs arrêts décisifs, notamment un face-à-face crucial. « Edouard Mendy a fait une grosse prestation, il nous a sorti cinq arrêts décisifs », a-t-il déclaré. Pour le capitaine des Lions, Mendy a toujours été fiable, et même s’il a traversé des périodes de moindre sollicitation, il a su briller dans des moments clés.
Cependant, il a également reconnu que la défense sénégalaise, malgré cette victoire, a encore des axes à améliorer. « Il y a des imperfections sur la ligne défensive, mais on travaille sur ça », a-t-il assuré. Le plus important, selon lui, est que l’équipe aie maintenu une feuille blanche, sans encaisser de but contre le Burkina Faso, ce qui témoigne d’une solidité retrouvée.
Une autre source de préoccupation pour Koulibaly reste l’efficacité de l’équipe sur les coups de pied arrêtés. « On obtient beaucoup de coups de pied arrêtés, mais on n’arrive pas à être assez efficace », a-t-il reconnu. Bien qu’il n’ait inscrit qu’un seul but en sélection, le défenseur promet que les Lions travaillent activement pour améliorer cette phase du jeu. « Les défenseurs en font partie aussi », a-t-il précisé, soulignant que les joueurs défensifs doivent également contribuer à la concrétisation de ces situations.
Un bilan global positif des qualifications
Évoquant les qualifications, Kalidou Koulibaly s’est montré satisfait de la campagne menée jusqu’à présent. « Ça se passe bien », a-t-il affirmé, tout en reconnaissant que le nul face au Burkina Faso a servi de leçon à l’équipe.
Le capitaine a rappelé que le Sénégal reste invaincu en éliminatoires de la CAN depuis plusieurs années, soulignant la solidité du groupe. « On arrive à se qualifier avant les deux ou trois dernières journées », a-t-il ajouté avec confiance.
Koulibaly a aussi abordé la difficulté des matchs à l’extérieur en Afrique, mais a insisté sur la fierté de l’équipe de pouvoir y réussir. Il a conclu en exprimant l’espoir que le Sénégal finira en beauté contre le Burundi, afin de continuer sur sa lancée et viser plus haut, notamment en visant une qualification pour la Coupe du Monde.
LA COMMISSION NATIONALE DE RECENSEMENT DES VOTES SE RÉUNIT À PARTIR DE MERCREDI
Les membres de la CNRV vont se réunir pour préparer la proclamation des résultats des élections législatives de dimanche, a annoncé son président, Abdoulaye Ba.
Les membres de la Commission nationale de recensement des votes vont se réunir à partir de mercredi à 10 heures, pour préparer la proclamation des résultats des élections législatives de dimanche, a annoncé son président, Abdoulaye Ba.
Ils se réuniront au palais de justice de Dakar, où se trouve le siège de ladite commission, a-t-il précisé dans une note d’information adressée aux représentants des listes de candidature, dont l’APS a obtenu une copie.
Pastef, le parti au pouvoir, que dirige le Premier ministre Ousmane Sonko, a obtenu une large majorité de sièges à l’Assemblée nationale, selon les résultats partiels et provisoires publiés par les bureaux de vote et les commissions départementales de recensement des votes.
Dans la plupart des résultats aux élections législatives anticipées, le parti du chef du gouvernement est souvent suivi des coalitions Sàmm Sa Kàddu et Takku Wallu Sénégal, respectivement dirigées par le maire de Dakar, Barthélémy Dias, et l’ex-président de la République, Macky Sall.
La liste Jàmm Ak Njariñ de l’ancien Premier ministre Amadou Ba joue aussi les seconds rôles aux côtés de celles de MM. Dias et Sall.
Des leaders de l’opposition, dont Barthélémy Dias et Macky Sall, ont reconnu la victoire de Pastef et l’ont félicité.
Quelque 7.300.000 Sénégalais étaient appelés aux urnes pour élire 165 députés, dont 15 chargés de représenter les citoyens du pays vivant à l’étranger.
Quarante et une listes de partis ou coalitions de partis ont pris part à ce scrutin législatif anticipé.
Cent douze sièges sont pourvus au scrutin de la liste majoritaire. La liste arrivée en tête dans chacun des 46 départements du pays obtient l’ensemble des sièges en jeu, soit un total de 112 sièges répartis suivant la démographie et le poids économique de chaque circonscription électorale.
Cinquante-trois sièges sont pourvus au scrutin proportionnel.
PAR BIGUE BOB
CONFIRMATION
C’est maintenant que les choses sérieuses démarrent. Après la brillante élection, avec 54% des suffrages exprimés, de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle de février 2024, il fallait confirmer cette tendance.
C’est maintenant que les choses sérieuses démarrent. Après la brillante élection, avec 54% des suffrages exprimés, de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle de février 2024, il fallait confirmer cette tendance. Huit mois, en effet, après l’installation du nouveau pouvoir, des critiques avaient commencé de fuser de partout, sur les capacités réelles du Gouvernement mis en place à prendre à bras le corps les mille et un problèmes des Sénégalais. Dans un contexte de crise économique, la même rengaine avait été reprise, lorsque Macky Sall avait pris les rênes du pouvoir ; à savoir que le citoyen lambda continue de tirer le Diable par la queue. Ils sont d’ailleurs nombreux, les candidats à la députation, à l’image de Barthelemy Dias, à tirer la sonnette d’alarme, sur les risques à donner la majorité à Pastef, alors que huit mois seulement après son installation au pouvoir, il peine à donner les bonnes impulsions au pays.
D’où l’enjeu de ces élections dont les résultats encore à confirmer, sont une validation de la volonté de rupture d’avec une certaine façon de faire de la politique. Visiblement le pays n’a pas écouté ces voix car, les nettes tendances qui se dessinent confirment la suprématie du parti au pouvoir. Au niveau de l’opposition classique, nul doute qu’une nouvelle lecture des réalités politiques au Sénégal s’impose. Une génération devra faire le deuil de ses ambitions et accepter une retraite politique, même si, dans ce domaine au Sénégal, on a du mal à tirer les conséquences de ses échecs et tourner la page.
Les tendances qui se dessinent de façon implacable sont aussi la confirmation d’une dynamique observée ces dernières années. Le Président Abdoulaye Wade n’a eu aucun problème à confirmer sa légitimité lorsqu’il a sollicité la confiance des Sénégalais lors des élections législatives d’avril 2001. La coalition "Sopi’’, avec 49,59% des voix, obtenait 89 sièges de députés sur 120 dans la future Assemblée. On avait parlé de ‘’vague bleue’’ à l’époque, devant un Parti socialiste déboussolé.
Aux élections législatives de 2012, les premières sous l’ère Macky Sall, la Coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) n’a eu aucun problème pour écraser le Parti démocratique sénégalais. Ironie de l’histoire ou bégaiement de celle-ci, la campagne, ouverte le 10 juin, avait été marquée par les premières mesures de la défunte Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) avec les audits sur la gestion du régime d'Abdoulaye Wade, les convocations et arrestations d'anciens hauts fonctionnaires et ministres. Pape Diop et. Mamadou Seck, deux fortes personnalités qui avaient eu à occuper de hautes fonctions de l’Etat, quittaient la barque ‘’bleue’’ et se positionnaient comme des ‘’cœurs’’ à prendre. On connaît la suite…
C’est dire que les élections législatives de ce 17 novembre 2024, qui viennent de livrer leur verdict, à confirmer par les institutions habilitées, ne sont une surprise que pour ceux qui méconnaissent les lignes de force qui caractérisent le comportement électoral des Sénégalais qui ont toujours confirmé la présidentielle pour les Législatives. Reste maintenant à voir la suite. Car, le piège pour les actuels tenants du pouvoir serait d’interpréter ce score comme une licence à tout faire. Bien décrypter ce message, c’est de comprendre que le peuple souverain donne toutes les clefs à Diomaye et Sonko, en se donnant les moyens de les sanctionner, s’ils ne se hissent pas à la hauteur des attentes et des enjeux de l’heure.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
LE PEUPLE SOUVERAIN A FAIT SON CHOIX
"Nous restons dignes. Mais pour autant, il y a lieu de relever, qu’en votant pour une liste qui n’a aucune proposition d’avenir à présenter, la majorité des électeurs a exprimé certes un désir de rompre avec la manière de faire de ces dernières décennies.
Le 17 novembre 2024, vous avez exprimé votre profond sentiment sur l’état de notre démocratie et de notre République : le fort taux d’abstention est un signal de votre désintérêt grandissant pour la chose politique. Néanmoins, les électeurs, qui se sont exprimés, l’ont fait en toute liberté et leurs votes traduisent un choix clair, sans la moindre ambiguïté. Ousmane Sonko et sa formation politique Le Pastef ont été plébiscités. Le peuple souverain a tranché et est resté fidèle à son vote de mars 2024, lors de l’élection du Président Bassirou Diomaye Faye.
C’est le lieu de remercier tous ceux qui ont prêté une oreille attentive à mon discours et cru en ma sincérité.
Nous restons dignes. Mais pour autant, il y a lieu de relever, qu’en votant pour une liste qui n’a aucune proposition d’avenir à présenter, la majorité des électeurs a exprimé certes un désir ardent de rompre avec la manière de faire de ces dernières décennies. Elle devra en assumer la responsabilité. Un ami a tenu à m’envoyer un message, après l’annonce des premières lourdes tendances du vote, dans lequel j’ai lu un mot de l’écrivain russe Anton Tchekhov selon lequel : « Dans les sociétés défaillantes, la majorité est toujours ignorante et l’homme raisonnable est toujours vaincu ». Je refuse de prendre les choses de la sorte. Je veux croire qu’en démocratie, les peuples ne se trompent pas.
Au demeurant, il revient à la classe politique de se racheter pour rendre à cet art majeur ses lettres de noblesse.
Lorsque j’ai décidé de m’engager dans la liste Jamm ak Njëriñ, ma priorité était de ramener sur la scène politique le souci du comportement vertueux, du discours de vérité, de l’intérêt général en y défendant les valeurs humanistes d’une démocratie républicaine.
C’est là tout le sens de mon engagement. Je retournerai tâter le pouls de notre pays et écouter la respiration de notre Nation, ses aspirations légitimes.
Je reviendrai plus déterminé à remettre notre pays dans le sens de la démocratie, de l’État de droit, du progrès, de la prospérité.
Chères compatriotes, chers compatriotes, reprenons donc date.
par Abdoul Aziz Diop
LA QUATRIÈME DISSOLUTION ET LES SUIVANTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les Sénégalais constateront, peu après l'installation des nouveaux députés, l'équivalent d'une deuxième dissolution de l'Assemblée par celui qui en assurera seul le contrôle sous très bonne escorte de son groupe de "jeunes politiciens"
« En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l’article 87 de la Constitution, et après avoir consulté le Conseil constitutionnel sur la bonne date, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale, sur l’opportunité, je dissous l’Assemblée nationale. La date des élections législatives est ainsi fixée au dimanche 17 novembre 2024.» Cette messe avait été dite le 12 septembre 2024 par le président Bassirou D.D. Faye qui, du coup, obligea la communication politique à prendre une toute autre tournure dont la redoutable connotation anti-démocratique en dit long sur les résultats par bureau de vote à l’étranger et au Sénégal plus que favorables à la coalition Pastef dirigée par l’irascible Ousmane Sonko au terme d’une campagne électorale d’une rare violence et d’une innommable inélégance. Aux militants et sympathisants de Pastef et aux médias qui expliquent tout par la nécessité d’une conformité de la majorité présidentielle avec la majorité parlementaire, le spécialiste et homme politique - candidat malheureux à la députation - oppose une analyse dont les ressorts sont ceux de la communication politique qu’il enseigna sans interruption pendant dix bonnes années.
Tous paresseux !
Si la communication politique se définissait seulement de manière extensive par toute communication ayant pour objet la politique, on ne s’en servirait pas comme outil puissant d’analyse des communications puisque les contenus ne suffiraient pas à tout expliquer comme c’est le cas en 2024 et avant dans nos médias tous canaux confondus (presse écrite, radio, télévision et Internet). De manière restrictive, les spécialistes définissent la communication politique par l’espace où s’échangent les discours contradictoires des trois acteurs qui ont la légitimité à s’exprimer publiquement sur la politique - la vraie bien sûr - et qui sont les hommes politiques, les journalistes et l’opinion publique à travers des sondages (WOLTON, 1997). Mais que savons-nous des valeurs sous-jacentes et des jugements dont l’ensemble constitue l’opinion publique en l’absence de sondages transparents dont on connaît les commanditaires et qui sont rendus publics par des instituts de sondages légalement constitués ? Rien ou presque ! Il n’est donc pas étonnant que le vide créé sur lequel personne ne s’arrête pour le combler au profit des trois acteurs du même espace - celui de la communication politique - soit pour beaucoup dans les très faibles effectifs - moins de 50 % des inscrits - qui s’expriment valablement aux élections législatives depuis longtemps déjà.
Dans leurs relations incestueuses avec les hommes politiques, les journalistes, tous paresseux, n’ont plus que moins d’un électeur sur deux à orienter vers les acteurs politiques de leur choix en discriminant les mouvements, les partis, les coalitions de partis et les démocrates bénévoles qui les animent. Sur 41 listes de candidats, les journaleux ne retinrent que les 4 qu’ils parvinrent à imposer à l’opinion dont le cumul des handicaps profitent aux moins méritants du mouvement des idées ou ce qu’il en reste.
Illusionnisme
Diomaye Faye peut maintenant dissoudre les assemblées consultatives que sont le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) après les avoir décapitées sur injonction de Sonko. Les législatives pliées pour Pastef font, elles, suite à la dissolution de l'Assemblée nationale. Les Sénégalais constateront, peu après l'installation des nouveaux députés, l'équivalent d'une deuxième dissolution de l'Assemblée par celui qui en assurera seul le contrôle sous très bonne escorte de son groupe de « jeunes politiciens nouvellement promus » pour railler l’intelligence politique qui fortifie les cités les mieux organisées du monde. Et de quatre en sept mois en attendant les dissolutions qui viennent.
L'anti-institutionnalisme du percepteur, déjà à son paroxysme, sera à nouveau servi quand Ousmane Sonko tiendra sa promesse de campagne des législatives en obtenant tout ce qu'il veut du ministre de la Justice, de son procureur, maître des poursuites, et du ministre de l'Interieur « content » des bulletins de vote défraîchis et méconnaissables de bon nombre d’adversaires du 17 novembre 2024. Toutes les raisons de désespérer du Sénégal seraient alors réunies. Mais on peut encore compter sur Ousmane Sonko dont l'incompétence technique, la cupidité et l'accélération subséquente de la misère des Sénégalaises et des Sénégalais obligeront le plus grand nombre de jeunes et de moins jeunes à prendre enfin l'initiative de sa propre survie en se séparant, le moment venu, de l'illusionniste à qui plus rien ne pourrait être pardonné. Mon vœu n’est naturellement pas celui-là quand je revois les files d’électrices et d’électeurs qui pensent aujourd’hui encore que leur Sonko ne fera enfin violence en se conformant à la Constitution du pays organisé qui depuis hier soir, après minuit, pense enfin le voir au travail et rien qu’au travail. Mais avec quelle sagesse du chef impulsif bien prompt à déclarer la guerre sans oser la faire sans l’aide des institutions désormais dans sa poche des Danaïdes ?
LAMINE CAMARA NOMINÉ AUX CAF AWARDS 2024
Le Sénégalais est en lice pour le prestigieux trophée du Meilleur Jeune Joueur Africain 2024, une distinction qu’il a déjà remportée en 2023.
La confédération africaine de football (CAF) a publié lundi la liste des joueurs nominés pour les CAF Awards, une cérémonie qui consacre les meilleurs footballeurs africains de l’année.
Le Sénégalais Lamine Camara est en lice pour le prestigieux trophée du Meilleur Jeune Joueur Africain 2024, une distinction qu’il a déjà remportée en 2023.
À seulement 20 ans, le milieu de terrain de l’AS Monaco se distingue par ses performances remarquables et pourrait réaliser un doublé inédit, un exploit que seul Achraf Hakimi a réussi en 2018 et 2019.
Cette nomination est également un symbole d’espoir pour le Sénégal, qui vise à obtenir un troisième titre consécutif dans cette catégorie, après les succès de Pape Matar SARR en 2022 et de CAMARA l’année précédente.
Cependant, la compétition s’annonce féroce, avec des candidats de taille tels que son coéquipier à Monaco, Eliesse Ben Seghir, ainsi que Karim Konaté, Oumar Diakité et Yankuba Minteh.
PAR IBRAHIMA ANNE
RÉ-ENCHANTER LE PEUPLE
"Quand un couple bat de l’aile, il est conseillé au mari de tenter une nouvelle opération de séduction auprès de son épouse. Au sortir de ces élections, ce stratagème devrait être utilisé par la classe politique pour renouer le fil d’amour avec le peuple.
Dans certaines traditions, quand un couple bat de l’aile, il est conseillé au mari de tenter une nouvelle opération de séduction auprès de son épouse afin de remettre la relation à flot. Au sortir de ces élections, ce stratagème devrait être utilisé par la classe politique pour renouer le fil d’amour avec le peuple. Hier, le constat général était que, à la mi-journée, le taux de participation était faible, notamment par rapport à la Présidentielle. A pareille heure, il est même l’un des plus faibles depuis les législatives de 2007 qui avaient été boycottées par l’opposition de l’époque, sortie groggy d’un coup KO du Président Abdoulaye Wade à la Présidentielle précédente.
Même si, en fin de journée, ce taux a sensiblement évolué. Entre l’élection du 24 mars 2024 et les législatives du 17 novembre de la même année, qu’est-ce qui s’est passé pour que l’on en arrive à ce manque d’engouement noté par tous les observateurs ? Certes, l’élection de février s’était muée en une sorte de référendum mobilisateur : pour ou contre le pouvoir sclérosé de Macky Sall. Mais, en sept mois, le changement de comportement électoral questionne. En attendant que des experts à la voix plus avisée que la nôtre y apportent des réponses, il est possible d’ébaucher quelques pistes de réflexions. D’abord, il y a cette proximité entre les deux élections de mars et novembre 2024. La lassitude faisant son effet, il y a, dans toutes les démocraties, une tendance à se détourner des urnes pour vaquer à ses occupations élémentaires.
Ensuite, il y a que, depuis 2012, cette campagne de novembre 2024 a battu tous les records de violences, autant verbales que physiques. Les têtes de listes de Pastef et de Samm Sa Kaddu, respectivement Ousmane Sonko et Barthélémy Dias, n’ont rien fait pour calmer les ardeurs de leurs militants. Ils les auront même exacerbées. Ce qui s’est soldé par les affrontements de Saint-Louis où des citoyens ont été délestés de leurs biens ou, pire, de leurs membres vitaux. Ce fut le summum de cette violence qui a pointé son bout du nez dès le début de la campagne avec les échauffourées notées entre ouailles de Barthélémy Dias et celles de Abass Fall, tête de file de Pastef à Dakar puis l’incendie du siège de Taxawu à Dakar.
Il y a, également, que certains citoyens en sont venus à la conclusion que rien ne vaut la peine d’aller se bousculer devant les bureaux de vote pour des gens qui, une fois élus, tournent le dos à leurs préoccupations quotidiennes pour se livrer à leurs sports favoris : les empoignades, l’invective, les insultes et autres actes que l’on ne devrait pas attendre des élus. Il s’y ajoute que, quarante et une listes pour un corps électoral de 7 371 890 électeurs inscrits – données consolidées de la Direction générale des élections – cela en fait un peu trop.
Il est clair que l’anticipation du scrutin n’a pas permis de faire jouer le filtre du parrainage que le Conseil constitutionnel a fait sauter. Il est tout autant clair que, en 66 jours, entre la convocation du collège électoral et le jour du scrutin, il était difficile de mobiliser les citoyens et les sensibiliser sur l’impératif du vote relativement à l’enjeu, sept mois après l’installation du nouveau pouvoir. Alors, pour mieux ré-enchanter le peuple et offrir une plus grande légitimité aux gouvernants, un certain nombre de correctifs s’imposent, notamment l’instauration d’un bulletin unique, le maintien de la caution et l’espacement des scrutins, à défaut d’un couplage. Le décalage des élections, outre le coût inhérent à l’organisation, donne au citoyen l’impression d’une campagne électorale permanente si ce n’est la routine qui, comme tout le monde le sait, tue l’envie. Et partant, tue la démocratie.