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14 mai 2025
UNE GESTION STRICTE ET RIGOUREUSE DES FINANCES PUBLIQUES S’IMPOSE...
Selon Arona Coumba Ndoffene Diouf, chercheur et consultant sur l'économie sénégalaise, Le passif financier hérité des régimes précédents est un lourd fardeau pour l’administration de Bassirou Diomaye Diakhar Faye
Par Jean-Pierre MALOU et Sidi Badji (photographe) |
Publication 19/11/2024
Le passif financier hérité des régimes précédents est un lourd fardeau pour l’administration du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. L’État sénégalais devra honorer des échéances financières d’un montant de 1 200 milliards de FCA, un compte qui grimpera à 3 500 milliards de FCFA en 2025. Ce poids découle des gestions financières de toutes les administrations passées, de Senghor à Macky Sall. Néanmoins, cette situation, bien que préoccupante, reste réversible, à condition que les autorités adoptent une approche rigoureuse, axée sur la transparence budgétaire, une gestion exemplaire des fonds publics et une réduction significative des dépenses publiques.
Les nouvelles autorités ont entrepris un audit des finances publiques. Elles disent avoir relevé de graves irrégularités, selon un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF). Quel commentaire pouvez-vous en faire ?
Je tiens à remercier les auteurs de m’offrir l’opportunité de m’exprimer sur des enjeux cruciaux pour notre pays. Il convient de rappeler qu’une résolution de l’UEMOA impose à tout nouveau régime de présenter un état des comptes publics dans les trois mois suivant son installation. Bien que ce délai ait été dépassé – les résultats ayant été publiés après six mois – cette situation demeure compréhensible dans un contexte marqué par la complexité de la gestion financière du Sénégal. Les résultats des audits devront encore être soumis à la Cour des comptes pour vérification et validation avant leur publication officielle.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a déclaré qu’un montant substantiel de fonds était entré dans le pays sous le précédent régime, sans traçabilité. Que pensez-vous de ces accusations ?
Les propos du Premier ministre dressent un tableau alarmant de l’état des finances publiques. Il a révélé que des fonds d’une valeur de 1 800 milliards de FCFA auraient été injectés dans l’économie sans qu’aucune traçabilité ne puisse en être établie. Une telle opacité est extrêmement préoccupante. Le gouvernement doit impérativement fournir des explications claires à la population sénégalaise quant à la provenance et à l’utilisation de ces fonds. De plus, il a été signalé que 651 milliards de FCFA ont été dépensés sous forme de factures non justifiées, sans que les biens acquis ou services faits ne soient identifiés. Si ces dépenses n’ont pas fait l’objet d’un contrôle adéquat par les organes compétents, cela pourrait constituer une faute grave imputable à la précédente administration.
Cette déclaration a suscité des réactions, n’est-ce pas ?
Effectivement, ces audits, menés en conformité avec les recommandations de l’UEMOA, ont provoqué des réactions diverses, notamment parmi les partenaires financiers tels que le FMI et la Banque mondiale. Ces institutions ont salué cette initiative de transparence, et la Banque mondiale a même exprimé sa volonté d’appuyer le nouveau gouvernement une fois les audits validés par la Cour des comptes. Une telle transparence envoie un signal encourageant aux bailleurs de fonds et pourrait renforcer la crédibilité du Sénégal sur la scène internationale.
Cependant, la note financière du Sénégal a baissé. Pourquoi ?
Cette dégradation s’explique principalement par le passif laissé par le régime précédent. Il a été dit que la dette publique réelle atteignait 16 000 milliards de FCFA, soit bien plus que les 13 000 milliards officiellement annoncés. En plus, que le déficit budgétaire réel s’élève à 10 %, contre 5 % déclarés auparavant. De telles manipulations ont gravement faussé la perception de la santé économique du pays.
Qu’est-ce qui pourrait justifier de telles falsifications ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces irrégularités. Dès 2020, le Sénégal s’approchait de la limite d’endettement fixée par l’UEMOA à 70 % du PIB, seuil officiellement dépassé en 2021. Le régime sortant aurait pu être tenté de dissimuler la gravité de la situation pour continuer à accéder aux financements internationaux. Les bailleurs de fonds, rassurés par des chiffres artificiellement réduits, n’avaient alors aucune raison d’exiger des garanties supplémentaires.
Pourtant, le FMI ne peut-il pas vérifier la véracité des comptes publics ?
En théorie, les institutions financières internationales, y compris le FMI, ne disposent pas d’un pouvoir d’ingérence dans les comptes souverains des États. Elles se fondent sur les données fournies par les gouvernements locaux, carle Sénégal, en tant qu’État souverain, n’est pas tenu de soumettre ses comptes à un audit externe obligatoire par ces organismes.
Le nouveau référentiel économique est présenté comme prometteur.En quoi diffère-t-il des précédents ?
Ce référentiel met l’accent sur un développement endogène en plaçant le capital humain au cœur des priorités. Il vise à soutenir les populations les plus vulnérables, notamment les agriculteurs, les pêcheurs et les artisans, pour bâtir une base économique solide et inclusive. Inspiré des réussites des « quatre dragons » asiatiques (Taïwan, Singapour, Corée du Sud et Hong Kong), il ambitionne de favoriser un développement durable et équitable.
Pensez-vous que ce référentiel est porteur d’espoir pour le Sénégal ?
En théorie, ce référentiel constitue une véritable opportunité pour sortir le pays du cercle vicieux de la pauvreté. Cependant, la réussite de cette initiative dépendra largement de la qualité des institutions et de l’engagement des responsables politiques, car c’est dans la mise en œuvre que réside le véritable défi.
Quelle stratégie le régime actuel devrait-il adopter pour remédier à l’endettement croissant ?
Il est impératif de renforcer l’efficience dans la mobilisation des recettes fiscales et non fiscales. Par exemple, de nombreuses entreprises continuent de bénéficier d’exonérations fiscales injustifiées, tandis que d’autres échappent à leurs obligations fiscales. En parallèle, l’exploitation pétrolière amorcée en juin dernier, avec une production initiale de 8,7 millions de barils, pourrait générer des revenus substantiels pour le budget national. D’ici 2025, une production quotidienne d’un million de barils est attendue. Ces ressources, intégrées à une réforme fiscale rigoureuse, pourraient significativement renforcer les finances publiques.
La situation est-elle réversible ?
Absolument. Bien que préoccupante, cette situation peut être redressée à condition que les autorités adoptent une gestion transparente et rigoureuse des finances publiques. Cela passe notamment par une réduction drastique des dépenses inutiles, telles que les déplacements coûteux ou les cortèges ministériels excessifs. Une rationalisation de ces pratiques permettrait de réaliser des économies significatives, tout en renforçant la productivité gouvernementale.
Avec les récentes visites diplomatiques du chef de l’Etat Bassirou Diomaye Diakhar Faye en Chine, en Arabie saoudite et en Turquie, peut-on s’attendre à des retombées concrètes ?
Bien que ces déplacements aient permis d’esquisser des projets d’accords prometteurs, ceux-ci restent, pour l’heure, essentiellement des engagements de principe. Une gestion stricte et rigoureuse des finances publiques s’impose donc pour optimiser les retombées éventuelles. Chaque franc économisé devra contribuer à réduire la dépendance à l’égard de l’endettement, un héritage accablant laissé par les précédents régimes.
Le retour de Donald Trump au pouvoir constitue-t-il un sujet d’inquiétude ?
À mon sens, il n’y a pas lieu de nourrir d’inquiétudes excessives. Contrairement à certaines appréhensions exprimées, ce retour pourrait même comporter des aspects bénéfiques. Lors de son premier mandat, Donald Trump a démontré une capacité à réduire l’inflation et à stimuler la croissance économique des États-Unis. L’histoire politique américaine révèle un cycle récurrent : les administrations démocrates, par leurs politiques fiscales, tendent à augmenter les taxes pour renforcer les réserves fédérales, mais ces charges, devenues trop lourdes pour les citoyens, ouvrent souvent la voie à une alternance républicaine, prônant une gestion plus libérale et une augmentation des dépenses publiques. Par ailleurs, durant son précédent mandat, Donald Trump a fait preuve d’une audace remarquable, notamment face à la crise de la COVID-19. Il a mis en place des mesures ambitieuses telles que la distribution d’aides substantielles aux ménages américains et un soutien massif aux entreprises. Ces initiatives ont largement contribué à stabiliser l’économie américaine en dépit des bouleversements engendrés par la pandémie.
ON N’A PAS DE RAISON DE PENSER A UN AUTRE COACH
Kalioub Koulibaly , capitaine des lions, parle de l’équipe nationale de football du Sénégal
Quel est l’état d’esprit du groupe avant ce match contre le Burundi ?
L’état d’esprit est vraiment impeccable. Tout le monde est motivé pour ce match. On a à cœur de bien finir l’année civile dans notre stade. On sait qu’on a eu quelques difficultés sur les derniers matchs, on a réussi à faire un gros match ici contre le Malawi, on va démontrer qu’on est capable de bien finir en beauté. Tous les joueurs sont des compétiteurs. Je pense qu’ils sont prêts à jouer ce match pour le gagner. Même si on est assuré d’être premier, on veut finir dans les meilleures conditions possibles. On veut gagner ce match qui nous permettra de bien finir cette année civile et que tous les Sénégalais soient prêts pour l’année à venir.
Il a fallu un grand Edouard Mendy pour gagner contre le Burkina Faso. Est-ce un motif pour remettre en cause la solidité défensive de l’équipe ?
On cherche toujours à être défensivement le meilleur possible et le plus applicable afin de prendre le moins de buts possible. Le foot est très difficile, et sur ce match contre le Burkina Faso, Edouard Mendy a fait une grosse prestation, il nous a sorti cinq arrêts décisifs. Ça fait plaisir, surtout pour lui. Personnellement, je n’ai jamais douté de lui. Les gens ont peut-être commencé à dire qu’on a retrouvé le Édouard Mendy de Chelsea, mais cet Edouard Mendy n’est jamais parti, il a toujours été là. Il y a eu certains matchs où il a été un peu moins sollicité, c’est pourquoi on ne voit pas son talent. Mais contre le Burkina Faso, il nous a sauvés. On peut le remercier, mais il fait partie de notre équipe. Défensivement, il nous a aidés à être solides. Peut-être qu’il y a des imperfections sur la ligne défensive, mais on est en train de travailler sur ça. Le plus important et qu’on est sorti de ce match contre le Burkina Faso avec un clean-sheet. On était tous heureux et contents. On est une équipe, il n’y a pas d’individualité. On essaie tous de se mettre au service de l’équipe. C’est vrai qu’il y a certains matchs où les individualités nous permettent d’arriver à nos objectifs, et c’était le cas face au Burkina Faso. On fera de mieux en mieux pour retrouver cette solidité défensive. Je pense même qu’on la retrouver parce qu’on l’a démontré sur les trois derniers matchs où on a pris zéro but. Ça veut dire que la ligne directrice est déjà là. Et il y a aussi un manque d’efficacité sur les coups de pied arrêtés C’est vrai qu’on obtient beaucoup de coup de pieds arrêté ces derniers moments, mais on n’arrive pas à être assez efficace, moi le premier parce que je n’ai marqué qu’un but en sélection. Mais on y travaille et il faut toujours y croire. Le premier pas pour aller marquer des buts, c’est de croire qu’on est capable de marquer sur des coups de pieds arrêter. Je pense que ça fait longtemps qu’on n’a pas marqué dans ce registre. Il faut qu’on travaille sur ça et que les défenseurs arrivent à débloquer les matchs. Dès fois quand on parle d’inefficacité, on ne parle que des attaquants mais les défenseurs en font partie aussi. Si on n’arrive pas à toucher la balle et à concrétiser nos balles arrêtées, c’est aussi de notre faute à nous, les défenseurs. On va continuer à travailler dessus, à trouver les bonnes combinaisons et les bonnes zones pour pouvoir marquer ces buts qui peuvent délivrer les matchs quelques fois.
Quel bilan pouvez-vous nous faire sur ces qualifications?
Ça se passe bien. On a encore un dernier match, on espère finir par une victoire. Le match nul contre le Burkina nous a directement réveillé, on sait que tous que les matchs en Afrique sont très difficiles, il faut être fort mentalement et physiquement et avoir un état d’esprit irréprochable pour pouvoir gagner les matchs. Depuis que je suis en sélection, on a pas connu de défaites en éliminatoires de la CAN, on a toujours été solide, on arrive à se qualifier avant les deux ou trois dernières journées. Aujourd’hui on voit beaucoup de surprises, beaucoup de nations qui ne vont pas participer. On a conscience qu’on ne veut pas faire partie de ces nations qui perdent des matchs pour qu’on arrive à gagner des places sur le classement FIFA. On a des objectifs qui sont clairs. Si on veut montrer que le Sénégal est une grande nation d’Afrique et du monde, ça se passe par les qualifications. Pour le moment, ça se passe bien parce qu’on arrive aussi à gagner à l’extérieur. C’est très difficile de gagner à l’extérieur en Afrique mais on arrive à le faire. J’espère qu’on finira bien contre le Burundi pour finir sur une note positive et continuer sur les qualifications pour la Coupe du Monde.
Comment trouvez-vous le travail de l’actuel sélectionneur ?
En tant que capitaine de la sélection, c’était un moment difficile quand on a décidé de se séparer d’Aliou Cissé, mais nous sommes des soldats de la nation. Nous sommes à la disposition de l’Equipe nationale et du peuple. Comme on a décidé de mettre Pape Thiaw, tout le monde doit se mettre à sa disposition. Ce n’est pas un coach intérimaire, c’est un coach tout simplement et on est à la disposition de tout ce qu’il veut. On a tous parlé avec lui. On sait ce qu’il veut pour nous, il n’y a pas de différence entre un coach intérimaire ou principal, on doit être tous d’accord que c’est lui qui est notre coach pour l’instant. Et s’il doit y avoir un changement, ce sont les instances qui en décideront. On met tous les dispositifs pour écouter ses conseils. Pour le moment, ça marche bien. On a eu trois matchs et trois victoires avec lui, et j’espère que ça va continuer contre le Burundi et dans le futur. On n’a pas de raison de penser à un autre coach. On a seulement le droit de continuer à travailler pour le peuple sénégalais qui nous regarde. Je pense que les Sénégalais méritent des victoires sur leur terrain, et, pour le moment, ça se passe super bien. C’est super créatif à l’entraînement et les joueurs sont vraiment motivés. On est en train de le montrer sur le terrain. Mais ce n’est pas à nous de décider. On sera à la disposition de l’Etat. En tout cas, pour le moment, on est tous derrière Pape Thiaw et on sera derrière lui jusqu’à la fin.
TERMINER EN BEAUTE
Déjà qualifié pour la phase finale de la CAN 2025, le Sénégal aborde ce mardi au stade Abdoulaye Wade, le Burundi à 19h dans le cadre de la 6e et dernière journée des qualifications.
Déjà qualifié pour la phase finale de la CAN 2025, le Sénégal aborde ce mardi au stade Abdoulaye Wade, le Burundi dans le cadre de la 6e et dernière journée des qualifications. Assurés désormais de terminer à la première place du groupe L, après le second revers concédé par le Burkina Faso face au Malawi (3-0) hier, lundi 18 novembre 2024, à Lilongwe, les Lions joueront sans pression. Mais ces retrouvailles avec le public seront une occasion pour l’équipe de Pape Thiaw de préserver son invincibilité et de terminer en beauté avec une belle communion avec le public.
Le Sénégal retrouve ce mardi 19 novembre son public du stade Abdoulaye Wade, pour jouer contre le Burundi, son dernier match des qualifications de la CAN 2025. Après avoir décroché, avant terme, la qualification et de s’emparer la première place du groupe L, les Lions seront sans pression à l’heure d’affronter leurs derniers adversaires de la poule L. L’équipe du Sénégal n’en jouera pas moins à fond cette ultime rencontre. Une manière de garder son invincibilité et surtout d’engranger plus de confiance en vue des prochaines échéances, notamment la CAN marocaine et les qualifications du Mondial 2026 qui reprennent en mars 2025. Dans cet élan, le sélectionneur Pape Thiaw aura aussi une bonne opportunité d’avoir plus de certitudes sur son groupe qu’il a hérité depuis le mois d’octobre.
Il s’agira d’abord d’affiner ses options tactiques en attendant le choix des joueurs qui seront retenus pour les phases finales de la CAN qui s’approchent à brefs délais. A titre personnel, l’intérimaire Pape Thiaw prendra le pari de terminer le job et conserver et prouver qu’il a les capacités requises pour diriger l’équipe du Sénégal. Le résultat positif sera tout aussi précieux pour la bande à Kalidou Koulibaly qui aura à cœur de préserver son invincibilité dans ces éliminatoires avec une quatrième victoire de rang. Ce qui aura sans doute une incidence au classement Fifa et sur le choix des chapeaux du prochain tirage au sort du rendez-vous continental.
Ces retrouvailles avec les Burundais ne sera toutefois pas une simple partie de plaisir. Lors de la manche aller Sadio Mané ont déjà pris la mesure de l’adversaire. Les Lions ont dû s’arracher pour venir à bout de cette accrocheuse formation lors de la 2e journée du groupe L des éliminatoires. Il faut noter que la Fédération Burundaise de football avait crié scandale et contesté la victoire du Sénégal (0-1). Elle n’avait pas hésité à déposer une plainte pour réprouver la décision de l’arbitre égyptien de siffler le penalty. Elle estimait qu’aucun contact n’a eu entre Aruna Mussa et Sadio Mané. Quoiqu’il en soit, cette rencontre aura des allures de communion entre les supporters qui voudront assister son équipe terminer en beauté en attendant la campagne au royaume chérifien.
Il faut rappeler qu’après une demande de la Fédération sénégalaise de football auprès de la Confédération africaine de football., cette rencontre, initialement prévue le 17 novembre, a été décalé d’un jour compte tenu des élections législatives afin d'assurer de bonnes conditions de sécurité.
L’INÉLUCTABLE RECOMPOSITION
Derrière la victoire écrasante de Pastef se dessine un paysage partisan plus complexe qu'il n'y paraît. Les vieux clivages ressurgissent tandis que de nouveaux enjeux émergent. Un changement profond qui redéfinit les règles du jeu démocratique
Les Commissions départementales de recensement des votes présentes au sein des six Cours d’appel que compte notre pays livreront ce mardi, au plus tard à minuit, les résultats provisoires des législatives anticipées de dimanche dernier. Si ces résultats confirment les lourdes tendances d’hier, qui donnent la liste du parti au pouvoir, Pastef, largement vainqueur, l’espace politique sénégalais est parti pour connaitre une nouvelle reconfiguration.
Tous les regards sont tournés vers les différentes commissions départementales de recensement des votes. Elles sont hébergées dans les six Cours d’appel que compte notre pays. Il revient à ces commissions départementales de recensement la prérogative, conformément aux dispositions de l’article 88 du Code électoral, de procéder à la publication des résultats provisoires de chaque département. Cela est prévu aujourd’hui, mardi 18 novembre à minuit au plus tard. En attendant ces chiffres officiels mais encore provisoires, l’enseignement que l’on pourrait tirer des différentes tendances qui donnent à la liste du parti au pouvoir, Pastef largement vainqueur, est que ces premières législatives anticipées de l’histoire politique du Sénégal sont parties pour jeter les bases d’une nouvelle configuration de l’espace politique sénégalais.
En effet, les résultats provisoires sortis des urnes ont permis de spécifier le poids électoral réel de certains acteurs politiques, de leurs partis ou de leurs coalitions de partis, notamment ceux de la nouvelle opposition. Réunis autour des coalitions, tous les principaux leaders de l’opposition ont subi la razzia de la liste du parti au pouvoir dirigée par l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko. Que ce soit la coalition dirigée par l’ancien président de la République, celle de l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, dans le gouvernement du Président Macky Sall, la liste Sénégal Kesse de Thierno Alassane Sall ou encore celle de l’actuel maire de Dakar, Barthelemy Dias qui a fait coalition avec le leader du mouvement « Geum sa Bopp », Bougane Gueye Dany, toutes ont été battues par Pastef et son chef de file, Ousmane Sonko. Même l’avertissement qu’avait lancé l’ancien chef de l’Etat, Macky Sall qui avait justifié sa participation par son souci de créer une « mobilisation visant à enrayerles dangers qui s’accumulent sur le pays » n’a pas résisté à la rafle de Pastef. Cependant, le Fouta a fait de la résistance, où il a remporté selon les premières tendances 3 départements (Matam, Kanel Ranérou Ferlo). A ceux-là, il faut rajouter le département de Goudiry (région de Tambacounda) et et l’Afrique du centre, un département de la Diaspora. Pastef est donné vainqueur dans 40 départements sur les 46 nationaux et 7 des 8 circonscriptions électorales que compte le Sénégal à l’étranger.
Quant à Amadou Ba considéré jusqu’ici, comme étant chef de l’opposition du fait sa deuxième place obtenue à l’issue de l’élection présidentielle du 24 mars dernier (35.79%) , derrière l’actuel chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye (54%), il risque de voir son statut être impacté par cette reconfiguration de l’espace politique qui se dessine. Sa coalition « Diam Ak Njarin » n’a remporté qu’un seul département : celui de Podor selon les tendances.
L’actuel maire de Dakar, Barthelemy Dias, dont on dit qu’il veut prendre Dakar comme ascenseur pour aller à la conquête du pays lors de la prochaine élection présidentielle, a été battu dans son propre bureau de vote. Sa liste, Samm sa kaddu a été battue dans tous les départements y compris celui de Dakar. Si les tendances actuelles sont confirmées par les différentes commissions de recensement des votes puis par la commission nationale, Barthelemy Dias et ses coalisés de Samm sa kaddu ne seront crédités que de 5 députés.
La campagne électorale et les résultats provisoires de ces élections législatives anticipées, ont révélé un nouveau système partisan, beaucoup plus fragmenté et polarisé, qui ont réactivé parfois d’anciens clivages ou portant sur de nouveaux enjeux. Le taux d’abstention non négligeable est également une donnée à étudier qui est peut-être en corrélation avec les nombreuses incertitudes liées à la recomposition du paysage politique. Le changement d’époque est cependant à portée de main.
LE COSCE PRECONISE L’ABROGATION DES DISPOSITIONS DE L’ARTICLE L29
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) recommande la suppression de la dispositions des articles 29 et 30 instaurant une déchéance des droits civiques des personnes condamnées à une peine de prison excédant 5 ans
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections demande la suppression des dispositions qui instaurent une sorte de déchéance des droits civiques des personnes condamnées à une peine de prison excédant 5 ans. Le COSCE formulait cette recommandation hier, lundi 18 novembre, à l’occasion d’une conférence portant sur le partage des résultats de son observation des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) recommande la suppression de la dispositions des articles 29 et 30 qui instaurent une sorte de déchéance des droits civiques des personnes condamnées à une peine de prison excédant 5 ans. Pr Babacar Guèye, chef de mission, déclarera : « Nous préconisons qu’on abroge ces dispositions là, pour que ceux qui perdent leurs droits civiques les perdent parce que c’est à la suite d’une décision du juge qu’ils ont perdu leurs droits civiques. Il faut que la perte des droits civiques proviennent d’une décision d’un juge et non d’une décision administrative. »
Outre l’abrogation de ces dispositions, la mission d’observation tenant compte également des difficultés notées à l’issue de ces élections législatives, avec la pléthore de listes, propose l’instauration du bulletin unique. Cela permettrait, d’après son chef le Pr Guèye, « de faire des économies d’échelle, de lutter contre les achats des consciences et d’avoir une élection beaucoup plus crédible », a-t-il estimé, espérant tout de même que cette vieille doléance sera cette fois-ci prise en compte par les nouvelles autorités.
Dans le même sillage, le COSCE recommande l’inscription automatique des jeunes qui accèdent à l’âge de voter. De l’avis du chef du collectif, « Il faudrait qu’on arrive à un système d’inscription automatique. Dès que vous avez 18 ans, vous bénéficiez de vos droits civiques, vous êtes automatiquement inscrit. » Pour ce qui est du scrutin du dimanche 17 novembre, le COSCE indique de manière globale que le vote s’est bien déroulé à part quelques incidents isolés notés. Selon Pr Babacar Guèye, « le vote a démarré à l’heure dans 52% des bureaux de vote. » Par contre, M. Guèye n’a pas manqué d’occulter certains couacs qui font que des bureaux ont connu un léger retard d’ouverture, en raison du temps nécessaire pour aménager les bureaux, compte tenu du nombre élevé de bulletins. Le COSCE a fait noter également quelques incidents isolés comme un cas de corruption politique signalé à Dakar et à Diourbel où un mandataire a souligné l’absence de bulletins de vote de sa coalition, entrainant ainsi une suspension temporaire du processus.
KEEMTAAN GI - LA POLITIQUE AUTREMENT
C’est à croire qu’il s’agissait d’un concours de superlatifs. A la différence des titres dithyrambiques de la presse écrite du lundi, des confrères étaient méconnaissables le jour du scrutin à la proclamation des résultats. Ce n’était plus des journalistes sur un plateau, mais des « opposants » que le verdict des urnes avait subitement rendu affligeants. Peu glorieux pour la corporation ! Sur leur plateau où ils refaisaient les élections selon leurs propres grilles de lecture surannées, on sentait une rancune tenace envers une personne. Le même ressentiment qui consume le cœur de né-opposants, vite rappelés à la réalité pour montrer leur insignifiance politique. A ces néo-opposants, pendant que leur principal adversaire parlait des réalités du pays, eux, ils étaient là ergoter sur celui qu’ils ne veulent même pas voir en peinture avec souvent des attaques en dessous de la ceinture. Une haine qui pourrait bientôt les achever. Le même procédé depuis qu’Oscar Sierra a étrenné son costume de Premier ministre. Cent jours après la passation du pouvoir entre l’ex- Chef et l’actuel, les arguments politiques ne se résumaient plus à une confrontation programmatique ou idéologique, mais à celui qui ferait le plus mal. La scène politique de ce charmant pays nous parait ainsi bien sordide avec des hommes qui s’engoncent dans une puérile et décevante irrévérence. Galsen est loin de cette image qui lui conférait une terre de liberté où il fait bon vivre et où la démocratie est arrosée, irriguée par des idées et non par la force et la violence des arguments. Ce qui apparait comme un recul. L’image dégradante que certains médias présentent est à gommer. On offre une tribune à des personnes dont le seul raisonnement est de proférer des idioties. L’insulte à la bouche, ils mentent et dénigrent en se prévalant d’une liberté de presse. Des réputations sont ainsi ternies par d’autoproclamés chroniqueurs qui pullulent dans nos médias locaux et qui sont pour la plupart d’une grande vacuité intellectuelle. Les vrais intellectuels qui auraient du montrer le bon exemple, ne font pas mieux. Dans leurs écrits comme dans leurs paroles suintent une violence verbale et une diabolisations à outrance qui ne font pas honneur à leur statut. Des images peu reluisantes à effacer. Rapidement ! Nos enfants nous regardent. KACCOOR BI - LE TEMOIN
COUP DE CHAPEAU DU «TEMOIN» LE MINISTRE JEAN BAPTISTE TINE DISTINGUE !
A l’image du « Wanted », du « Coup de Sabot » et du fameux « Al Khayri », le « Coup de Chapeau » est une vieille rubrique du quotidien « Le Témoin » née en 1990, au moment du lancement de l’hebdomadaire du mardi. Le « Coup de Chapeau », comme son nom l’indique, était destiné à rendre hommage aux personnes qui s’étaient distinguées par leurs propos, leurs écrits ou leurs actions qui avaient accompli un exploit ou suscité l’admiration du public. Justement, il y a de quoi dépoussiérer cette vieille rubrique, pour la décerner à l’actuel ministre de l’Intérieur Jean Baptiste Tine pour avoir organisé et fait organiser des élections législatives inclusives, démocratiques et transparentes. Mieux, l’ancien haut commandant de la gendarmerie a mis en œuvre un dispositif sécuritaire pour le bon déroulement du scrutin sans violences. Toujours est-il que le ministre Jean Baptiste Tine a pris une revanche civilisée contre les barbares qui ont ensanglanté la campagne électorale. C'est une victoire de la raison sur la folie. Les citoyens ont voté paisiblement et regagné leurs domiciles sans être malmenés par les gangsters. Cette sérénité, les Sénégalais la doivent au ministère de l'Intérieur dont les services ont fait montre d'expertise. Autant la Direction générale des élections (Dge) a su impulser une méthode sans couac préjudiciel à la transparence du scrutin, autant les forces de défense et de sécurité ont démontré leur maîtrise du terrain. A cela s'ajoute le comportement de l'administration territoriale, principalement les gouverneurs, préfets et souspréfets qui, fait rare, n'ont pas été indexés par les acteurs politiques. Leur supérieur hiérarchique, en l'occurrence le Général (2s) Jean Baptiste Tine, a toutes les raisons d'être fier du travail qu'ils ont abattu dans une bonne coordination. C'est donc tout naturellement que « Le Témoin » lui délivre le Coup de Chapeau cette distinction honorifique qui échoit aux serviteurs vertueux et aux fidèles lecteurs de votre quotidien.
COMMUNE D’AGNAN LA DEFECTION DES ELECTEURS FANTOMES
Avec une population de 850. 000 habitants, la région de Matam compte 316 000 électeurs inscrits et répartis sur 269 lieux de vote et 674 bureaux. Pour l’un des départements qu’est Matam, il compte 170 744 électeurs, 117 centres et 350 bureaux. Ranérou Ferlo a 27 396 électeurs, 48 centres et 71 bureaux de vote. Dans le lot, le bureau de vote du maire des Agnam Farba Ngom est candidat investi sur la liste nationale de la coalition « Takku Wallu » dirigée par Macky Sall. Justement dans ce fameux bureau de vote, il y a plus de… 3.000 inscrits sous le magistère de Macky Sall. ! Au soir du 17 novembre 2024, il n’y a que 276 votants. Un mystérieux écart qui laisse croire que la plupart des 2.500 et quelques « inscrits » d’Agnam étaient des électeurs fantômes destinés au bourrage des urnes. Pour ce coup-ci estime « Le Témoin » quotidien, le bourrage devait impossible puisque la plupart des électeurs fantômes, transférés ou transbordés dans le passé, n’ont pas pu faire le déplacement à Agnan à cause du verrouillage des frontières départementales par le ministre de l’Intérieur. Il est vrai que le maire d’Agnam Farba Ngom a gagné sa commune et la coalition « Takku Wallu » de Macky Sall, le reste du Fouta ! Mais la razzia due au bourrage des urnes n’a pas eu lieu ! Une chose est sure, le « Titre foncier » de Macky Sall est devenu un « bail », et bientôt un titre précaire. Ensuite la révocation en vue des élections locales puis le déguerpissement…
NOUVELLE REPUBLIQUE LES CONSTITUTIONNALISTES DOIVENT PARLER
Assiste-t-on à la naissance d’une nouvelle république. La victoire de Pastef aux législatives clôture une séquence politique qui a débuté à la Présidentielle du mois de mars 2024. Maintenant que la boucle est bouclée, l’on peut se demander si nous n’assistons pas à une nouvelle République. La deuxième certainement parce que de nos indépendances à nos jours, environ 64 ans, le Sénégal a vécu sous l’ère senghorienne. Les régimes de Diouf, de Me Wade et de Macky Sall ont puisé leur ADN politique sous l’ombre du président poète. Une même classe politique qui s’est signalée par un recyclage de nos indépendances à jours grâce au système de la transhumance qui faisait que ce sont les mêmes élites politiques qui nous gouvernent depuis lors. Certains ont existé depuis l’ère senghorienne. L’avènement de Pastef qui triomphe désormais provoque la retraite politique de ces dinosaures qui se sont fossilisés dans l’espace politique. Maintenant est-ce que cela suffit pour annoncer l’avènement de la 2ère République du Sénégal. L’on interpelle directement les Constitutionnalistes pour se prononcer là-dessus.
LEGISLATIVES LA COMMISSION NATIONALE DE RECENSEMENT ENTRE EN LICE
La Commission nationale de recensement des votes démarre ces travaux ce mardi 19 novembre au niveau du Palais de Justice de Lat-Dior. Présidée par le Premier Président de la Cour d’Appel de Dakar en tant que Président de ladite structure, la Commission est le seul organe habilité à donner les résultats provisoires du scrutin législatif de ce dimanche 17 novembre. Ainsi les représentants des partis politiques et coalitions de partis qui ont été convoqués pour ce mardi sauront les contours de leurs scores au législatif. Ils pourront contester devant le Conseil Constitutionnel les décisions de la Commission.
LEGISLATIVES LES RECOMMANDATIONS DU FORUM CIVIL
La mission d’observation électorale du Forum Civil, section Sénégalaise de Transparency International a salué la maturité du Peuple sénégalais pour la tenue des élections anticipées dans le calme et la sérénité. Elle a aussi salué l’esprit de fair play des compétiteurs politiques félicitant le parti vainqueur avant même la proclamation provisoire des résultats. Toutefois les partisans de Birahim Seck ont déploré toutefois des actes de violence qui ont quelque peu terni l’image de vitrine démocratique du Sénégal dans un contexte de défis sécuritaires réels. En termes de recommandations, le Forum Civil a demandé à l’Etat de veiller à la bonne poursuite du processus et des prochaines étapes de la phase post-électorale telle que le stipule le cadre légal. Les acteurs politiques ont été invités à utiliser les voies de recours aménagés à cet effet en cas de contestation, à éviter d’utiliser la violence comme moyen de règlement des conflits, à bannir tout discours de haine au niveau de leurs bases et à poursuivre le renforcement des capacités de leurs militants et une meilleure implication des femmes dans les instances de prise de décision. Les médias sont appelés à poursuivre la couverture de l’information dans le respect de l’éthique et de la déontologie et de s’abstenir de véhiculer tout discours de haine et toute fausse information.
LEGISLATIVES RACINE SY ET ALSAR, UNE REVELATION
Même si au finish, il n’est pas député, cela n’enlève en rien que le mouvement national And Liggey Sénégal ak Racine -ALSAR- de Mamadou Racine Sy, a su résister au rouleau compresseur de Pastef dans la Commune. Avec 1368 voix dans son escarcelle, ALSAR a devancé la coalition Takku-Wallu (1220 voix), composée notamment de deux anciens partis au pouvoir l’APR et le PDS, en l’occurrence, sans compter d’autres forces politiques...Une performance remarquable ! Le mastodonte Pastef raflant la mise communale avec 1 556 voix, donc avec à peine plus de 100 suffrages qu’ALSAR... Pour leur première participation à des élections à l’échelle nationale, ALSAR aura suscité beaucoup d’espoir et pourrait d’ailleurs renverser la tendance dans le département, d’autant que ce mouvement national lancé en 2017, dispose de bastions imprenables, notamment dans les localités de Fanaye, Diagnoum, Dimath, Diattar, Thiangaye, Thillé Boubacar, Ndiawar, Donaye Taredji, Mafré, Bidi ( commune Guédé village), Médina Ndiathbé, Cas- Cas, Walaldé ou encore Thilogne ( département de Matam), Coulibantan, Koupentoum, Tambacounda, etc. Racine Sy dispose d’un capital social et sympathie inestimable, dans le département de Podor, grâce à ses actions sociales de grande envergure liées à l’appui aux cultes (construction de mosquées), au financement des femmes, sans oublier la construction et l’équipement de structures sanitaires, la promotion de l’emploi des jeunes et la protection des personnes âgées... Pour sa première participation à des élections nationales, ALSAR a déjà gagné le pari de la visibilité et du positionnement dans cet échiquier politique, réputé difficile.
INNOCENCE NTAP NDIAYE AU BURUNDI
L’ancienne Présidente du Haut Conseil du Dialogue social Mme Innocence Ntap Ndiaye ne chôme pas. Nos radars ont capté son déplacement hier dans le lointain Burundi. A Bujumbura, elle a été accueillie par le ministre de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi M. Venuste Muyabga qui avait à ses côtés le Président du Comité national du dialogue social (CNDS) du Burundi et des mandants tripartites et de la Directrice régionale du Bureau internationale du Travail Mme Fanfan Rwanniyindo. Mme Innocence Ntap Ndiaye a fait le déplacement de Bujumbura en tant que Présidente de l’Internationale francophone du dialogue sociale (IFDS). Ladite structure a été mise en place par des experts du dialogue social des pays francophones en marge de l’Académie du Dialogue Social et des Relations Professionnelles tenue à Turin du 28 novembre au 09 décembre 2016. L’IFDS se fixe pour objectif de contribuer au renforcement de la pratique du dialogue social dans l’espace francophone. Elle tient du 19 au 22 novembre à Bujumbura son 6ème séminaire régional.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 19 NOVEMBRE 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Le Témoin Quotidien, Le Soleil, EnQuête, Libération, Vox Populi, Le Verdict News, Yoor-Yoor Bi, Le Quotidien, L'Observateur, L'As
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Le pays entre dans une ère nouvelle où la jeunesse devra incarner le changement par son travail et son éthique. Les trois années à venir, libérées du cycle électoral, s'annoncent comme une période cruciale
Le silence du peuple qui choisit, les premiers résultats, les tendances lourdes, les félicitations et les célébrations marquées par l'humilité et la gravité devant le défi qui se présente devant le régime de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Ils ne suffiront pas pour engager et réussir tous les changements attendus par le pays et sa jeunesse. Celle-ci doit constituer le moteur par sa mobilisation, sa détermination, son éducation, sa formation, son culte du travail, son sens de l'éthique.
On ne sera pas un pays développé du jour au lendemain. Cela prendra des dizaines d'années, mais des grands progrès peuvent être réalisés à moyen terme. Des conditions sine qua non : une cohésion sociale retrouvée, une pacification de l'espace politique, des réformes hardies dans le domaine de la gouvernance politique, un combat sans répit contre la gangrène de la corruption.
Trois ans de repos électoral ! Quel pied ! Tous, fermons là et travaillons nak !
Jub, Jubbal, Jubbanti, Juboo.
par Charles Faye
LA BELLE VICTOIRE EN POCHE, CAP SUR L’AVENIR
Selon les informations que nous détenons, Sonko ne restera pas longtemps à la primature. Il « attache une grande importance » à l’examen des projets de loi, l’évaluation des actions gouvernementales et le contrôle des politiques et finances publiques
Une longue époque a vécu, avec des contraintes des goulots d’étranglement imposés par l’impérialisme colonial, et la vaste corruption de ses élites. Et bien, elle n’est plus !
Occise qu’elle a été par une véritable bête politique, un homme d’une rare résilience, avec un mental d’acier, un militantisme sans borne, un ancrage dans ses certitudes, sacralisant l’ère nouvelle d’un Sénégal nouveau dans une Afrique consciente de ses richesses, de ses forces, de son envie enfin assumée de briller et d’en imposer, après avoir été la vache laitière des anciennes colonies.
Il faut voir les redressements fiscaux pleuvoir sur les opérateurs miniers au Mali pour s’en convaincre. Les Industries chimiques du Sénégal dont il se dit qu’elles ont payé la bagatelle de 181 milliards FCFA à titre de redevance à l’Etat du Sénégal en témoigne.
Ousmane Sonko, faiseur de président, de maires, de députés, enfin couronné par le peuple roi de l’Assemblée nationale s’il veut du perchoir, est celui par qui arrive la bérézina pour les « systémiques », enterrés du reste dans les basfonds de l’oubli populaire, ainsi que le changement tant attendu par les Sénégalais.
Arrivera-t-il à aller jusqu’au bout de son projet, celui d’un changement radical pour un Sénégal nouveau, on ne sait pas ! On le lui souhaite, pour nous tous mais aussi parce que rarement un leader politique aura autant fait chavirer raison et cœur, cristallisant autour de sa personne un élan populaire sans précédent.
Les Sénégalais qui se sont sentis d’ailleurs redevables vis-à-vis de celui qui a tout donné aux autres sans rien recevoir en retour le lui ont fait savoir dimanche. Les choses parlent d’elles-mêmes. Elles sont palpables et visibles. Faut-il en rajouter ?
Alors passons à ce qui vient et qui est capital. Le court, moyen et long terme. Car ces trois temps dans le mandat du président Diomaye est de loin ce que nous attendons le plus et notre souhait n’est rien d’autre que de voir ces trois temps bien remplis. Même si nous savons tous que l’exercice ne sera pas facile du fait d’antécédents défavorables ayant plongé le Sénégal dans une spirale de la dette et l’enfer du remboursement. Sans compter l’autre exercice coûteux consistant à aller chercher l’argent chipé aux contribuables et générations futures.
La majorité absolue des sièges de l’Assemblée nationale quasiment dans la poche, que va faire l’homme fort du pays « Borom Senegaal » ? Ira-t-il prendre la présidence de l’Assemblée nationale ou restera-t-il au building administratif ?
Selon les informations que nous détenons, Ousmane Sonko ne restera pas longtemps à la primature. il « attache une grande importance » à l’examen des projets de loi, l’évaluation des actions gouvernementales et le contrôle des politiques et finances publiques, selon un proche.
De plus, Sonko veut prendre de la distance pour ne pas déranger le Président Bassirou Dioamaye Faye, et il souhaite aussi un « renforcement du duo et la consolidation des décisions qui permettront au projet de se mettre en place et d’aller à l’horizon qu’il s’est fixé, c’est-à-dire en 2050 ».
L’exercice du pouvoir ces huit premiers mois semble avoir montré la voie à suivre, ce d’autant qu’il qui est au début d’une ère de changement qui ne saurait et ne devrait souffrir de crises au sommet de l’Etat, de dualité, de choc d’ambitions.
L’aspect politique interne réglé avec d’un autre côté une opposition qui va mettre du temps pour sortir de ce deuxième Knock out, il reste à faire face aux volets social et économique et c’est sur ces deux points que réside le gros de la difficulté.
Reuters ne s’y trompe pas en soutenant que la probable majorité absolue de Pastef à l’Assemblée nationale confronte le président Bassirou Diomaye Faye à un délicat exercice d’équilibriste entre les attentes populaires et les exigences du FMI, rapporte Reuters.
C’est vrai que la belle victoire de Pastef aux législatives offre au nouveau pouvoir des coudées franches pour mettre en œuvre son ambitieux programme sur 25 ans. Mais quand on sait que la dette du Sénégal est de 18 000 milliards FCFA, que l’Etat devra payer entre 1500 et 2000 milliards par an, soit un total de 10 000 milliards FCFA ou plus à payer de 2024 à 2029, on mesure mieux la tâche qui attend le nouveau pouvoir dont le premier défi sera d’ordre budgétaire qui plus est dans un contexte de crise fiscale.
En effet, le nombre de sociétés en difficultés ne se compte plus, en commençant par la nôtre confrontée au non-paiement de services exécutés. « Il faudra avoir le dos rond, ramer et attendre avec patience », soutient ce lundi un opérateur économique dans un échange informel.
La tâche s’annonce d’autant plus ardue pour le nouveau pouvoir que l’audit gouvernemental dont le Premier ministre a donné un avant-goût le 26 septembre 2024 révèle que la dette et le déficit budgétaire du Sénégal sont bien plus importants que ce qu’avait annoncé la précédente administration.
Les conséquences fâcheuses n’ont pas tardé d’ailleurs pour le Sénégal. Il y a eu d’abord la chute des obligations en dollars du pays annoncée le lendemain par Reuters, ensuite deux dégradations coup sur coup de la note du Sénégal et enfin la suspension du programme du FMI de 1,9 milliard de dollars convenu en juin 2023. Mais concernant cette dernière, l’institution de Breton Wodd pourrait revenir à de meilleurs sentiments.
« Nous considérons la majorité de Pastef comme un développement positif car elle ouvre la voie au président Faye et au Premier ministre Sonko pour commencer à travailler sur un budget 2025 globalement aligné sur les exigences du FMI », analyse lundi Leeuwner Esterhuysen, économiste principal chez Oxford Economics Africa.
Il reste tout de même que le nouveau pouvoir devra apporter des solutions aux demandes des ménages et entreprises quand bien même le Sénégal serait en mauvaise posture. Et c’est là que l’exercice s’annonce difficile. Certains cadres de Pastef demandent d’ailleurs au président Diomaye et à son Premier ministre de prendre le taureau par les cornes et dire à leurs compatriotes que des réformes sont inévitables et que certaines seront impopulaires.
Toutefois, les Sénégalais qui ont renouvelé leur confiance à Ousmane Sonko en lui octroyant ce qui ressemble à une majorité absolue à l’Assemblée nationale sont certainement aussi conscients des efforts et des sacrifices à faire.
C’est dans cette compréhension du peuple que le nouveau pouvoir peut puiser la légitimité pour annoncer les réformes inévitables.
En effet, la situation des finances publiques marquée par la montée du surendettement, impose des choix difficiles pour le gouvernement, en matière de financement des projets et de la gestion de la dette. Pour toutes ces raisons, le Président Diomaye Faye devrait tenir un langage de vérité au secteur privé en lui demandant de se regrouper autour d’une seule entité en vue d’améliorer l’environnement des affaires avec à la clé des réformes facilitant l’investissement et réduisant aussi les coûts opérationnels.
Cela dit, comme le fait savoir Reuters, la victoire législative de Pastef a déjà eu un impact positif sur les marchés, notamment l’augmentation ce lundi du prix de la dette souveraine du Sénégal là où la plupart des autres obligations des nations africaines perdaient du terrain. Le rendement de l’obligation en dollars 2033 sénégalaise a baissé d’environ 10 points de base à 9,28% vers 11h45 GMT.
En d’autres termes, ce sont les places d’affaires dans le monde qui se sont frottés les mains avec cette belle victoire qui replace le Sénégal dans le concert des destinations d’affaires privilégiées.
Le pays étant sortie de la zone grise du GAFI, il est à parier qu’il sera la meilleure destination d’affaires en 2025 en Afrique subsaharienne.
Le Sénégal d’Ousmane Sonko, pardon de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko, c’est désormais cela et qui plus est sans complexe vis-à-vis de qui que ce soit. Le Sénégal d’abord pour lui-même avec ses valeurs et ses convictions, rien d’importé de celles-ci, ensuite en bonne relation avec les voisins immédiats. Un discours à la Trump qui paie et qui a le mérite d’être made by Ousmane Sonko, El Phénoméno.