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14 mai 2025
GUY MARIUS SAGNA PROMET JUSTICE ET REDDITION DES COMPTES
Il a annoncé son intention de supprimer la loi d’amnistie, qui, selon lui, empêche de rendre justice aux victimes des manifestations tragiques survenues entre 2022 et 2024.
Guy Marius Sagna, candidat à la réélection en tant que député de la 15e législature, a pris un engagement fort devant une foule enthousiaste à Ziguinchor, après la victoire de Pastef lors des élections législatives anticipées.
Il a annoncé son intention de supprimer la loi d’amnistie, qui, selon lui, empêche de rendre justice aux victimes des manifestations tragiques survenues entre 2022 et 2024.
« Il y a une chose que nous n’allons pas négocier. Nos martyrs, l’amnistie votée, parce que nos frères, nos fils ont été tués. Cette loi d’amnistie va être supprimée », a déclaré Guy Marius Sagna, soulignant la nécessité d’une enquête approfondie pour élucider les circonstances de ces décès et identifier les responsables.
Une promesse de justice résonne particulièrement dans un contexte où de nombreuses familles cherchent des réponses et des comptes aprèsdes événements tragiques.
Le candidat, qui a également représenté la liste départementale du parti Pastef, a insisté sur l’importance de la reddition des comptes, affirmant que l’argent détourné doit revenir aux populations.
QUALIFICATION CAN 2025, LA TANZANIE BRISE LE RÊVE GUINÉEN
Avec un seul but inscrit à la 69ème minute de jeu, les Taifas Stars ont mis fin aux espoirs de qualification du Syli national, qui rêvait de participer à cette prestigieuse compétition.
La Tanzanie a infligé un coup dur à l’équipe nationale guinéenne, le Sily National, lors de la dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Maroc 2024.
Avec un seul but inscrit à la 69ème minute de jeu, les Tanzaniens ont mis fin aux espoirs de qualification des Guinéens, qui rêvaient de participer à cette prestigieuse compétition.
Le match, qui s’est déroulé dans une ambiance électrique, a vu les deux équipes se battre avec acharnement.
Malgré plusieurs occasions de part et d’autre, c’est finalement la Tanzanie qui a su faire la différence.
Un coup dur pour le Sily National, qui avait pourtant montré de belles promesses tout au long des éliminatoires. La route vers la CAN 2024 s’arrête donc ici pour la Guinée, tandis que la Tanzanie peut célébrer sa qualification et se projeter vers le tournoi à venir.
PAR ISMAILA MADIOR FALL
CES RÉSULTATS M'INSPIRENT TROIS RÉFLEXIONS
De quelque manière que le peuple veuille, l'essentiel est qu'il veuille. Le peuple sénégalais a, en cohérence et en continuité de mars 24, choisi la confluence des majorités parlementaire et présidentielle
Je remercie les populations des 11 communes du département de Rufisque pour leur accueil chaleureux pendant la campagne électorale.
J'adresse mes félicitations à la liste du Pastef. Si elle a triomphé, c'est le peuple sénégalais qui a gagné.
Ces résultats m'inspirent trois réflexions :
1. De quelque manière que le peuple veuille, l'essentiel est qu'il veuille. Le peuple sénégalais a, en cohérence et en continuité de mars 24, choisi la confluence des majorités parlementaire et présidentielle. Ce réflexe conservateur de la stabilité politique devrait, à la faveur de l'harmonisation (à 5 ans) de la durée des mandats du Président et des députés, être institutionnalisé par le réaménagement du calendrier républicain pour l'organisation de la présidentielle et des législatives concomitamment (comme c'était le cas de 1963 à 1988) ou à quelques jours de décalage. On aurait fait l'économie de 7 mois d'incertitudes politiques et de tension électorale.
2. La dimension personnelle du Premier ùinistre sur les résultats induit un changement dans le fonctionnement du régime politique. Inédit : celui qui a la faveur des électeurs n'est pas à la tête de la magistrature suprême. Dans un régime présidentiel, c'est une incongruité à corriger d'urgence par une conjugaison des recettes de l'ingénierie constitutionnelle et de l'art de gouverner. Il y va de l'harmonie au sein de l'exécutif et de la stabilité politique du pays. On rappelle que le Sénégal a un régime bi-représentatif où le scrutin présidentiel et le scrutin législatif sont d'égale dignité légitimante pour le pouvoir.
3. La disqualification judiciaire d’un des candidats favoris à l’élection présidentielle de mars 2024, et ses conséquences sur le fonctionnement du régime politique, ne doit-elle pas nous amener, pour l'avenir de notre démocratie, à nous inspirer de la jurisprudence d'il y' a quelques semaines de la Cour suprême des Etats-Unis ordonnant la suspension des poursuites judiciaires contre les candidats jusqu'après la présidentielle? Cette question ouvre, comme y invite la société civile, une perspective de toilettage consensuel des conditions d'éligibilité à la Présidence.
Un pays doit être instruit par sa propre histoire et parfois celle d'autres pays.
Que Dieu veille sur le Sénégal.
PAPE THIAW PROPOSE UN ONZE REMANIÉ CONTRE LE BURUNDI
Comparé à la rencontre de jeudi face au Burkina Faso à Bamako dans la capitale malienne, le sélectionneur sénégalais a titularisé Pape Matar Sarr, Cherif Ndiaye, Habib Diarra et Abdou Diallo.
Diamniadio, 19 Nov (APS) – L’entraîneur par intérim de la sélection nationale, Pape Bouna Thiaw a opéré quatre changements, avec notamment les titularisations de Abdou Diallo, de Habib Diarra et de Chérif Ndiaye, dans le onze des Lions devant affronter à 19 heures, le Burundi à Diamniadio, en match comptant pour la sixième et dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025.
Comparé à la rencontre de jeudi face au Burkina Faso à Bamako dans la capitale malienne, Pape Thiaw a titularisé Pape Matar Sarr, Cherif Ndiaye, Habib Diarra et Abdou Diallo.
Le Sénégal a déjà obtenu la qualification à la CAN prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc.
Les Lions ont pris la première place du groupe L depuis le match de l’avant-dernière journée des éliminatoires, la semaine dernière, à Bamako, contre les Étalons du Burkina Faso.
Le Burkina Faso, avec 10 points, est aussi qualifié.
COP29, L'AFRIQUE EXIGE UN FINANCEMENT CLIMATIQUE ÉQUITABLE ET CONCRET
Pour les ministres africains chargés du financement de la lutte contre le changement climatique, la COP doit marquer un tournant, avec des résultats tangibles pour les pays vulnérables.
À l’occasion de la COP29, les ministres africains chargés du financement de la lutte contre le changement climatique ont exprimé leur inquiétude quant à l’inefficacité des engagements financiers passés et ont réclamé des actions concrètes pour répondre aux défis climatiques qui affectent le continent.
Les ministres de la Sierra Leone, de la Gambie, de la Zambie, du Nigeria et de l’Angola ont insisté sur la nécessité de réviser les mécanismes de financement pour que les pays développés honorent leurs promesses.
Jiwoh Abdulai, ministre de l’Environnement et du Changement Climatique de la Sierra Leone, a souligné que les pertes économiques dues aux événements climatiques extrêmes représentent entre 2 et 5 % du PIB des pays africains. Il a rappelé que les financements pour l’adaptation en Afrique subsaharienne, estimés entre 30 et 50 milliards de dollars par an, doivent être fournis de manière juste. « Il ne s’agit pas de dons, mais d’une dette climatique qui doit être payée », a-t-il déclaré.
Rohey John, ministre gambienne, a affirmé que les pays vulnérables, responsables de peu des émissions mondiales, ne peuvent continuer à souffrir des conséquences du changement climatique sans compensation adéquate. Elle a aussi exprimé son scepticisme face aux 100 milliards de dollars promis dans les années précédentes, soulignant qu’ils n’ont pas produit les résultats attendus.
Le ministre zambien, Mike Elton Mposha, a appuyé cette demande, soulignant que les pays africains, épuisés par leurs ressources limitées, ne peuvent continuer à financer eux-mêmes la lutte contre un problème dont ils sont les moins responsables.
Enfin, Balarabe Abbas Lawal, du Nigeria, a rappelé que les pays développés, qui ont historiquement contribué à la pollution, doivent désormais financer l’adaptation et la transition énergétique des pays vulnérables.
Les ministres ont conclu en insistant sur le fait que la COP29 doit produire des résultats concrets et ne pas se contenter de promesses vides. Ils ont appelé à un financement climatique transparent, efficace et adapté aux réalités africaines, afin de permettre à l’Afrique de faire face à ses défis climatiques de manière durable.
par Oumou Wane
SONKO : LA VICTOIRE ABSOLUE !
Qui a peur de Sonko à la primature ? L’éloigner de l’action gouvernementale ressemblerait plus à vouloir précipiter sa retraite politique. Le pays a besoin aux manettes d’un président ambitieux et clairvoyant et d’un Premier ministre entreprenant
Qui a dit que le pays était désuni ? Au vu du raz-de-marée de la victoire annoncée d’Ousmane Sonko, tête de liste charismatique du Pastef aux législatives, il semble même que le Sénégal n’est pas plus divisé que n’importe quelle démocratie du monde. Tout compte fait, en dehors de quelques attitudes minoritaires qui focalisent l’attention des médias et éreintent le public, notre République fait même exception grâce à la bonne organisation du processus électoral et à la maturité du peuple sénégalais et de ses dirigeants.
Dès dimanche soir, les principales figures de l'opposition ont reconnu leur défaite face à une victoire aussi nette qu’incontestable qui fait de Pastef la première force politique du pays.
D’ailleurs, près de sept mois après l’investiture de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal, et la nomination d’Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, c’est de la clarification politique dont il est question aujourd’hui. Ce « carton plein » et cette large victoire aux élections législatives, vont permettre une recomposition en profondeur du paysage politique du pays, car les partis traditionnels de gauche et de droite sont lourdement défaits. Pour l’analyste politique Babacar Ndiaye, « Ces élections marquent l’effacement d’une classe politique qui a fait son temps ».
Cette situation laisse carte blanche au duo Diomaye-Sonko, pour imposer ses politiques et lui ouvre un boulevard pour faire appliquer son Projet. Cela facilitera indiscutablement sa tâche, mais cela accroît aussi les attentes de « rupture » que le Premier ministre et le président sénégalais promettent depuis leur arrivée au pouvoir.
En faisant déferler sur l’Assemblée nationale, une vague Pastef et en lui offrant une majorité absolue, le peuple attend désormais de son exécutif des solutions pour une économie en croissance, une amélioration des conditions de vie dans la justice sociale et la sécurité.
Plus que jamais, le pays a besoin aux manettes d’un président ambitieux et clairvoyant et d’un Premier ministre, en la personne de Ousmane Sonko, audacieux et entreprenant.
Pourtant, dès le lendemain des élections, un certain microcosme qui se croit « autorisé », comme un seul homme, s’empresse de suggérer à Sonko d’aller présider l’Assemblée nationale pour éviter une dualité au sommet de l’État. Que nenni ! Le sacre de Sonko aux législatives lui ouvre toutes les latitudes. Qui a peur de Sonko à la primature ? Vouloir l’éloigner de l’action gouvernementale, ressemblerait plus à vouloir précipiter sa retraite politique.
À travers cette élection, le peuple sénégalais a confirmé la confiance placée dans le projet du Pastef pour un programme de "rupture", basé sur la "souveraineté économique" du pays.
Les chantiers de réformes, en particulier sur l’emploi, les institutions, la souveraineté alimentaire ou bien encore la lutte anti-corruption vont pouvoir s’engager et souhaitons-le, donner au plus vite des résultats.
En priorité, le Parti des patriotes peut se targuer d’être le champion de la jeunesse qui croit en son programme de changement.
C'est ainsi, je l’espère, forts de leur engagement pour un Sénégal juste, libre et prospère que les jeunes Sénégalais, cesseront de perdre leur vie sur des bateaux de fortune pour s’exiler à l’étranger
Oumou Wane est présidente Citizen Media Group-africa7.
JANGÀT avec Abdoulaye CISSE | Législatives 2024 : victoire nette de Pastef et 1000 lectures possible
COP 29, DAKAR APPELLE À UN RENFORCEMENT DU FONDS SPÉCIAL SUR LES PERTES ET PRÉJUDICES
Le but recherché, selon Daouda Ngom, est d’’’aller vers une transition juste, équitable et résiliente, tout en donnant une rémunération adéquate aux transactions carbone venant des pays en développement par la fixation d’un prix plancher.
Bakou, 19 nov (APS) – Le Sénégal appelle à un renforcement du Fonds spécial sur les pertes et préjudices et invite toutes les parties à la mobilisation pour des décisions fortes sur le financement climatique, a déclaré, mardi, le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom.
M. Ngom intervenait ainsi à l’occasion du haut segment ministériel de la 29 e session de la Conférence des parties (COP29) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Cette conférence, qui se déroule (11-22 nov) à Bakou, en Azerbaïdjan, est dédiée cette année à la finance climatique, un des piliers de l’action climatique mondiale.
‘’Nous comptons sur son renforcement durant cette session dédiée à la finance climatique’’, a souligné Daouda Ngom, lors de cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs délégations ministérielles de pays membres.
Il a indiqué que ‘’le Sénégal invite toutes les parties à la mobilisation pour des décisions fortes sur un financement climatique adéquat et accessible, basé sur la subvention conséquente pour l’adaptation, les pertes et dommages (…)’’.
Le but recherché est d’’’aller vers une transition juste, équitable et résiliente, tout en donnant une rémunération adéquate aux transactions carbone venant des pays en développement par la fixation d’un prix plancher’’, a-t-il précisé.
Il estime que ‘’cet accompagnement pour permettre aux pays à faibles capacités d’adaptation de rester dans le concert des nations donnera plus d’impulsion collective pour l’engagement global de la neutralité carbone d’ici 2050’’.
Adopté lors de la COP 28 à Dubaï, le Fonds pertes et dommages est conçu pour répondre aux pertes et dommages irréversibles subis par les pays dits en développement en raison des impacts du changement climatique. Il est évalué à environ 812 milliards de dollars.
Daouda Ngom a souligné que l’adoption du Fonds spécial sur les pertes et préjudices a germé comme une lueur d’espoir pour de nombreux pays impactés par les effets extrêmes du changement climatique.
En guise d’exemple, il a relevé que le Sénégal a mobilisé, ces derniers mois, via son budget, plus de 30 milliards de francs CFA, pour minimiser les pertes liées aux inondations et accompagner les sinistrés, tout en faisant face à des pertes d’habitats et d’infrastructures le long de ses 718 km de côte.
Il a rappelé que ‘’les pays en développement sont désormais soumis à l’obligation de planifier un développement socioéconomique inclusif et durable avec des investissements pouvant être annihilés par un événement climatique extrême’’.
‘’Nos pays sont obligés de s’endetter pour faire face à des pertes et des préjudices, qui adviennent régulièrement. Cette situation n’est pas juste et doit être corrigée dans la nouvelle décision sur la finance’’, a-t-il encore souligné. Il estime que ‘’l’heure est à l’action’’ avec des financements accessibles et simples.
‘’Les financements et leur accessibilité doivent être simples et rapides pour la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau National (CDN), des Plans nationaux d’Adaptation (PNA) et des autres initiatives visant à renforcer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre les pertes et dommages climatiques’’, a-t-il suggéré.
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique a relevé que le chemin parcouru de Rio 92 à Bakou est long, parsemé de défis. Mais il se réjouit de voir que ces trente-trois années d’endurance ‘’nous persuadent que la crise climatique devra être gérée dans l’épreuve de conjonctures’’.
Il a appelé l’Humanité ”à agir vite et bien”, pour ne laisser en rade aucun pays. ‘’L’avenir radieux que nous voulons et la survie de l’espèce en dépendent’’, a-t-il soutenu.
LE G20 DOIT SE PENCHER SÉRIEUSEMENT SUR LA CRISE DE LA DETTE ET DU DÉVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE
"Lorsque les gouvernements n'ont pas fait défaut sur leur dette extérieure, le service de la dette extérieure atteint des niveaux socialement insoutenables, car il dépasse souvent les dépenses publiques en matière de santé ou d'éducation."
2024 est une année symbolique à bien des égards pour les partisans d'une réforme économique mondiale. Elle marque le 80e anniversaire du système de Bretton Woods et le 50e anniversaire de l’agenda du Nouvel ordre économique international des Nations unies. Le sommet du G20 des 18 et 19 novembre, organisé par le Brésil, est tout aussi important. Après avoir obtenu le statut de membre permanent l'année dernière, l'Union africaine (UA) représentera le continent aux côtés de l'Afrique du Sud.
A l’instar des autres régions du Sud global, l'Afrique est confrontée à un certain nombre de chocs externes qui nécessitent une réponse multilatérale efficace qui a fait défaut jusqu'à présent. Les développements induits par les prêts agressifs de créanciers privés avides de rendements élevés, la pandémie de covid 19 et deux guerres majeures - l'une en Europe et l'autre au Moyen-Orient - ont plongé la plupart des pays du continent dans une crise d'endettement et de développement.
Lorsque les gouvernements n'ont pas fait défaut sur leur dette extérieure, le service de la dette extérieure atteint des niveaux socialement insoutenables, car il dépasse souvent les dépenses publiques en matière de santé ou d'éducation. Cette situation met non seulement en péril les efforts de développement déployés par les pays africains au cours des deux dernières décennies, mais elle retarde également les investissements urgents qui doivent être réalisés en termes d'adaptation aux - et d'atténuation des - effets déjà visibles des changements climatiques.
La récurrence des crises de la dette sur le continent n'est pas un hasard. C'est malheureusement une conséquence quasi inéluctable du fonctionnement du système monétaire et financier international.
Pour stimuler leur développement économique, les pays à revenu faible et moyen doivent avoir accès à des importations essentielles - machines, équipements, technologies, etc. - qu'ils doivent généralement acheter en devises fortes. En principe, dans une perspective développementaliste, la plupart d'entre eux devraient être des importateurs nets. Cependant, ces déficits commerciaux développementalistes, tels qu'ils ont été observés dans un pays comme la Corée du Sud au cours de son industrialisation, doivent ultimement être financés en augmentant la capacité à exporter et/ou en attirant des financements étrangers - aide, dette, investissements directs étrangers.
Les pays africains sont principalement des producteurs de matières premières et, en tant que tels, ils sont généralement handicapés par la volatilité des prix des matières premières. Ils souffrent également de la faiblesse des revenus associés à ces exportations en raison d'un système fiscal mondial asymétrique qui permet aux multinationales de rapatrier légalement des niveaux considérables de bénéfices et de dividendes et d'accroître davantage l'hémorragie financière subie par le continent par l'évasion et la fraude fiscales, la fausse facturation des échanges et d'autres pratiques frauduleuses.
Si les pays africains parvenaient à conserver au niveau national une part plus importante de leurs recettes d'exportation, ils pourraient se trouver dans une situation où leurs besoins de financement extérieur seraient réduits. Mais ce n'est souvent pas le cas. Pour ne rien arranger, ils souffrent d'une offre insuffisante de financement en devises étrangères destiné au développement. Avec le tarissement des financements concessionnels, les pays africains sont davantage exposés d’une part à des financements privés étrangers avec des coûts rendus encore plus élevés par le pouvoir incontrôlé des agences de notation et d’autre part à un modèle d'ajustement défavorable sous les auspices du FMI auquel ils sont soumis.
Dans un système mondial équitable, les pays en développement devraient être en mesure d'enregistrer des déficits de leur balance commerciale et de leur balance courante à travers un financement adéquat et de mécanismes de soutien des taux de change. Comme ces instruments multilatéraux sont soit absents, soit déficients, les pays en développement sont généralement punis par les politiques du FMI et de la Banque mondiale lorsqu'ils sont confrontés à une crise de la dette.
En effet, le FMI interprète à tort les déficits développementalistes comme des exemples de laxisme fiscal. C'est pourquoi il impose des politiques d'austérité aux pays débiteurs - à savoir des excédents primaires préjudiciables qui anéantissent leurs perspectives de croissance - et conditionne son aide à des politiques telles que la libéralisation du compte de capital, une mesure qui entraîne une volatilité financière accrue et des sorties nettes de capitaux. Quant à la Banque mondiale, elle encourage généralement la privatisation, notamment celle des secteurs qui génèrent des revenus en devises.
Le résultat est que les pays débiteurs, au lieu d'être aidés à émerger des crises en position de force, sont pénalisés à court terme par une croissance économique plus faible et un appauvrissement massif, et à moyen et long termes par un affaiblissement de leur capacité à générer des revenus d’exportation.
En d'autres termes, lorsque les vivent une crise de dette, le mieux qu'ils puissent attendre des institutions de Bretton Woods est un cautère sur une jambe de bois, ce qui signifie que leur capacité à engranger des revenus extérieurs est encore plus compromise, ce qui les rend plus vulnérables à de futures crises de la dette. De nombreux pays africains, au moins depuis les années 1980, en ont fait l’expérience. La Zambie est un cas paradigmatique.
La dette publique extérieure de la Zambie a été significativement annulée, passant de 128 % du RNB en 2000 à 7,4 % du RNB en 2006. Cependant, en 2020, son gouvernement a été contraint de faire défaut. Trois facteurs ont été à l'œuvre.
Tout d'abord, le pays n'a pas profité du boom des matières premières pour accumuler des devises, les multinationales s'étant accaparé la majeure partie des recettes d'exportation. Deuxièmement, le pays a émis des eurobonds coûteux pour financer son développement et faire face aux chocs climatiques. Troisièmement, comme les financements en devises ont été investis dans des projets d'infrastructure qui n'ont pas stimulé sa capacité d'exportation, sa solvabilité extérieure s'est rapidement détériorée. La pandémie de covid-19 a accéléré l'entrée dans une crise de dette qui devait se produire un jour ou l'autre. Malheureusement, le processus de restructuration de la dette de la Zambie sous l'égide du FMI a été long, inadéquat et ne s'est pas attaqué aux causes profondes.
La communauté internationale du développement devrait se rendre compte que la situation de la dette extérieure de la plupart des gouvernements africains n'est tout simplement pas viable pour leurs populations et l'environnement. Une aide urgente est nécessaire sous la forme d'une annulation rapide et significative de leur dette extérieure. Nous savons tous qu'il ne s'agit pas d'une question de capacité financière pour les pays les plus riches, mais plutôt de volonté politique.
Au-delà de l'allégement des dettes, la réalisation des objectifs en matière de développement et de climat nécessitera des financements extérieurs adéquats : (i) des liquidités à court terme pour faire face aux chocs négatifs tels que la détérioration des termes de l'échange, les événements climatiques, etc. (ii) des financements en devises étrangères à long terme abordables – afin de s’assurer que le service de la dette ne représente pas une lourde charge eu égard à la capacité nationale à générer des recettes extérieures ; (iii) des dons et des transferts de technologie pour faire face aux problèmes climatiques et environnementaux, en lieu et place des prêts.
Enfin, il est impératif de soumettre l'analyse de la viabilité de la dette du FMI à une plus grande transparence et à un suivi plus rigoureux. Des millions de vies à travers le monde dépendent de cette analyse politique plutôt que technique.
La réunion du G20 aura rendu un grand service à l'Afrique et au monde si elle inclut et reflète ces préoccupations et priorités que l'Afrique partage avec la plupart des pays du Sud.