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4 juillet 2025
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POINT DE L'ACTUALITÉ AMÉRICAINE DE LA SEMAINE
Claude Porsella, René Lake et Dennis Beaver, analysent dans l'émission hebdomadaire "Point USA", le second procès en destitution de Trump, marqué par une défense catastrophique et un parti républicain plus que jamais tiraillé
Claude Porsella, René Lake et Dennis Beaver, parlent dans l'émission hebdomadaire "Point USA", du second procès en destitution de Trump, marqué par une défense catastrophique et un parti républicain plus que jamais tiraillé.
"Point USA" est une émission de French Buzz TV, basée à San Francisco en Californie.
KINÉ LAM, LES CONFIDENCES D'UNE DIVA
Considérée plus âgée à cause de sa carrière pleine d’étoiles, la chanteuse sexagénaire reflète l’allure d’une quinqua. Entretien
Adjaratou Fatou Kiné Samb (son vrai nom) est une grande dame. Tout dans son phrasé et sa tenue révèlent une diva. Considérée plus âgée à cause de sa carrière pleine d’étoiles, la chanteuse sexagénaire reflète l’allure d’une quinqua. Le sourire qu’elle arbore ne la quittera pas jusqu’au terme de l’interview qu’elle a accordée au «Soleil», changeant d’expression au gré des sujets. Un rictus ironique pour évoquer certaines anecdotes de son parcours majuscule, un éclat de rire pour énoncer des malices, un sourire mélancolique pour se remémorer les vies avec son «Dogo» (son défunt mari, El Hadj Ndongo Thiam, décédé en 2019).
Vous avez aujourd’hui 49 ans de carrière. Vous souvenez-vous de vos premiers pas en musique, il y a presque cinquante ans ?
Je me rends compte que cette carrière est longue, Maasha’Allah (rires). Je l’ai commencée quand j’avais quinze ans. J’avais en ce moment un petit orchestre informel. Mais c’est en 1975 que le Sénégal a vraiment découvert pour la première fois ma voix. J’avais chanté «Mame Bamba» au Stade Iba Mar Diop dans un concours où il y avait aussi, je me rappelle, Ndèye Khady Niang (la défunte danseuse). Le nom «Kiné Lam Mame Bamba» venait de naître. En ce moment, je faisais déjà des tournées dans les régions du Sénégal et me faisais une petite notoriété. En 1978, j’ai participé au concours «Nuit Honda». Il y avait un lobbying pour faire gagner le prix à un sociétaire du Théâtre national Daniel Sorano. Le public estimait que j’avais été la plus brillante et réclamait le trophée pour moi. Pourtant, c’est un peu ce concours qui m’a ouvert les portes de Sorano. C’est après cette compétition, toujours en 1978, que Maurice Sonar Senghor (qui était le Directeur du Théâtre national Daniel Sorano) a demandé qu’on me recrute à tout prix. On m’a trouvée et je suis allée faire une audition.
Tous les ténors étaient présents dans le jury : Samba Diabaré Samb, Amadou Ndiaye Samb, Ndiaga Mbaye, etc. Dès que j’ai entonné, ils étaient tous éblouis. C’est ainsi qu’on m’a recrutée dans l’Ensemble lyrique traditionnel du Théâtre national Daniel Sorano. J’y suis restée jusqu’en 1989, avant de quitter pour créer mon propre groupe musical. Mon premier Cd, par contre, je l’ai fait en 1981 avec le groupe Super Étoile. C’est en 1989 que je suis entré dans la musique moderne avec Syllart Productions. Je suis allée à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour enregistrer l’album «Dogo» qui a cartonné. C’était justement pour la profusion des contrats et des tournées internationales que j’ai quitté le Théâtre Sorano. Je devais choisir entre Sorano et une carrière musicale solo.
De qui ou dans quelles circonstances avez-vous chopé le virus de la chanson ?
Je n’ai trouvé ni mon père ni ma mère en train de chanter. Mais j’avais une grande sœur, une aveugle, qui chantait super bien. Elle s’appelait Dieynaba Lam. Je dis que c’est le Bon Dieu qui trace les destins. Peut-être aussi j’ai puisé au sang de mes ancêtres. Le tout premier Damel du Cayor s’accompagnait de mon grand-père, Dié Marone. Mes grands-parents ont été côte-à-côte dans la bataille de Danki avec le Damel, en 1549. On les célèbre encore et les enseigne à ce jour à l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). Dogo, du même nom que mon défunt mari, était expressément blessé par la flèche du Damel Lat Soukabé pour avoir son sang. Il disait que ce sang, qui devait lui porter bonheur, servirait à attirer tous les grands et bons griots du Baol et du Cayor. Ce fut ensuite le cas. Et mon grand-père était ensuite devenu le Fara Laamb Damel Teigne du Cayor et du Baol (le chef de tous les griots de ces grands royaumes).
Vous dites avoir entamé votre carrière à l’âge de 15 ans. Comment, à cette époque déjà, vos parents ont censenti à permettre à la jeune fille que vous étiez de faire de la musique et de même entreprendre des tournées régionales ?
Mon papa était mon manager à cette époque-là. En ce moment, je pouvais gagner jusqu’à la somme de 80 000 FCfa, qui était quand même une fortune. Des fois aussi, il arrivait que le public, conquis, me remplisse un sac de billets de banque. Arrivée à la maison, je le remettais à mes parents et ma mère pouvait gérer les dépenses quotidiennes de la maison avec pendant trois mois. En ce temps, la dépense quotidienne ne donnait pas tant de cheveux blancs (rires). J’ai presté partout au Sénégal. Mon père écrivait mes textes, un oncle paternel était mon batteur de tam-tam, ma cousine germaine m’accompagnait dans les chants, etc. L’orchestre était presqu’intégralement familial. Ceci faisait qu’on m’a tôt permise d’y aller, en plus de mon attitude responsable.
C’est donc dire que la famille a une place centrale dans votre carrière. Nous connaissons tous Dogo, votre défunt mari, qui a pesé d’un poids considérable sur votre parcours. Comment a débuté votre histoire ?
Je commence par d’abord vous apprendre que Dogo est lui-même mon parent, du côté de ma mère ainsi que de mon père, avant d’avoir été mon époux. Nous nous sommes mariés en 1978, deux mois après mon intégration au Théâtre Daniel Sorano. Donc on peut considérer qu’il a été là à toutes les phases décisives de ma carrière. Il était tout pour moi. Mes parents lui ont laissé toutes leurs responsabilités après lui avoir donné ma main. Tout ce que j’ai réussi aujourd’hui, c’est grâce à mes parents et lui. C’était un mari exemplaire à tous les niveaux. C’était aussi mon manager et il a toujours tenu à ce que je sois ponctuelle. C’est avec moi qu’il a intégré tout ce qui peut toucher à la musique, auparavant il n’y a jamais été. Il signait tous mes contrats. Il arrivait qu’on soit en tournée durant trois mois avec l’Ensemble lyrique traditionnel et parfois il me rejoignait dans certaines étapes. Il m’a coachée jusqu’en 1989, et c’est lui-même qui m’a conseillé de quitter l’Ensemble lyrique traditionnel, pour cesser d’être fonctionnaire et me concentrer sur un plan de carrière solo. Il estimait que je ne pouvais pas cumuler ces deux fonctions, d’autant plus qu’à cette période, les promoteurs exigeaient dans les contrats avec l’Ensemble lyrique traditionnel que Kiné Lam vienne chanter. Après cet épisode, il a pris ma carrière en main et on a tous constaté la suite.
Pour la réussite d’une carrière, il faut donc le soutien de sa famille …
C’est impératif ! Toujours à propos de Dogo, il y avait une vision derrière tout cela. J’ai très tôt remarqué sa très grande probité morale et sa respectable personnalité. J’avais compris qu’il pouvait convenablement gérer ma carrière et que je pouvais laisser toutes les clefs en sa main. C’est cela qui faisait qu’il arrivait qu’il signe pour moi des contrats à mon insu et sans je n’eusse besoin d’en connaître les termes. Même quand il voulait me rendre compte, je lui rétorquais que ce n’était pas la peine. La relation était de confiance. C’est avec lui que j’ai commencé à me doter de matériels de musique et à payer les musiciens. Il était exceptionnellement exemplaire, Dogo. Quand je gagnais de l’argent, il me disait toujours de subvenir aux besoins de mes parents, de les amener à la Mecque, de leur construire une maison, etc. Cela a toujours été son propos, et jamais il ne plaidait pour ses besoins personnels. Il me répétait sans cesse que ma réussite était la sienne et était un honneur pour lui, car cela le déchargeait en réalité et montrait qu’il m’oriente correctement dans notre ménage et ma carrière d’artiste.
Tout ce que vous expliquez là semble chimérique au moment où les divorces sont légion dans le showbiz. Quelle a été votre recette, personnellement, pour combiner et réussir tout cela ?
Ah, mais n’a pas qui veut un époux comme Dogo hein ! (Rires). Déjà c’était un intellectuel qui avait un remarquable discernement. Toutes mes consœurs m’en faisaient constamment la remarque d’ailleurs. Ensuite, il avait un bon comportement, en plus de sa sérénité, son flegme, sa gratitude, son estime et sa considération pour ma personne, son amour pour moi et son désir de me voir chaque jour évoluer. Donc je ne pense pas y être d’un grand rôle. Tout lui revient, d’autant plus que j’étais jeune fille quand il m’épousait. Il m’a inculqué de grandes valeurs. Il surveillait l’artiste que je suis comme du lait sur le feu. Il me mettait la pression quand j’avais des engagements et veillait surtout à ma ponctualité. Il est d’une grande empreinte dans la réussite de chaque moment de ma carrière, Ndongo Thiam Dogo.
Pouvez-vous nous raconter un de ces moments ?
L’histoire du tube «Jaraaf», par exemple. J’étais à l’Ensemble lyrique traditionnel du Théâtre national Daniel Sorano en ce moment (en 1986). C’était un concours où s’étaient inscrits Ndiaga Mbaye, Khar Mbaye Madiaga, Diabou Seck la Saint-Louisienne, Amadou Ndiaye Samb, bref tous les ténors et divas de l’époque. J’ai dit à Dogo que j’allais au concours Jaraaf et lui avouais que c’était sans grande conviction à côté de ces grands noms qui avaient une culture certaine de l’histoire du Jaraaf et étaient bien plus illustres que moi en plus. J’étais convaincue que j’allais perdre parce que j’étais la cadette de la compétition. Il m’a regardée et m’a promis que je vais la gagner. Je lui disais d’arrêter de me cajoler, mais il me rassurait toujours. Il m’a dit : «Je suis un grand Jaraafman. Je connais la biographie de l’équipe et je vais te composer la chanson. Tu vas gagner ce concours, mais à une condition. Tu connais ce que c’est qu’un hors-sujet ?», m’a-t-il demandé. Je lui ai alors dit que je pense savoir ce que c’est parce que je le faisais souvent durant les rédactions à l’école (Rires). Il m’a dit : «Alors voilà, tu vas te limiter au texte que je t’écrirai. Sur la scène de Sorano, ne chante les louanges de personne. Tu adores l’argent et risques de chanter les aïeux de tes amis dès que tu les verras. Chante juste la biographie que je t’écrirai. Tu gagneras». Et j’avais gagné les Oscars Jaraaf cette année. (Elle chante le morceau dans une grande nostalgie et une grande solennité).
C’était en 1986. On a même entonné l’hymne national pour moi avec ce succès. Le coaching de Dogo était immense. Je me rappelle que j’étais en compétition avec les divas, j’avais cherché à les destabiliser dès le début. Je suis allée les trouver pour leur dire qu’un car plein de joueurs et d’équipements du Jaraaf était dehors pour me supporter. Quand Daro Mbaye est venue, je me suis payée sa tête. Je lui ai dit qu’elle devait elle aussi avoir un ballon en bleu et blanc (en réalité les couleurs de la Jeanne d’Arc, équipe rivale du Jaraaf qui a, elle, les couleurs vert et blanc). Elle a acheté le ballon et je lui ai conseillé de le mettre dans un sachet, pour que personne ne l’éconduise avant qu’elle ne rejoigne la scène. On avait fait le tirage au sort et je venais juste après elle et nous étions les deux plus jeunes candidates. Au moment où elle rejoignait la scène, je faisais ses chœurs et l’apercevais, en bonne griotte, entrer en grande dame avec le ballon bleu et blanc et le jetait aux supporters. Sans le savoir, elle avait perdu avant de chanter, cette illettrée ! (Elle entre dans un fou rire). Quand elle a senti sa bêtise, elle s’est retournée vers moi et a rigolé. Les vieux supporters du Jaraaf l’ont tellement chargée, ndeysaan. Nous en avions beaucoup ri dans les coulisses, sans rancune.
Vous avez fait onze ans dans l’Ensemble lyrique traditionnel du théâtre Sorano et en avez été pendant un moment la vedette. Il doit y avoir d’autres anecdotes croustillantes, non ?
Effectivement ! Je me rappelle aussi mon passage dans «Un artiste sur le podium», entre 1982 et 1983. J’étais la première à l’expérimenter. C’était durant la Tabaski et tous les sociétaires de l’Ensemble lyrique devaient être sur la scène pendant que j’étais le lead vocal. Un beau spectacle devant une salle comble. Une réussite totale. En 1981 aussi, avec «Taara». C’était le jour d’ouverture de l’Ensemble lyrique. Je me rappelle, en ces moments, personne ne voulait passer le premier, surtout avec le trac. À cette époque, le regretté Boubacar Guiro, grâce à qui je suis entrée à Sorano, me sommait de rejoindre la scène. Je refusais en lui disant de faire passer d’abord les doyens, mais il me «calmait» en me disant qu’en réalité, il reposait le groupe sur moi. Et je rejoignais la scène pour exploser, ndeysaan. Je me souviens également du spectacle mis en scène, «Derklé» (La mort de Lat Dior, en 1986). De grands moments. Pour les tournées, il y a celle qu’on avait effectuée en Algérie, en 1979, et qui m’a beaucoup touchée. Nous avions déjà presté à Rabat (Maroc) puis, trois jours après, nous sommes arrivés à Alger et il y a eu au même moment des tremblements de terre. La ville était en débris et en deuil. Le souci de tous, après notre consternation, c’était de voir où passer pour rentrer à Dakar et quel avion allait nous transporter. Je me rappelle qu’on était avec le vieux toucouleur Abdoulaye Idy Seck, très comique, qui disait qu’il s’asseyait toujours au milieu dans la voiture. Et c’était toujours des échanges forts avec Madiodio Gningue qui lui reprochait de ne pas être galant (Rires).
L’album «Le Retour» a été un marquant dans votre carrière et sujet de beaucoup de légendes. Quelle est sa vraie histoire ?
(Rires). Bon il faut dire que ce n’est que maintenant que c’est devenu normal pour un artiste de rester trois ans sans produire un album. C’était inadmissible. C’est sorti en 1998 et mon dernier album était signé en 1995. J’avais ensuite signé avec deux maisons de disque. Je devais alors effectuer des tournées internationales avec Chanaki en 1995 et 1996. En 1997, j’étais aux Pays-Bas et ensuite je suis restée à Paris durant sept mois sans revenir au Sénégal. Les Sénégalais devenaient inquiets et interprétaient mon absence. Je devais produire un album, mais les producteurs qui étaient là se montraient cupides. Ils disaient qu’ils ne produiraient pas une artiste qui n’est pas rentable. C’est en ce moment que j’ai rencontré Habib Faye (défunt bassiste du Super Étoile) qui m’a promis d’arranger l’album «Le Retour». Il m’a orienté vers Youssou Ndour qui a été d’un apport extraordinaire. Il restait répéter avec moi au studio jusque tard dans la nuit et c’est Habib Faye et lui qui ont arrangé l’album. Rien qu’avec le morceau «Cheikh Alioune Souané», son parrain m’a offert 15 millions de FCfa. C’était extraordinaire.
Nous avons vu que vous êtes toujours active et entretenez toujours votre carrière, après un demi-siècle d’âge. Quel est le secret ?
Cela semble avoir un secret, mais je vous jure qu’il n’y en a pas. L’artiste ne récolte que le fruit d’efforts qu’il sème. Mais je dirai qu’il y a avant tout le talent à avoir et à entretenir. La voix aussi, même si c’est un don, il faut l’entretrenir. Le succès et la notoriété, il faut aussi les vivre avec humilité. Pour la musique, il faut l’apprendre et ne pas tricher avec. Remarquez bien que tous les grands artistes chantent naturellement et aisément. Pour tout ce que je vous dis là, regardez juste l’exemple de Youssou Ndour pour vous en convaincre. Il garde toujours la même passion et la même hargne. C’est parce que c’est un bon artiste et qu’il donne beaucoup de respect à sa carrière artistique. Nous savons également recueillir et appliquer les conseils des devanciers et de nos tuteurs. De plus, j’ai toujours en tête un conseil de ma mère. J’étais encore une jeune fille. Elle me disait : «Fatou Kiné, ne sois jamais un artiste dont on dit qu’il doit mener sa vie comme il l’entend et comme une vedette. Tu ne dois jamais être comme cela. Toi, tu es une diva qui dois perpétuer les hauts faits de tes ancêtres. Rien ne doit te dévier de ton honnêteté et de tes bonnes mœurs». Elle me répétait que, après avoir chanté, les rois offraient des esclaves et des chevaux à mes grands-parents. Elle tenait à ce que jamais, je ne me glorifie ou prenne la grosse tête. Mais surtout aussi de ne jamais me presser. J’ai aussi toujours tenu à distinguer ma vie privée de ma vie publique en tant qu’artiste. Dieu m’a permis d’être consciente de tout cela, et de tenir à côté un ménage pendant quarante ans.
Quel message pour la jeune génération d’artistes ?
Je dis aussi aux jeunes de tout faire pour taire les rivalités. Si tu es talentueux, tu ne cherches pas de rival. Quand nous étions au faîte de notre carrière, il y avait Youssou Ndour, Baaba Maal, Ismael Lô, Omar Pène, Thione Seck, etc. qui étaient tous plus âgés que moi et qui avaient des contrats nationaux et internationaux partout sans que personne ne lèse l’autre. En un moment, nous avions même l’association «Been loxo» qui rassemblaient tous les artistes musiciens et où Coumba Gawlo et moi étions les deux seules femmes. Donc, je demande à la jeune génération de travailler, de taire les querelles et de se concentrer sur leur carrière musicale. Je leur demande aussi de se cultiver et de ne jamais cesser d’apprendre. À Sorano, j’observais beaucoup Ndiaga Mbaye, un excellent chanteur qui maîtrisait les trois temps de notre musique et dont je m’inspirais beaucoup des gammes pour me perfectionner. C’est cela le secret : être bon, humble et respectueux.
par boubacar camara
MONSIEUR LE PRÉSIDENT, N'OUVREZ PAS LA BOÎTE DE PANDORE
Vos faux amis vous supplient de faire arrêter Sonko pour ne pas donner l’image d’être à la tête d’un Etat faible. Ils vous entrainent dans une voie sans issue et aux conséquences incalculables pour la stabilité de notre pays
Monsieur le Président de la République, j’observe le deuil après la perte, il y a seulement quinze jours, de mon père, alors que je me trouvais à l’étranger. C’était aussi le vôtre et celui du Président Ousmane Sonko. Il a prié pour vous deux. Pour nous trois. Pour le Sénégal. Pour la paix.
Le mardi 2 février, troisième jour de son rappel à Dieu, Ousmane est venu lui rendre un vibrant hommage au domicile familial. J’étais encore à l’étranger, comme vous d’ailleurs, et je sais que vous êtes également peiné par cette perte.
De la terre de Fatick fraîchement retournée pour son repos éternel, je suis sûr qu’il me pardonnera de rompre le silence de la décence pour m’adresser à vous, au vu de la forte tension que nous vivons actuellement.
Notre Sénégal que vous avez l’insigne honneur de diriger est à la croisée des chemins. Les vents forts agitent l’océan. Et notre barque tangue. Il faut écoper. Il faut calmer les esprits. Il faut essayer d’arriver à bon port, sain et sauf. Le climat mondial n’est à la faveur d’aucun pays. Le doute s’installe, montrant notre fragilité. Nous avons tous besoin de sérénité.
Monsieur le Président de la République, votre pouvoir politique temporel s’achemine vers la levée de l’immunité parlementaire de l’honorable député Ousmane Sonko, posant ainsi le premier acte officiel pour traduire en justice le leader du Pastef-Les Patriotes, à la suite d’une accusation de viols répétés avec menace armée portée contre lui.
Cette affaire est truffée d’épaisses zones d’ombres avec un niveau d’implication politique et un amateurisme qui dépassent l’entendement. Les faits intrigants devraient plutôt nous inciter tous à la prudence.
Il est tentant de penser que l’occasion est trop belle pour la laisser échapper. Ce ne serait pas glorieux de raisonner ainsi.
Ensuite, Il sera probablement présenté au juge d’instruction. Vos faux amis vous supplient de le faire arrêter pour ne pas donner l’image d’être à la tête d’un Etat faible. Ils vous entrainent dans une voie sans issue et aux conséquences incalculables pour la stabilité de notre pays. N’ouvrez pas la boîte de Pandore !
Vous ne me croyez peut-être pas mais ce serait un signal inquiétant et un précédent dangereux car, dans cette affaire, tout conforte la perception d’une instrumentalisation des institutions pour un règlement de comptes politiques.
Notre société est imbue des valeurs qui enseignent de laisser parler notre âme de bons chevaliers dans certaines circonstances.
Monsieur le Président de la République,
Si certains pensent que ternir l’image de SONKO et faire baisser sa popularité positive auront comme résultat d’anéantir son mérite politique et faire échouer le projet ambitieux pour le Sénégal et l’Afrique qu’il incarne, ils se trompent. Le monde a changé.
L’objectif de réaliser le développement économique et social de notre pays dans la paix et la bonne gouvernance dépasse la personne d’Ousmane Sonko qui est déjà entré dans l’histoire politique du Sénégal de si belle manière. L’icône est dans les cœurs et rien ne peut l’en sortir ! La certitude des vertus de Sonko a déjà fait la toilette de ses travers supposés. Vous-même, vous connaissez sa valeur. Ne perdez pas votre temps si précieux et refusez de marquer l’histoire politique du Sénégal moins bien qu’il y est entré ! Le peuple sénégalais vous a confié son destin. Ceux qui vous soutiennent et croient en vous s’en trouveraient déçus. Bula ko dara jaral !
Monsieur le Président de la République, je prétends vous connaitre tous les deux et je sais que la crise économique, sociale et sanitaire que traverse notre pays vous préoccupe tous, profondément.
Le projet d’un autre Sénégal mieux géré est également nourri par d’autres sensibilités politiques et sociales dans l’opposition comme dans la mouvance présidentielle. Concentrons-nous sur ces défis majeurs dans un élan de concorde civile, chacun selon ses convictions.
Les épreuves personnelles des leaders politiques ne changeront en rien les aspirations légitimes du peuple sénégalais, maintes fois bafouées et qui attendent d’être satisfaites par ceux qui prétendent apporter des solutions.
Allons donc à l’essentiel !
Le Sénégal vous écoute.
Le monde vous regarde.
L’histoire retiendra.
Et le Sénégal restera toujours.
LA HOULE TUE 4 PÊCHEURS À SAINT-LOUIS, 8 AUTRES PORTÉS DISPARUS
La pirogue et les équipements ont été retrouvés, vers Kayar, mais sans ses occupants
Si à Soumbédioune, suite au constat fait par l’équipe d’Emedia, les pêcheurs s’en sont tenus aux recommandations de l’ANACIM appelant à la vigilance, en raison d’une houle dangereuse le long des côtes sénégalaises, des récalcitrants sont passés outre. Une bravade qui leur a coûté la vie.
Quatre pêcheurs ont perdu la vie, en traversant la brèche de Saint-Louis, hier. Ils revenaient d’une partie de pêche. Au moment où les recherches se poursuivent pour retrouver huit autres pêcheurs portés disparus depuis près de dix jours, rapporte la Rfm.
La pirogue et les équipements ont été retrouvés, vers Kayar, mais sans ses occupants
J’EN VEUX AUX ÉPOUSES DE SONKO
Elie Charles Moreau n’exclut pas la thèse du complot agitée par les soutiens du leader du parti Pastef, visé par une plainte pour viol et menace de morts, par une jeune masseuse de 20 ans.
Une fois n’es pas coutume. L’affaire Ousmane Sonko, qui défraie la chronique, a été débattue dans l’mission Lr du Temps, ce dimanche, 14 février 2021. Elie Charles Moreau, Ecrivain et un des invités, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.
L’Ecrivain -Poète n’exclut pas la thèse du complot agitée par les soutiens du leader du parti Pastef, visé par une plainte pour viol et menace de morts, par une jeune masseuse de 20 ans. « Il n’y a pas de convention dans le champ politique. C’est la loi de la jungle qui y règne », rappelle Elie Charles Moreau. L’Ecrivain-Poète dit avoir l’impression qu’Ousmane Sonko n’a pas compris cela. Et, les militants du parti Pastef ne savent pas aussi ce qu’ils ont et ce qu’ils représentent au sein de la société. C’est dans cette perspective qu’il dit en vouloir aux épouses de Sonko. Pour lui, elles devraient aller apprendre le massage pour ne pas laisser leur époux fréquenter ces salons.
Son co-débatteur abonde dans le même sens. La Sociologue, Dr Selly Ba relève quelques négligences du leader de Pastef. « Si je me sens viser, je ne fréquente pas n’importe quel endroit. Je vais faire très attention dans mes fréquentations. Je ne vais pas fréquenter n’importe quelle structure », a-t-elle déclaré, avant d’inviter l’Etat à réguler ces salons de massages. « L’Etat est interpellé pour organiser ce secteur. Il faudrait qu’on distingue ce qui est salon de beauté et le travail de kinésithérapeute », a-t-elle plaidé.
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MAMADOU NDOYE Y VOIT LA MAIN DE L’ÉTAT
L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est un montage politique comme celle de Khalifa Sall - C'est l'avenir politique du Sénégal qui se joue dans cette affaire
L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est un "faux viol". C’est l’avis de l’ex-Secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), Mamadou Ndoye. L’invité du Jury du dimanche (JDD) de Mamoudou Ibra Kane, ce 14 février, sur iRadio et Itv, réfutant même une affaire privé, y voit la main du pouvoir. Ce, à plusieurs niveaux. Selon lui, c’est tout l’appareil d’État qui est mobilisé pour éliminer un adversaire politique.
« UNE QUESTION ÉMINEMMENT POLITIQUE »
Il explique : "Je ne la considère même pas comme une affaire privée comme je ne considérais pas l’affaire Khalifa Sall comme une simple affaire pénale. C’était une lutte politique, et le cas d’Ousmane Sonko est aussi une lutte politique. Et c’est important de le dire." Pourquoi ? "Parce que ça se joue l’avenir de la démocratie de notre pays. Est-ce que nous allons nous battre à partir de projets politiques ? Ou de lutte d’idées ? Ou bien est-ce que nous allons nous battre à partir de basses manœuvres ? De calomnies ? De dénigrements ? Voilà la question qui est posée."
« CEUX QUI SONT AU POUVOIR SONT EN TRAIN DE MANIPULER ADJI SARR »
Selon lui, il est clair que "ceux qui sont au pouvoir sont en train de manipuler Adji Sarr", l’accusatrice de l’opposant. Car appuie-t-il : "la main du pouvoir est dans l’affaire." La preuve, souligne-t-il : "chaque jour, il y a des plaintes pour viol dans ce pays, vous avez vu la police y compris (celle) occidentale avoir tant de célérité pour une affaire de viol ? Ça n’existe pas. On a accéléré la procédure policière. Et qui a cette possibilité ? Pour moi, c’est l’État. Il y a tant d’affaires aujourd’hui qui sollicitent le procureur de la République (Serigne Bassirou Gueye). Pourquoi, il met en priorité un tel dossier ? Pour moi, encore une fois, la main de l’État est là pour accélérer cette procédure pour lever l’immunité parlementaire qui demande l’action du ministre de la Justice. Tout cela montre que la main de l’État est dans ce dossier. C’est pourquoi, je parle de manipulation. C’est la mobilisation de tout l’appareil d’État autour de cette affaire, mobilisation de la police, du ministère de la Justice, du Procureur et aujourd’hui de l’Assemblée nationale. On est dans une affaire montée de toutes pièces contre un adversaire politique pour le discréditer et l’éliminer."
C’est la démocratie et la question des droits de l’homme, au Sénégal, qui risquent d’en pâtir, regrette-t-il.
« SONKO PEUT ALLER DANS UN SALON DE MASSAGE »
Partant du principe "qu’on doit respecter la vie privée d’Ousmane Sonko", Mamadou Ndoye, en tant qu’homme politique, conçoit que le président du parti Pastef – Les Patriotes se rende dans un salon de massage. "Ce n’est pas une maison close. Ce n’est pas une maison de prostituées. S’il était allé dans une maison de prostituées, on aurait pu dire qu’il n’aurait pas dû y aller", clôt-il.
LE TEUNGUETH FC BATTU PAR L’ESPERANCE DE TUNIS (1-2)
L’équipe tunisienne a pris l’avantage par Basit Abdul Khalid à la 73e mn de ce match de la poule D de la Ligue africaine des champions.
Dakar, 13 fév (APS) – Le Teungueth FC s’est incliné, samedi (1-2), à Tunis, face l’Esperance en match comptant pour la première journée des phases de groupe de la Ligue des champions africaine.
L’équipe sénégalaise avait pourtant ouvert le score à la 32e mn par Djibril Sillah avant de concéder un pénalty transformé peu avant la mi-temps par Taha Yassine Khenissi.
L’équipe tunisienne a pris l’avantage par Basit Abdul Khalid à la 73e mn de ce match de la poule D de la Ligue africaine des champions.
Le club Rufisquois partage ce groupe avec l’Esperance de Tunis, le Zamalek d’Egypte et le MC Alger.
LE SÉNÉGAL BAT LE MALI ET S’OFFRE LE TOURNOI DE L’UFOA/A
L’équipe du Sénégal des moins de 17 ans a battu, samedi, celle du Mali (2-0), en finale du tournoi de qualification de la zone A de l’Union des fédérations ouest-africaine de football
Dakar, 13 fév (APS) – L’équipe du Sénégal des moins de 17 ans a battu, samedi, celle du Mali (2-0), en finale du tournoi de qualification de la zone A de l’Union des fédérations ouest-africaine de football (UFOA/A) à la CAN de la catégorie.
Les deux équipes finalistes de cette compétition organisée au stade Lat Dior de Thiès se sont qualifiées pour la Coupe d’Afrique des nations de football de la catégorie prévue en mars au Maroc.
7 DÉCÈS ET 366 NOUVELLES INFECTIONS DÉCLARÉS DIMANCHE
Depuis l’apparition de la maladie sur son territoire, le Sénégal a dénombré 31.007 cas positifs dont 25.383 guéris. Il a déploré 748 décès, alors que 4.875 patients sont encore sous traitement.
Dakar, 14 fév(APS)- Le ministère de la Santé et de l’action sociale a comptabilisé 366 nouvelles contaminations de COVID-19 et décès liés à la malaide au cours des dernières 24 heures.
Lors du point quotidien sur la maladie, le porte-parole du ministère de la Santé, le docteur El Hadj Mamadou Ndiaye, a rvélé que sur 2.116 tests virologiques réalisés, 366 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 17,30%.
Parmi ces nouvelles infections, figurent 160 cas contacts suivis par les services sanitaires et 206 autres issus de la transmission communautaire, a précisé le Directeur de la Prévention.
Le docteur Ndiaye a également fait savoir 221 patients avaient été contrôlés négatifs et déclarés guéris tandis que 61 autres ont été placés en réanimation dans les structures dédiées.
Il a dans le même temps signalé sept décès enregistrés au cours des dernières 24 heures.
Depuis l’apparition de la maladie sur son territoire, le Sénégal a dénombré 31.007 cas positifs dont 25.383 guéris. Il a déploré 748 décès, alors que 4.875 patients sont encore sous traitement.
BANLIEUES DE DAKAR, LA RÉVOLUTION CAPITALE
Hier très populaires, les communes de Guédiawaye et Pikine attirent aujourd’hui la classe moyenne. La métropole dakaroise, où l’opposition espère s’imposer, jouera un rôle décisif lors des élections locales de 2021
Hier très populaires, les communes de Guédiawaye et Pikine attirent aujourd’hui la classe moyenne. La métropole dakaroise, où l’opposition espère s’imposer, jouera un rôle décisif lors des élections locales de 2021, trois ans avant l’échéance présidentielle sénégalaise.
Une poignée de gamins du quartier posent leur regard curieux sur la chorégraphie de trois danseurs qui s’exécutent au rythme de l’afrobeat devant la fresque d’un ghetto-blaster géant et un portrait de Nelson Mandela. Le centre Guédiawaye Hip-hop, devenu incontournable dans la vie culturelle de cette ville de la banlieue de Dakar, accueille tous les jours les jeunes du coin. À moins d’un kilomètre de là, le chantier du futur hôtel de ville avance bon train. Située à quelques pas, l’actuelle mairie deviendra bientôt un centre commercial. Dans les allées Serigne Saliou Mbacké qui la desservent, les jardinières verdies et la peinture fraîche remplacent progressivement le sable et les gravats.
À l’échelle d’une ville de 500 000 habitants, c’est encore bien peu, mais ces aménagements tranchent avec l’image d’entassements d’habitats précaires que l’on colle d’habitude à la banlieue de Dakar. Aliou Sall, le maire de Guédiawaye, y voit les signes d’un frémissement culturel, commercial et urbain en marche dans la ville, et plus largement dans toute la périphérie de Dakar. Avec plus de la moitié des 3,6 millions d’habitants recensés autour de la capitale sénégalaise, la banlieue aspire à changer de visage.
« Jusqu’ici, la banlieue a essentiellement joué un rôle de ville-dortoir pour ceux qui travaillent à Dakar. On a totalement oublié certaines fonctions essentielles qui font une ville sur les plans culturel, économique et social. Du coup, on a aujourd’hui un déficit criant d’infrastructures que l’on pallie comme on peut », résume Aliou Sall. Pour comprendre ce diagnostic, il faut revenir soixante-dix ans en arrière. À l’époque, l’entrée de la péninsule n’est qu’une vaste étendue de plaines broussailleuses. Les premières installations dans les années 1950 découlent du départ forcé des villages qui ceinturent le Plateau (le centre-ville de Dakar), alors en plein expansion, et de l’exode rural.
Explosion démographique
Des installations spontanées, souvent anarchiques, à la suite desquelles l’explosion démographique pousse l’État à se saisir de la question de l’habitat. S’en suit la construction de plusieurs cités destinées aux fonctionnaires. « Après l’habitat spontané, puis organisé pour les fonctionnaires, est arrivée la promotion privée. C’est à ce moment que l’on n’a plus maîtrisé l’explosion démographique. Dans une ville comme Guédiawaye, on arrive à une urbanisation qui couvre 96% du territoire. Cela pose un problème d’aménagement et nous cherchons aujourd’hui à tout réorganiser », explique Aliou Sall.
Un réaménagement nécessaire pour les populations déjà installées, mais aussi pour le flot de nouveaux arrivants absorbé chaque année. Souvent des jeunes actifs ou des habitants issus de la classe moyenne qui quittent le centre de Dakar face à l’envol des prix de l’immobilier et la saturation foncière. « La banlieue de Dakar est assez représentative de l’état général du pays. Les populations sont entassées à l’entrée de Dakar, où tout est concentré, quand le reste du pays est à la traîne », analyse Ibou Sane, professeur en sociologie et en sciences sociales à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis.
Saturée, la banlieue se heurte à un casse-tête en matière d’aménagements du territoire : se moderniser, développer ses services et ses infrastructures, tout en s’attaquant à des problèmes aussi vieux que son existence. « L’assainissement reste l’un des enjeux les plus sensibles en banlieue, mais les choses évoluent. À Guédiawaye, les investissements réalisés ont permis de quasiment régler la question des inondations, notamment grâce à l’installation d’un réseau d’évacuation des eaux pluviales », explique Aliou Sall, dont les administrés ont eu les pieds au sec cette année.