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4 juillet 2025
J’EN VEUX AUX ÉPOUSES DE SONKO
Elie Charles Moreau n’exclut pas la thèse du complot agitée par les soutiens du leader du parti Pastef, visé par une plainte pour viol et menace de morts, par une jeune masseuse de 20 ans.
Une fois n’es pas coutume. L’affaire Ousmane Sonko, qui défraie la chronique, a été débattue dans l’mission Lr du Temps, ce dimanche, 14 février 2021. Elie Charles Moreau, Ecrivain et un des invités, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.
L’Ecrivain -Poète n’exclut pas la thèse du complot agitée par les soutiens du leader du parti Pastef, visé par une plainte pour viol et menace de morts, par une jeune masseuse de 20 ans. « Il n’y a pas de convention dans le champ politique. C’est la loi de la jungle qui y règne », rappelle Elie Charles Moreau. L’Ecrivain-Poète dit avoir l’impression qu’Ousmane Sonko n’a pas compris cela. Et, les militants du parti Pastef ne savent pas aussi ce qu’ils ont et ce qu’ils représentent au sein de la société. C’est dans cette perspective qu’il dit en vouloir aux épouses de Sonko. Pour lui, elles devraient aller apprendre le massage pour ne pas laisser leur époux fréquenter ces salons.
Son co-débatteur abonde dans le même sens. La Sociologue, Dr Selly Ba relève quelques négligences du leader de Pastef. « Si je me sens viser, je ne fréquente pas n’importe quel endroit. Je vais faire très attention dans mes fréquentations. Je ne vais pas fréquenter n’importe quelle structure », a-t-elle déclaré, avant d’inviter l’Etat à réguler ces salons de massages. « L’Etat est interpellé pour organiser ce secteur. Il faudrait qu’on distingue ce qui est salon de beauté et le travail de kinésithérapeute », a-t-elle plaidé.
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MAMADOU NDOYE Y VOIT LA MAIN DE L’ÉTAT
L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est un montage politique comme celle de Khalifa Sall - C'est l'avenir politique du Sénégal qui se joue dans cette affaire
L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est un "faux viol". C’est l’avis de l’ex-Secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), Mamadou Ndoye. L’invité du Jury du dimanche (JDD) de Mamoudou Ibra Kane, ce 14 février, sur iRadio et Itv, réfutant même une affaire privé, y voit la main du pouvoir. Ce, à plusieurs niveaux. Selon lui, c’est tout l’appareil d’État qui est mobilisé pour éliminer un adversaire politique.
« UNE QUESTION ÉMINEMMENT POLITIQUE »
Il explique : "Je ne la considère même pas comme une affaire privée comme je ne considérais pas l’affaire Khalifa Sall comme une simple affaire pénale. C’était une lutte politique, et le cas d’Ousmane Sonko est aussi une lutte politique. Et c’est important de le dire." Pourquoi ? "Parce que ça se joue l’avenir de la démocratie de notre pays. Est-ce que nous allons nous battre à partir de projets politiques ? Ou de lutte d’idées ? Ou bien est-ce que nous allons nous battre à partir de basses manœuvres ? De calomnies ? De dénigrements ? Voilà la question qui est posée."
« CEUX QUI SONT AU POUVOIR SONT EN TRAIN DE MANIPULER ADJI SARR »
Selon lui, il est clair que "ceux qui sont au pouvoir sont en train de manipuler Adji Sarr", l’accusatrice de l’opposant. Car appuie-t-il : "la main du pouvoir est dans l’affaire." La preuve, souligne-t-il : "chaque jour, il y a des plaintes pour viol dans ce pays, vous avez vu la police y compris (celle) occidentale avoir tant de célérité pour une affaire de viol ? Ça n’existe pas. On a accéléré la procédure policière. Et qui a cette possibilité ? Pour moi, c’est l’État. Il y a tant d’affaires aujourd’hui qui sollicitent le procureur de la République (Serigne Bassirou Gueye). Pourquoi, il met en priorité un tel dossier ? Pour moi, encore une fois, la main de l’État est là pour accélérer cette procédure pour lever l’immunité parlementaire qui demande l’action du ministre de la Justice. Tout cela montre que la main de l’État est dans ce dossier. C’est pourquoi, je parle de manipulation. C’est la mobilisation de tout l’appareil d’État autour de cette affaire, mobilisation de la police, du ministère de la Justice, du Procureur et aujourd’hui de l’Assemblée nationale. On est dans une affaire montée de toutes pièces contre un adversaire politique pour le discréditer et l’éliminer."
C’est la démocratie et la question des droits de l’homme, au Sénégal, qui risquent d’en pâtir, regrette-t-il.
« SONKO PEUT ALLER DANS UN SALON DE MASSAGE »
Partant du principe "qu’on doit respecter la vie privée d’Ousmane Sonko", Mamadou Ndoye, en tant qu’homme politique, conçoit que le président du parti Pastef – Les Patriotes se rende dans un salon de massage. "Ce n’est pas une maison close. Ce n’est pas une maison de prostituées. S’il était allé dans une maison de prostituées, on aurait pu dire qu’il n’aurait pas dû y aller", clôt-il.
LE TEUNGUETH FC BATTU PAR L’ESPERANCE DE TUNIS (1-2)
L’équipe tunisienne a pris l’avantage par Basit Abdul Khalid à la 73e mn de ce match de la poule D de la Ligue africaine des champions.
Dakar, 13 fév (APS) – Le Teungueth FC s’est incliné, samedi (1-2), à Tunis, face l’Esperance en match comptant pour la première journée des phases de groupe de la Ligue des champions africaine.
L’équipe sénégalaise avait pourtant ouvert le score à la 32e mn par Djibril Sillah avant de concéder un pénalty transformé peu avant la mi-temps par Taha Yassine Khenissi.
L’équipe tunisienne a pris l’avantage par Basit Abdul Khalid à la 73e mn de ce match de la poule D de la Ligue africaine des champions.
Le club Rufisquois partage ce groupe avec l’Esperance de Tunis, le Zamalek d’Egypte et le MC Alger.
LE SÉNÉGAL BAT LE MALI ET S’OFFRE LE TOURNOI DE L’UFOA/A
L’équipe du Sénégal des moins de 17 ans a battu, samedi, celle du Mali (2-0), en finale du tournoi de qualification de la zone A de l’Union des fédérations ouest-africaine de football
Dakar, 13 fév (APS) – L’équipe du Sénégal des moins de 17 ans a battu, samedi, celle du Mali (2-0), en finale du tournoi de qualification de la zone A de l’Union des fédérations ouest-africaine de football (UFOA/A) à la CAN de la catégorie.
Les deux équipes finalistes de cette compétition organisée au stade Lat Dior de Thiès se sont qualifiées pour la Coupe d’Afrique des nations de football de la catégorie prévue en mars au Maroc.
7 DÉCÈS ET 366 NOUVELLES INFECTIONS DÉCLARÉS DIMANCHE
Depuis l’apparition de la maladie sur son territoire, le Sénégal a dénombré 31.007 cas positifs dont 25.383 guéris. Il a déploré 748 décès, alors que 4.875 patients sont encore sous traitement.
Dakar, 14 fév(APS)- Le ministère de la Santé et de l’action sociale a comptabilisé 366 nouvelles contaminations de COVID-19 et décès liés à la malaide au cours des dernières 24 heures.
Lors du point quotidien sur la maladie, le porte-parole du ministère de la Santé, le docteur El Hadj Mamadou Ndiaye, a rvélé que sur 2.116 tests virologiques réalisés, 366 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 17,30%.
Parmi ces nouvelles infections, figurent 160 cas contacts suivis par les services sanitaires et 206 autres issus de la transmission communautaire, a précisé le Directeur de la Prévention.
Le docteur Ndiaye a également fait savoir 221 patients avaient été contrôlés négatifs et déclarés guéris tandis que 61 autres ont été placés en réanimation dans les structures dédiées.
Il a dans le même temps signalé sept décès enregistrés au cours des dernières 24 heures.
Depuis l’apparition de la maladie sur son territoire, le Sénégal a dénombré 31.007 cas positifs dont 25.383 guéris. Il a déploré 748 décès, alors que 4.875 patients sont encore sous traitement.
BANLIEUES DE DAKAR, LA RÉVOLUTION CAPITALE
Hier très populaires, les communes de Guédiawaye et Pikine attirent aujourd’hui la classe moyenne. La métropole dakaroise, où l’opposition espère s’imposer, jouera un rôle décisif lors des élections locales de 2021
Hier très populaires, les communes de Guédiawaye et Pikine attirent aujourd’hui la classe moyenne. La métropole dakaroise, où l’opposition espère s’imposer, jouera un rôle décisif lors des élections locales de 2021, trois ans avant l’échéance présidentielle sénégalaise.
Une poignée de gamins du quartier posent leur regard curieux sur la chorégraphie de trois danseurs qui s’exécutent au rythme de l’afrobeat devant la fresque d’un ghetto-blaster géant et un portrait de Nelson Mandela. Le centre Guédiawaye Hip-hop, devenu incontournable dans la vie culturelle de cette ville de la banlieue de Dakar, accueille tous les jours les jeunes du coin. À moins d’un kilomètre de là, le chantier du futur hôtel de ville avance bon train. Située à quelques pas, l’actuelle mairie deviendra bientôt un centre commercial. Dans les allées Serigne Saliou Mbacké qui la desservent, les jardinières verdies et la peinture fraîche remplacent progressivement le sable et les gravats.
À l’échelle d’une ville de 500 000 habitants, c’est encore bien peu, mais ces aménagements tranchent avec l’image d’entassements d’habitats précaires que l’on colle d’habitude à la banlieue de Dakar. Aliou Sall, le maire de Guédiawaye, y voit les signes d’un frémissement culturel, commercial et urbain en marche dans la ville, et plus largement dans toute la périphérie de Dakar. Avec plus de la moitié des 3,6 millions d’habitants recensés autour de la capitale sénégalaise, la banlieue aspire à changer de visage.
« Jusqu’ici, la banlieue a essentiellement joué un rôle de ville-dortoir pour ceux qui travaillent à Dakar. On a totalement oublié certaines fonctions essentielles qui font une ville sur les plans culturel, économique et social. Du coup, on a aujourd’hui un déficit criant d’infrastructures que l’on pallie comme on peut », résume Aliou Sall. Pour comprendre ce diagnostic, il faut revenir soixante-dix ans en arrière. À l’époque, l’entrée de la péninsule n’est qu’une vaste étendue de plaines broussailleuses. Les premières installations dans les années 1950 découlent du départ forcé des villages qui ceinturent le Plateau (le centre-ville de Dakar), alors en plein expansion, et de l’exode rural.
Explosion démographique
Des installations spontanées, souvent anarchiques, à la suite desquelles l’explosion démographique pousse l’État à se saisir de la question de l’habitat. S’en suit la construction de plusieurs cités destinées aux fonctionnaires. « Après l’habitat spontané, puis organisé pour les fonctionnaires, est arrivée la promotion privée. C’est à ce moment que l’on n’a plus maîtrisé l’explosion démographique. Dans une ville comme Guédiawaye, on arrive à une urbanisation qui couvre 96% du territoire. Cela pose un problème d’aménagement et nous cherchons aujourd’hui à tout réorganiser », explique Aliou Sall.
Un réaménagement nécessaire pour les populations déjà installées, mais aussi pour le flot de nouveaux arrivants absorbé chaque année. Souvent des jeunes actifs ou des habitants issus de la classe moyenne qui quittent le centre de Dakar face à l’envol des prix de l’immobilier et la saturation foncière. « La banlieue de Dakar est assez représentative de l’état général du pays. Les populations sont entassées à l’entrée de Dakar, où tout est concentré, quand le reste du pays est à la traîne », analyse Ibou Sane, professeur en sociologie et en sciences sociales à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis.
Saturée, la banlieue se heurte à un casse-tête en matière d’aménagements du territoire : se moderniser, développer ses services et ses infrastructures, tout en s’attaquant à des problèmes aussi vieux que son existence. « L’assainissement reste l’un des enjeux les plus sensibles en banlieue, mais les choses évoluent. À Guédiawaye, les investissements réalisés ont permis de quasiment régler la question des inondations, notamment grâce à l’installation d’un réseau d’évacuation des eaux pluviales », explique Aliou Sall, dont les administrés ont eu les pieds au sec cette année.
DONALD TRUMP ACQUITTÉ À L'ISSUE DE SON SECOND PROCÈS EN DESTITUTION
Le 45e président des Etats-Unis, qui a quitté la Maison Blanche le 20 janvier, était accusé d’« incitation à l’insurrection » après l’assaut de plusieurs de ses partisans sur le Capitole, le 6 janvier
Son cas est unique dans l’histoire des Etats-Unis. Donald Trump a été acquitté, samedi 13 février, pour la deuxième fois en autant de procédures de destitution. L’ancien président, qui a quitté la Maison Blanche le 20 janvier, était jugé depuis mardi par le Sénat pour « incitation à l’insurrection » après l’assaut de plusieurs de ses partisans sur le Capitole, le 6 janvier.
Cinquante-sept sénateurs ont voté pour un verdict de culpabilité et quarante-trois contre. La majorité des deux-tiers nécessaire à la condamnation n’a pas été atteinte ; les démocrates n’ont pas réussi à obtenir le soutien de dix-sept élus de l’opposition.
Acquitté mais « responsable »
« Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, “Make America Great Again” [rendre sa grandeur à l’Amérique], ne fait que commencer », a réagi Donald Trump saluant la fin d’une « chasse aux sorcières », à peine le verdict connu. « Dans les mois à venir, j’aurai beaucoup de choses à partager avec vous et suis impatient de continuer notre incroyable aventure. »
Remerciant tous les sénateurs « qui ont fièrement défendu la Constitution », il a dénoncé un procès en destitution qui n’était à ses yeux qu’« une nouvelle phase de la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire ». « Aucun président n’a jamais été traité de la sorte », a-t-il martelé, reprenant une formule régulièrement utilisée tout au long de son mandat.
Les démocrates espéraient que l’ancien président soit reconnu coupable, pour qu’il puisse, dans un second temps, être rendu inéligible. A leurs yeux, il est le principal responsable des événements du 6 janvier, lorsqu’une foule de ses partisans en colère avait envahi le Capitole au moment où le Congrès s’apprêtait à confirmer sa défaite à l’élection du 3 novembre. Cinq personnes avaient perdu la vie lors de ces violences. Bien qu’acquitté, Donald Trump reste « responsable » de l’assaut du Capitole, a fait valoir le président des Etats-Unis, Joe Biden, après l’annonce du verdict.
« Il n’y a aucun doute, aucun, que le président Trump est, dans les faits et moralement, responsable d’avoir provoqué les événements de cette journée » du 6 janvier, a déclaré le chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell. Les émeutiers ont agi ainsi « car l’homme le plus puissant de la planète les avait nourris de mensonges », en refusant sa défaite, a-t-il asséné. L’influent sénateur du Kentucky a pourtant voté en faveur de l’acquittement, justifiant sa décision par le fait que le Sénat n’est pas compétent pour juger un ex-président.
Des habits d’« incitateur-en-chef »
Pendant plus de deux heures, samedi matin, une grande confusion avait régné au Sénat, après un vote surprise autorisant la convocation de témoins, une décision qui aurait pu grandement retarder le verdict. Le chef des procureurs démocrates, Jamie Raskin avait fait part de sa volonté d’entendre Jaime Herrera Beutler, élue républicaine à la Chambre des représentants.
Si le Sénégal a enregistré, de 1886 à 1960, la parution de 121 titres, avec 68 publications entre 1914 et 1960, des journaux de parti comme « Sopi » et « Takussan », lancés par l’ancien chef de l’État continuent de marquer des esprits
« Takusan » et « Sopi » sont deux journaux qui continuent de marquer la mémoire collective en raison de la particularité de leur ligne éditoriale dans un contexte de domination des médias d’État. Lancés par l’ancien Chef de l’État, Me Abdoulaye Wade, ils ont servi de rempart contre la pensée unique, selon les explications de leurs animateurs. Le Sg du Pds avait fait appel à des journalistes de renom, pour animer, en premier, « Takusan », dont le tirage est passé de 15.000 exemplaires à ses débuts en 1983, à 30.000 exemplaires en 1984. Le journal fait long feu à cause de positions divergentes entre la rédaction et le patron. « Le pouvoir, qui avait recruté un certain nombre des anciens journalistes de « Takusan », était pressé de faire le vide autour de Wade», raconte un ancien de « Takusan », le journaliste sociologue Pathé Mbodj.
Dans la mouvance de cette publication, le Président Wade opère une restructuration et lance, en 1985, le journal « Sopi ». Il fait appel à des journalistes qui restent engagés et continuent à donner la parole à l’opposition. Mamadou Oumar Ndiaye, journaliste et membre du Bureau politique du Pds, Mouhamed Bachir Diop, et quelques cadres du Pds dont Khoureyssi Ba, Jean Paul Diaz et Cheikh Sadibou Fall font partie de la nouvelle équipe rédactionnelle.
En replongeant dans ce passé, le journaliste Serigne Mour Diop souligne que cette expérience n’a jamais émoussé leur détermination à rester des journalistes libres. « Je considère qu’un journal de parti constitue la meilleure école. La rédaction ne regorgeait que de journalistes qui se sont imposés par la rigueur, le respect de l’éthique et de la déontologie. Wade n’avait aucune main mise sur nous », explique M. Diop, selon qui c’est un contenu innovant et de qualité qui avait été proposé aux lecteurs.
Pathé Mbodj indique, dans cette foulée, que Me Abdoulaye Wade ne pouvait pas aller à contresens de la philosophie qu’il défendait. « Il n’y a jamais eu de tiraillements entre lui et nous. Wade aime la contradiction. Il nous fallait juste argumenter notre désaccord pour qu’il revoit sa position. Il ne pouvait pas d’ailleurs imposer une idéologie dominante alors qu’il dénonçait l’uniformisme. Il a été constant et logique dans sa démarche », dit-il. En 1990, une grande partie de la rédaction est licenciée par Me Ousmane Ngom, suite à une révolte pour non-paiement de salaires. « Sopi » subit le même sort que « Takusan ». Mais, ces journaux vont renaître sous un autre format, en 2000, au lendemain de l’alternance.
PRESSE DE PARTIS, LES RAISONS D'UNE ÉCLIPSE
À l’heure de la presse à prix réduit et du web 2.0, le temps où chaque formation politique au Sénégal avait son organe médiatique est presque révolu
Longtemps à la mode, la presse des partis politiques se fait maintenant rare. À l’heure de la presse à prix réduit et du web 2.0, le temps où chaque formation politique avait son organe médiatique est presque révolu.
La presse de parti, soutient Moussa Diaw, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, est importante puisqu’elle permet de décliner les grandes lignes de la politique et d’informer les militants et l’opinion publique sur les activités du parti, ses actions ainsi que ses ambitions. « On donne la possibilité aux cadres du parti de s’exprimer en termes de communication, secteur par secteur, et de faire des propositions. Malheureusement, cela n’existe plus », reconnait l’universitaire. Cette presse, ajoute-t-il, permet d’avoir de la visibilité et de la lisibilité dans les partis. « En dehors de l’activité et de l’information sur le parti, on avait dans les journaux de partis des contributions et des analyses sur les questions nationales, africaines, voire internationales », se souvient Ibrahima Sène, du Pit. Selon lui, le journal de parti servait à « éduquer les militants et les citoyens qui veulent bien apprendre ». À l’en croire, à un certain moment, la presse des partis a prospéré puisque ces formations politiques étaient exclues des médias d’État. Il rappelle qu’au Pit, ils avaient un journal de théories qui s’appelait « Gueustu », un journal d’informations et d’analyse, « Daan Doolé », et un journal typiquement destiné à la classe ouvrière de Dakar, « Daan Doolé Ndakaru ».
À l’origine d’une disparition
Quid de la disparation de la presse de parti ? Le Professeur Moussa Diaw indexe le « manque de financement » puisqu’entretenir un « média coûte cher ». En l’absence de soutien et/ou de publicité, rappelle Ibrahima Sène, on ne peut durablement entretenir un organe de presse. De son point de vue, si certains médias politiques existent toujours, c’est parce qu’ils bénéficient de l’appui du parti au pouvoir (« Le quotidien du peuple » en Chine) ou du groupe parlementaire du parti (« L’humanité » en France). Pour Djibril Gningue, du Gradec, « après avoir rempli très largement leurs missions dans la marche de notre pays et la mise en place de la consolidation d’un État démocratique digne de ce nom, ces publications ont disparu pour laisser la place à la presse privée qui a pris le relais ». À l’origine de cette disparition, Ibrahima Sène indexe aussi « la presse à 100 FCfa ». « Nous avons été balayés par les « faits divers ». C’est le privée qui a tué la presse des partis politiques », dit-il tout en reconnaissant que les réseaux sociaux constituent une aubaine pour les politiques.
Les médias sociaux en vogue
L’absence de ces organes médiatiques, selon le Pr Diaw, fait que les partis politiques ne font plus rêver les jeunes qui, du coup, ne savent pas véritablement le sens des idéologies. Il range la presse des partis dans la même catégorie que les écoles de partis. Pour lui, ce sont des instruments qui participent à la formation des militants. L’absence de ces instruments lui fait dire que les partis politiques ne sont plus dynamiques.
« Faute de grives, on mange des merles », dit l’adage. En politique, les formations qui n’ont plus d’organes médiatiques jettent leurs dévolus sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, WhatsApp et Twitter. Lorsque les leaders communiquent via Twitter, leurs partis échangent par le biais de groupes fermés WhatsApp. Et pour toucher le maximum de personnes, ils créent des pages Facebook, voire des sites web. Pour l’universitaire Moussa Diaw, ce recours au numérique ne peut pallier l’absence de la presse de parti. « C’est très limité et marginal. En plus, ce n’est pas tout le monde qui y a accès », souligne-t-il avant de préciser que généralement, certains médias sociaux ne fonctionnent véritablement qu’en période de campagne électorale.
Sur ce point, Ibrahima Sène n’a pas tout à fait la même perception. À son avis, il suffit juste d’ouvrir un compte, un groupe, une page ou un site web pour pouvoir véhiculer librement ses opinions, sans censure aucune. « Nous avons un groupe au niveau du parti et un autre regroupant les partis de Gauche, en plus de nos pages personnelles pour véhiculer nos messages », souligne M. Sène.
QUAND LE TRANSPORT DEVIENT UN CASSE-TÊTE
Le rond-point de Liberté 6 représente un hub dans le transport urbain du département de Dakar. Mais, les chantiers et les nombreuses installations des marchands ambulants y ont porté un sacré coup à la fluidité de la circulation
Le rond-point de Liberté 6 représente un hub dans le transport urbain du département de Dakar. Mais, les chantiers et les nombreuses installations des marchands ambulants y ont porté un sacré coup à la fluidité de la circulation. Une situation qui est à l’origine d’un véritable casse-tête pour les passagers. Reportage !
Jeudi 11 février 2021, l’ambiance est à son comble au rond-point de la Sicap Liberté 6 de Dakar. Comme tous les jours ouvrables, la circulation y est dense. Vendeurs à la sauvette, piétons et automobilistes se disputent la chaussée. Sur les trottoirs, les marchandages vont bon train devant les installations des ambulants sous les vrombissements assourdissants des gros engins aménagés pour les besoins des travaux du projet Bus transit rapid (Brt).
Au dernier arrêt des deux voies de la Sicap Liberté 6, une jeune dame attend impatiemment un moyen de transport. Le sac au dos, la tête couverte d’un foulard, l’étudiante demande à un jeune homme si le bus de la ligne 29 est déjà passé. «J’ai un examen à 13 heures. Je suis étudiante en 2e année à la Faculté de droit de l’Ucad», réagit Mariama. Mais voilà qu’une aubaine se manifeste, c’est la ligne 46 qui se présente : «ça m’arrange», s’écrie-t-elle, se précipitant à s’engouffrer dans le bus.
Fatou Ndiaye, elle, est pensionnaire de l’Université Amadou Hampathé Ba. Tous les jours, l’étudiante en deuxième année passe par ce rond-point avec la ligne Tata 34 qui dessert le garage Lat-Dior à partir de Nord-Foire. Le bus, bondé de passagers, embarque des clients, masques sous le menton. «Cette ligne, le bus Tata 34, peut faire une heure et demie pour arriver à notre université. Ce serait bien que nous ayons des bus qui desservent les Université à partir de Nord-Foire», pense-t-elle. Et de préciser : «depuis que le couvre-feu est déclaré, il nous arrive d’éprouver des difficultés pour rentrer après nos cours. C’est le taxi qui devient parfois la solution et pour cela, il faut au moins 2500 FCfa alors qu’on utilisait un budget quotidien de 1500 FCfa par jour pour le transport et la restauration». Son amie confirme en ajoutant que parfois, elles sont obligées de faire des correspondances, en faisant des étapes, par plusieurs moyens de transport. «Au début du couvre-feu, une après notre descente devant le Cices, les taximen ne demandaient pas moins de 2000 FCfa pour compléter notre trajet jusqu’à Nord-Foire. On était obligés de marcher le reste du parcours» confie-t-elle.
Au rond-point Liberté 6, il y a un garage de clando pour Nord-Foire. Mamadou Diouf y exerce depuis deux mois. «Nous sommes environ 24 chauffeurs inscrits à ce garage. Comme je rentre aux Parcelles Assainies, il me faut quitter à 20 heures», lâche-t-il, d’un ton sec.
Elisabeth Diouf et Moustapha Mbaye sont des vendeurs établis sur les lieux. Ils confirment qu’à 20 heures, les lieux se vident de leurs occupants. «Avant la crise sanitaire, nos activités se déroulaient jusqu’à 23 heures», affirment-ils. Pour sa part, Mamadou Diouf rassure : «c’est pendant la première vague que les chauffeurs de clando ont eu plus de difficultés avec leur patron mais maintenant, nous nous sommes adaptés à la situation. Auparavant, on travaillait pour une voiture avec deux chauffeurs, mais avec la diminution du temps de travail, je gère seul la journée. Et à terme, j’arrive à assurer le versement et l’achat de carburant pour le lendemain».