C’est fait. Le Groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY) a proposé les 8 députés qui doivent le représenter dans la commission ad hoc devant examiner la levée de l’immunité parlementaire du leader du Pastef Ousmane Sonko, accusé de viols et menaces de mort par une masseuse d’un institut de beauté. Il s’agit de Aymérou Gningue (président du groupe parlementaire), Dieh Mandiaye Ba, Papa Biram Touré, Adji Diara Mbergane, Mamadou Oury Bailo Diallo, Mously Diakhaté, Demba Babel Sow, Bounama Sall.
Pour les non-inscrits, Fatou Ndiaye du parti Rewmi d’Idrissa Seck a été retenue.
Quant au groupe parlementaire Liberté et Démocratie, du Pds et ses alliés, ils seront représentés par Moustapha Guirassy et Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké. Il est fort à parier que le groupe s’opposera à la procédure d’autant que le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais a déjà donné le ton. L’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, a appelé ses députés à voter contre la levée de l’immunité parlementaire du leader de Pastef.
par Malick Sy
QUAND LE HUIS CLOS D’UNE CHAMBRE DE MASSAGE FAIT TREMBLER LA RÉPUBLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Quelqu’en soit l’issue, le Sénégal sortira profondément balafré de cette séquence politico-judiciaire, symbole scabreux de la crise morale que traverse le pays. Macky Sall, ne pourra en aucun cas, s’exonérer de ce piètre bilan
C’est un épais brouillard qui s’est abattu sur le Sénégal au petit matin de ce 5 février 2021. De l’incrédulité à la stupeur en passant par la sidération, les Sénégalais découvrent en manchette dans tous les médias du pays, une affaire d’agression sexuelle présumée impliquant une personnalité politique de tout premier plan. Le pays est sous le choc. C’est tout le Sénégal qui est saisi de vertige à la révélation d’accusations dont la gravité percute de plein fouet, le principal opposant au pouvoir en place.
Ousmane Sonko, leader du parti les Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité́, (Pastef-Les Patriotes) est visé par une plainte pour des faits de viols répétitifs et menaces de mort avec arme(s) à feu sur une fille d’une vingtaine d’années, employée dans un salon de massage, le « Sweet Beauté ». L’information fait l’effet d’une bombe. Le souffle de sa déflagration se propage à la vitesse de l’éclair. Les accusations criminelles portées contre Ousmane Sonko sont d’une si extrême gravité qu’elles pourraient pulvériser la fulgurante ascension de ce quadra, ancien inspecteur des impôts, bête noire du régime et idole d’une bonne frange de la jeunesse sénégalaise. Et tout de suite cette question qui agite presque tous les esprits. Et si c’était un complot ? L’hypothèse est rapidement brandie par les partisans du leader de Pastef en réponse à l’intensité de l’explosion émotionnelle créée par l’affaire et à la stature de l’accusé.
Le refus de la mise à mort politique
Voilà que ce qui n’était au départ qu’une simple affaire de mœurs, prend très vite une tournure politique. La convocation de l’opposant Sonko pour les besoins de l’enquête déclenche la colère de ses partisans. La violence de leur réaction est à la hauteur de leur pleine certitude qu’il ne s’agit ni plus ni moins d’un « attentat politique » qui a pour seul objectif, la condamnation à mort électorale de leur leader. Des manifestations éclatent simultanément dans plusieurs localités du Sénégal. Certains quartiers de la capitale Dakar offrent le spectacle d’une ville en état d’insurrection. Affrontements avec les forces de sécurité, magasins incendiés, voitures brûlées, des milliers de jeunes affichent leur ferme détermination à refuser la mise à mort de celui qui incarne à leurs yeux, la République exemplaire, celle des valeurs. L’exemplarité et la probité, justement les deux moteurs à propulsion de l’attention que suscite Ousmane Sonko. Lui veut faire graver son nom au fronton du temple de la morale publique comme d’autres s’agitent pour apposer leur patronyme sur les façades d’immeubles souvent mal acquis.
Sonko, bien plus qu’un opposant
Le leader de Pastef irradie l’ensemble du champ politique national au point d’en devenir le centre de gravité. Adossé à une rhétorique acerbe et redoutable contre la gouvernance du pays, son aura se propage bien au-delà de l’orbite de son très jeune parti. Son capital attraction est à son paroxysme. Sa vision moralisatrice de la gestion des affaires publiques trouve de plus en plus un large écho chez les jeunes dont plusieurs centaines sont englouties au fond des océans en tentant de rallier l’Europe, l'ultime espoir pour eux de se connecter à l’espérance, justement parce que la désespérance de ne compter pour rien ni pour personne, a fini de les désespérer de leur propre pays.
Pour toute cette jeunesse qui constitue le noyau dur de ses inconditionnels, Ousmane Sonko est plus qu’un opposant, il est un espoir. Il est plus qu'un chef de parti, il est un membre de presque chaque famille sénégalaise. Pour un président dont la formule devenue proverbiale « réduire l’opposition à sa plus simple expression » est devenu le point cardinal de sa stratégie de conservation du pouvoir, la montée en puissance de son jeune trublion d’opposant constitue une véritable insécurité politique.
Macky-Sonko, la gouvernance au cœur
Seul ou presque face à un régime qui tente par tous les moyens de le neutraliser et qui a déclenché contre lui, une véritable vendetta, (https://www.seneplus.com/opinions/alerte-la-vendetta-contre-sonko), le leader de Pastef enclenche un discours de plus en plus radical. Il a trouvé son mantra dans le combat contre la corruption, la dénonciation des scandales financiers. Sa croisade contre la mauvaise gouvernance rapproche les Sénégalais d’Ousmane Sonko là où le basculement dans l’inexemplarité d’une gouvernance qui nous avait été vendue « sobre et vertueuse », a éloigné Macky Sall de ses concitoyens.
Le chef de l’État avait promis au Sénégalais lors de son accession au pouvoir en 2012, « une présidence de rupture et de progrès », neuf ans plus tard, le sentiment le plus partagé est qu’il aura tout fait reculer : la démocratie, l’économie, la cohésion nationale, la morale politique et le moral des Sénégalais. Au même moment, les scandales financiers, les fiascos judiciaires, les divisions, les tensions et les fractures, les reniements auront connu une progression fulgurante. Quid de son fameux slogan « la patrie avant le parti », une belle escroquerie car il y a eu incontestablement tromperie sur la marchandise tant la République est devenue celle avant tout de la famille est des copains avec une gestion quasiment consanguine avec la présence ombrageuse de la famille présidentielle au sommet de l’Etat.
Sonko est la condamnation de Macky
Ni sauveur, ni messie, Ousmane Sonko est avant tout la conséquence d’années d’outrances qui ont ruisselé tout le long et tout au long de la mandature du président Sall. Depuis bientôt neuf ans que le président écrase de tout son poids la République. Comme si tous les pouvoirs ne devaient porter qu’un seul nom : Sall. Comme si le Sénégal ne devait répondre que d’un seul prénom : Macky.
Sa posture quasi obsessionnelle en toute circonstance de bander des muscles, de ne jamais dire « je regrette », de ne pas reculer, de ne pas dialoguer, de ne pas se montrer vulnérable a fini par créer chez le chef de l’État, le fantasme et l’illusion de la puissance. Voire cette puissance de l’illusion qui fait croire qu’il peut contrôler le Sénégal et sa réalité, son destin et ses institutions, avoir droit de liberté et de restriction, de vie et de mort politique sur tous ses opposants. Le Pastef est le verdict de toutes ces dérives autoritaires, Ousmane Sonko la condamnation de neuf années d’une gouvernance faite scandale.
Macky Sall et ses alliés avaient déjà fait du patron de Pastef le cœur du réacteur politique sénégalais, aujourd’hui, ils sont tout simplement en train de lui enfiler le costume d’homme providentiel de la République. Le potentiel électoral considérable d’Ousmane Sonko en fait aujourd’hui un sérieux prétendant pour la prochaine présidentielle prévue en 2024. Trois ans à l’échelle des temporalités politiques, autant dire la semaine prochaine.
Le Sénégal assis sur un volcan séminal ?
Alors normal que le spectre du « scénario à la Karim Wade et Khalifa Sall », tous deux broyés politiquement dans l’étau judiciaire et privés de candidature lors de la dernière élection présidentielle, refasse surface avec l’affaire du « Sweet Gate ». Car si Ousmane Sonko est condamné pour les faits qui lui sont reprochés, c’en sera fini de ses ambitions présidentielles.
Au Sénégal où les calendriers judiciaires et électoraux se télescopent plus souvent qu’à leur tour, dans un pays où certains juges peuvent troquer leur code pénal contre un code électoral, les partisans d’Ousmane Sonko peuvent légitiment nourrir quelques craintes de la part d’une justice souvent amputée de ses adjectifs « équitable, impartiale et juste » lorsqu’il est question d’affaires politico- judiciaires. Toutes choses qui expliquent pourquoi moins d’une semaine après le déclenchement du « Sweet Gate », de plus en plus de voix s’élèvent pour évoquer la thèse du complot contre le leader du Pastef. Alors question : à qui pourrait profiter le scandale ?
Que personne ne vienne crier à la manipulation des opinions. Mais il est un fait incontestable et indéniable. Jusque là, tout ce qui ressort de la publication des nombreux éléments d’une enquête à ciel ouvert, laisse penser sans parti pris, qu'il sera plus facile de trouver les preuves de l’existence de traces d’océan à Tambacounda que celles de viols répétitifs et menaces de mort avec armes à feu dans salon de massage où les deux protagonistes n’étaient pas seuls.
Dans cette affaire hors norme, aux relents politiques certains, où indices de culpabilité et preuves d’innocence peuvent s’entrecroiser, s’entremêler jusqu’à s’entrechoquer, seule une justice avec des magistrats qui ne seront que « la bouche de la loi » pourra démêler le vrai du faux. Si Ousmane Sonko est déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés, il aura provoqué le plus grand crash politique de l'histoire politique sénégalaise récente. Le pays tout entier pourra alors remercier son accusatrice de l'avoir délivré d’une aussi grossière supercherie. Et la justice se devra d’être implacable
Inversement, si l’hypothèse du complot politique pour faire tomber un futur présidentiable se vérifie, rien ne pourra atténuer ou apaiser une colère populaire aux effets potentiellement ravageurs et dont personne ne peut pronostiquer l’échelle et les conséquences. Le Sénégal est assis sur un volcan séminal dont seul l’Etat de droit peut empêcher l’éruption. Voilà où nous en sommes après plus d’un demi siècle d’indépendance avec ce huis clos d’un salon de massage qui fait retenir son souffle à un pays tout entier.
Inutile de dire que l’avenir immédiat risque d’être particulièrement dangereux. Dangereux pour la démocratie, dangereux pour la stabilité, dangereux pour la cohésion nationale. Quelqu’en soit l’issue, le Sénégal sortira profondément balafré de cette séquence politico-judiciaire, symbole scabreux de la crise morale et politique que traverse le Sénégal. Le président de la République Macky Sall, ne pourra en aucun cas, s’exonérer de ce sombre et piètre bilan.
Malick Sy est journaliste
REAPPARITION D’EBOLA EN GUINEE, LE SENEGAL EN ALERTE
Le virus à Ebola fait sa réapparition en Guinée, notamment dans la communauté rurale de Goueké, préfecture de Nzérékoré.
La fièvre hémorragique Ebola refait son apparition en Guinée. Les autorités sanitaires ont déjà dénombré 7 cas positifs dont 3 décès. L’Oms sonne l’alerte en soutenant qu’elle a établi des contacts avec la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et d’autres pays à risque de la sous-région.
Le virus à Ebola fait sa réapparition en Guinée, notamment dans la communauté rurale de Goueké, préfecture de Nzérékoré. L’annonce a été faite hier par les autorités sanitaires guinéennes qui ont annoncé des «cas suspects d’Ebola avec les symptômes de diarrhée, vomissement et de saignement chez des personnes ayant participé à l’enterrement d’une infirmière du centre de santé de Goueké. Celle-ci est décédée le 28 janvier 2021 et son enterrement a eu lieu le 1er février à Goueké. La première investigation menée a dénombré 7 cas, tous âgés de plus de 25 ans (4 hommes et 3 femmes) dont 3 cas de décès (2 femmes et 1 homme). Tous les cas ont participé à l’enterrement de l’infirmière», informe le ministre guinéen de la Santé, médecin-général Rémy Lamah, à travers un communiqué. Il annonce que les 3 premiers échantillons expédiés aux laboratoires de Gueckedou et de Conakry se sont révélés positifs à Ebola.
Pour éviter la propagation de la maladie qui a fait en Afrique de l’Ouest 11 mille décès sur 28 mille cas recensés entre 2014 et 2016, la Guinée a pris plusieurs décisions. Il s’agit entre autres de faire des investigations sur les cas pour clarifier les données, recenser d’autres cas suspects et identifier tous les contacts à isoler, et l’accélération pour l’acquisition de vaccins contre Ebola auprès de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Sur ce dernier point, l’Oms promet d’aider le pays à se procurer le vaccin Ebola qui s’est avéré utile pour contrôler les épidémies en République démocratique du Congo (Rdc). Elle signale aussi que c’est la première fois que la maladie est signalée dans le pays depuis la fin d’une épidémie en 2016. «Il est très préoccupant de voir la résurgence du virus Ebola en Guinée, un pays qui a déjà tant souffert de la maladie.
Toutefois, en s’appuyant sur l’expertise et l’expérience acquises lors de la précédente épidémie, les équipes sanitaires guinéennes sont en train de retracer rapidement le trajet du virus afin de freiner d’autres infections», a déclaré la directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti. Elle rassure que l’Oms appuie les autorités pour mettre en place des structures de dépistage, de recherche des contacts et de traitement, et pour accélérer la réponse globale.
A travers une déclaration, l’Oms annonce que dès aujourd’hui, son personnel va partir dans la zone affectée et, en plus de la surveillance, il va aider à accélérer la prévention des infections et le contrôle des structures de santé et d’autres lieux clés, et à communiquer avec les communautés pour s’assurer qu’elles jouent un rôle clé dans la réponse.
Et des échantillons des cas confirmés, dit-elle, ont été envoyés à l’Institut Pasteur au Sénégal pour un séquençage complet du génome afin d’identifier la souche du virus Ebola. «L’épicentre de l’épidémie actuelle se trouvant dans une zone frontalière, l’Oms travaille déjà avec les autorités sanitaires du Liberia et de la Sierra Leone pour renforcer la surveillance communautaire des cas dans leurs districts frontaliers, ainsi que leur capacité à dépister les cas et à assurer la surveillance dans les structures de santé.
L’Oms a établi des contacts avec la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et d’autres pays à risque de la sous-région.» Selon l’Oms, la Guinée a été l’un des trois pays les plus touchés par l’épidémie de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest, la plus grande épidémie d’Ebola depuis la découverte du virus en 1976 au Congo.
IL N’EST PAS EXCLU QU’ON AIT BEAUCOUP PLUS DE CAS LES JOURS QUI VONT ARRIVER
Invité de l’émission Opinion de la RTS, Dr Bousso a expliqué que chaque malade peut contaminer 12 personnes
« il n’est pas exclu qu’on ait beaucoup plus de cas les jours qui vont arriver, parce que les nouveaux cas vont générer des cas secondaires » a prévenu le directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires . Qui a précisé que la maladie du coronavirus est dans une «phase ascendante, avec plus de nouvelles contaminations, de cas graves et de décès ».
Invité de l’émission Opinion de la RTS, Dr Bousso a expliqué que chaque malade peut contaminer 12 personnes. «Vendredi on a eu 462 cas en une journée, ce qui n’est jamais arrivé, pendant la première phase. Le plus grand nombre était de 207 en une journée. Dans cette 2ème phase, nous avons eu aisément 200, 300 et 400 même», a t-il soutenu lors de l’émission Opinion sur la Rts, rapporte le journal Les Echos dans son édition de ce lundi. Et d’ajouter : «nous sommes vrais dans une phase très tendue. Nous avons plus de cas nous avons plus de cas graves ; et nous avons plus de décès. Nous avons dépassé la barre des 10 décès par jour, entre mercredi jeudi et vendredi (derniers)».
Réaffirmant que «nous sommes dans une phase ascendante», le Directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires (Cous) soutient qu’il n’est «pas exclu qu’on ait beaucoup plus de cas les jours qui vont arriver, parce que les nouveaux cas vont générer des cas secondaires). En effet, à l’en croire, le nombre de personnes qu’un cas positif est susceptible de contaminer est très élevé.
«Chaque cas positif peut générer théoriquement 12 nouvelles contaminations, c’est énorme. Ça laisse à présager un peu le nombre de cas (qu’on pourrait avoir prochainement)». Dès lors, il martèle que pour s’en sortir, «les mesures barrières doivent être renforcées pour réduire les nouvelles infections».
Parlant de l’efficacité des mesures prises et surtout du couvre-feu, le médecin note que même s’il ne règle pas tout, et que ses effets ne sont pas immédiats, il est toujours important. «Ce qu’il faut savoir, c’est que les mesures prises n’ont pas d’effets immédiats. Ca va faire 2 mois que le couvre-feu a été décrété à Dakar et Thiès, dans un contexte où on était dans une phase de transmission très active, très importante.
Le couvre-feu, ce n’est pas un médicament, ça ne va pas stopper tout de suite la transmission, c’est un processus à long terme. Ce couvre-feu va juste réduite les risques de nouvelles contaminations. C’est pourquoi, quel que soit le nombre d’heures que nous pouvons avoir pour limiter le rassemblements des personnes, nous sommes preneurs.»
SONKO A DONNE LA VERGE POUR SE FAIRE BATTRE
L’affaire de viol présumé du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, sur la dame Adji Sarr, pourrait être lue sous diverses coutures.
Un mauvais coup du destin ? Une naïveté coupable ? Une grosse connerie ? L’affaire de viol présumé du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, sur la dame Adji Sarr, pourrait être lue sous diverses coutures. Ousmane Sonko ne manquera pas de payer un lourd tribut de cette histoire. Son image est déjà largement écornée, sans compter d’éventuelles conséquences pénales fâcheuses pour lui. Mais Ousmane Sonko ne pourrait en aucune façon se plaindre de ses propres turpitudes. Il est le seul et unique responsable de ses déboires ; ce qu’il ne semble pas encore avoir compris, car si d’aventure, comme il le prétend, il serait tombé dans un traquenard, c’est justement lui-même qui s’est livré pieds et poings liés.
Qu’ils peuvent être nombreux à ne pas être surpris par cette histoire !
Il doit être clair que si le Président Macky Sall avait voulu faire tomber Ousmane Sonko pour des questions de mœurs, il n’aurait pas attendu aussi longtemps pour réaliser son coup. Ousmane Sonko a laissé assez de traces pour se rendre vulnérable, surtout à la veille de l’élection présidentielle de 2019. Certains médias n’avaient pas voulu verser dans une sordide fouille des poubelles et le Président Sall avait choisi de ne pas permettre que son camp utilise des armes non conventionnelles contre le leader de Pastef. Ousmane Sonko lui-même le savait et pouvait penser que ses petites histoires lui seraient retournées un jour à la figure. De hauts responsables de Pastef partageaient ses craintes, d’autant que quelques anecdotes d’incartades sur sa vie familiale ou de légèretés dans les comportements du chef du parti avaient pu être observées, au cours des pérégrinations auprès de la base dans certaines régions. C’est ainsi que, gagné par la panique, Ousmane Sonko avait cherché à anticiper en annonçant, au cours d’un meeting à la Place de la Nation à Dakar, le 20 janvier 2019, «qu’il ne reste plus aux gens du pouvoir que de l’attaquer sur sa vie privée». Heureusement, personne ne l’avait fait.
On savait aussi le goût de Ousmane Sonko pour l’argent, et surtout son imprudence. C’est ainsi qu’il acceptait non seulement des subsides provenant de l’étranger, que les services sénégalais avaient fini de tracer, mais aussi Pastef se faisait financer grâce à des transactions sur un foncier obtenu de l’Etat. Aussi, l’affaire dite des 94 milliards de francs Cfa qu’il avait soulevée en était la parfaite illustration. Ousmane Sonko, député de son état, contre toutes les règles éthiques et professionnelles, avait accepté de percevoir des commissions pour porter la bataille des héritiers du Tf 1451/R pour recouvrer leur patrimoine. Nous nous étions permis de le mettre en garde dans ces colonnes en indiquant, dans une chronique en date du 14 janvier 2019, «M. Sonko, quelqu’un qui veut devenir Président ne fait pas ça».
Qu’à cela ne tienne ! Ousmane Sonko s’en tirera à bon compte, en arrivant troisième pour sa première participation à une élection présidentielle, avec plus de 15% des suffrages. Tous les espoirs lui étaient alors permis et cette posture devait lui imposer plus de vigilance et d’exigence vis-à-vis de sa personne, surtout avec son discours de rupture et moralisateur qui pouvait le faire passer pour une alternative crédible. Pour autant, son attitude n’était pas aussi irréprochable qu’elle aurait dû être. Ousmane Sonko, piqué par on ne sait quel démon, continuait à fréquenter des lieux interdits à un homme politique soucieux de son image. Le salon de massage «Sweet beauty» en était un. Cette place présentait, dès sa devanture, des images et des enseignes qui ne la distinguaient en rien d’un lupanar. Mieux, la réclame sur internet présentait les filles qui y officiaient comme des «filles charmantes et sensuelles» et avec à la clé, des photos et vidéos on ne peut plus suggestives. Quiconque fréquentait ces lieux ne pouvait ignorer les pratiques qui y avaient cours et y allait donc en parfaite connaissance de cause. On peut considérer que c’est sans doute cela qui attirait la clientèle, car il existe à Dakar bien d’autres endroits qui pratiquent des activités de massage et qui ne donnent pas cet air de «baisodrome».
Comment Ousmane Sonko, qui se voulait prudent et précautionneux, pouvait fréquenter cette place avec candeur ? Il jouait ainsi avec le feu et à force de le faire, il a fini par se brûler. Mais le plus sidérant reste les incalculables risques que Ousmane Sonko prenait, pour sa propre sécurité physique, en fréquentant un lieu interlope. Lui qui pouvait s’imaginer être dans le collimateur d’adversaires politiques qui ne lui voudraient pas que du bien s’exposait gravement dans un contexte où des assassinats d’hommes politiques ont été notés à travers le monde, avec le polonium ou d’autres produits chimiques qui réagissent plusieurs heures ou jours après leur administration à une personne.
L’argent, l’autre péché mignon
Ousmane Sonko en était arrivé à croire qu’il pouvait se permettre tout ce qui restait interdit aux autres hommes politiques. C’est ainsi qu’il lança une campagne internationale de collecte de fonds pour financer les activités de son parti. Le Président Macky Sall semblait chercher à vouloir éviter d’en arriver à une confrontation avec Ousmane Sonko et avait donné des instructions au ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, d’alerter les responsables de Pastef sur l’illégalité de leur initiative et leur demander d’y mettre un terme. Ousmane Sonko et ses partisans se mettaient dans une logique de défiance vis-à-vis de l’Etat. Nous écrivions, dans une chronique en date du 11 janvier 2021, qu’avec cette campagne de collecte de fonds, «Ousmane Sonko risque de donner le bâton pour se faire battre». En effet, «on peut bien deviner que ce serait un jeu d’enfant, pour un pouvoir politique qui songerait à nuire à un opposant, de trouver le moyen d’identifier, parmi des milliers de donateurs, des citoyens étrangers ou appartenant à des milieux interlopes qui participeraient au financement. Le cas échéant, Ousmane Sonko ne pourrait pas dire n’avoir pas été prévenu».
On a entendu dire que tout cela procède d’erreurs de jeunesse, mais on rétorquerait que confondre une erreur d’une faute est une faute et en politique, une erreur privée constitue une faute politique.
La stratégie de l’enfumage ou l’organisation de la désinformation
La ligne de défense de Ousmane Sonko est empruntée à la logique conspirationniste. Finalement, tout le Sénégal a fait partie d’un complot contre Ousmane Sonko pour l’attraire dans un salon de massage et le faire accuser de viol en vue de ternir son image. On a accusé tour à tour le Président Macky Sall, son ministre de l’Intérieur Antoine Diome, le procureur de Dakar Serigne Bassirou Guèye, le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, le député Pape Sagna Mbaye, le président du Conseil économique, social et environnemental Idrissa Seck, la Première dame Marème Faye Sall, le journaliste patron du Soleil Yakham Mbaye, l’avocate Me Dior Diagne, le directeur général de l’Anamo Maodo Malick Mbaye. Il ne reste que les flics et autres barbouzes ainsi qu’une puissance étrangère, pour que le tableau soit complet. Il n’y aurait pas besoin d’aller chercher loin pour impliquer une puissance étrangère, car la France a le dos assez large et constitue toujours le suspect habituel. Déjà, les partisans de Ousmane Sonko, en furie, ont attaqué des commerces portant des insignes de multinationales françaises comme Auchan et Total.
L’homme politique français Charles Pasqua avait déjà théorisé cette façon de faire en laissant à la postérité que «quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien». Notre brillantissime regretté confrère Babacar Touré appelait cela «organiser la désinformation».
C’est dans cet esprit qu’il faudrait comprendre les pseudo-fuites de l’enquête distillées par certains médias bien choisis. Aussi, les défenseurs de Ousmane Sonko font feu de tout bois en lançant simultanément plusieurs polémiques ou des débats religieux sur cette affaire de viol présumé. Des montages audio et vidéo impliquant même des chefs religieux sont balancés dans les réseaux sociaux, et des acteurs totalement étrangers à cette affaire sont aussi convoqués comme des témoins pour disculper le présumé violeur ou accuser la plaignante Adji Sarr de tous les péchés. Il reste que c’est Ousmane Sonko, lui-même, par son bavardage et ses mensonges, qui risque de donner du crédit aux accusations de Adji Sarr.
Ousmane Sonko victime du syndrome de l’hubris
Cette affaire de la plainte de Adji Sarr contre Ousmane Sonko a été rendue publique par la livraison du journal Les Echos, du vendredi 5 février 2021. C’était la stupeur et d’aucuns ne voulaient pas y croire, d’autant que Ousmane Sonko assurait à ses proches n’avoir jamais mis les pieds dans ce salon de massage «Sweet beauty». On saura le lendemain, grâce aux publications des médias, que Ousmane Sonko avait ses habitudes dans les lieux et s’y rendait nuitamment. Le tollé était grand et la convocation envoyée par les enquêteurs à Ousmane Sonko en rajouta à l’émoi. Le leader de Pastef se sentira obligé, dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 février 2021, d’appeler les médias pour faire une déclaration, en direct sur les chaînes de télévision, pour se prononcer sur cette affaire. L’exercice se révéla un exemple parfait de ce qu’il ne fallait pas faire et constitue un catalogue de maladresses.
Le mensonge (par omission ?) qui sera le plus remarqué est que Ousmane Sonko avait choisi de ne pas évoquer la question du prélèvement de sperme sur Adji Sarr, après un rapport sexuel (consenti ou forcé ?) alors que ce point était au centre des informations livrées par les médias. Ousmane Sonko montra une obsession de sa propre image. Dans son discours, il ne reconnut aucune faute, aucun tort. Tout était le fait du méchant Macky Sall et de ses partisans. Il n’y avait pas place à du regret, de la contrition ou du repentir, encore moins d’excuses pour ceux à qui il pourrait faire de la peine par son incartade d’avoir eu recours, plus d’une fois, aux prestations de «Sweet beauty».
L’homme était apparu trop imbu de sa personne, narcissique, sans le moindre brin d’humilité. C’est ainsi qu’il fabriqua une histoire, à dormir debout, de massages thérapeutiques prodigués par les mains «expertes» des filles de «Sweet beauty». La ficelle s’est révélée si grosse que, plus jamais dans leurs arguments de défense, l’alibi du massage thérapeutique n’a été repris par les partisans de Ousmane Sonko. Ce même Ousmane Sonko a forcé sur sa grande morale religieuse jusqu’à dire avoir préalablement cherché et obtenu la validation de la licéité en islam des massages par d’autres femmes. Peut-être que l’aveu d’une attitude déplacée aurait valu au Pastef de perdre quelques voix qui étaient séduites par l’idée qu’elles se faisaient de Ousmane Sonko d’être un parfait musulman rigoriste. Seulement, à l’opposé, il serait un banal tartuffe qui aurait peut être gagné de nombreuses autres voix de jeunes dames qui percevraient ainsi Ousmane Sonko comme un homme ordinaire, capable de pécher et qui pourraient trouver qu’il y aurait encore de la place, dans son joli cœur, pour deux autres épouses. Ainsi, aurait-il gagné au change ?
A tout le moins, il lui serait loisible de demander à celui qui n’a jamais péché de lui jeter la première pierre. Sa défense aurait été plus commode et le dossier du viol aurait pu se dégonfler plus facilement. La bataille de l’opinion publique serait encore plus aisée pour l’opposant Ousmane Sonko. Au demeurant, Adji Sarr ne peut même pas espérer un brin d’empathie de la part des organisations féministes ou humanitaires. Elle se fait même flageller. Par contre, si les accusations étaient portées contre un proche de Macky Sall, l’hallali serait sonnée contre le mis en cause. En effet, on a coutume d’observer au Sénégal que les opposants sont innocents de tout.
La connerie de trop : l’appel à ses partisans de donner leur vie pour le sauver
Ousmane Sonko, qui manquait de sérénité lors de sa déclaration à la presse, n’a pas trouvé plus intelligent que d’appeler ouvertement ses partisans à l’insurrection. Pour sauver leur leader d’un ignoble complot organisé par le régime de Macky Sall, Ousmane Sonko les a exhortés «à aller au-delà de la bataille dans les réseaux sociaux et de descendre dans la rue, quitte à y laisser leur vie». Ces appels répétés étaient sans équivoque et ont été immédiatement suivis d’effets. Quelques hordes de militants ont saccagé des biens publics et privés et ont mis le feu à des installations, des commerces, des domiciles habités et des véhicules. Pour d’aussi graves actes criminels, une enquête judiciaire est ouverte et des dizaines de personnes incarcérées. On ne peut s’imaginer que l’incitateur de telles violences puisse être épargné par le glaive de la justice. Aux Etats-Unis d’Amérique, le Président Donald Trump, qui avait chauffé à blanc ses partisans pour aller à l’assaut du Capitole, n’a pu échapper à la prison, comme du reste les auteurs des actes de vandalisme, que simplement parce qu’il était protégé par son statut de Président des Etats-Unis, au moment des faits ; ce qui lui confère une irresponsabilité pénale. N’empêche, les institutions américaines qui se sont senties humiliées et agressées ont, vaille que vaille, cherché à lui faire payer son forfait. Il appartiendra aux juges de situer les responsabilités des uns et autres sur l’accusation de viol portée contre Ousmane Sonko et son niveau de responsabilité dans les casses menées par ses partisans à travers les rues.
À PROPOS DU PASSEPORT VACCINAL
Devrons-nous bientôt montrer patte blanche pour pouvoir nous rendre au restaurant, pour assister à un spectacle ou pour voyager à l’étranger ? Ce principe est celui du passeport vaccinal, que certains réclament mais qui est loin de faire l’unanimité
Réclamée par le monde économique, décriée par certains comme une atteinte aux libertés, l'idée d'un « passeport vaccinal » ressurgit, même si beaucoup de scientifiques la jugent prématurée
Devrons-nous bientôt montrer patte blanche pour pouvoir nous rendre au restaurant, pour assister à un spectacle ou pour voyager à l’étranger ? Ce principe est celui du passeport vaccinal, que certains réclament mais qui est loin de faire l’unanimité.
L’idée de conditionner l’accès à certains pays, ou certains lieux, à la réalisation d’un vaccin n’est pas spécifique au Covid. Dans de nombreux pays, le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire pour entrer sur le territoire, soit pour l’ensemble des voyageurs (comme en Guyane française), soit pour ceux en provenance de pays d’Afrique et d’Amérique du Sud où cette maladie est endémique.
Déjà existant
Les centres de vaccination délivrent un carnet de vaccination, un fascicule de couleur jaune reconnu par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). « Il pourrait y avoir une résolution à la demande des États membres » de l'OMS, pour que « la vaccination Covid soit l'objet d'une mention dans le carnet de vaccination international. (...) C'est un outil qui existe », estimait récemment Antoine Flahault, professeur d'épidémiologie à l'université de Genève. Certains font aussi le parallèle avec les vaccinations chez les jeunes enfants, obligatoires ou nécessaires pour l'inscription en collectivité.
« Une vie sociale retrouvée »
Le patron de la compagnie aérienne australienne Qantas avait le premier évoqué dès novembre la « nécessité » que les voyageurs internationaux soient vaccinés contre le Covid-19 pour embarquer. D'autres compagnies ou responsables gouvernementaux ont fait depuis des commentaires semblables, soulignant que ce certificat permettrait d'éviter les mesures de quarantaine à l'entrée d'un pays.
Et les compagnies du Golfe, Emirates et Etihad, testeront bientôt le pass de voyage conçu par l'Association internationale du transport aérien (« IATA Travel Pass »), une application qui permettra aux passagers de « vérifier que leur test avant le voyage ou leur vaccination répondent aux exigences de leur destination ». Les partisans du passeport vaccinal, nombreux dans les secteurs du tourisme et des loisirs, y voient aussi un moyen de « revenir à la vie d'avant », avec un accès sécurisé aux salles de spectacle, aux restaurants ou aux stades de football.
Suivant les recommandations des autorités sanitaires, le khalife de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Bâ, dans une déclaration à la presse à Dakar, a décidé du report de la retraite spirituelle à cause de la pandémie de la Covid-19
Suivant les recommandations des autorités sanitaires, le khalife de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Bâ, dans une déclaration à la presse hier à Dakar, a décidé du report de la retraite spirituelle à cause de la pandémie de la Covid-19.
Le ‘’Daaka’’, une retraite spirituelle organisée chaque année dans la cité religieuse de Médina Gounass (département de Vélingara), aura lieu donc cette année, en attendant l'évolution de la maladie, rapporte Asfiyahi.org. Après une large concertation avec les acteurs, le khalife Thierno Amadou Tidiane Bâ de Médina Gounass (département de Vélingara) va organiser, le 22 mai prochain, la retraite spirituelle d’une durée de 10 jours appelée ‘’Daaka’’.
Lors de sa déclaration, le khalife s'est dit préoccupé par la propagation du virus et a demandé aux fidèles de se conformer aux décisions prises jusqu'à nouvel ordre. De ce fait, les fidèles du ‘’Daaka’’ annuel de Médina Gounass auront leur retraite spirituelle cette année, contrairement à l’édition dernière annulée pour cause de prévalence de la maladie à coronavirus
SACCAGE STATIONS TOTAL
Le Bureau exécutif national du Syndicat national des travailleurs du pétrole et gaz du Sénégal affilié à la CNTS/FC, déplore le saccage de stations-services de Total/Sénégal par des manifestants, le 9 février dernier
Le Bureau exécutif national du Syndicat national des travailleurs du pétrole et gaz du Sénégal affilié à la CNTS/FC, déplore le saccage de stations-services de Total/Sénégal par des manifestants, le 9 février dernier.
‘’Constatant avec désolation les attaques et saccages de stations-services Total/Sénégal à Dakar et à Bignona, au cours des manifestations citées, le Ben attire l’attention du peuple sénégalais sur les conséquences que pourraient induire de tels agissements et édifier l’opinion nationale et les manifestants censés l’ignorer, la place de Total/Sénégal dans notre économie’’, souligne le syndicat dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’.
En effet, la société Total/Sénégal ne compte pas moins de 800 emplois permanents dans ses différentes unités de production, en plus des 1 600 salariés de ses stations-services à travers le territoire national. A ces emplois directs, s’ajoutent, d’après les syndicalistes, des milliers d’autres indirects constitués de fournisseurs, de transporteurs d’hydrocarbures et autres prestataires.
En outre, le syndicat rappelle que 30 % du capital de Total/Sénégal sont détenus par des citoyens sénégalais et que la quasi-totalité du personnel est sénégalaise, notamment le Comité de direction dont le directeur général sénégalais, tout comme les membres du Conseil d’administration. Le Ben du SNTPGS condamne ainsi ces attaques, ‘’destructrices et injustifiées’’, perpétrées sur des stations-services de Total/Sénégal.
Qui, selon eux, mettent en péril la sécurité des populations et des biens, détruisent l’outil de travail, gagne-pain de milliers de travailleurs. ‘’Les stations-services, dépôts de stockage ou de distribution d’hydrocarbures, de même que la raffinerie, sont des sociétés de droit sénégalais pourvoyeuses de milliers d’emplois directs et indirects. Détruire une station-service, c’est priver des familles de Sénégalais de leurs ressources vitales, dans un pays en transformation où tout est à construire, rien n’est à détruire’’, note-t-il.
LATIF COULIBALY NARGUE SONKO
«Il n’y a pas pire manque de respect aux Sénégalais que de commettre des bêtises pour ensuite dire : j’ai été piégé»
Première sortie du camp du pouvoir sur les accusations de viols et de menaces de mort contre Ousmane Sonko. Le secrétaire général du gouvernement, Latif Coulibaly, a réagi hier pour nier le complot dont le leader de Pastef accuse Macky Sall.
Le camp de Macky Sall rompt le silence dans l’affaire Ousmane Sonko qui est accusé de viols et de menaces de mort par la masseuse Adji Sarr. Indiquant qu’il n’a entendu nulle part le chef de l’Etat demander à ses partisans de ne pas se prononcer sur ce dossier, Latif Coulibaly a apporté une réponse cinglante au leader de Pastef. Invité de l’émission « Toute la Vérité » sur la Sen TV, le secrétaire général du gouvernement laisse entendre que les accusations de l’ancien inspecteur des Impôts et domaines qui affirme être victime d’un complot ourdi par le locataire du Palais sont surréalistes.
Poursuivant, il ajoute : «Au-delà de la personne de Macky Sall, c’est nous les Sénégalais qui sommes en cause. 58%des Sénégalais ont voté pour Macky Sall. Dire des choses pareilles en direct, à la face du monde, ce n’est pas dire du mal à Macky Sall mais c’est dire du mal au Sénégal, aux institutions de ce pays. »
Estimant que le dossier suit une procédure légale, il indique que Adji Sarr a le droit de porter plainte et Ousmane Sonko a aussi le droit de se défendre. Se basant sur une déclaration du parlementaire qui circule sur les réseaux sociaux, Latif Coulibaly a lancé une pique au député pour qui la commission des lois de l’Assemblée nationale se réunit aujourd’hui dans le cadre du processus de la levée de son immunité parlementaire. « Sous réserve de l’authenticité d’une bande que j’ai écoutée sur internet. J’ai écouté la personne qui est mise en cause dire avec une lucidité désarmante : ‘’Il n’y a pas pire manque de respect aux Sénégalais que de commettre des bêtises pour ensuite dire que j’ai été piégé’’ », dit l’ancien ministre de la Culture, faisant référence à Sonko.
Précisant que ce n’est pas la première fois qu’une procédure civile concerne une personnalité, faisant allusion à l’affaire qui a opposé l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et son épouse, Latif Coulibaly note que le gouvernement ne s’est jamais prononcé là-dessus. « Pourquoi devons-nous changer de comportement par rapport à cette deuxième procédure civile, où il y a une dimension pénale comme la première. Jamais ! Parce qu’une procédure civile reste toujours une procédure civile. Le gouvernement n’a rien à faire là-dedans. Ce que je constate, c’est qu’à chaque fois qu’un homme politique est concerné par une procédure chez nous, on en déduit que c’est une procédure politique. Cela voudrait dire ceci : c’est que dès que vous êtes en politique, vous êtes une personnalité, vous avez une immunité devant les juges et une immunité totale. Cela veut dire qu’aucune procédure ne devrait être menée contre une personnalité qui est impliquée dans la politique. C’est exactement ce que ce raisonnement dit. Mais pourquoi moi politicien devrais avoir ce privilège face aux nombreux Sénégalais qui sont là ? » s’interroge le secrétaire général du gouvernement.
Toujours dans l’affaire Sonko, Latif Coulibaly se lâche : « Dans ce cas d’espèce, il y a une jeune dame qui accuse une personnalité de choses que je ne voudrais même pas entendre.Je considère que c’est une tragédie de quelque manière que ce soit. Que ce soit la personne visée comme celle qui vise, c’est une tragédie, c’est une douleur. Et au-delà de ces deux personnes, pour nous tous les Sénégalais ».
CETTE AFFAIRE VA NOUS OUVRIR UN BOULEVARD VERS LE PALAIS
Objet de graves accusations de viols répétés et de menaces de mort de la part d’une masseuse du nom d’Adji Sarr, Ousmane Sonko s'est exprimé samedi dernier en marge de la visite des femmes de son parti à son domicile
Objet de graves accusations de viols répétés et de menaces de mort de la part d’une masseuse du nom d’Adji Sarr, Ousmane Sonko a reçu, samedi dernier, le soutien des femmes de son parti qui lui ont rendu visite. S’adressant à ses «Linguère» toutes de blanc vêtues, le leader de Pastef, qui crie toujours à une machination orchestrée par le régime de Macky Sall contre sa personne, s’est dit convaincu que cette affaire va lui ouvrir les portes du Palais de la République en 2024.
«A la politique, il faut répondre par la politique», s’est exclamé le leader du Pastef dans une vidéo publiée sur sa page Facebook dans laquelle il s’adressait à ses militantes venues lui exprimer toute leur compassion, suite aux accusations de viols et de menaces de mort dont il fait l’objet. Ousmane Sonko semblait être plus préoccupé par la Présidentielle de 2024 que par la mise en branle, par l’Assemblée Nationale, de la procédure de levée de son immunité parlementaire.
Dans un discours aux allures de campagne électorale, le président de Pastef a indiqué que cette affaire constitue la porte qui va lui ouvrir le boulevard du Palais en 2024.Une déclaration accueillie par les acclamations de ses «Linguère» qui comptent s’ériger en chair à canon pour le protéger. Dans le collimateur du Président Macky Sall et de son régime, l’opposant estime que cette affaire témoigne de la peur du pouvoir qui, selon lui, est convaincu de sa prochaine débâcle électorale en 2024 s’il continue à mener ses actions politiques. «C’est le sens de toute cette polémique qui alimente les débats. Le régime a compris qu’en 2024, le changement pour lequel on s’est battus depuis tant d’années est inévitable. Cette affaire n’est que politique. Ce n’est pas une affaire judiciaire, mais une affaire politique. Et à la politique, il faut répondre par la politique», a martelé Ousmane Sonko qui dénonce pour la énième fois une cabale politico-judiciaire.
Sans violer le secret du dossier, Ousmane Sonko affirme que toutes les personnes ayant lu le procès-verbal assimilent toute cette polémique à du cinéma. Malgré tout, soupire-t-il, le régime cherche à tout mettre en œuvre pour l’éliminer. «Macky Sall et ses collaborateurs pensent tenir avec cette affaire leur unique occasion pour me compromettre», indique le leader de Pastef. Rassurant les femmes de son parti conduites par Maïmouna Dièye, il dit vivre cette affaire avec beaucoup de sérénité et d’espoir. «Nous estimons que les problèmes sont faits pour être résolus. D’ailleurs, nous ne nous sommes pas sentis seuls depuis le début de cette épreuve. Car, après le soutien de ma famille, le Parti m’a beaucoup soutenu. Mieux, tous nos alliés et l’ensemble des partis politiques de l’opposition nous soutiennent», s’est-il glorifié.
«UNE FOIS QUE CETTE AFFAIRE VIDÉE, JE VAIS ACCORDER LE PARDON A ADJI SARR»
Malgré les graves accusations formulées contre sa personne par Adji Sarr, le patron de Pastef refuse de cultiver la rancune. Pour lui, la jeune masseuse constitue, dans cette affaire, un pion qui ne fait qu’exécuter des ordres. Par conséquent, Ousmane Sonko a décidé de lui accorder son pardon. « Une fois que cette affaire sera vidée devant les juridictions, je ne vais rien réclamer à Adji Sarr qui n’est rien d’autre qu’un pion dans ce complot. Je lui pardonne. Parce que les comploteurs de cette affaire se sont servis d’une personne fragile et exposée. Donc, elle n’est en rien responsable. Les vrais responsables, ce sont les messieurs tapis dans l’ombre qui l’ont empêtrée dans cette affaire», a clamé Ousmane Sonko qui, par ailleurs, invite le Mouvement national des femmes du Pastef à ne pas se culpabiliser. «L’homme comme la femme peut faire des erreurs. Dans cette affaire, c’est une femme qu’on a utilisée pour compromettre la personnalité d’Ousmane Sonko. Mais derrière cette seule femme, il y a une centaine d’hommes», souligne le député patriote.