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3 juillet 2025
EXPRESSO MISE EN DEMEURE DE REMETTRE LA TÉLÉPHONIE FIXE
L’ARTP disant constater que la société Expresso Sénégal ne fournit plus les services de la téléphonie fixe met en demeure cet opérateur de se conformer à cette obligation contenue dans son cahier de charges dans un délai de 30 jours
’Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARTP), disant constater que la société Expresso Sénégal ne fournit plus les services de la téléphonie fixe met en demeure cet opérateur de se conformer à cette obligation contenue dans son cahier de charges dans un délai de 30 jours, sous réserve de se voir appliquer "toutes les conséquences de droit" relativement à ce défaut de fourniture.
Dans une mise en demeure dont l’APS a obtenue copie, le régulateur rappelle qu’en sa "qualité d’opérateur titulaire d’une licence globale et en vertu des dispositions" du cahier de charges y afférent, Expresso Sénégal "est investie d’une obligation de fourniture des services figurant dans le texte susmentionné".
"Or, malgré la rigueur des obligations contenues dans votre cahier des charges, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) est au regret de constater que vous ne fournissez plus aux populations, les services de la téléphonie", peut-on lire dans cette correspondance que le régulateur a adressée à Expresso Sénégal.
"Face à cette situation, lit-on encore, je vous mets en demeure, conformément à l’article 177 de la loi n° 2018-28 du 1er décembre 2019, portant code des communications électroniques, de remettre en service la téléphonie fixe sous toutes ses formes, conformément à l’annexe 1 de votre cahier des charges, dans un délai de trente (30) jours, à compter de la date de réception du présent courrier" daté du 11 févier.
L’autorité de régulation des télécommunications et des postes avertit que passé ce délai, elle sera "dans l’obligation de tirer toutes les conséquences de droit".
MOUHAMED MANSOUR NIASSE S’EN EST ALLE
Le premier serviteur du Rassemblement pour le peuple (RP) du défunt Serigne Mamoune Ibrahima Niasse est décédé dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 février à Dakar.
Le premier serviteur du Rassemblement pour le peuple (RP) du défunt Serigne Mamoune Ibrahima Niasse est décédé dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 février à Dakar. Mouhamed Mansour Niasse a été fauché par une crise cardiaque, au moment où il venait tout juste de quitter ses proches avec qui il a effectué la dernière prière du soir. Une perte cruelle qui a plongé toute la famille de Médina Baye dans la tristesse, l’émoi et surtout la consternation. Malgré l’heure tardive de son rappel à Dieu (la nuit) les parents, proches, amis, militants politiques et toutes les personnes qui l’avaient connu ou approché de son vivant, se sont tous levés, abandonnant ainsi leurs lits et sommeil pour rejoindre la grande place publique de la cité religieuse pour prendre part aux différents commentaires liés à cette perte.
Né en 1977 à Medina Baye, Mouhamed Mansour Niasse, comme la plupart des jeunes de son âge, a appris et mémorisé le Coran. Et après de brillantes études en sciences islamiques, il a parcouru beaucoup de pays arabes et de la sous-région pour approfondir ses connaissances divines et améliorer son savoir dans la religion qui l’a vu naître et la “Tarikha Al Tidianya” dont son grand-père Feu El Hadji Ibrahima Niasse Baye tout comme son père Feu Mamoune Ibrahima Niasse étaient d’illustres serviteurs.
Homme politique et ami proche du président du parti “Rewmi”, Idrissa Seck, Mouhamed Mansour Niasse a été l’un des initiateurs du projet d’Alliance entre le parti du président du Conseil économique social et environnemental (CESE) et le Rassemblement pour le peuple (RP) de son défunt père, quelques mois seulement à l’approche de la présidentielle de 2012. Durant ce même élection, il a représenté le candidat Idrissa Seck dans la région de Kaolack et avait, à l’époque, mis sur table ses propres moyens logistiques et financiers pour le triomphe d’Idrissa Seck, mais vainement.
Après la défaite de son candidat, le premier serviteur du RP, qui a été porté à ce rang par le collège des sages qui accompagnaient son père dans la politique, n’a guère lâché prise et a préféré poursuivre son itinéraire politique, mais autrement. Car, quelques moments après, il a préféré rompre de manière éphémère cette alliance pour se concentrer exclusivement sur la vie du RP et son renforcement sur le territoire national. Un exercice qui lui a permis de sillonner tout le pays, histoire de remobiliser les troupes et poser des programmes d’animation internes. Ce calendrier si chargé ne l’a guère empêché d’être un grand investisseur, car Mouhamed Mansour Niasse, outre les actions humanitaires, sociales et solidaires qu’il a toujours portées en direction des populations vulnérables, s’est aussi livré à l’investissement pour contribuer de manière effective à la politique de l’emploi au Sénégal.
A Kaolack et partout ailleurs dans le pays, il a implanté une diversité de sociétés dont le groupe de presse “SafCom” qui réunit la radio “Al Medina FM”, la télévision “Almedina TV” et dont il était le directeur général.
AMACOUDOU DIOUF APPELLE A UNE MOBILISATION COLLECTIVE
Amacoudou Diouf de l’Ong Ahdis avance : «il y a lieu de sonner l’alerte, pour que nous puissions retrouver cette force collective qui a prévalu face au premier assaut de la pandémie».
Face aux statistiques alarmantes et macabres rendues publiques tous les jours par les autorités sanitaires sur la situation du coronavirus au Sénégal, Amacoudou Diouf de l’Ong Ahdis avance : «il y a lieu de sonner l’alerte, pour que nous puissions retrouver cette force collective qui a prévalu face au premier assaut de la pandémie».
Pour M. Diouf à la date du 1er février 2021, le rapport de situation nº 80 du Sénégal montre qu’aucune région du pays n’est épargnée par ce fléau. «La répartition des cas confirmés de Covid-19 par district sanitaire s’établit actuellement à 77/79. Soit une proportion de 97 %. Les deux districts sanitaires épargnés sont Dianké Makha et Goudomp», a-t-il renseigné.
Et de poursuivre : «le dernier rapport de situation souligne également que les Pyramides des âges des cas de COVID-19 au cours des deux vagues montre une inversion des classes d’âge les plus touchées dont la tranche d’âge 25-34 ans était la plus touchée lors de la première vague avec un ratio Homme/Femme de 1,4 et dans cette 2ème vague, la tranche d’âge 60 ans + est la plus touchée et le ratio Homme/Femme est de 1,3. Hélas ! On note aussi que l’âge moyen des personnes décédées est de 69 ans, avec un minimum à 19 ans et un maximum à 95 ans.
En conséquence, jeunes comme vieux, personnes n’est à l’abri». Des statistiques qui l’ont amené à dire dans une déclaration « paradoxalement, les populations affichent généralement peur et inquiétude à l’énonciation des bilans quotidiens fournis par le ministère de la santé et de l’Action sociale, et ne semblent pas prêtes à changer de comportement face à la force destructrice de la deuxième vague de Covid-19».
Toutefois, face à cette situation, le patron d’Action humaine pour le développement intégré (AHDIS) appelle à l’éveil des citoyens sur le drame qui se dessine. Pour lui, c’est le moment de renouer avec l’engagement communautaire, dans l’optique que le combat soit pris en charge par les communautés elles-mêmes, au plus près de chaque localité, chaque communauté religieuse, coutumière ou estudiantine, au plus près de chaque organisation professionnelle, syndicale ou de la société civile, au plus près de chaque tranche d’âge, dans l’administration publique, dans les entreprises nationales et privées, les structures hospitalières, entre autres. «Nous invitons les populations des villes et des campagnes, comme elles l’avaient fait durant la première vague, à prendre conscience de l’existence de la maladie et à respecter les gestes barrières», a-t-il avancé.
Et de lancer également un appel à l’endroit des scientifiques pour davantage aller au-delà du disponible, en s’engageant sans complaisance dans une recherche approfondie, en vue de trouver une réponse adéquate à cette pandémie, au-delà des lauriers tissés. AHDIS a en outre salué l’engagement du gouvernement à démarrer les opérations de vaccination d’ici à la fin du mois. «Nous marquons notre engagement à l’accompagner dans ce sens et l’invitons d’ores et déjà à lancer une campagne de communication pour faire comprendre et accepter ces opérations vaccinales», a-t-il soutenu.
LE TRAITEMENT MEDIATIQUE DE FAITS D’ACTUALITE EN QUESTION
L’affaire concernant Ousmane Sonko, trainé en justice pour un problème de mœurs, remet au goût du jour l’ampleur du sensationnel, de la propagande, de la manipulation et du parti-pris dans le traitement de l'information au Sénégal
L’affaire dite Ousmane Sonko, président de Pastef/ Les Patriotes, trainé en justice pour un problème de mœurs, remet sur la table l’ampleur du sensationnel, la propagande/manipulation, le parti pris dans le traitement médiatique de dossiers brulants d’actualité. Comme un effet de mode, il est quasi impossible, au Sénégal, aujourd’hui d’éviter que le sensationnel prenne le pas sur le traitement équilibré de certains dossiers et affaires sensibles. Pis, du fait d’une sorte de «laisser-faire» qui a prévalu pendant assez longtemps, notamment, par le passé, avec les dossiers Karim Wade, Khalifa Sall, Barthélémy Dias etc. et même avant avec celui d’Idrissa Seck dans les chantiers de Thiès, qui ont connu un traitement médiatique empreint d’une certaine particularité, certains supports ont fini de façonner un lectorat/audience. On a comme l’impression que le public est même habitué à ce schéma de traitement dont il devenu friand. Alors que le CNRA, le régulateur audiovisuel, et le CORED, l’organe d’autorégulation des médias, tirent la sonnette d’alarme, des professionnels en service et responsables de Rédactions de différents organes de presse diagnostiquent le mal et proposent des remèdes.
AFFAIRE DITE ADJI SARR –OUSMANE SONKO : Le Cnra condamne un «usage de propos dégradants et dévalorisants pour la femme»...
«Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) a constaté au cours de l’émission ‘’Jakaarlo’’ du vendredi 12 février 2021, un usage de propos dégradants et dévalorisants pour la femme». C’est le CNRA qui a ainsi adressé à la Direction de la TFM, une correspondance relative à des propos en violation des règles de décence et de respect de la femme entendus dans l’émission «Jakaarlo», vendredi dernier. Ce courrier tenant lieu de rappel à l’ordre et au respect de la de l’éthique dans les contenus, dénonce, tout en alertant, des dérives dans le traitement médiatique de l’affaire dite Ousmane Sonko, président de Pastef/ Les Patriotes, cité dans un problème de mœurs. Dans un communiqué daté d’hier, lundi 15 février 2021, l’Assemblée du CNRA relève que «le vocabulaire, d’une vulgarité extrême et inacceptable, a été sans apport aucun dans la satisfaction des besoins d’information du public sur l’affaire dite Adji Sarr – Ousmane Sonko pendante devant la Justice. Les termes injurieux et obscènes utilisés, faisant clairement place à un sexisme débordant, sont de nature à porter atteinte à la dignité et à la considération de la femme tout en agressant les valeurs morales de notre société», déplore le régulateur audiovisuel. Suffisant pour que le CNRA engage la responsabilité de TFM pour que cela ne se reproduise plus. «Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, en sa qualité d’Organe chargé de veiller au respect par les médias audiovisuels de la réglementation : rappelle que selon l’article 15 du Cahier des charges applicable au titulaire d’une autorisation de diffusion de programmes de télévision privée de droit sénégalais : «Le titulaire est responsable du contenu des émissions qu’il diffuse» ; appelle la TFM à plus de vigilance et à veiller à ce que de telles dérives ne se reproduisent plus», conclut le document.
…LE CORED S’INSURGE CONTRE DES CONTENUS S’APPARENTANT PLUTOT A UNE «ATTAQUE PERSONNELLE»
Ce manquement, loin d’être un cas isolé, remet au goût du jour des difficultés pour certains médias de sortir indemnes du traitement médiatique de certains dossiers d’actualité sensibles. Au contraire, il arrive souvent que des organes de presse et audiovisuels y laissent souvent beaucoup de plumes. Entre les pièges de la propagande, de la manipulation de l’une ou de l’autre des parties, et même celui du parti-pris, le respect l’éthique et la déontologie et de l’équité attendus des professionnels des médias en pâtit, parfois. En attestent les dossiers Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade et ancien ministre de l’Energie et de la Coopération internationale jugé et condamné par la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), avant d’être exilé au Qatar depuis 2016, et de Khalifa Sall, ancien maire de la Ville de Dakar reconnu coupable dans l’affaire dite de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar. Il y aussi l’affaire Barthélémy Dias, les chantiers de Thiès avec Idrissa Seck, etc. Déjà, concernant la même affaire Sonko, le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) a décrié, la semaine dernière, le travail en porte-à-faux avec l’éthique et la déontologie dans certains organes. «Le CORED, constate avec regret que, dans l’affaire des accusations portées contre le député Ousmane Sonko, le travail de certains supports médiatiques est en porte-à-faux avec l’éthique et la déontologie du journaliste», rapportait un communiqué parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien, le mercredi 09 février 2021 et signé son président Mamadou Thior. Et l’organe d’autorégulation des médias de noter que «le site Leral.net a par exemple publié un contenu qui n’a rien à voir avec un traitement journalistique de l’information, mais s’apparente plutôt à une attaque personnelle. Sans préjudice des prérogatives du Tribunal des Pairs en matière d’auto saisine, le CORED appelle le site Leral.net, et l’ensemble des médias, à faire preuve d’une plus grande responsabilité dans le traitement de l’information et à éviter de relayer les appels à la violence», insistait-on dans le document.
FÉLIX NZALE, RÉDACTEUR EN CHEF DU JOURNAL «LII QUOTIDIEN» : «Les journalistes sont divisés pratiquement en deux camps : les pro-Sonko et les anti-Sonko, et...»
«Pour éviter que le sensationnel et le parti pris ne priment sur le traitement équitable de l’information utile dans ces cas pareils, pour moi, il y a juste un seul fait : c’est de s’en tenir strictement au fait. C’est d’autant plus vrai que le CORED l’a dénoncé. Je pense qu’il a raison parce que même, si vous voulez, la presse d’aujourd’hui (la «Une» des journaux d’hier, ndlr), c’est-à-dire la sortie du président Abdoulaye Wade, les gens ne se sont pas tenus aux faits. Mais, même dans les titres, c’était beaucoup plus du commentaire qu’autre chose. C’est-à-dire, on a tout fait dire à Wade... Et ça, je crois que c’est assez problématique dans la situation où tout est absolument confus, où personne n’est absolument sûr de rien ; mais on est beaucoup plus dans le sensationnel ou plutôt on veut faire bouger les choses parce que, peut-être, on veut vendre Et ça c’est au détriment de la vraie information et puis c’est aussi contraire à l’éthique et à la déontologie. Donc, je crois que le CORED a tout à fait raison de tirer (la sonnette d’alarme).
Pour éviter de tomber flagrant dans la manipulation et la propagande d’une partie ou d’une autre, à mon avis, il faut toujours prendre les informations qui nous viennent avec circonspection. C’est-à-dire, déjà en priorité, l’attitude première c’est d’abord de douter de l’information. Le doute est le premier critère d’une bonne information. Douter et ensuite essayer de diversifier les sources pour faire naître l’information dans tous ses contours. Je pense que si on fait ce travail de recoupement qui est nécessaire, on peut effectivement éviter la manipulation parce qu’hier (avant-hier dimanche, ndlr), quand le communiqué de Wade (ancien président Abdoulaye Wade, SG du PDS, ndlr) était sorti, il y a des gens qui appelaient pour dire que c’était un faux communiqué etc. Mais, il s’est avéré que le communiqué était bien du PDS (Parti démocratique sénégalais) et que c’est le porte-parole adjoint même du PDS qui l’a envoyé. Maintenant, qui avait intérêt à ce que le communiqué ne sorte pas ? Tout ça, c’est des choses que le journalisme doit avoir à l’esprit. Donc, je pense que tout cet amalgame, cette confusion et tout ça, c’est volontairement entretenu par des journalistes parce qu’ils sont divisés pratiquement en deux camps : les pro-Sonko et les anti-Sonko. Quand on est pro-Sonko, les gens ont tendance à défendre trop Sonko. Et, quand on est contre, on cherche pratiquement des arguments qui jouent à sa défaveur. Et là on est beaucoup plus dans l’idéologie. On n’est plus dans le journalisme soucieux de l’éthique, de la déontologie, du recoupement, etc. On est systématiquement contre. Les manipulations, elles viennent de parts et d’autres.»
HAROUNA DÈME, RÉDACTEUR EN CHEF DU QUOTIDIEN «VOX POPULI» : «Des journalistes, à charge ou à décharge, se substituent au juge, aux enquêteurs et parfois même portent des accusations»
«Pour éviter que le sensationnel et le parti pris ne priment sur le traitement équitable de l’information utile dans ces cas pareils, la première chose à faire, c’est de rester sur les faits et seulement sur les faits en tant que journaliste, quelle que soit la conviction ou l’avis qu’on peut avoir sur la question. En tout cas, quand il s’agit de rendre compte au public, on se doit de rester neutre, comme on dit, de garder la distance en respectant toute les règles, les normes et les convictions comme le dictent les règles d’éthique qui régissent notre travail ; donc en restant sur les faits. Maintenant, entant que journaliste, on a quelque part aussi l’obligation d’aller au-delà de ceux que les parties avancent ou des porte-voix des parties avancent parce que dans ce dossier-là (affaire Sonko, ndlr) tout le monde parle ; que ça soit Ousmane Sonko, son entourage où même ses avocats et tout ceux qui le soutiennent donnent une version, ils défendent leur position en faisant de la communication. Et, qui communique, manipule forcément. Ils recherchent à tirer la couverture de leur côté.
De l’autre côté aussi, il y a l’accusation formulé par Adji Sarr et il y a ses avocats, ses proches qui la soutiennent ou, en tout cas, des personnes qui parlent pour porter son message ou même les gens du pouvoir qui sont assis et qui cherchent eux aussi à manipuler de leur côté ; essayant de convaincre que c’est elle qui détient la vérité. Et nous autres journalistes devons savoir faire la part des choses entre toutes ces options-là, même si nous sommes tenus de rapporter tout ce que chacun dit dans la mesure de ce qui est acceptable. On se doit de mener des investigations, d’enquêter, de chercher ce qu’il y a derrière, réellement ; quels sont les faits réels au-delà de tout ce qui ressort de la manipulation ?
Le rappel à l’ordre du CORED, je pense que sa posture laisse à désirer. Il y a énormément de choses qui ont étés dites, qui sont passés dans les médias où on n’a pas entendu le communiqué du CORED. Je pense que le CORED n’a pas eu la bonne posture sur ce point-là, il aurait dû y aller autrement. Nous autres journalistes devons chercher à savoir ce qui se passe réellement et ne pas nous contenter de ce qu’on nous rapporte, pour essayer de voir plus clair dans ces genres d’affaires. Pour éviter de tomber flagrant dans la manipulation et la propagande d’une partie ou d’une autre, il faut rester professionnel en mettant les outils possibles dans ce contexte, en recoupant tout ce qu’on diffuse ou qu’on publie. Si vous vous contentez de reprendre ce qui se dit à gauche et à droite, sans chercher à recouper les informations, même si on sait que dans ce genre de traitement d’information de cette nature-là c’est toujours compliqué et difficile de pouvoir justement recouper, mais si on ne peut pas recouper, il faut avoir l’attitude de neutralité qui s’impose, qui est de ne pas diffuser des choses dont on n’est pas sûr. Parce que là, on verse dans la diffamation et peut-être même dans la délation, en quelque sorte. Et c’est ce qui pose problème en ce moment. Et ça, c’est un constat qu’on fait entant que journaliste et comme d’autres observateurs ont eu à le faire. Beaucoup de journalistes prennent position dans cette affaire et portent des charges, accusent gratuitement parfois. Peut-être, parfois avec des preuves mais ils sont plus dans leurs rôles. Il y a beaucoup de journalistes qui parlent, qui font des choses, qui écrivent et on se rend compte que ce qu’ils disent ne correspond absolument pas à la réalité. Donc là, il y a un problème qui se pose et je pense que c’est à ce niveau que le CORED ou les instances de régulations du secteur de la presse devaient intervenir, puisque les gens vont au-delà de ce que le professionnalisme dans le traitement accepte. Et on le constate, on le vie tout les jours. Il y a effectivement des journalistes, à charge ou à décharge, qui se substituent au juge ou même aux enquêteurs et parfois même portent des accusations. Et ce n’est pas à l’honneur de la presse sénégalaise, ni des journalistes.»
BABACAR NDAO FAYE DE EMÉDIA.SN : «chaque media à sa ligne éditoriale, son niveau d’exigence, son niveau de rigueur qu’il impose à ses employés...»
«On n’en est arrivé, au Sénégal, à un point tel qu’il est aujourd’hui quasiment impossible d’éviter que le sensationnel prenne le pas sur le traitement équilibré. C’est dommage ! Mais, le constat il est là. On a laissé faire pendant assez longtemps et on a vu, par le passé, plein de dossiers dont le traitement a été l’objet d’une certaine particularité, en tout cas. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le public est même habitué à cela. On va peut-être même accuser le public d’être friand de ce schéma de traitement. Ça fait mal à dire, mais c’est la triste réalité. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un point qu’il faut faire mousser. Et c’est ce type de traitement qui a valu à certains médias d’avoir une certaine notoriété. Et si on est arrivé là, c’est peut-être parce que le public a aidé. La corporation aussi a laissé faire, on est arrivé à ce point là parce que tout le monde a laissé faire et c’est devenu un mal avec le quel tout le monde a fini par s’habituer.
Concernant comment éviter de tomber flagrant dans la manipulation et la propagande d’une partie ou d’une autre, ça c’est un travail individuel. La responsabilité est d’abord individuelle, comme je le dit toujours, parce que chacun joue sa signature qui est en jeu. Quand tu écris un article où que tu fais une analyse où un commentaire, quelque soit le sujet, d’abord c’est ta responsabilité qui est en jeu. Donc, c’est déjà une question de responsabilité individuelle, avant d’engager le média pour lequel on travaille. Maintenant, le média pour lequel on travaille également, pour des questions de respect vis-à-vis du public, parce qu’on imagine que ce n’est pas seulement sur ce sujet qu’on aura à travailler, parce qu’il y en aura bien d’autres dans le futur, si on tombe dans le jeu de la manipulation, le public pourra bien sanctionner de façon négative dans le futur. Mais, est-ce que le public est assez alerte pour sanctionner dans le futur, pour se dire, ce média tombe facilement dans la manipulation, donc je fais très attention ? Ça je ne sais pas, c’est au public de juger. Tout le monde peut tomber dans la manipulation une fois ou deux, mais de bonne foi. Mais, ce qui est dangereux, c’est de persister dans cette manipulation. Et parfois, quand les choses paressent vraiment flagrantes, que les gens puissent tomber dans la manipulation, ça c’est de la responsabilité d’abord de chaque journaliste avant d’engager le média pour lequel il travaille. Maintenant, chaque media à sa ligne éditoriale, son niveau d’exigence, son niveau de rigueur qu’il impose à ses employés. Je ne suis personne pour juger le niveau d’exigence où de rigueur de mes autres confrères. Tout ce que je sais, c’est que moi je fais de mon mieux pour que les journalistes qui sont sous ma responsabilité soient toujours conscients de cette double responsabilité quant ils traitent un dossier quel qu’il soit.»
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LA FRANCE AURAIT LAISSÉ S'ENFUIR DES DIGNITAIRES IMPLIQUÉS DANS LE GÉNOCIDE DES TUTSI AU RWANDA
La France a décidé en juillet 1994 de ne pas interpeller les autorités rwandaises responsables du génocide des Tutsi au Rwanda, selon un télégramme diplomatique de l'époque que s'est procuré le journal français Médiapart
Ce document, révélé par Médiapart et obtenu par l'AFP auprès de François Graner, auteur de plusieurs livres sur le Rwanda, constitue selon ce dernier "la pièce écrite manquante, une pièce essentielle du puzzle" sur le rôle de la France au Rwanda.
L’ambassadeur Yannick Gérard, alors représentant du Quai d’Orsay au Rwanda dans le cadre de l’opération militaro-humanitaire Turquoise, avait demandé des instructions concernant la présence de responsables génocidaires dans la "Zone humanitaire sûre" contrôlée par les militaires français. "Vous pouvez (...) utiliser tous les canaux indirects et notamment vos contacts africains, en ne vous exposant pas directement, afin de transmettre à ces autorités notre souhait qu'elles quittent la Zone Humanitaire Sûre", lui répond un télégramme "confidentiel diplomatie", daté du 15 juillet 1994.
"Vous soulignerez que la communauté internationale et en particulier les Nations unies devraient très prochainement déterminer la conduite à suivre à l'égard de ces soi-disantes autorités", poursuit le texte, en évoquant l'ancien régime de Kigali replié à Cyangugu (sud-ouest), sur la frontière avec le Zaïre (devenu République démocratique du Congo).
Selon l'ONU, environ 800.000 personnes, essentiellement dans la minorité tutsi, ont été tuées en trois mois lors de massacres déclenchés après l'attentat contre l'avion du président Habyarimana le 6 avril 1994.
L'opération Turquoise était une intervention militaro-humanitaire lancée par Paris, sous mandat de l'ONU entre juin et août de la même année. Ses détracteurs estiment qu'elle visait en réalité à soutenir le gouvernement génocidaire hutu. Les zones d'ombre sur le rôle de Paris avant, pendant et après le génocide des Tutsi au Rwanda, restent une source récurrente de polémiques en France et empoisonnent les relations avec Kigali depuis plus de 25 ans.
Le Quai d'Osay pointé du doigt
Le télégramme provient des archives de Bruno Delay, le conseiller Afrique du président François Mitterrand, selon François Graner, proche de l'association Survie, engagée contre la "Françafrique". La justice administrative française a autorisé en juin M. Graner à consulter les archives présidentielles sur le Rwanda, au coeur de la controverse.
Selon Médiapart, l’ambassadeur Yannick Gérard avait réclamé des "instructions claires" sur la conduite à tenir vis-à-vis de responsables qui, selon lui, portaient "une lourde responsabilité dans le génocide". Il estimait n'avoir "d'autre choix, quelles que soient les difficultés, que de les arrêter ou de les mettre immédiatement en résidence surveillée". Le Quai d'Orsay, dirigé à l'époque par Alain Juppé, en a donc décidé autrement. Le télégramme est signé de Bernard Emié, conseiller du chef de la diplomatie française, aujourd'hui patron des services de renseignement extérieur français (DGSE).
"La révélation de ce télégramme pose de nouveau la question du véritable rôle de l'armée française déployée au Rwanda, notamment de l'opération Turquoise", a réagi auprès de l'AFP Me Thierry Plouvier, avocat de Survie. L'enquête judiciaire sur Turquoise, accusée par des survivants d'avoir sciemment abandonné des centaines de Tutsis, massacrés dans les collines de Bisesero (ouest) fin juin 1994, n'a toujours pas été tranchée par les juges, malgré la fin des investigations ordonnées en 2019.
"On peut se demander si le réel objectif des armées n'étaient pas de servir cette +stratégie indirecte+ d'appui au pouvoir génocidaire recommandée au président Mitterrand par Christian Quesnot", son chef d'état-major particulier, dans une note du 6 mai 1994, a ajouté Me Plouvier. "En 2021, nous sommes toujours confrontés à une autorité judiciaire qui plie le genou face à des militaires et refuse d'aller enquêter au cœur du pouvoir où les décisions ont été prises".
Le premier ministre de l'époque, Edouard Balladur, a annoncé début janvier l'ouverture prochaine de ses archives sur le Rwanda. Dans sa déclaration, M. Balladur a affirmé que l'opération Turquoise avait "assuré la sauvegarde des victimes quelles qu'elles soient, et dissuadé la poursuite des violences".
JEUX DE CARTES - La voie royale...
“Les épreuves personnelles des leaders politiques ne changeront en rien les aspirations légitimes du peuple sénégalais, maintes fois bafouées et qui attendent d’être satisfaites par ceux qui prétendent apporter des solutions”. Cette déclaration de Boubacar Camara extraite de sa “lettre au président de la République” sont d’une grande portée. Au-delà de la sale affaire Sonko-Adji Sarr, de ses nombreux retentissements, il s’agit ici d’un appel au discernement et surtout à un travail sans relâche pour l’épanouissement des sénégalais. Dans un monde aux crises multidimensionnelles, le Sénégal ne fait pas figure d’exception. Loin de là. L’année 2020 si éprouvante qu’elle soit, peut-être moins désolante que 2021. Celle-ci, seulement âgée de moins de deux mois, a déjà montré des signes de fatigue ahurissants inhérents à des maux qui l’accablent. La Covid-19 qui avait fortement désarçonné l’année présente, est devenue beaucoup plus impitoyable. On s’achemine vers le millier de morts. La tendance est toujours à la hausse. Le nombre de cas se multiplie à une vitesse vertigineuse. La maladie se sent à l’aise. Elle ne tue pas seulement des êtres humains. Elle tue l’économie. Elle tue le présent, tue le futur et les espoirs. La crise n’est donc pas qu’économique. Elle est sociale. La pauvretédéjà ténue, se généralise. Des entreprises au bord du gouffre. Le panier de la ménagère se désemplit. De sombres perspectives après un sombre passé récent. Dans un tel contexte, il est d’une urgence capitale de se ressaisir. Le Sénégal doit être au-dessus des petits intérêts politiciens, des petites coteries, de l’opportunisme ambiant et pire de la délation qui risque de l’abîmer. Nous allons vers les caniveaux. Nous sommes au fond des caniveaux. La boîte de Pandore est presque ouverte. L’espace public est devenu un lieu des discussions les plus abjectes et salaces. Les médias sont en plein dans ce jeu des extrêmes. Si le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a jugé nécessaire de rappeler les fondamentaux du traitement d’une information, c’est qu’il est conscient des dérapages. Un ressort s’est cassé. Mais il n’a aucun moyen pour faire face. Il faut vite colmater les brèches et s’engager résolument pour un apaisement qui ne doit pas être synonyme de compromission. Le chemin se trace en marchant. Qu’on arrête les arrestations tous azimuts et les casses. Marchons pour trouver une solution à nos nombreuses préoccupations. Miim Reew
Le Cnra épongle Tfm
Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) dénonce l’usage de propos dégradants et dévalorisants pour la femme lors de l’émission «Jakaarlo » de «Tfm». L’assemblée du Cnra, qui a produit un communiqué à cet effet, indique c’est un vocabulaire d’une vulgarité extrême et inacceptable qui a été usé sans apport aucun dans la satisfaction des besoins d’information du public sur l’affaire dite Adji Sarr-Ousmane Sonko pendante devant la Justice. Selon Babacar Diagne et son équipe, les termes injurieux et obscènes utilisés, laissant clairement place à un sexisme débordant, sont de nature à porter atteinte à la dignité et à la considération de la femme tout en agressant les valeurs morales de notre société. Le Cnra appelle la «Tfm» à plus de vigilance et à veiller à ce que de telles dérives ne se reproduisent plus. Il a tenu à rappeler le cahier des charges applicable au titulaire d’une autorisation de diffusion de programmes de télévision privée de droit sénégalais. Dans les textes, il est indiqué que «le titulaire est responsable du contenu des émissions qu’il diffuse».
Baisse du coût du nom de domaine «sn»
Les autorités ont baissé le coût de la redevance du nom de domaine «.sn». La décision a été prise hier lors de l’audience que le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diatara a accordée au Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Pr Amadou Aly Mbaye et aux autorités en charge du nom de domaine «.sn». Ainsi, leurs échanges ont abouti à la baisse de 50% des redevances du «.sn» à compter du 1er Février 2021 pour les créations et le 1er mars 2021 pour les renouvellements. A ce propos, les redevances des bureaux d’enregistrement (BE) pour un domaine de premier niveau du «.sn» passent de 20.000 à 10.000 Fcfa.
Ndiobène Walo dans la rue hier
Pendant que l’affaire Sonko-Adji Sarr continue de faire jaser dans les chaumières, les populations de Ndiébène Walo, un village de la région de Kaolack se demandent comment un village où vivent près de 3000 âmes et plus de 10 autres villages environnants peuvent rester plus de 9 mois sans avoir de l’eau à boire. Pour se faire entendre, les habitants ont marché hier en arborant des brassards rouges pour que les autorités puissent trouver une solution calvaire d’autant qu’ils effectuent un périple quotidien pour trouver le liquide précieux. Ces populations, qui souffrent également de problème de mobilité pendant l’hivernage, réclament à Macky Sall une route pour relier Ndiobène Walo et Taiba Niassène. Pendant ce temps, les populations se demandent où se cache le maire de la commune de Keur Maba Diakhou en l’occurrence Saliou Ba, membre de la coalition Benno Bokk Yakaar.
Macky au G5 Sahel
Le Président Macky Sall est arrivé à Ndjamena hier, dans l’après- midi. Le chef de l’Etat va prendre part au Sommet du G5 Sahel élargi sur invitation du Président de la Mauritanie, Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani, président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement du G5 Sahel, et du Président du Tchad, Idriss Déby Itno. La séance élargie vise à associer les pays et institutions partenaires du G5 Sahel à la recherche de solutions durables à la crise sécuritaire qui sévit dans l’espace sahélien. Le Président Sall rentre aujourd’hui à Dakar. Pour rappel, leG5 Sahel regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad sans le Sénégal évidemment. Avec un effectif de 1305 soldats, le Sénégal est le deuxième pays contributeur de troupes à la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali(Minusma).
Arrestation tous azimuts de Sonkistes
La rumeur selon laquelle le Président Sall fait machine arrière dans l’affaire Sono est visiblement fausse. La preuve alors que l’épouse de l’administrateur de Pastef été arrêtée sans raisons connues, d’autres responsables de Pastef sont dans le viseur du pouvoir en place. Le coordonnateur de Pastef de la commune de Diass, Youssou Ciss et le secrétaire général, Ibrahima Sokhna Mbengue informent que leur frère Abdoulaye Faye a été arrêté d’une manière arbitraire par les forces de l’ordre à sa sortie de chez Ousmane Sonko. Abdoulaye Faye s’était rendu au domicile du leader de Pastef pour une visite de courtoisie et de soutien comme tout bon ami et responsable.
La région médicale de Kolda en alerte
Avec le retour de la fièvre hémorragique d’Ebola en République de Guinée, les autorités sanitaires de la région de Kolda sont en état d’alerte. La région de Kolda partage une large bande frontalière avec la Guinée, avec un flux migratoire important polarisé par le marché hebdomadaire de Diaobé. Le médecin-chef de région de Kolda, Dr Yaya Baldé, a confié à «dakaractu» que comme la Covid-19, Ebola est aussi contagieuse que mortelle. Les autorités sanitaires ne veulent pas être surprises par la maladie d’Ebola. Déjà, un dispositif de riposte sanitaire est mis en place. Des cellules d’alerte et de veille avaient été formées pour détecter d’éventuels cas suspects. Il suffit maintenant de les réactiver en même temps que les comités départementaux de lutte. D’ailleurs, Dr Baldé et son équipe viennent de boucler une supervision d’une semaine sur l’ensemble des postes frontaliers de la région dans le cadre de la surveillance épidémiologique. Avec ce dispositif, Dr Yaya Baldé indique que tout étranger qui traverse les frontières sans passer par les points officiels sera vite signalé par les relais communautaires villageois. Ces derniers sont formés à ces maladies appelées fièvre hémorragique dont fait partie Ebola.
Le patron de Fonix voyage Immobilier escroque 1,3 million Fcfa
L’entrepreneur en informatique, Moussa Kairé, alias Moustapha Fall excelle dans l’escroquerie. Se faisant passer tantôt comme le patron, tantôt comme un agent de «Fonix voyage Immobilier», il a été traîné en justice pour escroquerie sur un montant de 1,3 million Fcfa au préjudice de Aminata Ndong. Jugé coupable, il a été condamné à 2 ans dont 3 mois de prison ferme.
Awa Thiam de l’Anc sur l’affaire Sonko
Les mouvements de femme très réservés sur l’affaire Sonko commencent à se faire entendre. Dans un communiqué parvenu à L’As, la présidente de l’Alliance pour une Nouvelle citoyenneté tente réclame justice . «Le Député sénégalais, M. Ousmane Sonko, polygame et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019, a été accusé de viol par une jeune masseuse.Il l’aurait violée, à trois reprises, dans un salon de massage. M. Sonko reconnaît s’être rendu dans ledit salon et s’être fait masser par la jeune dame, mais nie l’avoir violée. Compte tenu de la manière dont Karim Wade et Khalifa Sall ont été écartés de l’élection présidentielle de 2019, cette affaire dite Sonko suscite beaucoup d’interrogations et de réactions, d’autant plus qu’il est prêté à l’actuel président de la République du Sénégal –M. Macky Sall- des ambitions « troisième-mandatistes », écrit-elle. « Dans le contexte sénégalais de pauvreté extrême, de chômage chronique et de pandémie coronavirussienne, nous, femmes de l’Alliance pour une Nouvelle citoyenneté (ANC), engagées dans la lutte pour le respect et pour l’extension des droits humains, appelons, d’une part, les deux parties à faire preuve de sérénité et, d’autre part, le corps judiciaire sénégalais, à tout mettre en œuvre, afin que le DROIT soit dit dans cette affaire dite Sonko. Pour le bien de toute la société sénégalaise », conclut-elle
Le comité des vaccins Covid-19 au Sénégal s’est assuré du plein respect de toutes les phases de contrôle des vaccins soumis à son approbation de manière à garantir leur efficacité, a assuré son président, le professeur Tandakha Dièye
Le comité des vaccins Covid-19 au Sénégal s’est assuré du plein respect de toutes les phases de contrôle des vaccins soumis à son approbation de manière à garantir leur efficacité, a assuré son président, le professeur Tandakha Dièye.
"Nous avons eu à travailler sur cinq types, notamment celui de Moderna, de Pfizer, d’Astra Zeneca et le vaccin russe Spoutnik", a-t-il dit à l’APS, en marge d’un bilan épidémiologique quotidien sur la pandémie
En tant que spécialiste des vaccins, il a tenu à rassurer les populations sur l’efficacité des vaccins anti-Covid mis actuellement sur le marché.
Le travail mené a selon lui porté sur "les doses des vaccins, la conservation, leur efficacité, sur la tolérance, sur l’innocuité parce que le vaccin ne doit pas tuer quelqu’un", a-t-il expliqué.
"Toutes les phases ont été respectées (...). Nous avons travaillé sur les doses des vaccins, la conservation et enfin leur efficacité", de même leur innocuité et leur immunogénicité ont été égaement pris en compte, a souligné professeur Dièye.
Il estime qu’il est important de "mieux expliquer en détail l’efficacité des vaccins que le Sénégal compte utiliser pour la prochaine campagne de vaccination retenue pour fin février".
"On doit convaincre la population sur la normalité de l’apparition des effets secondaires bénignes qui sont attendus après vaccination", a-t-il ajouté, assurant : "Rien n’a été laissé au hasard, tout a été bien documenté et ce sont des vaccins qui sont sûrs."
A ce jour, relève-t-il, 172 millions de doses de vaccins ont été distribuées dans le monde, au rythme quotidien de plus de 5 millions de doses. Il n’en déplore pas moins que l’Afrique reste à la traine.
"La pandémie de Covid-19, mortelle, reste aujourd’hui un véritable casse-tête pour tout le monde, et il est grand temps que l’on comprenne que pour y arriver, il n’y a pas une autre possibilité que le vaccin", a-t-il dit.
Selon le président du comité des vaccins, "malgré les variants qui peuvent entraver la marche du vaccin, chaque pays doit avoir son épidémiologie propre. Au Sénégal, on a vu qu’on a eu très peu de variants. Ce qui fait que l’ensemble de ces vaccins sont bien valables pour le Sénégal".
Mercredi dernier, lors du conseil des ministres, le chef de l’Etat, Macky Sall, avait demandé au gouvernement de tout mettre en œuvre pour le démarrage de la campagne de vaccination sur toute l’étendue du territoire national à partir de la fin du mois de février.
Une stratégie nationale de vaccination avait déjà été lancée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale au début du même mois.
par Elgas
WAÏYYENDI M’A TUER, LE SALUT PAR LA FOLIE
En cassant les codes de la folie, comme force inerte, passive, Ousseynou Nar Gueye en fait un instrument de conquête des territoires littéraires. L'auteur signe assurément le livre le plus culotté de la récente littérature sénégalaise
Dans La Plaie de Malick Fall (1968), le héros, Magamou, traîne une vilaine blessure à la patte. Elle devient vite son identité, son fardeau, et curieusement, son atout pour exister dans la masse des anonymes. La plaie qu’il charrie, elle, se creuse, dégouline, pue. Elle fait de l’homme un pestiféré et un marginal. L’image même du fou que l’on tolère dans le sillage de la vie, avec un mélange de mépris, d’affliction, et d’affection. Il devient le véhicule des messages de l’auteur et l’oracle d’une vérité sociale fragmentaire. C’est à travers ce personnage que le mystérieux Malick Fall explore le Sénégal des années 60 : le rejet, la déshérence, l’errance, la ville, la frénésie, et au beau milieu de ce tourbillon, une dimension plus philosophique : une quête de sens. Si Magamou n’est pas explicitement diagnostiqué fou dans l’acception médicale, il en a les traits, les tares et les haillons. Magamou, ainsi campé, bien mis en scène par le romancier, tente d’incarner un symbole. Ultimement, il réussit à donner vie, forme, et voix, à l’intraduisible.
N’est-ce donc point cela finalement, la folie, que l’indicible ? Et, plus encore, cet amalgame de silence, de défaite, de désespoir, qui ne trouve plus que dans la déambulation, la métaphore d’une route sans destination ? Ousseynou Nar Gueye, dans son premier roman, fournit quelques éléments d’appréciation. Il reprend l’ouvrage de tricot de Malick Fall, et par la littérature qu’il taquine et salope à l’envi, sa force d’évocation, sa catharsis même, avec en plus la faconde personnelle de l’auteur. Waïyyendi m’a tuer* étend ainsi le domaine de la folie. Une extension qui donne à voir, ce que ce dérèglement, peut engendrer comme énergie littéraire, folie créative, folie sémantique, folie de la désarticulation. Une entreprise sciemment construite par l’auteur, mais comme avec tout enfant turbulent, elle lui échappe parfois, pour monter dans l’envolée comme dans la cacophonie.
Dans le livre, le héros-fou s’appelle Karbala. Il emprunte presque son nom à la ville chiite d’Iraq de Kerbala [terre de souffrance], symbole des batailles de succession dans la Oumma, et où convergent chaque année des fidèles lacérés de marques de sang. Et de bataille et de conflit, le livre en offre très rapidement. Du temps de sa superbe - même si le passage est plutôt elliptique dans le livre - Karbala avait son extension flamboyante, El-phénomèno. Garçon brillant, fraichement débarqué de bonnes études en « Toubabie », il conseillait alors un grand chanteur du pays (la Nittie), baptisé Waïyyendi. Ainsi parle-t-il de Waïyyendi : « la voix de Nittie dans le monde, celui que la jeunesse conquérante range parmi les symboles les plus aboutis de la réussite à la force du poignet, lui que les petites gens du pays comptent au rang des dépositaires chanceux de la baraka d’Allah, qui ne se trompe jamais dans la distribution hasardeuse de ses bienfaits » p.52. On notera dans la phonie de ce nom Waïyyendi, les clins d’œil à la langue wolof dans sa façon de désigner le chant, la chansonnette. On notera aussi la référence à l’idole nationale à travers ses initiales.
En bon ingénieur culturel, calé sur la question de la propriété intellectuelle, Karbala est le conseiller fétiche de son boss. Il a son oreille, mange à ses repas, jouit de sa confiance, côtoie sa cour, où fourmillent les appétits les plus empressés et les courtisans qui se bousculent. Mais un beau jour l’idylle prend fin. Si dès le départ, dans l’entourage du chanteur, Karbala détonne et dérange, le conflit qui éclate est lui tout à fait classique. Une affaire de gros sous, un chèque, déchire ce pacte d’alliance et de mésalliance. Ainsi s’ouvre le vertige de la désaffectation, qui finit en disgrâce, quand il est attaqué en justice. Dans ce grand labyrinthe d’épreuves, il a perdu force, éclat, mais bien plus précieux : son équilibre. Si la justice le blanchit en bout de course, la saveur de la victoire finale est ternie à jamais. Karbala n’est plus El-Phénomèno. Le roman narre l’avant, et cet itinéraire de la démence. Le mal a en effet déjà commencé son usure. Il a engendré un « fou ». Karbala grossit ainsi la cohorte des errants anonymes, personnages du décor urbain, reconnaissables, comme Magamou, à leur solitude. D’où viennent-ils ? Que fut leur passé ? A partir de quel moment est-on admis dans ce cercle ? La folie est-elle sociale ou clinique ? Waïyyendi m’a tuer* donne des réponses parcellaires mais riches. Des hypothèses sur l’origine de la folie plus sociale que médicale, dans une société où un déni persistant accompagne le manque de soin, pour ces individus livrés aux rares providences et aux vrais sévices de la rue.
Comment donc écrire tout cela aussi justement que possible, d’autant plus que l’histoire, fut une séquence réelle, vécue en tout point ou presque. Comment dépasser cet écueil majeur de la proximité du fait réel, et le transformer en énergie créatrice ? C’est bien là, dans la béance qui s’ouvre, que s’installe la possibilité de la littérature pour colmater, inventer, et essayer de guérir par le langage. Ousseynou Nar Gueye a donc trouvé son filon : raconter la folie, comme moyen et comme fin, habillée tout de même de la tunique de la farce et de la satire. Mais, surtout, la folie comme un écosystème général de refus des conventions, de l’établi, puisque justement, la norme est déplacée dans la marge. Le livre devient un élément de sa propre échelle. Avec la fausse naïveté inhérente à l’exercice, mais surtout, cet apparent délirium tremens foutraque donne sur une vertigineuse prose, qui met en scène l’injustice de la condition de Karbala et son attachement à la propriété intellectuelle, qui deviennent dans l’apparent chaos, les deux repères, si on doit trouver une ligne directrice au livre.
La folie devient l’accoucheuse d’une langue, d’une audace sémantique, d’un jeu. Géographiquement, on est en ainsi en pays de « Nittie ». La capitale devient « Kanddaru » où règne parfois, « Selaw-le-calme-plat » où on rencontre « Siiw-la-connaissance », ou encore, « Thiatt-la-langue-pointue » si ce n’est « Doff-l’humain-à-la-tête-retournée ». Toutes ces trouvailles, qui lorgnent du côté du conte national saveur Leuk-le-lièvre ou Yamb-l’abeille, avec un mélange savant de wolof et de français, donnent à voir l’empreinte linguistique du livre. Tout un langage qui enserre les éléments et les faits de cette cour de Waïyyendi, mais aussi, qui sublime l’amour, ressuscite la fidélité, conte la folie ordinaire, et orne la déambulation. Par leur foisonnement systématique et voulu, on se retrouve atteint de la même « néologite » qu’un Amadou Kourouma et ses incises du bambara. A côté de ce langage, de « ce troussage » de la langue annoncé en quatrième de couverture, on retrouve une obsession, voire une manie de l’auteur, avec jeu de mots, calembours, parfois faciles et qui viennent démembrer par moment la cohérence des trouvailles si entrainantes.
Le texte garde sa facture poétique. Les descriptions sont inspirées et entraînantes et le goût de la phrase spéciale chemine sans heurts avec une langue souvent riche et bien tenue : « Lahonassis avait la beauté ensauvagée, héritée de ses origines mauresques. Les yeux souriants, la bouche mutine qui se projetait en avant quand elle parlait- minaudait, le sourcil expressif. Le corps en amphore n’avait pas les attaches aussi déliées que celui de natives, mais n’en était pas moins une promesse de volupté. » p.26 Sans linéarité, roman à la chronologie cabossée voire déstructurée, on suit Karbala tantôt à la première personne, tantôt comme un acteur du récit, à la troisième personne. C’est à partir de ces points de vue narratifs variés que l’auteur raconte l’historique des relations qui mèneront à la disgrâce de Karbala. Il alterne avec les phases où Karbala décrit avec justesse l’errance, l’épisode judiciaire, la solitude. On y intercepte des poèmes, des sagesses de fabuliste dignes d’un Kocc Barma. Il s’échappe dans l’aphorisme, sonde le ventre de la réalité de son époque et s’autorise des embardées sur la vie politique, où chaque personnage est reconnaissable à travers son avatar romanesque. Ousseynou Nar Gueye a une belle écriture pour porter cet ensemble hétéroclite, qui désarçonne et décontenance le lecteur, tant l’expérience littéraire est inédite. Elle engage le lecteur car le livre ne se laisse pas lire, il se débat.
Tout au long du texte, Ousseynou Nar Gueye s’amuse. Mais il convoite les mots, leurs secours, bien plus encore, leur complicité pour dire, crier, réfléchir, pleurer, penser, sans se venger. Poussant même la magnanimité jusqu’à éprouver de l’amour pour son bourreau, comme une ultime expression du pardon. Le sentiment d’injustice, apte à nourrir la rancœur et son aigreur ressentimentale, est contenu. On est même en droit de se demander si Waïyyendi a vraiment tué Karbala ? Ne lui a-t-il pas donné, finalement, un bon de naissance, et un bon à tirer ce livre ? La question se pose. Le fou désigné est devenu par le truchement du roman le fou assumé, avec un renversement de stigmate. En cassant les codes de la folie, comme force inerte, passive, Ousseynou Nar Gueye en fait un instrument de conquête des territoires littéraires. Sans doute le lecteur, peu familier avec un tel univers, si singulier, se demandera d’où vient cette inspiration ? Comme jadis, se demandait-ton à Paris, d’où devenaient Les Chants de Maldoror, du comte de Lautréamont comme nous l’apprend Césaire. L’inspiration vient simplement, si on ose une réponse, de la tête d’un auteur qui s’émancipe des règles et foule au pied l’orthodoxie. Il tente un pari, et seule la lointaine postérité fera office d’arbitre.
Ousseynou Nar Gueye propose plus une satire, une fable, un conte philosophique, qu’un roman. Un hommage à la langue, à sa façon, par moment un essai sur le champ artistique et la question des droits, et la relégation des petites mains au profit des vedettes. Mais la force du texte d’Ousseynou se trouve, outre sa forme, dans le témoignage du point de vue de la folie, de la marche d’une société en quête d’une vérité introuvable. « Oui, là était peut-être la vérité ? Elle était dans la boule de feu, au centre de la terre des Nitts, cet enfer qui leur était promis et que l’on atteindrait si le Fou du Village continuait à excaver la terre d’argile périssable dont le Créateur s’était servi pour nous pétrir de ses mains, ce chaudron incandescent de feu perpétuel où Karbala avait prétendu pouvoir tous les précipiter, en les vouant aux gémonies. » p.95 Ousseynou Nar Gueye signe assurément le livre le plus culotté de la récente littérature sénégalaise. On lui en voudrait presque, de redevenir « normal », tant le salut semble passer par la folie.