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1 juillet 2025
LA LUTTE CONTRE LA HAINE RACIALE ET LA XÉNOPHOBIE, ’’UN DÉFI À SURMONTER’’, SELON UN DIPLOMATE
La lutte contre le racisme, la xénophobie et la haine raciale doit être un défi que le monde doit surmonter, a affirmé, mardi, l’ambassadeur d’Israël à Dakar, Roi Rosemblit.
Dakar, le 28 jan (APS) - La lutte contre le racisme, la xénophobie et la haine raciale doit être un défi que le monde doit surmonter, a affirmé, mardi, l’ambassadeur d’Israël à Dakar, Roi Rosemblit.
’’La lutte contre le racisme, la xénophobie et la haine raciale doit être un défi que le monde doit surmonter. Nous devons tous se donner la main pour lutter contre ce phénomène’’, a-t-il dit.
Le diplomate israélien intervenait à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la mémoire dédiée aux victimes de l’Holocauste.
Cette rencontre était organisée en mode virtuelle par le Centre d’Information des Nations Unies (CINU) et l’Ambassade d’Israël à Dakar.
L’Holocauste qui est aussi appelé Shoah est la persécution et l’assassinat systématique de 6 millions de Juifs, organisé par l’Allemagne nazie et ses collaborateurs de 1933 à 1945.
Le racisme et la xénophobie sont toujours d’actualité, selon Roi Rosemblit, soulignant que ’’l’Holocauste doit être une leçon pour toute l’humanité, il ne doit pas seulement concerner Israël’’.
Le diplomate a aussi plaidé pour l’éducation des jeunes afin que des tueries de ce genre ne se reproduisent plus dans le monde.
Pour cela, il a proposé une éducation par la tolérance basée sur l’amour et la paix. ’’Nous sommes tous égaux et personne ne doit lever la main sur une autre personne’’, a déclaré l’ambassadeur.
Son compatriote Simon Henri Goldberg dont la mère, Sara, a vécu dans un camp de l’Allemagne nazie, a appelé le monde à ’’apprendre aux jeunes à répondre aux manipulateurs de l’histoire’’.
’’C’est en visitant les sites d’extermination en Allemagne que j’ai trouvé une autre définition de la mort, comme celle de ma mère, la veille de mon départ pour ce pays’’, a dit pour sa part Borso Tall, la Directrice de Young Advocates for Human Rights (YAHR) dans son témoignage.
LE TAUX DE POSITIVITÉ PASSE DU SIMPLE AU DOUBLE
Au Sénégal, le taux de positivité a explosé à côté d’une hausse des nouvelles contaminations et des cas graves. Un tableau noirci par une persistance des décès.
Au Sénégal, le taux de positivité a explosé à côté d’une hausse des nouvelles contaminations et des cas graves. Un tableau noirci par une persistance des décès. Neuf patients ont perdu la vie hier, contre dix avant-hier, portant le bilan à 601 victimes, dans le décompte fait ce mercredi, 27 janvier.
Sur 1698 tests réalisés, 280 nouveaux cas recensés ces dernières 24 heures, contre 133 hier, au Sénégal, soit un taux de positivité de 16,49, contre 8,78%. D’après le bulletin épidémiologique n°332, lu par le directeur du Samu national, Dr Mamadou Diara Bèye, il s’agit de 87 cas contacts, zéro cas importé et 193 issus de la transmission communautaire, contre 97 hier.
Les cas communautaires sont répartis entre Thiès, 26, Kaolack, 16, Ouakam, 10, Rufisque, 9, Touba, 8, Ouest-Foire, 7, Yoff, 6, Tamba et Tivaouane, 5, Dakar-Plateau, Khombole, Liberté 6, Maristes, Mbour et Sacré Cœur 3, 4, Darou Mousty, Grand-Dakar, Kaffrine, Keur Massar et Poponguine, 3, Bakel, Grand-Yoff, Guinguinéo, Hlm 6, Matam, Médina, Ngaparou, Nord-Foire, Ouagou Niayes, Parcelles Assainies, Point E, Sokone et Zack Mbao, 2, Amitié, Bargny, Biscuiterie, Cité Aliou Sow, Cité Mourtada VDN, Diamaguene, Diamniadio, Fann, Fass Mbao, Gorée, Guédiawaye, Gueule Tapée, Kanel, Keur Mbaye Fall, Louga, Malika, Mamelles, Mékhé, Guékhokh, Ngor, Nioro, Petit Mbao, Pikine, Podor, Pout, Ranérou, Richard-Toll, Saly, Sangalkam, Saint-Louis, Sicap Baobab, Sicap Rue 10, Sindia, Thiaroye, Yeumbeul et Zone B, 1.
Par contre, 255 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Mais 53 cas graves pris en charge en réanimation.
Depuis le 2 mars dernier à ce jour, 25 407 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 21 125 guéris, 601 décédés, et 3680 donc patients sous traitement.
TRUSTAFRICA FAIT UN DON DE 30 000 MASQUES DE PROTECTION
La Fondation TrustAfrica a démarré, mercredi, une opération de distribution de 30 mille masques de protection N95 aux hôpitaux, structures de santé et Associations engagées dans la lutte contre la pandémie de Covid-19
Dakar, 27 jan (APS) - La Fondation TrustAfrica a démarré, mercredi, une opération de distribution de 30 mille masques de protection N95 aux hôpitaux, structures de santé et Associations engagées dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, a appris l’APS de cette structure.
Cette opération a démarré à l’Hôpital Aristide Le Dantec à Dakar.
’’Les hôpitaux, structures de santé et Associations qui travaillent nuit et jour contre la pandémie seront les bénéficiaires de ces équipements en soutien à leurs efforts et engagements auprès des communautés vulnérables’’, indique la Fondation dans un communiqué.
Elle précise que ’’les masques de la gamme N95 ont été obtenus grâce à l’aide de l’organisation américaine V6 CO Online Medical Supplies’’.
La même source ajoute que ’’les agents et structures ciblés pour ce don de TrustAfrica sont répartis entre Dakar et ses banlieues d’une part, dans les régions de Thiès et de Ziguinchor, d’autre part’’.
La valeur du don est estimée à soixante dix millions CFA, constituant ’’le deuxième geste de la Fondation en faveur du Sénégal’’, selon le communiqué, rappelant qu’une première enveloppe de six millions a été débloquée en faveur du pays-siège dès l’annonce des premiers cas de Covid-19.
La Fondation panafricaine TrustAfrica qui est également un Think-tank œuvre pour le développement et l’épanouissement du continent africain et de ses populations s’est dit ’’plus que jamais mobilisée dans la lutte contre la pandémie’’.
’’TrustAfrica a pour objectif de venir en aide aux populations les plus vulnérables de notre très cher continent. Ce don modeste destiné aux membres du corps médical de nos hôpitaux et centres de santé qui sont aujourd’hui débordés du fait de la pandémie’’, a déclaré son Directeur exécutif Dr Ebrahim Sall.
’’C’est vraiment petit par rapport à ce que nous voulons faire pour notre continent. Nous en profitons pour remercier notre partenaire V6 CO Online Medica Supplies (….)’’, a-t-il ajouté dans des prpos rapportés par le communiqué.
TrustAfrica a également procédé à une distribution de masques en faveur du Zimbabwe et de la Gambie.
FOURRIÈRE MUNICIPALE DE DAKAR, L'AUTRE MAISON D'ARRÊT
Fourrière, fourrière, fourrière… ! Pour beaucoup de Dakarois, cette « symphonie urbaine » évoque l’arrêt des autocars, non loin de l’Hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff. La Fourrière municipale de Dakar, c’est bien plus que cela. Reportage
Fourrière, fourrière, fourrière… ! Pour beaucoup de Dakarois, cette « symphonie urbaine » évoque l’arrêt des autocars, non loin de l’Hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff. La Fourrière municipale de Dakar, c’est bien plus que cela. Véhicules, animaux errants, panneaux publicitaires… y sont mis en fourrière.
Juste après la gendarmerie du Front de terre, un mur de clôture sans grand relief passe presque inaperçu. L’enseigne est cachée par des arbres un peu touffus. C’est pourtant sur ce lieu que se trouve la Fourrière municipale de Dakar ; le cimetière des épaves de voitures, de motos, des panneaux publicitaires, pousse-pousse de vendeurs de café…
À l’intérieur, c’est le calme plat. Yoro, le préposé à la sécurité, essaie de mettre un peu d’ordre sur ce qui peut l’être. Ici, le décor n’est pas commun. Les tacots se confondent aux rutilantes voitures ; des fauteuils en lambeaux, des résidus de motos, des morceaux de pneus occupent ce qui fait office de piste. La poussière, qui les recouvre, renseigne sur le temps de stationnement des véhicules. « Il y en a qui font plus de deux ans ici, avant que le propriétaire ne se signale ; d’autres sont là depuis longtemps », expose Yoro.
Chef du Service de la vie et du stationnement à la ville de Dakar, Sidi Sall, qui a sous sa responsabilité la fourrière, confie que dans ce site, on peut trouver tous les types de véhicule. La plupart, dit-il, viennent des opérations de désencombrement menées dans la capitale sénégalaise. « Pour lutter contre les occupations anarchiques de la voie publique, des opérations de désencombrement aboutissent, le plus souvent, à la mise en fourrière de beaucoup de véhicules qui étaient, par exemple, garés sur la chaussée pendant longtemps ou ceux dont la légalité n’est pas prouvée », explique-t-il.
Aucune opération de désencombrement d’envergure depuis 5 ans
Même si des opérations de désencombrement ont été menées ces dernières années, force est de reconnaître qu’elles ont été opérées à petite échelle et dans quelques localités bien déterminées de la capitale. Pour trouver les traces d’une opération de désencombrement d’envergure, il faut remonter à cinq ans. C’est ce que révèle Sidi Fall. À l’époque, soutient-il, « plus de 1600 véhicules ont été mis en fourrière, les 70% étaient des épaves ». En effet, selon lui, entre camions dédiés, pelles mécaniques, fourches…, l’opération de désencombrement nécessite une certaine logistique. C’est pourquoi, dit-il, pour mieux gérer la question du désengorgement, « il faut nous aider dans la logistique pour nous permettre de faire le travail au jour le jour ».
Entre 88 et 100 véhicules envoyés en fourrière par mois
Même si les interventions d’envergure sont très rares, notamment à cause des problèmes de logistique adéquate, grâce au contrôle de routine des agents de la circulation et quelques opérations de désengorgement, beaucoup de voitures sont envoyées en fourrière. Selon Sidi Sall, chef du Service de la vie et du stationnement de la ville de Dakar, entre 88 et 100 véhicules, en moyenne, sont envoyés en fourrière par mois. « Cela concerne les 19 communes de la ville de Dakar. La plupart de ces véhicules ont été trouvés entre la gare de Petersen, la grande mosquée de Dakar, l’Avenue Émile Badiane, Félix Éboué… Cependant, précise-t-il, sur les véhicules mis en fourrière, les 80% ressortent après paiement des amendes et autres taxes ».
Les recettes sont passées de 600 à 22 millions de FCfa
L’année dernière, selon Sidy Sall, les recettes collectées par la Fourrière municipale de Dakar tournaient autour de 22 millions de FCfa. Un montant faible comparé aux 600 millions de FCfa des années précédentes. Mais, pour le chef du Service de la vie et du stationnement à la mairie de Dakar, plusieurs raisons expliquent cette baisse drastique. « Il y a des années où les recettes atteignaient facilement 600 millions de FCfa voire plus. Mais il y a eu des changements importants qui ont occasionné cette baisse. Le plus important, c’est l’Acte 3 de la décentralisation. Depuis cette réforme, les municipalités gèrent, elles-mêmes, leurs opérations et encaissent les recettes », dit-il, un tantinet désolé. À l’en croire, la plupart d’entre elles n’ont même pas de fourrière. Ce qui ne les empêche pas, toutefois, de mener des opérations de ce type. « Elles nous sollicitent, dit-il, pour abriter les voitures à mettre en fourrière, mais quand il faut payer, ce sont les municipalités qui encaissent. C’est un gros manque à gagner pour la ville de Dakar ». D’ailleurs, il ne s’en cache pas, l’activité est au ralenti malgré le potentiel.
L’équation de la logistique
« Tout le monde a pu constater le niveau d’occupation anarchique. Mais, à cause d’un problème de logistique, nous ne pouvons pas effectuer des opérations régulières. C’est pourquoi, aujourd’hui, il est important que les collectivités locales unissent leurs forces pour mener des opérations d’envergure. C’est ce qui permettra d’avoir des résultats satisfaisants », plaide Sidi Sall.
Selon Samba Thiaw, directeur de la Fourrière municipale de Dakar, depuis quelques temps, la fourrière traverse des difficultés liées principalement à la logistique. « Rien que la fourchette et le plateau coûtent excessivement cher et la ville n’en dispose plus. Lors des dernières opérations, on a été obligé de les louer très cher chez un privé », révèle-t-il.
Les conditions d’une vente aux enchères
Aux difficultés liées à la logistique s’ajoute « le vide juridique » autour de la durée d’attente avant la vente aux enchères. « Le délai était d’un mois. Délai à partir duquel on pouvait les mettre en vente. Maintenant, on ne peut plus le faire. Il faut réviser les textes. Par exemple, si l’on organise une vente aux enchères pour des voitures qui ont été mises en fourrière par une autre collectivité, où vont les recettes ? Ce sont des questions urgentes qu’il faut régler », préconise Samba Thiaw, directeur de la Fourrière municipale de Dakar.
À la fourrière, on se croirait à l’état civil. Ici, tous les véhicules disposent d’un registre qui indique ses caractéristiques, sa date d’entrée à la fourrière…et les motifs. C’est Samba Thiaw qui s’occupe de cette paperasse. Dans son bureau, les papiers sont entassés. Les visiteurs arrivent au compte-gouttes. Si la plupart arrivent à récupérer leur véhicule après plusieurs tracasseries, certains restent longtemps sur place. « Il y a ce qu’on appelle la mainlevée. C’est le document qui est délivré quand la voiture doit sortir de la fourrière. Mais elle s’obtient au bout de plusieurs démarches. Il faut d’abord prouver l’existence de la voiture par une carte grise, identifier le propriétaire. Ensuite, il y a une amende à payer. Avant, cela se faisait à la Perception municipale, maintenant, chaque collectivité fixe son barème. C’est par la suite qu’on obtient la quittance, après la mainlevée qui donne l’autorisation au directeur de la Fourrière de laisser sortir la voiture », explique-t-il. Quid des autres véhicules dont les propriétaires sont introuvables ou qui ne sont pas en droit de circuler ? Selon M. Thiaw, d’après l’arrêté municipal régissant la fourrière, si le véhicule fait plus d’un mois et que le propriétaire ne se signale pas, elle peut être vendue aux enchères. Mais, précise-t-il, cette option est soumise à l’approbation du Conseil municipal et à la saisine du procureur de la République. « C’est après que la vente est organisée », assure-t-il.
Animaux errants et produits périssables, le « festin » des détenus
La fourrière, ce n’est pas que des véhicules motorisés. Entre charrettes, panneaux publicitaires, animaux errants, produits périssables saisis…, tout y est. Pour ce qui est de cette dernière catégorie et des animaux errants, un délai de huit jours est donné aux propriétaires pour se signaler, à compter de la date de mise en fourrière. Selon Samba Thiaw, passé ce délai, les produits périssables sont envoyés dans les maisons de détention. « Par exemple, la Police peut mener une opération sur une voie où se sont installés des vendeurs de manière anarchique. S’il s’agit de vendeurs de fruits ou des produits destinés à la consommation et qu’on ne peut pas garder longtemps, on les envoie directement dans les centres de détention pour la nourriture des détenus. Idem pour les animaux errants », renseigne le directeur de la Fourrière municipale de Dakar.
Les épaves, sites de reproduction des poissons
Si une bonne partie des véhicules et autres objets mis en fourrière sont récupérés, bien des épaves sont mises à la casse, à d’autres fins. Selon Sidy Sall, chef du Service de la vie et du stationnement à la mairie de Dakar, ces épaves sont très prisées par les acteurs de la pêche. « Nous avions d’ailleurs signé, avec la Fédération sénégalaise des pêches, une convention pour en faire des débris destinés aux lieux de reproduction des poissons. Je me rappelle qu’à l’époque, la quantité de poissons avait fortement augmenté en quelques années. Il suffisait, se rappelle-t-il, juste de désinfecter les épaves pour les débarrasser de tout ce qui peut polluer la mer ».
Les motifs de la mise en fourrière d’un véhicule
Selon le Lieutenant de police El Hadji Malick Niang, commandant de la Compagnie de circulation, la mise en fourrière obéit à un certain nombre de textes. En effet, dit-il, elle est prescrite par l’officier de police judiciaire territorialement compétent et les agents assermentés de l’administration chargée des transports. Cela intervient lorsque la cessation de la situation ayant provoqué l’immobilisation du véhicule n’est pas intervenue dans un délai de quatre jours à compter de la constatation de la situation, lors d’un stationnement sans motif valable d’un véhicule à proximité d’une intersection de routes du sommet d’une côte ou dans un virage. Il en est de même lorsque la visibilité est insuffisante, quand le conducteur est absent et refuse, sur injonction des agents de l’autorité, de faire cesser le stationnement irrégulier. Le défaut de soumission à une visite technique, l’abandon d’une voiture sur la voie publique pendant au moins 20 jours si le propriétaire est absent ou ne peut être joint, sont également des motifs valables pour une mise en fourrière.
SHINE TO LEAD PREND LA REVANCHE DES JEUNES FILLES EN SCIENCES
L’initiative Shine to Lead/JiggenJangTekki, qui œuvre depuis 2017 pour l’accompagnement des jeunes filles scientifiques de familles modestes, a procédé au lancement de sa nouvelle cohorte de lycéennes devant bénéficier de ses bourses d’excellence
Pour la première fois, l’association a recruté ses lauréates dans la région de Saint-Louis, où 10 jeunes filles du lycée AmethFall ont été sélectionnées pour intégrer le programme. Les représentantes de l’initiative ont effectué un déplacement à Saint-Louis et ont profité de l’occasion pour remettre des fournitures scolaires aux nouvelles recrues. Les kits scolaires sont composés de sacs contenant des livres et des outils didactiques de Maths et Physique Chimie, de romans, de polos, etc. Ces jeunes filles intègrent ainsi officiellement la cohorte de nouvelles lauréates des bourses de Shine to Lead. Avec ses moyens modestes et limités, c’est pour la première fois que Shine to Lead sélectionne de nouvelles boursières hors de la région de Dakar.
Les dons octroyés entrent dans le cadre des bourses d'excellence que Shine to Lead accorde à des jeunes lycéennes des familles défavorisées, mais très prometteuses dans les sciences. En effet, chaque année depuis son lancement, l’association constitue des cohortes de nouvelles boursières, en fonction de ses moyens. Les lauréates bénéficient des cours en ligne, d’un programme de mentorat de femmes leaders en plus des bourses. Le contexte de la crise sanitaire étant une réalité, l’association y a intégré cette année les masques et du gel.
«Nous sommes ravies d’apporter cette contribution de Shine to Lead. C’est une première cohorte. Nous avons un grand espoir de pouvoir continuer d’année en année à la faire grossir», a promis Rokhaya Solange MbengueNdir, vice-présidente de Shine to Lead avant de rappeler le but de cet accompagnement de l’association. «L’objectif c’est que ces jeunes filles, plus tard, puissent elles aussi inspirer, accompagner leurs petites sœurs. C’est grâce justement à tous ces outils, à cet accompagnement de toutes les parties prenantes qu’elles réussiront à être des femmes leaders qui demain vont diriger notre pays», a ajouté Mme MbengueNdir.
Après réception des fournitures, la proviseure du lycée, Madame AdiaraSy a salué ce geste et le choix porté sur son établissement, le lycée Ameth Fall. «Nous sommes très ravis d’accueillir aujourd’hui Shine to Lead (STL) représentée par mesdames Rokhaya Solange MbengueNdir et Clara Fanahimanana. J’en profite pour remercier l’association au nom du personnel, de l’ensemble des élèves et au nom des dix filles». Émues et enthousiastes, les récipiendaires n’ont pas caché, elles aussi leurs sentiments et pour que l’accompagnement ne soit rompu, elles ont remercié STL et fait la promesse à Shine to Lead de ne pas décevoir. «Je suis vraiment honorée, heureuse et fière de faire partie du programme de Shine to Lead qui met en avant l’éducation des filles, nous booste pour que nous allions de l’avant et fait tout son possible pour que nous puissions nous nous construire un bel avenir», a dit NdèyeAnta Diagne, une des bénéficiaires. Oumou Mouhamadou Daff, pour sa part, se félicite du choix de son lycée. «Nous vous remercions d’avoir choisi notre lycée et nous vous promettons de faire de notre mieux pour continuer dans l’excellence, pour prouver que nous méritions l’appui que vous nous apporter».
Depuis 2017, Shine to Lead a apporté son appui à 90 jeunes filles des milieux défavorisés de la région de Dakar et sa banlieue. Faute de grands moyens, l’association appuie un nombre très réduit de jeunes filles, mais c’est un appui fort qualitatif à travers ses différents programmes comme le Mentorat. Il s’agit d’un Programme dont le but principal est d’attribuer un mentor à chaque boursière, afin de la soutenir et de lui assurer un suivi personnel pendant l’année scolaire. La finalité est de coacher et de motiver les lauréates afin qu’elles deviennent demain des leaders, tant sur le plan personnel qu’au sein de leurs communautés respectives. Les mentors sont elles-mêmes des modèles de leadership féminin réussi, agissant dans différentes sphères de la société sénégalaise, explique l'association sur son site.
Shine to Lead prend la revanche des filles en sciences.
Lancé en 2017, Shine to Lead est une initiative qui soutient une catégorie de lycéennes et les accompagne dans le développement de leur leadership. Portée par de braves femmes qui sont elles-mêmes un modèle d’engagement et de leadership, l’initiative vise à offrir des bourses d’excellence à des jeunes filles brillantes issues de milieux défavorisés au Sénégal à partir de la classe de seconde. La finalité est d’accroître les chances de ces jeunes filles de poursuivre leurs études dans de bonnes conditions et de développer leurs capacités de leadership, explique l’association sur son site.
Les bourses octroyées aux bénéficiaires couvrent les frais d’inscription, les frais de scolarité, les fournitures et livres scolaires, les frais de transport, le trousseau, des livres sur des thèmes liés au développement personnel, des frais personnels (exemple : les garnitures. En Afrique, les statistiques montrent qu’une jeune fille sur dix ne va pas à l’école pendant ses menstrues ne disposant pas d’assez de fonds pour acheter des protections périodiques).
La pertinence de l’engagement de Shine to lead se comprend quand on sait que l’un des domaines dans lesquels les filles sont victimes d’injustice, notamment dans les pays pauvres et les sociétés traditionnelles, demeure le droit à l'éducation. Souvent, les normes sociales favorisant l’inégalité entre les sexes privent les filles du droit à l’apprentissage. Quand les filles ont la chance d’accéder à l’éducation, terminer le cursus, il reste une autre paire de manches. Elles ont beau avoir toute la volonté du monde, faire des performances honorables en termes de rendement scolaire, mais l’environnement, parfois, ne plaident pas en leur faveur : manque de moyens, longs trajets pour aller à l’école, manque d’encadrement et au pire des cas mariage précoce et autres obstacles associés.
L’initiative de Dakar de l’an 2000
C’est au vu de cette situation que l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI), un partenariat d’organismes voués à la promotion de l’éducation des filles, a été lancée en 2000 lors du Forum mondial sur l’éducation à Dakar par le Secrétaire général de l’ONU d’alors, Feu Kofi Annan. Mais l’UNGEI mise plus sur l’éducation de base, une fois que le primaire est terminé, il faut que le collègue et le lycée soient assurés et enfin le supérieur. Il est donc urgent surtout pour les jeunes filles dévouées et qui ont un fort potentiel, que tous obstacles soient levés sur le chemin pour qu’elles puissent avancer sereinement. C’est en cela que se trouve la pertinence de Shine to lead, une association modeste qui travaille sans trompette ni tambour et qui épaule des jeunes des séries scientifiques depuis 2017.
Avec un tel appui, le risque d’abandon est écarté et il y a de fortes chances que ces lycéennes terminent leurs études secondaires et accèdent aux études supérieures sans trop de soucis. Leur succès est aussi le succès de leur famille, de la société de manière générale puisqu'elles participeront sans nul doute à la construction du pays.
LE PASSAGE DE POSTE FINANCE EN BANQUE A SONNE
L’ère de la bancarisation et de la numérisation a sonné au niveau de la société nationale Poste Finance avec ses 4 000 travailleurs.
Le comité d’entreprise APR (Alliance Pour République) de la poste sous la houlette de son président, Lansana Sarr, annonce le passage de poste finance en banque, car le processus de transformer de la poste finance en banque est effectif. Lors du point de presse tenu ce mardi 26 au central Park de Dakar, le président du comité d’entreprise tient à montrer que la bancarisation de la poste dépend de l’Etat du Sénégal, car c’est juste une question d’agrément. Pour le comité, l’occasion est belle pour ne pas réclamer les 24 milliards que la délégation à la solidarité nationale lui doit.
L’ère de la bancarisation et de la numérisation a sonné au niveau de la société nationale Poste Finance avec ses 4 000 travailleurs. Le président du comité d’entreprise du parti au pouvoir, Lansana Sarr, laisse apparaitre que les différentes banques de la place ont peur pour le projet de bancarisation de la poste « Le processus de création d’une banque pour la poste ne date pas d’aujourd’hui. En effet, cela remonte depuis 2006. Nous avons un système d’information déjà opérationnel et qui a le même mode de fonctionnement que les banques. Nos cabs sont sur place, tout est fini. C’est une question d’agrément. De ce fait, tout dépend de l’Etat » défend le président du comité d’entreprise APR (Alliance Pour République) de la poste M. Lansana Sarr.
Lors de ce point de presse à forte coloration beige et marron, le président Lansana Sarr n’a pas fait dans la langue de bois, réclamant les 24 milliards que la Délégation à la solidarité nationale doit à la Poste. Une manne financière qui pourrait faire beaucoup de bien pour le bon fonctionnement de la Poste. Ce qui devait être inscrit dans l’exercice 2021 avec la fameuse formule de la reprise sur provisoire dont le but est de diminuer le déficit de ladite société.
Selon le président du comité d’entreprise, la Poste reste d’ailleurs un grand pourvoyeur d’emplois vue que le nombre de personnes qui travaille au sein de l’entreprise est de 4 000. D’où l’intérêt de faire de la poste une entreprise performante. D’autant plus que les charges personnelles sont passées de 11, 073 milliards à 13, 691 milliards entre 2013 et 2017 pour une augmentation de 24% en 4 années.
En outre, la poste qui a grandi en effectif, a vu une augmentation de la rémunération de son service public qui est passée de 1,3 milliards en 2013 à 6,7 milliards en 2014 et en 2016 le montant est de 12 milliards. Dans un contexte de crise sanitaire et économique dominée par le virus Covid-19, M. Lansana Sarr soutient que la poste est également secouée comme toutes les entreprises. « La poste, comme toutes les autres entreprises, est touchées par le covid-19. Ce qui pousse M. Sarr à dire que la Poste doit, au même titre que les autres entreprises, bénéficier du plan de relance de l’Etat du Sénégal. « De ce fait, une somme de 75 milliards en guise de soutient ne fera que du bien à la société nationale la Poste », soutient avec insistance, M Lansana Sarr, président du comité d’entreprise APR de la poste.
Dans la logique de veiller sur la bonne conduite de la société, M. Sarr demande aux organisations syndicales et socio- professionnelles, mais également à toutes les forces vives de la Poste, à plus de retenus. Car l’heure n’étant pas à la suspicion.
LES FRERES TOURE, YOUSSOU NDOUR ET LE MICRO SANS FIL !
Dans un pays aussi pauvre économiquement que le Sénégal, seule la richesse culturelle peut donner la joie de vivre. Et l’enthousiasme de se défouler. D’où l’importance des grandes manifestations sportives et musicales.
Dans un pays aussi pauvre économiquement que le Sénégal, seule la richesse culturelle peut donner la joie de vivre. Et l’enthousiasme de se défouler. D’où l’importance des grandes manifestations sportives et musicales. Jusque dans les années 80 et 90, les concerts des fêtes du 04 avril, de la Tabaski, de la Korité, du 25 décembre et autres 1er janvier ont toujours rythmé notre jeunesse. Et qu’on le veuille ou non, Youssou Ndour et le Super Etoile de Dakar avaient fini par « monopoliser » toutes ces dates à travers des méga-concerts aussi bien au stade Demba Diop qu’au théâtre national Daniel Sorano. Grâce à son sérieux et son professionnalisme, l’artiste planétaire Youssou Ndour, à travers ses rendez-vous annuels de Tabaski ou de Korité — mais aussi de fêtes de fin d’année — constituait le pôle d’attraction et un lieu de convergence pour tous les fêtards et mélomanes du Sénégal. Comme quoi, tout chanteur ou promoteur concurrent qui s’aventurait à jouer une date coïncidant avec celle du roi du Mbalax, allait tout droit vers un…fiasco.
Le groupe TouréKunda a constitué l’exception en ces annéeslà ! La preuve par l’année 1984 où le groupe Touré-Kunda débarqua, un après-midi de Tabaski, au stade de Demba Diop. A la clé, un impressionnant camion-podium rempli de 20 tonnes d’instruments de musique et de matériels de sonorisation. Une logistique ultramoderne que les mélomanes et spectateurs venaient de découvrir pour la première fois à Dakar. De même que les responsables et intendants du stade Demba Diop qui multipliaient les manœuvres acrobatiques pour faire rentrer, sans succès, le camion-podium dans l’enceinte du stade. Ce jour-là, ajoute Sixu, les logisticiens et techniciens français du groupe Touré-Kunda avaient tout essayé jusqu’à dégonfler les pneus, mais ils n’ont pas réussi à faire entrer le camion dans le stade. Il a fallu l’intervention du président Abdou Diouf pour autoriser la démolition d’une partie du portail de Demba Diop trop étroit pour la circonstance. Rien que cette instruction « fuitée » du président de la République suffisait pour faire monter l’engouement et l’effervescence autour de ce concert historique. Voir de près, en chair et en os, les frères Touré qui faisaient vibrer la France et l’Europe, c’était une occasion à ne pas rater ! Pendant ce temps, nous rappelle-t-on, certaines stars et divas de la musique sénégalaise s’activaient dans les coulisses — et jusqu’en basse et haute Casamance ! — pour se faire inviter à ce méga-concert à Demba Diop.
Contrairement à Youssou Ndour qui avait eu l’honneur et le privilège d’être convié sur scène par les frères Touré eux-mêmes. Il vrai que You n’était pas en terrain inconnu dans ce mythique stade pour l’avoir toujours conquis à guichets fermés ! Mais cette fois-là, toutefois, il fallait à notre You national s’adapter aux nouveaux instruments de pointe de la marque «T-K». Et surtout au fameux « micro sans fil » révolutionnaire offrant plus de liberté sur scène. « Micro sans fil » ? Un exercice très difficile pour un Youssou Ndour habitué à chanter et sauter avec un micro doté d’un long fil qu’il trimballait sur l’estrade. Cette Tabaski de l’année 1984-là à Demba Diop, l’auteur, compositeur et interprète du Super Etoile de Dakar avait été mis à l’épreuve de la toute-nouvelle technologie. A chaque fois que You s’élançait sur un refrain avec le « micro sans fil », il tentait par intermittence de se défaire du « fil » qui n’existait que dans son imagination. Un « tic » d’un novice qui, bien que discret, avait fini par provoquer l’hilarité générale d’un public à la fois ébahi et sidéré.
Le grand Youssou Ndour et son « fil » encombrant qu’il essayait de camoufler par des jeux et sauts de scène, c’était là tout un spectacle ! Au finish, la brillante prestation du roi du Mbalax avait eu raison de ce « micro sans fil » insaisissable. Avec un sourire nostalgique, Sixu Tidiane, l’un des frères TouréKunda se souvient de cette anecdote: « Il faut comprendre qu’à l’époque notre ami Youssou Ndour n’avait pas l’habitude des micros sans fil. Mais aujourd’hui, il en connait mieux que nous ! » relativise l’homme aux rastas avant d’ajouter : « D’ailleurs, je profite de l’occasion pour magnifier l’immense talent et le professionnalisme démesuré de Youssou Ndour qui n’a pas encore fini de séduire le monde de la musique ».
Abdou Diouf et les…lettres de créances
Dans les coulisses du sommet FranceAfrique de Vittel (France) en 1983, le président de la République d’alors du Sénégal, Abdou Diouf, avait promis aux frères TouréKunda qu’il allait s’investir pour le succès de leur première tournée africaine baptisée « Paris-Ziguinchor ».
Pour ce faire, durant l’étape de Dakar, il avait donné des instructions fermes aux membres du gouvernement concernés pour que tous les concerts et spectacles du groupe Touré Kunda soient exonérés de taxes. Même les droits de douane et les frais de manutention pour faire sortir le camion-podium du port de Dakar avaient été pris en charge par la présidence de la République » révèle Sixu en guise de reconnaissance à l’endroit de l’ancien chef de l’Etat, Abdou Diouf. Et pour la réussite de cette tournée africaine, le même président avait élevé au rang d’ambassadeurs culturels les frères Touré pour pouvoir les recommander auprès de ses homologues chefs d’Etat africains. « Le président Abdou Diouf nous avait même donné des lettres de recommandation, pour ne pas dire des « lettres de créances » afin de faciliter l’organisation de nos concerts en Gambie, en Côte d’Ivoire, au Mali etc. A travers cette grande tournée africaine, nous avons réussi à prouver à Angélique Kidjo, Salif Keita, Youssou Ndour, Manu Dibango et d’autres stars du continent que c’était possible de s’imposer en France et dans le reste du monde pour le rayonnement de notre patrimoine culturel » commente encore Sixu.
Pour preuve, dès son retour en France fin 1984, le groupe Touré-Kunda croule sous le poids des concerts et spectacles à l’échelle mondiale qui l’ont conduit au Japon, aux Usa, au Mexique, en Chine etc. En 40 ans de carrière, les frères Touré ont animé, à travers le monde, plus de 2.000 concerts et spectacles. Ce sans oublier les prolongations que jouent actuellement Sixu et Ismaïla. « Pas plus tard que l’année dernière (Ndlr 2020), nous avons joué en dehors de la France. Et on continue encore à jouer » indique Sixu sans pour autant reconnaitre que le mythique groupe Touré-Kunda a perdu son lustre d’antan. Après le décès d’Amadou et la « rébellion » d’Ousmane, le parfum de la décadence se fait sentir.
Que de beaux souvenirs !
A l’entame de cette série de concerts sanctionnés par de nombreux prix et distinctions, les célèbres auteurs et compositeurs de « Emma », « Amadou Tilo », « Natalia », « Toubab Bi », « Ninki Nanka », « Salam », « Santhiaba » et autres tubes, ont fait un retour mémorable au terroir des ancêtres, la Casamance. Ce concert tenu au stade Aline Sitoe Diatta semblait avoir pour but non seulement de communier avec leur public mais aussi de bénéficier des prières et de la bénédiction des « anges gardiens » qui ont vu naitre et grandir les frères Touré. Aux premières loges de ce concert, le père Daby Touré ayant à ses cotés les grands notables et dignitaires de Ziguinchor. « Mes frères Ousmane et Ismaila vous le diront, la présence de notre cher Papa au concert reste et demeure un de nos plus beaux souvenirs. En provenance de la mosquée après la prière de Guéwé (nuit), mon père, en compagnie des imams et oulémas du quartier, s’est dirigé vers le stade alors que le concert venait de démarrer. Tout souriant, notre Papa nous avait interpellés pour nous demander d’ouvrir gracieusement les portes du stade aux milliers de sans-tickets. Aussitôt, nous avons accédé favorablement à sa demande. Malgré le manque à gagner, nous nous étions exécutés. Cette autorité dont fit montre notre père ce soir-là marquera à jamais le groupe Touré-Kunda » assure Sixu en exclusivité au « Témoin ».
Sixu, les dreadlocks et le veuvage
Sur scène, Sixu Tidiane se distinguait du reste de la fratrie par ses dreadlocks. « Ah tiens, celui-là, le rastaman c’est Sixu Tidiane! » s’écriaient les fans du groupe Touré-Kunda. Quant à Ismaïla, rien ne permettrait de le confondre avec Sixu. Apparemment, ils ne se ressemblent pas. En tout cas, pas pour certains ! Et pourtant, ils sont presque des « jumeaux » puisque nés, de mères différentes (coépouses) il est vrai mais vingt-deux jours d’intervalle seulement ! Comme signe distinctif, Ismaïla se cache éternellement derrière ses lunettes de vue. Mais aujourd’hui, si Sixu porte des lunettes, on risque de le confondre avec Ismaïla ! Pour cause ? Parce que, tout simplement, Sixu s’est débarrassé de ses dreadlocks. Pourquoi ? « Après le décès mon épouse, mes enfants ne pouvaient plus tolérer que je supporte le fardeau des dreadlocks. Et j’ai coupé les fameuses tresses !
D’ailleurs, votre dirpub Mamadou Oumar Ndiaye et l’ancien ministre Ousmane Ngom connaissaient très bien ma défunte épouse (Ndlr, c’était la fille de l’ancienne ministre socialiste de la Santé, Dr Marie Sarr Mbodj) qui les avait invités à déjeuner lors d’un de leur passage à Paris. Mes deux invités étaient en compagnie de ma tante Ciré Ndiamé, une ancienne militante du Pds. C’était en 1988 au quartier Belle-ville où j’habitais à l’époque. Juste pour dire que seul le décès de mon épouse pouvait me séparer de mes dreadlocks » explique Sixu.
Selon les mauvaises langues, si Ousmane a quitté le groupe, c’est parce que l’ex-manager français Olivier faisait une répartition inéquitable des fonds. Interrogé sur cette rumeur malveillante, l’ex-homme aux rastas répond sans ambages : « C’est faux ! Notre manager Oliver n’est pour rien dans le départ d’Ousmane. C’est un problème entre frères Touré comme il peut en exister dans toutes les familles. D’ailleurs, c’est toujours avec beaucoup de désolation que j’évoque le départ d’Ousmane. Car j’ai tout fait avec insistance pour qu’il revienne dans le groupe mais sans y parvenir, hélas ! C’est toujours regrettable de se séparer d’un frère dans le cadre du travail... » se désole Sixu à propos du clash intervenu entre lui, Ismaïla, d’un côté, et Ousmane Touré de l’autre...
IL ETAIT UNE FOIS, LE GROUPE TOURE-KUNDA
Ils ont — ou avaient — pour prénoms : Ismaïla, Ousmane, Amadou (décédé) et Sixu Tidiane. Mais surtout, un patronyme en commun : Touré. Ils ont marqué leur époque après avoir conquis l’Afrique et le reste monde dans les années 70 et 80
De la maison de disques à la maison de retraite, Ismaïla, Sixu et Ousmane âgés respectivement de 71 et 70 ans jouent les prolongations musicales à Paris…
Ils ont — ou avaient — pour prénoms : Ismaïla, Ousmane, Amadou (décédé) et Sixu Tidiane. Mais surtout, un patronyme en commun : Touré. Ils ont marqué leur époque après avoir conquis l’Afrique et le reste monde dans les années 70 et 80. Célèbres, ils ont été adulés, admirés parfois même divinisés par des fans souvent en transes lorsqu’ils jouaient. Originaires de la Casamance, les frères Touré-Kunda ont également bercé notre adolescence à travers des méga concerts de Tabaski et de Korité au stade Demba Diop. « Le Témoin » a acheté un ticket de concert pour retourner sur les premiers pas des frères Touré dont les noms restent toujours liés à la révolution et à la modernisation de la musique africaine. Retour anecdotique sur scène : Le camion-podium, Youssou Ndour et le…micro sans fil ! (Enquête exclusive…)
Remontons le temps jusqu’en 1948, en Casamance ! Et plus précisément à « TouréKunda » ou la famille des Touré située dans le populeux quartier de Santhiaba à Ziguinchor. En cette saison des pluies, un vent violent semble arracher les toits de la concession des Touré où vivent coépouses, oncles et tantes en parfaite harmonie. Sous ce toit polyfamilial, et parce temps d’orage, le vent annonce, au-delà de la pluie nourricière, la naissance d’Amadou, le fils ainé de Daby Touré, l’honorable père de famille.
Et deux ans plus tard c’est-à-dire en 1950, Ismaïla et Sixu Tidiane Touré ont vu le jour à trois semaines d’intervalle. Presque des jumeaux ! Puis est venu au monde Ousmane, le cadet. Comme la plupart des enfants de leur âge, Amadou, Ismaïla, Ousmane et Sixu sont instruits et éduqués dans les pures traditions sénégalaises. Soumis à une éducation très rigoureuse, les frères Touré allient école française et daara. Et obéissent par peur ! L’ainé, Amadou, lui, se démarque régulièrement de la fratrie pour s’adonner à une passion encombrante : la chanson et la musique ! Pour tester son talent de jeune chanteur et prouver sa volonté de réussir en dehors de l’école, Amadou Touré sillonne les cérémonies familiales de Ziguinchor (baptêmes, Kassaks, mariages..) qu’il transforme en jurys de circonstance :« Amadou todj na mariage baa !!! Il a cassé la baraque…» s’extasiaient les uns. « Il chante très bien. En tout cas, il a de l’avenir dans la musique ! » juraient les autres. Finalement, l’ainé Amadou en personne entraine dans sa fugue culturelle ses propres frères jusqu’à les dévier du chemin prometteur de l’école. En guise d’appât du gain et de gage de réussite, Amadou crée un groupe musical uniquement composé, à part lui, de ses frères Ismaïla, Sixu et Ousmane. Ainsi, le cours d’initiation (Ci/Ecole) devient l’orchestre d’initiation (Oi/Musique).
Pour diversifier leurs activités et prouver leur transversalité culturelle (Danse et théâtre), il arrivait parfois aux frères Touré de faire des incursions dans d’autres groupes de Ziguinchor comme « La Fraternelle » et « Esperanza ». Profitant une année de la saison des pluies ou hivernage marquant la pause des activités folkloriques, Ismaïla Touré s’est échappé du groupe pour une visite de courtoisie à des parents installés à Nouakchott (Mauritanie). C’est à partir de la capitale mauritanienne qu’il mûrit l’idée de découvrir d’autres horizons. Ainsi, il s’envole pour la France. C’était en 1975.
Ismaïla, le précurseur…
Une fois installé à Paris, Ismaila se convainc rapidement qu’il lui est impossible de développer ses projets en matière de créativité musicale et de prestation artistique sans ses frères Amadou, Sixu et Ousmane restés au pays. Des frères qui, avec lui, se complètent sur scène. Et qui, surtout, excellent dans des œuvres chorégraphiques et jouent bien à la kora et aux sabars. Ils savent également danser et chanter en soninké, mandingue, diola, wolof et français. Pour donner de ses nouvelles et exposer ses projets en France, Ismaïla expédie une cassette audio à l’image d’une « lettre postale » à son père Daby Touré en Casamance (Sénégal).
Cheikh Tidiane alias « Sixu », joint par « Le Témoin » depuis Paris, confie en toute exclusivité le contenu du courrier. « Ce jour-là, était un jour historique pour tous les membres de la famille qui ont eu finalement des nouvelles d’Ismaïla. Mon père avait rassemblé toute la famille autour d’un magnétophone ou radiocassette pour nous faire écouter les messages vocaux de notre frère Ismaïla. De Paris, Ismaïla ne cessait de répéter qu’il souhaitait me voir, moi Sixu Tidiane, venir en France. Dans l’enregistrement, il a beaucoup insisté sur mon voyage alors que je voulais rester auprès de mon père en Casamance ! A l’époque, vous ne savez pas ô combien cette « cassette postale » avait provoqué une immense joie au sein de la famille des Touré ! » se souvient Sixu, ou l’homme aux rastas, 46 ans après.
En 1976, un an après cette fameuse « cassette postale » qui rappelle « Le Mandat » d’Ousmane Sembène, Sixu rejoint son frère Ismaïla à Paris. Ensemble, ils créent le groupe « Touré-Kunda » et forment un duo de choc. Que signifie « Touré-Kunda » ? Sixu s’empresse de répondre : « Vous savez, la Casamance a ses réalités socioculturelles caractérisées par la diversité des usages et appellations. Et le mot « Kunda » indique famille ou maison.
Et partout en Casamance, on entend des Cissé-Kunda, Ndiaye-Kunda, BadjiKunda, Sané-Kunda, Mendy-Kunda et autres Touré-Kunda qui signifie la famille des Touré. Comme à Dakar chez les familles Ndiaye, Diop ou Ndoye que l’on indique souvent par des mots du genre : « Ndiayène », « Ndiobène », « Sallène », « Mbenguène », « Gueyène » etc. » explique Sixu Tidiane Touré, histoire de faire la part des choses entre Touré et Kunda. « Néanmoins, ces deux mots vont de pair avec notre identité culturelle et familiale puisque tous les membres de ma famille s’identifient à «TouréKunda» » magnifie-t-il.
Une soudaine popularité, un succès fulgurant !
Toujours est-il que cette année-là, 1976, le public parisien découvre avec curiosité ces deux jeunes talentueux chanteurs sénégalais. De la place du Trocadéro au pied de la Tour Eiffel en passant par la salle Bercy, l’Hippodrome de Pantin, le théâtre Dunois etc., le groupe Touré-Kunda multiplie les concerts et enchaîne les succès partout en France. Avec une touche traditionnellement africaine qui fait leur singularité, les frères Touré réussissent à s’imposer avec des dialectes et langues (diola, wolof, soninké) dans un pays majoritairement francophone où la culture africaine est peu représentée. Ismaïla et Sixu sortent en 1979 leur premier album intitulé : « Mandinka Dong ». Puis un second, « Emma ». Ces deux albums aux rythmes et sonorités acoustiques, traditionnels, funk, électriques, reggae et mbalax sont vendus à plus de 300.000 exemplaires. Un succès qui leur vaut deux disques d’or ainsi que le Grammy awards récompensant les ventes record et les meilleurs chanteurs. Pour mieux conquérir l’Europe et le reste du monde afin de créer et développer une industrie musicale, Ismaïla et Sixu optent pour l’élargissement du groupe à d’autres membres de la famille vivant au pays. Pourquoi pas faire venir le maestro Amadou ou l’ainé ? Aussitôt dit, aussitôt fait et Amadou arrive sur les rives de la « Scène » à Paris. Ainsi, le royaume des Touré est au complet pour régner sans partage sur le monde du show-business hexagonal. Le trio familial (Ismaïla, Amadou et Sixu) embarque alors dans l’aventure mondiale. Fort d’une popularité soudaine et d’un immense succès, le groupe Touré-Kunda multiplie les méga concerts et signe de gros contrats jusqu’à s’inviter dans l’agenda culturel l’Elysée.
Sommet de Vittel, le déclic mondial !
Un jour, Jack Lang, le ministre de la Culture du président François Mitterrand contacte les frères Touré pour les inviter à la Conférence des chefs d’État de France et d’Afrique de Vittel (Vosges/France) des 3 et 4 octobre 1983. Par ce contrat de prestige, l’Elysée voulait que les frères bercent au rythme des sonorités africaines l’arrivée des nombreux chefs d’Etats africains tels que Siaka Stevens de la Sierra Leone, Gnassingbé Eyadéma du Togo, Sir Daouda Jawara de la Gambie, Félix Houphouët Boigny de la Côte d’Ivoire, Sékou Touré de la Guinée, Mobutu Sese Seko du Zaïre, Omar Bongo du Gabon, Denis Sassou-Nguesso du Congo, Mohamed Khouna Ould Haidalla de la Mauritanie, Abdou Diouf du Sénégal, Moussa Traoré du Mali, Seyni Kountché du Niger, Hissène Habré du Tchad, Thomas Sankara du Burkina Faso, Mathieu Kérékou du Bénin etc. Ces deux jours- là, ces chefs d’Etats africains et les autres participants découvrent avec enthousiasme les Touré-Kunda devenus pour la circonstance de dignes ambassadeurs de la musique africaine au sommet de Vittel. N’estce pas Sixu ? « Ah, oui ! Le somment de Vittel a constitué le déclic de notre succès sur le plan international. Car dès après l’arrivée de tous ces chefs d’Etats africains et diplomates du monde entier, Amadou et moi avons la pris la parole pour souhaiter la bienvenue à nos dirigeants africains. Et, surtout, remercier le président Mitterand de nous avoir invités. Nous avons profité de l’occasion pour lancer un appel à tous ces présidents africains de nous faciliter la tenue d’une tournée que nous comptons faire sur le continent. Aussitôt, le président Abdou Diouf a pris la parole pour répondre et dire que son gouvernement et le peuple sénégalais nous attendaient à Dakar. C’est ainsi que nous avons débarqué au Sénégal pour y débuter une longue tournée africaine » se souvient l’un des frères Touré (voir encadrés).
La disparition d’Amadou Tilo…
Hélas ! Cette année-là, le groupe Touré Kunda subit de plein fouet la disparition du frère ainé, Amadou, foudroyé sur scène par une crise cardiaque lors d’un concert à la Chapelle des Lombards. Ainsi, tout le programme de cette tournée africaine est chamboulé puisqu’il faillait aux frères Touré procéder au rapatriement du corps en Casamance et organiser les funérailles. Un concert d’hommage est organisé par la scène africaine au Casino de Paris suivi de la sortie d’un album intitulé «Amadou Tilo» lui est dédié. Mais le duo vit un moment de flottement avec la disparition brutale d’Amadou « Nous étions tous meurtris et abattus après l’enterrement d’Amadou à Ziguinchor. Mais il fallait se relever vite, mais difficilement, pour porter haut le flambeau culturel allumé par Amadou qui nous a initiés à la musique et à la chanson » confie Sixu. Pour tenter de compléter le vide, les Touré se sont concertés en famille et ont décidé de faire venir à Paris Ousmane, le cadet. « C’est après juste les funérailles d’Amadou qu’Ousmane nous a rejoints en France » précise le musicien aux dreadlocks. Dès son arrivée en France, Ousmane ou l’enfant du milieu intègre vite le groupe et se met au travail. Ensemble c’est-à-dire Ismaïla, Ousmane et Sixu, ils rendent hommage à leur défunt frère à travers un album intitulé « Amadou-Tilo ». Ils choisissent Sorano (Dakar) pour une grande cérémonie d’hommage où les frères Touré-Kunda invitent tous les chanteurs et musiciens du paysage sénégalais de la musique.
ABDOULAYE DIALLO FELICITE LES GABELOUS POUR LES EXCELLENTS RESULTATS OBTENUS EN 2020
La pandémie de covid-19 n’a pas empêché les soldats de l’économie d’accomplir normalement leur mission en faisant et de réussir même à faire des réalisations exceptionnelles
La Journée internationale de la Douane a été célébrée hier dans notre pays. Les soldats de l’économie ont profité de cette journée pour faire le bilan de leurs activités durant l’année écoulée marquée par une crise sanitaire due à la pandémie de covid-19.
La pandémie de covid-19 n’a pas empêché les soldats de l’économie d’accomplir normalement leur mission en faisant et de réussir même à faire des réalisations exceptionnelles. Les gabelous sénégalais ont ainsi su s’adapter à la crise sanitaire qui a secoué le monde et mis presque toutes les économies des pays touchés par terre.
La douane sénégalaise constitue sans doute une exception dans ce champ de ruines. Hier, cette régie financière, pour ne pas dire ce corps d’élite, a célébré dans la sobriété la Journée mondiale sous le thème : « Résilience, Relance, Renouveau : la Douane au service d’une chaine logistique durable ». Le directeur général de la douane, colonel Abdourahmane Dièye, est revenu sur les efforts de ses hommes au cours de l’année écoulée. « Au titre de la Résilience, un plan d’actions en quatorze (14) mesures, en conformité avec celles contenues dans le Plan de Résilience économique et sociale (PRES) élaboré par le gouvernement, a été décliné par la Direction générale des Douanes. Les actions de la DGD, pour rappel, ont été articulées autour de la stabilité économique et financière ainsi que de l’approvisionnement régulier du Sénégal en produits stratégiques essentiels (hydrocarbures, produits médicaux, pharmaceutiques et denrées de première nécessité). Dans la même veine, la Direction générale des Douanes a pris des actes subséquents par la définition de nouvelles méthodes de travail qui se sont matérialisées par une réorganisation du service, le télétravail et la tenue de réunions par visioconférence », a aussi informé le colonel Dièye.
Pour la relance qui fait partie des trois axes évoqués par le patron des gabelous nationaux, il a indiqué qu’au-delà du plan mis en place par le gouvernement du Sénégal, il y a eu des cadres de réflexion et d’échanges avec les Armées, la Police au plan interne ainsi qu’avec les Etats riverains comme la Gambie. « Il s’y ajoute que les programmes en cours de mise en œuvre relatifs notamment à l’interconnexion des systèmes de transit (SIGMAT) à l’échelon sous régional et au programme d’opérateurs économiques agréés (OEA) participent davantage à consolider la chaine logistique comme vecteur de relance alliant à la fois sécurité et facilitation des échanges », a expliqué le directeur général de la Douane.
Selon lui, le défi important de la maitrise des flux de marchandises par voie électronique interpelle le corps qu’il dirige. « A cet égard, l’administration des douanes est engagée dans l’étude du Cadre des normes pour le commerce électronique transfrontalier proposé par l’OMD sur la question, aux fins de son adaptation au contexte de la pandémie de COVID-19 ». Evoquant enfin le troisième axe qui, selon lui, renvoie au Renouveau, le colonel Dièye a soutenu qu’il interpelle les douaniers sur la prégnance de l’adoption des technologies de pointe (drones, outils non intrusifs, etc.) et de la digitalisation des procédures douanières.
A l’en croire, en effet, « une des leçons à tirer de cette pandémie est de promouvoir, aujourd’hui plus que hier, l’économie numérique en visant une forte maturité digitale des procédures douanières ». Le DGD a également informé que la dématérialisation des procédures est déjà un acquis pour les douanes sénégalaises et sert de fondement pour le vaste chantier de la digitalisation et de la numérisation. « Fort heureusement, dans cette voie, la Direction générale des Douanes a déjà mis en production l’outil d’aide à la décision reposant sur l’informatique décisionnelle appelée aussi Business intelligency (BI).
En conséquence, l’avenir des Douanes sénégalaises peut être appréhendé avec confiance à travers le tryptique (RECETTES-FACILITATION-SECURISATION) dont la symbiose recherchée reposera forcément sur l’informatisation, la digitalisation et la modernisation des procédures conformément aux axes de la Stratégie de Mobilisation des Recettes à moyen terme (SRMT) et au vaste programme de modernisation de l’Administration des Douanes (PROMAD) en phase d’élaboration », a-t-il conclu. Une douane performante Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a tenu à rendre hommage à la Douane pour le service qu’elle rend au pays.
A l’en croire, la mise en œuvre du PRES suivi du PREN devrait permettre d’envisager, pour l’économie nationale, un taux de croissance de 0,7 % alors que les estimations, dans les premiers mois de la pandémie, projetaient un taux de croissance négatif de -1,1%. « Ces résultats plus qu’honorables enregistrés par le Sénégal, par ailleurs gratifié par la Providence d’un bon hivernage ainsi que de bonnes récoltes de variétés culturales, ont pu également être obtenus grâce à la contribution décisive de la Direction générale des Douanes, tant en termes de mobilisation des recettes qu’en termes d’accompagnement des Investisseurs, Entreprises et autres opérateurs économiques impactés par la crise induite par la pandémie à Coronavirus », a déclaré l’argentier de l’Etat. Abdoulaye Daouda Diallo a exprimé sa satisfaction pour les excellents états de service des soldats de l’économie qui ont affiché des liquidations douanières record de plus de 1000 milliards de FCFA, au titre de l’exercice budgétaire 2020.
En effet, plus de 1020 milliards de FCFA de liquidations ont été comptabilisés dans le système d’information GAINDE, au soir du 31 décembre 2020, contre 985 milliards de FCFA en 2019, s’est félicité le ministre des Finances et du Budget. La lutte contre la fraude n’a pas été en reste. Car, a magnifié Abdoulaye Daouda Diallo, de jour comme de nuit, les agents des douanes se sont vaillamment dressés contre tous les trafics notamment ceux liés à la drogue qui prennent une ampleur grandissante. « C’est en cela que l’avenir doit effectivement être appréhendé avec espoir afin de permettre à l’Administration des Douanes du Sénégal de continuer à jouer pleinement sa partition pour une relance effective de l’économie sénégalaise, malgré les externalités négatives de la pandémie à Covid-19 », a conclu le ministre des Finances et du Budget. M. Diallo.
SERIGNE MBAYE THIAM ET L'AFFAIRE DIARY SOW
Connu pour sa ténacité, le ministre de l’Eau s’est imposé comme la seule personne capable de retrouver l'étudiante disparue dans la nature au début du mois. Retour sur le parcours en pointillé de celui qui veut diriger le PS
Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a joué un rôle déterminant dans l’affaire Diary Sow. Connu pour sa ténacité, il s’est imposé comme la seule personne capable de retrouver sa « filleule » disparue dans la nature au début de ce mois. Le Témoin revient sur le parcours en pointillé de celui qui veut diriger le Parti Socialiste.
L’homme du mois de janvier reste assurément Serigne Mbaye Thiam qui s’est trouvé au cœur d’un véritable film à suspense. « La filleule et le parrain » : ç’aurait pu être le titre d’un mélodrame. Une partie qui s’est jouée durant presque tout le mois de janvier jusqu’à faire oublier la covid-19 avec sa liste macabre. Et c’est le ministre lui-même qui a donné à la fois le clap du début et celui de la fin. Metteur en scène et acteur. Ça ne court pas les plateaux. Lui, il a toujours voulu être aux premières loges. Il s’est fait à l’ombre de Ousmane Tanor Dieng, le défunt énigmatique premier secrétaire du Parti socialiste (Ps) attendant patiemment son heure. Et quand Tanor Dieng a été rappelé à Dieu et que son poste de premier secrétaire a été mis en jeu, il s’est révélé un redoutable politicien. Ce même si les observateurs lui donnent peu de chances de pouvoir diriger un jour le parti des Verts de Colobane. Serigne Mbaye Thiam est connu pour son audace et son caractère trempé. Cela n’est pas fortuit.
Le natif de Keur Madiabel est un ancien enfant de troupe. A 64 ans, teint assez clair, élancé, Serigne Mbaye Thiam s’est toujours battu au sein du Ps. Il a été député à l’Assemblée nationale et fut également directeur de campagne du défunt leader, secrétaire général du Ps Ousmane Tanor Dieng à l’élection présidentielle de 2012. Et après la victoire de Macky Sall à travers la coalition Benno Bok Yakaar (BBY) au deuxième tour, Serigne Mbaye Thiam a été nommé ministre de l’Enseignement supérieur le 4 avril 2012. Six mois après, le 29 octobre 2012, il hérite du département de l’Education dans sa globalité.
Connu pour son fort caractère, Serigne Mbaye Thiam crée un front et annule le concours des élèves-maitres en 2014 qu’il estime avoir été organisé de la pire des manières. Il soutient qu’il y a eu fraude. Sa certitude est que des candidats, qui n’ont pas le niveau d’intégrer le système éducatif pour enseigner, ont été déclarés admis. Chose dite, chose faite. Il brise le rêve de 690 élèves-maitres malgré une décision de la Cour suprême favorable à ces derniers. «On me dit, M. le ministre, vous deviez annuler le concours dans sa totalité. On annule le concours dans sa totalité quand on ne peut pas identifier les auteurs. Par exemple, s’il y a une fuite et que les épreuves s’éparpillent dans la ville, vous annulez le concours parce que vous ne savez pas qui a bénéficié de la fraude ou pas. Mais là, on a pris la copie, le relevé de notes, cela a été fait candidat par candidat et les 690 candidats sont dans un rapport. On a auditionné celui qui saisissait les notes à l’informatique, on a le procès-verbal d’audition qu’il a signé disant que c’est lui qui a falsifié les notes. Je ne vais pas quand même prendre la décision d’exclure 690 élèves qui n’ont rien fait. La fraude est établie ! », avait déclaré, péremptoire, un Serigne Mbaye déterminé à en découdre avec ces « fraudeurs ».
Chahuté par les enseignants, il tombe à l’eau et adoube Sen’Eau !
Après cet acte de fermeté, les enseignants lui déclarent la guerre et le ministre socialiste a eu droit à deux années mouvementées dans le système scolaire. Cela a duré jusqu’à ce que le président de la République intervienne pour mettre fin aux grèves qui risquaient d’invalider l’année scolaire. Et jusqu’à son départ du département de l’Education, il n’y a jamais eu de paix des braves. Nommé au ministère de l’Eau et de l’Assainissement, il y trouve un contentieux opposant son prédécesseur et la Sones, d’une part, la Sénégalaise des Eaux (SDE), de l’autre, pour le choix de l’opérateur devant gérer la distribution de l’eau potable dans les villes de notre pays. Le dossier n’a pas trainé sur son bureau.
Serigne Mbaye Thiam tranche sans trembler dans le sens voulu par Mansour Faye, qui l’a précédé au poste et dont tout le monde connaissait la préférence, et prend position pour la Sen Eau alors que son prédécesseur n’avait donné qu’un accord de principe. Le dossier est clos. Connu pour son discours va-t’en guerre, le responsable socialiste de la région de Kaolack ne recule jamais quand il s’agit d’imposer ses vues. C’est ce que soutient en tout cas son camarade de parti et membre du Bureau politique, Abdoulaye Gallo Ba. « Une précision de taille pour cette question en parlant de témoignage. Je dois dire ceci : tous ceux qui me connaissent savent que je n’ai jamais caressé le ministre Serigne Mbaye Thiam dans le sens du poil. C’est un camarade de parti et non mon ami. D’ailleurs, on ne se fréquente pas. Cependant, je connais à peu près son parcours politique au Parti socialiste. SMT est venu au PS vers les années 90, il a été député socialiste, vice-président du conseil régional de Kaolack. En 1998, il avait été le premier cadre socialiste qui avait refusé de suivre le président Moustapha Niasse à l’AFP (Alliance des Forces de Progrès).
Puis, après 2000 et la perte du pouvoir par le PS, le président Wade avait remué ciel et terre pour le débaucher mais Serigne Mbaye Thiam lui avait opposé un niet catégorique en mettant en avant sa conviction et ses principes socialistes. » Poursuivant, Abdoulaye Gallo Ba rappelle aussi que l’actuel ministre de l’Eau et de l’Assainissement « a été un des rares responsables socialistes avec Aïssata Tall Sall à avoir fait un travail remarquable entre 2000 et 2007 pour aider notre défunt SG à reconstruire le PS en commençant par les conclaves 1 et 2 du Savana avec l’avènement du « Nouvel Elan ».
Après 2007, SMT était le plénipotentiaire du Parti Socialiste aux Assises nationales. A cette occasion également, il avait donné énormément de satisfaction au PS et à notre défunt SG. En résumé, notre camarade Serigne Mbaye Thiam a consenti beaucoup d’efforts et de sacrifices aux côtés de notre défunt SG pour sauver le Parti socialiste de la détermination du président Wade à creuser un trou pour enterrer définitivement le Parti socialiste ».
Monstre froid et carapace dure
L’homme est connu pour avoir la carapace dure. D’autres le considèrent comme un monstre froid qui « élimine » toute personne ou toute chose qui peut entraver sa marche. Dans l’affaire de la « meilleure élève du Sénégal » dont il est le parrain, « Tonton » Serigne Mbaye Thiam s’est impliqué fortement, jusqu’à empiéter sur les champs de ses collègues qui devaient gérer l’affaire. Son camarade de parti M. Gallo Ba trouve l’implication de son camarade normale. « Pour l’implication de SMT dans l’affaire de la disparition de Diary Sow, je déclare simplement qu’elle va de soi. Le ministre Serigne Mbaye Thiam se trouve être le parrain de Diary et cette responsabilité provoque immédiatement des liens d’affection, d’amitié et de parenté. Cette qualité de parrain n’est pas liée au fait simplement d’être ministre de l’Education nationale mais constitue une marque d’espoir, de considération et d’affection que la famille de Diary Sow porte à l’endroit de notre camarade Serigne Mbaye Thiam. Cela doit être valable pour toute leur vie. Dès lors, toute personne douée de raison et qui jouit de ses facultés physiques et mentales doit accepter qu’en pareilles circonstances, SMT puisse rendre à Diary et sa famille la pièce de leur monnaie ».
Galo Ba considère même comme un acte de jalousie ceux qui critiquent l’engagement du parrain de Diary. « Car cette fille pouvait trouver d’autres parrains au Sénégal mais elle et sa famille ont porté leur choix sur ce dernier. Que chacun essaie de se mettre à la place du ministre Serigne Mbaye Thiam pour voir si, honnêtement, ce n’est pas la moindre des choses qu’il s’engage pour venir au secours de sa filleule. Que certains arrêtent d’être méchants, jaloux, ridicules et irresponsables ! A cet effet, j’en profite pour féliciter remercier et encourager notre camarade le ministre Serigne Mbaye et lui dire que tous les compatriotes de bonne volonté sont avec lui », estime le militant socialiste Abdoulaye Gallo Ba. Un avis qui n’est pas partagé par le journaliste et analyste politique Mame Gor Ngom.
Selon ce dernier, Serigne Mbaye Thiam n’aurait pas dû ébruiter la disparition de la pensionnaire du lycée Louis le Grand. « L’affaire Diary Sow est un fait divers qui a pris de grandes proportions du fait des acteurs impliqués. Diary Sow, étudiante en France en prépa dans une prestigieuse école, est considérée comme la «meilleure élève du Sénégal». Si sa disparition n’était pas annoncée «officiellement» par son parrain, peut-être on se croirait en face d’une affaire isolée. De grands médias, qui étaient hésitants au début, ont finalement traité cette histoire », a expliqué le confrère. Avant de poursuivre : « Serigne Mbaye Thiam a donc amplifié cette affaire, sans le vouloir peut-être. Mais sa fonction de ministre dans un Etat qui s’est engagé dans un dossier aussi sensible a pesé lourd. Il lui est difficile de se départir de sa fonction officielle. Tous ceux qui relatent l’information font référence, à juste titre, à ce détail. Le diable se trouve dans le détail, dit-on. ».
Un Tonton trop impliqué auprès de sa filleule ?
Le journaliste souligne en outre que le ministre n’a pas respecté les codes de conduite du gouvernement. « Ce n’est pas gratuit, si le Consulat du Sénégal à Paris n’a pas voulu mentionner le statut officiel de M. Thiam mais se contente juste de le désigner par le terme : parrain. Ce qui montre une certaine gêne. Comme l’appelle familièrement Diary, « Tonton » Serigne Mbaye Thiam a pris la place des diplomates sénégalais censés représenter le pays en France. C’est une affaire de « Tonton » et sa « nièce ». « Serigne Mbaye Thiam parrain et tonton, pour reprendre le terme de Mademoiselle Diary Sow, a voulu suivre sa logique, en utilisant Twitter pour annoncer «la bonne nouvelle», rendant publiques ses conversations avec sa «fille».
En procédant ainsi, il a mis les autorités consulaires dans l’embarras. Car, la logique voudrait que celles-ci informent officiellement les populations. Leur communication a été donc brouillée par le ministre de la République et parrain. Est-ce la raison pour laquelle ces diplomates ont voulu affirmer leur autorité en refusant de donner à Serigne Mbaye un quelconque rôle dans le dénouement de cette histoire ? estime le journaliste Mame Gor.
Sur sa propension aux rapports de force avec les acteurs des départements qu’il a gérés, M. Ngom pense que SMT est une personne à problèmes. « Les faits montrent que c’est un ministre qui aime les confrontations avec les acteurs des départements respectifs qu’il gère. On se rappelle la volonté affichée de radier les enseignants grévistes quand il était ministre de l’Éducation. Il était resté «droit dans ses bottes» avant le dénouement de la crise à la dernière minute. Le secteur stratégique de l’eau qu’il dirige cristallise aussi beaucoup de passions. Il y a des enjeux financiers énormes et des positionnements pour gérer des intérêts pas forcément des Sénégalais. Thiam imprime de plus en plus sa marque. Mais, ce qui préoccupe les Sénégalais, c’est l’eau source de vie. Malheureusement, dans beaucoup de quartiers de Dakar et ailleurs dans le Sénégal des profondeurs, par endroits, le manque d’eau est grave et a des conséquences terribles sur les populations », estime le journaliste et analyste politique. Sera-t-il un jour secrétaire général du Parti socialiste ? C’est une éventualité à laquelle l’analyste politique Mame Gor Ngom ne croit pas.
A l’en croire, l’homme manque de poigne et son sale caractère ainsi que son manque de base politique seraient un véritable handicap pour lui. « Curieusement, Serigne Mbaye Thiam n’a jamais montré de combativité au sein du PS. Il s’est montré très fidèle à Ousmane Tanor Dieng qui lui a facilité une certaine ascension. Il a aussi joué un grand rôle dans la descente aux enfers de Khalifa Sall, même s’il l’a fait avec subtilité. Aujourd’hui, il est évident qu’il a des ambitions pour diriger le PS. Des ambitions cachées en attendant le moment idéal certainement. Mais son adversaire, Aminata Mbengue Ndiaye, qui maîtrise bien les rouages de cette formation politique et qui a été adoubée par Tanor avant sa mort tout en étant soutenue actuellement par le leader de Benno Macky Sall, a un pris le dessus sur lui. Serigne Mbaye Thiam devrait entamer un bras de fer ou bien faire profil bas et faire le deuil de ses ambitions », conclut Mame Mor Ngom.