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2 juillet 2025
par Eugene Nyambal
RÉGULER LES MÉDIAS SOCIAUX POUR UNE CROISSANCE PLUS INCLUSIVE
Contrairement aux idées reçues, les élections américaines opposaient deux conceptions du monde : le populisme ancré sur le repli et la tradition et le mondialisme marchand sans frontières
Contrairement aux idées reçues, les élections américaines opposaient deux conceptions du monde : le populisme ancré sur le repli et la tradition et le mondialisme marchand sans frontières. Les mondialistes ont remporté une victoire écrasante.
Bras armés de la mondialisation, les géants de l’économie numérique communément appelés GAFAT (Google, Apple, Facebook, Amazon, Twitter) ont décidé d’exclure arbitrairement de l’internet le président de la plus grande puissance militaire et économique mondiale et sa mouvance populiste. Le pouvoir illimité de ces nouveaux maîtres du monde impose une double exigence : protéger la liberté d’expression face à une hégémonie planétaire et mieux faire profiter leur manne financière à l’ensemble de la planète.
La censure aveugle constitue un terreau favorable pour la montée des extrémismes. Elle impose des changements qui affecteront le fonctionnement de l’internet dans le monde entier. Le choix sociétal est clair : soit casser ces monopoles privés pour protéger les libertés publiques; soit se soumettre au monde Orwellien de la nouvelle économie. La deuxième option donne à cinq sociétés multinationales, sans mandat public, le pouvoir illimité de censurer, décider ce que des milliards de personnes dans le monde peuvent écrire, lire, voir et partager dans les médias sociaux. Aux opposants de toute régulation de ces activités, il convient de rappeler que ces monopoles privés n’ont pu voir le jour que grâce aux fonds publics de l’armée américaine ayant financé l’internet.
Du Maccartisme digital des géants de la Sillicon Valley à l’anéantissement de l’adversaire
L’Amérique est la terre par excellence des excès. Les vainqueurs des récentes élections sont en train de punir et rayer de la carte digitale les « mutins populistes » comme dans les pays du tiers-monde. Ceci pourrait aboutir à la mise en place d’un nouveau Maccartisme brisant de nombreuses vies et carrières à travers la chasse aux sorcières des insoumis et leur réduction au silence professionnel par « des listes noires» dont l’Amérique a le secret lorsque la nature l'emporte sur la raison. J’en ai été personnellement victime au FMI après avoir émis des réserves sur le déblocage de 60 millions de dollars pour le projet minier Géovic piloté par une « junior » sans expérience minière, incorporée aux paradis fiscaux de Delaware et des Iles Caïmans. Depuis lors, les fonds ont disparu, le projet n’a jamais démarré. Le but de cette forfaiture était de détruire irrémédiablement ma carrière et ma réputation.
Suite aux actes de violence de ses partisans au Congrès le 6 janvier 2021, Donald Trump a été banni de toutes les plateformes numériques (Twitter avec ses 88 millions d’amis, Facebook, Instagram, Snapchat). Il en est de même de ses partisans : le général Flynn l’ex-conseiller militaire ; Steve Banon, l'idéologue des populistes ; Sidney Powell, l’avocate qui a porté plainte à de multiples reprises pour fraude électorale. De nombreux sites de la mouvance conservatrice ont été désactivés. De grandes voix populistes ont décidé de quitter Twitter, tel que Rush Limbaugh, un animateur de radio avec ses 90 millions d’auditeurs.
Exclus des médias sociaux, les mouvements populistes ont voulu se rabattre sur "Parler.com", un site conservateur dont l’audience a augmenté considérablement après les événements du 6 janvier. Cependant, quelques jours plus tard, Google et Apple ont exclu Parler.com de leur bouquet et Amazon lui a retiré ses serveurs, le rendant ainsi indisponible sur internet. Ces firmes lui reprochent son refus de censurer les utilisateurs, ce qui aurait contribué aux récents actes de violence. Les autres fournisseurs internet et les avocats de Parler.com se sont désistés dès que cette firme a engagé des poursuites judiciaires contre les géants de l’internet. Ainsi, le seul moyen de communication pour l’ex-président américain et ses partisans est l’email.
Le ministère américain de la Justice et l’appareil judiciaire sont restés muets face à la violation du premier Amendement de la Constitution sur la liberté d’expression et aux entraves à la concurrence. De plus, la section 230 de la loi de 1996 ayant permis la création des géants de l’internet leur garantit une immunité absolue contre les poursuites judiciaires.
Ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis est extrêmement inquiétant pour la démocratie et la liberté d’expression dans le monde entier. Car en démocratie, le respect des droits des minorités est sacré. Imaginez la levée de boucliers que susciteraient de tels actes en Chine, en Russie, en Iran ou en Afrique.
Si au nom de la défense des intérêts du système, les élites mondialistes sont capables de tels abus, que feront-elles des ressortissants des « pays de la périphérie » qui seraient tentés de revendiquer le droit de reprendre le contrôle de leurs ressources ou des services publics (ports, eau, électricité, télécommunications) concédés aux sociétés multinationales à travers la grande braderie des privatisations des années 1990?
La nécessité de réguler les géants de l’économie numérique pour protéger la démocratie
Ces firmes qui contrôlent la nouvelle économie numérique disposent de ressources illimitées. Cependant, leur stratégie d’optimisation fiscale prive les États des ressources fiscales nécessaires pour faire bénéficier pleinement aux populations la révolution technologique.
Selon une étude de « Finance Pour Tous », la valeur boursière des 5 GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) en 2020 était supérieure au montant de la richesse annuelle (PIB) créée par le Japon, l’Allemagne ou la France. Seuls les États-Unis et la Chine sont plus riches que les GAFAM. Apple et Microsoft sont plus riches que l’Espagne qui est la 13e économie mondiale en termes de PIB. En dehors de Facebook, la capitalisation boursière de chacun des GAFAM dépasse les 1 000 milliards de dollars.
Les ressources de ces méga-entreprises proviennent de l’utilisation gratuite de leurs services par des centaines de millions de personnes, ce qui leur permet de constituer de gigantesques bases de données. Elles s’enrichissent par la revente de ces données et analyses (les choix, goûts, centres d’intérêts des utilisateurs lorsqu’ils naviguent sur l’internet ou les réseaux sociaux). Ceci leur permet ainsi de définir plus finement le profil du consommateur et ensuite de se faire rémunérer en proposant aux entreprises des liens publicitaires internet ayant un impact commercial plus efficace que de simples panneaux publicitaires.
Ces entreprises sont en situation de monopole face aux entreprises de l’« ancienne économie ». Elles peuvent ainsi imposer leurs tarifs, proposer leurs propres produits pour concurrencer leurs clients et réaliser des bénéfices colossaux. Google concentre plus de 90 % des requêtes sur internet dans le monde. Sa filiale, Youtube, a une audience supérieure à toute chaîne de télévision au monde : plus d’un milliard d’heures de vidéos sont ainsi visionnées par jour. Facebook, totalisait en octobre 2020, plus de 2,7 milliards d’utilisateurs actifs mensuels. Selon une étude de « We are Social et HootSuite », le nombre d’utilisateurs actifs mensuels de Twitter était estimé à 326 millions en 2020 soit environ 3,9 milliards par an.
Pour utiliser ces services, les consommateurs ayant un téléphone portable passent majoritairement par Apple tandis que ceux ayant un ordinateur passent par Microsoft. Selon une étude récente, en fin 2019, Apple concentrait 32 % du chiffre d’affaires et 66 % des bénéfices du marché des smartphones ; alors que les systèmes d’exploitation Windows de Microsoft équipaient plus de 88 % des ordinateurs dans le monde. Pour télécharger les applications sur smartphone ou sur ordinateur, les utilisateurs doivent passer par le bouquet de Google et Apple et stocker leurs données chez Google ou Amazon. Une entreprise comme Google peut ainsi fausser la compétition soit à travers son moteur de recherche susceptible de favoriser ses filiales (Youtube.com) par rapport à leurs concurrents (Rumble.com) soit par l'élimination pure et simple de certaines firmes du bouquet de téléchargement offert aux utilisateurs (Parler.com). Le capitalisme devient un dangereux casino lorsque de tels mastodontes ne sont soumis à aucune régulation.
Les réformes sont urgentes en raison des menaces que les géants de la nouvelle économie font peser sur la souveraineté des États, les libertés individuelles et la concurrence
En premier lieu, les Etats-Unis, les puissances émergentes et les groupes d’États (Chine, Union européenne, Russie) doivent envisager la mise en place de systèmes alternatifs visant à concurrencer davantage les géants américains (Google, Facebook, Twitter, You tube). Des exemples tels que TikTok, Alibaba, Samsung, Parler, Signal, Galileo, Bollywood en Inde et Nollywood au Nigeria montrent que le succès est possible partout lorsque le marché est vaste et que les pays créent un environnement favorable à l'investissement et au développement de la science, de la technologie et d'une éducation de qualité.
En second lieu, une réforme du secteur de la nouvelle économie similaire à la régulation des services publics privatisés (télécommunications, électricité) des années 1990 devrait mettre l’accent sur les points suivants : (i) adoption d’un code de bonne conduite ou de lois sur la censure digitale et mise en place d’une autorité de régulation en lieu et place de la censure actuellement effectuée par des firmes privées afin de garantir la liberté d’expression; (ii) levée de l’immunité des géants de la nouvelle économie dans des cas d’abus de pouvoir sur la liberté d’expression; (iii) possibilité pour les Etats d’adopter leurs propres régulations sur les médias sociaux; ceci obligera la Cour Suprême américaine à trancher sur la protection des libertés en cas de conflit entre la loi fédérale et celle des Etats; (iii) réduction des barrières à l’entrée pour les nouveaux concurrents comme Parler.com ou Signal.com; (iv) restriction de l’activité de ces géants à la collecte des données et leur revente brute aux sociétés spécialisées dans l’analyse des données afin de créer plus de concurrence et réduire ainsi leur taille.
En troisième lieu, bâtir une coalition internationale pour les négociations multilatérales (OMC, Accord US-UE) autour des efforts de l’Union européenne pour mieux fiscaliser les GAFAT. Leur hégémonie dépend du contrôle du marché mondial au moment où le dividende démographique se déplace vers le Sud. Étant donné que leurs actionnaires ne sauraient accepter une baisse durable du cours des actions, les GAFAT pourraient être fragilisés par la multiplication de législations nationales ou des «stratégies de perturbation de la concurrence» consistant à bloquer de manière sélective l’accès à leurs services (Twitter, Whatsapp) au profit de leurs concurrents (Parler, Signal) tant qu’ils n’accepteront pas de négocier avec les autorités au niveau régional ou continental sur la fiscalisation du secteur numérique.
Cette mobilisation des ressources fiscales concerne aussi les entreprises de télécommunications opérant en Afrique (Orange, MTN, Moov, etc.). L’Afrique a besoin de créer ses propres technopoles et une masse critique d’entrepreneurs pour faire un saut qualitatif dans la révolution digitale. Ces entreprises dont l’Afrique représente un marché porteur pour les prochaines décennies, devraient jouer un rôle plus citoyen en contribuant davantage au développement de l’écosystème humain, technologique, financier et fiscal de l’économie numérique. Telles sont les conditions pour faire de la nouvelle économie un outil au service d’une croissance mondiale plus inclusive.
Eugene Nyambal est économiste, ancien Conseiller principal pour l’Afrique au FMI et Chef de Projet à la Banque mondiale
Le chef de l’Etat a demandé en Conseil des ministres hier à son gouvernement, notamment à Aïssata Tall Sall, de lui faire un Mémorandum sur la politique et les projets mis en œuvre dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine. Cette demande intervient dans un contexte où le président de l’ONG Horizons sans frontières, Boubacar Sèye, est incarcéré pour avoir porté des accusations sur la gestion des fonds que l’Union Européenne a alloués au Sénégal pour lutter contre l’émigration clandestine.
Le tollé né de l’emprisonnent du président de l’ONG Horizons sans frontières, Boubacar Sèye, n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le chef de l’Etat n’est pas resté inerte face à la demande des populations, des acteurs politiques et de la société civile, qui exigent que la lumière soit faite sur les fonds que l’Union Européenne a alloués au Sénégal pour lutter contre l’émigration clandestine.
En conseil des ministres hier, Macky Sall a demandé au ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Aïssata Tall Sall ainsi qu’à ses collègues dont les départements ministériels sont impliqués dans la gestion de cet argent de lui faire le point sur les projets et programmes destinés à maintenir sur leur sol les Sénégalais qui pensent à prendre la mer pour rallier l’Europe. «Sur le suivi de la coopération et des partenariats, le président de la République demande au ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur de préparer, en relation avec les ministères impliqués, un Mémorandum du Gouvernement du Sénégal sur la politique et les projets mis en œuvre, ainsi que les ressources mobilisées dans le cadre, d’une part, de la lutte contre l’émigration clandestine et, d’autre part, de la promotion de l’emploi des jeunes et des femmes», indique le document parcouru par «L’AS». Ce travail concernera sans doute des structures comme l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ), la Plasepri et les Bureaux d´Accueil et d´Orientation et de Suivi (BAOS) et toutes les autres qui ont bénéficié des financements destinés à stopper l’émigration clandestine. Cette annonce du chef de l’Etat en Conseil des ministres est partie pour relancer le débat sur la gestion de ces fonds. L’UE était déjà sortie de sa réserve pour publier les documents détaillés de ces divers projets contre la migration, après l’arrestation de Boubacar Sèye.
Dans un document intitulé «L’Union européenne accompagne la lutte contre la migration irrégulière», publié le 22 janvier dernier, l’UE indique : «Au Sénégal, le fonds fiduciaire d’urgence a permis l’opérationnalisation de ce partenariat à travers 18 programmes, dont 10 nationaux et 8 régionaux pour un montant total de 198 millions d’euros (près de 130 milliards FCFA) ». Dans un rapport de la Fondation Heinrich Böll Sénégal intitulé « Une avalanche de financements pour des résultats mitigés », exploité par «L’AS», il est mentionné que plus de 200 milliards F CFA ont été mobilisés entre 2005 et 2019.
Ainsi Aïssata Tall Sall et ses collègues vont-ils devoir se hâter pour permettre au président de la République d’avoir le cœur net sur comment l’argent décaissé par l’Etat et ses partenaires a été dépensé. Surtout que les allégations du président de l’ONG Horizons sans frontières mettent en cause les autorités étatiques
Pour rappel, Boubacar Sèye a été arrêté le vendredi 15 janvier, à sa descente d’avion à l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar (AIBD) en provenance d’Espagne. Le président de l’ONG Horizons sans frontières a été ensuite inculpé pour «diffusion de fausses nouvelles» et écroué à la prison du Cap Manuel de Dakar, pour ses propos tenus sur l’utilisation des fonds alloués par l’Union européenne au Sénégal pour lutter contre l’émigration clandestine. Une arrestation que vivent mal ses camarades de la société civile. Ces derniers remuent ciel et terre pour qu’il recouvre la liberté.
par Pathé Ndiaye
CONTRIBUTION AUX DEBATS SUR LA SUPPRESSION DES VILLES
EXCLUSIF SENEPLUS - S'il y a une structure à supprimer c'est le département et non la ville. Elle est couteuse et inefficace - Elle couvre à peine ses charges de fonctionnement et n’a pas les ressources nécessaires pour assumer les compétences attribuées
J'ai écouté le ministre Oumar Gueye dans son interview à la chaîne ITV du dimanche 13 décembre 2020. J’ai apprécié ses réponses sur la question du troisième mandat et son refus de ne pas étendre ou ouvrir les discussions et échanges sur cette question qui agite le pays depuis l'installation du président Macky Sall, suite à sa réélection en février 2019. Ce débat qui pollue l'environnement politique et social n'aurait jamais dû s'instaurer.
Il aurait été plus sérieux et conséquent de se mettre au travail et de mobiliser le pays dans la mise en œuvre des politiques publiques pour satisfaire les besoins des populations et par là les engagements du président de la République. Malheureusement ce n'est pas le cas. Le Sénégal depuis l'investiture du président Macky Sall est dans un cycle de débats stériles, démobilisateurs aussi bien de la classe politique que des populations laborieuses.
Mais pour en venir à l’objet principal de ma contribution, je m’interroge sur le projet du gouvernement décrit par le ministre Oumar Gueye consistant en la suppression des villes qui seraient remplacées par les départements, devenues collectivités locales puis collectivités territoriales depuis l'Acte III de la Décentralisation.
Le projet de réforme du gouvernement tel que présenté par le ministre pourrait se résumer ainsi :
Il n'y aurait que deux échelons de collectivités territoriales :
- le département qui hériterait des attributions de la ville ;
- la commune.
La ville serait supprimée car, dit Oumar Gueye, elle présente des conflits de compétence avec les communes et les départements.
Depuis la sortie du ministre chargé des Collectivités Territoriales « beaucoup d’eau a coulé sous les ponts ». On a entendu et lu de nombreuses contributions, souvent très passionnées, des avis contraires plus ou moins bien argumentés, d’autres fondés sur des intérêts purement partisans ou personnels.
Comment trancher les questions soulevées avec objectivité, en ne prenant compte que l’intérêt national ?
Ma première voire préliminaire remarque est que des décisions aussi importantes dans la vie politique d’une nation ne sauraient être prises sans une concertation voire consensus de la classe politique. Or il ne me semble pas que le gouvernement ait procédé à une évaluation concertée de l’Acte III depuis sa mise en œuvre en 2014 avec la mise en place des organes délibérants des collectivités territoriales qui en sont issues.
Le « tollé » soulevé par la sortie du ministre, et les avis bien différents et divergents notés depuis lors, montrent bien qu’il n’y a pas eu de concertation voire de consultations sur ces questions.
Aussi osons-nous espérer que le débat n’est pas clos et qu’il vient seulement de s’ouvrir pour déboucher sur une large concertation de la classe politique et des acteurs de la société civile, qu’il revient au gouvernement d’organiser.
Aussi je me permets de jeter quelques réflexions sur ces questions agitées dans le débat.
1- La ville est au centre du concept de la Décentralisation. Les quatre premières communes du Sénégal (Dakar, Rufisque, Saint Louis et Gorée) datent de la période coloniale. C’est dans ces villes que furent organisées les premières élections locales au Sénégal. Ainsi les villes furent les premières communes. Et elles demeurent des communes d'après la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code Général des Collectivités Territoriales dite Acte 3 de la Décentralisation les prévoit dans ses articles167 et suivants. On ne peut effacer par la plume (décret voire même loi) l’Histoire. Et l’Histoire n’a fait que renforcer ce sentiment d’appartenance à une même collectivité locale (je préfère ce terme à celui de territoriale, trop large, anonyme, insensible) faite de solidarités familiales et sociales uniques et indéfectibles.
Maintenant que les villes soient supprimées par un texte juridique, ce ne sera qu’une fiction ! cette suppression ne sera que fictive ! Rufisque comme d’autres villes seront toujours une ville !
2- Le ministre évoque la nécessité de supprimer un échelon qui remet en cause l'approche d'une gestion de proximité. On pourrait lui rétorquer que la ville n'est pas un échelon supplémentaire puisqu'elle est une commune comme les autres communes mais avec des attributions différentes en principe, et une mission de mutualisation des compétences des communes.
Et même en suivant l’argument avancé par le ministre, la ville est plus proche d’une gestion de proximité que le département qui est bien plus éloigné et embrasse plus d’entités.
Donc la question se pose de savoir s’il faut supprimer l’une des structures (ville ou département), pour raison de gestion de proximité, le choix ne devrait-il pas se porter sur le département ?
3- Circonscription administrative pure jusqu’en 2013, le département est devenu collectivité locale puis territoriale avec l’Acte 3. On peut douter de l’opportunité et de l'efficacité d'une telle décision, au vu du fonctionnement des collectivités territoriales depuis 2014.
La région comme structure administrative avec une mission de coordination et planification régionale aurait suffi.
4-Beaucoup d’attributions et de compétences conférées au département font double-emploi avec celles attribuées aux communes. Il en résulte que l'Etat donne à deux structures décentralisées les mêmes attributions.
Je n’en citerai que quelques-uns de ces double-emplois ou dédoublements :
L’article 27 de la loi n° 2013-10 indique dans son troisième paragraphe le Conseil départemental « peut engager des actions complémentaires de celles de l’Etat et des autres collectivités territoriales situées dans la région circonscription administrative, dans les domaines et conditions fixées par la loi. » C’est dire que le Conseil départemental peut agir dans les mêmes domaines que les communes et les Villes dans la même région indiquée aux articles 81 et 170 de la loi n° 2013-10.
Or le département, collectivité territoriale, n'a pas de ressources propres sinon une dotation de l’Etat. Cette dotation est nettement insuffisante et couvre à peine les besoins de fonctionnement. Ainsi les actions du département dans les mêmes domaines que les communes et les villes ne sont que du "saupoudrage ". Ces dernières ayant même plus de moyens à y consacrer que le département.
La question se pose ainsi de savoir pourquoi créer une structure décentralisée pour lui donner des missions similaires aux communes ? L'Etat ne pouvait-il pas confier d'autres attributions au département ?
A l'analyse, si on enlève des attributions du département celles qui font double-emploi avec celles des communes, il ne resterait pas grand-chose au département.
Aussi à mon avis, le département est une structure superflue dont l'Etat pourrait se passer. Elle est couteuse et inefficace dans la mesure où elle couvre à peine ses charges de fonctionnement et n’a pas les ressources nécessaires pour assumer les compétences attribuées.
S'il y a une structure à supprimer c'est le département et non la ville. A la limite, le département pourrait redevenir une structure administrative comme avant 2013.
5- Un autre argument, le dernier argument, si je ne me trompe, du ministre est que le territoire de la ville coïncide avec celui du département. Il me semble que cela n'est vrai que pour Dakar. Pour les autres villes, le territoire du département ne correspond pas à celui de la ville.
6- La coexistence de la ville et des communes est-elle efficace voire rationnelle ? Cette question est soulevée dans les débats par des acteurs politiques souvent mus par des intérêts particuliers et subjectifs quand on analyse à fond leurs arguments. A mon avis, sur cette question il y a plusieurs problèmes à régler notamment :
La revue de la répartition des compétences entre la Ville et les communes.
Au vu du fonctionnement de ces collectivités territoriales depuis 2014, il y a des corrections à faire pour éviter les chevauchements et les conflits de compétences.
La clarification des attributions de chacune d’elles est nécessaire. Les exemples sont nombreux où le maire de ville et les maires de communes se bousculent sur les mêmes domaines.
La ville est une structure communale de mutualisation des moyens des communes et non une structure hiérarchique.
Les ressources fiscales tirées des entreprises locales installées dans une ville ne peuvent, pour la simple raison qu’il y a plusieurs communes dans une ville depuis l’Acte 3, changer de destination pour être affectées à la commune où l’entreprise est installée. Il me semble que c’est un argument très subjectif voire égoïste.
La restructuration des communes : pour avoir des entités plus viables sur la base de la proximité et de la communauté d’intérêts
Un regard objectif pour ne pas dire une évaluation du fonctionnement des plus de 500 communes issues de la politique de communalisation intégrale révèle que bon nombre de ces communes ne sont pas viables et ne sont communes que de nom. Elles n’ont pour la plupart aucune ressource propre donc aucune autonomie ni capacité financière. Une restructuration s’impose pour avoir des entités plus viables sur le plan économique et social.
La même problématique se pose pour les villes de Dakar et Thiès dont le découpage en de si nombreuses communes, pour ne pas dire qu’il est quelque peu artificiel, gagnerait à être revu pour avoir des entités communales moins nombreuses et plus viables.
Pour conclure, je dirai que les arguments du gouvernement avancés pour cette réforme ne sont pas convaincants. Ils manquent de rationalité et de cohérence. Et ils suscitent beaucoup de doute sur la finalité de cette réforme.
Cette réforme serait un véritable recul dans la politique de décentralisation menée depuis 1996 par les différents régimes politiques qui se sont succédé.
Le succès d’une réforme administrative dépend de plusieurs conditions dont un diagnostic sans complaisance de l’existant, l’évaluation du fonctionnement des structures mises en place. Ces structures ont-elles répondu aux objectifs assignés ? Les dysfonctionnements notés ? les forces et faiblesses relevées ?
Cette évaluation doit être partagée le plus possible entre tous les acteurs impliqués et concernés. C’est le gage de la réussite de tout autre schéma d’organisation administrative à proposer.
Pathé Ndiaye est Administrateur Civil, ancien DG du port de Dakar et président du PDRS.
KEEMTAAN GI – SURVIVRE
Catastrophe pour catastrophe. Plus on se cloitre, plus ça grimpe et ne semble pas s’arrêter. Ça monte, ça monte. Et l’on se demande, à juste titre, à quoi sert le couvre-feu après 18 jours de claustration. Apparemment à rien ! La nouveauté ! Des grincements de dents commencent à se faire entendre. Et pendant que l’Etat bombe le torse se gargarisant d’une récession qui serait derrière nous, dans les chaumières on pleurniche. La vie devient plus difficile. Insupportable. Ce qui manque le plus, c’est l’argent si bien qu’il est devenu extrêmement difficile de trouver de la petite monnaie. Des familles qui tenaient grâce aux transferts des émigrés tirent grave la langue. Leurs sauveurs sont frappés de plein fouet par la crise dans leurs pays d’accueil où la plupart d’entre eux survivent. Confinés dans des espaces réduits, attendant des jours meilleurs. La rue ne vit plus. Ceux qui s’activent dans les petits métiers au Sénégal agonisent. Les cœurs sont lourds, les peines difficiles à supporter. Des êtres chers partent et n’ont même plus droit à des funérailles dignes de ce nom. On ne vit plus, mais vivote. Dans les marchés, c’est le spleen chez les commerçants. La gargotière qui tenait son restaurant de fortune a perdu le sourire. D’ailleurs dans la capitale et la région de Thiès personne ne rit plus. Hélas, toute cette douleur qui plombe les cœurs, l’Etat ne semble pas la sentir. Ni la percevoir. Il est dans une logique d’arrêter un ennemi invisible sans trouver l’arme infaillible. Il tâtonne, calquant sur d’autres modèles qui n’ont pas donné de résultats. Cette gestion de ce fichu virus nous parait désastreuse. Et dans un pays qui vit de l’économie de l’informel, mettre ce secteur à l’arrêt, c’est visiblement installer le pays dans une situation insurrectionnelle… Messages à décrypter. KACCOOR BI
AEROPORT DE DIASS TONTON SERIGNE MBAYE THIAM RAMENE DIARY SOW A DAKAR
Au moment de boucler cette édition, « Le Témoin » quotidien a appris que l’étudiante Diary Sow a foulé, hier à 15h, le tarmac de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) en provenance de Paris. Elle a voyagé à bord du vol N°404 d’Air Sénégal. En compagnie de son ministre-parrain Serigne Mbaye Thiam, Diary Sow ou la « rebelle » du Lycée Louis Le Grand est passée discrètement par le Salon d'honneur. Un accès officiel qui semble donner à notre Diary national un statut de « diplomate » rapatriée ou rappelée pour consultation académique. Rappelons-le, l’étudiante sénégalaise avait été retrouvée saine et sauve après avoir déserté, et son Lycée et sa Résidence universitaire. Ce, pendant près de trois semaines provoquant l’inquiétude et l’angoisse aussi bien en France qu’au Sénégal.
MEURTRE DE LA FAMILLE DIOL A DENVER LA POLICE ARRETE LES PRESUMES MEURTRIERS
Le 05 août dernier, cinq Sénégalais membres de la famille Diol ont été tués à Green Valley à Denver, dans le Colorado, aux Etats-Unis suite à un incendie criminel. Les meurtriers au nombre de trois qui couraient toujours ont été finalement arrêtés. Trois personnes ont été interpellées, toutes des adolescents considérés comme mineurs, indique la chaine Fox qui a également confirmé qu’une quatrième personne avait été arrêtée. La Police de Denver a prévu de tenir une conférence de presse pour donner plus de détails. Pour rappel, l’incendie s’était déclaré juste vers 3h du matin (heure de Denver), le 05 août dernier. Un bébé, un enfant en bas âge et trois adultes ont été tués. Les victimes : Djiby Diol (29 ans), Adja Diol son épouse (23 ans), leur fille Khadija Diol (1 an), Hassan Diol membre de la famille (25 ans) et sa fille de 7 mois Hawa Baye.
BRECHE DE SAINT-LOUIS
L’ancienne capitale du Sénégal, Saint-Louis, risque d’être rayée de la carte à cause de sa brèche. A cause d’elle, il existe une menace réelle de voir des quartiers comme Guet Ndar disparaitre. Le président de la République a appelé ainsi, hier, lors du Conseil des ministres, relativement à l’exécution des travaux de dragage et de balisage de la brèche de Saint Louis et à la gouvernance des infrastructures et transports maritimes, au ministre des Pêches et de l’Economie maritime, de faire accélérer le déroulement correct des travaux de dragage et de balisage de la brèche de Saint Louis. Alioune Ndoye, au boulot au lieu de vouloir faire disparaitre Le Témoin !
APPLICATION DE LA CONVENTION COLLECTIVE DU SECTEUR DE LA PRESSE
Enfin le chef de l’Etat a la volonté d’assainir la presse. Hier, lors du Conseil des ministres, Macky Sall est revenu sur la convention collective. Concernant l’application de cette convention collective nationale du secteur de la presse, il a rappelé que la modernisation et la professionnalisation du capital humain du secteur de la presse restent des priorités dans le cadre de la consolidation des performances des entreprises en exercice et du rayonnement de la démocratie sénégalaise. Sur ce, il a demandé au ministre du Travail et du Dialogue social, de veiller, en relation avec le ministre de la Communication, les organisations patronales et syndicales, à l’application effective et intégrale des dispositions de la convention collective nationale du secteur de la presse. Tu parles, alors que les entreprises de presse agonisent, vouloir faire appliquer cette convention c’est les achever tout simplement ! Sauf à les doter de moyens conséquents…
MESURES INDIVIDUELLES PRISES EN CONSEIL DES MINISTRES :
M. Abdou BA, Administrateur civil, précédemment Adjoint au Gouverneur de la Région de Kaffrine, chargé des Affaires administratives, est nommé Directeur général du Cadre de Vie et de l’Hygiène publique au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, en remplacement de Monsieur Oumar BA. Mme Mame Khady Sidy Aly BADJI, Administrateur civil, est nommée Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Fonction publique et du Renouveau du Service public, poste vacant. Monsieur Francis DIOUF, Juriste, précédemment Inspecteur Technique au Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, est nommé Inspecteur des Affaires Administratives et Financières (IAAF) au Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, poste vacant. M. Abdourahmane BALDE, Enseignant, titulaire d’un Master Business Administration (MBA), option Administration et gestion des organisations, est nommé Inspecteur Technique au Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural. M. Abdourahmane LY, titulaire d’un Master en Sciences de l’Education, est nommé Directeur de l’Insertion du Ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion.
PARTENARIAT ABOUBACAR SEDIKH BEYE «S’OFFRE» LE 4EME PORT DE CHINE, LE 6EME MONDIAL
Aboubacar Sédikh Bèye croit à son idéal d’ « Un Port moteur de l’émergence ». Pensé par le président de la République, il a démarré Ndayane, le port du Futur avec DP World par une signature d’un avenant le 23 décembre 2020. Alors explorer toutes les voies menant à « un Port moteur de l’émergence », il en fait son cap de navigation. Ce mercredi 27 janvier, il a pu décrocher un partenariat avec le 4ème port de la Chine, et le 6ème mondial, celui de Shandong Port Group (SPG) Port de Qingdao en République populaire de Chine. Le port de Qingdao a pesé 486 millions de tonnes de trafic en 2018 et cinquième mondial avec 19,3 MEVP (transport de containers). Important hub en vrac et en pétrole, il est le principal Port de la province de Shandong qui est l'une des plus riches de la Chine et qui présente d’importantes opportunités de coopération pour le Port Autonome de Dakar. Assurément malgré un environnement économique morose dû à la pandémie, Aboubacar Sédikh Beye a réalisé une très grosse prise de partenariat. Par visio-conférence, le DG du Port de Dakar a réussi à signer un partenariat important. Aboubacar Sédikh Bèye entouré de ses principaux collaborateurs a indiqué que le partenariat avec le port de Qingdao « va sceller, en effet, une nouvelle ère de coopération entre le Shandong Port Group Port de Qingdao et le Port Autonome de Dakar, deux ports dont le positionnement stratégique en fait des ports de référence pour le développement économique de nos deux pays. En effet, le Port de Dakar, pour ce qui nous concerne, est le poumon économique du Sénégal par où transite plus de 90% des échanges avec l’extérieur, catalysant près de 20 millions de tonnes de marchandises par année. C’est un port ancien certes avec plus de 155 ans d’âge, mais un port majeur du continent africain, à la croisée des chemins maritimes et dont l’ambition est de devenir un hub régional. Une ambition qui épouse les contours du Plan Sénégal Emergent, politique publique hardie chère au Président de la République, Monsieur Macky Sall, pour la transformation structurelle de notre économie ». Le Directeur Général du Port Autonome de Dakar n’a pas manqué de salué le rôle important joué par l’Ambassadeur du Sénégal en Chine, Mamadou NDIAYE, pour son implication dans la création de liens forts entre décideurs économiques de la Chine et le Port Autonome de Dakar, et pour avoir pesé de son poids pour la tenue de cette présente cérémonie de signature.
AFFAIRE HIBA THIAM DEUX RELAXES, PEINES FERMES ET SURSIS POUR LE RESTE
L'affaire Hiba Thiam a été vidée hier par le tribunal de grande instance de Dakar. Les juges de la troisième chambre correctionnelle du tribunal ont relaxé Louty Bâ et Amadou Niane. Le policier Lamine Diédhiou a écopé de six mois assortis du sursis pour corruption passive. Quant à Dame Amar, Pape Diadia Tall, Alya Bakir, Fatima Jacqueline Rigal et Pape Ndiogou Bassène dit " Nekh", ils ont été condamnés à six mois ferme pour détention de drogue et non-assistance à personne en danger. Les cinq doivent allouer la somme de 50 millions de francs à la famille de Hiba Thiam décédée dans la nuit du 3 au 4 avril 2020 lors d'une soirée privée dans un appartement aux Almadies. Une décision qui satisfait Me Seydou Diagne, l’un des avocats des parents d’Hiba Thiam lors de ce procès. « On a demandé un milliard de FCFA, mais c’était la stratégie de la partie civile et de la défense. Nous sommes très satisfaits d’avoir obtenu 50 millions de FCFA à titre de dommages et intérêts », a déclaré Me Seydou Diagne, joint au téléphone par Emedia. Selon l’avocat, ce montant ne va pas ramener la défunte mais le juge a donné raison aux parents de cette dernière qui sont « très pieux ». « Nous sommes en société, les personnes responsables du décès ont été condamnées à une peine d’emprisonnement ferme. La justice a été rendue et nous attendons de voir la suite de la procédure », a expliqué Me Diagne.
EFFONDREMENT D’UN BATIMENT UN MORT, PLUSIEURS BLESSES GRAVES, POUR L’INSTANT
Une bonne partie d’un immeuble abritant l’usine 3-DMEnergie, spécialisée dans la fabrication de postes électriques pour le compte de la Senelec, implantée au village de Khodaba, entre les communes de Keur Mousseu et Pout (Département de Thiès), s’est effondrée. L’accident est survenu ce mercredi 27 janvier 2021, sur les coups de 13 heures. C’est un bâtiment de deux étages s’est écroulé sur des ouvriers. Il aura fallu plusieurs tours d’horloge pour que les sapeurs-pompiers et d’autres équipes de secours parviennent à extraire des décombres sept blessés graves et un corps sans vie.
DETTE AFRICAINE, UN INSTRUMENT DE DOMINATION ET DE DEPENDANCE ENTRETENU PAR LES PAYS DEVELOPPES
L’Afrique doit parler d’une seule voix pour peser de tout son poids pour l’annulation de sa dette qui est insignifiante au regard de celle des pays développés
L’Afrique doit parler d’une seule voix pour peser de tout son poids pour l’annulation de sa dette qui est insignifiante au regard de celle des pays développés. Faute de quoi, les créanciers maintiendront toujours le continent dans la précarité, la domination et la dépendance, relèvent les panélistes du Comité de l’Initiative pour l’annulation de la dette africaine (Ciada). Une rencontre virtuelle organisée hier, mercredi, dans le cadre du Forum social mondial 2021.
L ’Afrique, un continent où tout est priorité en matière de développement, s’impose en urgence à tous les Etats. Face à ce retard de développement les dirigeants africains s’ouvrent aux bailleurs de fonds extérieurs qui leur octroient des prêts concessionnels assortis d’un différé d’amortissement de longue durée.
Toutefois, le paiement de ces créances pose problème et s’accumule d’années en années pour ces pays jusqu’à atteindre des seuils assez conséquents, obligeant même les emprunteurs à demander l’annulation, l’effacement ou un moratoire de paiement de la dette surtout lorsque des facteurs endogènes et ou exogènes comme celui relatif à la covid-19 viennent bouleverser tous les agendas.
En rapport à cette pandémie qui a et continue de frapper de plein fouet les économies mondiales, bon nombre de ces pays africains se sont inscrits à l’Initiative pour l’annulation de la dette africaine (Iada) due aux créanciers dont certains pour l’effacement total et d’autres pour un moratoire, une initiative grandement portée par le chef de l’Etat Sénégalais Macky Sall. D’où la posture attentiste et inconvenante des créanciers qui s’entêtent à recouvrer leurs créances. En réponse à tous ces travers, le Comité d’initiative pour l’annulation de la dette africaine (Ciada) dans le cadre du Forum social mondial virtuel2021a organisé hier, mercredi, un panel pour partager les informations sur l’initiative de Dakar pour l’annulation de la dette africaine. A ce panel, Éric Toussaint, porte-parole du Cadtm-International a laissé entendre que sa structure soutient l’annulation totale de la dette africaine.
A ce propos, il dira : « Si cette dette représente un poids extrêmement lourd pour les populations africaines, elle représente une quantité réellement infime au regard des dettes sur le plan mondial ». Pour s’en convaincre, il cite la Belgique qui, pour une population de11 millions d’habitants, soit 100 fois moins que la population de l’Afrique, a une dette égale à l’ensemble de la dette africaine. En clair, « l’addition de la dette publique externe de l’Afrique subsaharienne et de la dette publique externe de l’Afrique du Nord. Donc, la dette publique totale du continent africain est inférieure à la dette de la Belgique. Elle représente ¼ de la dette publique de la France ».
Fort de ceci, poursuit-il : « Dans le portefeuille des créanciers, cette dette est insignifiante ». Subséquemment, « aucun créancier ne sera mis en danger par cette annulation », a-t-il dit. Ce qui lui fera dire : « S’ils ne veulent pas d’annulation, c’est parce qu’ils veulent maintenir le lien de dépendance ». D’ailleurs, « ce n’est même pas strictement une question des montants qui sont remboursés puisque ça représente peu de choses à leurs gains. Donc, les pertes qu’ils feraient ne représenteraient pas un poids énorme ».
Par contre, poursuit-il : « s’ils renoncent à leurs créances, cela signifie qu’ils renoncent à leur instrument de domination, de contrôle, de chantage. Et c’est pourquoi, l’annulation de la dette africaine n’a pas seulement une dimension humanitaire et économique évidente mais une dimension en termes de dignité, d’indépendance, de souveraineté… », a-t-il expliqué. Le co-président du comité d’Initiative pour l’annulation de la dette africaine, l’artiste, musicien et compositeur Youssou Ndour a invité « les Africains à s’unir pour y faire face. Faute de quoi, c’est peine perdue », dira-t-il.
Le lead vocal de préciser : « Mon patron, c’est le président Macky Sall, mais en ce concerne ce projet-là, j’ai une liberté de ton. Et je pense sincèrement qu’on ne doit pas être dans une démarche négative. J’y insiste parce que certains commencent à dire même que si la dette est effacée, les populations n’en tireront pas profit. Mais, je pense qu’on doit revendiquer l’effacement de la dette sous condition et ne pas rentrer dans les détails », a-t-il relevé.
LE SENEGAL N’EST PAS ENCORE PRET POUR LA VACCINATION
Pour le professeur Cheikh Lo, il y a l’acquisition du vaccin mais le plus important reste le déroulé de la vaccination. Au Sénégal, il y a un problème de conservation pour les candidats vaccins covid-19
Pour le professeur Cheikh Lo biologiste et biochimiste, enseignant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Sénégal n’est pas encore prêt pour la vaccination du coronavirus. Selon l’universitaire qui s’exprimait dans une chaine de télévision de la place, « on n’est pas du tout prêt car la logistique que nous avons ne nous donne pas les conditions qui nous permettent de réaliser la vaccination au Sénégal ».
Pour Pr Lô, il y a des conditions préalables avant de passer à la vaccination dont la logistique pour la conservation. « Il y a l’acquisition du vaccin mais le plus important reste le déroulé de la vaccination. Au Sénégal, il y a un problème de conservation pour les candidats vaccins covid-19 ».
Et de poursuivre : « pour les vaccins de Pfizer, on parle de -70 ou -80 degrés, Moderna -20. Ce sont des vaccins à Arn extrêmement fragiles et au Sénégal, on n’en dispose pas de telles logistiques de conservation. Dans cette réponse à la pandémie, nous sommes en train de copier sur des gens qui ont bien travaillé ».
Revenant sur les personnes qui doivent se faire vacciner, le professeur Lo a renseigné que c’est toute personne qui ne présente pas de virus dans son corps. « La vaccination du coronavirus concerne les personnes qui ne sont pas porteurs du virus, qui ne le véhiculent pas. Et pour ce faire, elles doivent subir des tests de dépistage ainsi que certaines analyses » a-t-il renseigné. Et de poursuivre : «au Sénégal, il ne sera pas facile, il y a un problème de plateau médical et pour des analyses, on te demande d’attendre trois mois. On n’est pas du tout prêt une fois de plus ». Au niveau du ministère de la Santé et de l’action sociale, l’heure est à la mise en place des commissions pour le choix du vaccin et la validation de la stratégie de campagne de vaccination.
Pour le directeur de la santé publique, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye, le Sénégal a choisi la démarche participative en invitant les différents démembrements de la société à s’inscrire dans les différentes commissions afin d’aller vers la validation du vaccin. Toutefois, elle a renseigné : « le Sénégal se donnera les moyens de réussir la campagne vaccinale tant du côté de la logistique, des vaccins mais aussi des ressources humaines ».
CAF, KIZITO TRAQUE MOTSEPE ET YAHYA
Dessaisie par le Comité d’urgence de la CAF, court-circuitée par la Commission de contrôle de la Fifa, la Commission de gouvernance de la CAF ne s’avoue pour autant pas vaincue
L’examen des candidatures à la présidence et au comité exécutif de la CAF est loin de connaître son épilogue. Dessaisie par le Comité d’urgence de la CAF, court-circuitée par la Commission de contrôle de la Fifa, la Commission de gouvernance de la CAF ne s’avoue pour autant pas vaincue. Telle une tête de turc, Maitre Brizoua-bi Michel Kizito maintient son agenda. Avec ses camarades, ils comptent entendre Patrice Motsepe et Ahmed Yahya ce jeudi 28 janvier
The Game is not over ! Le Match n’est pas fini. Il est même très loin d’être terminé. Ceux qui croyaient que la Commission de gouvernance de la Confédération africaine de football (CAF) allait s’aplanir devant la surprenante décision de la FIFA de valider l’ensemble des candidats à la présidence de l’instance suprême du football africain, sans les «vérifications supplémentaires» prévues lors de l’audition de ce jeudi 28 janvier, vont devoir déchanter.
Et pour cause, le président de ladite Commission, Maître Brizoua-bi Michel Kizito entend bien poursuivre son travail. «Nous allons nous réunir en visioconférence demain (aujourd’hui, Ndlr)», a confié l’avocat que Sud Quotidien a joint au téléphone hier, mercredi 27 janvier. A la question de savoir ce qu’il adviendrait si Ahmed Yahya et Patrice Motsepe refuseraient de déférer à leur convocation puisqu’ils ont déjà été déclarés éligibles par la Commission de Contrôle de la Fifa, l’avocat répond : «Nous allons continuer de travailler sur la base des textes que nous avons reçus en restant sur les principes. Le reste, c’est de la politique !».
Et d’ajouter, «nous ne pouvons pas forcer quelqu’un à répondre à une convocation». Selon l’article 44 des statuts de la CAF, «la Commission de gouvernance traite toutes les questions de gouvernance de la CAF, elle conseille également le Comité Exécutif et lui apporte son assistance sur ces questions. Elle institue une sous-commission de contrôle qui procède au contrôle d’éligibilité de tout candidat à un siège au comité exécutif de la CAF et recommande les résultats au comité exécutif ainsi que ceux des contrôles d’indépendance. Elle constitue également une sous-commission d’éthique conformément au code d’éthique de la CAF».
CONSTANT OMARI PRIS AU PIEGE
Pour rappel, la commission de contrôle de la Fifa a publié mardi dernier, la liste des candidats éligibles au Conseil de l’instance faîtière du football mondial. Sur les 20, 17 ont été déclarés éligibles et trois recalés. Parmi les non éligibles, on retrouve naturellement le président sortant Ahmad déjà sanctionné par la commission d’éthique de la Fifa et la président de la Fédération algérienne de football (FAF), Khireddine Zetchi. Mais la plus grosse surprise a été l’invalidation de la candidature de Constant Omari. Président par intérim de la CAF et de facto président du Comité d’urgence, il avait administré un coup Jarnac à la Commission de gouvernance de la CAF en l’enjoignant de «soumettre, à la Commission de Contrôle de la Fifa, les candidatures reçues pour le Poste de Président de la CAF, étant entendu que le Président de la CAF a vocation à devenir le Vice-Président de la Fifa». Mieux, il avait surtout demandé à Maître Brizoua-bi Michel Kizito et à ses camarades de «déterminer, avec la Commission de Contrôle de la Fifa, une date d’officialisation dans les plus brefs délais, de la liste définitive de tous les candidats à toutes les élections aussi bien pour le Conseil de la Fifa -(ce qui peut se comprendre au vu de l’article 27 des statuts de la Fifa)-, mais aussi, des membres du Comité Exécutif». Visiblement, la commission de contrôle de la Fifa n’a pas attendu d’être saisie par la commission de gouvernance de la CAF. Mais cette dernière ne semble avoir dit son dernier mot.
VERS LA SAISINE DU TAS
La Commission de Contrôle de la Fifa a-t-elle voulu court-circuiter voire saborder le travail de la Commission de gouvernance de la CAF en tentant de rendre caduque les auditions de Patrice Motsepe et de Ahmed Yahya programmées ce jeudi 28 janvier ? Un professeur spécialisé en droit du sport qui a requis l’anonymat répond par l’affirmatif. Toutefois, il soutient que l’affaire est loin d’être finie. «Au contraire, ça peut aller jusqu’au tribunal arbitral du sport parce que l’ingérence de la Fifa est plus que flagrante dans cette élection du président de la CAF», indique-t-il. Même s’il déplore par la même occasion l’attitude des présidents des Fédérations africaines qui n’hésitent plus de courber l’échine devant la Fifa.
CHRONIQUE D’UNE FAUCHEUSE SILENCIEUSE
Des cas de mort subite se suivent depuis quelques semaines au Sénégal. Une dizaine de personnes ont perdu la vie dans des situations similaires ; elles ont toutes été victimes d’un malaise
Les décès suite à un malaise cardiaque sont de plus en plus fréquents au Sénégal. En cette période de pandémie àCovid-19, accentuant la peur qui vit déjà plus d’un, environ une dizaine de cas de mort subite se sont enchaînés ces dernières semaines dans le pays, notamment à Dakar, défrayant du coup la chronique.
Des cas de mort subite se suivent depuis quelques semaines au Sénégal. Une dizaine de personnes ont perdu la vie dans des situations similaires ; elles ont toutes été victimes d’un malaise. Le dernier décès de ce genre en date est survenu à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar où un professeur a eu un malaise. Le mardi 26 janvier 2021, dans ce Temple du Savoir, un enseignant a piqué une crise avant de rendre l’âme sur place. L’incident s’est produit devant une boutique.
L’universitaire, Matar Fall, achetait quelque chose à la boutique lorsqu’il a eu un malaise. Le Service médical du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) a été alerté. Mais, hélas ! C’était trop tard. Sa dépouille a été déposée à la morgue. La veille, au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, sis au Palais de justice Lat-Dior, un fait similaire s’est aussi produit. Le lundi 25 janvier, ceux présents au Tribunal de Dakar ont été secoués par la mort de l’avocat Oumar Diallo. Issu de la promotion 2003 et un des ténors dans les procédures de référé, Me Oumar Diallo est décédé suite à un malaise, en pleine audience. Il a rendu l’âme sur la route vers l’Hôpital Principal de Dakar où il devait être évacué. Les morts subites ne cessent de s’enchaîner. Un autre drame similaire est survenu, le mercredi 20 janvier 2021, dans une ruelle des Parcelles Assainies de Dakar. D’après Le Témoin, en pleine journée, un chauffeur de taxi, pris par un malaise, gare son véhicule, en laissant des passagers à l’intérieur, pour vomir du sang sur le trottoir. Après quelques vomissures, rapporte le journal dans sa livraison du vendredi, le taximan s’effondre mortellement sur les lieux, installant sur place la stupeur.
Toujours en parlant de malaise, après la mort subite de ce taximan, un imprimeur de 49 ans a succombé du même mal dans un minibus Tata de la ligne 67. Ce passager a piqué une crise dans le minibus Tata de la ligne 67 et a rendu l’âme surle coup, le 19 janvier passé. Le drame est survenu, vers les coups de 11 heures, aux environs du rond-point de la Cité des Eaux, non loin de la porte de sortie de la SODIDA. La victime se nommait Th. P. Mané. Né en 1972, il était imprimeur de profession et domicilié à Ouakam. Auparavant, le 07 décembre 2020, le sous-préfet de Koulor (Goudiry), Pape Ibrahima Ndiaye, est décédé à son domicile, après un malaise. Le gouverneur de Tambacounda, le Procureur et le Commandant de la Gendarmerie se sont rendus sur les lieux, dès l’annonce de la triste nouvelle. Le corps sans vie de la victime a été acheminé à l’hôpital pour les besoins d’une autopsie. Malheureusement, alors que les cas de malaises emportant les victimes se multiplient, la majorité des Sénégalais ignorent encore tous des gestes de premiers secours, en cas de survenue d’une crise du genre.
ECLAIRAGES… ECLAIRAGES…
DOCTEUR SIMON ANTOINE SARR, MAITRE DE CONFERENCES A L’UCAD ET CARDIOLOGUE A L’HOPITAL ARISTIDE LEDANTEC : «Eduquer la population aux premiers secours...»
«La mort subite qui est le plus souvent d’origine cardiaque est définie comme la survenue brutale d’un arrêt cardiaque inattendu c’est-à-dire, sur un sujet en bonne santé apparente où qui a des symptômes qui évoluent, tout aux plus, depuis une heure (1h) et ceci sans cause extra cardiaque évidente. Les causes sont la maladie des artères du cœur dont l’expression la plus caricaturale est la famille des crises cardiaques. Et c’est une maladie du cœur qui est liée à ce qu’on appelle les facteurs de risques cardio-vasculaires, notamment l’hypertension artérielle, le diabète, le cholestérol, l’obésité, le tabagisme et hérédité, par exemple. Pour prévenir la mort subite, il y a plusieurs actes de prévention. Il s’agit d’abord d’une prévention dite primaire ; donc c’est prévenir avant que ne survienne la mort subite. Et, pour cela, il faudra éviter la principale cause qui est la maladie des artères du cœur, en traitant bien les hypertendus, les diabétiques, le cholestérol et en arrêtant par exemple de fumer. Il s’agira de se consulter très rapidement, lorsque le sujet présente une douleur dans la poitrine où des symptômes à type de problème respiratoire, surtout lorsqu’il existe un où plusieurs facteurs de risques cardio-vasculaires. Ensuite, il s’agira aussi de se consulter dans le cadre d’un dépistage : est-ce qu’il y a eu un cas de mort subite familiale notamment à un âge jeune ? Il s’agit aussi de la prévention secondaire et là, il faudra éduquer la population aux premiers secours.»
MALICK FAYE, CHEFDE SERVICEHYGIENE ET ASSAINISSEMENT, PREVENTIONET CONTROLEDES INFECTIONSDE LA CROIX-ROUGE SENEGALAISE : «Avant l’arrivée des secours, si elle ne respire pas, essayer de faire coucher la personne sur le côté droit et puis en position de sécurité…»
«Toute personne qui est en détresse doit être assistée dans les délais par une autre personne. Donc, si dans la rue ou dans la communauté, quelqu’un assiste à la chute subite d’une personne, ça peut ne pas être la Covid-19. Ça peut être asymptotique, ça peut être de l’évanouissement comme ça peut être une crise… Mais en cette période, il serait important que la personne qui va aller vers cette personne-là pour la secourir prenne avec elle les mesures nécessaires de protection à savoir porter un masque et avoir des gants. S’il a quand même la connaissance de réanimer quelqu’un, c’est quelqu’un qui a déjà fait le secourisme où qui est infirmier où médecin, il saura donc quelle est la procédure à suivre pour aider la personne à réanimer, avant l’arrivée des secours. Mais si c’est quelqu’un qui ne connait rien qui doit aider la personne, le mieux c’est de se prévenir d’abord. Et ensuite de voir avec la personne, si elle ne respire pas, d’essayer de la faire coucher sur le côté droit et puis en position de sécurité, d’alerter rapidement et d’essayer de voir ce que tu peux faire rapidement. D’habitude, ce qu’on dit, c’est de ne pas donner de l’eau à la personne, c’est pour éviter d’aggraver la situation. Mais, quelqu’un qui est déjà instruit en secourisme sait déjà ce qu’il faut faire, tout en prenant les dispositions nécessaires pour se prémunir, en temps de Covid. Même à l’heure actuelle, dans nos formations de secourisme dans nos écoles, on commence à pratiquer et la réanimation et d’autres systèmes pour prévenir la Covid-19.»
VASTE OPERATION DE «NETTOYAGE» DES FORETS EN CASAMANCE
L'armée a prit l’assaut des derniers bastions rebelles dans les forêts de Boffa, Bilass, Sikoune, Mbissine…
C’est une vaste opération de sécurisation que l’armée sénégalaise a lancée, ces dernières heures, dans les forêts de Bilass, Boffa, Sikoune et autres dans le sud de la région de Ziguinchor. Un impressionnant dispositif de militaires et de matériel a été déployé pour nettoyer la zone des bandes armées, sécuriser la zone en question et rassurer les populations sous l’emprise des agissements de ces bandes armées qui ont fini d’y installer une situation de psychose et de désolation. Le premier bilan fait état d’énormes pertes dans le camp rebelle avec des bases rebelles démantelées et des éléments armés qui fuient vers la frontière bissau-guinéenne.
C’est la grande offensive contre les bastions de bandes armées que la grande muette a lancée, ces dernières heures, dans les forêts de Boffa, Mbissine, Bilass, Sikoune et autres … Dans un déploiement de troupes impressionnant, ces dernières quarante-huit heures, l’armée nationale semble décidée à en finir avec les agissements d’éléments armés dans cette zone suspectée d’abriter des bastions rebelles. La traque lancée dans les forêts de Boffa et Mbissine, situées non loin de la frontière avec la Guinée Bissau, on assiste à une escalade de la violence installant une situation de psychose chez certaines populations de la zone qui redoutent le pire.
Le premier bilan de ces opérations de ratissage enclenchées par l’armée fait déjà état de démantèlement de cantonnements rebelles si l’on en croit certaines sources qui parlent de pilonnage et de bombardement de la zone par l’armée. Sikoune, Bilass, Boffa sont les forêts cibles de l’intensification des tirs à l’arme lourde entendus par les populations. Une volonté de sécurisation de ces zones serait à l’origine de ces opérations de ratissage menées par la Grande muette dans ces zones de prédilection des bandes armées qui y installent une véritable psychose auprès des populations.
Pour cause, entre racket, rapt et kidnapping voire prise d’otage avec meurtres, ces zones étaient réputées dangereuses. Les bandes armées y avaient même érigé des zones rouges infranchissables par les populations rendant quasiment impossible tout accès. Du coup, les opérations de sécurisation de l’armée même si elles impriment une certaine anxiété sonnent tout de même comme un soulagement pourles populations, selon un groupe de jeunes originaires de la zone qui voient à travers ces opérations une façon de mieux sécuriser certaines localités.
Pour rappel, il y a quelques mois, le processus de retour des populations mis en branle par les autorités avait permis à des milliers de déplacés de regagner leur terres mais, de récurrents incidents malheureux survenus dans la zone avaient fini de perturber sérieusement ce retour des populations. Il y a même quelques semaines, trois jeunes du village de Niadiou avaient été portés disparus. Au final, les corps sans vie de deux d’entre eux seront retrouvés dans la forêt de Bilass, ce qui avait plongé les populations de la zone dans la désolation et la consternation. La liste est loin d’être exhaustive car trois jeunes exploitants forestiers portés disparus depuis plus d’un an restent toujours introuvables. Aujourd’hui, cet assaut de l’armée contre les bandes armées va sans nul doute sécuriser la zone. Mais quel sera le sort du processus de paix avec cette recrudescence de la violence ? La question agitée trouve sa réponse dans la volonté des populations qui aspirent à la paix. Les opérations de sécurisation lancées par l’armée même si elles sont susceptibles d’installer la psychose n’entachent en rien ce processus, rassurent certains observateurs avertis.
Toutefois, si pour l’armée et la plupart des populations, cette offensive de la Grande muette sonne comme une sécurisation des zones, pour la branche Atika du mouvement indépendantiste, c’est juste une volonté de spoliation des ressources naturelles de la zone. Comme le stipule ce même Atika à travers un communiqué du cercle des intellectuels du Mfdc depuis l’Europe. En attendant, l’armée par un impressionnant déploiement de troupes et de logistique sur le terrain intensifie ses opérations de sécurisation pour nettoyer complètement ces zones des bandes armées. Difficile d’établir cependant un bilan de ces opérations menées au cours des dernières 48 heures mais des sources parlent de « nombreuses pertes du côté des bandes armées avant de signaler que ces dernières abandonnent leurs bases et se réfugient de l’autre côté de la frontière bissau-guinéenne.