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2 juillet 2025
LES DG DE PETROSEN ET FORTESA AFFICHENT LEUR OPTIMISME
Les flammes de l’incendie du puits de gaz de Ngadiaga sont désormais maitrisées par les Américains de la société Halliburton, dépêchés sur les lieux pour éteindre le feu qui s’était déclaré le 19 décembre dernier
Comme annoncé hier par Emedia.sn, les flammes de l’incendie du puits de gaz de Ngadiaga sont désormais maitrisées par les Américains de la société Halliburton, dépêchés sur les lieux pour éteindre le feu qui s’était déclaré le 19 décembre dernier, sur le site d’exploitation de gaz naturel dénommé SA2 en phase test, à Ngadiaga, un village situé à Thiès.
Dans un communiqué qui nous est parvenu ce jeudi, les Directeurs généraux des sociétés Fortesa et de Petrosen, chargées de l’exploitation dudit gaz naturel reviennent en détail sur les travaux d’extinction, toujours en cours et affichent leur optimisme. Nous vous proposons le communiqué in extenso ainsi que quelques images prises sur le théâtre des opérations.
« Le feu qui s’est déclaré le 19 décembre 2020, sur le puits de SA-2, dans le village de Dieuleuk Peul, a été éteint durant quelques heures ce mardi 26 janvier 2021, conformément à la stratégie qui a été retenue. Sur les trois options retenues de la phase 1, une opération d’extinction et de neutralisation du gaz a été mise en œuvre avec injection de « brine » (un mélange d’eau et de sel) à travers des ouvertures sur le BOP.
L’opération a démarré par le refroidissement de la structure suivi de l’extinction de la flamme avec les jets d’eau. Trois minutes après, la flamme a été maitrisée et éteinte. A la suite, les équipes se sont attaquées à l’arrivée du gaz par injection de « brine ».
Pour cette opération, les techniciens avaient besoin en effet d’éteindre la flamme pour permettre aux équipes de mieux travailler et de se rapprocher au plus des installations du puits. L’opération de pompage a pris fin vers 15 h 30 mn car le résultat attendu n’a pu être obtenu ; les équipes techniques ont procédé au rallumage de la flamme après avoir retiré les équipements et les engins. Cette opération fera l’objet d’une évaluation technique exhaustive pour préparer les phases suivantes.
Le feu maitrisé pendant quelques heures
Pour rappel, voilà quatre semaines qu’un incendie sur un des puits de gaz s’est déclenché dans le village de Dieuleuk Peul à Ngadiaga, commune de Notto Gouye Diama. L’opération pour la maîtrise du puits et l’extinction du feu, complexe et délicate, est menée par une équipe de la société américaine Haliburton appuyée par les techniciens sénégalais et les sapeurs-pompiers.
La manœuvre est déclinée suivant trois phases consistant d’abord, après la sécurisation du périmètre, à dégager tous les débris autour du puits afin de permettre une évaluation exhaustive de l’état des installations du puits, suivi d’une seconde phase qui consiste à avoir accès au puits de manière à couper les équipements de surface qui ont été affectés par l’incendie, à poser un équipement temporaire permettant d`injecter dans le puits du brine (un mélange d’eau et de sel) afin de stopper les venues de gaz naturel en surface, et une troisième phase consistant à installer de nouveaux équipements de protection du puits (BOP, tête de puits etc.).
La première phase a été un franc succès malgré la masse et le poids des engins et autres appareils de forages calcinés par la flamme. Cette opération, qui nécessitait plus d´une semaine d’intervention, a été effectuée très rapidement en une journée par les équipes d’intervention.
Les équipes ont entamé concomitamment les préparatifs pour la deuxième phase en procédant à l’installation des équipements et autres installations, y compris la création d’un bassin d’eau d’une capacité de 4000 m3, d’un réseau alimentant les lances à eau, etc.
Durant plusieurs jours, les équipes ont effectué plusieurs assauts sur la flamme ce qui leur a permis d’évaluer la pression de sortie du gaz ainsi que les différents orifices au niveau desquels la sortie s’effectue. Ce travail a permis aux équipes d’avoir une meilleure idée de la situation, pour dresser un plan de sécurisation du puits dans les normes et standard en HSE.
Le gaz naturel qui remonte en surface est brûlé à travers la tête de puits. Malgré le caractère impressionnant des flammes, cela présente moins de danger qu’une sortie de gaz sans flammes. Le site est sous la protection de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers qui veillent jour et nuit pour sécuriser les lieux.
Toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer la sécurité des populations de la zone, aussi bien sur le plan de la santé et de l’environnement. Contrairement aux dires, le gaz naturel du puits qui brule ne contient aucune composante toxique, notamment l’hydrogène sulfuré, à même d’impacter la santé des populations et des équipes d’intervention.
Fortesa et PETROSEN remercient toutes les parties prenantes et appellent à la responsabilité de tout un chacun, pour la réussite de l’opération. »
TROIS JEUNES ARRÊTÉS AUX ETATS-UNIS APRÈS UN INCENDIE CRIMINEL AYANT TUÉ CINQ SÉNÉGALAIS
Trois adolescents suspectés d'avoir déclenché volontairement un incendie ayant causé l'été dernier la mort d'une famille sénégalaise, dont deux enfants en bas âge, ont été arrêtés mercredi dans le Colorado
Trois adolescents suspectés d'avoir déclenché volontairement un incendie ayant causé l'été dernier la mort d'une famille sénégalaise, dont deux enfants en bas âge, ont été arrêtés mercredi dans le Colorado, selon les autorités locales.
"Nous avons placé en détention trois mineurs pour ce crime. Les suspects, dont deux sont âgés de 16 ans, et un de 15 ans, ont été arrêtés" dans le comté de Jefferson, a déclaré la police de Denver, capitale du Colorado. Les trois suspects, de sexe masculin, qui se connaissent mais n'ont pas de lien de parenté, devront répondre de plusieurs chefs d'accusation dont meurtres prémédités, tentatives de meurtres prémédités et incendie volontaire.
L'homicide des cinq membres de la famille Diol, Djibril Driol, sa femme Adja, et leurs trois enfants, brûlés vifs dans l'incendie de leur maison en août dernier à Denver, avait profondément choqué la population, en particulier la communauté sénégalaise immigrée de l'Etat. Trois occupants de la maison avaient réchappé au brasier en sautant par les fenêtres de l'habitation."Cela m'a profondément bouleversé", a souligné le maire démocrate de Denver, Michael Hancock lors d'une conférence de presse mercredi. "Beaucoup d'entre nous se sont demandés qui avait pu commettre un crime pareil envers une famille si resplendissante".
Des images des criminels publiées par la police montrant des individus masqués et vêtus de sweat-shirts à capuche, et le fait que les victimes soient d'origine sénégalaise, avaient notamment semé la peur et fait craindre un crime raciste, une théorie écartée par les autorités pour le moment."Les enquêteurs n'ont pas trouvé de preuves qui indiquent que ce crime est motivé par le racisme", a indiqué la police dans un communiqué.
Le tribunal doit désormais se prononcer pour déterminer si les trois adolescents seront jugés en tant que mineurs ou en tant qu'adultes.
Par Thierno BOCOUM
CATASTROPHE SANITAIRE, ENFIN UN DECRET EST SORTI
Nous sommes dans un état d’exception depuis 5 jours sans que les personnes sur qui s’appliquent des mesures exceptionnelles ne soient au courant
Comme par enchantement, un décret en date du 22 janvier sur la mise en place d’un état d’exception est sorti ce 26 janvier et signé par le président de la République. Ce qui veut dire que nous sommes dans un état d’exception depuis 5 jours sans que les personnes sur qui s’appliquent des mesures exceptionnelles ne soient au courant.
Hallucinant ! Il s’y ajoute que le maintien du couvre-feu sur la base de la nouvelle loi a été officiellement annoncé comme étant une décision du Président de République bien avant ce 22 janvier 2021. Ce fut le cas d’abord le 19 janvier à travers un communiqué du ministre, porte-parole de la présidence de la République.
Ensuite le 20 janvier dernier à travers un communiqué du conseil des ministres. Le couvre-feu a été donc maintenu dans les régions de Thiès et de Dakar, en s’adossant sur la nouvelle loi sans que nous ne soyons officiellement dans un état d’exception. Pis, si nous nous penchons sur le décret numéro 2021-66 proclamant l’état de catastrophe sanitaire dans les régions de Thiès et de Dakar, nous constatons d’énormes failles et un acte qui creuse l’illégalité plus qu’il ne rétablit la légalité.
L’article premier du décret dispose qu’ « est proclamé pour une durée d’un mois, à compter du 22 janvier 2021, l’état de catastrophe sanitaire dans les régions de Dakar et de Thiès » Le terme « état de catastrophe » n’existe pas dans la loi 2021-18 modifiant la loi 69-29 du 29 Avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège. Cette loi parle de « gestion de catastrophe sanitaire » et non d’ « état de catastrophe sanitaire »
Si l’état d’urgence est obligatoirement proclamé à travers un décret comme c’est bien précisé à l’article 2 al 2 de la loi susvisée, la gestion des catastrophes sanitaires est faite à travers des mesures (art 24 nouveau). La loi ne prévoit pas qu’elle soit proclamée par décret. L’article 24 nouveau est clair : « En cas de survenance de catastrophe naturelle ou sanitaire, il est donné, à l’autorité administrative compétente, sans que soit proclamé l’état d’urgence ou l’état de siège, pouvoir de prendre des mesures visant à assurer le fonctionnement normal des services publics et la protection des populations » Par conséquent ce sont les mesures qui visent la loi qui sont attendues en cas de catastrophe sanitaire et non un décret portant proclamation d’un « état d’urgence sanitaire » qui n’existe pas dans la loi.
Ce sont les mesures prises dans le cadre de la gestion d’une catastrophe sanitaire qui ont une durée d’un mois renouvelable une fois et non l’état de catastrophe sanitaire qui n’existe pas. L’article 24 al 2 nouveau est clair: « ces mesures peuvent notamment consister en l’instauration d’un couvre-feu et la limitation des déplacements sur tout ou partie du territoire national pour une durée d’un mois renouvelable une fois ». Donc le fait de proclamer l’état de catastrophe sanitaire pour un mois renouvelable une fois n’est conforme à aucune disposition de la loi.
l’article 2 du décret précise que les pouvoirs énoncés dans la nouvelle loi sur le volet de la gestion des catastrophes sanitaires « peuvent être exercés par les ministres dont l’intervention est nécessaire, les gouverneurs et les préfets compétents dans les régions de Dakar et de Thiès. » Même si la loi permet effectivement à ces autorités administratives d’intervenir à travers le pouvoir de délégation du Président de la République (art 25 nouveau al 2), il n’en demeure pas moins qu’il faut nécessairement des actes matérialisant leur décision. Aujourd’hui le couvre-feu est, par exemple, appliqué sans qu’aucun acte administratif ne soit pris en conformité aux dispositions de la nouvelle loi. Et nous affirmions, dans une contribution du 20 janvier dernier que : « Le Président de la République ne peut évidemment pas s’adosser sur les arrêtés déjà pris par les gouverneurs de Dakar et de Thiès; et leur doter d’une légalité à travers la promulgation de la loi susvisée. Ces arrêtés ont été pris avant la promulgation de la loi et ne comportent (évidement) aucun visa faisant référence à la nouvelle loi.
D’ailleurs le principe de la non rétroactivité de la loi ne peut permettre une telle gymnastique. » Il est évident que l’Etat sénégalais a fait appliquer, en toute illégalité, ces arrêtés des gouverneurs jusqu’à ce 26 janvier qui marque la fin de l’interdiction de circuler de 21h à 5h qui avait été décidée à cet effet.
Pour continuer le couvre-feu et les mesures d’interdictions liées à la gestion des catastrophes sanitaires, à la place d’un arrêté visant la nouvelle loi, le ministre de l’intérieur a préféré sortir un communiqué ce mardi 26 janvier qui n’a évidemment aucune valeur juridique.
DES «CLANDOS» PAS SI CLANDESTINS
En plus de l’image pittoresque des « cars rapides », il faudra désormais graver dans les cartes postales de la capitale, pour montrer son côté exotique, celle de ses taxis « clandos» qui rajoutent à la circulation déjà suffisamment anarchique de Dakar
En plus de l’image pittoresque des « cars rapides », il faudra désormais graver dans les cartes postales de la capitale, pour montrer son côté exotique, celle de ses taxis « clandos» qui rajoutent à la circulation déjà suffisamment anarchique de Dakar. Décryptage !
Effet de la crise sanitaire ? Paupérisation ? Faillite de la politique gouvernementale de transports publics ? Peut-être un peu de tout cela. Si les villes de l’intérieur du pays sont rythmées par la circulation frénétique des motos dites « Jakarta », la capitale, elle, est mise sous coupe réglée de voitures dites « clandos » qui vont dans toutes les directions. Menant ainsi une rude concurrence déloyale aux taxis urbains reconnaissables par leurs couleurs « jaune-noir ». En fait si, à l’origine, ces taxis irréguliers s’adonnaient à leur activité de manière clandestine — d’où leur nom —, en tout cas en se cachant des forces de l’ordre, on peut dire aujourd’hui qu’ils ont acquis droit de cité ! A l’arrêt des « clandos » de la Patte d’Oie, les clients attendent depuis de longues minutes sous un soleil de plomb. L’endroit ne paie pas de mine. Des véhicules en très mauvais état sont stationnés çà et là. L’atmosphère est étouffante et suffocante.
La poussière et la fumée enveloppent l’endroit. Malgré ce décor repoussant, pourtant, des gargotes à ciel ouvert sont installées dans un gigantesque désordre. Ce coin de la capitale est connu par les nombreux travailleurs et habitants qui ont comme destinations les villages de Yoff, Ngor et Almadies. Au bout de minutes interminables, une voiture brinquebalante vient freiner presque sur les pieds de votre serviteur. Quatre passagers s’y engouffrent en un clin d’oeil. Pour la faire démarrer, le chauffeur relie deux bouts de fils qui pendaient. Scène habituelle à l’intérieur de ces voitures dépourvues de clefs de contact. Un homme longiligne, qui exerce la fonction de « coxeur » ou rabatteur, oriente les passagers en leur indiquant la destination de chaque voiture. « Ngor, aéroport », s’époumone celui qui gère la ligne de départ de ces voitures. « Je m’excuse. Je ne peux pas me prononcer sur ça. Parle-moi de Serigne Touba. Je pourrai te répondre », nous lance l’homme, soucieux d’éviter de se prononcer sur légalité de cette gare routière anarchique et de l’activité de ces « clandos ». Ibrahima Faye, lui, vient de garer son véhicule. Pensant avoir affaire à un client, il s’écrie lorsque nous lui expliquons ce qui motive notre présence. « Ah ok! Vous êtes là pour enquêter sur notre travail », chambre-t-il.
Nous faisons dans la clandestinité
L’homme est un mécanicien de formation qui a basculé dans le métier de chauffeur. « Il faut le reconnaître, nous évoluons dans la clandestinité. Les véhicules clandos ne sont pas reconnus par l’Etat. Nous ne payons pas de taxes. Au début, les clandos étaient l’affaire des personnes retraitées achetaient des véhicules pour faire le clando afin d’obtenir la dépense quotidienne. A l’époque, les chauffeurs clandos ne circulaient pas la nuit, uniquement le jour. Parce que c’était juste un moyen pour ces vieux d’assurer la dépense quotidienne », explique M. Faye.
Selon lui, c’est à cause du chômage et des difficultés de la vie que des personnes plus jeunes ont investi le créneau. « Aujourd’hui, le constat est là. Les jeunes sont maintenant plus nombreux que les adultes dans le métier. Les retraités son marginalisés. Les clandos circulent de 06 du matin à 02 heures ou plus. Les propriétaires des véhicules conduisent entre 06 et 12 h ou un peu plus après cette heure et remettent leurs voitures aux « siroumen » (jeunes ou vieux qui n’ont pas de véhicules et qui prennent le relais des chauffeurs titulaires ou des propriétaires la nuit ou le reste de la journée contre partage des recettes). Cela dépend car il y a des propriétaires qui préfèrent travailler du matin au soir. Car, ils n’ont que ça à faire », explique Ibrahima. Selon lui, le clando ne nourrit pas son homme. « Beaucoup conduisent les clandos parce que comme, je te l’ai déjà dit, ils n’ont pas d’autre occupation. Nous remercions Dieu. Personnellement, je fais des bénéfices de 3000 à 10000 francs par jour. Cela dépend de la circulation et des embouteillages à prendre en compte. Il arrive également de travailler toute une semaine sans avoir 10 mille FCFA », révèle Ibrahima Faye.
Les coxeurs, partie intégrante du dispositif
Les « coxeurs » organisent les arrivées et départs au niveau de la gare routière. Ibrahima confie qu’ils font partie du garage et ont tous des permis. « C’est juste qu’ils n’ont plus de véhicules. Nos coxeurs ne sont pas comme ceux qui squattent les arrêts des cars rapides et qui n’ont jamais été chauffeurs et imposent aux apprentis le « mandat ». Nous sommes bien organisés dans nos garages », fait-il savoir. Le clando n’est pas viable mais permet aux chauffeurs de survivre. « Je dépense 10 mille francs pour le gasoil par jour. Ce qui me permet d’assurer le trajet. Mon alimentation me coûte jusqu’à 1500 francs par jour et je paye 200 francs pour le lavage du véhicule. Quand on dépense tout cela sans oublier les tracasseries (il refuse de se prononcer sur les policiers et autres gendarmes auxquels il est bien obligé de donner quelque chose chaque jour), à la fin, on ne rentre qu’avec des sommes misérables pour gérer la famille. C’est ça notre vie », soupire notre chauffeur. Sur la hausse des tarifs des clandos depuis le début de la pandémie du coronavirus, surtout avec le confinement, Ibrahima indique c’est effectivement vrai. « L’année dernière, on s’est conformé à la décision du ministère des Transports. On prenait trois clients au lieu de quatre. Le prix était à 200 f et nous l’avons porté à 300 francs pour combler le manque à gagner. Mais depuis qu’on nous a permis de prendre quatre, nous sommes revenus au prix normal. Actuellement, il faut le noter, que cela dépend de la circulation. S’il y a embouteillage indescriptible on s’autorise une hausse, sinon on conduit sans rien gagner », explique-t-il avant de prendre congé. Plus d’une dizaine de clandos sont garés dans cet espace.
A la zone de Captage, les chauffeurs hèlent les clients
Contrairement à la Patte d’Oie où les prix ont ramenés à leur niveau initial, au niveau de la gare routière de la Zone de captage les prix sont maintenus en l’état. « Entre la station de la Zone de Captage et le terminus du garage des bus « Horaires » près du lieudit Bignona à Grand-Yoff, le prix de la course était de 100 francs. Au moment du premier état d’urgence, ils ont augmenté 50 f sur le prix ce qui fait 150 f et ils ne prenaient que trois clients. On pensait qu’ils allaient revenir au tarif initial, mais ils maintiennent les mêmes prix », se désole un client. Une dizaine de clandos encombrent la route qui mène à l’intérieur du quartier de la Zone de Captage. Cependant, ces chauffeurs « clandestins » refusent de répondre à toute question concernant leur métier. « Grand, vas voir les autres. Je ne peux pas parler de ça », nous envoie-t-on promener.
Le rond-point Liberté V est sans doute la plus grande gare routière de clandos du Sénégal. C’est également le point de convergence des bus Tata et autres cars rapides à tel point qu’un confrère doté de beaucoup d’humour qualifie l’endroit de « hub ». Ici sont stationnés d’innombrables véhicules en très mauvais état qui desservent les grands trajets dans la capitale allant de l’avenue général de Gaulle, à Nord Foire et Ouest Foire en passant par d’autres destinations. « Je gagne ma vie avec ce clando. Je suis jeune et je ne veux pas rester à la maison. On ne gagne presque rien ici mais ça nous permet de régler de petits besoins », lance un jeune chauffeur clando. La mine renfrognée, requérant l’anonymat, il confie que les policiers leur prennent presque tout ce qu’ils gagnent la journée. Dans ce lot de ces voitures d’un autre âge, quelques voitures en très bon état sont visibles. Leurs propriétaires cherchent eux aussi à gagner leur vie. Dans le lot, des retraités qui joignent difficilement les deux bouts et qui laissent leur voitures à un membre de leur famille pour le rentabiliser. Ces véhicules apparemment pour personnes aisées — car leur état est vraiment bon — circulent partout dans Dakar se payant même le luxe de marauder au centre-ville où ils passent inaperçus à moins que les policiers ne les surprennent en train d’embarquer des passagers. Et là, leur compte est bon…
MACKY TRAQUE L’ARGENT DES EXPLOITATIONS MINIERES
Des activistes et des organisations de la société civile ont toujours dénoncé le fait que les entreprises minières ne versaient pas assez d’argent dans les caisses de l’Etat
En 2019, les revenus générés par le secteur extractif se sont élevés à 161, 03 milliards de frs. Un apport jugé « misérable » par l’Etat. Les entreprises minières vont devoir sortir les chéquiers pour être en phase avec le président Macky Sall qui a lancé hier, en Conseil des ministres, une doctrine d’accroissement des recettes collectées et perçues par l’Etat, dans le cadre de l’exploitation du Patrimoine minier du Sénégal. En langage simple, les exploitations minières devront davantage sortir de l’argent pour être en cour auprès du président de la République !
Des activistes et des organisations de la société civile ont toujours dénoncé le fait que les entreprises minières ne versaient pas assez d’argent dans les caisses de l’Etat. A les en croire, ce que ces sociétés consentent à donner est infime par rapport à ce qu’elles gagnent. D’où un manque à gagner important pour les finances publiques. Ce même si, depuis quelques années, on assiste à une tendance à la hausse depuis que l’Etat a mis en place l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
En 2019, selon le rapport de l’ITIE publié en décembre 2020, sur la base des données déclarées par les entités publiques, après travaux de conciliation, le total des revenus générés par le secteur extractif s’est élevé à 161,03 milliards de FCFA. Les revenus générés en 2018 représentaient, eux, un montant de 122,2 milliards FCFA. Les revenus générés par le secteur extractif en 2019 ont été affectés à 91,65% au Budget de l’Etat. Le reste était réparti entre le compte d’exploitation de la société nationale PETROSEN, les fonds propres des organismes collecteurs, les fonds revenant à l’UEMOA et à la CEDEAO, et les dépenses sociales et environnementale Ces chiffres n’avaient pas installé un très grand enthousiasme chez la présidente de l’ITIE, Eva Marie Coll Seck surtout quand on sait que le secteur minier n’emploierait que 8000 travailleurs. Très peu, disait l’ancienne ministre de la Santé. Pr Eva Marie Coll Seck avait profité du rapport de 2019 présenté en décembre pour annoncer que, pour la traçabilité des activités des entreprises minières, l’Etat rendra obligatoire à partir de ce 1er janvier la publication de tous les contrats extractifs. « Nous avons une autre exigence, c’est la publication de tous les contrats extractifs et cela deviendra obligatoire à partir du 1er janvier 2021.
A ce jour, 63 % des pays de mise en œuvre ITIE ont divulgué au moins une partie de leurs contrats et 16 grandes entreprises multinationales se sont engagées publiquement à soutenir la transparence dans ces contrats » avait fait savoir Eva Marie Coll Seck. La présidente de l’ITIE avait aussi rappelé « l’exigence » de la divulgation des bénéficiaires effectifs, une divulgation qu’elle considère comme un aspect « extrêmement important » pour le comité national de l’ITIE, mais également pour notre pays ».
Doctrine d’accroissement des ressources collectées
A ces exigences, les exploitations minières vont désormais ajouter la doctrine d’accroissement des ressources collectées et perçues par l’Etat dans le cadre de l’exploitation du Patrimoine minier du Sénégal. Le chef de l’Etat a présenté cette nouvelle doctrine hier en Conseil des ministres. En abordant la question liée au renforcement de la supervision et du contrôle des activités minières au Sénégal, Macky Sall a rappelé que le Sénégal est devenu un pays où l’exploitation minière connait un développement fulgurant.
A cet effet, il a signalé au gouvernement, plus particulièrement au ministre des Mines et de la Géologie, l’impératif d’accentuer la supervision et le contrôle de la prospection géologique et des activités d’exploitation minière, sur l’étendue du territoire national. Il a aussi indiqué l’urgence d’accélérer le processus de transformation des modes d’intervention des structures publiques d’encadrement et de contrôle des opérations minières sur les sites et zones de production, d’exploitation et d’exportation.
Enfin, Macky Sall a ordonné au ministre des Finances et du Budget et au ministre des Mines et de la Géologie, d’engager une concertation rapide avec la Présidente du Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) et la Chambre des Mines, afin de finaliser une doctrine d’accroissement des ressources collectées et perçues par l’Etat, dans le cadre de l’exploitation du Patrimoine minier du Sénégal.
Sur un autre plan, le président de la République a invité également le ministre des Finances et du Budget ainsi que le ministre des Pêches et de l’Economie maritime, à évaluer la concession dans le cadre du développement du Port Minéralier et Vraquier de Bargny-Sendou. A ce sujet, il a rappelé l’urgence de veiller à l’indemnisation des populations officiellement recensées.
L’EFFONDREMENT D’UN IMMEUBLE R+3 FAIT DEUX MORTS
Un immeuble R+3, appartenant à la société 3MD « Energy » spécialisée dans l’électricité produisant des postes préfabriqués et située sur la nationale entre Pout et kilomètre 50, s’est effondré hier, faisant plusieurs victimes
Un véritable drame est survenu hier à Khodaba, dans la commune de Keur Mousseu. Un bâtiment R+3 de l’entreprise 3MD «Energy», situé non loin du croisement kilomètre 50, s’est subitement effondré alors que les travailleurs étaient en plein labeur. Le bilan provisoire fait état de deux morts, plusieurs blessés graves et des victimes encore recherchées dans les décombres.
Un immeuble R+3, appartenant à la société 3MD « Energy » spécialisée dans l’électricité produisant des postes préfabriqués et située sur la nationale entre Pout et kilomètre 50, s’est effondré hier, faisant plusieurs victimes. Le bilan provisoire est lourd : deux morts qui sont des carreleurs originaire du village de Daga, dans la commune de Diass (Aliou Dione et Mamadou Ndoye) et plus de 7 blessés dont certains dans un état grave. Le drame s’est produit au moment où les travailleurs étaient sur les lieux. C’est , pourquoi, d’aucuns pensent que plusieurs personnes sont encore restées sous les décombres et jusqu’à la tombée de la nuit hier, les secours étaient à la recherche d’éventuels survivants.
Après 6 tours d’horloge, les recherches se sont poursuivies et d’après plusieurs témoignages, le bilan risque de s’alourdir dans les prochaines heures. Parmi les morts, figure un chauffeur arrivé sur les lieux quelques minutes seulement avant le drame. Selon les témoins, il a garé son véhicule, avant de pénétrer dans l’entreprise où il était venu récupérer du matériel. C’est à cet instant précis que l’immeuble s’est effondré. Fortement mobilisés, les sapeurs-pompiers ont déployé beaucoup de matériels de sauvetage. Un important dispositif sécuritaire a été déployé tout autour du lieu du drame, pour sécuriser les opérations de recherche. Les populations sont également venues des localités environnantes, qui pour venir aux nouvelles, qui pour s’enquérir du sort d’un proche. Adama, la restauratrice des ouvriers qui s’affairait autour du carrelage affirme avoir entendu un bruit assourdissant, avant de se rendre compte que le bâtiment était en train de s’écrouler aux environs de 13 heures.
Ainsi, un nuage de poussière a enveloppé l’atmosphère et la situation était insupportable. Sur place, les parents de présumés victimes sont inconsolables. Le Sous-Préfet de Keur Mousseu et Momar Ciss, maire de la commune ont débarqué sur les lieux pour s’enquérir de la gravité de la situation. Il ressort de nombreuses déclarations que les normes de construction n’ont pas été respectées. Ce qui est à l’origine de cet accident d’autant que c’est la partie du bâtiment dont les travaux étaient complètement achevés, qui s’est écroulée comme un château de cartes. Les corps sans vie et les blessés ont été transportés à l’hôpital Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès par les sapeurs-pompiers.
«IL A ETE DECRIT DANS LA COVID-19 DES CAS D’ANOMALIES QUI PEUVENT ENTRAINER DES MORTS SUBITES»
Cardiologue et enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, Pr Adama Kane souligne qu’il existe des anomalies dans la Covid-19 qui peuvent entrainer des morts subites.
Propos recueillis par Mame Diarra DIENG |
Publication 28/01/2021
En plus du coronavirus et de ses ravages, le Sénégal est confronté depuis quelques au phénomène des morts subites. Entre le 19 et le 26 janvier, six personnes sont décédées brutalement. Une situation qui a installé la psychose chez les populations. Cardiologue et enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, Pr Adama Kane souligne qu’il existe des anomalies dans la Covid-19 qui peuvent entrainer des morts subites.
Il a été remarqué ces derniers de nombreux cas de mort subite. Qu’est-ce qui peut expliquer ce phénomène ?
Tout d’abord, il faut distinguer la définition d’une mort subite. C’est quelqu’un qui ne souffrait d’aucun symptôme dans l’heure qui a précédé son arrêt cardiaque. Une heure avant, la personne ne souffrait de rien et n’était pas connue porteuse d’une maladie. Et là, si cela survient, il y a le plus souvent une cause cardiaque.
Les personnes qui décèdent brutalement ont eu des problèmes cardiaques qu’elles ignorent soit parce qu’elles n’ont pas été dépistées ou elles ne sont pas allées en consultation. Elles peuvent peut avoir d’autres maladies qui entrainent la mort subite, mais le plus souvent c’est le cœur ou les vaisseaux qui entrainent un décès rapide. Maintenant, si un arrêt cardiaque survient brutalement, on peut faire des mesures pour récupérer le malade que nous appelons des morts subites récupérées. Quelqu’un qui fait un arrêt cardiaque brutal, si la cause est cardiaque notamment rythmique, on peut entreprendre les manœuvres de réanimation et cela n’importe qui peut le faire. On n’a pas besoin d’être médecin pour faire cela.
Dans une assemblée, si quelqu’un tombe, il faut commencer à déboutonner sa chemise, voir s’il n’y a rien qui comprime et en ce moment appeler à l’aide. On commencer aussitôt des massages cardiaques en attendant que la structure hospitalière ou le Samu vienne prendre le malade, mais nous ne pouvons pas le transporter à l’hôpital. Il faut le prendre en charge tout de suite et c’est l’hôpital qui doit venir vers lui. On doit faire venir un médecin, puisque plus on perd du temps pour l’amener, plus on risque de le perdre définitivement. Si la personne a plus de 35 ans, la cause est liée à ce que nous appelons une crise cardiaque.
Avant 35 ans, c’est lié à des anomalies de naissance, c’est-à-dire que la personne est née avec anomalies électriques du cœur qui peuvent entrainer une accélération du cœur ou un ralentissement lié à l’âge. Ces deux conditions peuvent entrainer des arrêts cardiaques, mais ce sont des arrêts cardiaques que l’on peut récupérer surtout si on commence très tôt la réanimation. Surtout, si nous disposons d’un défibrillateur. Ce matériel est obligatoire dans des lieux comme les stades, les aéroports, les hôtels et autre lieux publics. Il est extrêmement utile puisqu’il permet de récupérer les arrêts cardiaques brutaux.
Y a-t-il une corrélation entre ces morts subites et la Covid19 ?
Il a été décrit dans la Covid-19 des cas d’anomalies qui peuvent entrainer des morts subites, comme une myocardie. Mais, je ne peux pas vous dire que ces morts subites sont liées à la Covid-19. Lorsqu’il y a une mort subite, il faut faire une autopsie pour voir la cause. Ce n’est pas rare de trouver dans une population avec des facteurs de risque, des morts subites d’origine cardiaque. Le plus souvent, c’est le cœur qui est la cause.
La plupart du temps, les gens qui font des malaises décèdent. Qu’est-ce qui l’explique ?
Parce que c’est lié au retard de prise en charge. Souvent on essaie d’amener le malade au lieu de le prendre en charge sur place. On l’amène vers une structure de santé alors que ce n’est pas ce qu’il faut faire. Quand il y a un arrêt cardiaque, le cœur s’est arrêté. Tant que l’on fait le massage cardiaque, la circulation va se faire, le temps que le médecin arrive. Il faut que les gens soient capacités en sauvetage. A l’école primaire, on doit apprendre aux enfants comment faire le massage cardiaque ou la réanimation de base.
Peut-on avoir les statistiques sur ces cas de décès ?
Nous avons réalisé des études sur les morts subites. Et à chaque fois, nous retrouvons une maladie cardiaque.
Y a-t-il une différence entre mort subite et malaise ?
Les malaises renvoient le plus souvent à des syncopes. Il y a une chute, mais les malades reprennent leurs esprits. La mort subite est un arrêt cardiaque, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de circulation sanguine. Le cœur est à l’arrêt, donc c’est plus grave. Car si l’on ne fait pas attention, on perd le malade. Si quelqu’un tombe brutalement et que son ventre ne respire pas, c’est que jusqu’à preuve du contraire, il a fait un arrêt cardiaque. Il faudrait qu’il y ait une sensibilisation sur le fait que les personnes doivent éviter les comportements à risques. Il faut faire du sport lorsqu’on est en surpoids ou en obésité.
LE VARIANT BRITANNIQUE DU COVID DÉTECTÉ AU SÉNÉGAL
La souche britannique du virus, réputée plus contagieuse et plus dangereuse, est bien présente sur le territoire, selon Souleymane Mboup ce vendredi. Le patron de l'Iressef précise toutefois que le patient sur lequel elle a été découverte est guéri
Le variant britannique de la Covid-19, réputé plus contagieux et plus dangereux, est bien présent au Sénégal. C’est du moins ce qu’a révélé le Professeur Souleymane Mboup, qui dirige le laboratoire de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), à travers une note transmise à la presse. « Le variant sud-africain qui, comme le britannique, est beaucoup plus contagieux que ne l’était le virus SARS-CoV-2 originellement, poursuit aussi sa propagation, et est désormais présent dans 31 pays et territoires, soit dans 8 pays de plus. Le variant brésilien a quant à lui été signalé dans six nouveaux pays, soit 8 au total. C’est ainsi que l’IRESSEF, en collaboration avec des collaborateurs du ‘MRC Unit The Gambia at LSHTM’, ont procédé au séquençage d’échantillons de la deuxième vague du Sénégal par Whole Genome sequencing puis ont réalisé le génotypage avec la méthode des next generation sequencing ( NGS) », a-t-il déclaré.
Il ajoute : « la première série n’avait pas permis de trouver ces variants. Ce que nous avions communiqué il y a deux semaines. Par la présente, nous vous informons avoir confirmé la présence d’un variant britannique, Sars Cov2 dans les échantillons de la deuxième série ».
M. Mboup rappelle que ces variants se transmettent plus rapidement, « ce qui pourrait expliquer la vitesse de propagation de la maladie dans certains pays, il est impératif d’appliquer scrupuleusement les mesures de prévention individuelle et collective ».
« Le patient est guéri »
Mais, pour le Directeur de la prévention et porte-parole du ministère de la Santé et de l’Action sociale, El Hadj Mamadou Ndiaye, il s’agit d’un Indien établi au Sénégal. « Même si ce variant est réputé beaucoup plus foudroyant, le patient est déjà guéri », a-t-il rassuré, invitant dans la foulée les Sénégalais au respect strict des mesures barrières pour endiguer la propagation du Coronavirus.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de pays et territoires où se trouve dorénavant le variant repéré initialement en Grande-Bretagne dépasse la barre des 50 et celle des 20 pour le variant identifié en Afrique du Sud, mais l’organisation onusienne juge cette évaluation fort probablement sous-estimée.
Ces variants ne peuvent être identifiés que par le séquençage de leur code génétique, une analyse qui n’est pas possible partout.
Une troisième mutation, originaire de l’Amazonie brésilienne et dont le Japon a annoncé, dimanche, la découverte, est actuellement analysée et pourrait affecter la réponse immunitaire, selon l’OMS qui évoque dans son bulletin hebdomadaire « un variant inquiétant ».
Par Nalla NDIAYE
LES RAISONS INAVOUEES D’UNE MIGRATION D’UN STATUT A UNE…STATION
Le ralliement, il y a près de trois mois, du patron du parti de Reew Mi à la mouvance présidentielle fidèle à Macky Sall continue encore à faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Le ralliement, il y a près de trois mois, du patron du parti de Reew Mi à la mouvance présidentielle fidèle à Macky Sall continue encore à faire couler beaucoup d’encre et de salive. Le fait était, il est vrai, trop peu anodin qui avait surpris beaucoup de nos compatriotes et pris de court nombre de ces analystes politiques qui saturent les soirées de débats des plateaux télévisés sans être dans le véritable secret des négociations qui se mènent dans le strict huis clos de lieux insoupçonnés avec des médiateurs qui le sont tout autant. Mais à y regarder de près, cela s’est passé conformément aux règles du jeu de l’arène politique.
En effet si l’on part de l’idée selon laquelle l’analyse d’un système politique ne peut se départir, entre autres, des réalités de l’environnement, on comprendra aisément comment une évolution d’actes et de faits, par son essence, a pu créer un passage menant : du statut de l’opposant à celui du collaborateur. Nos Maitres ont défini la politique comme une science dont l’objet est, non seulement, de rendre les peuples prospères, les civilisations florissantes mais aussi elle est l’art de gouverner les hommes conformément à leur intérêt le plus général et le plus élevé. Ils ont aussi mis en exergue l’existence d’un écart entre cette théorie et son application : conséquence de la science et la technique qui sont développées avec tous les aspects de la vie sociale et l’application de cette théorie politique met en lumière le rôle prépondérant de l’individu conçu, comme « la somme de ses rapports sociaux » a constaté ses besoins se développaient davantage. Mais également celui des motivations profondes qui peuvent expliquer les choix individuels ayant déterminé leur positionnement politique et les affiliations permettant de structurer ces choix dans l’espace public par des alliances dont l’enjeu est et restera la conquête et l’exercice du pouvoir.
Guidé par l’instinct de vie qui est, entre autres, une pulsion biopsychologique commune à tous les êtres humains, l’individu va irrémédiablement mettre en évidence son intérêt avant l’intérêt général. Un phénomène inné où la seule critique qui puisse être apportée est l’abus de pouvoir constaté dans la satisfaction de l’intérêt général. Cependant cet intérêt appelé communément le service public est du domaine de l’Etat à travers le sacrement de ces notions, je cite : « l’égalité devant le service public », « la continuité du service public » etc.
A l’inverse de l’individu, l’Etat défini, entre autres, comme l’ensemble des pouvoirs d’autorité et de contrainte collective dans un territoire déterminé peut directement défendre l’intérêt général du fait de ses caractères qu’on ne peut développer ici à travers une contribution. Cependant, on retiendra que son invisibilité, par nature, s’oppose à l’existence d’un intérêt personnel si l’on considère un questionnement à son existence dont les plus célèbres émanent des propos de Feu Gaston Jéze , Professeur de droit public des universités ( Lille et Paris), auteur de la célébrissime formule, je cite : « Je n’ai jamais diné avec l’Etat » ou de ceux de Feu Léon Duguit, Professeur de droit public de l’université de Bordeaux dont le propos dans le même sillage de pensée, je cite : « Je n’ai jamais déjeuné avec une personne morale » résonne en écho à la double idée d’invisibilité et d’impersonnalité de l’Etat comme de « ce monstre froid » qui rappelle le Léviathan de Thomas Hobbes.
Ainsi , l’individu défend son intérêt avant l’intérêt général et cela a été longtemps théorisé d’abord par nos ancêtres en l’occurrence par notre ancêtre et penseur générique «Wolof Ndiaye ‘ » à qui on attribue ces apophtegmes qui au pays de Kocc barma ont valeur de vérités intangibles : « Bala nga naan naam ,née fa » (il faut être présent pour dire oui); Ku racc jemelée sa kanam (quand devant un plat on tire pour refroidir, c’est toujours pour soi et devant soi qu’on le fait)…
Triviales mais bien puissantes leçons de vie politiques dont le Président Abdou Diouf avait bien compris la haute portée pragmatique qui disait, je cite « Je ne vais pas scier la branche sur laquelle je suis assis ». Les pourfendeurs d’alors de l’ancien chef de l’Etat du Sénégal avaient beau jeu de dire qu’il pensait, à l’époque, à sa propre personne avant celles des autres mais ils pourront toujours méditer sur cette phrase restée gravée dans le marbre du Général de Gaule : « La France n’a pas d’amis, elle n’a que ses intérêts ».
Dans l’esprit de l’auteur de l’Appel du 18 juin 1944, la France est un Etat ; en conséquence, elle défend un intérêt général. En clair, il n’existe nulle part dans une société où un individu défend l’intérêt général sans qu’il parte de l’intérêt personnel (bien qu’il faille aussi relativiser cette notion ‘’ d’intérêt personnel’’ quant à son objectif pour ne pas tomber dans l’abus de pouvoir).
Au regard de ces considérations, on peut retenir que la politique est devenue un centre d’intérêts où Idrissa Seck a compris que son intérêt était de s’allier avec Macky Sall ; d’autant plus qu’ils avaient, après plusieurs rencontres, une identité de vue sur certains aspects de la vie du pays ; en conséquence, pourquoi s’éterniser dans une opposition où l’idéal n’était autre que l’accès au pouvoir pour la satisfaction totale ou partielle d’un programme politique. Certes, il y’aura toujours des divergences ou des contradictions qui vont influer sur l’exécution d’un programme politique commun mais il suffit de s’assoir autour d’une table et arrondir les angles.
Les anciens marxistes reconvertis en libéraux aux côtés des deux principaux protagonistes que sont Macky Sall et Idrissa Seck se rappelleront ce côté « moteur d’histoire » de la contradiction et sans doute aussi de tous les dividendes politiques que peut générer la maïeutique des discussions entre des leaders d’appareils, dans des circonstances similaires à celui du contexte du pays en butte avec la pandémie de la Covid 19 dans lequel se sont tenues les négociations secrètes ayant abouti au retour de Reew mi dans la mouvance présidentielle fidèle à Macky Sall. Et c’est bien d’un RZ (retour en zone pour emprunter la métaphore aux basketteurs) qu’il s’agit, car Idrissa Seck a bien participé et de façon décisive à l’avènement de cette deuxième alternance qui a porté Macky Sall au pouvoir en mars 2012.
Idrissa Seck dont le charisme, l’expérience politique et les qualités de leader naturel ne sont plus à démontrer, a choisi une voie pour accéder au pouvoir ; pourquoi ne pas la lui concéder ? Et, ne serait-ce, qu’au nom et pour le compte du principe des libertés politiques démocratiques. Quant à Macky Sall, en choisissant Idrissa Seck dans la gestion des affaires publiques a vu, entre autres, chez l’homme, cet aspect du leader naturel qui lui a valu d’être écouté et suivi, durant des décennies, par des populations qui se sont toujours distinguées à travers les urnes en sa faveur. Pourquoi donc, ne pas mettre dans sa gibecière une telle proie si, pour défendre l’intérêt général, on est tenu de bien se préparer, en l’occurrence, de défendre d’abord l’intérêt personnel.
Aussi, sur le plan politique, l’une des forces de Macky Sall est sa capacité à détecter des collaborateurs à charge de leur confier des tâches de gestion publique, en leur donnant toute l’autonomie nécessaire pour leur permettre de s’épanouir pleinement. Très fin élève du Président Wade la science qui fut surnommé par Léo le poète, je cite : ‘’ Laye Ndiombor ’’ (Laye le lièvre) dont il s’est toujours réclamé, Macky Sall a vu ce que son Maitre avait constaté en feu Djibo Ka quand il lui disait, je cite : ‘’ Vous êtes un homme d’Etat ‘’. Et pourtant, c’est ce feu Djibo Ka qui l’avait condamné en 1994…
Enfin, si Macky Sall a un nouveau collaborateur, ce n’est pas pour remettre en cause Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Boun Abdallah Dione, Makhtar Cissé et autres dont il faut saluer leur grandeur d’âme et l’honneur de grands hommes d’Etat qui ont compris qu’ils ont terminé un travail qui leur avait été confié et ce, pour une ère politique nouvelle. Sinon à Idrissa Seck surnommé ‘’ Ndamal Kadior ‘’, je te souhaite une bonne collaboration et surtout une bonne continuation pour que ‘’Vive le Sénégal ‘’.
Nalla NDIAYE, chercheur en science politique Ucad
par Eugene Nyambal
RÉGULER LES MÉDIAS SOCIAUX POUR UNE CROISSANCE PLUS INCLUSIVE
Contrairement aux idées reçues, les élections américaines opposaient deux conceptions du monde : le populisme ancré sur le repli et la tradition et le mondialisme marchand sans frontières
Contrairement aux idées reçues, les élections américaines opposaient deux conceptions du monde : le populisme ancré sur le repli et la tradition et le mondialisme marchand sans frontières. Les mondialistes ont remporté une victoire écrasante.
Bras armés de la mondialisation, les géants de l’économie numérique communément appelés GAFAT (Google, Apple, Facebook, Amazon, Twitter) ont décidé d’exclure arbitrairement de l’internet le président de la plus grande puissance militaire et économique mondiale et sa mouvance populiste. Le pouvoir illimité de ces nouveaux maîtres du monde impose une double exigence : protéger la liberté d’expression face à une hégémonie planétaire et mieux faire profiter leur manne financière à l’ensemble de la planète.
La censure aveugle constitue un terreau favorable pour la montée des extrémismes. Elle impose des changements qui affecteront le fonctionnement de l’internet dans le monde entier. Le choix sociétal est clair : soit casser ces monopoles privés pour protéger les libertés publiques; soit se soumettre au monde Orwellien de la nouvelle économie. La deuxième option donne à cinq sociétés multinationales, sans mandat public, le pouvoir illimité de censurer, décider ce que des milliards de personnes dans le monde peuvent écrire, lire, voir et partager dans les médias sociaux. Aux opposants de toute régulation de ces activités, il convient de rappeler que ces monopoles privés n’ont pu voir le jour que grâce aux fonds publics de l’armée américaine ayant financé l’internet.
Du Maccartisme digital des géants de la Sillicon Valley à l’anéantissement de l’adversaire
L’Amérique est la terre par excellence des excès. Les vainqueurs des récentes élections sont en train de punir et rayer de la carte digitale les « mutins populistes » comme dans les pays du tiers-monde. Ceci pourrait aboutir à la mise en place d’un nouveau Maccartisme brisant de nombreuses vies et carrières à travers la chasse aux sorcières des insoumis et leur réduction au silence professionnel par « des listes noires» dont l’Amérique a le secret lorsque la nature l'emporte sur la raison. J’en ai été personnellement victime au FMI après avoir émis des réserves sur le déblocage de 60 millions de dollars pour le projet minier Géovic piloté par une « junior » sans expérience minière, incorporée aux paradis fiscaux de Delaware et des Iles Caïmans. Depuis lors, les fonds ont disparu, le projet n’a jamais démarré. Le but de cette forfaiture était de détruire irrémédiablement ma carrière et ma réputation.
Suite aux actes de violence de ses partisans au Congrès le 6 janvier 2021, Donald Trump a été banni de toutes les plateformes numériques (Twitter avec ses 88 millions d’amis, Facebook, Instagram, Snapchat). Il en est de même de ses partisans : le général Flynn l’ex-conseiller militaire ; Steve Banon, l'idéologue des populistes ; Sidney Powell, l’avocate qui a porté plainte à de multiples reprises pour fraude électorale. De nombreux sites de la mouvance conservatrice ont été désactivés. De grandes voix populistes ont décidé de quitter Twitter, tel que Rush Limbaugh, un animateur de radio avec ses 90 millions d’auditeurs.
Exclus des médias sociaux, les mouvements populistes ont voulu se rabattre sur "Parler.com", un site conservateur dont l’audience a augmenté considérablement après les événements du 6 janvier. Cependant, quelques jours plus tard, Google et Apple ont exclu Parler.com de leur bouquet et Amazon lui a retiré ses serveurs, le rendant ainsi indisponible sur internet. Ces firmes lui reprochent son refus de censurer les utilisateurs, ce qui aurait contribué aux récents actes de violence. Les autres fournisseurs internet et les avocats de Parler.com se sont désistés dès que cette firme a engagé des poursuites judiciaires contre les géants de l’internet. Ainsi, le seul moyen de communication pour l’ex-président américain et ses partisans est l’email.
Le ministère américain de la Justice et l’appareil judiciaire sont restés muets face à la violation du premier Amendement de la Constitution sur la liberté d’expression et aux entraves à la concurrence. De plus, la section 230 de la loi de 1996 ayant permis la création des géants de l’internet leur garantit une immunité absolue contre les poursuites judiciaires.
Ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis est extrêmement inquiétant pour la démocratie et la liberté d’expression dans le monde entier. Car en démocratie, le respect des droits des minorités est sacré. Imaginez la levée de boucliers que susciteraient de tels actes en Chine, en Russie, en Iran ou en Afrique.
Si au nom de la défense des intérêts du système, les élites mondialistes sont capables de tels abus, que feront-elles des ressortissants des « pays de la périphérie » qui seraient tentés de revendiquer le droit de reprendre le contrôle de leurs ressources ou des services publics (ports, eau, électricité, télécommunications) concédés aux sociétés multinationales à travers la grande braderie des privatisations des années 1990?
La nécessité de réguler les géants de l’économie numérique pour protéger la démocratie
Ces firmes qui contrôlent la nouvelle économie numérique disposent de ressources illimitées. Cependant, leur stratégie d’optimisation fiscale prive les États des ressources fiscales nécessaires pour faire bénéficier pleinement aux populations la révolution technologique.
Selon une étude de « Finance Pour Tous », la valeur boursière des 5 GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) en 2020 était supérieure au montant de la richesse annuelle (PIB) créée par le Japon, l’Allemagne ou la France. Seuls les États-Unis et la Chine sont plus riches que les GAFAM. Apple et Microsoft sont plus riches que l’Espagne qui est la 13e économie mondiale en termes de PIB. En dehors de Facebook, la capitalisation boursière de chacun des GAFAM dépasse les 1 000 milliards de dollars.
Les ressources de ces méga-entreprises proviennent de l’utilisation gratuite de leurs services par des centaines de millions de personnes, ce qui leur permet de constituer de gigantesques bases de données. Elles s’enrichissent par la revente de ces données et analyses (les choix, goûts, centres d’intérêts des utilisateurs lorsqu’ils naviguent sur l’internet ou les réseaux sociaux). Ceci leur permet ainsi de définir plus finement le profil du consommateur et ensuite de se faire rémunérer en proposant aux entreprises des liens publicitaires internet ayant un impact commercial plus efficace que de simples panneaux publicitaires.
Ces entreprises sont en situation de monopole face aux entreprises de l’« ancienne économie ». Elles peuvent ainsi imposer leurs tarifs, proposer leurs propres produits pour concurrencer leurs clients et réaliser des bénéfices colossaux. Google concentre plus de 90 % des requêtes sur internet dans le monde. Sa filiale, Youtube, a une audience supérieure à toute chaîne de télévision au monde : plus d’un milliard d’heures de vidéos sont ainsi visionnées par jour. Facebook, totalisait en octobre 2020, plus de 2,7 milliards d’utilisateurs actifs mensuels. Selon une étude de « We are Social et HootSuite », le nombre d’utilisateurs actifs mensuels de Twitter était estimé à 326 millions en 2020 soit environ 3,9 milliards par an.
Pour utiliser ces services, les consommateurs ayant un téléphone portable passent majoritairement par Apple tandis que ceux ayant un ordinateur passent par Microsoft. Selon une étude récente, en fin 2019, Apple concentrait 32 % du chiffre d’affaires et 66 % des bénéfices du marché des smartphones ; alors que les systèmes d’exploitation Windows de Microsoft équipaient plus de 88 % des ordinateurs dans le monde. Pour télécharger les applications sur smartphone ou sur ordinateur, les utilisateurs doivent passer par le bouquet de Google et Apple et stocker leurs données chez Google ou Amazon. Une entreprise comme Google peut ainsi fausser la compétition soit à travers son moteur de recherche susceptible de favoriser ses filiales (Youtube.com) par rapport à leurs concurrents (Rumble.com) soit par l'élimination pure et simple de certaines firmes du bouquet de téléchargement offert aux utilisateurs (Parler.com). Le capitalisme devient un dangereux casino lorsque de tels mastodontes ne sont soumis à aucune régulation.
Les réformes sont urgentes en raison des menaces que les géants de la nouvelle économie font peser sur la souveraineté des États, les libertés individuelles et la concurrence
En premier lieu, les Etats-Unis, les puissances émergentes et les groupes d’États (Chine, Union européenne, Russie) doivent envisager la mise en place de systèmes alternatifs visant à concurrencer davantage les géants américains (Google, Facebook, Twitter, You tube). Des exemples tels que TikTok, Alibaba, Samsung, Parler, Signal, Galileo, Bollywood en Inde et Nollywood au Nigeria montrent que le succès est possible partout lorsque le marché est vaste et que les pays créent un environnement favorable à l'investissement et au développement de la science, de la technologie et d'une éducation de qualité.
En second lieu, une réforme du secteur de la nouvelle économie similaire à la régulation des services publics privatisés (télécommunications, électricité) des années 1990 devrait mettre l’accent sur les points suivants : (i) adoption d’un code de bonne conduite ou de lois sur la censure digitale et mise en place d’une autorité de régulation en lieu et place de la censure actuellement effectuée par des firmes privées afin de garantir la liberté d’expression; (ii) levée de l’immunité des géants de la nouvelle économie dans des cas d’abus de pouvoir sur la liberté d’expression; (iii) possibilité pour les Etats d’adopter leurs propres régulations sur les médias sociaux; ceci obligera la Cour Suprême américaine à trancher sur la protection des libertés en cas de conflit entre la loi fédérale et celle des Etats; (iii) réduction des barrières à l’entrée pour les nouveaux concurrents comme Parler.com ou Signal.com; (iv) restriction de l’activité de ces géants à la collecte des données et leur revente brute aux sociétés spécialisées dans l’analyse des données afin de créer plus de concurrence et réduire ainsi leur taille.
En troisième lieu, bâtir une coalition internationale pour les négociations multilatérales (OMC, Accord US-UE) autour des efforts de l’Union européenne pour mieux fiscaliser les GAFAT. Leur hégémonie dépend du contrôle du marché mondial au moment où le dividende démographique se déplace vers le Sud. Étant donné que leurs actionnaires ne sauraient accepter une baisse durable du cours des actions, les GAFAT pourraient être fragilisés par la multiplication de législations nationales ou des «stratégies de perturbation de la concurrence» consistant à bloquer de manière sélective l’accès à leurs services (Twitter, Whatsapp) au profit de leurs concurrents (Parler, Signal) tant qu’ils n’accepteront pas de négocier avec les autorités au niveau régional ou continental sur la fiscalisation du secteur numérique.
Cette mobilisation des ressources fiscales concerne aussi les entreprises de télécommunications opérant en Afrique (Orange, MTN, Moov, etc.). L’Afrique a besoin de créer ses propres technopoles et une masse critique d’entrepreneurs pour faire un saut qualitatif dans la révolution digitale. Ces entreprises dont l’Afrique représente un marché porteur pour les prochaines décennies, devraient jouer un rôle plus citoyen en contribuant davantage au développement de l’écosystème humain, technologique, financier et fiscal de l’économie numérique. Telles sont les conditions pour faire de la nouvelle économie un outil au service d’une croissance mondiale plus inclusive.
Eugene Nyambal est économiste, ancien Conseiller principal pour l’Afrique au FMI et Chef de Projet à la Banque mondiale