SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
4 juillet 2025
INQUIETUDE POUR LAMINE CAMARA, SORTI SUR BLESSURE FACE AU PSG
Lamine Camara est sorti sur blessure peu avant le dernier quart d’heure de jeu, ce mercredi lors du match de Ligue 1 entre l’AS Monaco et le Paris Saint-Germain, perdu par les Monégasques.
Lamine Camara est sorti sur blessure peu avant le dernier quart d’heure de jeu, ce mercredi lors du match de Ligue 1 entre l’AS Monaco et le Paris Saint-Germain, perdu par les Monégasques.
Déjà pas mal fournie avec les absences de Krépin Diatta, Folarin Balogun, Denis Zakaria ou encore Radosław Majecki, l’infirmerie de l’AS Monaco risque de se remplir encore plus. Titularisé au milieu de terrain ce mercredi au Stade Louis-II, en match avancé comptant pour la 16e journée de Ligue 1 face au Paris Saint-Germain, Lamine Camara (20 ans) est sorti sur blessure juste au moment où les deux formations s’engageaient pour le dernier quart d’heure de jeu.
À la 74e minute, quelques instants avant que le PSG ne reprenne l’avantage à 2-3, l’international sénégalais, fraîchement élu meilleur espoir africain pour la deuxième année de suite, a été remplacé par le Japonais Takumi Minamino. Juste avant, l’ancien pensionnaire de Génération Foot, qui a eu quelques difficultés à poser sa patte dans l’entrejeu, s’était assis sur la pelouse en se plaignant d’une douleur au genou droit à la suite d’un tacle rugueux sur Désiré Doué.
Sorti en boîtant
Il faudra évidemment attendre avant d’avoir des nouvelles de l’ancien joueur du FC Metz. Toutefois, les images peuvent inquiéter car le natif de Diouloulou a quitté la pelouse de Louis-II en boîtant légèrement, épaulé par le staff médical de l’AS Monaco puisqu’étant dans l’incapacité de poser correctement son pied. L’ASM, elle, s’est finalement inclinée dans ce choc (2-4), avec un sublime dernier but de Dembélé. Avec ce revers, les partenaires de Lamine Camara, 3es, voient Paris s’envoler avec 10 points d’avance en tête du classement
SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU SENEGAL: DES AVANCEES ET DES CHOSES A AMELIORER
Problématique complexe et assez répandue, les droits de l’homme qui rythment souvent la vie des citoyens des différents États suscite au quotidien, des débats et des interrogations.
Le Sénégal se porte globalement bien en matière de protection des droits de l’homme même s’il reste encore beaucoup d’efforts à faire dans divers domaines. C’est ce qu’a indiqué hier, à Cap-skirring (Oussouye), le représentant du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (Hcdh), Ayéda Robert Kotchani.
Problématique complexe et assez répandue, les droits de l’homme qui rythment souvent la vie des citoyens des différents États suscite au quotidien, des débats et des interrogations. On les évoque à longueur de journée. Cependant, si l’on se fie aux propos du représentant du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (Hcdh), le Sénégal présente un tableau de bord plus ou moins reluisant en matière de protection des droits de l’homme. Ayéda Robert Kotchani qui prenait part, hier, à Cap-skirring, dans la commune de Diembéring, à la session de renforcement de capacités des acteurs judiciaires (magistrats et avocats) des cours d’appels de Ziguinchor et de Tambacounda sur « l’applicabilité des normes internationales de droits de l’homme au niveau national » a reconnu que des efforts ont été faits dans ce domaine par les autorités étatiques.
« En matière de droits de l’homme, aucun pays n’est un champion absolu. Au Sénégal, comme dans tous les pays démocratiques, il y a de fortes avancées que nous encourageons. Mais, il y a des domaines où nous pensons que des efforts doivent être faits. Il y a des choses à parfaire. Au niveau de notre bureau, nous allons continuer à accompagner les États dans la promotion des droits de l’homme, à travers des institutions gouvernementales comme la Commission nationale des droits de l’homme mais aussi l’Observatoire national des lieux de privation des libertés », a affirmé M. Kotchani. Poursuivant son argumentaire, le responsable du bureau Afrique de l’Ouest du Hcdh a révélé qu’au Sénégal, les défis majeurs concernent surtout l’enfance où on note encore l’absence d’un Code qui encadre ce secteur.
Sur ce point précis, il a pointé le faible taux de scolarité constaté dans plusieurs endroits du pays. »Dans certaines régions du Sénégal, il demeure encore très bas idem pour les soins médicaux qui posent problème », a-t-il dit. Outre cet aspect lié à la violation des droits de l’enfant, Ayé Robert Kotchani a également mis le curseur sur la lancinante question des détenus et leur réhabilitation dans les prisons. Pour lui, il y a autant de problématiques à améliorer de façon progressive.
Appliquer les normes en tenant compte du justiciable
En revanche, l’enfant du Bénin a relevé des progrès considérables qui ont été réalisés au Sénégal. « On a noté des efforts formidables. Par exemple, nous avons le statut de la Commission nationale des droits de l’homme du Sénégal dont une loi a été votée au mois de septembre dernier », a salué Ayé Robert Kotchani, préconisant l’installation des antennes régionales de la Commission nationale des droits de l’homme. En matière de droits de l’homme, les perspectives semblent déjà claires pour le Sénégal. Pour parvenir à relever les défis liés à l’effectivité des droits de l’homme, le directeur des droits humains au Ministère de la Justice, Julien Ngane Ndour a souligné l’impérieuse nécessité d’offrir une formation continue aux magistrats pour leur permettre de mieux appliquer les normes internationales au niveau interne.
« Les normes internationales sont mises en place pour les justiciables. Donc, il faut toujours offrir aux magistrats des sessions de renforcement de capacités pour une meilleure application des normes et traités internationaux parce que, on note quelques fois, une certaine imbrication. Nous voulons que les magistrats soient mieux outillés en matière de droits de l’homme », a fait remarquer le magistrat et collaborateur du ministre de la Justice, Ousmane Diagne. De son côté, le procureur général, près la Cour d’appel de Ziguinchor, Saliou Mbaye a précisé que la rencontre de Cap-skirring arrive à point nommé, surtout dans un contexte où les magistrats sont appelés à appliquer des normes internationales à côté des normes de droit interne.
Avec les contraintes doctrinales et jurisprudentielles, M. Mbaye a estimé que cette avec activité leur permettra, avec les experts, de trouver des solutions et des bonnes pratiques pour faire en sorte que le justiciable y trouve toujours son compte. « Comme on dit, le calumet est fait pour la paix et la justice est faite pour les justiciables », a parachevé le procureur général, près la Cour d’appel de Ziguinchor. La rencontre de deux jours qui s’ouvre au Cap-skirring va permettre aux acteurs judiciaires des cours d’appels de Ziguinchor et Tambacounda d’aborder entre autres, la question des traités internationaux et droits de l’homme mais également celle relative à la protection des droits des travailleurs migrants au Sénégal.
LA BOAD ALLOUE 30 MILLIARDS DE FCFA AU SENEGAL
L’enveloppe est destinée à l’ex tension du réseau et de la plateforme de vidéoprojection unifiée de la ville de Dakar et sa banlieue.
La Banque ouest-africaine de développement (Boad) alloue 30 milliards de FCfa au Sénégal. L’enveloppe est destinée à l’ex tension du réseau et de la plateforme de vidéoprojection unifiée de la ville de Dakar et sa banlieue.
La Banque ouest-africaine de développement (Boad) a dé caissé, hier mercredi, un montant global de 171,363 milliards de FCfa, portant à 932,631 milliards de FCfa le montant global des engagements au titre de l’année 2024 et à 9.079,3 milliards de FCfa le total des engagements de la Boad (toutes opérations confondues), depuis le démarrage de ses activités opérationnelles en 1976. Le Sé négal fait partie des pays bénéficiaires de cette enveloppe. 30 milliards de FCfa lui sont octroyés. L’objectif est de porter à 80 % le taux de prévention de la criminalité dans la ville de Dakar et sa région, assurer une couverture sécuritaire d’au moins 70 % des zones sensibles, environ 540 emplois directs, indirects et induits.
C’est dans le cadre de l’extension du réseau et de la plateforme de vidéoprojection unifiée de la ville de Dakar et sa banlieue. Le financement permettra ainsi la densification du réseau de vidéosurveillance à Dakar et son extension aux communes périphériques par le déploiement de 26 nouveaux sites d’opérations secondaires, dont deux dans des postes de commande ment de district et 24 dans des commissariats urbains ou commissariats de commune.
Le projet prévoit, entre autres, l’implémentation de nouvelles fonctionnalités afin de disposer d’une plateforme technologique moderne et unifiée de vidéoprotection. En marge du Conseil d’administration, la Boad a également procédé à une prise dans le capital social de la société « Air Côte d’Ivoire », dans l’objectif de renforcer les ressources stables de l’entreprise pour lui permettre de financer ses investissements et régula riser ses fonds propres. L’apport de la Boad est estimé à 4,1 milliards de FCfa. La Boad est également entrée dans le capital de « Market Solutions », en Côte d’Ivoire, à hauteur de 2,3 milliards de FCfa. L’objectif est de créer une entité polyvalente de services financiers permettant d’offrir des alternatives innovantes de financement ainsi que des services de conseils aux acteurs financiers de la sous-région.
Par Pr Meïssa DIAKHATE
LE PRESIDENT MAMADOU DIA, UNE HISTOIRE CONSTITUTIONNELLE JAMAIS RACONTEE …
« Le 14 décembre 1962, trente-neuf (39) députés déposent une motion de censure contre le gouvernement. Toutefois, le 17 décembre lors du vote de la motion, le Président DIA fait évacuer l’Assemblée nationale par la garde républicaine et la gendarmerie ; 4 députés seront arrêtés.
Précisons d’emblée que même durant cette arrestation, le directeur de la gendarmerie de l’époque le lieutenant Ameth FALL a refusé d’exécuter cet ordre sans réquisition ; « c’est le commandant de la garde républicaine, le commandant Tamsir BA qui se chargera de l’exécuter ». Ce qui était compréhensible puisque la mise en mouvement de cette dernière n’était pas subordonnée à un formalisme préalable. Mais les militaires sénégalais, bien que visiblement divisés, se rangeront finalement du côté de celui que la Constitution a désigné comme leur chef : le Président de la République. Ainsi, les 4 députés seront libérés par les commandos avec le capitaine Pereira ; et le 17 décembre les parachutistes procéderont à l’arrestation du Président du conseil, mettant définitivement fin à 48 heures de crises qui auraient pu, sans la pondération des FDS, plonger le Sénégal dans le chaos » (Cheikh SENE, L’implication des forces de sécurité et de défense dans le processus de démocratisation de l’Etat au Sénégal, Thèse de doctorat, Université Cheikh Anta DIOP, 2019).
A mon sens, l’agencement constitutionnel des séquences subséquentes à la crise de décembre 1962 porterait à croire que le hasard existe quand rien n’est fortuit. L’histoire n’est pas toujours vraie ; elle est parfois un mélange d’illusion et de cruauté.
Le présent hommage est pour nous l’occasion opportune de faire un détour historique pour dénouer un passé constitutionnel jusque-là confié au silence et encastré dans l’oubli.
I. Une vérité sur le Père de l’indépendance
En septembre 1959, les dirigeants de la Fédération du Mali firent connaître leur décision d’accéder à l’indépendance en application de l’article 78 de la Constitution française du 4 octobre 1958.
Le 13 septembre 1958 à Saint-Louis du Sénégal, le général de Gaulle reconnut l’existence de la Fédération du Mali, et la vocation de celle-ci et des Etats qui la composent, à « accéder à la souveraineté ».
Le premier texte fondamental du Sénégal régissant l’organisation constitutionnelle remonte, en 1959, à travers la loi n° 59-003 du 24 janvier 1959 qui fut adoptée par l’Assemblée constituante du Sénégal dans le cadre de la Fédération du Mali regroupant notre pays et la République soudanaise ou Soudan français (actuel Mali).
Face à la marche résolue, pacifique et républicaine vers l’indépendance, des négociations s’ouvrirent à Paris le 18 janvier 1960. Le 4 avril 1960, à Paris, les délégations de ces Etats et celle de la France signent ou paraphent les accords dits de Paris portant dévolution des pouvoirs de la Communauté à la Fédération du Mali (Modibo Keïta pour le Gouvernement soudanais et Mamadou DIA pour le Gouvernement sénégalais). C’est cette date du « 4 avril » que la République du Sénégal a choisi pour célébrer, chaque année, la fête nationale de l’indépendance, et non celle du 20 août coïncidant avec l’éclatement de la Fédération du Mali.
Consécutivement au vol en éclat de la Fédération, notre pauys, à travers « la loi sénégalaise n° 60-01 A.L.S du 20 août 1960 (loi constitutionnelle) abrogeant toutes les lois et tous les décrets portant transfert de compétences au profit de la Fédération du Mali ». Conséquemment, l’Etat du Sénégal se retire de cette Fédération ouest-africaine et « proclame son indépendance » (article 3 de ladite loi).
La République du Sénégal se retire de la Fédération du Mail. Elle proclame son indépendance.
Au vu des hauts faits politiques accomplis par le Président du Conseil, Mamadou DIA, dans notre marche pacifique vers l’indépendance nationale (conduite de la délégation officielle du Sénégal et signature des accords de Paris du 4 avril 1960 marquant la date de l’Indépendance nationale ; promulgation des textes constitutionnels à l’origine de l’indépendance du Sénégal), une interrogation jaillit de notre réflexion : à qui reviendrait juridiquement le titre de Père-fondateur de la République du Sénégal, à côté du Père-fondateur de la Nation sénégalaise ?
II. Les ressorts constitutionnels de la crise de 1962
Dans le contexte de la crise de 1962, une question délicate doit préoccuper l’esprit du constitutionnaliste : le Président Léopold Sédar SENGHOR avait-il la faveur du droit en recourant au référendum du 3 mars 1963 ? Evidemment que oui, si l’on se réfère à la modification constitutionnelle du 18 décembre 1962 : « Il est ajouté à la Constitution de la République du Sénégal un article 66 bis ainsi libellé :Par dérogation aux dispositions des articles 25, 53 et 66 de la Constitution fixant les pouvoirs et les attributions du Président du Conseil, le Chef de l’Etat devient Chef de l’Exécutif. Il peut soumettre au référendum un projet de révision constitutionnelle, après avis du Président de l’Assemblée nationale, du Conseil des ministres et d’une commission spéciale de l’Assemblée ».
Il faut noter, et c’est troublant, la coïncidence des actes constitutionnels avec l’arrestation du Président Mamadou DIA qui s’en est sitôt suivie. En effet, par une réforme cavalière, exactement le 18 décembre 1962, la Constitution est révisée pour trouver ou justifier la base constitutionnelle à ce qui allait devenir, dans l’imaginaire des juristes, une nouvelle Constitution alors qu’il ne s’agissait techniquement que d’une « loi constitutionnelle » révisant la Constitution du 24 janvier 1959, à la suite de la révision constitutionnelle du 26 août 1960.
L’hypothèse de l’empressement est vérifiée par l’enchaînement éclair des procédures : « L’Assemblée nationale, après en avoir délibéré, a adopté en sa séance du 18 décembre 1962 à la majorité qualifiée des 3/5 », « Décret n° 62-193/PR du 18 décembre 1962 portant promulgation selon la procédure d’urgence de la loi n° 62-62 portant modification de la Constitution ».
Cette révision de la Constitution est-elle finalement motivée par la crise du 17 décembre 1962 ou préméditée pour l’anticiper ? En tout état de cause, elle n’intervient que dans les « 45 jours » qui suivent le référendum du 28 octobre 1962 consacrant, en France, l’élection du Président de la République au suffrage universel direct. Est-ce qu’une simple coïncidence temporelle ? Le doute est permis.
En outre, l’élection présidentielle était, avant 1962, le domaine réservé des Assemblées représentatives : « Le Président de la République est élu pour sept ans par un collège électoral comprenant, d’une part, les membres de l’Assemblée nationale et, d’autre part, un délégué par assemblée régionale et un délégué par conseil municipal, réunis en congrès ». Sous ce prétexte politique, les citoyens, mis à l’écart du processus de vote, ne participaient pas directement à l’élection présidentielle. La volonté populaire s’exprimait indirectement à travers un collège électoral : une désignation de « seconde main », puis-je dire !
Par ailleurs, tirant les conséquences de la crise institutionnelle du 17 décembre 1962 et émoustillé par le référendum du 28 octobre 1962 en France , le Président Senghor fait inscrire, lors du référendum constitutionnel du 3 mars 1963, le principe du suffrage universel direct dans l’élection du président de la République. La consécration du suffrage universel direct en 1963 n’est pas sans rapport avec le référendum constitutionnel du 28 octobre 1962 sur « l’élection au suffrage universel direct du président de la République française ».
La simultanéité des agendas constitutionnels en France et au Sénégal est troublante : organisation du référendum 28 octobre 1962en France pour consacrer l’élection du Président de la République au suffrage universel direct et survenance des évènements de décembre 1962 au Sénégal ayant abouti au référendum constitutionnel du 3 mars 1963 consacrant aussi la même cause politique. Cela peut légitimement déclencher des suspicions sur la romance politique des événements de 1962.
Au-delà des controverses juridico-politiques (notamment sur la primauté entre le Parti politique et les Institutions de l’Etat) et des divergences de vue en matière d’orientions économiques et sociales ainsi que des préférences diplomatiques (relation avec la France), les événements de 1962 sont précipités du point de vue strictement constitutionnel. S’agirait-il d’une crise inévitable et prévisible ?
III. Une révision de la Constitution pour le procès politique
Les personnes visées sont des autorités politiques agissant dans le cadre des fonctions étatiques : le Président de la République, le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement. La nature de la Haute Cour de Justice se dégage du caractère politique des fonctions exercées par les justiciables ainsi que les infractions visées.
La procédure, l’instruction et le jugement de la haute trahison sont au point de rencontre du juridique et du politique : i) le vote en assemblée plénière d’une résolution de mise en accusation ; ii) une décision de renvoi précisant s’il y a preuve suffisante de l’existence des faits énumérés dans la résolution parlementaire ; iii) la composition mixte de l’instance de jugement (députés, magistrat).
Dans l’affaire du Président du Conseil, Mamadou Dia, la Commission d’Instruction a rendu une ordonnance de renvoi devant la Haute Cour de Justice pour les faits suivants : « atteinte à la sûreté de l’Etat, arrestations arbitraires, réquisition de la force publique pour s’opposer à l’exécution des lois et des dispositions légales ». A l’issue du procès, la Cour, qui n’a ni accueilli des circonstances atténuantes, ni entendu la demande de clémence, a prononcé cette peine lourde de « déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée, vingt ans de détention criminelle, cinq ans d’emprisonnement et dix ans d’interdiction des droits civiques ».
Mais, il n’en était pas ainsi toujours. C’est exactement en perspective du procès de Mamadou DIA et de ses co-accusés que la Constitution a placé la Haute Cour de Justice sous l’autorité d’un « magistrat », statutairement soumis, pour sa promotion, à la haute appréciation du Président, adversaire politique du Président Mamadou Dia.
La modifications que porte la loi n° 63-02 du 04 janvier 1963 portant révision des articles 64 et 65 de la Constitution est l’illustration d’une confession frappante :
« Article premier.- Le deuxième alinéa de l’article 64 de la Constitution est abrogé et remplacé par les dispositions suivantes: Elle [la Haute Cour de Justice] est présidée par un Magistrat ».
En dernier ressort, le scénario de la crise de décembre 1962 me rappelle fatalement le monologue du chœur dans Antigone, par Jean Anouilh : « Et voilà. Maintenant le ressort est bandé. Cela n’a plus qu’à se dérouler tout seul. (…) On donne le petit coup de pouce pour que cela démarre, rien, un regard pendant une seconde à une fille qui passe et lève les bras dans la rue, une envie d’honneur un beau matin, au réveil, comme de quelque chose qui se mange, une question de trop qu’on se pose un soir… C’est tout. Après, on n’a plus qu’à laisser faire. On est tranquille. Cela roule tout seul ».
Pr Meïssa DIAKHATE, agrégé des Facultés de droit
SIT-IN NU LE 31 DECEMBRE : LES FEMINISTES DIVISEES SUR LA DEMARCHE
Elles sont toutes des féministes et luttent pour l’épanouissement et le respect des droits des femmes sur tous les plans.
Elles sont toutes des féministes et luttent pour l’épanouissement et le respect des droits des femmes sur tous les plans. Cependant, leurs avis divergent sur les méthodes de lutte pour parvenir à leurs fins, et leurs réactions après l’annonce du sit-in à poil prévu le 31 décembre prochain à Dakar, pour dénoncer les viols subis par les femmes, en sont un exemple manifeste.
« Sit-in Freedom Day ; dress code : nue/tatou néne ; 31 décembre 2024 ; contre la culture du viol pour l’application du protocole de Maputo et pour qu’on nous foute la paix », tel est le message posté sur une affiche le lundi 16 décembre 2024 par le Collectif des féministes du Sénégal via son compte X. Des mots qui ont suscité des réactions, tant de la part des hommes que des femmes, y compris des féministes.
« Nous disons non à cette forme de protestation qui ne correspond pas à notre culture et à notre identité. Au Sénégal, la femme est libre et mérite d’être respectée pour sa force et sa bravoure. Nous disons non à la nudité comme moyen d’expression, car cela ne fait qu’affaiblir la lutte pour les droits des femmes », a écrit Oumoul Diallo Diouf, féministe, mercredi sur X. Défenseure d’une égalité pleine des genres et contre toute exploitation et oppression sexistes, Mme Diouf dit « non » à toute forme de « politisation » ou de « manipulation » de leur lutte. « Nous affirmons qu’il n’y a pas de recul démocratique au Sénégal ; la liberté d’expression doit se pratiquer de manière responsable et respectueuse. Nous disons un grand OUI à l’émancipation des femmes, mais jamais au détriment de notre dignité », a-t-elle ajouté.
Pour cette féministe sénégalaise, il est « essentiel » que leur lutte soit menée avec « honneur », en s’inspirant des grandes guerrières africaines qui ont su défendre leur identité et leur culture. « Nous disons oui à un respect mutuel et à une lutte qui valorise notre héritage. Respectons notre histoire et construisons un avenir digne pour toutes les femmes », a-t-elle lancé.
À l’image de Mme Diouf, une autre féministe nous confie sous couvert de l’anonymat qu’elle ne « marcherait jamais nue ». Même si elle approuve ce coup de communication du Collectif des féministes sénégalaises, elle explique : « En termes de lutte, il y a plusieurs moyens qui sont utilisés. Donc, les gens n’ont pas à leur dire comment elles doivent communiquer. Peut-être qu’on peut dire qu’on est au Sénégal, un pays de culture et de religion, etc. », défend cette femme qui estime que, depuis lors, les combats menés de façon pacifique et « éthique » n’ont pas donné les résultats escomptés. Ainsi, cette féministe trouve cette nouvelle forme de communication adaptée pour se faire entendre.
Khadija Gassama (sociologue) : « Le féminisme au Sénégal peut ne pas être le même que le féminisme en Europe »
Pour sa part, la sociologue Khadija Gassama, qui se décrit également comme féministe, souligne que le féminisme au Sénégal « peut ne pas être le même » que celui pratiqué en Europe. « Parce que l’être humain est un être social. Nous sommes dans un moule social, avec des valeurs qui nous sont inculquées de part et d’autre. Il y a aussi un système de socialisation qui a été mis en place. L’individu ne peut pas faire abstraction de cette socialisation-là », relève la sociologue. Elle précise que, lorsqu’on cherche à « copier » le féminisme tel qu’il se pratique en Occident, les féministes risquent d’être en « porte-à-faux », en contradiction avec ce qu’elles veulent sur le plan social.
« Surtout sur ce plan précis où il est question de nudité. C’est un contexte social, culturel et religieux. Ce n’est pas un pays où on apprécie la nudité de la femme, même de l’homme, que ce soit les chrétiens ou les musulmans. Ce n’est pas quelque chose qui est apprécié et bien vu », rappelle-t-elle.
Ainsi, Dr Khadija Gassama estime que, si les féministes veulent communiquer dans ce contexte-là et appeler les gens à la nudité, elles doivent « faire attention ». Elles risquent de mal communiquer le message. « Et moi, j’en appelle à une sensibilisation, parce que je lutte pour les causes des femmes, car moi aussi, je souhaite être une femme épanouie, constitutionnellement, socialement, etc. », préconise la sociologue.
Ce que dit la législation sénégalaise sur l’attentat à la pudeur
Au-delà des dénonciations des féministes concernant l’appel à la nudité lors de leur manifestation, il convient de noter que la législation sénégalaise sanctionne les attentats aux mœurs. « Toute personne qui aura commis un outrage public à la pudeur sera punie d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 20 000 à 200 000 francs », prévoit la loi n° 66-16 du 1er février 1966 en son article 318. « Tout attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violence sur la personne d’un enfant, quel que soit son sexe, âgé de moins de treize ans, sera puni d’un emprisonnement de deux à cinq ans. Sera puni du maximum de la peine, l’attentat à la pudeur commis par un ascendant ou toute personne ayant autorité sur la victime mineure, même âgée de plus de treize ans », renchérit l’article 319 de cette même loi.
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 19 DECEMBRE 2024
Sud Quotidien, Le Témoin Quotidien, Le Verdict News, Le Soleil, Walf Quotidien, Le Quotidien, Yoor-Yoor Vox Populi, Libération, EnQuête, L’As, L'Observateur
Sud Quotidien, Le Témoin Quotidien, Le Verdict News, Le Soleil, Walf Quotidien, Le Quotidien, Yoor-Yoor Vox Populi, Libération, EnQuête, L’As, L'Observateur
LA STATUE LAT-DIOR DE THIÈS A COÛTÉ 44 MILLIONS DE FCFA, SELON LA MUNICIPALITÉ
Selon la mairie, ce projet a été attribué à la suite d’une recommandation de la Direction centrale des marchés publics qui avait instruit le maire de la Ville de lancer le marché par une demande de renseignements et de prix à compétition ouverte.
Thiès, 18 déc (APS) – La statue Lat-Dior de Thiès a coûté plus de 44 millions de FCFA, au lieu des 70 millions de FCFA, avancés par certains médias et sur les réseaux sociaux, précise la ville de Thiès, dans un communiqué transmis à l’APS.
« Le montant exact consacré à cette œuvre d’art est de 44.338.500 francs FCFA TTC (toutes taxes comprises), soit 36.357 570 francs FCFA hors TVA », indique notamment le communiqué signé par la Direction de l’information et de la communication de ladite institution municipale.
Selon la ville de Thiès, « ce projet a été attribué à la suite d’une recommandation de la Direction centrale des marchés publics (DCMP) qui avait instruit le maire de la Ville de lancer le marché par une demande de renseignements et de prix à compétition ouverte (DRPCO) ».
« Conformément à la réglementation en vigueur au Sénégal, la ville a inscrit le marché dans son plan de passation des marchés, avant de procéder à son lancement », poursuit le texte.
L’institution municipale dit regretter la « propagation de chiffres inexacts susceptibles de déformer la réalité des faits et de semer la confusion dans l’opinion publique ».
« Le conseil de ville de Thiès tient à rappeler son engagement pour la transparence dans l’exécution des projets et invite l’ensemble des citoyens à se référer aux informations officielles pour éviter toute interprétation », ajoute la même source.
La statue représentant la figure de la résistance à la colonisation française, Lat-Dior Ngoné Latyr Diop, monté sur son cheval Malaw, a été inaugurée, jeudi par le président de la République Bassirou Diomaye Faye.
Ce projet de la ville de Thiès réalisé par l’artiste-sculpteur burkinabè Siriki Ky, est une œuvre en bronze de 2,65 mètres.
Le comité scientifique de ce projet est présidé par le professeur Ibrahima Thioub, avec comme rapporteur le Professeur Babacar Mbaye Diop.
Il compte parmi ses membres, le professeur Mamadou Babacar Ndiaye, recteur de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT), Adja Maïmouna Niang, enseignante-chercheure à l’UIDT, Ousseynou Masserigne Guèye, directeur de l’information et de la communication de la ville de Thiès, etc.
Siriki Ky, un artiste sculpteur mondialement reconnu, travaille le bronze, en utilisant des techniques ancestrales, telles que la cuisson des moules au feu de bois et la fonte du bronze dans une forge traditionnelle.
L’artiste, fait chevalier de l’ordre du lion en 2018 par le président Macky Sall lors de l’inauguration du Musée des civilisations noires, a réalisé une bonne partie des statues qui ornent l’allée des Etalons au Burkina Faso parmi lesquelles celles des réalisateurs sénégalais Sembene Ousmane et Alain Gomis.
« L’œuvre que nous avons inaugurée aujourd’hui, au-delà de sa dimension esthétique, à l’image de tant de produits de nos artistes, cinéastes, est porteuse d’une efficace fonction pédagogique dans la transmission de nos valeurs et vertus les meilleures », avait dit le chef de l’Etat, lors de la cérémonie d’inauguration de la statue en hommage au héros national Lat-Dior Diop.
LE SÉNÉGAL IDENTIFIE 35 MESURES POUR RÉDUIRE SES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
La courbe des coûts marginaux de réduction (MACC), issue d’une étude nationale, a permis d’identifier ces mesures. Ces initiatives, qui touchent divers secteurs, visent à concilier développement économique et protection de l’environnement.
Dakar, 18 déc (APS) – Le Projet de construction de la courbe des coûts marginaux de réduction (MACC) a permis d’identifier au Sénégal 35 mesures d’atténuation du gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique, a indiqué, mercredi, Madeleine Diouf Sarr, directrice du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts.
‘’Nous sommes là pour valider ce projet, une étude d’évaluation du coût d’abattement des projets d’atténuation et d’émission de gaz à effet de serre’’, a-t-elle expliqué.
Elle a souligné que la courbe réalisée a ‘’permis d’identifier 35 mesures gagnant-gagnant d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre pour le Sénégal’’.
Cet outil central de hiérarchisation des émissions selon leur impact carbone et financier a également contribué à ‘’voir quel est le coût de ces mesures’’, a poursuivi Mme Sarr.
Elle intervenait à l’ouverture de l’atelier national de validation de l’étude sur la courbe des coûts marginaux de réduction (MACC-en anglais) des émissions de gaz à effet de serre du Projet Partnership for market implementation (PMI) financé par la Banque mondiale.
‘’Cet outil nous permettra réellement de mieux documenter, de mieux négocier avec nos partenaires dans le cadre du marché carbone. Nous voulons aussi mettre en avant ces mesures pour obtenir également des supports financiers et des investissements pour le Sénégal’’, a-t-elle ajouté.
Elle a précisé que ces‘’35 mesures concernent différents secteurs, notamment le secteur de l’environnement, qui traite de la reforestation, de la protection des mangroves, la lutte contre les feux de brousse, et du développement des foyers améliorés, pour réduire la pression sur les forêts.’’
Des mesures qui concernent également ‘’des projets sur l’énergie, notamment sur comment promouvoir le gaz butane dans la cuisson des ménages et les énergies renouvelables.’’
‘’Des projets sur l’assainissement’’, la manière de ‘’réduire les émissions de méthane dans le secteur de l’assainissement tout en augmentant l’accès à l’assainissement et le traitement des eaux usées sont aussi concernés par ces mesures d’atténuation’’, a-t-elle encore indiqué.
Madeleine Diouf Sarr a estimé que ces ‘’mesures d’atténuation peuvent être très optimales pour le développement du Sénégal tout en respectant notre croissance, ou encore le référentiel Sénégal Vision 2050’’.
Pour sa part, le représentant du cabinet de consultance »Carbon Limits », Stéphane Guille a souligné que ‘’le Sénégal comme tous les pays, veut continuer sa croissance économique’’.
‘’Cette croissance vient avec des émissions plus élevées de gaz à effet de serre, mais avec les technologies qui évoluent, il y a des opportunités pour avoir une croissance économique sans avoir une hausse importante d’émissions de gaz à effet de serre’’, a-t-il expliqué.
Selon lui, ‘’avoir une connaissance des coûts relatifs des différentes mesures d’atténuation d’émissions de gaz à effet de serre présente l’opportunité d’engager avec des partenaires une coopération internationale sur les marchés du carbone’’.
‘’Cette étude sur la courbe des coûts marginaux de réduction (MACC) est un des outils qui pourront aider le Sénégal dans cette coopération internationale à avoir des financements internationaux à travers les marchés carbone’’, a soutenu M. Guille.
Le projet de construction de la courbe des coûts marginaux de réduction (MACC) a été lancé en juillet 2024. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 6 de l’Accord de Paris sur les marchés carbone.
Signataire de l’Accord de Paris en 2015, le Sénégal a pris des engagements clairs pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, notamment à travers la mise en œuvre de sa Contribution déterminée au niveau national (CDN), adoptée en 2020.
Dans cette optique, le Sénégal s’est engagé dans une dynamique proactive qui a permis de mettre en place un cadre opérationnel national sur le marché carbone, appuyé par des réalisations concrètes.
Aujourd’hui, la mise en place de la MACC permettra d’évaluer le potentiel d’atténuation par secteur, de définir un coût de réduction tenant compte du contexte local et d’affiner les critères d’éligibilité à appliquer aux projets de transition sur l’article 6 de l’accord de Paris.