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11 mai 2025
LIGUE 1 : AJEL DE RUFISQUE FREINE LE JARAAF, TEUNGUETH FC RESTE LEADER
Le Jaraaf de Dakar occupe la deuxième place de la ligue 1 sénégalaise malgré son match nul, 1-1, devant le promu AJEL de Rufisque, lors de la quatrième journée, au terme de laquelle Teungueth FC est resté leader, grâce à sa victoire
Le Jaraaf de Dakar occupe la deuxième place de la ligue 1 sénégalaise malgré son match nul, 1-1, devant le promu AJEL de Rufisque, lors de la quatrième journée, au terme de laquelle Teungueth FC est resté leader, grâce à sa victoire sur la Linguère de Saint-Louis, 2-1.
Almamy Fall a ouvert le score à la 40e mn pour le Jaraaf. AJEL a réussi la prouesse d’égaliser dans la dernière minute du temps règlementaire.
Le club dakarois a perdu des points au profit de Teungueth FC (10 points), le leader et champion en titre qui, sur sa pelouse, a dominé le club saint-louisien.
Le Jaraaf, son dauphin de la précédente saison, passée est deuxième avec huit points.
Dans les autres matchs de la quatrième journée, l’AS Pikine a signé sa première victoire de la saison en battant Oslo FA, 1-0. Adama Diaw a marqué le but de cette rencontre. L’AS Pikine occupe la 10e place avec 5 points (-2).
L’US Gorée a fait la plus belle opération de cette journée en dominant la Sonacos, qui tient la 15e place, grâce à un but de Mamadou Sow marqué pendant le temps additionnel de la seconde période. Cette victoire a permis aux insulaires de se hisser à la troisième place avec 7 points (+2).
Tenue en échec sur sa pelouse par l’US Ouakam, 1-1, l’ASC HLM est quatrième avec sept points (+1).
Wally Daan de Thiès occupe la cinquième place avec le même nombre de points, grâce à son succès contre le 14e, Jamono de Fatick, 1-0.
Le Casa Sports n’est plus lanterne rouge. Le club ziguinchorois, avec 2 points (-2), est 13e. Il a fait un match nul contre Dakar Sacré-Cœur, qui est septième avec 5 points, 0-0.
Voici les résultats de la 4e journée :
– Dimanche
Génération Foot 1 – 1 Guédiawaye FC
Jaraaf 1 – 1 AJEL
Sonacos 0 – 1 US Gorée
HLM 1 – 1 US Ouakam
AS Pikine 1 – 0 Oslo FA
– Samedi
Teungueth FC 2 – 1 Linguère
Jamono de Fatick 0 – 1 Wally Daan
Dakar Sacré-Cœur 0 – 0 Casa Sports
TABLEAU SOMBRE DU TRAVAIL DOMESTIQUE
La situation des Travailleurs domestiques (Td) est préoccupante. Malgré les efforts des différents Etats, ils vivent dans une précarité absolue. Leurs droits économiques, sociaux et culturels sont quotidiennement foulés aux pieds.
En Afrique de l’Ouest, le travail domestique demeure informel. Malgré les cadres juridiques internationaux pour encadrer le secteur, les travailleurs domestiques vivent dans une précarité absolue. La plupart n’ont ni accès à des contrats ni à la protection sociale dans le cadre de leur travail, selon une étude menée par le Centre de recherche et d’action sur les droits économiques, sociaux et culturels (Cradesc), avec l’appui de la Fondation pour une société juste (Fjs).
La situation des Travailleurs domestiques (Td) est préoccupante. Malgré les efforts des différents Etats, ils vivent dans une précarité absolue. Leurs droits économiques, sociaux et culturels sont quotidiennement foulés aux pieds.
«Plus de 85% des Td n’ont pas de contrat écrit en bonne et due forme. Plus de 85% ne perçoivent même pas l’équivalent du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). Ils gagnent moins de 27 200 francs Cfa par mois. Beaucoup ne bénéficient pas de congés payés ni d’indemnités de licenciement, et travaillent plus de 8 heures par jour. La quasi-totalité n’est pas déclarée à la Sécurité sociale. Sans allègements de travail, les femmes sont souvent victimes de licenciements durant la grossesse», révèle une étude menée par le Centre de recherche et d’action sur les droits économiques, sociaux et culturels (Cradesc), avec l’appui de la Fondation pour une société juste (Fjs).
Laquelle a pour objectif de «documenter les violations des droits économiques sociaux et culturels des travailleurs domestiques, et évaluer l’efficacité des appuis dont ils bénéficient en vue de renforcer le plaidoyer visant leur protection et leur émancipation économique, et de contribuer à la réduction de la vulnérabilité».
Les résultats de cette étude qui ont été présentés la semaine dernière, font ainsi état de «9, 6 millions de Td en Afrique dont 6, 6 millions de femmes, soit 68, 4% de cette main-d’œuvre informelle (Oit, 2021)».
La majorité des travailleurs domestiques est âgée de 15 à 25 ans. Le niveau d’instruction est faible, avec moins de 2% des Td ayant fait des études supérieures. La majorité n’a pas dépassé le primaire. Les Td sont en majorité célibataires. On retrouve aussi des femmes mariées dans le secteur. Plus de 70% des Td trouvent un emploi par voie informelle, selon l’étude.
Violences subies par les Td
Dans les pays de la sous-région, il a été aussi noté une forte présence des femmes dans le secteur. Au Bénin par exemple, les travailleuses représentent 84, 27% en 2011, au Togo 80, 29% en 2017, en Mauritanie 68, 52% en 2017 et en Gambie 48, 08% en 2018 (Oit 2022).
Entre 50% et 90% des Td subissent des violences, principalement verbales. Prévalence particulièrement élevée chez les filles (mineures). Plus de 90% des victimes ne sont pas syndiqués, restreignant l’accès à la Justice.
Les femmes sont également confrontées à des Violences basées sur le genre (Vbg). Et pour y faire face, elles se tournent principalement vers leurs proches pour obtenir un soutien. Les conflits avec les employeurs sont souvent résolus par des mécanismes non juridictionnels, laissant de nombreux cas non résolus et des niveaux de satisfaction variables.
Faible ratification de la Convention 189 de l’Oit
Pour la directrice du Cradesc, ces violations peuvent être imputables à «l’absence de contrôle de la part quasiment des inspections du Travail qui devraient être activées par nos gouvernements en vue de protéger les travailleurs domestiques». En effet, indique Dr Fatimata Diallo, «le travail domestique est un travail à part entière qu’il faut encadrer». La directrice du Cradesc relève également «une faible ratification de la Convention 189 de l’Organisation internationale du travail (Oit) sur le continent africain». Cette convention promeut le renforcement de la protection des travailleurs.
«Les gouvernements hésitent à ratifier un certain nombre de conventions, parce que cela leur impose un certain nombre d’obligations, et ça pose problème. Il faut vraiment une réelle volonté politique pour qu’on change cette situation», considère Mme Diallo.
En Afrique de l’Ouest, seule la République de Guinée l’a ratifiée. Mais, souligne Mme Diallo, «la Guinée n’arrive pas encore à donner le traitement le plus approprié à ces travailleurs domestiques».
Pour un pays comme le Sénégal, renseigne-t-elle, «la question de la ratification de la Convention 189 a été agitée dans les années 2011, en Côte d’Ivoire, ça a été agité dans les années 2015. Au Bénin, c’est une actualité assez intéressante en raison du travail que font les syndicats et les autres acteurs de la Société civile. Lors de nos interventions, nous avons eu la garantie que le gouvernement va procéder à la ratification de la Convention 189. Au Sénégal, c’est un débat qu’il faut réactualiser, et c’est l’enjeu de ces interventions dans les différents pays. Le travail des syndicats et des organisations de la Société civile doit être renforcé pour qu’on arrive à avoir une ratification de la Convention 189. La ratification c’est une chose, l’application c’est une autre chose. Il faut qu’on mette en place les mécanismes nécessaires, qu’on renforce les inspections du Travail, qu’on sensibilise davantage les patronats. Nous tous, nous sommes d’une certaine manière membres du patronat, parce que la plupart des gens ont des travailleurs domestiques dans leur foyer. Il faut davantage une sensibilisation pour que tous les acteurs, toute la société d’une manière générale, puissent être sensibles à leurs conditions».
Pour rappel, cette étude a été menée dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui stratégique aux travailleuses domestiques. Le Pastdom a été initié pour contribuer à la production de nouvelles connaissances sur le travail domestique. Car, expliquent les chercheurs, «ce secteur reste largement sous-exploré et n’est pas suffisamment pris en compte dans les priorités du monde scientifique et de la recherche. Cette absence d’attention contribue à la persistance des problématiques auxquelles les travailleurs domestiques sont confrontés.
En outre, le manque persistant de protection légale et adaptée à la réalité du travail domestique, la faiblesse des mécanismes de mise en œuvre des lois existantes dans les pays africains, en particulier en Afrique de l’Ouest, et le besoin de renforcer l’organisation et les intérêts des travailleurs domestiques constituent des défis majeurs».
Au cours des deux premières phases d’exécution (2021 et 2024), le projet a, d’après le Cradesc, «contribué à renforcer la mobilisation des acteurs-clés en créant des plateformes multi-acteurs et à documenter les cas de violation, les mécanismes de protection existants pour mieux défendre leurs droits socio-économiques et culturels»
Pr Amsatou Sow Sidibé, présidente de la Cndh : «LES TRAVAILLEURS DOMESTIQUES MERITENT UNE ATTENTION PARTICULIERE»
«Les travailleurs domestiques représentent une part significative de la main-d’œuvre informelle, avec une majorité de femmes évoluant dans des conditions précaires et souvent sans protection sociale ni garantie de leurs droits fondamentaux. Les travailleurs domestiques méritent une attention particulière. Ce sont des personnes que l’on peut classer parmi les personnes vulnérables. Et alors le contexte, il faut le préciser. C’est l’Afrique qui compte environ 9, 6 millions de travailleurs domestiques dont 68% sont des femmes, et ce sont des femmes qui sont exposées à une double vulnérabilité ; d’abord parce qu’elles travaillent avec un statut d’informel et ensuite elles sont isolées géographiquement et socialement. Elles quittent leurs familles pour venir dans les grandes villes. Le Projet d’appui stratégique aux travailleuses domestiques (Pastdom) nous a fourni des données essentielles qui montrent que malgré les engagements internationaux, la mise en œuvre des mécanismes de protection pour ces travailleurs reste très insuffisante. Alors que quand on cite la Convention 189 de l’Oit, qui demande le renforcement de la protection des travailleurs, nous nous rendons compte que cette Convention 189 n’est presque pas ratifiée par les Etats. Les Etats qui l’ont ratifiée sont exceptionnels. En tant qu’Institution nationale des droits de l’Homme (Indh), notre rôle est d’assurer la promotion et la protection des droits de tous sans exception, y compris les droits des travailleurs domestiques. Nous devons nous engager ensemble (Indh) à leur offrir un environnement de travail digne, sûr et respectueux de leurs droits. Le rôle des Indh est essentiel pour assurer l’éducation des parties prenantes sur le caractère fondamental de la protection et de la promotion des travailleurs domestiques. Les Indh militent en général pour l’adoption, la réforme et la mise en œuvre de lois nationales spécifiques qui protègent les travailleurs domestiques. Elles plaident pour que les pays ratifient et appliquent la Convention 189 qui concerne les travailleurs domestiques et qui établit des normes minimales de protection et de droits pour ces travailleurs.»
LE REPORT DE L’INHUMATION DE MAMADOU MOUSTAPHA BA A LA UNE DE LA PRESSE
Les livraisons de ce lundi reviennent sur le décès de Mamadou Moustapha Ba après la décision du procureur de la République d’ordonner une autopsie visant à déterminer la cause de la mort de l’ancien ministre des Finances et du Budget.
Dakar, 11 nov (APS) – Le décès de Mamadou Moustapha Ba reste le sujet dominant de l’actualité, après la décision du procureur de la République d’ordonner une autopsie visant à déterminer la cause de la mort de l’ancien ministre des Finances et du Budget.
“Suspicions autour d’un décès”, titre Le Soleil en ajoutant qu’une autopsie ordonnée par le procureur de la République a révélé “plusieurs éléments qui sont de nature à attester que la mort [de Mamadou Moustapha Ba] n’est pas naturelle”.
Par conséquent, la levée du corps et l’inhumation de l’ancien ministre rappelé à Dieu le 4 novembre dernier à Paris ont été reportées.
“La famille du défunt, mécontente, réclame la dépouille”, annonce Le Soleil. “On est en train de tergiverser […] Mamadou Moustapha Ba ne mérite pas ce traitement”, rapporte Vox Populi en citant l’avocat El Hadj Diouf, conseil de la famille du défunt.
WalfQuotidien, citant également Me Diouf, se fait à son tour l’écho des préoccupations de la famille. “Ça vire en affaire d’État”, fait observer le même journal.
D’autres quotidiens, dont Tribune, annoncent que le parquet a ordonné une enquête, qui est confiée à la Division des investigations criminelles (DIC).
Libération annonce l’envoi d’une commission rogatoire de la DIC en France. La Division des investigations criminelles et la police scientifique “ont été chargées de ‘certaines diligences'”, indique le même journal, ajoutant qu'”on s’achemine vers l’ouverture d’une information judiciaire qui pourrait aboutir à une commission rogatoire en France, où est décédé l’ancien ministre”.
“Une tournure inattendue”
“Entre les rebondissements sur les causes ‘pas naturelles’ de la mort du dernier ministre des Finances et du Budget [de] Macky Sall et l’ouverture d’une enquête par le parquet de Dakar, le décès de Mamadou Moustapha Ba semble encore loin de livrer tous ses secrets”, commente Sud Quotidien.
Le Quotidien souligne que son décès “est en train de prendre une tournure inattendue”, L’Observateur faisant état de “nombreuses questions” soulevées à la suite de l’autopsie ordonnée par le parquet de Dakar.
Mamadou Moustapha Ba a été “retrouvé sans vie à Paris, après plusieurs jours de recherches”, écrit L’Observateur, selon lequel l’épouse de l’ancien ministre des Finances et du Budget “sera l’une des premières personnes à faire face aux enquêteurs” de la DIC.
“Sa convocation est sur la table du patron de la DIC. Étant parmi les premières personnes à voir le corps sans vie de son mari, les enquêteurs veulent en savoir davantage sur les fréquentations de son mari en France, le contenu de leurs dernières conversations et l’état de santé” de l’ex-ministre des Finances et du Budget, poursuit L’Observateur.
”Mamadou Moustapha Ba ne mérite certainement pas ce qui lui arrive. Son décès brutal en France avait ému tous ceux qui le connaissaient, mais voilà que son inhumation est l’objet d’une polémique”, note le journal Les Échos.
Si ce journal estime que les zones d’ombre liées à ce décès doivent certes être éclairées, il note que “c’est une épreuve difficile infligée à la famille qui, en plus de porter son deuil prolongé, doit faire face à des suspicions sur les circonstances de cette mort”.
Par Mamadou BAAL
DONALD TRUMP, ETATS-UNIS, ET TRANSFORMATIONS GEOPOLITIQUES
Le poste ministériel le plus crucial dans le prochain gouvernement sénégalais ne sera pas la Primature, mais bien le ministère des Affaires étrangères.
Le poste ministériel le plus crucial dans le prochain gouvernement sénégalais ne sera pas la Primature, mais bien le ministère des Affaires étrangères.
Ne nous y trompons pas : Donald Trump va accélérer la cadence des transformations politiques et économiques mondiales, redéfinissant la géopolitique à un rythme inédit. Les citoyens américains en ont ainsi décidé, et les répercussions de cette dynamique seront ressenties partout.
L’ambiance de sectarisme croissant en Europe et l’affirmation sans complexe des «extrêmes droites» laissent entrevoir une disparition progressive des idéologies traditionnelles. Nous sommes face à une mutation profonde, un monde où les anciennes alliances se fragiliseront et où chacun agira d’abord dans son propre intérêt, pour sans doute encore plusieurs décennies.
Trump va précipiter cette reconfiguration géopolitique et économique en instaurant un réalisme économique plus brutal dans les relations internationales. En ce sens, le présent sera toujours façonné par nos actions, mais ce seront toujours les générations futures qui porteront leurs conséquences.
L’élection de Donald Trump annonce quatre années de douleur pour asseoir ce nouveau monde bipolaire. Les victimes immédiates seront l’Europe, Volodymyr Zelensky et les Palestiniens. Poutine et Netanyahou pourraient bien s’en réjouir, mais les Européens eux, paieront un lourd tribut, pris entre le fardeau de la bataille économique que les Etats-Unis et la Chine imposeront au reste du monde, et le coût de la guerre en Ukraine.
A travers des alliances comme les Brics, la Chine et la Russie formeront un front face aux Etats-Unis, forçant les grandes puissances à se repositionner dans cette reconfiguration mondiale.
Si les Brics, menés par la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil, l’Afrique du Sud et la Turquie, favorisent l’émergence d’un Front face aux Etats-Unis, les laissés-pour-compte qui devront se repositionner, est-ce les puissances intermédiaires (Allemagne, Japon, France) ou bien la masse critique des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ?
Dans la première moitié de ce siècle, les bases d’un nouvel ordre politique mondial seront, à n’en point douter, établies.
Dans la seconde moitié, l’économie numérique dominera et la technologie prendra de plus en plus de place. Le prochain siècle pourrait bien être celui du règne des machines, où les humains se contenteront d’observer un monde transformé.
Nous assistons à une fracture imminente
Les Etats-Unis et l’Europe d’un côté, les Brics de l’autre, chaque entité avec sa monnaie électronique et ses circuits économiques. Deux institutions mondiales émergeront pour coordonner les échanges : les Nations unies (refondées) et une organisation parallèle qui pourrait bien émaner des Brics.
L’Afrique se retrouvera au centre de cette rivalité pour les richesses naturelles de son sous-sol. Seule une unité politique africaine forte pourrait permettre au continent de faire face à ces puissances économiques dans un monde bipolaire.
La mission diplomatique à venir pour le Sénégal sera complexe et cruciale, marquée par une diplomatie économique subtile et stratégique. Il ne faudra surtout pas se tromper dans le choix du ministre qui dirigera ce poste.
Mamadou BAAL
Expert Communication Audiovisuel Consultant
Décès de Samba Mballo du groupe Gélongal
Le groupe Gélongal est à nouveau frappé par un deuil. Samba Mballo, un des membres fondateurs du groupe, a été rappelé à Dieu hier, à Dakar. Une nouvelle qui a plongé le fouladou dans la consternation. Selon le maire de Kolda, Mame Boye Diao, le Fouladou perd un autre de ses plus grands ambassadeurs. A l’en croire, ce trio a su porter haut le flambeau de notre terroir et jamais ils n’ont eu de cesse de clamer leur appartenance à la belle région de Kolda. Il présente ses condoléances à Moussa Mballo qui est orphelin de ses deux compagnons à savoir Samba Mballo et Papis Baba Diallo décédé le 4 mai 2018, suite à un accident sur l’autoroute à péage.
ONU-Femmes renforce les candidates aux législatives
La loi instituant la parité absolue a permis la présence à l’Assemblée nationale de 44% de femmes. Malgré cette performance, d’autres défis restent à être relevés, notamment le respect de la loi dans les instances de l'Institution, les contraintes politiques, sociales et culturelles. Dans ce cadre, Onu-Femmes vient d’organiser à Thiès, en collaboration avec les organisations partenaires, l'accompagnement des candidates aux élections législatives du 17 novembre 2024 et des parties prenantes, un atelier de sensibilisation et de renforcement de capacités. Il s'agit de renforcer les compétences des candidates sur les enjeux de la communication en période électorale à travers des stratégies de plaidoyer, l’efficacité et la persuasion de la cible, mais aussi permettre aux candidates de comprendre le cadre juridique des élections législatives. Il s’y ajoute une sensibilisation sur l'importance d'une campagne électorale dans un environnement non violent, de paix et de sécurité.
Le mouvement ETIR apporte aussi son soutien à Pastef
La liste des nouveaux soutiens à la liste Pastef continue de s’allonger à Thiès. C’est ainsi que le mouvement Ensemble pour le Travail et l’Intégrité Républicaine (ETIR) de l'ingénieur en Génie Civil Moussa Sarr a également décidé de rouler pour cette liste à l’occasion des élections législatives du 17 novembre 2024. «Depuis la victoire de Diomaye-Président, ETIR est resté attentif aux importantes mutations sociopolitiques dans le pays et s’est ensuite inscrit dans la dynamique d’une large concertation inclusive dans ses rangs, pour avoir une bonne appréciation globale», a-t-il indiqué. Selon lui, les constats tournent autour du caractère souverain du nouveau pouvoir, la séparation effective des trois pouvoirs, le caractère volontariste sur le plan économique. C’est fort de tout cela, dit-il, que le «le mouvement ETIR a unanimement décidé de soutenir la liste PASTEF et demande à tous ses membres de ne ménager aucun effort pour qu’elle obtienne une majorité confortable à l’Assemblée Nationale.
Accompagnement financier des artistes photographes
En partenariat avec l’ambassade de Côte d’Ivoire à Dakar et le cabinet Éthique Art Conseils, l'association Afrique Art Up a organisé ce samedi une exposition dénommée «Connexions Culturelles». C’est en présence de certains artistes dont les œuvres incarnent la richesse, la diversité et la créativité qui caractérisent le paysage artistique africain. Parmi eux, l’artiste photographe Ly la Gazelle qui a fustigé le manque d’accompagnement des États. «Nous n’avons pas du tout le soutien des autorités pour la photographie. Les artistes photographes sont dans une galère pas possible. Quand un peintre demande des accompagnements, le gouvernement l’accompagne. Alors qu'on ne considère même pas les photographes. On peut vendre une œuvre d’art à 5 millions mais la même œuvre en photographie, les gens vont dire ; c’est de la photo. Tout le monde fait de la photo», affirme la photographe originaire de Côte d’Ivoire. Ly La Gazelle invite ainsi les autorités à mettre en place des financements pour les photographes. «Il y a des gens qui veulent s'investir dans ce créneau mais comme ils n'ont pas d'accompagnement, ils font autre chose au lieu de faire de la photo», regrette l’artiste qui dénonce aussi la discrimination liée au genre dans le monde.
Grève illimitée des Docteurs en spécialisation
Les docteurs en spécialisation (DES) sont plus que jamais déterminés dans leur combat pour l'amélioration de leurs conditions de travail. Dans un communiqué parvenu à «L'As», ils dénoncent l'indifférence des autorités par rapport à cette revendication. Par conséquent, ils ont décrété une grève totale (arrêt de toutes les activités hospitalières) illimitée à compter du lundi 11 novembre 2024. Ces blouses blanches précisent que ce mot d'ordre de grève totale illimitée est l'expression de leur détermination à se mobiliser et à se sacrifier pour obtenir justice et dignité. Le COMES souligne d'ailleurs qu'il fera face à toute forme d'intimidation de quelque bord que ce soit et n'hésitera pas à adopter des mesures de lutte qu'il jugera nécessaire pour la défense de ses membres.
L'Apdh exige des éclaircissements sur la libération de Nabou Lèye
La libération provisoire de Nabou Lèye, l'une des mises en cause dans le double meurtre d’Abdou Aziz Ba dit Aziz Dabala et du jeune Boubacar Gano alias Waly continue de susciter des polémiques. Après sa famille, c'est au tour de l'association pour la protection des droits humains (APDH) de solliciter des éclaircissements sur ces chefs d'accusation. Dans un communiqué parvenu à «L'As», l’association souligne que cette libération provisoire est intervenue sans aucun acte de procédure posé depuis le début de l'instruction. Nonobstant le caractère secrète de l'instruction prévu par les dispositions de l'article 11 du Code de procédure pénale, les membres Apdh rappellent que le droit à l'information comme un droit universel et l'organisation de points de presse et les reconstitutions des faits dans certains dossiers criminels, attribuent à cette disposition un caractère supplétif.
Caravane de l'inter-coalition de l’opposition
La caravane de l'inter-coalition Samm Sa Kaddu, avec Takku Wallu et Jamm Ak Njariñ a sillonné hier la banlieue. Barthélémy Dias et Cie sont allés à Pikine et à Guédiawaye où ils ont été accueillis par l’ancien maire Aliou Sall. Selon la tête de liste nationale de Samm Sa Kaddu, cette caravane montre que l'unité de leurs coalitions est leur plus grande force, unissant toutes les voix pour une représentation honnête et engagée. A l’en croire, cette mobilisation dépasse le cadre d'une campagne puisqu’elle incarne l'alternative dont notre pays a besoin. « Dans chaque quartier, les Sénégalais nous rappellent à quel point leur confiance a été trahie et leurs espoirs déçus par ce régime. Mais ce que nous voyons également, c'est leur aspiration profonde à un avenir meilleur. Pikine et Guédiawaye demandent justice sociale, sécurité, et des opportunités réelles pour notre jeunesse – un appel auquel nous répondrons avec engagement et intégrité», déclare M. Dias.
Diomaye au sommet de l’Oci
Le Chef de l’État Bassirou Diomaye Faye est à Riyadh depuis hier, où il participe au Sommet extraordinaire de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) consacré à la situation en Palestine et au Liban. Ce sommet, prévu aujourd’hui, vise à renforcer le soutien et la solidarité de la Oumma islamique envers ces deux pays et à promouvoir une paix durable dans la région.
Fin des accords de pêche
Avec l'arrivée à terme du protocole d'application de l'accord de partenariat dans le domaine de la pêche avec l’Union Européenne, Dr Fatou Diouf, ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires fera prochainement face à la presse. Elle va clarifier les nouvelles orientations stratégiques du gouvernement pour une gestion durable de nos ressources halieutiques, tout en mettant en avant les intérêts nationaux. Pour rappel, le protocole signé le 18 novembre 2019 pour une durée de cinq ans, arrive à terme le 17 novembre 2024 à minuit.
Les travailleurs d’Emedias toujours en grève
Les employés du Groupe EMedia Invest entament une nouvelle semaine de grève, face à une situation salariale qui s'aggrave. Malgré les médiations, aucune solution n'a été trouvée pour régler définitivement le problème des employés, déplorent-ils. Dans un communiqué, les travailleurs de ce groupe dénonce « l'inaction persistante et inquiétante de la direction générale face à notre seule et légitime revendication: les salaires !» A les en croire, depuis le début de leur mouvement, ils ont exprimé de manière claire et précise leurs attentes en matière de régularisation des salaires que le personnel peine à recevoir depuis 5 mois. Ainsi ils ont répondu présent à toutes les rencontres pour trouver une issue heureuse à cette crise. Mais force est de constater, regrettent les travailleurs, que la direction générale ne tient pas, encore une fois, ses engagements. Selon eux, cette situation «n'est plus seulement intenable, elle est de plus en plus insupportable». Et face à cette violation flagrante de leur droit, les travailleurs ont décidé de durcir le ton avec des actions plus concrètes, plus déterminées et plus engagées.
Birima Mangara pour le développement de la culture
Birima Mangara, tête de liste nationale de la coalition Pôle alternatif 3e voie – Kiiraay ak Natangué, aux élections législatives de dimanche prochain, a promis, samedi, en cas de victoire, le vote de lois permettant de faire du Sénégal un pôle culturel internationalement reconnu. «Ndiambour est connu pour sa culture. Si nous sommes élus, nous allons faire des propositions de loi qui rendront notre culture plus dynamique, permettant au Sénégal de rayonner dans le monde grâce à la région de Louga», a-t-il déclaré d’après l’Aps, lors de son meeting à Louga. Il a mis «un accent particulier sur le développement culturel, plaidant pour la mise en place d’une industrie valorisant les richesses artistiques locales». Selon lui, la coalition Kiiraay ak Natangué se positionne en faveur d’un avenir inclusif et prometteur. La tête de liste départementale, Fatoumata Bintou Rassoul, a défendu les priorités sociales de leur programme, insistant sur l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes comme axes centraux. Voter pour la coalition Kiiraay ak Natangué, c’est choisir une Assemblée nationale de rupture, où les préoccupations des populations seront au cœur des politiques publiques, a-t-elle soutenu. Elle a également lancé un appel à la mobilisation des jeunes pour garantir une victoire décisive, le soir du 17 novembre.
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DIFFEREND AMADOU BA-MACKY SALL : ADAMA FAYE PARLE DE PROBLEMES D’ARGENT
Frère de l’ex-Première dame et tête de liste nationale de la Coalition «Defar sa gox», Adama Faye donne son point de vue sur ce qui oppose son beau-frère, l’ancien Président Macky Sall, à son ancien Premier ministre, Amadou Ba.
Adama Faye, frère de Marième Faye Sall et tête de liste nationale de la Coalition «Defar sa gox», parle du différend entre l’ancien Président Macky Sall et Amadou Ba, son ancien Premier ministre. M. Faye a indiqué que l’argent est à l’origine du contentieux opposant l’ancien chef de l’Etat et l’ex-chef du gouvernement.
Frère de l’ex-Première dame et tête de liste nationale de la Coalition «Defar sa gox», Adama Faye donne son point de vue sur ce qui oppose son beau-frère, l’ancien Président Macky Sall, à son ancien Premier ministre, Amadou Ba. «Je vous dis tout ce que je sais sur le différend entre Amadou Ba et Macky Sall. Tout repose sur l’argent. Leur seul problème, c’est l’argent. Si tu es un Président qui a l’intention de faire des malversations financières, si tu vois un ministre plus avide en argent et plus voleur que toi, tu ne seras pas d’accord», croit savoir Adama Faye, invité de l’émission «Les Grandes gueules» sur la chaîne privée Sen Tv, ce samedi.
«Je défie quiconque de me démentir. C’est Macky Sall qui me l’a dit en personne. Avant 2020, il y avait un homme d’affaires étranger qui avait gagné un marché, mais n’a pas honoré sa promesse. Il devait être poursuivi, mais personne ne l’a fait. J’entendais les gens dire ça, mais je n’y croyais pas. Cet homme dont je vous parle, me devait de l’argent, je lui avais fait un service privé. Un jour, j’ai entendu qu’il est dans un hôtel de la place. Je me suis dépêché sur les lieux pour lui demander mon dû. Il m’a payé, mais après il m’a remis une montre que je devrais remettre à Macky Sall», déclare M. Faye.
Ce dernier revient sur ses rapports antérieurs avec son beau-frère.
«En ce temps-là, je n’avais pas de problème avec Macky Sall. Lorsqu’il m’a remis la montre, je lui ai demandé s’il ne l’avait pas truquée. Il m’a dit : «Non. Macky, c’est mon ami.» Après, je suis allé chez Macky Sall à qui j’ai dit que «tel t’a donné une montre, mais elle est dans ma voiture, je crains qu’il l’ait truquée». Macky Sall m’a répondu : «Non, lui, c’est mon ami, il ne va pas faire ça.» Je lui ai donné la montre. Après, il m’a demandé si je pouvais rencontrer encore la personne dont je parle. Je lui ai répondu : «Oui.» Il m’a dit : «Va lui demander combien il a donné à Amadou Ba ? Amadou Ba m’a donné un milliard alors qu’il m’avait promis 10. Il a donné des sommes, mais pas les valeurs réelles»», soutient-il.
«J’ai quitté son domicile sans repartir là-bas, parce que je sais que cet argent n’est pas licite. C’est l’argent du contribuable. Lorsqu’il m’a dit cela, j’ai pensé à Cheikh Yérim Seck, qui disait qu’il y a des personnes auxquelles on a octroyé des marchés et qui n’ont pas honoré leurs promesses, mais n’ont pas été poursuivies», a soutenu Adama Faye. Qui revient sur une autre aventure entre Amadou Ba et Macky Sall : «Un jour, le Président Macky Sall avait envoyé un émissaire chez Amadou Ba pour lui dire qu’il fasse attention, car il a ses dossiers.» En réponse à Macky Sall, Amadou Ba a dit : «Va lui dire que j’ai moi aussi ses dossiers.»», a indiqué Adama Faye.
Le frère de l’ex-Première dame dit : «Un jour, un ministre m’a dit que ton beau-frère-là ne donne pas assez d’argent quand on gagne un marché. «Touti lalay thiébal.
LE PROCUREUR REPORTE LES FUNÉRAILLES
Le décès de l’ancien ministre Mamadou Moustapha Bâ est en train de prendre une tournure inattendue
Le décès de l’ancien ministre Mamadou Moustapha Bâ est en train de prendre une tournure inattendue. Le procureur, qui a ordonné l’autopsie, fait savoir que les résultats ont révélé plusieurs éléments «qui sont de nature à attester que la mort n’est pas naturelle». Conséquence : l’inhumation, qui était prévue hier, a été reportée à une date ultérieure pour les besoins de l’enquête complémentaire.
La levée du corps de l’ancien ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Bâ, qui devait se faire hier pour un enterrement dans son terroir, n’a pas eu lieu. Le procureur de la République, qui a ordonné une autopsie samedi, à la veille de l’inhumation du ministre décédé en France, renseigne dans un communiqué que «les résultats de l’autopsie ordonnée tendant à déterminer les causes du décès ont révélé plusieurs éléments qui sont de nature à attester que la mort n »est pas naturelle». Partant de ce fait, le procureur fait savoir dans le même document que «pour les besoins des investigations qui nécessitent des actes d’enquête complémentaires, les formalités liées à la procédure de levée du corps et d’inhumation sont renvoyées à une date ultérieure».
En ordonnant que cette autopsie soit réalisée, le Parquet a évoqué les «dispositions de l’article 66 du Code de procédure pénale» et fait état de «renseignements reçus sur les circonstances du décès», comportant «des éléments qui justifient que des diligences soient menées en vue de déterminer les causes de la mort».
Me El Hadji Diouf, qui a parlé au nom de la famille du défunt Mamadou Moustapha Bâ, a fustigé l’attitude du procureur. D’après l’avocat, le procureur a cité l’article 66 du Code de procédure pénale, qui ne s’applique pas dans ce cas de figure.
D’après Me Diouf, il n’y a pas de plainte de la famille pour que le procureur puisse se saisir du dossier, il n’y a pas eu de découverte de cadavre, il n’y a pas de meurtre. Et il cite l’article en question : «En cas de découverte d’un cadavre, qu’il s’agisse ou non d’une mort violente, mais si la cause en est inconnue ou suspecte, l’officier de Police judiciaire qui en est avisé informe immédiatement le procureur de la République, se transporte sans délai sur les lieux et procède aux premières constatations. Le procureur de la République se rend sur place s’il le juge nécessaire et se fait assister de personnes capables d’apprécier la nature des circonstances du décès. Il peut, toutefois, déléguer aux mêmes fins un officier de Police judiciaire de son choix. Les personnes ainsi appelées prêtent, par écrit, serment de donner leur avis en leur honneur et conscience. Le procureur de la République peut aussi requérir information pour rechercher les causes de la mort.» Pour Me El Hadji Diouf, rien n’indique qu’on soit dans cette situation, avec le décès de l’ancien ministre des Finances. Il a ainsi plaidé pour que le corps du défunt soit restitué à la famille pour qu’il soit inhumé et qu’il puisse reposer en paix.
Avec cette sortie du procureur de la République près du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, plusieurs zones d’ombre entourent cette affaire. Comment ces suspicions ont-elles pu échapper à des médecins dans un hôpital en France où il est décédé le 4 novembre dernier ? Par ailleurs, la procédure enclenchée par le procureur de la République au Sénégal nécessitera de lancer une commission rogatoire aussi bien en France, où le défunt a fait escale, qu’en Angleterre, où il a séjourné dernièrement. Sans ces mesures, on peut douter que la vérité puisse éclater juste à la suite d’une enquête qui serait limitée au territoire sénégalais.
Par Hamidou ANNE
AVEC LE RETOUR DE TRUMP, LE MOMENT POPULISTE DEMEURE
Ce retour de Trump est accompagné par des acclamations des masses et des élites dans toutes les parties du monde, séduites par le populisme et l’incarnation du virilisme au pouvoir.
J’échangeais le mardi 5 novembre, jour d’élection aux EtatsUnis, avec mon ami l’écrivain Ta-Nehisi Coates. Nous disions notre espoir de voir Kamala Harris remporter la victoire, mais partagions tout de même une certaine appréhension sans qu’exactement je puisse en déceler l’origine concrète. Nous avons poursuivi une conversation au long cours, entamée en 2017 durant le premier mandat Trump. En effet, dans son livre «Huit-ans au pouvoir» (Présence Africaine, 2017), Ta-Nehisi analysait l’arrivée au pouvoir de Donald Trump comme la «revanche identitaire blanche» d’une partie de l’Amérique qui s’était assise sur son orgueil durant huit années pendant lesquelles un Noir était à la Maison Blanche. Pour lui, Trump n’était pas sorti du néant, mais incarnait une forme de régression morale et symbolique d’un pays qui a vécu sous une «bonne gouvernance noire». Ta-Nehisi rappelle que l’ascension de Trump est passée par des discours racistes, xénophobes, islamophobes et misogynes, explosant toutes les digues de la respectabilité en politique. L’homme avait financé une campagne niant l’américanité de Barack Obama qui ne serait pas né aux EtatsUnis. Tout ceci était naturellement faux.
L’accession de Trump à la Présidence des Etats-Unis en 2016 a été une surprise pour des centaines de millions de gens dont moi. Son côté loufoque et burlesque, ses idées rétrogrades et sa violence verbale n’ont pas empêché son sacre. Le mandat de Trump en 2017 a commencé par le «Muslim Ban», un décret interdisant aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane l’accès au territoire américain. Il s’est achevé par une gestion catastrophique de la pandémie du Covid-19. Le 45ème Président américain a posé les ultimes actes de sa gouvernance en contestant les résultats de l’élection présidentielle et en appelant le secrétaire d’Etat de Géorgie pour lui demander de tripatouiller les résultats et de lui «trouver» 11 780 voix afin de renverser le cours d’une défaite.
Devant l’échec des manœuvres, Donald Trump a chauffé ses troupes le 6 janvier 2020 et les a incitées à envahir le Capitole. Des hordes de militants extrémistes ont réussi à rentrer dans l’enceinte du Congrès dont certains cherchaient le vice-président Mike Pence, pour le pendre afin de lui faire payer, disaient-ils, une trahison, car il avait entériné la défaite de son colistier. C’est du jamais vu dans l’histoire de ce pays. Une puissance symbolique comme l’Amérique, terre refuge de millions d’opprimés dans le monde, modèle ultime de démocratie et d’ouverture, se retrouve ainsi réduite à une banale république bananière dont le président refuse le verdict des urnes et appelle à confisquer le suffrage des électeurs par la violence la plus primitive.
Malgré les accusations, les enquêtes, les procédures de destitution et les procès, Trump a survécu. Après toutes ces péripéties, il a été même réélu, sauf que cette fois, contrairement à 2016, cela n’a rien de surprenant. Comme de nombreux pays, l’Amérique a décidé de porter un populiste dangereux au pouvoir. Ici pour la deuxième fois, avec cette fois davantage de moyens à sa disposition pour mener une politique enrobée dans la brutalité et la vulgarité. L’historienne américaniste Sylvie Laurent analysait récemment cette réélection de Trump, comme le parachèvement d’une contre-révolution réactionnaire portée par un Parti républicain, désormais radicalisé et entièrement soumis au courant Maga, pour Make America Great Again.
Un homme de 78 ans a flirté avec la fin de sa carrière, la prison et la ruine probablement, et redevient chef d’Etat de la première puissance mondiale. Ce retour de Trump risque d’être pour l’Amérique écartelée entre deux visions, l’une progressiste et l’autre radicalement refermée sur elle-même, et pour le monde au regard des visées isolationnistes de l’homme, encore plus pernicieux.
En plus des Grands électeurs, il remporte aussi le vote populaire, ce qui témoigne d’une victoire nette et sans bavure aucune. Le Parti républicain prend le contrôle du Sénat et de la Chambre des représentants, permettant ainsi à Trump de disposer de tous les pouvoirs pour mettre en œuvre une politique raciste, misogyne, islamophobe et réactionnaire.
Lors du premier mandat de Trump, il y a eu des «adultes dans la pièce», c’est-à-dire des personnes dans l’Administration américaine qui ont tenté de canaliser les excès du locataire du Bureau Ovale et d’éviter le pire. Trump a appris, et cette fois il s’est préparé davantage. En 4 ans au sein de la Heritage Foundation, think tank ultraconservateur, ont été incubés des milliers d’experts et d’idéologues qui vont occuper tous les postes de l’Administration et dérouler l’agenda intitulé Project 2025 dont les mesures incarnent un retour à une Amérique fermée sur elle-même et désireuse de mettre en œuvre une politique étrangère brutale et unilatérale. Sur Gaza où se déroule un massacre inqualifiable et innommable, comme sur l’Ukraine, les postures et les discours de Trump ne rassurent guère, tellement l’homme a habitué son monde à une désinvolture dangereuse.
En 2016, j’avais été particulièrement choqué le matin de l’élection de Donald Trump. Confier les rênes d’un pays à un tel personnage, fantasque, grossier, vulgaire et manifestement impréparé m’avait échappé. Ses quatre années ponctuées notamment par une déclaration sur les Etats africains, qualifiés de «pays de merde», et par sa gestion du Covid-19, ont confirmé mes craintes du début.
Ce retour de Trump est accompagné par des acclamations des masses et des élites dans toutes les parties du monde, séduites par le populisme et l’incarnation du virilisme au pouvoir.
Nous sommes dans un moment populiste qui touche divers pays et aux structures politiques, économiques et sociales différentes. Partout, des hommes qui ne s’érigent aucune limite arrivent au pouvoir et exercent les charges de l’Etat avec une brutalité dans les propos et dans les pratiques. Ils font preuve d’une vulgarité et d’une absence de tenue qui sidèrent toute personne qui pense que la politique ne devrait pas être le lieu des outrances et des outrages. Le Sénégal n’échappe pas depuis mars 2024, à la poussée populiste, qui plonge notre pays dans une ère d’incertitudes, d’abaissement, de violence et de vulgarité.
L’ISRA MISE SUR DES CONTRATS D’OBJECTIFS AVEC LES MINISTERES SECTORIELS
Pièce maîtresse de la stratégie de souveraineté alimentaire définie dans le référentiel « Sénégal 2050 », l’ISRA entend jouer pleinement son rôle pour atteindre ses objectifs
L’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) est résolu à relever les défis de la souveraineté alimentaire d’ici 2050. C’est à cet engagement que s’est consacré le Comité Scientifique et Technique (CST) de l’ISRA 2024 qui s'était ouvert pour une durée de deux jours, au pôle de recherche de Hann.
Pièce maîtresse de la stratégie de souveraineté alimentaire définie dans le référentiel « Sénégal 2050 », l’ISRA entend jouer pleinement son rôle pour atteindre ses objectifs. Pour ce faire, il travaillera en synergie avec tous les acteurs du système national et international de recherche agrosylvopastorale et halieutique, afin d’améliorer la productivité et la compétitivité des chaînes de valeur. L’ISRA mise ainsi sur « des contrats d’objectifs avec les ministères sectoriels » pour assurer la prise en compte des orientations stratégiques de la vision « Sénégal 2050 », a déclaré le directeur général de l’ISRA, Moustapha Guèye, lors de son discours d’ouverture de la réunion du Comité Scientifique et Technique 2024.
Abordant les défis posés par le manque de ressources humaines, financières et foncières, le directeur général a exprimé sa confiance dans la volonté politique affichée par les nouvelles autorités, qui se sont engagées à accompagner l’ISRA pour lui permettre de remplir pleinement sa mission et de renforcer son image. À cette fin, le directeur général a annoncé la signature d’un nouveau règlement d’établissement mettant l’accent sur les conditions de maintien et de motivation du personnel scientifique et technique. « Je remercie les autorités d’avoir accordé cette faveur », a-t-il ajouté.
Le directeur général a poursuivi : « Nous venons de dresser le bilan des 50 ans d’existence de notre institut (ISRA) en matière de recherche et de soutien au secteur agricole. Nous avons également défini des perspectives pour 2050, conformément au nouveau référentiel économique du Sénégal. Je peux vous assurer que le soutien de l’État sera sans faille, de sorte que, d’ici deux ans, notre pays n’ait plus besoin d’importer de semences pour garantir sa souveraineté alimentaire. » Emboîtant le pas, le Président du Conseil d’Administration (PCA) de l’ISRA, Mbaye Sylla Khouma, a rassuré l’assistance en affirmant que, dans un marché des semences estimé à 100 milliards de dollars d’ici 2030, le Sénégal sera prêt à relever le défi. Il a précisé : « Le pays dispose de ressources humaines de qualité, ainsi que d’abondantes ressources en eau et en terres. Aujourd’hui, l’engagement politique est clair. Par conséquent, cet objectif de souveraineté alimentaire est tout à fait réalisable, pour peu que toutes les synergies convergent. »
mpressionné par la composition du Comité Scientifique et Technique de l’ISRA, présidé par la directrice régionale du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) en Afrique de l’Ouest, zone sèche, Mme Sylvie Lewicki, le PCA a exprimé sa confiance dans la capacité du Conseil Scientifique et Technique (CST) de l’ISRA à formuler des orientations pertinentes face aux défis de la souveraineté alimentaire à l’horizon 2050. Pour sa part, Sylvie Lewicki a salué l’engagement politique des nouvelles autorités, qui, selon elle, aura sans doute un effet d’entraînement sur la stratégie de développement durable du Sénégal. « En tant que partenaire, nous saluons et encourageons fortement tous les acteurs à une synergie d’actions pour relever les défis de la souveraineté alimentaire. »
LES VERROUS DE «SÉNÉGAL 2050»
Lors des discussions tenues, samedi dernier à Dakar, dans le cadre des « Samedis de l’Économie » consacrés au nouveau référentiel économique national, des experts ont souligné l’impérieuse nécessité d’intégrer l’Emploi, le Franc CFA, la langue
Lors des discussions tenues, samedi dernier à Dakar, dans le cadre des «Samedis de l’Economie» consacrés au nouveau référentiel économique «Sénégal 2050», des experts ont souligné l’impérieuse nécessité d’intégrer, entre autres, les questions de la création d’emplois, du franc CFA et de la problématique linguistique dans le document provisoire à valider. Faute de cette intégration, mettent-ils en garde, la vision pourrait se voir gravement compromise.
Le nouveau référentiel économique «Sénégal 2050», officialisé en octobre dernier en remplacement du Plan Sénégal Émergent (PSE), s’articule autour de quatre axes stratégiques : la Souveraineté, l’Inclusion, la Compétitivité et la Durabilité. Ce plan, résolument «ambitieux», se distingue de toute initiative antérieure en matière de développement économique et social. Néanmoins, des ajustements doivent être apportés au document provisoire, notamment en ce qui concerne les statistiques de l’emploi, la question du franc CFA et la dimension linguistique. Dans le cadre des activités mensuelles de l’Africaine de Recherche et de Coopération pour l’Appui au Développement Endogène (ARCADE), dites «Samedis de l’Economie», l’expert industriel Cheikh Tidiane Niane a minutieusement analysé la structure de la vision «Sénégal 2050» et les principaux objectifs qu’elle ambitionne d’atteindre. Il a souligné l’importance, voire la nécessité, de disposer de statistiques fiables sur l’emploi. Selon lui, le document provisoire présenté récemment «ne comporte aucune projection de création d’emplois». Par ailleurs, il relève que, dans la Stratégie nationale de développement 2025-2029, dont le financement global est estimé à 18 496,83 milliards de francs CFA, les apports du secteur privé pour des projets structurants, à hauteur de 2 615,8 milliards en termes de création d’emplois, ne sont pas statistiquement établis ; ce qui empêche de définir une trajectoire d’absorption du marché de l’emploi. Or, «les jeunes sont à la base de ce changement de régime parce qu’ils y croient», précise-t-il. C’est pourquoi, avertit-il donc : «si aucune politique d’emploi n’est formulée de manière claire et appuyée par des données probantes, la jeunesse, qui a porté le projet, pourrait rapidement se désillusionner et se détourner du régime en place».
L’expert, se voulant persuasif, affirme qu’aucun «gouvernement ne saurait tenir deux ans face à une situation de sousemploi chronique». Dès lors, «le développement d’une agriculture intensive et d’une industrialisation durable seraient à même de pallier en grande partie le problème de l’emploi, à condition que les jeunes soient formés en tant que techniciens et techniciens supérieurs», conclut-il
Son co-débatteur, l’économiste Demba Moussa Dembélé, intervenant à propos de la «Stratégie nationale de développement 2023-2029», estime que l’un des principaux obstacles à lever, et qui semble relégué au second plan, est celui de la monnaie. Pour lui, il serait illusoire de réaliser les objectifs de «Sénégal 2050» tant que le Sénégal restera dans la zone franc (CFA). Il argue que «si les autorités en place souhaitent véritablement ériger le Sénégal en un pays souverain, équitable et prospère à l’horizon 2050, il leur faudra impérativement s’affranchir du franc CFA. Faute de quoi, les objectifs risquent de ne pas être atteints». L’économiste précise que ces réflexions, parmi d’autres à venir, s’inscrivent dans la volonté des autorités de consolider le document définitif.
Quant à la question linguistique, les co-débatteurs s’accordent à dire qu’aucun pays au monde ne s’est développé en s’appuyant uniquement sur une langue étrangère. Cheikh Tidiane Niane cite, à cet égard, l’exemple de l’Islande qui, bien que peu peuplée avec ses 352 000 habitants, s’est développée en exploitant ses ressources nationales, à savoir la pêche et le tourisme, et en s’appuyant exclusivement sur sa langue nationale. «Le Sénégal, doté de ressources pétrolières, gazières, minières et halieutiques bien plus abondantes, et fort d’une population de 18 millions d’âmes inscrites dans un marché communautaire de la CEDEAO comptant plus de 347 millions d’habitants, a tout autant les moyens de se développer», affirme-t-il.
Lui emboîtant le pas, Demba Moussa Dembélé renforce l’argument de son interlocuteur en évoquant le «miracle économique» de la Corée du Sud, qui a su conquérir les marchés mondiaux avec des produits emblématiques tels que les smartphones Samsung, les téléviseurs LG, les automobiles Kia et Hyundai, ainsi que la KPop et le cinéma coréen. Il souligne que cette puissance économique et culturelle s’est affirmée grâce à la valorisation de la langue nationale. Il cite enfin l’UNESCO, qui admet qu’«aucun pays ne peut se développer en adoptant une langue étrangère».