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4 juillet 2025
DES EXPERTS LIVRENT LEURS AVIS
Renégociation des contrats pétro-gaziers et miniers. Des spécialistes du secteur extractif ont débattu hier, mardi 17 décembre 2024, à Dakar, des enjeux liés à la gouvernance du modèle extractif sénégalais.
Des spécialistes du secteur extractif ont débattu hier, mardi 17 décembre 2024, à Dakar, des enjeux liés à la gouvernance du modèle extractif sénégalais. L'objectif était de se saisir de l'initiative de renégociation de l'ensemble des contrats pétro-gaziers et miniers et de proposer une participation inclusive et constructive afin d'assurer une meilleure attractivité et stabilité du pays.
Les nouvelles autorités politiques du Sénégal souhaitent examiner attentivement les contrats de partage de production conclus entre l'État et les compagnies, suscitant un débat intense qui a fait l'objet d'un panel autour du thème : « Regards croisés sur les fondamentaux et la gouvernance du modèle extractif sénégalais ».
L’expert fiscal El Hadji Sidy Diop, inscrit à l’Ordre des Experts du Sénégal (ONES) et à l’Union des Ordres Fiscaux de l’Afrique de l’Ouest (UDDFAO-WAUTI), par ailleurs président-directeur général du cabinet Face Africa, considère que la renégociation des contrats est un droit légitime. Il s'interroge : « Pourquoi tous les contrats seraient-ils déséquilibrés ? » En tant qu'expert fiscal, il met en avant le principe de la maximisation des revenus de l’État. Il soutient ainsi que l’État doit « maximiser ses revenus issus du pétrole et du gaz par le biais de la fiscalité, notamment grâce au principe de progressivité fiscale ». Selon lui, « l’État doit capter autant que possible les revenus pétroliers et gaziers disponibles », et adapter sa fiscalité en fonction des possibilités de recouvrement des revenus.
L’économiste et fiscaliste El Hadji Amath Diallo, ancien représentant du secteur des hydrocarbures au Comité National de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), estime que le simple fait d'aborder la question de la renégociation des contrats génère de l'incertitude. Bien qu'il existe des possibilités de renégociation, il s’interroge sur le temps nécessaire pour mener une telle entreprise : « Il faudra d’abord étudier au cas par cas ces contrats afin d'en identifier les limites avant d'entreprendre quoi que ce soit ». Pendant ce temps, des contraintes économiques et des enjeux de stabilité nationale demeurent pressants.
Il rappelle que les contrats pétroliers, gaziers et miniers sont le fruit de négociations ardues entre l’État et les compagnies, lesquelles disposent « de cabinets d’expertise reconnus internationalement dans tous les domaines du secteur ». Renégocier ces contrats n'est donc pas une tâche aisée et pourrait entraîner « des coûts élevés ainsi que des perturbations dans les régies pétrolières sénégalaises ». Il avertit également que cela pourrait décourager les investisseurs étrangers, même s'il reconnaît que certains cas justifient une renégociation.
Cependant, il pose la question cruciale : « Le Sénégal est-il dans ce cas de figure ? » Selon lui, cette promesse de renégociation, bien que légitime pour certains et salutaire pour d'autres, ne doit pas « occulter les clauses de stabilité signées ni les engagements internationaux relatifs aux conventions et traités en vigueur »
L’ancien coordonnateur national adjoint du Forum Civil et ancien membre du bureau exécutif de la coalition Publiez ce que vous payez, Abdoul Aziz Diop, a exprimé le souhait que les personnes ayant participé aux négociations précédentes, notamment Mamadou Faye, ancien directeur général de Petrosen, et Sérigne Mboup, ancien directeur général de la Société Africaine de Raffinage (SAR), soient intégrées à la commission de renégociation des contrats mise en place par les nouvelles autorités. L'objectif serait de capitaliser sur les acquis et de disposer d'une connaissance approfondie des dossiers afin de prendre des décisions éclairées.
Pour lui, « faire appel à l’expertise des anciens ne serait que bénéfique pour le Sénégal ».
KAFFRINE ET SES CAS DE GROSSESSES PRECOCES
Cinquante-trois cas de grossesses précoces en milieu scolaire ont été enregistrés dans la région de Kaffrine (centre) durant l’année scolaire 2023-2024, a révélé le coordonnateur régional du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP)
Cinquante-trois cas de grossesses précoces en milieu scolaire ont été enregistrés dans la région de Kaffrine (centre) durant l’année scolaire 2023-2024, a révélé le coordonnateur régional du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP), Ibrahima Guèye.
‘’Dans la région de Kaffrine, on a enregistré 53 cas de grossesses en milieu scolaire pour l’année 2023-2024. En comparaison des autres enquêtes effectuées, le taux a régressé, quand bien même se situant à 4,4%’’, a-t-il notamment indiqué.
Il précise que ces chiffres ont été obtenus sur la base d’une enquête anonyme menée dans beaucoup d’établissements scolaires de la région.
Ibrahima Guèye s’exprimait au terme d’une rencontre de partage et de validation du rapport sur les grossesses précoces en milieu scolaire. Cette rencontre s’est déroulée en présence de l’inspecteur d’académie de Kaffrine.
Des chefs d’établissement et acteurs du système éducatif ainsi que l’inspecteur de l’éducation chargé de la vie scolaire, Aly Lom, étaient également présents.
Ibrahima Guèye déclare que ‘’les grossesses précoces ont des conséquences sur le devenir de l’apprenant’’. ‘’Imaginez-vous le poids économique et social qui pèse sur une élève de la classe de 4ème secondaire ou de la terminale, qui est en état de grossesse précoce, sans compter les risques d’abandon scolaire (…)’’, a-t-il lancé.
Selon lui, la suspension des études ou leur abandon par les filles, les contre-performances scolaires, la stigmatisation de la fille et son rejet par la communauté sont, entre autres, les conséquences des grossesses précoces.
Il propose de mettre l’accent sur la sensibilisation à l’école, la mise en place d’un mécanisme d’accompagnement psychosocial et économique des filles enceintes pour faciliter leur retour en milieu scolaire, la facilitation de la création d’un cadre d’échanges propice entre adolescentes basés sur l’estime de soi pour un futur meilleur.
UN PROJET EN SUSPENS
En vue de désengorger les prisons sénégalaises, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, promet la poursuite des chantiers de la prison de Diamniadio. Ce projet entamé en 2015 devrait être livré en 2018. Cependant, les travaux sont en arrêt.
En vue de désengorger les prisons sénégalaises, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, promet la poursuite des chantiers de la prison de Diamniadio. Ce projet entamé en 2015 devrait être livré en 2018. Cependant, les travaux sont en arrêt.
Lors du vote du projet de réforme de la Constitution portant dissolution du Conseil économique social et environnemental (CESE) et du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), le samedi 15 décembre dernier, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, est revenu sur le projet de construction d’une prison de 2500 places à Diamniadio. Un projet initié sous le régime de l’ancien président de la République, Macky Sall, mais qui n’est toujours réalisée. Les travaux déjà entamés sont à l’arrêt.
Pis, le projet de délocalisation annoncée de la Maison d’arrêt de Reubeuss date de plusieurs années. En 2015, Me Sidiki Kaba, alors Garde des Sceaux, ministre de la Justice, en avait fait l’annonce. En décembre 2015, lors du vote du budget de son département, pour l’année 2016, il a avait révélé que le site de la prison de Rebeuss devrait être vendu et l’établissement pénitentiaire délocalisée vers une nouvelle maison d’arrêt qui à construire à Sébikhotane.
«Il a été décidé de vendre Rebeuss et d’utiliser le produit de la vente à la construction d’une prison de 1500 places à Sébikhotane, sur une emprise de 10 ha car, le financement ne peut être inscrit dans le budget à cause de la forte résistance de l’opinion publique qui verrait mal tant d’argent investi dans une prison alors que le chômage des jeunes est toujours récurrent», avait-il dit.
Le coût avancé pour vendre Rebeuss était de plus de 6 milliards de FCFA ; mais l’acquéreur devrait attendre la fin de la construction de nouvelle la prison de Sébikhotane pour disposer de son bien, avait signalé le ministre, Me Sidiki Kaba. Quelques années plus tard, Me Sidiki Kaba est revenu sur des difficultés rencontrées pour écouler la marchandise.
«Nous avons l’ambition de vendre Rebeuss, mais il y a eu beaucoup de problèmes. Il faut trouver quelqu’un qui accepte d’acheter un bien et d’attendre 3 ans avant d’avoir ce bien. Il faut avoir le temps d’aller construire les nouvelles prisons où on va transférer les détenus. Sinon, ces derniers risquent d’être dans la nature. Et il n’y a pas de partenaires qui acceptent cela», avait-il déclaré dans un entretien publié par le journal l’Observateur.
La pose de la première pierre de la prison de Sébikhotane a eu lieu le 26 janvier 2015. La construction devait durer 3 ans ; elle devrait donc être réceptionnée en 2018. Plusieurs années donc, après l’expiration des délais, les travaux de cette prison ne sont pas toujours achevés.
Et, lors de la campagne pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, le Premier ministre, Ousmane Sonko, avait annoncé la suspension de l’opération de cession du terrain de la prison de Reubeuss. Pour lui, il y a eu une sous- évaluation du terrain.
Concernant ce nouvel établissement pénitentiaire, la répartition des lieux de détention devrait se faire en fonction de l’âge, du sexe et de la nature du délit/infraction commis par le détenu. Des lieux de culte, une zone d’administration et des espaces de détente y étaient aussi prévus. Les détenus devraient être hébergés dans des bâtiments comportant 2 étages, avec des chambres à 2, 4 et 10 personnes.
LE CONSEIL MUNICIPAL CONVOQUE EN SESSION ORDINAIRE CE JEUDI
L a première adjointe au maire de la Ville de Dakar, Ngoné Mbengue a convoqué en session ordinaire le Conseil municipal de ladite Ville à cette date à 15 heures dans la salle de délibération de l’Hôtel de ville.
L a première adjointe au maire de la Ville de Dakar, Ngoné Mbengue a convoqué en session ordinaire le Conseil municipal de ladite Ville à cette date à 15 heures dans la salle de délibération de l’Hôtel de ville.
Selon le communiqué rendu public hier, mardi 17 décembre qui donne l’information, plusieurs points sont inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit notamment de l'installation du nouveau Maire de la Patte d'Oie en tant que conseiller de la Ville, un changement fait suite au remplacement de Mme Maïmouna Dièye, de l’adoption du Plan Triennal d'Investissement 2026-2027 et du Plan Annuel d'Investissement 2025, de l’adoption du Plan Annuel de Renforcement des Capacités (PARCA) de la Ville de Dakar 2025. Les conseillers municipaux vont également délibérer sur l’autorisation spéciale de recettes et dépenses, le virement de crédits et l’examen et l’adoption du Budget 2025.
Alors qu’il avait perdu son mandat de député, Barthélémy Dias, élu maire en 2022, a été déchu de ses fonctions municipales par une décision administrative le 13 décembre dernier, en raison d’une condamnation pour un homicide remontant à 2011. Autrement dit l’affaire Ndiaga Diouf dans laquelle il avait été condamné pour coup mortel en 2017 à une peine de deux ans de prison dont 6 mois ferme avec des dommages et intérêts de 25 millions de FCFA qu’il devait payer à la famille de Ndiaga Diouf. Un verdict confirmé en 2022 par la Cour d’Appel et en 2023 par la Cour suprême rejetant le pourvoi en cassation. Dans une note rendue publique la semaine dernière, ses avocats ont fait savoir qu’il a payé les dommages et intérêts qu’il était condamné à verser à la famille de Ndiaga Diouf,
En effet, la révocation du titre du conseil municipal entraîne automatiquement celle de celui du maire de Dakar. Toutefois, Barthélémy Dias a engagé une bataille judiciaire pour retrouver son fauteuil de maire en déposant deux recours : l’un devant la Cour d’Appel, l’autre devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Lundi dernier, les conseillers municipaux de la Ville de Dakar avaient convoqué une réunion pour voter une motion de soutien à Barthélémy Dias. Mais ils ont été empêchés d’accéder dans l’Hôtel de Ville par les forces de l’ordre même si la Police a démenti ce blocage des conseils municipaux.
MARIAME DJIGO
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NATHALIE VAIRAC : ENTRE L'INDE ET LA GUADELOUPE, QUI SUIS-JE
L’artiste indo-guadeloupéenne Nathalie Vairac, qui porte en elle les douleurs du métissage, les horreurs de la colonisation et le racisme subtil déguisé en compliments, a décidé de faire une pause pour se raconter véritablement, sans jouer de personnage.
Le problème de l’identité se pose avec acuité dans certains couples mixtes. Lorsque, en plus de ces difficultés identitaires, un mariage interracial est mal accepté et combiné aux séquelles de la colonisation, cela peut engendrer des conséquences profondes, notamment chez les enfants. C’est ce qu’a vécu la comédienne indo-guadeloupéenne Nathalie Vairac. Elle a souffert des héritages familiaux complexes qu’elle porte et a choisi de les traduire dans une exposition organisée dans le cadre des OFF du Dak’Art 2024.
Nathalie est née d’un père noir guadeloupéen et d’une mère indienne. Cette union a été très mal perçue du côté maternel. Sa mère a osé braver les conventions en épousant une personne non seulement hors de sa caste, mais aussi hors de son pays et de sa « race ». Ce mariage a été difficilement accepté.
Cependant, bien avant cela, au XIXe siècle, les ancêtres maternels de Nathalie, plusieurs générations en arrière, ont dû officiellement renoncer à leur identité indienne pour devenir Français. Ce changement a été marqué par l’adoption de nouveaux noms, effaçant ainsi une partie de leur héritage culturel.
Bien que cette histoire semble lointaine, elle a profondément marqué Nathalie Vairac, qui a longtemps subi les répercussions identitaires de cet héritage. Ces blessures sont une conséquence directe de la colonisation, accompagnée de son lot de mensonges, de promotion de l’assimilation et de manipulation. On inculquait alors l’idée qu’être Français permettait d’atteindre un certain niveau de vie et de respectabilité — une grande illusion.
Métisse indo-guadeloupéenne née en France, Nathalie n’était pas assez noire pour être perçue comme telle. En même temps, ses traits physiques ne correspondaient pas suffisamment à ceux de sa mère pour qu’on la considère comme indienne.
Nathalie Vairac a dû affronter ces violences identitaires et entreprendre un travail sur elle-même. Si son métier de comédienne de théâtre l’a aidée à cicatriser certaines blessures, elle a ressenti le besoin de faire une pause pour raconter sa propre histoire, sans jouer de rôle comme le requiert sa profession. Son retour en Afrique, amorcé il y a 14 ans, lui a également permis de se reconnecter à elle-même. Aujourd’hui, Nathalie expose son travail dans le cadre des OFF du Dak’Art 2024, au sein d’un espace de Raw Material, situé au Point E.
LA DEPENDANCE DE L’AFRIQUE EST UNE SOURCE DE VULNERABILITE
L’ancien directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida) Michel Sidibé a déploré mardi la vulnérabilité liée à la dépendance vis-à-vis de l’extérieur dont souffre l’Afrique dans le domaine de la production pharmaceutique
L’ancien directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida), Michel Sidibé, a déploré mardi la vulnérabilité liée à la dépendance vis-à-vis de l’extérieur dont souffre l’Afrique dans le domaine de la production pharmaceutique, situation qui, selon lui, limite la capacité du continent à réagir aux urgences sanitaires.
‘’Nous ne produisons pas et il faut être réaliste, nous sommes réellement dépendants de l’extérieur. Cette situation nous rend vulnérables, elle fragilise nos chaînes d’approvisionnement, elle limite aussi notre capacité à réagir aux urgences sanitaires’’, s’est désolé M.Sidibé.
Il prenait part à l’atelier international sur l’engagement stratégique des pôles de santé et du développement des compétences appuyé par l’Agence africaine de développement (Auda-Nepad), qui se tient de mardi à mercredi à Dakar.
‘’Pour avoir un impact, le plan a ciblé 24 produits médicaux qui répondent aux défis sanitaires majeurs du continent’’, a expliqué M. Sidibé.
Selon le directeur exécutif d’Onusida, les produits ont ‘’été catégorisés en fonction des problèmes qui nous affectent quotidiennement (…)’’.
Michel Sidibé signale que ‘’pratiquement 25% des vaccins produits au niveau mondial sont consommés en Afrique’’.
De l’avis de l’ancien secrétaire exécutif de l’Onusida, le plan de fabrication pharmaceutique de l’Afrique est ‘’plus qu’une vision’’. Il s’agit d’une nécessité pour renforcer vraiment la fabrication pharmaceutique régionale.
‘’Il s’agit de garantir l’accès aux médicaments essentiels, réduire notre dépendance aux importations, c’est assurer la souveraineté sanitaire de l’Afrique’’, a-t-il conclu.
‘’Autour de ces 24 produits médicaux prioritaires, nous devons élaborer une feuille de route pour accroître la production locale et garantir un accès en temps opportun à toutes les populations qui peuvent venir du continent’’, a préconisé Guy Njambong.
Ce dernier est l’administrateur technique en charge de la maturation du système pharmaceutique au Sénégal.
Par Henriette Niang KANDE
DAKAR, CAPITALE DIVERGENCE
Être maire de Dakar, ce n’est pas seulement diriger une ville. C’est occuper une place stratégique dans le paysage politique sénégalais, entre influence locale et rayonnement national. Mais, Mamadou Diop, Pape Diop, Khalifa et Barth en ont fait les frais
La Ville de Dakar s’est toujours affirmée comme le cœur battant de la vie politique sénégalaise. Ses enjeux démographiques, ses figures politiques emblématiques et ses dynamiques sociales en font une plateforme stratégique pour toute ambition électorale. Son rôle dans l’échiquier politique ne peut aller que crescendo, confirmant ainsi son statut de poumon politique et électoral du pays. Etre le maire de Dakar, ce n’est pas seulement diriger une ville. C’est occuper une place stratégique dans le paysage politique sénégalais, entre une influence locale et un rayonnement national. International même. C’est également revêtir une importance politique unique, un mélange de pouvoir symbolique, économique et institutionnel. La fonction confère une visibilité exceptionnelle. Mais, Mamadou Diop, Pape Diop, Khalifa Sall et Barthélémy Dias en ont fait les frais.
Depuis l’indépendance du Sénégal en 1960, Dakar s’est imposée comme le pivot de la vie politique et électorale du pays. Capitale politique, économique et culturelle, cette mégapole incarne un enjeu stratégique pour les partis politiques et les candidats à la présidence. Avec ses 4 millions d’habitants, Dakar est bien plus qu’une capitale: c’est le thermomètre de l’opinion publique nationale. Lors des scrutins présidentiels et législatifs, cette densité électorale confère à la capitale un rôle décisif. Gagner Dakar représente un avantage psychologique et numérique crucial pour les candidats, car la ville donne imprime le reflet de dynamiques nationales, soulignant son poids stratégique.
Pendant 40 ans, le Parti socialiste a dominé Dakar, en ayant recours à partir de 1993 à des fraudes massives, selon l’opposition, pour ne pas perdre la mairie de la ville. L’année 1996 marque un tournant avec la nouvelle réforme de la décentralisation, qui renforçait les pouvoirs des collectivités locales. Ce changement a aiguisé les appétits politiques, transformant les élections municipales en un véritable bras de fer entre le Parti socialiste (PS), au pouvoir, et une opposition de plus en plus structurée. Dakar, en tant que capitale économique et politique, représentait un terrain hautement symbolique pour cette bataille.
Les élections locales de 1996 ont été l’un des scrutins les plus houleux de l’histoire électorale du pays. Spécialement dans la capitale sénégalaise. Dès le début du processus électoral, les tensions sont palpables. Plusieurs partis d’opposition dénoncent des irrégularités dans la distribution des cartes d’électeur et le recensement des votants.
Le scrutin, marqué par des irrégularités et de très fortes tensions. La contestation postélectorale, menée par l’opposition, Abdoulaye Wade en tête, et d’autres leaders, crient à la fraude massive et les observateurs nationaux et internationaux présents sur place constatent des manquements graves à l’organisation du scrutin. Les accusations de fraude se multiplient, visant directement le Parti socialiste et ses élus locaux, accusés de vouloir maintenir leur mainmise sur la capitale
Ils exigent l’annulation des résultats dans plusieurs communes et appellent à une mobilisation populaire. Face à l’ampleur de la crise, les autorités électorales se voient contraintes de réagir pour éviter un embrasement généralisé. Des résultats sont annulés dans certaines communes et les citoyens invités à revoter. Cette décision des autorités est perçue comme un aveu d’échec des autorités. Finalement, les résultats confirment la victoire du Parti socialiste dans plusieurs communes stratégiques, mais au prix d’un profond discrédit. Pour l’opposition, ces élections symbolisent un tournant, marquant leur progression dans la capitale et préfigurant la chute du PS en 2000.
Mamadou Diop, le parti socialiste et l’administration locale
La trajectoire politique de Mamadou Diop, maire de Dakar durant plus d’une décennie entre les années 1984 et 2002, reste à la fois remarquable et semée d’embûches. Arrivé à la tête de la capitale sénégalaise dans un contexte de transformations sociales et politiques majeures, il a dû composer avec une scène locale souvent agitée, marquée par des tensions entre les autorités centrales, membres du Parti socialiste et les attentes croissantes des populations.
Pendant près de deux décennies, la mairie de Dakar a été le théâtre d’une relation complexe entre Mamadou Diop et le Parti socialiste dont il est membre. En tant que maire, il a été un acteur central du pouvoir local, mais également un rouage essentiel dans la mécanique politique du PS, marquée par des alliances, des tensions internes et des jeux d’influence permanents.
Dès son arrivée à la mairie, Mamadou Diop s’est heurté à un système où la décentralisation est balbutiante. Si la Constitution sénégalaise prévoyait une autonomie relative pour les collectivités locales, dans les faits, le pouvoir central, le Parti socialiste donc, exerçait un contrôle étroit sur la gestion municipale, ce qui a souvent limité sa marge de manœuvre. Les rapports complexes entre la mairie et l’État ont été au cœur de nombreux blocages, notamment en matière d’urbanisme et de financement des projets structurants pour la ville.
Membre fidèle du Parti socialiste, Mamadou Diop a bénéficié du soutien à la fois politique et institutionnel du régime. Ce lien étroit lui a permis de s’imposer durablement à la tête de Dakar, une ville stratégique dans le dispositif électoral et économique du pays. Dakar était alors considérée comme une « vitrine politique », où le PS devait maintenir son ancrage face à une opposition croissante.
Cependant, cette relation n’était pas exempte de frictions. Au sein du Parti socialiste, les critiques à l’égard de Mamadou Diop ont émergé au fil des années. Certains barons du parti, aspirant eux aussi à des postes influents, voyaient en lui une figure parfois trop autonome. La centralisation du pouvoir au sein du PS, a souvent limité les initiatives locales et mis Mamadou Diop dans une posture délicate
Par ailleurs, la métropole dakaroise, en proie à une urbanisation incontrôlée et des revendications sociales pressantes, était un terrain fertile pour l’opposition. Les premières fissures apparaissent à la fin des années 1990, lorsque les contestations populaires s’intensifient. La pression des syndicats, des acteurs de la société civile et des électeurs frustrés à laquelle il faut ajouter celle de l’opposition, se fait de plus en plus grande, fragilisant l’assise politique du PS à Dakar et, par ricochet, celle de Mamadou Diop.
Sous la pression constante des populations, Mamadou Diop a dû faire face à l’accroissement des besoins en infrastructures. Dakar, qui s’imposait comme la métropole économique du pays, était étouffée par une urbanisation galopante et une explosion démographique. Les problèmes d’assainissement, de gestion des ordures et d’aménagement urbain se sont multipliés. de la mairie.
Et la tâche du maire était d’autant plus complexe qu’elle s’inscrivait dans un environnement politique national tendu. Dans les années 1990, alors que l’opposition gagnait du terrain face au Parti socialiste, au pouvoir depuis l’indépendance, Mamadou Diop est devenu la cible de critiques dont les plus virulentes, venaient de son parti. Si les opposants lui reprochaient son appartenance au système politique dominant et une gestion opaque et autoritaire, il est même arrivé que ses camarades de parti lui interdisent une campagne d’affichage en prévision de l’élection municipale de 1996!.
En parallèle, la crise économique qui frappait le pays à cette époque a laissé des traces profondes dans la gestion municipale. Les recettes fiscales étaient insuffisantes pour répondre aux ambitions de modernisation de la ville. Mamadou Diop a tenté d’y répondre par des partenariats public-privé, mais ces solutions n’ont pas toujours rencontré l’adhésion des populations, qui y voyaient une marchandisation des services essentiels.
Malgré ces difficultés, Mamadou Diop a laissé un héritage contrasté. Certaines de ses réalisations, comme la modernisation partielle de l’administration municipale sont reconnues.
Face à ces pressions, le maire, tout en restant loyal au PS, tentera de naviguer entre ses devoirs envers le parti et ses responsabilités vis-à-vis des habitants. Mais cette équation s’avéra difficile à résoudre, d’autant que le Parti socialiste s’essoufflait nationalement, laissant entrevoir une alternance. En 2000, avec l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir et la chute du PS, Mamadou Diop, symbole de ce système en déclin, se retrouve isolé
Ainsi, la relation entre Mamadou Diop et le Parti socialiste illustre les dynamiques complexes de la politique pour diriger Dakar. Si elle a été longtemps bénéfique pour les deux parties, elle a fini par souffrir des tensions internes et des évolutions du paysage politique. Mamadou Diop, en tant que maire, restera une figure emblématique, mais aussi l’un des derniers représentants d’une époque où le PS dominait sans partage à Dakar, la scène politique sénégalaise.
Pape diop, une ascension politique sous l’ombre du pouvoir
Pape Diop, fidèle d’Abdoulaye Wade élu président de la République en 2000 , et cadre du Parti démocratique sénégalais (PDS), bénéficie du soutien direct du président pour accéder à la tête de la mairie en 2002. Cette victoire électorale survient dans un contexte où le pouvoir central cherche à renforcer son ancrage à Dakar, stratégique tant sur le plan économique que symbolique.
Rapidement, les critiques se font entendre. Certains observateurs et opposants accusent Pape Diop d’être moins un maire autonome qu’un « gardien de la place » pour le clan Wade. Les spéculations se concentrent particulièrement sur Karim Wade, alors conseiller spécial de son père et figure controversée. L’arrivée de Pape Diop est perçue par certains comme une manœuvre pour stabiliser Dakar en attendant que Karim Wade soit en mesure de briguer des fonctions électorales.
Les soupçons se nourrissent des interventions régulières du pouvoir central dans les affaires de la mairie. La relation de confiance entre Pape Diop et Abdoulaye Wade est à double tranchant. Si elle permet à la capitale de bénéficier de financements importants pour des projets majeurs, elle accentue aussi les critiques sur l’autonomie du maire. La gestion de projets comme la modernisation des infrastructures et l’aménagement urbain est souvent associée aux ambitions de Karim Wade, qui dirige parallèlement plusieurs programmes nationaux d’infrastructures, notamment ceux de l’Agence nationale de l’Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI). Cette superposition de compétences alimente les soupçons d’une stratégie coordonnée pour asseoir l’influence du fils du président à Dakar.
Au fil des années, les interrogations se multiplient. Pape Diop est-il un simple exécutant des plans de la présidence ? Les tensions montent lorsque Karim Wade commence à jouer un rôle de plus en plus visible dans la gestion des affaires publiques. L’idée d’une succession dynastique, avec Karim Wade préparé pour prendre la tête de Dakar, devient un sujet central dans les discours de l’opposition. Certaines décisions prises par la mairie, sont interprétées comme des initiatives visant à créer un socle électoral pour Karim Wade. Pour l’opinion publique, la frontière entre les rôles de Pape Diop et de Karim Wade est floue.
C’est ainsi que son passage à la tête de la mairie de Dakar est marqué par cette ambivalence : un maire reconnu pour sa capacité à réaliser des chantiers d’envergure, mais aussi perçu comme un maillon d’une stratégie politique plus large orchestrée par Abdoulaye Wade, pour son fils. Les soupçons persistants jusqu’à sa défaite en 2009, ont contribué à alimenter les débats sur l’équilibre entre loyauté politique et gestion locale qui s’entremêlent, au point de brouiller les lignes.
2009 a vu l’opposition occuper l’Hotel de Ville. C’est cette situation qui prévaut encore aujourd’hui. Les manifestations contre la loi constitutionnelle en 2011, qui visait à instaurer un “ticket présidentiel” favorable à Abdoulaye Wade, ont trouvé leur épicentre dans les rues de Dakar. En 2021 et 2022, les manifestations de soutien à Ousmane Sonko, opposant radical à Macky Sall, sont parties de Dakar pour faire tâche d’huile dans le pays. Ces mobilisations populaires, largement relayées par la jeunesse, ont contribué à faire revoir leurs plans aux pouvoirs en place.
Khalifa Sall, Barthelemy T. Dias : sous l’étau politique et judiciaire
Si Mamadou Diop et Pape Diop ont vécu les plus fortes résistances dans leur parti respectif, le Ps et le Pds, le sort réservé à Khalifa Sall et à Barthélémy Dias illustre un problème plus large de la démocratie sénégalaise : la confusion entre justice et politique. Ces deux hommes sont devenus des symboles de la résilience face à des régimes perçus, par les opposants du régime de Abdoulaye Wade, de Macky Sall puis de ceux d’aujourd’hui, comme oppressifs. Leurs cas interrogent sur l’indépendance de la justice et la capacité des institutions à garantir un jeu politique équitable.
Khalifa Sall : une chute préméditée ?
Elu à la tête de la capitale en 2009 sous le régime de Me Abdoulaye Wade et du PDS et alliés, il a été réélu en 2014, quand Macky Sall était président de la République depuis deux ans déjà. Sa popularité, il l’a bâtie sur son pragmatisme et sa proximité avec les Dakarois, en initiant des projets innovants, s’appuyant sur des pouvoirs que lui conféraient les transferts de compétences contenus dans l’Acte II et III de la Décentralisation.
En 2017, une accusation de détournements de deniers publics dans ce qui a été appelé « l’affaire de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar », le plonge dans un tourbillon judiciaire qui l’a conduit en prison. L’affaire repose sur l’utilisation de fonds de la mairie estimés à 1,8 milliard de francs CFa. Les enquêtes menées par l’Inspection générale d’Etat ont conclu à un détournement, mais ses partisans réclament une lecture plus nuancée des faits, invoquant des pratiques administratives courantes et un manque de preuves tangibles. Condamné à 5 ans de prison, le verdict a été interprété comme étant une manœuvre politique, visant à écarter un adversaire politique potentiel de Macky Sall, président de la République. Pour rappel, lors de la campagne présidentielle de 2012, Macky Sall avait promis de raccourcir le mandat présidentiel, en le faisant passer de 7 à 5 ans. Mais le Conseil constitutionnel en avait décidé autrement.
Son immunité parlementaire levée en pleine procédure judiciaire et sa radiation de la mairie de Dakar actée, sa mise au ban du Parti socialiste allié dans la coalition de Macky Sall, son inéligibilité déclarée ont suscité une vague d’indignation aussi bien sur le plan national qu’international. L’opposition et des organisations de la société civile dénoncent une instrumentalisation de la justice pour tuer dans l’œuf, toute velléité de concurrencer Macky Sall à la présidentielle de 2019.
Libéré en 2019 suite à une grâce présidentielle de Macky Sall réélu, Khalifa Sall reste inéligible. Il n’abandonne pas ses activités politiques, se posant comme un rassembleur et initiant des alliances conjoncturelles qui se sont défaites sur des coups de tête et d’égos hypertrophiés. Redevenu éligible, se présente sa candidature à la présidentielle de 2024, qui s’est soldée par un cuisant échec.
Barthélémy Dias, le combat permanent
Vendredi dernier dans la matinée, un arrêté rendu public, signé du préfet de Dakar, révoquait Barthélémy T. Dias l’une des figures les plus déterminantes mais aussi les plus controversées de la scène politique sénégalaise. Maire de Dakar depuis janvier 2022, il incarne cette nouvelle génération de leaders audacieux. Qu’ils soient au pouvoir ou pas. Retracer le chemin politique de Barthélémy Dias revient à explorer l’évolution d’un homme qui a su imposer son style direct et combatif dans un paysage politique souvent polarisé.
En devenant maire de la commune de Fann-Mermoz-SacréCœur, en 2009, Barthélémy Dias fait de cette station une tribune pour exprimer ses positions tranchées contre les injustices et les dysfonctionnements du système politique du pays dirigé à l’époque par Me Abdoulaye Wade.
Une polémique nait en 2011, lorsqu’un jeune homme, (nervi pour l’opposition, non membre du parti pour le Pds) est tué devant la mairie. Cet évènement a entrainé pendant 13 ans, des implications judiciaires, des polémiques politiques, une polarisation des opinions publiques. Les évolutions récentes se sont terminées par la perte de son mandat parlementaire suite aux législatives de novembre 2024 et par sa révocation de la mairie de la Ville de Dakar, le vendredi 13 décembre.
Les positions politiques suite à la mort de Ndiaga Diouf ont été prises selon le moment, selon les régimes. Quant à Barthélémy Dias, il a toujours crié avoir agi en légitime défense, face à une attaque orchestrée contre sa mairie de commune et son éventuel assassinat et a dénoncé l’utilisation de nervis pour intimider les opposants du régime
Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a toujours nié son implication dans l’organisation de l’attaque et s’est défendu d’avoir parmi ses membres, Ndiaga Diouf, qu’il ne qualifie pas de nervi, mais une victime de violences politiques
Macky Sall, opposant à Wade en 2011, a implicitement soutenu Barthélémy Dias et dénoncé ce qu’il considérait comme une tentative de manipulation politique et judiciaire du régime de Abdoulaye Wade pour neutraliser un opposant très critique. Son parti, l’Alliance pour la République (APR) se montrait solidaire du maire de la commune de Fann-Point E – Amitié et a de temps en temps, pris prétexte cette affaire pour renforcer son discours contre le régime de Wade, qu’il accusait de créer un climat de tension et de répression visant à se maintenir au pouvoir par tous les moyens, en vue de l’élection présidentielle de 2012, s’inscrivant de ce fait dans une stratégie plus large de mobilisation contre le régime de l’époque
En 2012, Macky Sall est élu président de la République et l’APR et la coalition qui la soutient sont majoritaires à l’Assemblée nationale. Parmi les alliés, le Parti socialiste auquel appartient Barthélémy Dias. Le régime affirme que l’affaire relève de la justice. Dias poursuit ses activités et assure ses fonctions politiques. Des critiques se font entendre, interprétant cela comme étant une volonté de Macky Sall de ne pas fragiliser la coalition qui le soutient.
En 2017, Barthélémy Dias est condamné à deux ans de prison ferme pour « coups mortels », mais n’a pas été incarcéré immédiatement, pour raison de remises de peine. La peine a été confirmée en appel en 2022 et attestée définitive en décembre 2023 par la Cour Suprême qui a rejeté le pourvoi en cassation de Dias. Pour les partisans de Macky Sall, cette condamnation n’a fait que renforcer le fait que le régime observait strictement la séparation des pouvoirs.
Pour le nouveau pouvoir installé en avril 2024, cette condamnation définitive entraine la déchéance de Barthélémy Dias de son statut de député élu lors les élections législatives de novembre 2024. De son côté la famille de Ndiaga Diouf qui avait entrepris des démarches pour recouvrer les 25 millions de F CFa de dommages et intérêts que Dias devait payer, sous peine de contrainte par corps a été créditée de cette somme le 12 décembre, par la sœur de Barthélémy, en raison de l’insolvabilité de son frère.
Suite à la déchéance de son statut de député de la XVème législature, Barthélémy Dias s’est vu notifié, le 13 décembre, par le préfet de Dakar, sa « démission de [son] mandat de conseiller municipal, de la Ville de Dakar » . Cette décision du préfet a pour base, la lettre du « citoyen Beyna Guèye, datant du 10 décembre, fondée sur l’article 277 du Code électoral ». En réponse, Barthélemy Dias a marqué un refus de cette décision, tant que ses recours ne sont pas épuisés et a qualifié sa révocation de manœuvre politique. Pour l’heure, les débats juridiques, les arguments des sachants ou non, inondent les plateaux de télévision, les ondes des radios et les réseaux sociaux
Dans ce cas précis, la mort de Ndiaga Diouf a révélé des fractures profondes dans le paysage politique sénégalais, qui se pansent vaille que vaille selon les alliances (parfois contre-nature) ou mésalliances du moment et continue encore aujourd’hui à polariser les débats autour des questions de rivalités politiques qui se transforment en batailles juridiques.
Le budget : le champ de bataille
D’une centaine de millions de F CFa en 1984, le budget de la Ville de Dakar, avec un budget qui dépasse 60 milliards de F CFa, et représente un enjeu stratégique pour les hommes politiques. Or, la capitale est qualifiée de « bastion de l’opposition » depuis 2009, qui tient tête aux régimes en place. Ces fonds, alimentés par une combinaison de recettes fiscales, de taxes aux entreprises, de subventions de l’Etat et de partenaires internationaux, destinés à financer des infrastructures, des équipements sociaux, attisent convoitises et rivalités au sein de la classe politique. Surtout de celle des régimes au pouvoir avec toujours de forts soupçons de faire de la mairie de Dakar, un tremplin pour la présidence de la République, qui se trouve à un jet de pierre.
C’est la raison pour laquelle chaque élection municipale est une véritable bataille pour le contrôle de cette ressource stratégique. L’enjeu est clair. Maîtriser le budget de Dakar, c’est non seulement disposer de moyens financiers importants, mais aussi contrôler un levier d’influence politique considérable. Les enjeux de ce budget vont bien au-delà des simples chiffres : ils traduisent des luttes de pouvoir et des visions concurrentes pour l’avenir de la capitale. Cette lutte pour le contrôle de la mairie est d’autant plus intense que Dakar « est dans l’opposition » dans un paysage politique national dominé par le parti au pouvoir. Les deux derniers maires de la Ville, Khalifa Sall et Barthélémy Dias en sont des exemples emblématiques. Sous leurs gestions respectives, Dakar a été au centre de nombreuses initiatives de développement, mais aussi de controverses politiques, notamment avec son incarcération et sa radiation suite à des accusations de mauvaise gestion, pour le premier nommé et celle de Barthélémy Dias, suite à l’ « affaire Ndiaga Diouf », sont perçues par beaucoup comme une tentative d’affaiblir des figures politiques montantes de l’opposition et des manœuvres pour écarter des adversaires potentiels. Ce type de confrontation illustre comment la mairie de Dakar est un champ de bataille politique au sens propre et chaque élection municipale, à Dakar, un véritable enjeu national.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCREDI 18 DECEMBRE 2024
Sud Quotidien, Le Témoin Quotidien, Le Verdict New, Le Soleil, Walf Quotidien, Le Quotidien, Yoor-Yoor Bi, Vox Populi, Libération, EnQuête, L’As, L'Observateur
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RADIE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE BARTHELEMY DIAS DEPOSE UN RECOURS DEVANT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL SA RADIATION
Barthélémy Dias a déposé hier un recours devant le Conseil Constitutionnel pour obtenir l’annulation de sa radiation comme député de la 15ème législature. Le « maire révoqué » de Dakar n’a pas hésité à enrôler dans son combat de très grosses pointures du Barreau sénégalais. On peut retenir des avocats teigneux comme Me Doudou Ndoye, Borso Pouye, El Amadou Sall, El Hadji Diouf et Alioune Badara Fall. La requête déposée sur la table des 7 Sages du Conseil Constitutionnel parle d’une violation des dispositions des articles 61 de la Constitution et LO 198 du Code électoral. Les robes noires convoquent l’art 61 de la Constitution qui dispose que « le membre de l’Assemblée nationale qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des parlementaires sur demande du Ministre de la Justice ». Sur demande du ministre de la Justice, l’Assemblée nationale, par son bureau doit transmettre au Conseil Constitutionnel sur le fondement de l’art LO 198 du Code électoral. « Attendu qu’il est constant qu’en l’espèce, le bureau de l’Assemblée nationale dans sa décision du 06 décembre a procédé à la radiation du sieur Barthélémy Dias des listes des députés en violation de l’article LO198 du Code électoral lequel dispose : la déchéance prévue par l’art LO162 du présent Code est constatée par le Conseil constitutionnel à la requête du bureau de l’Assemblée nationale, d’un groupe de députés, conformément au règlement intérieur de l’Assemblée nationale ou du Président de la République ». Alors poursuivant leurs arguments, les conseils de Barthélémy Dias indiquent que « le Bureau de l’Assemblée nationale n’a pas pouvoir pour de le radier de la liste des parlementaires. Ce pouvoir appartient au seul Conseil constitutionnel. La décision du bureau de l’Assemblée nationale encourt annulation pour violation de l’article LO 198 précité. Qu’il plaira au Conseil Constitutionnel d’annuler la décision prise par le bureau de l’Assemblée nationale en sa séance du 06 décembre 2024 ».
DOUBLE RADIATION DE BARTH L’ANCIEN DEPUTE ALIOUNE SARR CORRIGE LE BUREAU DE L’ASSEMBLEE, LE MINISTRE OUSMANE DIAGNE ET LE PREFET DE DAKAR
Pour l’ancien député Alioune Souaré, la radiation de Barthélémy Dias de l’Assemblée nationale est entourée de vices de procédures. Il pointe du doigt autant le bureau de l’Assemblée nationale que le ministre de la Justice Ousmane Diagne. Convoquant les articles 61 dernier alinéa de la Constitution, 51 dernier alinéa du règlement intérieur et LO 198 du Code électoral, Alioune Souaré note que « le bureau de l’AN qui a pris l’initiative de radier le député Dias, a fait preuve d’excès de pouvoir. Aucune disposition de son RIAN ne donne cette autorité, ni l’article 17 qui encadre ses pouvoirs encore les autres dispositions ! ». En outre poursuit-il « Le ministre Ousmane Diagne s’est trompé d’envoyer sa demande au bureau de l’Assemblée nationale, alors que c’est le Conseil constitutionnel qui doit être le destinataire de celle-ci, elle est seule compétente (art. LO198 code électoral). Je pense qu’il s’est limité à regarder les art.61 constitution et 51rian ! ». L’ancien parlementaire souligne que « la disposition en matière de déchéance du mandat de député n’est pas rétroactive. Le ministre de la Justice ne peut saisir le CC que si la condamnation définitive est postérieure à l’élection du député mais pas antérieure comme c’est le cas. Concernant la question de la radiation municipale de Barthélémy Dias, Alioune Souaré écrit que « Là également, il y a un excès de pouvoir de la part du préfet de Dakar qui invoque dans sa notification les articles L277, L29 et L30. Le délai de prescription en matière d’interdiction sur les listes électorales est de 5 ans à compter de la peine prononcée (voir art. L29 dernier alinéa) et non de la peine définitivement prononcée valable pour d’autres infractions visées au 2ème point cité à l’art L29 ».
CLIMAT LE SENEGAL PLONGE DANS LA POUSSIERE ET LA FRAICHEUR
Le Sénégal sera plongé dans une période de poussière allant du 17 au 21 décembre et une autre de fraîcheur du 18 au 23 décembre. L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) informe qu’un épisode de poussière est en cours dans la moitié nord. Il touchera l’ensemble du pays et s’accentuera au courant de la journée du 19 décembre sur l’ensemble du territoire. Durant la période du 18 au 23 décembre, une baisse significative des températures est attendue sur tout le Sénégal.
KAFFRINE 53 CAS DE GROSSESSES PRECOCES EN MILIEU SCOLAIRE
Cinquante-trois cas de grossesses précoces en milieu scolaire ont été enregistrés dans la région de Kaffrine (centre) durant l’année scolaire 2023-2024, a révélé le coordonnateur régional du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP), Ibrahima Guèye. ‘’Dans la région de Kaffrine, on a enregistré 53 cas de grossesses en milieu scolaire pour l’année 2023-2024. En comparaison des autres enquêtes effectuées, le taux a régressé, quand bien même se situant à 4,4%’’, a-t-il notamment indiqué. Il précise que ces chiffres ont été obtenus sur la base d’une enquête anonyme menée dans beaucoup d’établissements scolaires de la région. Ibrahima Guèye s’exprimait au terme d’une rencontre de partage et de validation du rapport sur les grossesses précoces en milieu scolaire. Cette rencontre s’est déroulée en présence de l’inspecteur d’académie de Kaffrine. Des chefs d’établissement et acteurs du système éducatif ainsi que l’inspecteur de l’éducation chargé de la vie scolaire, Aly Lom, étaient également présents. Ibrahima Guèye déclare que ‘’les grossesses précoces ont des conséquences sur le devenir de l’apprenant’’. ‘’Imaginez-vous le poids économique et social qui pèse sur une élève de la classe de 4ème secondaire ou de la terminale, qui est en état de grossesse précoce, sans compter les risques d’abandon scolaire (…)’’, a-t-il lancé. Selon lui, la suspension des études ou leur abandon par les filles, les contre-performances scolaires, la stigmatisation de la fille et son rejet par la communauté sont, entre autres, les conséquences des grossesses précoces. Il propose de mettre l’accent sur la sensibilisation à l’école, la mise en place d’un mécanisme d’accompagnement psychosocial et économique des filles enceintes pour faciliter leur retour en milieu scolaire, la facilitation de la création d’un cadre d’échanges propice entre adolescentes basés sur l’estime de soi pour un futur meilleur.
DECORATIONS MBAYE NDIAYE «ASECNA» REHABILITE PAR DIOMAYE
« Loudiote Yombe » ou Dieu fait tout chose belle en son temps comme le disait l’adage bien de chez nous. Connaissez-vous Mbaye Ndiaye « Ascena » ? Evidemment puisqu’il était l’administrateur- délégué de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). D’où le surnom Mbaye Ndiaye «Asecna » pour avoir rendu de bons et loyaux services à l’institution panafricaine. « Le Témoin » quotidien vient d’apprendre que le président de la République Bassirou Diomaye Faye a élevé au grade de Grand Officier dans l’Ordre National du Mérite l’ancien Dg de l’Asecna, Mbaye Ndiaye. En décernant cette belle et prestigieuse médaille, le Chef de l’Etat a réhabilité un grand commis de l’Etat en l’occurrence Mbaye Ndiaye dans sa dignité et ses droits.Un ancien haut cadre de l’Etat aux qualités humaines et professionnelles avérées. Pour la petite et triste histoire, Mbaye Ndiaye « Asecna » avait été injustement arrêté et emprisonné par la justice politique du Président Macky Sall dans l'affaire Karim Wade. Son seul crime à l’époque, c’est d’avoir travaillé en toute loyauté sous tutelle de l’ancien ministre des transports aériens Karim Wade. Pour preuve, Mbaye Ndiaye a été le seul « ami » de Wade-fils à être relaxé voire acquitté par la Crei. Donc cette distinction du président Diomaye n’est qu’une cerise sur le gâteau de la réhabilitation. Président Diomaye, le peuple sénégalais vous dit merci !
CITE SOPRIM IL POIGNARDE A MORT UN LIVREUR POUR UNE AFFAIRE DE XBET
La cité Soprim a été le théâtre d’un meurtre, mercredi dernier, vers 22 h, où le nommé A. Touré, âgé de 21 ans, a poignardé Lahine Cissé. Le livreur âgé de 24 ans a succombé à ses blessures au cours de son évacuation à l’hôpital. Recherché depuis lors, le présumé meurtrier a été interpellé ce mardi, grâce à la collaboration de son oncle qui aurait livré son neveu à la police, selon des sources de Seneweb. Mais le suspect A. Touré a simulé une démence, pour s’en doute se tirer d’affaire. Peine perdue, il a été placé en garde à vue dans les locaux du commissariat des Parcelles-Assainies. Le crime serait lié à une affaire de Xbet portant sur la somme de 2 000 F CFA, d’après les témoignages recueillis auprès des habitants de la cité Soprim. Cependant, l’enquête va déterminer les véritables circonstances du décès de ce conducteur de moto thiak-thiak.
KOLDA PLUS DE 10 MILLIARDS DE FAUX BILLETS,700 KG DE CHANVRE INDIEN, ET DES PRODUITS PROHIBES INCINERES
La subdivision régionale des douanes de Kolda a procédé ce mardi, 17 décembre 2024, à l’incinération de 700 kilogrammes de chanvre indien d’une contre-valeur de 42 millions, de 3,7 tonnes de médicaments contrefaisants estimés à 63 millions, d’un lot de cigarettes d’une valeur de 17 millions et de billets noirs évalués à 10 milliards 200 millions. L’information a été donnée par le Colonel Malang Diédhiou, chef de la subdivision des douanes de la zone Sud, en marge d’une cérémonie d’incinération de produits prohibés et de faux billets. Selon le Colonel qui a salué le travail effectué par les différentes forces de défense et sécurité, avant de réaffirmer la volonté de la Douane de barrer la route aux faussaires et aux trafiquants, en plus de cette opération réussie, les douaniers de Kolda ont saisi de la drogue dure, notamment de la cocaïne. Faute d’installations appropriées, les 108, 7 kilogrammes de cocaïne feront l’objet d’incinération à Dakar