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11 mai 2025
NOUS ALLONS METTRE EN PLACE UNE COMMISSION ECONOMIQUE CONJOINTE
La secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee, a participé à la Biennale de Dakar, mais également dirigé une délégation de diplomatie commerciale chargée de présenter des entreprises américaines au Sénégal. Entretien...
Propos recueillis par Dialigué FAYE |
Publication 09/11/2024
D’une pierre deux coups. Lors de sa visite à Dakar, la secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee, a participé à la Biennale de Dakar, mais également dirigé une délégation de diplomatie commerciale chargée de présenter des entreprises américaines au Sénégal. En marge de ces activités, elle a accordé un entretien au journal Le Quotidien, au cours duquel la diplomate revient sur les relations entre les Etats-Unis et le Sénégal, la Vision Sénégal 2050, mais aussi la nouvelle commission économique conjointe que les Etats-Unis et le Sénégal comptent mettre en place.Vous séjournez à Dakar pour les besoins de la Biennale. Vous êtes accompagnée d’une forte délégation d’acteurs culturels, mais également d’hommes d’affaires. Expliquez-nous les raisons de cette combinaison ?
C’est pour être réactifs par rapport à la demande du Président Faye et de son gouvernement. En visite à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies, le Président Bassirou Diomaye Faye a rencontré le secrétaire d’Etat Antony Blinken pour lui expliquer la nouvelle vision de développement du Sénégal. La Vision Sénégal 2050 met beaucoup l’accent sur le secteur privé et l’investissement privé, et accorde une place importante aux nouvelles technologies. A New York, il a aussi rencontré des entreprises américaines, notamment Meta et Google. Il s’est rendu en Californie pour visiter des entreprises. Et il a demandé aux Etats-Unis de travailler pour que les entreprises américaines viennent au Sénégal. C’est pourquoi je suis là juste après sa demande, parce que nous croyons que sa vision va aider à créer un Sénégal plus fort. J’ai choisi cette semaine aussi à cause de la Biennale. Les Etats-Unis ont un pavillon à la Biennale de cette année.
Parlez-nous de votre agenda.
Pour les premiers jours de mon séjour à Dakar, les rencontres étaient avec des Ong, écouter des ministres et entendre directement les objectifs du gouvernement, et présenter les membres de la délégation au gouvernement du Sénégal, pour qu’ils expliquent comment ils peuvent contribuer au développement du Sénégal. Et je peux dire qu’il y a beaucoup d’engouement, parce que ces entreprises ont beaucoup de talents et je crois qu’elles peuvent faire la différence ici.
Par rapport à la Vision Sénégal 2050, quels sont les points qui vous ont plus marqués ?
Il y a des points dans la Vision Sénégal 2050 que nous admirons. Par exemple, le fait qu’il insiste sur la bonne gouvernance, sur la transparence. Le gouvernement a eu l’audace de revoir son programme avec le Fmi (Fonds monétaire international) et nous savons que le gouvernement est dans une phase de transition. Il faut qu’il travaille à faire face à ce défi budgétaire. Nous soutenons cette décision d’être transparent, parce qu’elle crée une bonne base pour l’économie nationale. Le gouvernement doit essayer de résoudre le déficit. Mais nous avons confiance au Sénégal. Ma visite de cette semaine avec des entreprises, c’est pour réaffirmer cette confiance au Sénégal.
La renégociation de certains contrats dans le secteur extractif est également envisagée par le gouvernement. Etes-vous en phase avec cette décision aussi ?
Je n’en ai pas beaucoup entendu parler, ces derniers mois au Sénégal. Mais, les Etats-Unis appuient l’exploitation responsable des ressources et plaident pour que les bénéfices aillent aux populations. C’est un objectif que nous appuyons. Nous avons de grandes entreprises américaines qui sont au Sénégal et qui ont signé des contrats dans la légalité, et nous espérons que ces contrats seront respectés. Cela va donner un signal aussi bien aux entreprises américaines qu’aux autres entreprises d’autres pays. Le respect des contrats va les encourager à venir investir dans le pays.
Vous avez rencontré certains ministres, Ong et directeurs généraux. Quel a été le message phare que vous avez partagé avec eux ?
Le sujet dont j’ai parlé dans toutes mes rencontres, c’est l’accord que nous avons avec le gouvernement du Sénégal de mise en place d’une commission conjointe économique. La première réunion sur ce projet aura lieu le 21 novembre 2024 à Washington. Nous avons décidé de créer cette commission pour avoir un cadre formel de discussion entre les gouvernements américain et sénégalais, entre les hommes d’affaires américains et sénégalais. Bien sûr, nous avions déjà eu ces discussions, mais cette nouvelle commission va aider à les faire progresser. Les trois sujets sur lesquels on mettra l’accent seront l’agriculture, les technologies et l’environnement des affaires.
Comment l’idée de la création de cette nouvelle commission est-elle née ?
Quand le nouveau gouvernement a pris fonction, l’ambassadeur a soulevé l’idée de la création de la commission et en juillet, quand je suis venue avec le secrétaire d’Etat adjoint, on en a encore parlé avec le gouvernement.
Est-ce qu’on peut s’attendre à un changement de paradigmes par rapport aux relations entre les Etats-Unis et le Sénégal ?
Je crois que nous avons déjà des relations positives. Nous avons une très longue histoire de partenariat et d’amitié entre les peuples américain et sénégalais. Je peux vous en donner des exemples. Le premier exemple, c’est le Corps américain de la paix. Depuis des années, des Américains viennent pour vivre avec des Sénégalais afin de contribuer au développement du pays. Cette relation de peuple à peuple est très importante. Ensuite, l’Agence américaine pour le développement international (Usaid) abat un travail très important au Sénégal, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité alimentaire. Nous avons aussi le Mcc (Millenium challenge corporation) que vous connaissez. Le Sénégal est en très bonne position concernant ce programme qui amène des investissements. Le premier compact avait porté sur l’agriculture et la construction de routes au Sénégal. Le compact en cours porte sur l’énergie, notamment l’amélioration de l’accès à l’électricité, du transport et de la gouvernance. Et vous savez combien l’énergie est importante dans tous les aspects de la vie des populations.
Actuellement, nous sommes en discussion avec le gouvernement pour un troisième compact, qui sera axé sur l’économie bleue. Le quatrième exemple que je voudrais donner par rapport à la coopération entre le Sénégal et les Etats-Unis, c’est l’U.S. international Development finance corporation (Dfc). Elle injecte des financements très importants dans les projets. Le dernier projet qu’ils sont en train de financer, c’est sur la conservation de produit.
Comment cette commission pourrait-elle aider à faire progresser cette coopération ?
C’est une bonne question. Pour moi, cette commission va forcer aussi bien les Etats-Unis que le Sénégal à continuer le dialogue, à se parler, à poser des actions concrètes. Je pense que cette commission va nous amener à prendre le meilleur des Etats-Unis et l’associer avec le meilleur du Sénégal. Nous avons beaucoup de choses à offrir et nous pouvons faire une grande différence.
Où en est-on avec la mise en œuvre de l’Ago ? Cette loi ne semble pas porter ses fruits pour certains pays comme le Sénégal.
Je suis contente que vous posiez cette question. C’est un problème, et on en parle dans l’administration. Ce programme permet de mettre des préférences douanières. L’objectif de base était de quitter l’aide humanitaire et d’amener les entreprises africaines à entrer dans le commerce, avoir accès au marché américain, il y a 20 ans. Et je pense que son impact est très populaire dans les pays où il s’applique. Le défi auquel on fait face actuellement, c’est de voir le Congrès américain la renouveler en 2025. Conformément à cette loi, on doit tenir une réunion chaque année, soit aux Etats-Unis, soit en Afrique. L’année dernière, la réunion s’est tenue en Afrique du Sud, et pendant cette réunion, le Président Biden a sorti une déclaration où il disait qu’il soutient très fortement le renouvellement de la loi. Nous sommes en discussion continue avec le Congrès pour le renouvellement de la loi. Et nous profiterons de l’occasion pour la retravailler, afin qu’elle soit plus calibrée par rapport aux besoins du Sénégal spécifiquement.
Faute d’emploi, nous assistons à une émigration massive de jeunes et même de femmes vers d’autres horizons. Quel commentaire cela vous inspire ?
J’ai trois idées concernant ce problème. La première chose, c’est que les Etats-Unis sont un pays d’immigration. Notre société a été enrichie avec l’immigration. Ma famille a immigré aux Etats-Unis. Je crois fermement que l’immigration est une force. Mais elle n’est pas un processus facile. Souvent ça signifie qu’il faut quitter sa famille, rencontrer des situations très dangereuses. C’est normal que chaque personne ait le choix de sa résidence.
Et nous admirons la vision du nouveau gouvernement. Il parle de souveraineté, justice et prospérité. C’est pourquoi je pense que les entreprises américaines peuvent aider à faire face à ce problème. Les entreprises américaines sont différentes de celles d’autres pays, parce que quand elles viennent dans un pays, elles veulent avoir un impact. Cela, en cherchant à avoir un partenariat avec une entreprise locale. Nous allons chercher à savoir quel genre de formation offrir, quelle technologie partager. Nous cherchons à employer des Sénégalais et créer de bons emplois. Et nous cherchons évidemment à travailler à Dakar, mais aussi hors de Dakar, en Casamance par exemple.
Par Bachir FOFANA
BENNO BOKK PASTEF EN MARCHE
Mame Boye Diao, Doura Baldé et 6 autres maires du département de Kolda, ou les 14 du département de Mbacké, dont Gallo Ba, ancien ministre de la Fonction publique, Papa Banda Dièye de Tambacounda, Malick Sall, …, telle est la liste non exhaustive
Mame Boye Diao, Doura Baldé et 6 autres maires du département de Kolda, ou les 14 du département de Mbacké, dont Gallo Ba, ancien ministre de la Fonction publique, Papa Banda Dièye de Tambacounda, Malick Sall, ancien ministre de la Justice…, telle est la liste non exhaustive de transfuges de l’ancien parti au pouvoir pour les nouvelles prairies vertes de Pastef. Adji Mbergane Kanouté est, pour l’instant, la dernière d’une longue liste de responsables du pouvoir défait en mars 2024 qui ont décidé de soutenir la liste de Pastef aux Législatives. Vu les positions antérieures qu’elle tenait, notamment quand le Premier ministre refusait de faire sa Déclaration de politique générale, et surtout le respect et la considération qu’elle avait gagnés aux yeux de l’opinion, sa transhumance en a surpris plus d’un et les arguments avancés sont plus légers qu’un duvet de canard. Dire que le Doyen Alla Kane «mérite un soutien sans réserve pour représenter le Peuple qu’il n’a jamais cessé de défendre», c’est quand même prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages.
Mais au fond, Pastef est resté constant dans sa démarche abjecte consistant à conquérir le pouvoir par tous les moyens, y compris des moyens immoraux. Et ce, malgré les déclarations par-ci et par-là de rejet du nomadisme politique. «S’il faille s’allier avec ceux pour qui nous sommes entrés en politique, mieux vaut abandonner la politique et aller faire autre chose.» Cette déclaration du leader de Pastef à la veille des Législatives en 2017 sera pourtant suivie d’une alliance avec Khalifa Sall et Karim Wade, après avoir chanté les louanges de Wade-Père, à qui la guillotine avait été promise pour avoir mal géré ce pays, comme tous les anciens présidents de la République entre 2019 et 2024. Et l’on tentera de tout justifier par le «contexte».
Les discours de circonstance est le propre de Pastef. «Je rappelle la position historique de notre parti. Pastef reste ouvert à collaborer avec tous les Sénégalais convaincus par le projet et soucieux de son succès. En revanche, il reste fermé à toute personne impliquée dans une gestion scandaleuse d’une responsabilité publique ou ayant fait montre d’un zèle excessif dans l’inimitié contre le parti, ses leaders ou ses membres.» Puis le discours devient plus conciliant : «Que ceux qui veulent nous rejoindre restent dans leur base.» Mais au fond, qui a décidé qu’un tel a les mains propres ou les mains sales ?
La peur de perdre les Législatives…
Face au rejet systématique du phénomène, Pastef veut nous vendre qu’un «cercle est un carré» en faisant de la sémantique. Aujourd’hui, dans le camp présidentiel, les transhumants sont appelés «alliés», «soutiens». Fadilou Keïta est même monté au créneau pour préciser que «Pastef n’a pas accueilli de nouvelles adhésions. Pastef n’a enregistré aucune transhumance. En revanche, le mouvement a reçu plusieurs soutiens, notamment de la part d’élus et d’acteurs politiques issus du Pds, de l’Apr et d’autres partis». C’est vrai. Entre péripatéticienne, prostituée, racoleuse, on ne parle pas de la même chose. Pastef se voulait chantre de la restauration de la morale et de l’éthique en politique, et de ne jamais accepter la transhumance. Mais aujourd’hui, Sonko et ses partisans ont hissé la transhumance à une échelle qui pourrait tuer pour longtemps la morale, l’honneur et la dignité des hommes politiques. Pastef est en effet devenu le Mbeubeuss (décharge d’ordures) de l’espace politique au point de travestir la dynamique de JubJubal-Jubanti prônée par le Président Bassirou Diomaye Faye en se lançant dans une course effrénée à l’adoption et à la domestication de fauves et reptiles qui ont parcouru et dragué tous les partis aux alentours. On est en droit de se demander pour qui se prennent ces acteurs politiques qui se livrent poings et pieds liés à l’ennemi à abattre il y a seulement quelques mois ? On doit aussi se demander pour qui ces mêmes acteurs prennent leurs militants, compagnons et électeurs ? Ou la peur de perdre les Législatives pour Pastef vaut-elle toutes ces contorsions pour ravaler son vomi en ouvrant le bal de la racaille ?
Au fond, Pastef a beau chercher à se démarquer, mais la réalité est simple et déconcertante à la fois : même pipe, même tabac. En effet, la politique au Sénégal, ce n’est pas une affaire d’idéologies ou de conviction. Le projet de société, le programme économique, n’en parlons même pas ! C’est toujours une affaire d’hommes ! Il y a juste deux partis au Sénégal: le Parti au pouvoir (Pap) et le Parti des opposés (Pdo). Le Pap, c’est aujourd’hui Pastef et ses alliés qui attendent leurs «pastilles». Ceux qui partent les rejoindre attendent leur «part du gâteau» au nez et à la barbe des «défenseurs historiques du Projet». Et, en face du Pap, il y a le Pdo dispersé, désorganisé, qui se cherche et qui se cherche un leader ou un guide. Macky Sall aurait pu être ce bon guide, mais il a préféré faire une campagne électorale WhatsApp. C’est-à-dire faire du télétravail. Et bizarrement, cela semble satisfaire ses partisans.
Au Sénégal personne ne veut changer le système
Finalement, ce n’est pas une affaire d’hommes, c’est une affaire de système. Effectivement, ce sont les hommes qui font le système, mais au Sénégal personne ne veut changer le système. C’est du «ôte-toi de là que je m’y mette» seulement. Ceux qui combattent le pouvoir, pour l’écrasante majorité, ils ne cherchent qu’à s’emparer du système pour perpétuer ce qu’ils avaient dénoncé hier. N’at-on pas dénoncé les chargés de mission des institutions hier pour voir aujourd’hui Pastef en nommer presque une cinquantaine d’un seul coup ?
Et tant que le système ne change pas, les acteurs politiques seront toujours attirés par les lambris dorés du pouvoir, perçu comme un moyen de se servir plutôt que servir la collectivité, l’intérêt général. Les hommes au pouvoir seront toujours tentés de conserver ce pouvoir, quitte à faire les choses les plus abominables. Ansoumana Dionne, président de l’Assam, a bien raison de pointer la transhumance comme «une autre forme de maladie mentale». «En politique, si la fidélité ou le respect de la parole donnée sont totalement bafoués par les personnes qui sont censées diriger notre pays, il y a de quoi s’inquiéter concernant la stabilité, la cohésion sociale dans la Nation.» Et d’ajouter : «Et, ce sont nos acteurs politiques qui, malheureusement, sont à l’origine de la promotion du mensonge et d’autres contre-valeurs qui, sans nul doute, risquent de plonger notre pays dans une catastrophe économique. Il faut d’abord être un hypocrite, au vrai sens du terme, pour accepter de vendre son propre honneur pour des privilèges (…). Notre société d’aujourd’hui, fondée sur la promotion de la médiocrité, l’injustice, la méchanceté, entre autres, est à revoir en profondeur.»
La politique est noble, mais les politiciens sénégalais sont ignobles. Et il ne faut pas désespérer de vivre dans une République où les valeurs sont au centre de la gouvernance politique. Mais ce n’est pas avec Pastef, malheureusement.
POST SCRIPTUM
C’est le lieu de rendre hommage à Mamadou Moustapha Ba. Ce grand commis de l’Etat qui a consacré sa vie à servir son pays. Les hommages fusent de partout, l’ancien comme l’actuel président de la République, Amadou Ba, de même que de haut responsables du Fmi. C’est le lieu aussi de distinguer l’hommage que le Cemga Mbaye Cissé lui a rendu parmi le lot. Mais également de s’interroger sur le silence de Cheikh Diba et du ministère de l’Economie. Peuvent-ils rendre hommage à quelqu’un que, il n’y a guère longtemps, le chef du gouvernement taxait de faussaire sous leur silence approbateur ?
LES ANNONCES DU CHEF DE L’ETAT EN MATIERE DE DEFENSE A LA UNE DE LA PRESSE
Les annonces du chef de l’Etat en matière de défense et de sécurité, à l’occasion de la Journée des Forces armées, et la campagne électorale
Les parutions de ce week-ent évoquent les annonces du chef de l’Etat en matière de défense et de sécurité, à l’occasion de la Journée des Forces armées, et la campagne électorale.
”Le Sénégal affiche ses ambitions d’autonomie” dans le domaine de la défense, affiche à la Une Le Soleil, soulignant que lors de la journée des Forces armées, le Président de la République a réaffirmé sa volonté de voir ”se développer une industrie nationale de défense. Un protocole d’accord d’un montant de 35 milliards de francs Cfa (a été) signé entre le gouvernement et la société d’industrie Sénégal de véhicules militaires pour établir une usine d’une capacité de 1000 véhicules militaires par an à Mbacké”.
”Des l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, un projet de loi sur la défense et la sécurité nationale fixant les grandes orientations de l’architecture de notre défense, adaptées au contexte actuel sera réexaminé”, a déclaré le chef de l’Etat dans des propos rapportés par L’As, qui note également que ”Diomaye annonce une industrie de défense”.
Selon Le Quotidien, ”Diomaye veut mieux armer les Forces de défense et de sécurité”. Le journal souligne que pour renforcer l’autonomie des Forces armées, ‘’Diomaye annonce un projet de loi sur la défense et la sécurité nationales’’.
Libération rapporte que ”le gouvernement du Sénégal et la société industrie Sénégal de véhicules militaires ont signé un protocole d’accord pour la mise en place d’une industrie de défense”. ”35 milliards de FCFA pour l’implantation d’une industrie de défense à Mbacké”, selon le journal.
La campagne électorale pour les législatives du 17 novembre bat son plein dans les quotidiens.
”Encore 07 jours de campagne électorale et les citoyens sénégalais se prononceront, lors du scrutin du 17 novembre, pour l’élection des 165 députés devant composer la quinzième législature. Après deux semaines d’une mobilisation globalement terne des populations, les 41 listes en lice entament la dernière ligne droite pour gagner la confiance des électeurs et faire siéger le maximum de candidats à la mythique place Soweto qui abrite l’Assemblée nationale du Sénégal”, note Sud Quotidien.
EnQuête met en exergue ”les enjeux de la bataille” ‘à Dakar, Pikine et Saint Louis. ”Les Législatives arrivent à grands pas. C’est le branle-bas dans les 54 circonscriptions électorales que compte le Sénégal, dont 46 sur le territoire national. Si chaque circonscription a son importance, certaines revêtent un cachet particulier, en raison notamment de leurs poids démographiques et électoraux très importants. Il en est ainsi des départements de Dakar et Pikine qui, avec Touba, ont le plus grand nombre de députés sur la liste majoritaire. Soit 7 pour Dakar et 5 pour Pikine et Touba. Sans oublier Mbour et Thiès qui comptent chacun 4 députés”, écrit le journal.
WalfQuotidien se fait écho des ”violences politiques à Diourbel’’ et fait état de ‘’guerre des plaintes’’ entre Ousmane Sonko (Pastef) et Anta Babacar Ngom (Samm sa Kaddu).
”Une bataille judiciaire s’annonce entre Pastef et la coalition Samm Sa Kaddu. Les deux camps ont, chacun en ce qui le concerne, déposé plainte pour tirer au clair les violences survenus, le 05 novembre dernier à Diourbel, lors de l’accrochage de leurs convois”, signale Walf.
Le même journal rapporte que ”la ville de Dakar est partie pour être l’épicentre de la campagne électorale de la coalition Samm Sa Kaddu, la semaine prochaine. Dans un document de presse, l’équipe du maire de la capitale, Barthélémy Dias, informe que la tête de liste de la dite coalition fera des meetings, porte à porte, caravane, focus group, etc”.
par Fatoumata Hane
DE LA CENSURE DE LA RECHERCHE ACADÉMIQUE EN DÉMOCRATIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le livre de Séverine Awenengo Dalberto, que j’ai lu, est loin d’être le brûlot que l’on décrit. Cette censure contribue au particularisme de la Casamance, nourrissant les imaginaires que ce livre s’attache à déconstruire
Le livre de Séverine Awenengo Dalberto, que j’ai pris le temps de lire, est bien loin d’être le brûlot que l’on veut nous présenter ! Ces dernières années, le « pluriversalisme décolonial » a conduit de nombreux chercheurs, africains comme européens, à interroger la fabrique des savoirs et la production des connaissances sans avoir à se justifier ou risquer d’apparaître comme des imposteurs.
S’appuyer sur des théories complotistes ou des arguments misogynes et racistes est la posture la plus simple pour imposer une position, influencer l’opinion ou promouvoir une censure inconcevable dans une démocratie qui se revendique ouverte et majeure. Cette censure contribue au particularisme de la Casamance, nourrissant les « imaginaires » que ce livre s’attache à déconstruire. Elle participe également de la servitude intellectuelle à laquelle la politique cherche à nous contraindre. Cette menace pèse non seulement sur le métier d’historien, mais sur l’ensemble des sciences humaines et sociales, marquant un déclassement de la production intellectuelle.
Instrumentaliser un objet de recherche revient à construire un récit biaisé, bien plus dangereux que de simplement interdire la commercialisation d’un livre – qui, paradoxalement, bénéficie d’une promotion accrue – dans un pays où peu de gens lisent et dans un contexte où les plateformes numériques facilitent la diffusion des publications. Au point que certains témoins ayant participé à l’ouvrage hésitent aujourd’hui, invoquant une temporalité mal adaptée au contexte actuel du Sénégal. Je reprends à mon compte ce que dit Mbougar Sarr sur le temps: il n’y a pas de moment idéal pour publier. Le temps politique n’est pas celui de la science, pas plus que le temps qui rythme la société. Cette recherche a débuté en 2000, et certains aspects ont déjà fait l’objet de publications par la même autrice ainsi que par d’autres collègues chercheurs.
Va-t-on reprocher à Armelle Mabon son livre sur le massacre de Thiaroye ? Assurément, non ! Les enjeux sont ailleurs : le Sénégal devrait, sur cette question, exiger la déclassification des rapports militaires afin que cette histoire soit connue et que la France s’acquitte de ses dettes matérielles et morales.
Pour en revenir à mon propos, ce livre dont je ne ferai pas une note de lecture, interroge l’historicité de l’idée d’autonomie de la Casamance dans les imaginaires coloniaux. Les sources utilisées (archives offrant diverses interprétations) contribuent à façonner et figer l’unité territoriale du Sénégal. L’idée d’autonomie, soutenue dans une perspective utilitariste et économique par les colons, nourrit en retour les imaginaires de la « différence casamançaise » qu’elle consolide. Le refus de l’autonomie est sans cesse réaffirmé, car elle ne servait que des ambitions personnelles, politiques et économiques. L’autonomie reste donc une hypothèse théorique ; les politiques actuelles rappellent à bien des égards les dispositifs mis en place pour consacrer l’unité territoriale et l’ancrage de la Casamance au Sénégal.
On observe une concordance entre les politiques de désenclavement et la valorisation du potentiel économique, ayant valu à la région le premier plan quadriennal du Sénégal en 1959 et, plus récemment, les importants programmes d’investissement au cours de ces vingt dernières années. Les politiques successives de décentralisation se basent sur cette autonomie des territoires qui en font des possibles territoriaux. L’Acte III de la décentralisation le consacre à travers trois de ces principes que sont la subsidiarité, la péréquation et l’autonomie de chacune des collectivités territoriales. Il y a une différence, plus que conceptuelle, entre autonomie et indépendance. Je passe sur la contribution des élus de la Casamance aux manifestations politiques : leur vote pour le « Oui » à l’indépendance du Sénégal révèle l’unicité de notre histoire politique et sociale. Qu’est-ce qui fait peur dans l’interprétation des archives et des sources historiques : la réactivation des imaginaires sur le rattachement de la Casamance au Sine-Saloum, ou l’effort de construction d’un récit et de production d’une histoire qui nous libèrent de toutes sortes de mystifications ?
Professeure Fatoumata Hane est Socio-anthropologue, Uasz.
TEUNGUETH FC ET JARAAF RELANCENT LE SPRINT
La Ligue 1 va engager sa 4ème journée ce week-end avec le duel à distance qui oppose Teungueth FC et Jaraaf, coleaders au classement.
La Ligue 1 va engager sa 4ème journée ce week-end avec le duel à distance qui oppose Teungueth FC et Jaraaf, coleaders au classement. Les Rufisquois tenteront ce samedi à domicile de consolider le fauteuil de leader face à la Linguère de Saint-Louis. Le Jaraaf poursuivra le même but lors du déplacement qu’il fera demain dimanche sur la pelouse des promus de l’Ajel de Rufisque.
Le championnat de Ligue 1 se poursuit ce week-end avec la quatrième journée. Après qu’il s’est emparé du fauteuil de leader, Teungueth FC (7 points), tentera de le consolider à domicile lors le duel qui l’opposera à la Linguère de Saint-Louis. Une équipe de Saint-Louis qui, après une défaite subie sur sa pelouse du stade Alboury Ndiaye de Louga, face au Jaraaf (1-3) sera soucieuse de se dégager de sa place de première équipe relégable (14e ; 2 points). Le Jaraaf gardera un bon œil sur leader rufisquois.
Deuxième au classement avec le même nombre de points (7), les « Vert et Blanc » accueillent demain dimanche au stade municipal de Yoff, l’AJEL de Rufisque. La formation de Malick Daff voudra surfer sur leur bonne forme du moment et enchaîner par une deuxième victoire. Ce qui ne sera pas cependant une simple promenade devant le promu rufisquois qui s’est déjà signalé par une bonne entame de saison (4e, 5 points).
Troisième au classement, l'Asc HLM (6 points) retourne ce samedi 9 novembre au stade municipal des HLM. Devant leur public, les promus auront à cœur de confirmer et d’asseoir un peu plus leur excellent début de saison lors de la réception de l’US Ouakam (11e, 4 points).
Leader lors des deux premières, Dakar Sacré-Cœur reçoit au stade Municipal de Yoff, le Casa Sports, lanterne rouge (16e, 1 point). Au stade Massène Sène, Jamono Fatick (12e, 2 points) croisera le promu Wallydaan de Thiés (7e, 4 points).
De son côté, l’As Pikine (15ème, 2 points) sera à la recherche de sa première victoire pour donner un véritable envol à leur saison. Les Pikinois accueillent demain dimanche au stade Alassane Djigo, Oslo FA de Grand Yoff (10e, 4 points).
Au même moment, Génération Foot (8e, 4 points) accueille sur la pelouse du stade Lat Dior, le Guédiawaye FC (9ème, 4 points). Cinquième au tableau, l’US Gorée (4 points), se rendra au stade Iba Gueye de Mbacké où il fera face à la SONACOS (13e, 2 points).
PROGRAMME 4ÈME JOURNÉE
SAMEDI 9 NOVEMBRE
(16H45) Stade municipal de Yoff
Dakar Sacré Cœur-Casa Sports
Le Comité International Olympique s’est réjoui du travail abattu par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026 (COJOJ).
Le Comité International Olympique s’est réjoui du travail abattu par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026 (COJOJ). A désormais moins de deux ans des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, le Sénégal s’attelle plus que jamais à réussir le défi de l’organisation pour cet événement qui se déroulera pour la première fois en Afrique.
A cet effet, le Comité International Olympique (CIO) et le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026 (COJOJ) ont tenu une conférence de presse conjointe ce vendredi pour faire le point de la situation après la 6ème réunion de la Commission de Coordination des JOJ 2026.
Présidente de la dite commission, Nawal El Moutawakel n’a pas caché sa satisfaction face à l’avancée notée dans l’organisation de ces Jeux. « Nous avons dépassé le cap des deux ans avant les JOJ. Nous y sommes presque. Le rythme des progrès et les exigences liées à l’organisation vont s’intensifier au fur et à mesure que la date approche. Nous allons bientôt lancer le programme des volontaires, le relais de la flamme, l’hymne, la mascotte. Nous sommes heureux de voir que le COJOJ est sur une bonne dynamique. Nous avons été informés que les membres du COJOJ vont passer 70 personnes en 2024 pour 330 collaborateurs d’ici la fin de l’année 2025. Le COJOJ a mis en place son programme de marketing, communication et mobilisation. Les choses avancent très bien. L’académie Dakar 2026 nous a été présentée. Elle vise à créer des talents pouvant intégrer les différentes organisations. Elle contribuera à la. création d’héritage en formant plus de 400 personnes», a fait savoir El Moutawakel, vice-présidente du CIO. Cette dernière, qui a également visité les sites devant abriter les JOJ, a réitéré sa satisfaction face au travail réalisé tout en rappelant l’importance de cet événement pour le continent africain. «Les compétitions se déroulent sur 3 sites : Saly, Dakar, Diamniadio. La Piscine Olympique et Iba Mar seront les deux sites qui vont accueillir les compétitions à Dakar. Ce sont des installations et les travaux avancent très bien. Ibrahima Wade va passer chaque semaine pour faire le suivi. Le stade Abdoulaye Wade, le centre équestre, les autres infrastructures seront livrées à temps… Le COJO met tout en œuvre pour une bonne organisation des JOJ. (…) On a convenu d’une date officielle qui se trouve être le lancement officiel des JOJ. Le succès de Dakar sera celui du CIO et de tous nos partenaires. Voir Dakar accueillir ces JOJ est exceptionnel. Le projet est porté par une équipe soudée et dynamique. La plateforme est inestimable pour les jeunes. Ils ont l’occasion de briller et de progresser. C’est un moment historique de voir l’Afrique célébrée cet évènement. En 2036, l’Inde, l’Indonésie, bref une liste de 10 pays sont intéressés par l’organisation des JOJ», a ajouté Nawal El Moutawakel.
«NOUS SOMMES PRÊTS À ACCUEILLIR LE MONDE»
Mamadou Diagna Ndiaye, président du Comité National Olympique Sportif et Sénégalais (CNOSS), est resté dans la même dynamique et indique que le pays de la Téranga sera prêt à accueillir le monde pour une fête de l’Afrique. «Ils ont visité l’état d’avancement des travaux. Ils ont eu une idée. On a 24 mois avant les JOJ. Je peux dire que nous sommes prêts à accueillir le monde. Il est clair qu’on sera prêt avant 2026 mais il peut y avoir des imprévus et on ne le souhaite pas. C’est une belle image de voir l’Afrique recevoir ces JOJ. On voit toujours les Africains briller dans les grands évènements sous d’autres bannières. Aujourd’hui, c’est super de voir cet événement sur nos terres», a affirmé Mamadou Diagna Ndiaye.
LES INFRASTRUCTURES DES JOJ SERONT LIVRÉES EN DÉCEMBRE 2025
Coordonnateur du Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (COJOJ), Ibrahima Wade, rassure par rapport à la livraison des infrastructures et la participation du Sénégal, dont les 35 fédérations ont déjà dégagé leur programme de préparation
Coordonnateur du Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (COJOJ), Ibrahima Wade, rassure par rapport à la livraison des infrastructures et la participation du Sénégal, dont les 35 fédérations ont déjà dégagé leur programme de préparation. Le vice-président du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) a souligné la dimension inclusive et culturelle des JOJ.
Lancement préparation en Janvier 2025
«Les infrastructures seront livrées en décembre 2025. Les athlètes pourront participer à des épreuves tests. Les installations ne seront pas ouvertes au grand public car on sera à un an des JOJ. Les fédérations sportives ont un programme de préparation pour leurs athlètes. Il y avait un travail de détection effectué en 2022 par les fédérations. Le Covid est passé par là mais les 35 fédérations ont fait ce qu’il faut. Elles ont remis leurs plans de préparation pour 2025 et 2026. Le plan de préparation sera lancé en janvier 2025. Cela va regrouper 400 à 450 athlètes avant de se refermer sur 150.»
« Les femmes parties intégrantes des JOJ »
« On a tendance à oublier que les JOJ, c’est aussi la culture. Il y aura un concours de mascotte et ce sera lancé dans les prochains jours par le président Mamadou Diagna Ndiaye. On sera dans une alliance entre sport et culture. Les jeunes seront au cœur du processus. 60% des volontaires sont des jeunes. Les femmes aussi font partie intégrante des JOJ. On est dans une démarche inclusive… Dakar En Jeux est une manière de garder le momentum. On a fait une simulation avec une cérémonie d’ouverture. En 2024, nous avons innové avec l’organisation en mode test. On a reçu des pays comme l’Algérie, le Kenya, la Gambie, le Nigeria et le Sénégal. Nous sommes en pleine compétition avec des horaires d’entraînement comme si les JOJ ont débuté. On fera tout pour évaluer l’année prochaine. On va s’ouvrir au monde et ce sera plus intense. »
(JOLOF.COM)
Par Fadel DIA
TRUMP: LE TRIOMPHE DE LA BOUFFONNERIE !
Comment expliquer que dans le pays où on est le mieux informé du monde, plus de 70 millions de citoyens aient, aussi inconsidérément, accordé leurs votes à un homme au discours décousu et au ras des pâquerettes, truffé d’âneries et de non-sens ?
C’était l’évènement médiatique - et pas seulement- du moment, scruté par des centaines de millions de personnes dans le monde, dont certaines avaient la boule au ventre, et voilà qu’il s’achève par la victoire de Donald Trump ! Il a donc gagné, plus vite et plus largement que prévu par les instituts de sondage, et son retour ne nous rassure guère, ne serait-ce que parce que le premier à s’en réjouir est Benyamin Netanyahou qui est comme lui, sous le coup de poursuites judiciaires, si enthousiaste qu’il affirme que c’est « le plus grand retour de l’histoire ».
La victoire de Trump nous surprend et nous laisse sur notre faim, et avec des questions dont nous n’avons pas les réponses. Comment expliquer que dans le pays où on est le mieux informé du monde, plus de 70 millions de citoyens aient, aussi inconsidérément, accordé leurs votes à un homme qui n’est pas seulement le plus vieux président élu à la tête de leur pays, mais un homme au discours décousu et au ras des pâquerettes, truffé d’âneries et de non-sens ? Même si Trump a fait ses meilleurs scores chez ses concitoyens les moins instruits, tous ceux qui ont voté pour lui ont fait ce choix en connaissance de cause. Ils l’avaient vu à l’œuvre pendant quatre ans s’amuser à ébranler les fondements de leur démocratie et à saper leur cohésion, à renier tous les engagements souscrits par leur pays et à donner des cauchemars au climat et à la science.
Comment comprendre que Trump ait été porté au pouvoir par un vote populaire et recueilli l’adhésion des jeunes et celle, comme jamais avant lui, des minorités afro-américaine et hispanique ? Pourtant ce milliardaire, né avec une cuillère en argent dans la bouche, ne s’intéresse qu’à lui-même et est incapable d’appréhender la détresse des plus démunis et il a martelé des diatribes contre les immigrés traités « d’animaux qui souillent le sang des Américains » et les a menacés d’expulsions massives, quitte à enfreindre la loi et les règles humanitaires !
Comment comprendre que le jeu électoral se soit autant dégradé aux Etats-Unis, au point de se transformer en foire d’empoigne et en bataille de chiffonniers ? Tout au long de la campagne électorale, longue et ennuyeuse, rien pratiquement n’a été dit sur la nécessité de préserver la paix dans le monde et de mettre fin aux injustices quand on est la première puissance du monde, sur la jeunesse ou sur la culture, sur les menaces qui pèsent sur notre environnement, alors que nous vivons les plus grandes catastrophes naturelles de ces dernières années. Elle n’a pas été l’occasion d’un débat d’idées, d’une confrontation de projets comme il sied à une démocratie mais, du moins de la part de Trump, celle de déverser des injures, des insanités ou des arguments phalliques, par la parole et les gestes, des mensonges grossiers et des accusations sans fondement. Le plus étonnant c’est que Trump n’a pas pâti de ses excès de langages, sans doute parce qu’il est, avec Netanyahu, le seul homme politique dont les outrances passent comme lettres à la poste. Il a en tout cas fait la preuve qu’en politique, du moins avec lui aux Etats-Unis, les c......., ça marche ! A ce jeu-là, Kamala Harris ne pouvait que perdre, elle, partie si tard avec le triple handicap d’être femme, noire et fille d’immigrés !
Comment comprendre ce dévoiement de la démocratie qui fait que de plus en plus aux Etats-Unis, ce n’est pas celui qui a le meilleur programme, le plus honnête ou le plus compétent, qui a des chances d’être élu, mais qu’il faut d’abord être riche à millions ? Plus de 17 milliards de dollars (soit plus d’une fois et demi le budget du Sénégal ) ont été dilapidés pendant la campagne électorale, dont un tiers dans la publicité, 1 milliard pour la bataille électorale dans le « swing state » le plus disputé, la Pennsylvanie ! La victoire de Trump c’est le résultat de la coalition de deux milliardaires : l’homme le plus riche du monde, l’ancien immigré irrégulier Elon Musk, n’est pas seulement l’homme qui murmure à l’oreille de Trump, il a mis à son service son réseau X et ses 200.000 followers, il a injecté à lui seul 200 millions de dollars dans sa campagne qu’il a tenté de transformer en jeu de course hippique.
Comment comprendre, enfin, qu’au moins depuis l’intrusion de Donald Trump sur la scène politique, que ce soit la démocratie américaine tout entière qui se décrédibilise au point que ses citoyens ont l’impression de vivre dans une vulgaire république bananière ? La campagne électorale comme le vote, se sont déroulés dans la violence et le déni dans un pays qui compte autant d’armes que de citoyens, marqués de tentatives d’assassinat, de paranoïa de la fraude électorale, de querelles d’avocats, d’infox et de fake news, avec caméras de surveillance, snipers sur les toits et déploiement du FBI... Il y a quatre ans les Etats-Unis n’ont pas pu faire ce que le Cap-Vert ou Maurice font depuis leur indépendance, ce que le Botswana a fait il y a quelques jours : une transition courtoise, un passage de pouvoirs respectueux des règles de la démocratie.
Donald Trump avait promis que s’il était réélu, il se ferait « dictateur » pendant un jour, et force est de lui reconnaitre qu’il fait souvent ce qu’il avait dit qu’il ferait. Mais ça, c’était avant. C’était avant qu’il ne se retrouve à la Maison Blanche avec une majorité populaire alors qu’il se préparait à contester les résultats, et qu’il a l’assurance d’avoir à sa botte le Sénat, la Chambre des Représentants et la Cour Suprême, cela peut donner des idées quand on a un ego comme le sien. Alors si Wall Street jubile, après avoir retenu son souffle, nous n’avons pour notre part, nous le reste du monde, mais aussi les femmes américaines et les étrangers installés aux Etats-Unis, et de manière générale tous ceux qui sont épris de paix, de liberté et de justice, aucune raison de sauter de joie…
A moins qu’un grand miracle ne se produise : Donald Trump est fondamentalement un homme imprévisible, il est capable du pire et il l’a prouvé, et s’il faisait son Thomas Beckett et devenait capable du meilleur ?
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