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4 juillet 2025
MAMADOU DIA ENFIN AU POUVOIR
L'homme qui fut emprisonné en 1962 pour avoir défié Senghor voit aujourd'hui ses idées triompher au sommet de l'État. Le nouveau régime assume pleinement cette filiation intellectuelle avec celui qui fut le premier président du Conseil
La crise de 1962 opposant Mamadou Dia et Senghor a été un tournant déterminant de l'histoire politique du Sénégal, voire économique. Et même si beaucoup d'eau a coulé depuis, une certaine frange de la nouvelle génération d'intellectuels, d'activistes et de politiques a "réhabilité" le président Mamadou Dia. Les nouveaux tenants du pouvoir revendiquent leur "affinité politique" avec Dia.
L'ancien président du Conseil du Sénégal a-t-il finalement pris sa revanche sur le président Léopold Sédar Senghor ? La réponse semble affirmative si l'on se fie aux bouleversements politiques de ces dernières années dans le pays et l'avènement d'une classe politique plus encline aux idéaux du président Mamadou Dia. Et 62 ans après la crise du 17 décembre 1962, l'héritage de cette personnalité emblématique de la lutte pour l'indépendance est remis au goût du jour, et on peut dire sans "risque de nous tromper" que les nouveaux tenants du pouvoir sont ses "fils spirituels".
En effet, le tandem Diomaye-Sonko arbore et assume certaines idées de Mamadou Dia depuis qu'ils étaient dans l'opposition. Dans un article du Monde datant de 2022, le directeur du parti Pastef d'alors devenu aujourd'hui le ministre de la formation professionnelle et porte-parole du gouvernement affirmait sans ambages : "La pensée de notre parti est influencée par son patriotisme et sa rigueur dans la gestion de l'État". Et le nouveau porte-parole du gouvernement ajoutait : "Dès 1957, il avait la volonté d'instaurer une souveraineté politique et économique et développer une politique de changement des structures sur le plan agricole, industriel et social. Par exemple, il avait pointé du doigt le problème du franc CFA et parlait d'indépendance monétaire pour laquelle nous militons aussi".
Il faut rappeler à ce titre que le siège du parti aujourd'hui au pouvoir porte le nom de "Kër Maodo" en hommage à Mamadou Dia. Dans le même ordre d'idées, force est de constater aussi que le nouveau gouvernement a repris les idées de Dia sur le système de coopératives, la seule voie selon Dia pour le Développement et l'émancipation des paysans. Ainsi le ministre de l'Agriculture annonce la création, dans les 5 ans, de Coopératives agricoles communales (Cac) dans chacune des 525 communes rurales pour permettre à la jeunesse de produire en quantité. Ses idées anti colonialistes sous-tendent aussi les idéaux de ce nouveau régime qui affirme ouvertement la lutte contre la Françafrique sous toutes ses formes au Sénégal.
"La nouvelle génération a choisi sans aucun doute le camp de Mamadou Dia"
C'est ce que le prospectiviste Cheikh Guèye confirme. "Il n'y a même de doute, la nouvelle génération a choisi le camp de Dia comme inspiration dans leur combat pour conquérir le pouvoir, comme une sorte de revanche due à Dia. Mais aussi en termes de modèle économique puisqu'ils font recours au modèle économique endogène et anti impérialiste", soutient Dr Cheikh Guèye dans un entretien accordé à l'AS non sans indiquer aussi que l'influence de la pensée de Dia se fait sentir sur le plan culturel. "Le complexe culturel qui était celui de la période des indépendances n'existe plus. La culture est devenue plus endogène", renchérit-il. Sur le plan religieux aussi, le chercheur à IPAR trouve aussi que la nouvelle génération de politiques a beaucoup de similitudes avec Mamadou Dia. "La posture de Dia par rapport aux autorités religieuses, on retrouve cette volonté de rentrer dans une relation plus sincère, plus transparente et plus institutionnalisée. Ça aussi, c'était la ligne de Dia", révèle Dr Cheikh Guèye. Il souligne tout de même que la seule différence, c'est que Dia avait fini par assumer cette relation avec les religieux de manière très forte. "Sans doute trop forte", précise-t-il.
Rappelons que la date du 17 décembre 1962 demeure une tache sombre dans l'histoire politique du Sénégal. Le lundi 17 décembre 1962, Mamadou Dia fait évacuer l'Assemblée et déploie un cordon de gendarmerie autour du bâtiment. Quatre députés sont arrêtés. Mais la motion est tout de même votée dans l'après-midi du 17 au domicile du président de l'Assemblée, maître Lamine Guèye. Le 18, Mamadou Dia et ses compagnons sont arrêtés par un détachement de paras-commandos. Mis en accusation, il est jugé du 9 au 13 mai 1963 par la Haute Cour. Il est condamné à la déportation perpétuelle. Il est transféré à Kédougou. Il sera libéré 12 ans après.
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AES-CEDEAO, ANATOMIE D'UNE SÉPARATION
Pour Gilles Yabi, le retrait du Niger, du Mali et du Burkina relève davantage d'une stratégie de survie politique. Son analyse révèle les contradictions d'une posture qui pourrait coûter cher à l'avenir de toute la région
Dans un entretien accordé mardi soir à la TFM, Gilles Yabi, fondateur du think tank Wathi, a dévoilé les véritables enjeux derrière l'annonce du retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO. Son analyse révèle une réalité plus complexe que le simple discours souverainiste affiché.
Selon l'expert, cette décision s'inscrit d'abord dans une stratégie politique interne des régimes militaires. Face aux difficultés économiques et sociales persistantes dans leurs pays respectifs, ces dirigeants auraient besoin d'un "discours politique mobilisateur". Le narratif anti-occidental, et particulièrement anti-français, servirait ainsi de levier pour maintenir une adhésion populaire, malgré l'absence d'amélioration concrète des conditions de vie des populations.
L'incohérence de cette posture apparaît notamment dans le maintien de ces pays au sein de l'UEMOA, organisation qui, selon Gilles Yabi, représente paradoxalement une plus forte empreinte de l'héritage colonial que la CEDEAO elle-même. "Si le problème majeur est la France et la colonisation, l'organisation qui incarne le plus la proximité avec la France et l'héritage colonial, c'est l'UEMOA", souligne-t-il.
Plus préoccupant encore, ce retrait s'accompagne d'une dégradation de l'espace démocratique dans ces pays. L'invité de Chérif Diop pointe l'absence totale de débat public autour de cette décision capitale : "Il n'y a pas eu de débat ni au Mali, ni au Niger, ni au Burkina Faso".
Pour Gilles Yabi, la décision de retrait ne peut être dissociée de la façon dont ces régimes sont arrivés au pouvoir. Bien que ces dirigeants militaires bénéficient d'une légitimité de fait, leurs décisions n'émanent pas d'un processus démocratique, ce qui soulève des questions sur la pérennité et la validité de tels choix pour l'avenir de leurs nations.
L'expert met en garde contre les conséquences à long terme de cette fragmentation régionale. Au-delà des implications économiques immédiates, c'est toute l'architecture de la coopération régionale en matière de sécurité qui se trouve fragilisée, alors même que la menace terroriste nécessite plus que jamais une réponse coordonnée entre pays sahéliens et côtiers.
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LE PARI AUDACIEUX DE LA MAISON DES REPORTERS
Fraîchement diplômé en journalisme en 2018, Moussa Ngom se lance un défi audacieux : créer la Maison des Reporters, un projet innovant qui redéfinit la liberté de la presse grâce à un modèle économique participatif.
Fraîchement diplômé en journalisme en 2018, Moussa Ngom se lance un défi audacieux : créer la Maison des Reporters, un projet innovant qui redéfinit la liberté de la presse grâce à un modèle économique participatif. Aujourd’hui, il passe à la vitesse supérieure avec une importante campagne de levée de fonds. Une étape clé pour renforcer son impact et partager l’histoire inspirante de cette aventure hors du commun.
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LE F24 DÉNONCE LA MANIÈRE DONT LES ÉVÉNEMENTS SE SONT DÉROULÉS À LA MAIRIE DE DAKAR
Mamadou Mbodj et ses camarades se sont exprimés sur la situation politique actuelle du pays, marquée par l’affaire Barthélémy Dias.
iGFM - Tv (Dakar) Le F24 a fait face à la presse ce mercredi. Mamadou Mbodj et ses camarades se sont exprimés sur la situation politique actuelle du pays, marquée par l’affaire Barthélémy Dias. Le coordonnateur du Front a dénoncé la manière dont les choses se sont passées à la mairie de Dakar.
MIGRATION IRRÉGULIÈRE, AUGMENTATION DE 70% ENTRE 2022 ET 2023
Invité sur Radio Sénégal, Mamadou Mignane Diouf a révélé une hausse alarmante du phénomène, avec des itinéraires de plus en plus risqués.
À l’occasion de la journée des Migrants célébrée aujourd’hui dans le pays, Mamadou Mignane Diouf, Coordinateur du Forum Social Sénégalais, était récemment l’invité de l’émission Salam Sénégal sur Radio Sénégal. Au cours de son intervention, il a souligné un constat alarmant : les voies de migration irrégulière sont de plus en plus difficiles d’accès, ce qui pousse de nombreuses personnes à emprunter des itinéraires dangereux.
Entre 2021 et 2023, un nombre considérable de pirogues ont quitté le Sénégal pour tenter de rejoindre l’Europe, mais il est impossible de fournir un chiffre précis. Il a expliqué que, pour mieux appréhender cette situation, un projet a été mis en place en collaboration avec des journalistes, visant à recueillir des données approximatives sur le nombre de pirogues, de migrants, d’arrivées et de décès.
Le coordinateur a évoqué les nombreux déplacements effectués dans des localités comme Mbour, Joal, Palmarin, Casamance et Saint-Louis, afin de rencontrer des familles endeuillées et de recueillir des témoignages. Cependant, il a reconnu la difficulté de cette tâche, notamment en raison de la réticence de certains témoins et des données souvent contradictoires. Les résultats obtenus sont préoccupants, avec une augmentation de 70 % du taux de migration entre 2022 et 2023. Les chiffres des décès et des disparitions sont également en hausse, particulièrement entre mars et novembre 2024, période durant laquelle les conditions climatiques favorables et la connaissance par les passeurs des meilleures saisons pour effectuer ces voyages contribuent à l’augmentation du phénomène.
Mamadou Mignane Diouf a également mis en lumière un aspect important : la migration est inséparable de la vie des individus. Selon lui, la solution réside dans la facilitation des voies légales de migration, notamment par l’émission de visas. Il a également plaidé pour la signature de quotas de visa avec les pays européens, ainsi que pour la mise en place de programmes intégrés de développement pour les jeunes. Le coordinateur du Forum Social Sénégalais a conclu en espérant que ces initiatives pourraien
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
LA MÉMOIRE DE THIAROYE OU LE BATAILLON DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS CONTINGENT DE LA FORCE COLONIALE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi nous, peuples d'Afrique subsaharienne et particulièrement du Sénégal, continuons-nous à célébrer ceux qui ont participé à notre oppression historique et à l’extermination de notre souveraineté ?
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 18/12/2024
Au moment de la commémoration du massacre du camp de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, l’histoire du bataillon des Tirailleurs Sénégalais mérite que l’on s’y attarde pour éclairer l’histoire de l'hégémonie coloniale.
Le bataillon des Tirailleurs Sénégalais a été formé par un décret de Napoléon III en juillet 1857, sous le commandement de Louis Faidherbe, gouverneur du Sénégal depuis 1854 et dont on connaît le rôle dans l’expansion coloniale et ses violences meurtrières. Le recrutement effectué d’abord sur les terres sénégalaises s’est peu à peu étendu à d’autres nations africaines, recrutant dans ses rangs des soldats d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique du Nord.
L’objectif de l’existence de ce contingent était d’apporter un soutien militaire aux opérations d'envahissement et de conquêtes coloniales. Les Tirailleurs sénégalais avaient d’abord pour mission de réprimer toute résistance à l’empire colonial français, utilisant les mêmes armes que l’impérialisme colonial. Ainsi, les Tirailleurs Sénégalais devenaient la main armée de l’empire colonial français, sur leur propre territoire en combattant les peuples en lutte. Et il n’est pas insultant de dire que Les Tirailleurs Sénégalais devenaient ainsi les collaborateurs de la domination coloniale française. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le bataillon a été dissout entre 1960 et 1962, au moment des indépendances des États africains.
Plusieurs questions se posent alors. Comment peut-on encore défendre un groupe armé à la solde de la colonisation ? Pourquoi en Afrique et au Sénégal en particulier, devient-on les défenseurs naturels des collaborateurs ?
Engagés inconsciemment ou consciemment comme tous les soldats de la première guerre mondiale et de la seconde guerre mondiale, les Tirailleurs Sénégalais tirent toutefois leur existence dans des actes de collaboration et de répression envers leur propre peuple, avec des avantages non négligeables à ce moment de l’histoire. De même, ils ont contribué aux guerres coloniales en Afrique, en Indochine, en Algérie et à Madagascar, aux côtés de l’empire colonial français.
Souvenons-nous que les collaborateurs ont partout été jugés, tués et indexés dans l’histoire de leur pays. Le Maréchal Pétain, héros de la première guerre mondiale et alors vainqueur dans l’opinion publique, est accusé de collaboration avec les nazis à la fin de la seconde guerre mondiale pour avoir installé le régime autoritaire de Vichy. À la libération, il est jugé et arrêté pour haute trahison et condamné à mort, une peine commuée en détention à perpétuité. Il meurt en prison en 1951. Aujourd'hui encore, l’histoire de la France ne reconnaît pas la mémoire du Maréchal Pétain car cela n’est pas acceptable pour tous les combattants et les résistants à l’occupation nazie.
En Italie, Benito Mussolini, dictateur fasciste et collaborateur du régime nazi, a été exécuté en place publique en avril 1945 par les partisans italiens et son corps mutilé a été exposé à la foule, comme l’ultime humiliation.
En Algérie, les harkis, combattants anti-indépendance à la solde de l’armée française, ont été bannis de leur pays, avec un traitement de violence qui aujourd'hui continue de subsister, pour dénoncer leur collaboration avec l’empire colonial français.
Alors pourquoi nous, Africains noirs sub-sahariens, et en particulier Sénégalais, conscients des luttes sanglantes que nous avons eues à mener face à l’agression perpétuelle et à l’extermination de notre souveraineté humaine, culturelle et historique, célébrons-nous encore ceux qui ont été les complices de notre propre désintégration ?
J’ose m’adresser au peuple sénégalais en disant de ne pas soutenir les oppresseurs de notre libre-arbitre. C'est une insulte à ceux et à celles qui se sont levés contre la colonisation et qui ont œuvré pour la liberté. Si nous voulons nous affranchir définitivement du joug colonial, nous devons examiner notre conscience pour oser prendre position contre ce type de manipulations mentales.
Je ne dis pas que les assassinats du camp de Thiaroye en décembre 1944 sont une bonne chose, je dis simplement que notre mémoire doit s'accompagner d’une conscience entière, sans déni de vérité historique.
Si les archives françaises du 1er décembre 1944 restent nébuleuses ou inaccessibles, c’est encore une fois une manière de garder la mainmise sur notre histoire. Ce n’est pas non plus un hasard si l’État français continue d’honorer la mémoire des Tirailleurs Sénégalais car ils sont le symbole de leur suprématie qui continue d’instrumentaliser notre conscience historique. Mais gardons-nous de pleurer ceux qui ont collaboré pour mieux écrire notre propre récit historique et pour célébrer la mémoire de ceux qui ont toujours résisté à l’empire colonial français.
Ce qui nous importe aujourd'hui au XXIe siècle, c'est de faire vivre notre propre récit, de célébrer les combattants historiques des luttes pour notre liberté, sans omettre de dénoncer ceux qui nous ont trahis. Notre devoir de mémoire s’accompagne de cette prise de conscience qui contribue à la renaissance africaine et à l’émergence de tous les soleils de notre émancipation.
Amadou Elimane Kane est enseignant, écrivain poète et chercheur en sciences cognitives.
POUR LA LIBÉRATION DE MOUSSA TCHAGARY
Le traitement qui lui a été réservé lors de son arrestation, notamment le fait d'avoir été "cagoulé" avant d'être conduit aux services de renseignement, soulève de sérieuses questions sur le respect des droits fondamentaux au Niger
Moussa Tchagary, figure emblématique de la défense des droits humains au Niger, se trouve aujourd'hui derrière les barreaux dans des conditions qui soulèvent de graves préoccupations. Secrétaire général de l'association Alternative Espace Citoyen, il a été brutalement arrêté à son domicile de Niamey le 9 décembre, dans des circonstances troublantes qui rappellent les méthodes des régimes autoritaires.
Les accusations portées contre lui - "apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l'État et association de malfaiteurs en relation avec le terrorisme" - apparaissent comme un prétexte pour faire taire une voix critique de la société civile. Le traitement qui lui a été réservé lors de son arrestation, notamment le fait d'avoir été "cagoulé" avant d'être conduit aux services de renseignement, soulève de sérieuses questions sur le respect des droits fondamentaux au Niger.
Cette pétition demande au Général Abdouramane Tiané, actuel chef de l'État nigérien, d'intervenir pour mettre fin à ce qui s'apparente à une violation flagrante des libertés d'expression et de manifestation. L'abandon immédiat des charges contre Moussa Tchagary et sa libération constitueraient un signal fort du respect de l'État de droit dans un pays où la société civile joue un rôle crucial de contre-pouvoir.
Face à cette situation préoccupante, votre signature représente plus qu'un simple soutien : elle participe à la défense des droits humains et des libertés fondamentales au Niger, et plus largement en Afrique de l'Ouest.
Dak’Art 2024. Une biennale mémorable. On craignait des couacs en raison d’un report inattendu de 6 mois de cet grand évènement culturel. Mais force est de noter que ce report s’est révélé être un repli stratégique ayant permis un bon départ pour arriver à un meilleur résultat.
La 15 e édition de la biennale de l’art contemporain de Dakar (Dak’Art 2024) a connu un franc succès presque a tout point de vue : la mobilisation surtout la jeunesse (collégiens et lycéens incités par la magie des réseaux sociaux), la diversité des thématiques, les excellentes propositions des artistes, etc. C’est le constat sans ambages que fait le journaliste Aboubacar Demba Cissokho, journaliste culturel et critique d’arts.
Pour lui l’interet de cet évènement est reste intact, en tout cas pour le monde des arts et de la culture.
En revanche, sur le plan de la communication institutionnelles les lacunes demeurent. Suivez les explications d’Aboubacar Demba Cissokho sur AfricaGlobe Tv.
LA CAMPAGNE PAS HUILÉE
Près de deux semaines après son lancement officiel, si la campagne de commercialisation de l’arachide a démarré dans certaines zones, dans d’autres, ce n’est pas encore le cas.
Près de deux semaines après son lancement officiel, si la campagne de commercialisation de l’arachide a démarré dans certaines zones, dans d’autres, ce n’est pas encore le cas. A Ziguinchor, par exemple, la Sonacos annonce avoir déjà collecté plus de 380 tonnes sur un objectif compris entre 80 mille et 100 mille tonnes. A Tambacounda, dans une partie de la région de Kolda, ainsi que la zone centre, notamment Kaolack, Fatick et Kaffrine, la campagne est pour le moment jugée morose. Peu de points de collecte sont fonctionnels dans ces régions du Sud-est et du bassin arachidier.
Dans la zone centre, c’est-à-dire les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick, beaucoup de points de collecte d’arachide ne sont pas fonctionnels, selon l’opérateur économique Sidy Bâ, membre du Cadre de concertation des producteurs agricoles (Ccpa). Mais, précise le producteur agricole, au niveau de certaines coopératives affiliées au Ccpa, il y avait des paysans à qui cette organisation avait prêté des semences d’arachide. «On est en train de se faire rembourser (en nature) et ceux qui ont de l’argent en achètent pour garder. A part cela, il n’y a pas encore de rush. Les opérateurs ne se sont pas encore lancés dans la campagne», explique M. Bâ.
Et pour justifier cette timidité, il invoque la marge de collecte qui est faible. «La marge de collecte de 27.7 est tellement faible que si un opérateur paie le transport, l’ensachage, la manutention, pratiquement il ne se retrouve qu’avec 14 francs sur le kg vendu. Et s’il subit des abattements à l’usine, parce que les paysans n’acceptent pas de faire des cribles, c’est de l’argent qu’il perd et les services du Commerce intérieur peuvent le verbaliser, en disant qu’il est en train de faire une fraude sur la marchandise. C’est ce qui décourage beaucoup d’opérateurs», argue le producteur.
Et ce qui est valable pour les opérateurs membres du Ccpa l’est aussi pour les opérateurs d’autres organisations. Donc, estime-t-il, tant que le problème des cribles n’est pas réglé, les acheteurs ne seront pas très enthousiastes.
Comme autre problème, il pointe du doigt le financement. A son avis, les trois milliards qui ont été décaissés sont en deçà des besoins. Une bonne campagne de commercialisation nécessite la mobilisation d’une centaine de milliards de francs Cfa.
Pour rappel, à Pékessse, dans le département de Tivaouane, région de Thiès, trois gros opérateurs ont été alpagués au marché hebdomadaire de cette collectivité, et plus de 23 tonnes de graines d’arachide saisies, dans le cadre d’une traque menée par le Service régional du Commerce de Thiès contre les opérateurs véreux qui achètent l’arachide à un prix non homologué.
DECES DU JOURNALISTE BABACAR DRAME
Ancien journaliste au quotidien national « Le Soleil », Babacar Dramé est décédé, lundi, à l’âge de 67 ans, des suites d’une maladie. Il sera inhumé, ce mercredi, à Koungheul, sa ville natale.
Ancien journaliste au quotidien national « Le Soleil », Babacar Dramé est décédé, lundi, à l’âge de 67 ans, des suites d’une maladie. Il sera inhumé, ce mercredi, à Koungheul, sa ville natale.
Un des illustres soldats du quo tidien national « Le Soleil » a rendu les armes, lundi, après une longue bataille contre la maladie. Babacar Dramé, affectueusement appelé « Mbaye », s’est éteint à l’âge de 67 ans. L’ancien journa liste du « Soleil » a marqué son passage à l’astre de Hann par sa plume, son engagement, sa joie de vivre. Recruté en juillet 1990, Baba car Dramé a eu un parcours riche. Du service mise en page à son statut de rédacteur en chef, en passant par celui de chef du bureau de Thiès, grand reporter cumulativement chargé de la ru brique « Culte », secrétaire de ré daction chargé de la rubrique « Population et santé », rédacteur en chef délégué du service « Société », il a fait ses preuves de pro fessionnel de l’information jusqu’à sa retraite le 31 décembre 2017.
Ses anciens collègues se rappellent encore son dévoue ment. Sa disparition a déclenché une vague d’émotion profonde au sein de la rédaction du « Soleil ». Son décès a surpris Sidy Diop, journaliste et conseiller éditorial du Directeur général. « Mbaye Dramé était un homme entier, qui n’hésitait jamais à se lever pour se battre à la place des autres. Quand il considérait que vous êtes son ami, vous êtes sûr de l’avoir toujours à vos côtés quand vous êtes dans une mauvaise passe. C’était un homme d’une grande générosité, qui a le cœur pur, un homme très émotif », té moigne-t-il.
Le défunt était aussi un homme engagé, surtout sur le plan syn dical. « Tout le monde se rappelle le combat qu’il a mené au « Soleil » pour protéger les travailleurs et leur outil de travail. Il n’a jamais hésité à se dresser quand il y avait une injustice faite à un agent ou à l’entreprise. Mbaye Dramé aimait le « Soleil » ; il était le premier à venir et le dernier à quitter. Il était, avec Babacar Dieng, les totems du « Soleil », tel lement ils étaient liés à cette en treprise », indique Sidy Diop. Face à la mort, Habib Demba Fall, ancien rédacteur en chef et directeur des rédactions du « So leil », célèbre la loyauté de Mbaye Dramé. Un homme véridique, selon lui, un homme de devoir, d’une grande générosité, avec un instinct protecteur et une énergie qu’il transmettait à l’autre. « Mbaye était un homme véridique, pas un béni-oui-oui qui acceptait tout ce qu’on lui disait, parce qu’il considérait l’éthique comme un principe immuable. Il était le grand frère protecteur, le ciment du groupe quand les choses ont menacé de basculer dans le mauvais sens et qui n’avait pas peur de l’exercice du miroir », fait savoir Habib Demba Fall. « Mbaye nous a appris à être résilients. Il est resté constant, l’ami fidèle, le frère dévoué, le père attentif, le soldat qu’il a toujours été. Que le Seigneur l’entoure de Sa miséri corde et lui retourne la générosité dont il a fait montre », ajoute-t-il.
Mbaye Dramé était très fier de ses origines en tant que petit-fils de Maba Diakhou Ba et Habib Demba Fall garde de lui l’éternel souvenir de sa générosité, de sa loyauté et de sa fidélité exem plaire. La levée du corps du « Lion du Bambouck », l’un de ses sur noms, est prévue ce mercredi à 10h, à l’hôpital militaire de Oua kam et l’enterrement le même jour, à Koungheul. La Direction générale et l’en semble de la rédaction du « Soleil » lui rendent hommage et présentent leurs condoléances à sa famille.