« L’émigration clandestine en prenant les pirogues est synonyme de suicide. Personne ne doit prendre les pirogues pour voyager surtout sur de longues distances. Ceux qui font cela, qu’ils sachent que c’est un suicide et s’ils meurent, ils iront en enfer ». « Le Khalife exhorte tous les citoyens, tous les musulmans et particulièrement les disciples Mourides de ne plus prendre les pirogues s’ils se réclament mourides et disciples de Serigne Touba. Car l’Islam bannit le suicide », avertit le porte-parole du Khalife.
« Nous savons que les temps sont durs mais nous devons travailler pour le développement de notre pays comme de bons citoyens. Donc, nous devons y rester et y vivre. Toutefois, si quelqu’un veut aller à l’étranger qu’il le fasse dans les conditions requises ».
Depuis quelques temps, les citoyens sénégalais découvrent avec stupéfaction et terreur par ci et là à la une des médias du pays, la mort par noyade de centaines de nos concitoyens dans des conditions atroces et ce dans nos eaux maritimes. Beaucoup de familles plongées dans une incertitude tenace partent à la recherche d’un proche disparu qu’elles avaient perdu de vue depuis un bon moment. Même si certains candidats à l’immigration clandestine en avaient touché un mot à un ou à quelques très rares confidents, d’autres par contre ont préféré garder le silence des momies de crainte que leur projet de départ à l’exil ne soit éventé par l’entremise d’une voix persuasive ou craintive qui prend le dessus en dépit de toutes considérations sur leur moi.
Plus les jours et les nuits passent, plus l’inquiétude voire la terreur de ne plus revoir leurs proches disparus s’accentuent. Murées dans un silence, infernal, elles scrutent à l’horizon l’annonce d’une nouvelle plus gaie pour les plus optimistes, et pour les autres non encore complètement gagnées par un certain pessimisme ambiant qui plane au sein de la société, s’attendent à une délivrance afin de pouvoir faire leur deuil dans l’intimité familiale loin des regards comme si ces drames sont une honteà cacher. Et pourtant non, la vie est tumultueuse et ainsi faite avec son lot de souffrance.
Au même moment, d’autres compatriotes se mobilisent à travers les réseaux sociaux pour que ces fils et filles du pays ne soient pas oubliés et tombent dans l’anonymat par indifférence en raison même du silence coupable de nos autorités publiques sur ces drames interminables. Aucun signe de compassion des plus hautes autorités de la République comme si ces familles éplorées étaient toutes au courant du départ de leurs enfants et donc par ricochet entièrement fautives voire responsables de ce destin macabre.
Une indifférence innommable. Un sujet à éviter voire à oublier au plus vite pour ne pas assombrir davantage les tractations politiciennes du préfet de l’Hexagone au Sénégal. Macky Sall, en chef de clan impassible face à la douleur de toutes ces familles, se terre dans un silence assourdissant pour ne pas constater avec effroi une triste réalité qui non seulement met à nu ses très nombreux mensonges, mais qui nous permet de découvrir in fine que sa gestion, tant chantée par ses dames de compagnie, est un échec cuisant. Il s’est juste contenté de poster un tweet comme si ses concitoyens étaient des martiens. Il nous prend vraiment pour des moins que rien. Pourtant, la douleur de toutes ces familles sénégalaises est immense. Le chef de clan Macky Sall préfère de loin saluer la mémoire de Charlie Hebdo, des moqueurs attitrés et assumés du prophète Mohamed (PSL) depuis Paris sous le froid que de parler directement à son peuple en ces moments de deuil et de tristesse.
Mais que dire de nos compatriotes morts en pleine mer et qui n’auront pas droit à une sépulture ni même à une prière mortuaire parce qu’ils se sont donnés la mort en connaissance de cause en bravant les tumultes de l'Océan Atlantique. Un suicidecollectif. Le mot est vite lâché par le porte-parole du khalife général des Mourides, Serigne Bass Abdou Khadre. La sentence est ferme et résolue en vue de frapper les esprits et de décourager définitivement les candidats à l’immigration clandestine. Une onde de choc. Un terrible désaveu de la folie Barca ou Barsakh.
Et pourtant, ces centaines de morts, même en mettant en exergue un désir immodéré de rejoindre les plages espagnoles en s’embarquant dans des pirogues de fortune et laissés à eux-mêmes, n’ont jamais voulu voire souhaité se suicider. Ils espéraient de toutes leurs forces réussir à atteindre le sol espagnol comme d’autres ont eu la chance d’y arriver et de reconstruire une nouvelle vie.
En réalité, l’expression tant galvaudée et synonyme d’immigration clandestine Barca ou Barsakh, est à mon sens complètement travestie voire détournée de sa signification réelle par le commun des sénégalais. Barca renvoie à un rêve voire à un fantasme ou à tout le moins une obsession tenace de partir le plus loin possible pour un ailleurs incertain mais possible. C’est cette possibilité même qui donne le courage à nos jeunes hier et aujourd’hui à vouloir fuir le Sénégal. L’autre versant de l’expression Barsakh n’est pas du tout l’autre monde, la station intermédiaire qui relève de l’invisible, le lieu de dépôt des âmes en attente de la fin des temps. Mais, Barsakh représente dans l’imaginaire des candidats à l’immigration clandestine une certaine mort sociale qu’ils vivent quotidiennement dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos villes et villages.
Seule une lecture hâtive peut corroborer cette idée fausse de suicide. Ces milliers de morts engloutis dans l’océan Atlantique, même si on peut regretter foncièrement les moyens utilisés pour rejoindre l’Europe, nous devons au moins reconnaître qu’ils étaient animés par un immenseespoirderéussir cette aventure certes dangereuse et risquée.
Pourquoi donc, penser après coup, qu’ils se sont donnés la mort de manière volontaire tout en écartant de facto le fatum, qui en derrière instance, prend le dessus sur tout et en dépit même de toutes nos stratégies pour baliser notre direction, notre vie ? Personne ne connaît le lieu ni le moment voire même les circonstances de sa mort. C’est cette part d’incertitude qui fait le drame de la vie, Nos compatriotes, en quittant les plages de Mbour, de Ndar ou d’autres plages du littoral ne se dirigeaient pas droit vers la mort en toute lucidité, mais ils espéraient tout de même le secours du très Haut, le Seigneur des mondes. Mais le décret de Dieu était inévitable. Ils ne pouvaient pas rejoindre les plages espagnoles comme d’autres immigrés sénégalais qui ont pris le même chemin et qui ont été sauvés par-dessus tout par des voies insoupçonnées par le même, Allah qui est capable de tout et qui a autorité sur toute chose.
On peut certes dénoncer encore voire condamner cette forme d’immigration clandestine, mais dans le drame que les familles éplorées vivent aujourd’hui, pourquoi ne pas y voir la volonté de Dieu tout simplement et de prier pour le salut de leurs âmes ? Ce discours, au contraire, ne replonge-t-il pas ces familles dans une douleur infinie et sans aucune possibilité de pouvoir faire leur deuil ? Apprendre la mort de son fils ou de sa fille ou d’un quelconque membre de sa famille dans ces conditions atroces est déjà très difficile à vivre, mais que dire ou penser après une sentence pareille d’une voix autorisée voire écoutée et /ou respectée par beaucoup de personnes, l’enfer comme lieu de destination pour tous ceux et celles qui essaient de rejoindre l’Europe par des pirogues en y perdant la vie. La dangerosité de ce périple est bien réelle.
Cependant, dans ces moments de deuil et de détresse, une autre approche plus pédagogique, qui au demeurant, ne va rien éluder des risques énormes de ce voyage périlleux sur des embarcations de fortune, nous semble plus judicieuse, puisque rien ne permet d’affirmer de manière péremptoire que ces jeunes se sont suicidés en connaissance de cause. Si la finalité de ce discours est d’apeurer voire de décourager les candidats à l’immigration clandestine, je doute fort de son impact réel sur tous ces jeunes qui ne voient pas le bout du tunnel et qui se sentent véritablement abandonnés dans leur triste sort, à tort ou à raison, par les différents régimes de Diouf au chef de clan Macky Sall en passant par maître Abdoulaye Wade.
Par ailleurs, la position de Touba sur l’immigration clandestine par la voix du porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bass Abdou Khadre, élude beaucoup de questions majeures sur ces drames récurrents. Sans ces problématiques, une compréhension réelle de cet enjeu social serait à tout le moins biaisé. La question majeure et incontournable sur l’immigration clandestine est la suivante : pourquoi donc, des jeunes, des enfants, des filles ou garçons non accompagnés, des mineurs d’âge, des femmes enceintes, des adultes, des étudiants, des pêcheurs, des mécaniciens ou même des enseignants issus d’horizons très variés, mais qui vivent sous le signe de la pauvreté, du dénuement ou d’une certaine précarité indescriptible, décident d’un coup de quitter le Sénégal ? Les avis divergent sur le sujet.
En effet, certains se penchent sur les difficultés de la vie ou selon les temps très durs à l’instar du porte-parole Serigne Bass Abdou Khadre. Par contre, d’autres à l’image de l’artiste Youssou Ndour s’épanchent sur la pression sociable pour justifier ces départs. En vérité, la pression sociale ne suffit pas à expliquer à elle seule le départ massif de nos concitoyens vers un eldorado lointain. Et ainsi à pouvoir dire avec légèreté que nous subissons tous la pression sociale au Sénégal alors que nos vécus voire nos situations sont diamétralement opposés. C’est une autre manière à peine voilée d’affirmer que les candidats à l’immigration clandestine ont totalement tort sur toute la ligne. Ces explications ne peuvent pas être totalement écartées, mais elles sont et demeurent superficielles parce qu’elles ne prennent pas en compte la dimension psychologique, l’affect voire le traumatisme d’un rejet ou d’une sorte d’abandon de soi ou d’inutilité sociale ou une charge de trop, l’un dans l’autre, ressentis profondément par les candidats à l’immigration clandestine.
Ces drames existentiels ne peuvent pas du tout être circonscrits à une pression sociale au demeurant perceptible dans nos relations sociales. Ces drames sont au contraire le résultat de toutes les formes d’injustice que nous vivons voire que nous subissons au cœur même de nos cellules familiales et par extension dans la société. En réalité, nous refusons d’admettre que le pays de la Teranga est foncièrement inégalitaire et injuste dans son fonctionnement. Au demeurant, ces inégalités et ces injustices sont principalement la source de tous les maux qui contraignent voire qui poussent nos concitoyens à fuir le pays. À côté de ces formes d’injustice et d’inégalité sociales exacerbées mais refoulées en vue de maintenir un statuquo pour préserver une certaine harmonie, qui n’est en définitive qu’une sorte de paravent pour masquer nos tares et faire le jeu d’une certaine élite politicienne - maraboutique, il y’a aujourd’hui une vraieculture de l’impunitéencouragée par le chef de clan Macky Sall aux membres de sa galaxie.
Au lieu de s’empresser à vouer aux gémonies nos concitoyens morts par noyade, pourquoi ne pas vous arrêter voire toucher au doigt les très nombreux cas de détournements de deniers publics jusque-là impunis qui révoltent nos jeunes et qui leur poussent à perdretotalementconfiance à un avenir serein dans ce pays de trous à rats où les situations d’urgence sont partout sauf pour une certaine élite politique, affairiste et maraboutique ? Si, nos compatriotes avaient entendu le même son de cloche ferme et intransigeant pour dénoncer et condamner les crimes économiques de nos autorités publiques, je dis peut-être, beaucoup de candidats à l’immigration clandestine vont devoir surseoir à leurs projets et rester ici et maintenant au pays pour essayer de s’en sortir à force de labeur et de détermination.
En vérité, et c’est triste de devoir le constater, nos concitoyens au Sénégal sont abandonnés par nos autorités, qui n’ont seulement ne s’activent pas du tout pour l’amélioration de leurs conditions d’existence ni ne militent pour une protection de l’intérêt général, préfèrent de très loin se partager entre copains, alliés voire potentiels protecteurs contre les foudres de la justice nos maigres ressources publiques ou qui livrent au quotidien nos ressources nationales à leurs maîtres français de préférence.
Combien de centaines voire de milliers de milliards de francs CFA ont été détournés depuis 1960 et qui sont entre des mains de gens qui se targuent d’appartenir à telle ou telle confrérie du Sénégal et jamais remis à la justice pour prouver l’origine licite de leurs avoirs ? Personne ne saurait dire avec précision les montants astronomiques détournés par des politiciens véreux et autres fonctionnaires de l’Etat du Sénégal.
Et nous savons tous avec certitude et de bonne foi quelle que soit notre position dans la stratificationsociale, que nos politiciens professionnels ont pillé, détruit le pays et hypothéqué l’avenir de la jeunesse sénégalaise.
Non seulement, nos autorités publiques n’ont pas de méthodes significatives ni efficientes pour venir à bout du chômage endémique qui frappe de plein fouet la jeunesse sénégalaise et qui constate avec effroi que les possibilités d’une vie digne s’amenuisent considérablement. Même, des nouveaux candidats à l’immigration clandestine, en l’occurrence des jeunes pêcheurs jettent l’éponge parce qu’ils n’arrivent plus à s’en sortir. On assiste hélas aujourd’hui à une autre forme de régressionsociale due en partie par une concurrence inégale avec les navires de pêche étrangers. Au moment même de la résurgence de ces scènes macabres de noyade de nos concitoyens, le chef de clan Macky Sall signe encore des accords de pêche avec l’Union Européenne qui auront immanquablement des conséquences funestes sur la vie et la sécurité de nos pêcheurs. Pourquoi donc, le chef de clan Macky Sall, au lieu de donner ces contrats léonins à des firmes étrangères, n’investit pas des sommes considérables dans une pêche moderne pour valoriser nos potentialités économiques et épargnait ainsi nos pêcheurs de ce drame ? Par peur sans doute et habitué à recevoir sa feuille de route depuis les bords de la Seine.
Et c’est cette même Europe qui pille nos ressources halieutiques avec la complicité de nos gouvernants et qui ferme ses frontières à toute forme d’immigration sauf celle qu’elle agrée en choisissant de débaucher nos meilleurs profits. Pourquoi donc, nous rappeler la voie de l’immigration légale tout en sachant qu’elle est pratiquement impossible pour la quasi-totalité de nos candidats à l’exil ? Tout en sachant que ce n’est pas une personne ou cent personnes qui veulent quitter le pays, mais des dizaines de milliers de nos compatriotes qui ne se sentent plus chez eux et sont à l’étroit, complètement désœuvrés qui ne savent rien faire ou tenter pour espérer améliorer leur situation sociale. Et vous seriez tombé des nues qu’il était possible voire permis à nos jeunes de pouvoir partir en Europe ou ailleurs sansaucune contrainte légale, le pays serait massivement déserté par ses habitants. A qui faute ? À nous tous et ce sans exception. Nous sommes tous responsables certes à des degrés variés de ces morts par noyade interminables.
De la cellule familiale où une concurrence malsaine et sournoise est entretenue en connaissance de cause ou par mégarde dans certains cas entre enfants ou entre voisins en mettant au piédestal celui qui a réussi à franchir le cap de l’océan et qui effectue des transferts d’argent à sa famille, comme l’exemple type d’une personne courageuse, digne. C’est cette course effrénée au paraître voire à la ressemblance à l’autre qui fausse les liens sociaux… C’est à ce niveau seulement qu’on peut parler de pression sociale et encore….
Denosautoritéspubliques qui ont complètement échoué dans leur politique à l’emploi des jeunes. Pour justifier leur incurie, par des termes « savants » qui en réalité ne peuvent rien dire voire signifier de concret pour nos jeunes compatriotes désœuvrés comme l’employabilité pour essayer comme toujours de repousser la faute aux plus démunis d’entre nous. Depuis les premiers morts par noyade en 2006 liés au phénomène Barca ou Barsakh jusqu’aux récentes disparitions, que nos autorités nous disent combien de milliards de francs CFA nos partenaires au développement et ce malgré leur double jeu mesquin sur la question migratoire, ont mis sur la table pour empêcher que nos jeunes ne traversent la mer pour gagner l’Europe ? Des milliards ont été déviés de leur destination initiale. Qu’ont elles fait des 20 millions d’Euros que l’Union Européenne a accordé à l’Etat du Sénégal dans le cadre du Projet d’Appui à la réduction de la migration à travers la Création d’Emplois Ruraux au Sénégal, par la mise en place de fermes agricoles villageoises et individuelles, destinés principalement à ces localités de Kolda, Sédhiou, Kedougou, Louga, Diourbel, Fatick, Kaffrine, Tambacounda. Dites-nous, pourquoi donc et ce malgré cet important appui financier de l’Union Européenne, et d’autres encore sous les régimes de maître Abdoulaye Wade et de sa copie presque identique et plus monstrueuse du chef de clan Macky Sall, beaucoup de nos concitoyens continuent à fuir le pays ? Et au plus, qu’avez-vous fait de ces projets financiers en vue de lutter contre l’immigration clandestine ?
Pourquoi donc, vous devez toujours sortir des chiffres sur l’emploi au Sénégal qui ne correspondent pas du tout à la réalité du terrain ? D’où le secrétaire général du gouvernement, l’ancien journaliste, monsieur Abdou Latif Coulibaly, peut-il sortir le chiffre de 750 000 emplois directs et indirects créés par le régime de Macky Sall ? Sans doute de son imagination ou de sa nouvelle posture de politicien professionnel plus enclin à manipuler des données statistiques. L’autre jour, dans l’émission dominicale Grand Jury de la RFM, il a encore tenté de faire des rapprochements entre l’immigration clandestine telle que nous la connaissons aujourd’hui au Sénégal et les départs de citoyens français dans les autres pays de l’espace Schengen Heureusement out lui, car le journaliste Babacar Fall n’a pas su relever cette superficie et mettre à nu sa malhonnêteté intellectuelle. En vérité, les citoyens européens peuvent librement travailler dans n’importe quel pays et saisir immanquablement les autorités qui peuvent se présenter à eux.
Deladémissiondel’éliteintellectuelle qui se traduit par une compromission abjecte sans précédent dans l’histoire récente du Sénégal d’une bonne partie de ses éléments les plus en vue sur la scène médiatique. Mieux, sur les sujets sensibles de la bonne gouvernance et d’une gestion efficiente et responsable de nos ressources, ils ou elles se gardent de se prononcer sur les nombreux cas de scandales voire de crimes économiques pour ne pas désavouer ou contrarier leurs amis, membres et défenseurs de la dynastie Faye - Sall. Et pourtant rien n’a changé sous nos tropiques en matière de mauvaise gestion, de détournement de nos deniers publics, de corruption, de népotisme, de trafic d’influence, d’impunité, d’abus de biens sociaux, de chantage, d’intimidation et de menaces sur la sécurité de certains de nos compatriotes qui refusent par dignité, par honneur de participer au festin macabre des pilleurs chevronnés de nos maigres ressources publiques. Pourtant, une bonne partie de cette élite intellectuelle corrompue et /ou lâche en refusant de prendre position ouvertement pour la défense de l’intérêt général ou qui dans les salons de Dakar critique en sourdine les pratiques scandaleuses du chef de clan Macky Sall à la tête du pays, sait pertinemment que le Sénégal va droit au mur à cause d’une part de la gestion patrimoniale et clanique du pouvoir, d’autre part par l’arbitraire, par l’impunité de fait accordée aux voleurs de la République et l’injustice assumée au grand jour par le parrain de cette bande de faussaires en complicité avec ses acolytes nichés au cœur de la magistrature.
D’unecertainearistocratie maraboutique, qui on ne sait pour quelles raisons, elle est devenue de facto l’alliée naturelle de nos politiciens professionnels qui ont mis le pays à genoux. Pourtant, elle devait être le moteur de notre développement économique et social en montrant la voie de la sagesse, qui n’est rien d’autre que de se conformer à la vérité. Cette élite maraboutique ne saurait ignorer de bonne foi les conditions sociales inacceptables de leurs disciples. Mais, elle se garder de pointer du doigt les nombreux manquements à une bonne gestion de nos ressources et au pillage systématique du bien commun par une minorité de gens indignes et minables. Le constat général, aujourd’hui au Sénégal, et partagé par une bonne partie de la société, qui par peur de représailles s’en détourne, est la propension de cette élite maraboutique à accueillir à bras ouverts et avec tous les honneurs, les plus tordus de nos politiciens professionnels de l’opposition ou de pouvoir et qui sont soupçonnés voire accusés de détournement à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA par les organes de contrôle de l’Etat. La liste est trop longue de cas de détournement de deniers publics pour ne pas les citer tous. Hier, sous le régime de maître Abdoulaye Wade, les fonds taïwanais, l’organisation de l’OCI à Dakar, le Fesman, le marché des cartes d’identité biométriques, la SAR, le bradage du foncier de l’aéroport de Dakar etc. Aujourd’hui, sous le régime du chef de clan Macky Sall, l’affaire Prodac, celle de la Poste, l’affaire Petrotim, celle du Fonds Covid-19 etc… en passant par les marchés de gré à gré, le domaine par excellence où prospère la corruption et le favoritisme.
Dans l’un ou dans l’autre régime, c’est selon, les personnalités épinglées par les corps de contrôle de l’Etat, affichent ouvertement leur appartenance confrérique. Et cet exhibitionnisme n’est pas fortuit. Ainsi, nos délinquants à col blancs cherchent des alliés de taille au sein de certaines familles maraboutiques en vue de se soustraire des mains de la justice d’où une certaine manie assez répandue dans la société allant du lutteur, au politicien professionnel en passant au professeur d’université à évoquer publiquement le nom de leur marabout dans l’espace public. Ainsi, tout récemment, le président de Rewmi, monsieur Idrissa Seck après son inconduite mieux ses reniements, sa trahison, s’est rendu à Touba pour y chercher une caution morale.
Et c’est là où nous en sommes aujourd’hui au Sénégal. Le constat est sans appel. Tout ce qui nous reste à faire est de nettoyer les écuries d’Augias en refusant de nous laisser bernés d’un côté par nos politiciens professionnels et de l’autre par une certaine aristocratie maraboutique, qui malgré le plaidoyer depuis Paris du chef de clan Macky Sall en faveur de l’islam confrérique sénégalais en opposition à un autre islam jugé belliqueux et à combattre jusqu’à la dernière énergie avec ses alliés français, qui garde le silence des momies sur les pratiques nauséabondes et contraires à l’éthique musulmane ou tout simplement à la droiture et à la justice. C’est pour seulement, il est impératif aujourd’hui pour redresser le pays et de le reconstruire dans la voie de la justice, du progrès social, de la solidarité, de la protection du bien commun de nous débarrasser de toutes ses mainssales, qui à un moment donné de notre histoire et pour une raison ou pour autre, se sont jointes pour manipuler, dominer et maintenir nos concitoyens dans une servitude humiliante et dans la pauvreté.
Cet engagement citoyen et patriotique ne saurait attendre et doit être l’affaire de tous les fils et filles sénégalais(es) qui veulent absolument que cessent au pays de la Teranga, l’impunité, les passe droits, le larbinisme, la corruption, le pillage systématique de nos deniers publics, le lobbying des marabouts.
par Bosse Ndoye
MACKY SALL, GÉRANT DES INTÉRÊTS FRANÇAIS AU SÉNÉGAL
Comment une nation dite indépendante peut-elle autoriser une armée étrangère néocolonialiste à avoir une base dans un endroit aussi stratégique qu’un aéroport, le plus important du pays ?
Conscient des indépendances factices octroyées par les anciennes puissances coloniales à nombre de pays africains qui étaient jusqu’alors sous leur domination, en véritable visionnaire, Frantz Fanon avait très tôt senti la mue du colonialisme en néocolonialisme et corrélativement la collaboration, la connivence et le consentement de certains dirigeants locaux à cette nouvelle forme d’exploitation. Si bien que, dans Les damnés de la terre – œuvre publiée en 1961, à l’aube des indépendances -, il mentionnait déjà les rôles néfastes que ces derniers jouaient dans le sous-développement de leurs pays et les désignait comme étant des courroies de transmission[1], des gérants des entreprises de l'Occident[2].
Au Sénégal, le président Macky Sall semble marcher à merveille dans le sillage de ces gérants des entreprises de l’Occident en général et de la France en particulier. Après entre autres – tant la liste est longue - les louanges des bienfaits du franc CFA pourtant combattu férocement par de nombreux militants patriotes et panafricains pour ses effets nocifs sur les économies des pays où il a cours ; l’octroi scandaleux à Total d’un contrat d’exploitation de pétrole ; la signature complaisante d’un autre contrat très onéreux pour la construction du TER qui est encore à quai, enseveli dans la poussière ; la gestion peu bénéfique pour le pays de l’autoroute à péage confiée à Eiffage, les immixtions fréquentes et irrespectueuses des différents ambassadeurs français dans nombre de nos affaires internes ces dernières années, etc. on croyait avoir atteint l’acmé de l’humiliation et de la soumission à la France. Que nenni ! Par la décision d’autoriser l’implantation de l’Escale aéronautique des Éléments français au Sénégal à l’aéroport international Blaise Diagne (400 militaires et civiles[3]) - euphémisme pour ne pas dire base afin d’éviter de choquer tant cette décision est scandaleuse -, le président Macky vient d’achever la mise en bière de notre souveraineté nationale en enfonçant le dernier clou dans son cercueil. Ce qui est encore plus choquant, c’est que cette infrastructure, inaugurée il y a quelques jours, a été réalisée par les Français eux-mêmes à en croire le site de Sputnik qui a publié l’information[4]. Dès lors – à moins que des surveillances et vérifications aient été faites de temps à autre lors des travaux, ce qui est peu probable - on peut ignorer ce qu’ils ont mis comme matériel d’espionnage et autres dans leurs locaux. Il faut se mettre en tête qu’il n’existe pas d’enfants de chœur en relations internationales.
L’une des principales questions que le bon sens doit pousser à se poser est la suivante : comment un pays dit indépendant peut-il autoriser une armée étrangère néocolonialiste - fût-elle soi-disant d’un pays ami et peu importent les accords de défense qui peuvent être évoqués - à avoir une base dans un endroit aussi stratégique qu’un aéroport, le plus important du pays ? Il n’y a presque que dans une ancienne colonie française en Afrique subsaharienne que peuvent se passer ces genres de choses ubuesques. C’est inimaginable de voir les Anglais en faire autant au Nigéria ou au Ghana ou les Portugais au Cap-Vert ou en Angola, quelle que soit la bonne santé des relations que ces pays entretiennent avec leurs anciennes métropoles, plusieurs décennies après les déclarations des indépendances officielles. Peut-être le président Macky Sall ignore-t-il le rôle névralgique d’un aéroport dans la souveraineté d’un pays. Cet endroit est si stratégique que, en cas de coup d’État, il fait partie de l’un des premiers lieux à être occupés par les putschistes avec la télévision nationale et de la radio afin de signaler leur prise du pouvoir et pour protéger le pays du monde extérieur. Notre président met encore une fois un couteau entre les mains de la France qui peut nous décapiter quand elle veut en déstabilisant le pays ou en faisant subir des chantages aux dirigeants, au sommet desquels le chef de l’État. D’aucuns – parmi le soutiens inconditionnels de ce dernier - pourraient dire que c’est juste un transfert d’un ancien aéroport (L.S Senghor) vers un nouveau (Blaise Diagne). Sans doutent ignorent-t-ils qu’un aéroport est l’une des principales portes d’entrée d’un pays et qu’il y a des informations essentielles pour sa sécurité et sa souveraineté que lui seul doit connaître et détenir même s’il peut exister des collaborations entre différents États pour le partage de certains renseignements. De plus, il n’existe presque plus grand-chose dans l’ancien aéroport contrairement au nouveau qui est bouillonnant d’activités et qui en pleine expansion.
Dans un État normal – si tant est que cela puisse y arriver - une telle décision, si importante pour la souveraineté du pays, ne peut pas être prise, à l’insu du peuple, en dehors du parlement ou de l’Assemblée nationale. Et elle est certainement précédée de longs débats très houleux. Mais au Sénégal, le président se comporte en monarque et sa majorité mécanique souvent en bétail, même dans le cas de prise de décisions défavorables au pays sans que rien ne se passe. Depuis le départ de Senghor du pouvoir, c’est sous le règne du président Macky Sall que le Sénégal s’est le plus aplati devant l’ancienne métropole. Pendant ce temps l’eau et l’électricité…manquent à l’appel ; la santé et l’enseignement boitillent, s’ils ne sont pas perclus, et des centaines de jeunes meurent dans l’océan pour fuir la misère qui prévaut dans le pays en essayant de rejoindre d’hypothétiques eldorados. Et l’État s’en fout royalement. Il détourne son regard ailleurs pour ne pas les voir parce qu’ils sont sa mauvaise conscience, les baromètres de la mauvaise gestion des affaires du pays, de la dilapidation de ses richesses et des nombreux détournements de deniers publics impunis. Le renouvellement scandaleux des accords de pêche avec l’Union européenne ces derniers jours – qui est une cause de l’émigration de nombreux anciens pécheurs - et l’aphasie qui règne au somment de l’État en sont des preuves certaines.
Ce qui est encore plus offusquant, c’est que certaines décisions très importantes pour la nation passent souvent par des médias étrangers – notamment français - avant que nombre de citoyens du pays en soient informés. C’est ce que déplorait ironiquement, il y a déjà longtemps, le très engagé Sembene Ousmane, qui ne nourrissait aucun complexe envers qui que ce fût : « Ce qui est vexant chez nous Africains, et particulièrement chez les politicards, c’est que nous faisons d’un secret de polichinelle une montagne de mystère. Dès qu’un journaliste européen se présente, nous nous précipitons pour tout lui raconter. Or, les Européens savent tout ce qui se passe en haut[5] ».
Au final, comme Mongo Béti, dans sa merveilleuse préface du temps de Tamango de Boubacar Diop[6], il y a lieu de se poser ces questions : « Jusqu'à quels insondables abîmes la domination française a-t-elle réussi à se frayer la voie au tréfonds de nos âmes ? Jusqu'à quel point nous a-t-elle détraqués en tentant de nous remodeler à sa guise ? (...) N'a-t-elle pas, en définitive, brisé en nous le ressort de toute survie dans la dignité, de toute ambition d'un salut collectif ? La question de la souveraineté du pays – surtout de son indépendance vis-à-vis de l’ancienne métropole - nous hantera tant et aussi longtemps qu’on refusera de l’aborder en face et courageusement. En tant que puissance déclinante, la France, frappée de plein fouet par la pandémie du Covid-19 et par d’autres crises l’ayant précédée fera tout pour enfoncer encore plus profondément ses griffes dans la chair de ses pays proies en Afrique pour mieux les tenir afin de leur sucer le sang, de les saigner davantage. Pour autant, elle n’avance pas masquée. Sa position et ses agissements nous font juste voir qu’il y a de nombreux collaborateurs dans nos pays et nous font surtout comprendre, pour ceux qui en sont conscients, que «Les limites de la tyrannie s'établissent en fonction de l'endurance des opprimés,» comme le disait Frederick Douglas[7].
Dans un entretien publié vendredi par l'hebdomadaire Jeune Afrique, le président Emmanuel Macron reproche à son homologue guinéen, Alpha Condé, d'avoir fait réformer la Constitution dans le seul but de se maintenir au pouvoir. Il passe également en revue d'autres dossiers africains, notamment celui de la récente présidentielle en Côte d'Ivoire.
"Je pense que la situation est grave en Guinée pour sa jeunesse, pour sa vitalité démocratique et pour son avancée", déclare le chef de l'État, en regrettant qu'Alpha Condé ait "organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir". Âgé de 82 ans, il a été réélu au premier tour le 18 octobre avec 59,50 % des suffrages, mais l'opposition a dénoncé des irrégularités de toutes sortes après une campagne troublée.
"Le président Condé a une carrière d'opposant qui aurait justifié qu'il organise de lui-même une bonne alternance. Et d'évidence, il a organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir. C'est pour ça que je ne lui ai pas encore adressé de lettre de félicitations", assène Emmanuel Macron.
Et le président d'ajouter : "J'ai eu plusieurs fois des discussions avec le président Alpha Condé – des discussions très franches, y compris le 15 août 2019, quand il était en France."
Le devoir d'Alassane Ouattara
Interrogé sur cette présidentielle et celle de Côte d'Ivoire, également controversée, Emmanuel Macron souligne que "la France n'a pas à donner de leçons". "Notre rôle, c'est d'en appeler à l'intérêt et à la force qu'a le modèle démocratique dans un continent de plus en plus jeune", explique-t-il.
Le président français déclare "penser vraiment" qu'Alassane Ouattara, 78 ans, "s'est présenté par devoir" à la présidentielle du 31 octobre alors qu'il ne le "voulait pas". Pour rappel, la crise électorale a fait 85 morts en trois mois.
"Il appartiendra au président Ouattara de définir les termes d'une vie politique pacifiée. Il devra sans doute faire des gestes d'ouverture dans la composition du prochain gouvernement, ainsi qu'à l'égard des jeunes générations des partis politiques", estime Emmanuel Macron. "Dans un pays où plus de 60 % de la population a moins de 35 ans, il serait bon que le prochain président ait moins de 70 ans", selon lui.
Le chef de l'État estime par ailleurs que l'ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, qui a appelé à "œuvrer" au départ d'Alassane Ouattara, "n'a pas à créer le désordre". "Je crois qu'il n'est plus en France pour en parler. Nous ne souhaitons pas qu'il mène des actions de déstabilisation depuis le sol français", ajoute-t-il.
AVEC LES TERRORISTES, ON NE DISCUTE PAS
Le président français Emmanuel Macron a martelé vendredi l'opposition complète de la France, engagée militairement au Sahel, à toute négociation avec les jihadistes, alors que ce sujet fait débat dans la région, notamment au Mali
"Avec les terroristes, on ne discute pas.On combat", a-t-il lancé dans un entretien avec l'hebdomadaire Jeune Afrique.
"Il faut s'inscrire dans la feuille de route claire que sont les accords d'Alger", a souligné Emmanuel Macron en référence à l'accord de de paix conclu en 2015 entre le pouvoir central malien, les groupes armés pro-Bamako et l'ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali.
"Ceux-ci prévoient un dialogue avec différents groupes politiques et autonomistes.Mais cela ne veut pas dire qu'il faut dialoguer avec des groupes terroristes, qui continuent à tuer des civils et des soldats, y compris nos soldats", a-t-il ajouté.
Cet accord ne concerne pas les groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou à l'organisation Etat islamique (EI) qui poursuivent, voire intensifient leurs actions depuis cinq ans, faisant des centaines de morts.
Le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane, a toutefois souligné lors d'une visite du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, le 26 octobre à Bamako, que le "dialogue national inclusif", vaste concertation du pays tenue fin 2019, avait "très clairement indiqué la nécessité d'une offre de dialogue avec les groupes armés" jihadistes.
"Je constate simplement que les autorités de transition ont réitéré leur volonté de lutter avec efficacité contre le terrorisme", a préféré relever Emmanuel Macron.
Le président français a par ailleurs indiqué qu'il aurait, "dans les prochains mois des décisions à prendre pour faire évoluer Barkhane", la force française de plus de 5.000 hommes présente au Sahel.Une décision était jusqu'ici attendue d'ici la fin de l'année.
Près d'un an après l'envoi de 600 soldats supplémentaires au Sahel pour reprendre l'avantage face aux jihadistes, Paris est sur le point de réduire le nombre de militaires déployés, avaient indiqué début novembre des sources concordantes à l'AFP.
"J'ai besoin d'une réitération claire du souhait de nos partenaires de voir la France rester à leurs côtés", a souligné le chef de l'Etat, qui avait déjà demandé un tel engagement à ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) au sommet de Pau (sud-ouest de la France) en janvier.
Barkhane doit se "recentrer vraiment sur nos ennemis, l'EIGS et les groupes strictement terroristes", a souligné le chef de l'Etat en référence à l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) qui s'inscrit dans la nébuleuse de l'EI, et que Paris et ses alliés du G5 Sahel avaient déjà désigné comme cible principale au sommet de Pau.
Il n'a en revanche pas cité le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Jnim, selon l'acronyme arabe) dirigé par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly, affilié à Al-Qaïda.
Il faut également "accélérer la montée en puissance des armées du G5 Sahel" et "internationaliser notre présence" en y associant d'autres pays européens, a-t-il rappelé.
PLUS DE 300 PERSONNES OPÉRÉES DE LA CATARACTE
La campagne d’un coût de 15 millions de francs Cfa est coordonnée par le Programme national de promotion de la santé oculaire de la Direction de la lutte contre les maladies
Dakar, 20 nov (APS) – L’Association pour la renaissance du patrimoine islamique et l’expression de la culture arabe (ARPIECA) a permis, à plus de 300 personnes, de bénéficier d’une chirurgie gratuite de la cataracte, grâce au soutien de l’organisation Koweitienne ‘’Kuwaiti horizons charity society’’.
Les bénéficiaires ont reçu ces soins au Centre médico-social de l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES).
La campagne d’un coût de 15 millions de francs Cfa est coordonnée par le Programme national de promotion de la santé oculaire de la Direction de la lutte contre les maladies a permis d’opérer 300 patients atteints de la cataracte, a confié à l’APS Daouda Aidara, le président de cette association qui s’active dans le social et l’humanitaire.
Les bénéficiaires ont été tous sélectionnés sur la base de dossiers des patients suivis par le centre médico- social de l’IPRES, a précisé M. Aidara.
Les précédentes campagnes, déroulées successivement de 2016 à 2018, avaient été organisées dans les districts sanitaires de Médina, Keur Massar et Yoff, au Centre de santé Philippe Maguiléne Senghor.
Cette campagne, dont c’est la 6ème édition organisée par l’association au profit de personnes âgées, entre dans le cadre de la vision de l’ONG qui compte ‘’développer l’humanitaire et la bienfaisance au Sénégal dans le social, l’éducation, la santé, entre autres’’.
Outre cette campagne de chirurgie gratuite des yeux qui a pris fin jeudi, l’ONG a réceptionné ce vendredi du matériel orthopédique offert par le Koweit. Ce don est destiné au Centre national d’appareillage et d’orthopédie (CNAO), a confié le président de l’association créée en 1996 et devenue ONG en 2006.
Parmi les activités soutenues par le ministère des Affaires religieuses et celui des Affaires étrangères du Koweït, et d’autres organisations, il a cité l’octroi de micro-crédits à des familles vulnérables, le soutien à des écoles coraniques, des postes de santé, des centres d’éducation islamiques, la prise en charge de 1400 orphelins avec des bourses trimestrielles et l’octroi de fournitures scolaires.
POSTE-CHALLENGE
Le groupe La Poste a signé IRATIC un protocole d’accord dont l’ambition est d’amener les acteurs postaux à s’approprier les meilleures innovations numériques mises en œuvre par les startups, pour produire et délivrer des services postaux numériques.
Dakar, 20 nov (APS) - Le groupe La Poste a signé vendredi avec l’Institut de recherches appliquées en TIC (IRATIC) un protocole d’accord dont l’ambition est d’amener les acteurs postaux à s’approprier les meilleures innovations numériques mises en œuvre par les startups, pour produire et délivrer des services postaux numériques.
Ce programme dénommé Poste-Challenge va être conduit de concert avec l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARTP).
Ce protocole d’accord a été paraphé par les directeurs généraux de l’ARTP, de La Poste et celui de l’IRATC, respectivement Abdoul Ly, Abdoulaye Baldé et Seth Sall.
L’élaboration de cette convention a été précédée d’une phase d’évaluation digitale, afin d’identifier les problématiques auxquelles le secteur de La Poste se trouve confronté.
A l’issue de ce processus, six projets ont été retenus, correspondant chacun à un besoin spécifique de la société nationale La Poste.
Le programme visé par ce protocole d’accord s’étale sur deux ans et a été financé par l’Autorité de régulations des télécommunications et des postes à hauteur de 10 millions de francs CFA.
Il implique l’identification de problématiques, la recherche de projets de solutions, l’incubation, la formation, le coaching et le développement de services innovants, peut-on lire dans une note de l’ARTP.
’’L’ambition de ce programme qui s’inscrit dans la démarche d’innovation de La Poste ainsi que de ses outils est d’amener les acteurs postaux à s’approprier les meilleures innovations numériques mises en œuvre par les startups, pour produire, délivrer autrement des services postaux numériques centrés sur les clients’’, s’est réjoui le directeur général de La Poste Abdoulaye Baldé.
Il a rappelé la nécessité d’une ’’capacitation’’ des agents postaux sur les possibilités qu’offre le numérique, un programme devant selon lui permettre de "travailler avec des startups à différents niveaux de développement sur des produits et des solutions innovantes qui promettent des avantages immédiats pour le secteur postal.’’
Le directeur exécutif de l’IRATIC, Seth Sall, a insisté sur la nécessité de ’’rapprocher et d’interconnecter les startups et les grands groupes (publics et privés) dans le but de les amener à s’approprier les meilleures stratégies d’innovation qu’offre le numérique.’’
’’Le défi majeur du secteur de La Poste est celui du numérique’’, a de son côté souligné le directeur de l’ARTP, Abdoul Ly, avant d’assurer de sa disponibilité à accompagner le projet Poste-Challenge et à collaborer à la mise en œuvre de ses différentes activités en tant que partenaire.
UNE CINQUANTAINE DE MIGRANTS ARRÊTÉS À MBOUR
Les nombreux décès qu’on compte depuis quelques jours ne font pas peur aux candidats à l’émigration clandestine. Lesquels continuent à prendre le large à leurs risques et périls.
Les nombreux décès qu’on compte depuis quelques jours ne font pas peur aux candidats à l’émigration clandestine. Lesquels continuent à prendre le large à leurs risques et périls. Mais, ce jeudi, informe-t-on, les éléments de la gendarmerie de Mbour ont mis la main sur une cinquantaine de candidats qui voulaient rejoindre l’eldorado à travers les pirogues. Ils ont été arrêtés alors qu’ils étaient en réunion préparatoire pour les modalités du voyage.
Les éléments de la gendarmerie, informés, suivaient, depuis quelques jours, leurs moindres mouvements. Il y a parmi les candidats des mineurs et des convoyeurs. Ils sont tous présentement en garde à vue à la gendarmerie de Mbour pour les besoins de l’enquête.
260 CAS ENREGISTRÉS A THIES
La maladie mystérieuse qui touche les pêcheurs se propage. Après avoir affecté la presque totalité des localités des pêcheurs à Dakar, elle se migre à l’intérieur du pays. Et la région de Thiès compte ses premières victimes.
La maladie mystérieuse qui touche les pêcheurs se propage. Après avoir affecté la presque totalité des localités des pêcheurs à Dakar, elle se migre à l’intérieur du pays. Et la région de Thiès compte ses premières victimes.
260 cas ont été enregistrés dans la région. La plupart des cas ont été répertoriés au niveau des villages de pêche. En effet, selon le Dr Malik Ndiaye, médecin chef de la région médicale de Thiès 202 cas ont été notés à Ndayane, 19 à Mbour, 29 à Joal et 10 à Fass Boye. A l’en croire, dès que les premiers cas ont été déclarés à Thiaroye Sur mer, ils ont alerté leurs équipes pour qu’elles puissent surveiller. Et, indique-t-il, c’est de cette surveillance que ces cas ont été détectés. « Tous ces cas sont des pêcheurs qui revenaient de la mer. On sait qu’une notion de contamination est exclue. Cette maladie n’est pas due à un virus. Les enfants et les femmes qui sont restés dans ces villages de pêcheurs n’ont pas été atteint par cette maladie », a rassuré Dr Malik Ndiaye qui rappelle que l’origine de la maladie est en train d’être déterminée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Mais, précise-t-il : « aucun cas grave nécessitant une hospitalisation n’a été signalé ».
PAS DE DANGER SUR LE POISSON
S’agissant de la prise en charge des malades, le médecin renseigne qu’ils sont mis en quarantaine dans les maisons. Et, les équipes médicales les trouvent sur place pour les soigner. « Ce n’est pas une maladie très grave. Dès qu’ils sont pris en charge au bout de deux jours, ils commencent à guérir », a rassuré le médecin. Lequel informe que le Gouverneur de la région va tenir une réunion pour voir les dispositions à prendre avec les pêcheurs. « On en a discuté avec le préfet de Mbour pour que, dans la zone de Ndayane, dans la zone de Mbour et de Joal, la surveillance soit beaucoup plus active et aussi que les pêcheurs soient sensibilisés », a soutenu Dr Malik Ndiaye. A ceux qui craignaient de manger du poisson depuis l’apparition de cette maladie, le médecin les rassure. « Cette maladie n’a rien à voir avec le poisson. Les gens peuvent continuer à manger du poisson », dit-il.
LE MINISTRE DE L'AGRICULTURE ANNONCE DES CHIFFRES RECORDS
L'économie sénégalaise, comme mondiale, a été fortement malmenée par la covid-19. A ce jour, les espoirs de croissance du pays reposent sur la production agricole.
L'économie sénégalaise, comme mondiale, a été fortement malmenée par la covid-19. A ce jour, les espoirs de croissance du pays reposent sur la production agricole. Fort heureusement, le ministre de l’Agriculture annonce une production record qui pourrait dissiper les risques. Dans cet entretien accordé à iGfm, Moussa Baldé dévoile les prévisions de son ministère.
Bonjour Monsieur le ministre. Quel bilan tirez-vous de l’hivernage de cette année ?
L’hivernage 2020/2021 a été tout simplement exceptionnel. Et cela, à tous points de vue. Du point de vue de la pluviométrie c’est probablement un des hivernages les plus pluvieux depuis les années 50%. En termes de mobilisation de ressources, c’est l’une des campagnes les mieux financées depuis la mise en place du PSE. Enfin nous avons noté un engagement sans précédents des producteurs durant ce contexte de pandémie de la covid-19, ce qui nous a valu un niveau d’emblavures et de diversification de la production sans précédent.
Quel volume de production attendez-vous ?
Avec cet hivernage exceptionnel, nous attendions une production agricole exceptionnelle. Nous sommes en mesures de dire aujourd’hui que nos prévisions de production confortent nos attentes. En effet, la production de céréales de cette année est estimée à 3,8 millions de tonnes soit plus de 1 million de plus que l’an dernier.
Si on prend le cas particulier du riz, nous attendons une production 1,45 millions de tonnes soit 400 mille tonnes de plus que l’an dernier. En ce qui concerne les cultures industrielles, nous attendons pour l’arachide une production de 1,8 millions de tonnes soit une progression de 400 mille tonnes également.
En résumé, je peux vous annoncer que comparé à l’hivernage dernier, notre production céréalières a bondit de 38% et celle des cultures industrielles de 36%.
Le prix au producteur a été placé à 250 francs Cfa pour l’arachide. Quel impact attendez-vous notamment sur le monde rural en cette difficile période de covid?
L’impact attendu est un enrichissement sans précédent du monde rural. En effet si la campagne officielle de collecte arrive à drainer ne serait-ce que 50% de la production attendue, soit environ 900 mille tonnes, c’est au moins 225 milliards de francs cfa qui ira directement dans le monde rural.
La campagne de commercialisation s’ouvre le 23 novembre prochain. Quelles dispositions ont été prises pour qu’elle se déroule convenablement ?
Le gouvernement est en train de prendre toutes les dispositions réglementaires nécessaires pour que nous ayons une bonne campagne de commercialisation.
Des mesures sont-elles prises pour mieux encadrer l’achat de la production par les étrangers (chinois), afin de protéger l’industrie locale ou bien l’Etat laissera le marché libre ?
En ce qui concerne les exportations, je dois préciser que le gouvernement a décidé de taxer l’exportation de graines d’arachides décortiquées. Cette taxe est fixée à 30 frs le kilogramme net. A cela, devrait s’ajouter un cahier des charges clair que tout exportateur devra respecter.
Les derniers espoirs de croissance reposent sur la production agricole. Pensez-vous qu’elle pourra éviter la récession et sauver ainsi la croissance ?
Oui, nous pouvons dire maintenant sans risque de nous tromper que le Sénégal va éviter une récession et ce grâce à une production agricole record
La question de l’immigration fait débat aujourd’hui. L’agriculture attire-t-elle vraiment les jeunes, notamment les chômeurs ?
De plus en plus de jeunes diplômés de nos universités et écoles de formations s’intéressent à l’agriculture. Je l’ai moi-même constaté durant ma tournée de suivi de la campagne agricole. Nous avons dans notre département deux grands projets pour accompagner cette nouvelle dynamique de notre agriculture.
Bientôt vous irez à l’assemblée nationale défendre le budget 2021 de votre secteur. Quelles sont les perspectives pour l’année prochaine ?
Nous sommes déjà passé en commission mixte finance et technique et je suis heureux de vous annoncer que notre budget va progresser de 12% comparé à celui de l’an dernier.
DES CHEMINOTS REDOUTENT UN ENIEME PROJET SANS LENDEMAIN
Au moment où le corridor Dakar-Bamako se trouve à son point mort, un nouveau projet pour la relance de l’activité ferroviaire sur l’axe Dakar-Tambacounda vient d’être porté par la coopération canadienne et l’Etat sénégalais.
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 20/11/2020
Dans une dynamique de relancer l’activité ferroviaire sur la ligne Dakar-Tambacounda, l’Etat du Sénégal et la Coopération canadienne ont accordé leurs violons autour d’une « coopération qui se veut forte dans un partenariat public privé ». Toutefois, beaucoup de cheminots redoutent « un énième projet qui sonne comme entériner la mort du corridor Dakar-Bamako ».
Au moment où le corridor Dakar-Bamako se trouve à son point mort, un nouveau projet pour la relance de l’activité ferroviaire sur l’axe Dakar-Tambacounda vient d’être porté par la coopération canadienne et l’Etat sénégalais. Le chef de la délégation canadienne, Michaelle Jean, qui était l’autre jour à Thiès avec à ses coté l’actuel Secrétaire d’Etat aux affaires ferroviaires, Mayacine Kamara, d’expliquer que « ce projet relève d’une coopération qui se veut forte dans un partenariat public privé entre les deux gouvernements canadien et sénégalais, pour la modernisation et la réhabilitation du grand réseau ferroviaire au Sénégal de Dakar à Tambacounda ». Elle explique que « la question de l’émergence et du développement dépend aussi de l’investissement qui peut être fait dans les infrastructures d’ordre primordial ». Aussi, fait-elle savoir que « notre délégation a eu à rencontrer le chef de l’Etat et ses ministres, le 16 novembre dernier, pour jeter les bases d’un protocole d’entente qui va se réaliser autour d’échéanciers et de plans d’exécution pour pouvoir diligenter ce projet, et dans des délais raisonnables, car il y a un sentiment d’urgence ». Selon Michaelle Jean, « avec ce projet il s’agit de zéro endettement pour l’Etat sénégalais et c’est très important ».
Les cheminots seuls face à eux et aux chimères
Après de multiples tentatives de relance du trafic ferroviaire, les cheminots, aujourd’hui « seuls face à eux et aux chimères », disent constater que « le contrat de concession qui avait porté la privatisation de l’axe ferroviaire Dakar-Bamako a été résilié, la phase transitoire qui consacra l’avènement du Dakar Bamako ferroviaire pour une année est arrivée à terme. Mais le train est encore et toujours à quai ». Suffisant pour comprendre le désarroi des travailleurs du rail, qui ne cessent de scruter un horizon des plus sombres en se posant la question de savoir où est ce que leur Etat veut mener le Chemin de fer. Une situation d’autant plus alarmante que, selon les cheminots, « elle contraste d’avec les engagements et promesses que leur avaient faits le ministre d’Etat aux Affaires ferroviaires et l’administrateur de Dakar-Bamako-Ferroviaire ».
Des engagements et promesses qui, regrettent-ils, « en fin de compte se sont tous avérés des chimères ». Et de souligner : « la société ferroviaire est dans une crise très profonde. Une évaluation de la situation a abouti à des résultats négatifs. Une négativité consécutive au fait que l’Etat sénégalais n’a pas su respecter ses engagements mais aussi que l’administrateur ne nous a jamais dit la vérité. Aucune promesse n’a jamais été tenue ». Et de se demander : « où en est le projet de renforcement du parc d’au moins 15 locomotives fiables, de dotation des ateliers centraux en outillages et pièces de rechange pour l’entretien du matériel roulant mais aussi de réhabilitation de certains points critiques sur la voie et certaines gares qui connaissent un niveau critique de dégradation, entre autres » ?
Les cheminots sont revenus sur « l’arrêt effectif de l’activité ferroviaire sur le corridor Dakar-Bamako et le non-respect des dispositions annoncées pour la phase transitoire qui à terme devait marquer le début de la mise en œuvre du schéma institutionnel. Aujourd’hui, avec toutes ces promesses restées en l’état, la société du Chemin de fer se meut dans un état végétatif. Ses activités ne lui permettent plus de se prendre en charge. Le seul éclairci sur la ligne d’horizon ne réside qu’en des promesses. Des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. Lesquels cheminots, en vérité, n’ont aujourd’hui entre les mains qu’un outil de travail moribond et en face d’eux des chimères.