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28 juin 2025
Par Koulsy LAMKO
LE SANKARISME, UN PANAFRICANISME EN MOUVEMENT ?
L’on ne peut plus commémorer l’assassinat perpétré sur la personne de Thomas Sankara, il y a trente-trois ans, sans que ne soient posée la première pierre d’un monument, un lycée, un studio de production musicale, une forge...
La ferveur douloureuse un tantinet nostalgique filtre dans le regard haut, rivé à l’horizon et cependant résolument chargé d’espoir. Une douceur moite d’octobre rappelle la fin de l’hivernage. On ne sème plus. Et pourtant ce 15 octobre, étudiants, enseignants, parents d‘élèves, autorités administratives et communales, présidents d’universités, ministres retrouvent le cercle de semailles à Saaba, une banlieue de Ouagadougou !
L’on ne peut plus commémorer l’assassinat perpétré sur la personne de Thomas Sankara, il y a trente-trois ans, sans que ne soient posée la première pierre d’un monument, un lycée, un studio de production musicale, une forge ; dévoilée une plaque à l’orée d’un square, un jardin, une rue ; baptisé un nouveau-né… L’Histoire et la mémoire se rejoignent, un peu comme lorsque des affluents cheminent pour aller vers un fleuve puissant, comme quand l’Atbara des saisons de grosses pluies mêle ses eaux à celles du Nil Blanc et du Nil Bleu pour couler, chargé d’alluvions vers le delta.
Quelque chose, un événement qui rompt avec nos traditions d’amnésie notoire dans ce continent qui assez souvent ruse avec sa mémoire ! Trente-trois ans déjà : un vide cruel, un abime que jamais rien ne comblera assez… et pourtant…! Blandine et Odile Sankara, les deux sœurs sont conviées elles-aussi au cercle des semailles pour l’inauguration de ce que l’on s’accorde tous à nommer : le temple des savoirs ! L’Université Thomas Sankara est porté aux fonts baptismaux : un joyau de près de 2000 ha pour 25,000 étudiants au milieu de l’écrin-commune de Saaba. Un vol lourd de moineaux, s’égosille, vient frôler l’assemblée stupéfaite, et s’envole vers le site-musée-granit de Loango, magnifique œuvre de Ki Siriki, tout proche.
L’on coupe le ruban, rituel oblige, pour découvrir des amphithéâtres de rêves, de nombreuses salles de classes et bureaux administratifs superbement équipées, un immense campus complet avec ses restaurants, ses dortoirs ses modules de banques, ses salles de sport, ses terrains de foot et basketball, son unité de santé...
Le Président de l’Université, Adjima Thombiano, ne tarit pas de rêves enthousiastes pour le temple des savoirs que le peuple vient de lui confier. C’est d’une université futuriste qu’il veut, pôle de croissance économique pour le Burkina Faso, socialement intégrée et d’où jailliront du milieu des savoirs, les connaissances qui pourront tirer la société vers son développement harmonieux. Elle aura bien sûr, entre autres, ses UFR des sciences économiques et de gestion, des sciences juridiques et politiques, mais fera de l’écologie active une manière de célébrer le vivre-ensemble en incluant la nature… et puis l’on y construira un hôtel qui aura la cime dans les étoiles… Et puis, ici, le distinguo sera de travailler á l’éveil des consciences, travailler sur la transformation les mentalités, travailler á engager résolument tout le monde vers les idéaux de Thomas Sankara ; c’est scellé au fronton de l’édifice : « ce que nous souhaitons vraiment que cette université soit véritablement un centre de renaissance des forces vives de la nation. Cela veut dire que cette université soit effectivement le point de départ d’une prise de conscience généralisée de la société, mais à travers la jeunesse. Et je pense que c’est encore possible. Nous avons ce rêve qu’à travers la mission de l’UTS, on pourra impacter positivement la qualité des services publics qu’on constate aujourd’hui. Lorsqu’elle est invitée á dire un mot au nom de la famille, Blandine Sankara souhaite …que l’UTS incarne véritablement la vision de Thomas, ne soit pas une université de trop ; mais qui prenne en compte les aspirations de la jeunesse du Faso et de l’Afrique entière.
Tout près d’elle, Odile, veille, acquiesce ; elle partage bien sûr ces mots, ce sentiment. C’est aussi ce que souhaite la veuve Sankara Mariam, qui a promis de visiter, dès qu’elle le pourra, ce temple du savoir très particulier, iconoclaste. On voudrait les prendre tous au mot : on se prend à rêver… par exemple que l’UTS ouvre aussi ses amphi aux African Studies et qu’ y soient enseignés les théoriciens de l’afrocentricité panafricanistes royalement ignorés dans nos universités publiques assez souvent timorées; rêver que les chercheurs en sciences juridiques et politiques qui y naitront, nous proposent de nouveaux modèles d’organisation politique, tant l’Etat-nation jacobin hérité des violences physiques et symboliques coloniales semble ne pas s’éloigner des ruses ontologiquement constitutives de son dessein : l’impasse.
Et le diagnostic au demeurant sévère qu’en fait Mbog Bassong nous remue : « Cette impasse globale de la réflexion s’accompagne de l’incapacité à créer un modèle alternatif. De la sorte, le modèle dominant de circonstance exporte tout simplement ses propres contradictions qui s’apparentent par certains contours à des solutions. Au vrai celles-ci dissimulent mal la généralisation du chaos social. Partout la pauvreté, les déviances sexuelles, la prostitution, la délinquance, la corruption, les détournements de denier public, les putschs militaires, l’inflation des egos, l’individualisme prononcé, le tribalisme, les guerres, les conflits fratricides, les sectes d’obédiences exogène, les religions révélés, etc. compromettent l’idéal de renaissance de la culture africaine ». La Renaissance du continent, parlons-en !
Pour sûr que Thomas Sankara en a été l’un des chantres passionnés, un panafricaniste convaincu. On se souvient de L’Institut des Peuples Noirs, qu’il dédiait non seulement aux peuples noirs du continent et de la diaspora ; mais qu’il inscrivait impérativement dans la continuité de notre Histoire… celle que nous a révélée Cheikh Anta Diop. L’allocution que le camarade Président du Faso, prononçait alors de l’ouverture du symposium de l’IPN qui se tenait á Ouagadougou deux mois après la disparition de Cheikh Anta est révélatrice á plusieurs titres. Oui, il s’agissait de rendre «un hommage mérité» au Professeur Cheikh Anta Diop décédé à Dakar le 7 février 1986: «S’il est normal et juste de lui rendre tout l’hommage vénéré que mérite ce grand africain, Cheikh Anta Diop, il ne serait guère suffisant de le pleurer. On ne pleure pas les grands hommes. Cheikh Anta Diop était un géant.
Le meilleur hommage que nous puissions lui rendre c’est de nous engager à continuer avec le même courage, la même sincérité, avec les mêmes compétences l’œuvre qu’il a entreprise avec tant d’amour, de respect pour les peuples et les civilisations noirs. Et nous pensons sincèrement, en ce moment solennel du Symposium qui s’ouvrira bientôt, que l’Institut des Peuples Noirs à travers ses idéaux, est tout indiqué pour lui rendre hommage ...»
A l’heure où la caricature de l’Etat-nation, monarchie républicaine ? agite férocement son manège éprouvé du diviser pour régner et que les sbires-marionnettes, gardes chiourme de la défaite de l’Afrique, mènent tambour battant les peuples à l’abattoir, dans l’unique objectif d’asseoir leurs pouvoirs ridicules et grossiers, peut-être serait-il enfin temps de revisiter l’Etat multinational et multiculturel traditionnel que nous avons connu dans l’Afrique précoloniale… et que tombent enfin les frontières coloniales comme l’on rêvé les panafricanistes pères de nos indépendances… « Tout ce qui sort de l’imagination de l’homme est réalisable par l’homme » L’Institut des Peuples Noirs, l’un des grands projets éducatifs de Thomas Sankara renait ces jours-ci de sa torpeur ; une nouvelle équipe y est affectée pour la relance. Des ponts au niveau de la recherche scientifique et humanistique et de réalisation de projets intégrateurs de la diaspora pourraient été jetés entre cet autre temple des savoirs et l’UTS… C’est serait formidable ! Et puis vivement que justice soit rendu à Thomas, maintenant que le Burkina Faso, par ces œuvres de la mémoire pose des jalons de l’Histoire… On peut se prendre á y rêver… aussi. Enfin… si l’on veut éviter de rencontrer le spectre épineux de la symphonie inachevée !
Koulsy Lamko est universitaire mais aussi dramaturge et romancier, une des grandes figures de la littérature Afrique contemporaine
KARIM WADE SAUVE LA TETE DE BARA GAYE
Alerté depuis Doha, Karim Wade a mené d’intenses tractations et autres plaidoiries en faveur de son ami Bara Gaye afin de pousser ses « frères » de parti à faire preuve de clémence pour son ancien poulain.
Nous avions relaté l’exclusion du maire libéral de Yeumbeul Sud du collège des secrétaires généraux adjoints du Pds. Bara Gaye est en effet accusé d’être l’instigateur du saccage de la permanence nationale Oumar Lamine Badji. Une information confirmée, hier, lors de la réunion des membres du Secrétariat national du Pds qui voulaient corser les sanctions disciplinaires contre l’ex-figure de proue de la « Génération du concret » dans le sens d’une exclusion définitive. « Le Témoin » est en mesure de révéler que c’est Karim Wade lui-même qui a plaidé la clémence et la bienveillance en faveur de Bara Gaye et a ainsi réussi à sauver sa tête.
Comme révélé récemment par « Le Témoin », Bara Gaye ne fait plus partie du collège des secrétaires généraux adjoints du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il a été exclu par le secrétaire général Me Abdoulaye Wade en colère suite à un rapport qui l’avait désigné comme étant l’instigateur des actes de vandalisme et de sabotage perpétrés à la permanence du Pds il y a quelques semaines. La sanction infligée à Bara Gaye le rétrogradait comme simple membre du secrétariat national du Pds. Sans doute, il doit s’estimer heureux. Car, certains cadres du Pds avaient demandé à Me Abdoulaye Wade, secrétaire général national, de corser les mesures disciplinaires c’est-à-dire d’exclure le maire de Yeumbeul du parti pour avoir attaqué le cœur du Pds qu’est la permanence national, un patrimoine symbolisant la longue marche du Sopi.
Alerté depuis Doha, Karim Wade a mené d’intenses tractations et autres plaidoiries en faveur de son ami Bara Gaye afin de pousser ses « frères » de parti à faire preuve de clémence pour son ancien poulain. Chose faite ! Une bienveillance qui a également profité aux membres et militants libéraux impliqués dans ces actes de vandalisme comme Gaïndé Fatma Tall de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl), Khadija Ndiaye, Marie Aw, responsable du Pds à Keur-Massar, Galo Tall, Etienne Faye, Guidiouma Diakhaté, Marième Sylla, Saïda Ndiaye, responsable Pds à Nimzat-Guédiawaye, Guidiouma Diakhaté et Bachir Diawara.
Malgré la gravité de leurs actes, ils ont tous été pardonnés. Sans doute, ces mesures de décrispation politique constituent les non-dits du communiqué d’hier du Pds. En tout cas, les « pardonnés » doivent retenir la leçon et se plier désormais à la discipline et aux règles de conduite du parti où se joue leur avenir politique. Car, dans toutes les autres principales formations politiques de la mouvance présidentielle (Apr, Ps et Afp), il n’y a plus de places à prendre en termes de strapontins gouvernements et autres postes de Dg dans les sociétés nationales, les institutions et autres. A plus forte raison pour les traitres et les transhumants. Rappelons-le, la permanence nationale du Pds avait été mise à sac courant octobre dernier au cours d’une cérémonie de lancement des opérations de vente des cartes du parti. Munis d’armes blanches et de bombes neutralisantes, des nervis mais aussi des militants enragés avaient surgi dans l’assistance pour tout casser, tout détruire. Pis, ils s’étaient violemment attaqués aux responsables et aux militants présents au point que certains ont failli y laisser leur vie. Aujourd’hui, tout est bien qui finit bien !
GUERRE DES MOTS ENTRE IDY ET MIMI
De la cérémonie de passation de service, la semaine dernière à l’installation du nouveau patron du CESE, Idrissa Seck et Aminata Touré se sont encore affrontés par presse interposée. Des analystes politiques décryptent les termes de cette inimitié
La nomination d’Idrissa Seck à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et la défenestration d’Aminata Touré de la tête de ladite institution, continuent de cristalliser l’attention à travers la sorte de pugilat politique à laquelle se livrent ces deux anciens Premiers ministres. De la cérémonie de passation de service, la semaine dernière, jusqu’à l’installation hier du nouveau patron du CESE, le patron de Rewmi et l’ex-envoyée spéciale du président Macky Sall se sont encore affrontés par presse interposée. Des analystes politiques décryptent les termes de cette guerre …
Comme dans une guerre des tranchées, les bombes fusent de partout entre « Idy » et « Mimi » ainsi que sont surnommés les deux belligérants. La cérémonie d’installation du leader de Rewmi, à la tête du CESE, a constitué, hier, une occasion solennelle de relance des hostilités entre l’ancienne et le nouveau présidents de l’institution consultative. Passant au peigne fin la gestion de son prédécesseur, Idrissa Seck s’est plaint de la sorte de tabula rasa à laquelle a procédé celle qu’il remplace. « Aucun document signé et paraphé par mon prédécesseur, attestant ce que j’ai trouvé au Cese à mon arrivée, notamment dans les comptes, ne m’a été remis », a-t-il révélé.
Du coté de Mimi, la réplique ne s’est pas fait attendre. «Je regrette que le nouveau président (Ndlr, Idrissa Seck) ne soit pas venu à la passation. S’il avait des questions à clarifier, ç’aurait été l’occasion de le faire. Il n’est malheureusement pas venu. Je pense que le problème, c’est qu’il est resté longtemps sans travailler et les procédures ont beaucoup évolué. Les procédures, désormais, sont informatisées », a-t-elle sèchement contre-attaqué.
Spécialiste de la communication politique, Bakary Domingo Mané évoque un règlement de comptes personnel et émotionnel ayant fini de prendre les allures d’une revanche politique. « On assiste à une querelle purement émotionnelle et personnelle qui n’apporte rien à la démocratie et au peuple sénégalais. D’ailleurs, c’est à se demander même si l’une des raisons qui ont fait que le leader de Rewmi a accepté une telle fonction qu’il minimisait ne serait pas liée à des motivations de vengeance contre celle qui le pourfendait partout. Est-ce que cet élan de règlement de comptes n’a pas pesé dans le choix d’Idrissa Seck ? », s’est interrogé l’analyste politique au sujet de la posture de déballage adoptée par l’actuel président du CESE.
Pour illustration, M. Mané renvoie aux agissements cabalistiques menés dans le sillage de l’éviction de l’ancienne ministre de la Justice. Et relève trois signaux envoyés par le pouvoir en place sous les auspices de son chef, le président Macky Sall, pour déclencher les hostilités contre la partante. « Le premier signal, qui montre que le président voulait en découdre avec elle, est le fait que c’est le jour même où il a dissout le gouvernement, qu’il a en même temps mis fin à ses fonctions en tant que présidente d’une institution. Ce qui, antérieurement, ne s’est jamais produit dans le pays. Le deuxième signal est le fait que le président Macky Sall savait nettement que les rapports entre Idrissa Seck et son ancienne Premier ministre, ont toujours été tendus. Mais il n’empêche, il a choisi Idy pour la remplacer. La dernière conspiration a été d’ordre médiatique. Car, dès les premiers instants de son limogeage, les gens ont commencé à évoquer de supposées casseroles qu’elle traînerait, dans la presse », souligne le rédacteur en chef de la plateforme d’informations Mondeafrik.com. Selon Bakary Domingo Mané, cette conspiration expliquerait aujourd’hui la rage qui habite l’ancienne patronne de la CESE qui se montre de plus en plus prête au combat politique contre son propre camp.
MOUSSA DIAW, CHERCHEUR EN SCIENCES POLITIQUES « Macky Sall entend tirer les dividendes politiques de cette querelle »
Selon l’enseignant chercheur en sciences politiques, Moussa Diaw, le rapport de forces entre l’ancienne et le nouveau président du CESE relève de la volonté du président Macky Sall qui cherche à en tirer profit. « Sur le plan politique, il a toujours fonctionné de cette manière. Jamais il n’intervient dans ce genre de querelles. Il laisse ses collaborateurs s’étriper entre eux puis il essaie d’en tirer les dividendes politiques après avoir évalué les résultats du rapport de forces » soutient Moussa Diaw.
A l’en croire, au cas où ce bras de fer serait favorable à son nouvel allié, le président Macky Sall serait tenté de continuer le compagnonnage en laissant jouer le jeu avec des calculs politiques. Mais, précise notre interlocuteur, de toutes façons, Aminata Touré part d’emblée avec un handicap du point de vue des moyens. « Quand un homme politique quitte le pouvoir, il est confronté à un problème de ressources qui peuvent servir à entretenir une clientèle politique surtout au Sénégal où les gens ne croient pas aux idées. Alors que son adversaire du moment en dispose et serait dans une position confortable pour mener le combat avec son installation à la tête d’une institution budgétivore. Il sera donc dans une situation très différente de celle où il se trouvait durant sa traversée du désert. C’est pourquoi d’ailleurs, quand vous entendez son discours avec ses digressions, le sourire, et ses éclats de rire, on se rend compte nettement de cette posture de confiance en soi qui anime le leader de Rewmi », commente le spécialiste des questions politiques.
Selon Moussa Diaw, Mimi risquerait de se retrouver dans le pétrin face à la puissance de l’Etat. Une thèse qui, de l’avis de Domingo Mané, ne saurait prospérer au regard de la carapace endurcie de l’ancienne Premier ministre. « C’est quelqu’un qui ne se laisse pas faire. Elle est, et a toujours été dans la confrontation politique. Et actuellement, face aux attaques dont elle fait l’objet, Mimi veut montrer coute que coûte à ses adversaires qu’elle ne se laissera pas marcher dessus malgré toutes les menaces. D’où ses répliques fulgurantes à chaque attaque depuis son limogeage », indique le journaliste.
Passation de service : obligation ou élégance républicaine ?
Alors que l’opinion publique se demande si la présence du président sortant d’une institution relève d’une obligation fondée sur la loi ou juste d’une élégance voire tradition républicaine, nous avons interpelé le constitutionnaliste Ndiouga Sarr pour qu’il éclaire notre lanterne. « Du point de vue administratif, c’est bien une obligation. Il n’y a pas de loi qui définisse ou exige clairement la passation de service au niveau d’une institution comme le CESE. Cependant, toute personne à qui on a confié une fonction, quand on met fin à celle-ci, cette personne doit forcément rendre compte et passer le témoin à celle qui l’a remplacée. C’est-à-dire lui donner les instruments qui montrent la continuité de ce service. L’administration fonctionne de façon continue, elle est régie par le principe de la continuité de service. Par conséquent, quand quelqu’un exécute une mission, ce n’est pas à son nom, mais au nom de l’Etat. En matière administrative, il y a ce qu’on appelle les principes de compétence. C’est pourquoi on parle maintenant de délégation de pouvoir qui va du plan matériel, temporel, mais aussi au plan territorial. Cela veut dire que tant que vous êtes compétent vous pouvez agir au niveau du territoire, au niveau du temps qui vous est donné et au niveau de la matière sur laquelle vous devez agir. Donc si maintenant votre temps est fini et que vous devez partir, celui qui vous remplace doit hériter de cette compétence territoriale, matérielle et temporelle. Par conséquent, il faudra que vous montriez que vous allez arrêter et que celui qui doit vous remplacer va commencer. On parle ainsi de passation de service ou prise de service. Un échange entre les deux montre aussi que les éléments sont bien transmis » conclut le constitutionnaliste Ndiaga Sarr.
JEU D’ACCUSATIONS ENTRE IDY ET MIMI
La bataille est âpre actuellement Mimi et Idrissa Seck. Les deux anciens chefs du gouvernement s’adonnent à une guerre médiatique sans merci
Nouvelle passe d’armes entre Aminata Mimi Touré et Idrissa Seck. Les deux anciens Premiers ministres ont encore remis ça hier. Profitant de son installation hier comme nouveau président du Cese, Idrissa Seck a accusé son prédécesseur de ne lui avoir pas avoir laissé aucun document à son départ. Comme on s’en doutait, la concernée n’a pas attendu très longtemps pour répliquer à son successeur Idrissa Seck tout en l’enfonçant…
La bataille est âpre actuellement Mimi et Idrissa Seck. Les deux anciens chefs du gouvernement s’adonnent à une guerre médiatique sans merci. Hier, Idrissa Seck et Aminata Touré ont encore remis ça. Le leader de Rewmi a déclenché les attaques contre son prédécesseur qu’il accuse de ne lui avoir pas avoir laissé aucun document à son départ. « Il n’y a pas eu de passation de service. Aucun document signé et paraphé par mon prédécesseur attestant ce que j’ai trouvé au Cese à mon arrivée, notamment dans les comptes, les meubles du Cese, ne m’a été remis. Je l’ai dit à celui à qui je devais le dire. Il m’a dit de faire la situation de référence. Je vais la faire, la signer et la présenter à mon prédécesseur pour qu’elle atteste si c’est ça ou pas. Mais si elle ne répond pas aussi, tant pis. » Toutefois, Idy a tenu à rassurer sur le fait qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières. « On ne va rien faire qui est contraire à la loi. Si je constate que cette secrétaire générale que j’ai trouvée ici est compétente pour faire le travail et m’aider à répondre aux attentes du président de la République, pourquoi ne pas travailler avec elle ? On n’est pas là pour virer personne. Ce qui m’importe, c’est les compétences des uns et des autres », a-t-il avancé. Répondant à ceux qui disaient qu’il va traduire Mimi Touré devant l’Ofnac (Office national de lutte contre la fraude et la corruption), le président du Cese s’est contenté de dire que l’heure n’est pas aux polémiques. « Je n’ai pas le temps de fouiller la gestion de qui que ce soit. L’heure est au travail. La guerre politique est terminée. Ce qui m’intéresse, c’est de faire le travail que le président de la République m’a demandé de faire », a-t-il indiqué.
Mimi Touré : « Idy est dépassé par les procédures parce qu’il est resté 17 ans sans travailler »
Suffisant pour que Mme Aminata Touré sort de sa réserve et donne sa version des faits. « Je regrette que le nouveau président (Ndlr : Cese) ne soit pas venu à la passation. S’il avait des questions à clarifier, ç’aurait-été l’occasion de le faire. Maintenant on travaille avec l’ordinateur. C’est vrai que cela fait longtemps qu’il n’a pas travaillé. Et les procédures ont beaucoup évolué. Les procédures, désormais, sont informatisées. De 2004 à aujourd’hui les choses ont changé. Pour qu’il puisse accéder aux dossiers, il faut que ceux qui utilisaient ces ordinateurs soient là, qu’ils donnent le mot de passe, que l’on puisse savoir ce qui est dedans », a répliqué avec beaucoup de causticité la désormais ex-présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental. Renvoyant la balle à son accusateur, Mimi a soutenu que c’est Idrissa Seck qui est à l’origine du blocage administratif constaté.
En effet, a-t-elle expliqué, « Le Daf (directeur administratif et financier, Ndlr) et le Drh (directeur des ressources humaines) ont été interdits d’accès dans leurs bureaux. On leur a demandé de rester chez eux et de ne pas venir dans les locaux du Cese. Puisqu’ils sont fonctionnaires, ils ont engagé un huissier pour constater qu’ils ont été interdits d’accès. Et en bons fonctionnaires, ils ont d’ailleurs fait constater cet état de fait. Ils ne venaient pas pour autre chose que de transmettre les dossiers. Si vous procédez de la sorte, vous ne trouverez personne pour vous remettre les dossiers. Cela aurait pu se faire lors de la passation. Nous devons séparer l’administration de la politique pour mieux servir les populations » estime Mimi Touré.
Selon elle, les choses sont finalement rentrées dans l’ordre puisque l’ancien directeur administratif et financier a été finalement autorisé ce jeudi à entrer dans les locaux du CESE pour faire la passation de service avec son remplaçant. Et l’ancienne présidente de l’institution de regretter une nouvelle fois le retard survenu : « ça, on aurait pu le faire il y a des jours. Maintenant, on travaille en ligne, avec des logiciels de gestion. On ne travaille plus avec des papiers. Le point a été fait, les rapports ont été faits. Malheureusement, on n’a pas eu l’occasion de faire une passation directe. Si on avait autorisé ces cadres à entrer, il n’y aurait pas eu tous ces problèmes. Mais malheureusement, il y a eu ce que je considère comme une chasse aux sorcières prématurée. Ce n’était pas nécessaire » a conclu Mme Aminata Touré.
MBAYE NIANG A LA RELANCE
Absent depuis l’ouverture de la saison avec Rennes, Mbaye Niang est de nouveau disponible dans l’effectif de Julien Stéphane.
Absent depuis l’ouverture de la saison avec Rennes, Mbaye Niang est de nouveau disponible dans l’effectif de Julien Stéphane. Pour la réception des girondins de Bordeaux aujourd’hui pour le compte de la 11ème journée de la ligue 1, le technicien français compte sur l’attaquant sénégalais pour conserver les points de la victoire.
Annoncé du côté de Saint-Etienne lors du dernier mercato estival, Mbaye Niang ne faisait plus partie des plans de Julien Stéphane. L'entraîneur des Bretons s’était résigné à l’idée de voir l’attaquant sénégalais partir. Mais finalement, l'affaire ne s'est pas conclue avec l'ASSE pour des problèmes d'agent. C’est ce qui a obligé les Verts à rompre les négociations. «L’ASSE a décidé de renoncer au recrutement de Mbaye Niang. Un accord avait pourtant été trouvé avec le Stade Rennais et le joueur.
Mais l’intervention de plusieurs agents a rendu impossible la finalisation de l’opération». Depuis ce temps, le joueur de 25 ans est mis au placard en championnat. Pendant plusieurs semaines, le technicien français a retardé le retour de l'attaquant sénégalais sur les pelouses. Il avait toujours usé de l'argument physique pour indiquer que le retour de l’ancien joueur de Torino sur un terrain avec le maillot de Rennes était prématuré. Aujourd’hui, il semble que ce temps soit révolu. D’autant que pour la réception de Bordeaux pour le compte de la 11ème journée, l'entraîneur des Rouge et Noir a fait appel aux services du Sénégalais.
UNE PLACE A RETROUVER…
Avec le retour annoncé de l’attaquant sénégalais dans l'effectif de Rennes, l'entraîneur des Bretons dispose de solides atouts dans ce secteur. Performant depuis le début de la ligue 1 française, Guirassy a inscrit quatre buts toutes compétitions confondues et délivré une passe décisive. Mais avec le renfort de Mbaye Niang, les cartes seront redistribuées à nouveau. Récemment, le coach des Rouge et Noir avait déclaré sa disponibilité à accueillir son buteur à bras ouverts. «Il y a de la concurrence, mais rien n’empêche que je change de système. Quand tu as de bons joueurs, tu es obligé de les mettre sur le terrain», avait-il indiqué.
Après de longues semaines de travail physique pour se remettre à un niveau conforme aux attentes de Julien Stéphan, l'attaquant sénégalais peut faire son retour. Il fait partie du groupe annoncé par le coach pour affronter les Girondins. Après un début de saison compliqué et une seule apparition en Ligue 1 après 10 journées.
Toutefois, l’ancien de Milan AC va devoir retrouver sa place de titulaire à la pointe de l'attaque du Stade Rennais. Avec le rôle de Serhou Guirassy, la concurrence n'inquiète pas Mbaye Niang. «Il y a de la concurrence partout. À moi de montrer que je suis le meilleur», a lâché le sénégalais avec confiance. «Qu'est-ce qui vous dit aujourd’hui que je ne suis pas le numéro 1? Il faut juger quand on est à 100%», a déclaré le joueur sénégalais.
A noter que les Bretons occupent la troisième place du classement de l’élite avec 18 points. Un renfort de plus pour Rennes qui n’a gagné qu’un seul match de ses cinq dernières rencontres en championnat.
CINQ ETUDIANTS DECROCHENT DES BOURSES D’ETUDES EN CHINE
Dans le cadre de la 2ème édition de Huawei ICT Compétition, 5 étudiants ont obtenu des bourses d’études dans les universités chinoises les plus prestigieuses.
L’entreprise chinoise spécialisée dans les technologies de l’information et de la Communication (tic), Huawei, a offert à 5 étudiants des bourses d’études en Chine. Sélectionnés parmi plusieurs milliers d’étudiants, ces boursiers ont déjà commencé leurs cours en ligne à cause de la Covid-19. A travers ce geste, Huawei veut combler «la crise de compétences numériques» et le déficit de compétences en Tic, en travaillant activement avec les universités dans le développement d’ingénieurs polyvalents.
Dans le cadre de la 2ème édition de Huawei ICT Compétition, 5 étudiants ont obtenu des bourses d’études dans les universités chinoises les plus prestigieuses. Initiée par l’entreprise spécialisée dans les Tic, la Huawei ICT compétition s’attelle à dénicher des talents du numérique dans les universités sénégalaises et d’offrir à ces derniers une formation adéquate dans ce domaine. Ainsi à la suite d’un concours sélectif, cinq étudiants ont été retenus cette année. Ces derniers, à l’image de Babacar Diop, ancien boursier de la session 2019, auront la possibilité de se former et de se perfectionner.
«Grâce au concours de Huawei ACT compétition, j’ai pu bénéficier d’une bourse d’études de 4 ans à l’université des sciences et de communication de Beijing», témoigne-t-il avant d’encourager les lauréats de cette année à honorer le Sénégal lors du concours international. Selon l’ambassadeur de la Chine au Sénégal, M. Xiao Hann qui a pris part à la cérémonie de remise de prix hier, il est nécessaire de se former et d’avoir des connaissances du numérique pour aller vers le développement.
A cet effet, le diplomate a rappelé la contribution de Huawei dans l’expansion du numérique au Sénégal. «Ces talents sont des ressources précieuses pour le décollement de l’industrie sénégalaise, la garantie intellectuelle et le moteur profond du développement durable d’un pays», indique l’ambassadeur chinois. Quant au ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Hanne, il considère que cette initiative est «une bonne opportunité de faire connaître le Sénégal dans les différentes compétitions sous régionales et internationales et de montrer la qualité de notre enseignement supérieur et surtout de nos étudiants». Pour lui, ces activités obéissent à une dynamique d’amélioration de l’employabilité dans les TIC et le développement du numérique.
Raison pour laquelle il a félicité les lauréats. «Ce sont des ambassadeurs de notre pays au niveau sous régional», soutient le ministre Cheikh Oumar Hanne qui, par ailleurs, a magnifié la coopération sino-sénégalaise qui s’est ainsi matérialisée à travers l’accompagnement et l’implication de l’entreprise chinoise dans le développement des TIC au Sénégal. Se réjouissant de l’initiative de Huawei, il exhorte les jeunes boursiers à revenir au pays à la fin leurs études afin de participer à son développement.
LES RECOMMANDATIONS DE LA COSYDEP POUR UNE ECOLE PLUS JUSTE ET EQUITABLE
Une semaine après la reprise des cours, la Coalition des organisations en Synergie pour la Défense de l’éducation publique (Cosydep) s’est félicitée des efforts qui ont permis de matérialiser la campagne «ubbi tey Jang tey».
Une semaine après la reprise des cours, la Coalition des organisations en Synergie pour la Défense de l’éducation publique (Cosydep) s’est félicitée des efforts qui ont permis de matérialiser la campagne «ubbi tey Jang tey».
Toutefois, Cheikh Mbow et cie regrettent que le débat soit focalisé en grande partie sur le différend entre les écoles privées et les parents d’élèves au sujet des frais scolaires, en lieu et place d’autres sujets qui concernent toute la majorité. Aussi, ont-ils formulé quelques recommandations pour asseoir une école plus équitable et qui garantit les intérêts collectifs, notamment ceux vulnérables.
Les recommandations sonnent comme une piqûre de rappel. Selon la Cosydep, le différend entre les écoles privées à les parents d’élèves ne doit pas prendre le dessus sur les questions éternelles auxquelles est confrontée l’école publique sénégalaise. Mieux, Cheikh Mbow et Cie fustigent qu’à chaque ouverture des classes, les discussions pour une rentrée paisible soit tournée sur les problèmes des minorités, notamment frais de scolarité dans l’enseignement privé en 2020, Groupe Scolaire Yavuz Selim (2018- 2019) et Institution Ste Jeanne D’Arc (2019-2020).
Exigeant une attention soutenue et permanente à l’endroit des groupes démunis et marginalisés, la Cosydep rappelle que le débat devrait porter sur comment rendre le système éducatif plus inclusif, plus résilient et apte à prendre en charge les besoins des démunis. Sous ce rapport, elle a recommandé au ministère de l’Education Nationale et aux autorités compétentes d’orienter le débat sur l’effectivité du droit à l’éducation pour tous par une meilleure prise en charge des demandes des marginalisés dont on entend peu la voix, de rechercher des réponses inclusives, complètes et adéquates aux besoins de ceux qui sont plus vulnérables, plus éprouvés par les effets du Coronavirus. Cheikh Mbow et ses camarades demandent à l’Etat d’assurer la disponibilité des budgets et moyens de fonctionnement des écoles publiques et de mettre en œuvre efficacement les accords avec les enseignants pour une année stable au grand bénéfice des apprenants, notamment ceux qui ont très peu de possibilités d’apprentissage. Ils souhaitent aussi un changement radical de paradigme à travers les ruptures nécessaires en vue de garantir une éducation inclusive de qualité à tous les enfants du Sénégal sans préjudice de leur milieu, de leurs caractéristiques économiques et socioculturelles.
Par ailleurs, la Cosydep indique que le nombre d’enfants non scolarisés deviendra plus important, les déperditions scolaires plus massives, la qualité une affaire exclusive des privilégiés, les inégalités plus marquées. «L’Etat doit rester une sphère de réconciliation des intérêts particuliers et de sécurisation des intérêts collectifs, en sa qualité de garant des équilibres, de la justice sociale et de l’équité», affirment les membres de l’organisation.
L’IMAGE QUE LES POPULATIONS RIVERAINES RETIENNENT SOUVENT DES INDUSTRIES EXTRACTIVES
Entre opulence et spoliation fonciere. Entre les industries extractives et les populations riveraines, les relations ne sont pas très souvent au beau fixe.
Entre opulence et spoliation fonciere. Entre les industries extractives et les populations riveraines, les relations ne sont pas très souvent au beau fixe. Et pour cause, elles gardent de ces exploitations l’image du paradoxe de l’abondance avec une unité extractive qui est dans l’opulence, à côté de populations dans une extrême pauvreté, sans compter la spoliation foncière. C’est ce qui ressort de l’enquête initiée par Gorée Institute et qui vient d’être partagée par les différents acteurs à Darou Khoudoss.
Les populations riveraines des industries extractives ne gardent pas toujours une image reluisante de ces exploitations. Elles indexent en effet le paradoxe de l’abondance, avec des industries qui sont dans l’opulence avec des bénéfices à coup de milliards, à côté de populations dans l’extrême pauvreté, s’éclairant parfois à la bougie et sans eau potable. C’est globalement ce qui ressort des enquêtes menées dans plusieurs zones d’exploitation, notamment Kédougou, Matam et Thiès, avec l’exploitation de l’or, du phosphate, du zircon, pour recueillir la perception des citoyens sur l’impact de l’exploitation. L’initiative est menée par Gorée Institute, en collaboration avec le Forum Civil, à travers le programme, « Gouvernance du secteur extractif : pour une meilleure implication des acteurs communautaires ».
Selon Demba Fall Diouf Coordonnateur de la section du forum civil de Darou Khoudoss et environs, il a été procédé à la restitution d’une étude qu’avait menée Gorée Institute. Il s’est agi d’une enquête faite auprès de 10 000 personnes. Il ressort de cette enquête que les populations riveraines des exploitations minières continuent de vivre le paradoxe de l’abondance. C’est dire que les communautés locales ne se sentent absolument pas dans cette exploitation car devenant chaque jour davantage plus pauvres. Il s’y ajoute qu’elles subissent des opérations comme la délocalisation, la perte d’emplois. Pourtant, dit-il, on parle chaque fois de création d’emplois, mais l’enquête a montré tout le contraire, comme en attestent les deux derniers villages à être délocalisés dans le département de Tivaouane, en l’occurrence Mbar Ndiaye et Mbar Diop, avec 600 personnes qui ont perdu leurs emplois locaux, alors que les industries extractives ne comptent même pas 10% d’emplois locaux.
Selon lui, un village délocalisé perd ses surfaces arables et habitables et est orienté vers des contrées où les habitants ne peuvent même pas avoir un centimètre-carré de terre pour s’adonner à l’agriculture, leur seule activité économique, le seul foyer d’emplois dans ce pays d’ailleurs. En ce qui concerne les infrastructures sociales de base, il souligne que monts et merveilles sont toujours promis mais au finish, rien n’est fait. Sur le plan économique, il indique que c’est la morosité totale, les gens s’appauvrissant de jour en jour, à côté d’entreprises qui vivent dans l’opulence, avec des milliards de Fcfa de bénéfices, ce qui ne peut être imputé qu’aux industries extractives qui les ont délester de leur seule source de revenus : la terre. Et chaque fois, les dédommagements et les indemnisations ne sont jamais à la hauteur des pertes.
Pour Sokhna Ndiaye Coordonnatrice du programme consolidation de la paix et prévention des conflits à Gorée Institute, qui a également en charge la gouvernance des ressources minérales, ledit programme est mis en œuvre depuis les années 2013 dans la sous-région, notamment par la publication d’un livre comportant une étude sur plusieurs pays en l’occurrence le Liberia, la Guinée, etc.
C’est en 2013 qu’un projet spécifique pour le Sénégal a été élaboré suivant les approches de la recherche, la réflexion et l’intervention, qui vise à favoriser le partage juste et équitable des ressources minérales dans le pays. Il s’agit donc d’améliorer la gouvernance des ressources et à contribuer à en faire une gouvernance qui soit réellement une vectrice de développement. Le constat fait par les populations, dit-elle, est qu’il y a « plus de retombées négatives que positives et qu’il s’agit de voir comment alerter et faire le plaidoyer afin que la gouvernance puisse être améliorée, mais aussi partager les attentes des communautés impactées, avec tous ceux avec qui nous travaillons, notamment les ministères, le secteur privé, la société civile ».
A la suite de cette enquête et la production d’un rapport, un partage a été fait avec l’ensemble des parties prenantes. Il fallait également à ses yeux, que ces résultats soient disponibles et accessibles aux populations de ces zones d’exploitation. C’est la raison pour laquelle, en collaboration avec le forum civil qui est un partenaire, la rencontre de Darou Khoudoss a été initiée et l’objectif est de collaborer avec l’ensemble des parties prenantes des communautés pour améliorer durablement la gouvernance.
«LES THESES VIRALE, CONTAGIEUSE ET COVID ECARTEES»
Face à l’apparition maladie mystérieuse qui sévit à Thiaroye sur mer, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a convoqué une réunion d’urgence.
Face à l’apparition maladie mystérieuse qui sévit à Thiaroye sur mer, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a convoqué une réunion d’urgence. Ont pris part à la rencontre ses collègues Alioune Ndoye (ministre des pêches) et Abdou Karim Sall (ministre de l’environnement, le maire de Dakar, Soham El Wardini, ainsi que de nombreux techniciens. A cette occasion, le gouverneur Al Hassan Sall a fait le point et soutenu que les résultats des tests réalisés révèlent que cette maladie n’est ni virale, ni contagieuse et mieux. En plus, les tests covid sont négatifs.
La maladie mystérieuse qui affecte les pêcheurs a plongé dans la panique les populations de Thiaroye sur Mer. L’Etat du Sénégal, qui est en passe de gagner son combat contre la pandémie de covid-19, s’est vite mobilisé pour relever le défi de la prise en charge. C’est dans ce cadre qu’une réunion d’urgence a été convoquée hier par le ministre de la Santé, AbdoulayeDiouf Sarr. Rencontre à laquelle ont participé les ministres des Pêches Alioune Ndoye et de l’Environnement Abdou Karim Sall, le maire de Dakar Soham El Wardini et tous les techniciens pour apporter une stratégie de riposte nationale. Faisant d’abord le point de la situation, le gouverneur AlHassan Sall a indiqué que 22 sont hospitalisés au centre de santé de Mbao, 145 sont hébergés momentanément au niveau de la Maison de la femme de Thiaroye. « Pour les autres, soit ils sont à domicile, soit ils ne se sont pas présentés mais ont été signalés aux services de santé», a-til informé les différents ministres. En outre, il précise que des prélèvements ont été effectués sur les personnes malades et les résultats qui sont revenus sont rassurants. D’autant que, souligne-t-il, les tests covid sont négatifs et sur les prélèvements viraux, les 5 résultats revenus sont également négatifs. Le gouverneur de Dakar a par ailleurs annoncé que l’équipe du district de santé a été renforcée avec la présence des médecins chefs de district de Guédiawaye, de Keur Massar mais également de dermatologues en provenance de Dakar. Quid de la prise en charge ? Le gouverneur assure que les malades sont totalement pris en charge du point de vue soins et restauration. «Mieux, la direction de l’action sociale a mis à la disposition du maire des produits de type alimentaire», ajoute le chef de l’exécutif régional.
«RUFISQUE ATTEINT AVEC 170 CAS»
Même si elle n’est pas contagieuse, force est de constater que cette maladie qui se manifeste par des éruptions cutanées au niveau des lèvres, des mains et des parties intimes, se propage à une vitesse vertigineuse. D’autant que, renseigne Al Hassan Sall, le département de Mbour serait touché avec 170 cas. Ceux qui fontla causalité entre cette maladie etla mer n’ont sans doute pas tort. Dans la mesure où sur les 170 malades recensés, Rufisque et Diamniadio se partagent les 120 cas etles 50 restants sont répartis entre Bargny, Yène et Toubab Dialaw, de l’avis du gouverneur. D’où l’installation d’un dispositif que celui de Thiaroye sur Mer au niveau du stade Ngalandou Diouf pour accueillir les malades. Abondant dans le même sens, le ministre des Pêches Alioune Ndoye a demandé que toutes les dispositions soient prises «pour arrêter la campagne de pêche». Aussi, a-t-il proposé de «voir au niveau de ces zones s’il n’y a pas de déversement de produits toxiques, ou si un accident ne s’est produit sans qu’on soit au courant». Il est appuyé par son homologue de l’Environnement AbdouKarim Sall qui, lui, a axé sa communication sur le devoir du gouvernement à informer le peuple. « Il est de notre devoir, compte tenu du fait que nous n’avons pas de résultats probants sur les causes, d’informer les populations de ce qui se passe .Il est demandé également dans les jours à venir de surseoir à tous les déplacements en direction de la mer», a déclaré Abdou Karim Sall. Quant à Abdoulaye Diouf Sarr, il s’engage à mettre à la disposition du gouverneur le centre antipoison et l’ensemble du service du ministère, puisqu’il est soupçonné une origine toxique.
DES INSULAIRES QUI NE BOIVENT PAS A LEUR SOIF
S’il y’a des populations qui souffrent de la problématique de l’eau c’est bien les insulaires de la région de Ziguinchor.
L’eau potable, une véritable problématique dans certaines localités de la région de Ziguinchor comme dans ses iles. Ils ont pourtant les pieds dans l’eau mais n’ont pas d’eau potable ; c’est l’image que présentent les insulaires de la région qui souffrent de l’approvisionnement en eau potable. Les populations de ces iles des départements de Bignona et d’Oussouye sont obligées d’aller très loin pour trouver le liquide précieux.
S’il y’a des populations qui souffrent de la problématique de l’eau c’est bien les insulaires de la région de Ziguinchor. L’eau reste encore et toujours une denrée rare dans ces iles de la région où les populations, pourtant les pieds dans l’eau, souffrent du manque du liquide précieux. Ils sont à côté de l’eau mais n’ont pas d’eau pour boire.
Aux iles bliss-kassa dans le département de Bignona, la situation est beaucoup plus lancinante. Niomoune, Hiitou, Haer, Diogué sont des iles où les populations sont obligées de parcourir des kilomètres pour trouver le liquide précieux. A bord de pirogues et des bidons, ces insulaires s’approvisionnent en eau potable dans certaines localités de la terre ferme. Une dure épreuve qui n’a toujours pas trouvé de solution malgré les nombreuses complaintes des populations et promesses des autorités.
Les iles du Kassa dans le département de Bignona ne sont pas également épargnées par ce manque crucial d’eau.
A Windaye, Njikine et Karabane, la situation est pratiquement la même que dans les iles précitées. Sur place, ces insulaires profitaient de l’hivernage pour recueillir l’eau de pluie conservée. Mais quelques semaines suffisent pour voir tarir toutes ses réserves en eau dans ces iles. Outre ces iles, d’autres localités de la région restent touchées par ce manque d’eau potable. L’exemple le plus patent demeure la situation au Cap Skiring qui a même vécu des émeutes de l’eau. Si les sites hôteliers s’approvisionnent par les forages, dans le village du Cap Skiring, les populations ont recours aux puits avec tous les risques de maladies du péril fécal. Les branchements pour l’adduction d’eau ont démarré quelques semaines après les émeutes de l’eau qui avaient secoué cette cité balnéaire.
Autres difficultés qui s’adjoignent à ce manque d’eau potable c’est la gestion de cette eau dans certaines localités. La volonté de dessaisir les comités de la gestion des forages pour les confier à une autre société suscite des grincements de dents chez les populations de ces villages. Tendouck dans le département de Bignona s’était d’ailleurs signaler pour sa désapprobation de voir son comité perdre la gestion de son forage.
Pour les populations le prix au m3 revient plus cher avec la nouvelle société préposée à la gestion de l’eau. « Inadmissible et inacceptable…», avaient alors lâché les populations qui avaient même organisé une marche pour décrier une telle situation. Les populations s’expliquent difficilement une telle décision de l’Etat. Certains ONG essaient de transcender cette difficulté d’eau potable dans la région mais le passif reste grand. La région pourtant bien arrosée manque d’eau potable à certains endroits. Un véritable paradoxe.