Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
28 juin 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
Par Koulsy LAMKO

LE SANKARISME, UN PANAFRICANISME EN MOUVEMENT ?

L’on ne peut plus commémorer l’assassinat perpétré sur la personne de Thomas Sankara, il y a trente-trois ans, sans que ne soient posée la première pierre d’un monument, un lycée, un studio de production musicale, une forge...

Koulsy Lamko  |   Publication 20/11/2020

La ferveur douloureuse un tantinet nostalgique filtre dans le regard haut, rivé à l’horizon et cependant résolument chargé d’espoir. Une douceur moite d’octobre rappelle la fin de l’hivernage. On ne sème plus. Et pourtant ce 15 octobre, étudiants, enseignants, parents d‘élèves, autorités administratives et communales, présidents d’universités, ministres retrouvent le cercle de semailles à Saaba, une banlieue de Ouagadougou !

L’on ne peut plus commémorer l’assassinat perpétré sur la personne de Thomas Sankara, il y a trente-trois ans, sans que ne soient posée la première pierre d’un monument, un lycée, un studio de production musicale, une forge ; dévoilée une plaque à l’orée d’un square, un jardin, une rue ; baptisé un nouveau-né… L’Histoire et la mémoire se rejoignent, un peu comme lorsque des affluents cheminent pour aller vers un fleuve puissant, comme quand l’Atbara des saisons de grosses pluies mêle ses eaux à celles du Nil Blanc et du Nil Bleu pour couler, chargé d’alluvions vers le delta.

Quelque chose, un événement qui rompt avec nos traditions d’amnésie notoire dans ce continent qui assez souvent ruse avec sa mémoire ! Trente-trois ans déjà : un vide cruel, un abime que jamais rien ne comblera assez… et pourtant…! Blandine et Odile Sankara, les deux sœurs sont conviées elles-aussi au cercle des semailles pour l’inauguration de ce que l’on s’accorde tous à nommer : le temple des savoirs ! L’Université Thomas Sankara est porté aux fonts baptismaux : un joyau de près de 2000 ha pour 25,000 étudiants au milieu de l’écrin-commune de Saaba. Un vol lourd de moineaux, s’égosille, vient frôler l’assemblée stupéfaite, et s’envole vers le site-musée-granit de Loango, magnifique œuvre de Ki Siriki, tout proche.

L’on coupe le ruban, rituel oblige, pour découvrir des amphithéâtres de rêves, de nombreuses salles de classes et bureaux administratifs superbement équipées, un immense campus complet avec ses restaurants, ses dortoirs ses modules de banques, ses salles de sport, ses terrains de foot et basketball, son unité de santé...

Le Président de l’Université, Adjima Thombiano, ne tarit pas de rêves enthousiastes pour le temple des savoirs que le peuple vient de lui confier. C’est d’une université futuriste qu’il veut, pôle de croissance économique pour le Burkina Faso, socialement intégrée et d’où jailliront du milieu des savoirs, les connaissances qui pourront tirer la société vers son développement harmonieux. Elle aura bien sûr, entre autres, ses UFR des sciences économiques et de gestion, des sciences juridiques et politiques, mais fera de l’écologie active une manière de célébrer le vivre-ensemble en incluant la nature… et puis l’on y construira un hôtel qui aura la cime dans les étoiles… Et puis, ici, le distinguo sera de travailler á l’éveil des consciences, travailler sur la transformation les mentalités, travailler á engager résolument tout le monde vers les idéaux de Thomas Sankara ; c’est scellé au fronton de l’édifice : « ce que nous souhaitons vraiment que cette université soit véritablement un centre de renaissance des forces vives de la nation. Cela veut dire que cette université soit effectivement le point de départ d’une prise de conscience généralisée de la société, mais à travers la jeunesse. Et je pense que c’est encore possible. Nous avons ce rêve qu’à travers la mission de l’UTS, on pourra impacter positivement la qualité des services publics qu’on constate aujourd’hui. Lorsqu’elle est invitée á dire un mot au nom de la famille, Blandine Sankara souhaite …que l’UTS incarne véritablement la vision de Thomas, ne soit pas une université de trop ; mais qui prenne en compte les aspirations de la jeunesse du Faso et de l’Afrique entière.

Tout près d’elle, Odile, veille, acquiesce ; elle partage bien sûr ces mots, ce sentiment. C’est aussi ce que souhaite la veuve Sankara Mariam, qui a promis de visiter, dès qu’elle le pourra, ce temple du savoir très particulier, iconoclaste. On voudrait les prendre tous au mot : on se prend à rêver… par exemple que l’UTS ouvre aussi ses amphi aux African Studies et qu’ y soient enseignés les théoriciens de l’afrocentricité panafricanistes royalement ignorés dans nos universités publiques assez souvent timorées; rêver que les chercheurs en sciences juridiques et politiques qui y naitront, nous proposent de nouveaux modèles d’organisation politique, tant l’Etat-nation jacobin hérité des violences physiques et symboliques coloniales semble ne pas s’éloigner des ruses ontologiquement constitutives de son dessein : l’impasse.

Et le diagnostic au demeurant sévère qu’en fait Mbog Bassong nous remue : « Cette impasse globale de la réflexion s’accompagne de l’incapacité à créer un modèle alternatif. De la sorte, le modèle dominant de circonstance exporte tout simplement ses propres contradictions qui s’apparentent par certains contours à des solutions. Au vrai celles-ci dissimulent mal la généralisation du chaos social. Partout la pauvreté, les déviances sexuelles, la prostitution, la délinquance, la corruption, les détournements de denier public, les putschs militaires, l’inflation des egos, l’individualisme prononcé, le tribalisme, les guerres, les conflits fratricides, les sectes d’obédiences exogène, les religions révélés, etc. compromettent l’idéal de renaissance de la culture africaine ». La Renaissance du continent, parlons-en !

Pour sûr que Thomas Sankara en a été l’un des chantres passionnés, un panafricaniste convaincu. On se souvient de L’Institut des Peuples Noirs, qu’il dédiait non seulement aux peuples noirs du continent et de la diaspora ; mais qu’il inscrivait impérativement dans la continuité de notre Histoire… celle que nous a révélée Cheikh Anta Diop. L’allocution que le camarade Président du Faso, prononçait alors de l’ouverture du symposium de l’IPN qui se tenait á Ouagadougou deux mois après la disparition de Cheikh Anta est révélatrice á plusieurs titres. Oui, il s’agissait de rendre «un hommage mérité» au Professeur Cheikh Anta Diop décédé à Dakar le 7 février 1986: «S’il est normal et juste de lui rendre tout l’hommage vénéré que mérite ce grand africain, Cheikh Anta Diop, il ne serait guère suffisant de le pleurer. On ne pleure pas les grands hommes. Cheikh Anta Diop était un géant.

Le meilleur hommage que nous puissions lui rendre c’est de nous engager à continuer avec le même courage, la même sincérité, avec les mêmes compétences l’œuvre qu’il a entreprise avec tant d’amour, de respect pour les peuples et les civilisations noirs. Et nous pensons sincèrement, en ce moment solennel du Symposium qui s’ouvrira bientôt, que l’Institut des Peuples Noirs à travers ses idéaux, est tout indiqué pour lui rendre hommage ...»

A l’heure où la caricature de l’Etat-nation, monarchie républicaine ? agite férocement son manège éprouvé du diviser pour régner et que les sbires-marionnettes, gardes chiourme de la défaite de l’Afrique, mènent tambour battant les peuples à l’abattoir, dans l’unique objectif d’asseoir leurs pouvoirs ridicules et grossiers, peut-être serait-il enfin temps de revisiter l’Etat multinational et multiculturel traditionnel que nous avons connu dans l’Afrique précoloniale… et que tombent enfin les frontières coloniales comme l’on rêvé les panafricanistes pères de nos indépendances… « Tout ce qui sort de l’imagination de l’homme est réalisable par l’homme » L’Institut des Peuples Noirs, l’un des grands projets éducatifs de Thomas Sankara renait ces jours-ci de sa torpeur ; une nouvelle équipe y est affectée pour la relance. Des ponts au niveau de la recherche scientifique et humanistique et de réalisation de projets intégrateurs de la diaspora pourraient été jetés entre cet autre temple des savoirs et l’UTS… C’est serait formidable ! Et puis vivement que justice soit rendu à Thomas, maintenant que le Burkina Faso, par ces œuvres de la mémoire pose des jalons de l’Histoire… On peut se prendre á y rêver… aussi. Enfin… si l’on veut éviter de rencontrer le spectre épineux de la symphonie inachevée !

Koulsy Lamko est universitaire mais aussi dramaturge et romancier, une des grandes figures de la littérature Afrique contemporaine

Articles les plus lus

capture_decran_2025-06-24_a_23.42.22.png
UN COMITÉ QUI OUBLIE CEUX QUI LISENT ET FONT LIRE
Le vendredi 20 juin 2025, à la Maison de la culture Douta Seck, s’est tenue une cérémonie solennelle. ...

adama-dieng.jpeg
L'IMPLOSION DU SOUDAN DOIT ÊTRE STOPPEE À EL-FASHER
Il y a quelques jours, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) et la Mission ...

mbane_.jpg
LE SUCRE DE LA CSS NE DOIT PAS GHETTOÏSER MBANE
C’est Le Quotidien, dans sa Une du jeudi 19 juin 2025, qui donne les détails de l’affaire : la Compagnie ...

mgueye_.jpg
DU QUATRIÈME SOUS-SOL AUX JETS PRIVÉS ET LIMOUSINES
Heureux comme notre Premier ministre, qui a l’occasion de voyager à travers l’Afrique et le monde, ...

andama.jpg
RENCONTRE AVEC UN PERSONNAGE A LA FOIS CELEBRE ET MYSTERIEUX
Son nom est intimement lié à Diofior, un village sérère connu pour être un bastion de la lutte traditionnelle ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2022-01-09_a_21.42.15_0.png
LE SÉNÉGAL VA MAL
Entre morosité et rhétorique politicienne Le contexte actuel du Sénégal prouve, au-delà des promesses ...

capture_decran_2025-06-18_a_09.08.32.png
IL FAUT AIDER LE SOLDAT BASSIROU KÉBÉ, DG DE LA SNHM
Les Américains disent que toute politique est locale. Le citoyen juge l’Etat sur la base de ses actions ...

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...

capture_decran_2025-06-23_a_16.58.31.png
DIOMAYE BATTU À LA PRÉSIDENCE DE LA CEDEAO PAR MAADA BIO
Amadou Hott avait le meilleur profil pour présider la Bad, et il a échoué. Hier également, la candidature ...

57540596-42611988.jpg
GUY MARIUS SAGNA, LE COL BLEU DE L’HÉMICYCLE
Il détonne dans l’Assemblée nationale. Sa voix, son langage, sa trajectoire. Il est l’un des rares ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous