Le groupe qu’il dirige depuis 2018 vient de nouer un partenariat avec l’opérateur mobile virtuel Promobile, propriété de l’influent Mbackiou Faye, via la société de ce dernier, Sirius Télécoms. L’annonce a été faite en présence des deux dirigeants et de représentants du régulateur des télécoms et du ministère du Numérique et des Télécommunications, le 31 août, au siège de Promobile à Dakar.
Blocages en série
L’opération sonne comme un pied de nez au principal concurrent de Sonatel, Free Sénégal, qui ne cesse depuis janvier 2019 de faire blocage au lancement de Promobile. Détenteur d’une des trois licences d’opérateur mobile virtuel (MVNO) au Sénégal – avec You Mobile et Origine SA – ce dernier était censé pouvoir exploiter le réseau du numéro deux du secteur afin de proposer dès septembre 2019 ses propres offres sur la voix et la data mobile.
Constatant le piétinement des négociations et après avoir plusieurs fois rappelé à l’ordre Free, sans succès, l’Autorité de régulations des Télécommunications et des Postes (ARTP) avait choisi d’imposer à partir du 12 juin une amende journalière à Saga Africa Holding, l’entité détenue par Xavier Niel, Yérim Sow et Hassanein Hiridjee qui contrôle l’opérateur au Sénégal, pour un montant de 2 % du chiffre d’affaires journalier hors taxes de Free.
EXCLUSIF SENEPLUS - Les disciples des diverses confréries sont en féroce compétition pour la préséance spirituelle du fondateur de leurs ordres respectifs, aux dépends de l’essentiel en Islam
Ibe Niang Ardo de SenePlus |
Publication 20/11/2020
Il circule dans les réseaux sociaux depuis quelques temps une vidéo bien partagée d’un brave officier de l’armée, que l’ampleur paralysante de la permissivité au sein de notre administration publique a visiblement exaspéré et, conduit à exprimer en toute légitimité son indignation.
Cet événement n’est pas anodin et mérite d’être relevé parce qu’il brise un tabou. J’imagine quelques zélés de la hiérarchie militaire, pensant que mal lui en a pris, appeler à son encontre des sanctions. Cependant, l’esprit de discernement d’aucuns pourrait relever qu’ici le gros problème n’est pas la conduite du militaire, mais plutôt l’instrumentalisation paralysante des confréries.
La vidéo en fait ne nous apprend rien que nous ne savions déjà. Les signes ostentatoires, en procès ici, d’appartenance à telle ou telle confrérie ont tant envahi nos espaces qu’ils n’émeuvent guère plus, que pour la surenchère. Mais peu importe que l’on en soit conscient ou non avant cette vidéo, la crédibilité que le locuteur tire de sa position d’officier de l’armée, s’adressant à nous en tenue militaire, force notre attention et notre respect. L’on a ainsi en face de nous quelqu’un qui a fait le serment de nous protéger nuit et jour au péril de sa vie, en sacrifiant au passage toutes les réjouissances qui nous sont chères, telles que être auprès de sa famille les jours de fêtes, aux heures de repas, ou tout simplement se coucher et se réveiller chez soi à la bonne heure.
Les indices d’une société sens dessus sens dessous
Des faits déplorables incriminés il en ressort deux aspects :
l’aspect ostensible : il s’agit là de la situation progressive de ralliement de la quasi-totalité de notre société à des confréries, à la tête desquelles trône respectivement un guide adulé si ce n’est vénéré. Ça c’est le côté positif de l’aspect ostensible. Positif en ce qu’il permet la perpétuation de valeurs islamiques largement partagées et millénaires, si les principes fondamentaux ne sont pas dévoyés. Cependant, les disciples des diverses confréries sont en féroce compétition pour la préséance spirituelle du fondateur de leurs ordres respectifs, aux dépends de l’essentiel en Islam : l’agrément de Dieu quant à sa dévotion sincère aux lois du saint coran et la sunna du prophète Muhammad ((SAW). C’est là la cause de toutes les déviations chez nous qui jurent avec les principes fondamentaux de l’Islam et dont tout le monde s’offusque sans réagir. Malgré une ferveur çà et là revendiquée, ce n’est que chez nous où un disciple peut blasphémer publiquement contre Dieu et le prophète Muhammad ((SAW) sans encourir la moindre réprimande, alors que le faire contre une autorité d’une confrérie lui vaudrait tous les malheurs de la terre. C’est très déplorable et là est à contrario le côté négatif de cet aspect ostensible de la situation, dont les dégâts font rage dans la société.
L’aspect obscur : il s’agit là du soubassement fonctionnel et rhétorique basé sur la technique de l’étiquetage, qui sert à produire et maintenir ladite situation. L’on est en effet étiqueté aujourd’hui dès le bas âge par l’application de la volonté des adultes sur l’enfant grandissant, comme étant disciple de tel ou tel confrérie suivant qu’on soit d’une famille donnée, que l’on porte tel prénom ou nom ou que l’on soit issue de tel ou tel lieu. Partant de là, l’enfant est tôt façonné et contraint d’assimiler tous les codes de sa confrérie dédiée, comme patrimoine à s’approprier et défendre. Pas question par la suite de douter ni questionner les convictions et assertions admis par la confrérie. Vient ensuite l’adhésion à des groupes d’affinités où l’on est ravi de se rencontrer périodiquement pour chanter les louanges de la famille du guide fondateur et s’entendre répéter des paroles complaisantes dans une uniformité des points de vue et un conformisme fanatiques. Cette technique est d’une efficacité si redoutable qu’aujourd’hui, les nouvelles technologies aidant, elle a porté la dimension et le degré de dévoiement des confréries à un doigt de sa masse critique. Le point de rupture n’est plus loin, si on continue à regarder de l’autre côté.
Pour moi, c’est dans cette fourmilière que le sous-lieutenant a donné un coup de pied. Ce monsieur ne cherche pas le buzz, non plus n’a-t-il à dessein l’exploitation d’une victimisation à fin de créer un parti politique. Il n’est en conflit avec personne, juste veut-il défendre son serment, honorer les valeurs qu’on lui a enseignées et servir en toute intégrité. Il n’incrimine personne mais plutôt en appelle à la responsabilité de chacun de nous vis-à-vis d’un tabou qui plombe les ambitions d’émergence de notre société. De toute évidence, nous avons en cet acte de ce militaire un “waking call” envers des dérives sournoises contre lesquelles nous devons nous mobiliser, au nom des valeurs d’égalité et de respect d’autrui de la République. Bravo mon lieutenant !
Une cérémonie de remise de distinctions aux dix meilleurs élèves maîtres de la 8ème promotion du centre régional de formation des professeurs de l’enfance de Sédhiou s’est tenue, jeudi, au lycée Balla Moussa Daffé
Sédhiou, 19 nov (APS) – Une cérémonie de remise de distinctions aux dix meilleurs élèves maîtres de la 8ème promotion du CRFPE (centre régional de formation des professeurs de l’enfance) de Sédhiou (sud) s’est tenue, jeudi, au lycée Balla Moussa Daffé, a constaté l’APS.
Les récipiendaires ont reçu des prix composés de diplômes de félicitation, de tablettes et de sculptures symbolisant un Baobab.
’’Le CRFPE de Sédhiou a enregistré un taux d’admission de 100%’’, a magnifié le directeur du centre, Nallah Ndiaye, qui est revenu largement sur les difficultés auxquelles l’établissement est confrontées durant la formation de ces jeunes.
Malgré ces bons résultats obtenus du CRFPE, des difficultés affectent le bon déroulement des cours.
’’Ce qui est à noter d’abord, nous n’avons pas de local propre au centre. Ce centre est abrité par le lycée Balla Moussa Daffé et dans la période hivernale nous vivons des arrêts de cours occasionnés par le bruit de la pluie ou le vent’’, a dit M. Ndiaye.
WADE REMANIE
Le secrétaire général national du parti démocratique sénégalais a procédé à de nouvelles nominations ce jeudi. Un petit remaniement pour donner davantage de tonus à sa formation politique
Le secrétaire général national du parti démocratique sénégalais a procédé à de nouvelles nominations ce jeudi. Un petit remaniement pour donner davantage de tonus à sa formation politique.
Après Macky Sall, Me Abdoulaye Wade aussi remanie. «Après la relance devenue effective des activités d’animation et de mobilisation du parti en perspective des échéances locales, législatives et présidentielle prochaines, le Secrétaire général national a procédé au remaniement du Secrétariat national pour lui donner encore plus de dynamisme», a annoncé le parti démocratique sénégalais.
Dans un communiqué parvenu à iGfm, il renseigne que Me Abdoulaye Wade a coopté de nouveaux secrétaires généraux adjoints qui ont rejoint le collège. Ainsi, Ndiaga Niang a été nommé Secrétaire Général national adjoint chargé des relations avec les organisations politiques ; M. Mamadou Lamine Thiam, secrétaire général national adjoint des élus locaux, président de l’association des maires et élus libéraux. Dr Cheik Dieng est nommé Secrétaire général national adjoint chargé des élections; Abdoulaye Diop, secrétaire général national adjoint chargé de la restructuration des banlieues et de la lutte contre les calamités naturelles ; M. Mayoro Faye, secrétaire général national adjoint chargé de la communication, de la presse et de la veille médiatique; Lamine BA est Secrétaire général national adjoint chargé des cadres. Daouda Niang, Secrétaire Général National Adjoint est nommé rapporteur du collège.
Me Abdoulaye Wade en a profité pour appeler ses camarades de parti au travail de terrain, à observer les valeurs de fraternité et de solidarité «qui ont toujours sécurisé la longue marche du parti afin d’inscrire résolument celui-ci dans une dynamique de reconquête du pouvoir.»
KHALIFA SALL, FUTUR FAISEUR DE ROI ?
Son destin présidentiel est peut-être lié à une décision de justice, mais l'ancien maire de Dakar sait qu’il a un rôle à jouer sur le terrain politique. D’où sa course contre la montre pour revenir en force
Le chemin qui mène à la présidentielle de 2024 est loin mais ne semble pas l’être pour l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall. Et pour cause, l’ex-responsable du Parti socialiste (Ps) se bat pour franchir deux paliers, régler la question de son éligibilité et revenir avec succès au-devant de l’actualité politique après son incarcération, en mars 2017, dans le cadre de l’affaire de la Caisse d’avance de Dakar. Pour le premier obstacle, la justice tranchera. Mais, pour le second, le défi est immense et sa prise en charge dépend sans doute du destin que l’intéressé s’est lui-même tracé. Khalifa Sall peut-il le relever ? « Khalifa Sall est en train de rattraper le temps perdu. Il est arrivé à un moment où ses soucis judiciaires sont derrière lui. Il veut rebondir et revenir dans le jeu politique pour revivifier les ambitions présidentielles qu’il revendiquait. C’est un challenge pour lui », analyse Momar Dieng, journaliste et ancien chroniqueur au journal le Quotidien.
Le directeur du site impact.sn ajoute : « Nous sommes en période de recomposition et de décomposition. Macky Sall est déterminé à faire le ménage dans le camp de l’opposition en enrôlant des membres ». Le journaliste pense que l’avenir dira si l’ancien maire de Dakar relèvera le défi. L’ancien socialiste fera prévaloir son expérience politique. En effet, depuis la prison de Rebeuss, où il a été incarcéré, il avait tenté de conquérir le titre de faiseur de roi lors de la présidentielle de 2019. Le 8 février 2019, il a appelé à voter Idrissa Seck de la coalition « Idy 2019 ». Mais, ce soutien n’avait pas permis à l’ex maire de Thiès d’être le cinquième Président du Sénégal. Dakar, principal fief de l’ancien maire, a voté pour le Président sortant, Macky Sall.
Va-t-il enfin arborer le titre de faiseur de roi en cas d’inéligibilité ? Après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle en septembre 2019, Khalifa Sall a annoncé, en août 2020, la reprise de ses activités politiques. Depuis lors, il multiplie les déplacements à Dakar et à l’intérieur du pays. À Dakar, il ne sera pas en terrain inconnu. À l’intérieur du pays, l’ancien socialiste n’est pas crédité d’un ancrage. Depuis la prison, il avait conduit la liste de « Manko Taxawu Sénégal » lors des élections locales du 30 juillet 2017. Sa coalition était arrivée troisième derrière Benno Bokk Yaakaar (Bby) et « Manko Wattu Sénégal » composée du Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés. Avec ses 388 188 voix, Khalifa Sall et ses alliés d’alors empochent sept députés.
Cependant, entre les législatives de 2017 et aujourd’hui, la scène politique a connu beaucoup de rebondissements. « Rewmi », une des grandes composantes de « Manko Taxawu Sénégal », a rejoint le camp présidentiel. Le Grand parti de Malick Gackou n’a pas encore suivi les traces de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, mais semble prendre ses distances avec l’ancien ministre chargé des Relations avec les Institutions sous le régime socialiste. Du moins si on se fie à l’absence du Gp lors de ses déplacements. Mais, Khalifa Sall sait qu’il a un immense défi à relever. « Les cartes ont été redistribuées. De nouveaux acteurs sont arrivés sur le terrain politique. Il sera question de faire des alliances pour prendre sa revanche », souligne Momar Dieng.
LES DÉTAILS DU RAPPORT D’INVESTIGATION
Le Médecin-chef du District sanitaire de Mbao, dans la banlieue de Dakar, Dr Diambogne Ndour, est revenu dans les détails, dans un rapport, sur les multiples cas de dermatoses apparus chez des pêcheurs de Thiaroye-Sur-Mer.
Dakar, 19 nov (APS) – Le Médecin-chef du District sanitaire de Mbao, dans la banlieue de Dakar, Dr Diambogne Ndour, est revenu dans les détails, dans un rapport, sur les multiples cas de dermatoses apparus chez des pêcheurs de Thiaroye-Sur-Mer.
’’Ce mardi 17 novembre 2020, l’équipe du District de Mbao composé du MCD, du Point Focal Surveillance, et d’un technicien de laboratoire a fait une descente au poste de santé de Thiaroye sur mer à la suite des notifications par l’infirmier-chef de poste de cas multiples de dermatoses reçus en consultation’’, a expliqué le Dr Ndour.
Dans ce document reçu à l’APS, il a indiqu’il ’’s’agit de pêcheurs migrants âgés de 13 à 46 ans de sexe masculin, résidant à Saint louis, Diogo, Fass booy et Thiaroye sur mer présentant des lésions dermatologiques variées siégeant au visage, aux extrémités et parfois au niveau des organes génitaux externes’’.
Selon lui, ’’l’investigation révèle que le 1er cas âgé de 20 ans a été reçu en consultation le 12 novembre 2020 avec comme symptomatologie : éruption cutanée vésiculeuse non généralisée, tuméfaction du visage, sécheresse des lèvres et rougeur des yeux. Il n’a pas été noté de cas graves’’.
Dr Diambogne Ndour a ajouté que ‘’l’interrogatoire des patients révèle qu’il y’aurait des cas similaires dans les maisons mais également partis en mer’’. Les patients ont également révélé qu’ils auraient été contaminés au contact de l’eau de mer.
L’examen du dermatologue fait état de lésions d’impétigo à localisation péri narinaire et péri buccale, de lésions papuleuses ombiliquées par endroit localisées aux extrémités (pieds et mains), des érosions localisées au niveau des organes génitaux externes (testicules et gland).
A cela s’ajoutent une hyperhémie conjonctivale, des céphalées, de la fièvre , des Œdèmes du visage surmonté de micro papules chez certains prurigineux.
Les constantes de la tension artérielle varient entre : TA : 13/09 et 08/06 mm hg alors que la température varie entre 36° à 38°5C.
Selon Dr Diambogne Ndour, les hypothèses diagnostiques posées sont : ’’Eczéma aigu, Covid, Varicelle, Syndrome pied-main-bouche’’.
Il signale qu’un traitement à base d’antihistaminiques, d’antibiotiques, de Pommade, de bétadine dermique, antalgique et antipyrétique a été institué selon le tableau clinique.
Le médecin-chef du district souligne que ’’suite à l’entretien avec le responsable de la division surveillance, un échantillon de 10 patients parmi les plus symptomatiques a fait l’objet d’un prélèvement sanguin et PCR Covid 19 en plus du dosage de la calcémie’’.
Par la suite le médecin-chef de région, la directeur général de la santé, le responsable du laboratoire de toxicologie ont rejoint l’équipe d’investigation ainsi que les autorités locales dont le Sous-préfet de Thiaroye, le Maire de la commune, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, le chef de service régional de la pêche.
Selon Dr Diambogne Ndour, ’’le ministre de la santé et de l’action sociale, venu s’enquérir de la situation, a salué et félicité l’équipe du District et de la Région pour leur réactivité et l’efficacité dont ils ont fait montre’’.
Il a ajouté que ’’l’équipe d’investigation a fait une brève présentation de la situation au ministre qui en a profité pour rendre visite aux patients mis en observation et leur prêter une oreille attentive’’.
Ensuite, poursuit-il, ’’après concertation, il a été décidé que les patients mis en observation doivent être transférés au Centre de Santé Sicap Mbao pour une meilleure prise en charge en attendant les résultats’’.
Selon lui, ’’les autres patients sont isolés au niveau du poste de santé’’.
Il signale que le ministre a instruit de ’’continuer la coordination et le suivi, assurer la prise en charge correcte des cas, poursuivre les investigations, faire la recherche active des cas à domicile et dans les autres structures périphériques’’.
Le ministre de la Santé a demandé une prise en charge des autres cas malades qui seraient partis en mer et de s’enquérir dans les plus brefs délais des résultats des prélèvements. Il n’a pas manqué de souligner ’’la nécessité d’une implication multisectorielle afin d’élucider la situation’’, selon le médecin-chef de district.
UNE ELEGIBILITE EN QUESTION
Khalifa Sall, ex maire de Dakar, sera-t-il éligible à la présidentielle de 2024 ? À cette interrogation, la réponse n’est pas vraiment tranchée.
En 2019, sa candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel. Dans notre édition d’hier, le maire de Grand Yoff, Madiop Diop, a annoncé que le leader de « Taxawu Sénégal », Khalifa Ababacar Sall, sera candidat à la présidentielle de février 2024. Sur cette question, des juristes rappellent que pour être candidat-éligible, il faut d’abord être électeur.
Khalifa Sall, ex maire de Dakar, sera-t-il éligible à la présidentielle de 2024 ?
À cette interrogation, la réponse n’est pas vraiment tranchée. Accusé d’avoir profité de ses fonctions pour détourner 1,8 milliard de FCfa de la Régie d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, incarcéré le 7 mars 2017, a été reconnu et déclaré coupable des délits d’escroquerie aux deniers publics, de faux et usage de faux dans des documents administratifs et de complicité en faux en écriture de commerce. Il a été condamné à une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende pénale de cinq millions de FCfa, sans dommages et intérêts. Combinant les articles L31 et L57 du Code électoral, Dr Abdoul Aziz Mbodji, enseignant-chercheur à l’Université de Bambey, est catégorique.
À l’état actuel, Khalifa A. Sall n’est pas éligible et ne peut pas être candidat à une présidentielle. L’ancien maire de Dakar avait réussi à franchir le cap des parrainages. Malheureusement, rappelle-t-il, sa candidature a été invalidée parce qu’il n’était plus électeur du fait de sa condamnation conformément à l’article L57 du Code électoral, lequel stipule, selon lui, « pour être candidat, il faut être électeur ».
Les dispositifs de l’article 31 du Code électoral stipulent que ceux qui sont condamnés à une peine de plus d’un mois ne peuvent pas être électeurs. Le seul hiatus, déplore Dr Mbodji, c’est que cette disposition n’est pas systématiquement appliquée au moment des révisions des listes électorales. À cette étape du processus électoral, regrette l’enseignant-chercheur, rares sont ceux à qui on exige des casiers judiciaires, d’autant plus que, soutient-il, « le fichier électoral est susceptible de contenir des gens qui ne peuvent pas être électeurs ». Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, explique Dr Mbodji, « on fait le lien entre la qualité d’électeur et celle d’éligibilité ».
De son côté, Yaya Niang, docteur en Droit public et chercheur à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, souligne : « Depuis juillet 2018, l’État du Sénégal a adopté une loi qui a rajouté que la qualité d’électeur est une condition d’éligibilité. La candidature de Khalifa Sall pour la présidentielle a été rejetée sur cette base. Il a perdu sa qualité d’électeur pour cinq ans. En principe, il a été condamné en 2019 et il a de fortes chances de présenter sa candidature en 2024 ».
Toujours est-il que, selon l’universitaire, pour matérialiser ce souhait, il faudrait que le ministère de l’Intérieur et ses collaborateurs puissent trancher en raison d’une disposition réglementaire. « Si l’on se base sur la disposition de l’article L32, on peut s’attendre à ce qu’il recouvre son droit d’électeur. Dans ce cas, il pourra soumettre une demande au ministère de l’Intérieur qui fera une interprétation sur la base de l’article L31. En 2024, il aura fait cinq ans en principe. Il peut faire valoir son droit d’être électeur s’il a des arguments convaincants et que le ministre de l’Intérieur réponde favorablement à cette demande. Ainsi, il pourra, de nouveau, s’inscrire sur les listes électorales ». « Dans ce sillage, il n’y aura aucun obstacle à sa candidature », fait-il savoir.
Pour Dr Mbodji, trois voies s’offrent à Khalifa Sall pour retrouver son statut d’électeur ou être éligible : la réforme de certaines dispositions du Code électoral, la réhabilitation ou l’amnistie. Le premier mécanisme, à savoir la réforme du Code électoral, est le moyen le plus facile pour réhabiliter Khalifa A. Sall et Karim Wade, soutient-il, indiquant que cette initiative peut émaner aussi bien du Gouvernement que du Parlement.
Réhabilitation
Concernant la réhabilitation, Abdoul Aziz Mbodji laisse entendre qu’elle ne relève pas « de la politique mais plutôt d’une décision de justice ». Elle est prévue dans le Code de procédure pénale, rappelle-t-il. « Cinq ans après une condamnation, la personne peut demander sa réhabilitation à condition qu’elle ait exécutée des activités d’intérêts publics. Cet investissement humain peut lui permettre de retrouver un casier judiciaire vierge », explique l’enseignant-chercheur, alors que l’amnistie, ajoute-t-il, relève d’une initiative gouvernementale ou parlementaire.
Sa conviction est que sans l’une de ces initiatives, Khalifa A. Sall ne pourra pas être éligible, donc être candidat à une présidentielle. « Si l’Assemblée nationale change de configuration, l’amnistie est bien possible, même si, à l’état actuel, c’est hypothétique, car l’opposition n’est pas majoritaire au Parlement », croit-il savoir. Dr Mbodji d’ajouter : « Si elle change de camp et de couleur en 2022, c’est possible de le faire pour eux ».
Dr Yaya Niang de l’Ugb précise cependant que « tout dépend de la demande qu’il va formuler et les arguments qu’il va faire valoir parce que la privation de la qualité d’électeur ne peut pas être éternelle et permanente ».
Il renchérit que si le ministre de l’Intérieur met son veto et que sa demande d’inscription lui est refusée, ce sera le statut quo. « Il n’a pas eu la possibilité d’exercer des voies de recours pour sa qualité d’électeur. Au moment de l’établissement de la liste électorale, sa procédure n’était pas encore arrivée à terme. S’il fait sa demande et que le ministre refuse, il pourra recourir au Tribunal d’instance de Dakar pour faire valoir ses arguments. Si sa demande est rejetée, il peut faire intervenir la Cour suprême, puis la cassation pour une décision définitive ».
VIDEO
MINEMBWE, LA LOCALITE QUI ENFLAMME LA RDC
L'installation le 28 septembre d'un bourgmestre dans la commune rurale de Minembwe a suscité un tollé national, agitant jusqu'aux plus hautes sphères de l'État.
En République démocratique du Congo, dans la province du Sud-Kivu, un minuscule bout de terre isolé en altitude s'est retrouvé au cœur d'une violente polémique. L'installation le 28 septembre d'un bourgmestre dans la commune rurale de Minembwe a suscité un tollé national, agitant jusqu'aux plus hautes sphères de l'État. Nos correspondants dans la région se sont rendus sur place.
LES ÉLÈVES PEINENT À RESPECTER LES MESURES BARRIÈRES
La rentrée scolaire 2020-2021 s’est déroulée dans le contexte de crise sanitaire du Covid-19 qui a nécessité la mise en place d’un protocole sanitaire, dont les élèves ont du mal à respecter les mesures, dans certains établissements scolaires de Dakar.
Dakar, 19 nov (APS) – La rentrée scolaire 2020-2021 s’est déroulée dans le contexte de crise sanitaire du Covid-19 qui a nécessité la mise en place d’un protocole sanitaire, dont les élèves ont du mal à respecter les mesures, dans certains établissements scolaires de Dakar.
A l’école publique élémentaire ‘’La route des puits’’, située entre Grand-Dakar et Niary Tally et qui accueille chaque année de nombreux élèves, les pensionnaires ont eu droit cette année à une rentrée spéciale.
Ici, à l’image de beaucoup d’autres écoles du pays, un protocole sanitaire édicté par la tutelle a été mis en oeuvre en concertation avec les acteurs de l’éducation, en vue d’endiguer la propagation de la maladie au sein des établissements scolaires. Aussi le personnel et les élèves sont-ils tenus de respecter le port du masque, la distanciation physique et le lavage systématique des mains.
A l’entrée de cette célèbre école sont installés des lavoirs devant lesquels les élèves font la queue pour se rincer les mains.
Le vigile préposé à la sécurité des lieux veille au grain pour contrôler le port correct du masque, une exigence pour toute personne voulant entrer dans l’école.
Cependant, une fois à l’intérieur de la cour, les potaches qui se réunissent par petits groupes d’amis, mettent vite de côté les mesures barrières.
Certains d’entre eux vont même jusqu’à enlever complétement leurs masques, en dépit des rappels constants de leur directeur, Abdoulaye Mbengue.
’’C’est très difficile de faire respecter aux enfants certaines règles sanitaires, notamment les mesures barrières et le port du masque, mais il n’empêche qu’on essaie vraiment de les rappeler à l’ordre à chaque fois’’, explique M. Mbengue.
Selon lui, ‘’pour faire adopter aux enfants ces mesures qu’ils négligent complètement, il faudra leur donner du temps’’. Il estime que ‘’grâce au soutien des enseignants’’, ‘’ils finiront par les intégrer’’.
‘’Nous sommes aussi des enseignants. Donc, notre travail c’est de donner du savoir, et parfois, on est tellement occupé par cette activité qu’on ne se rend même pas compte qu’ils ont baissé ou complètement rangé leurs masques’’, a-t-il expliqué.
A l’en croire, l’école qui compte environ 700 élèves, dispose, grâce à une dotation du ministère de l’Education nationale, d’’’au moins d’une bouteille de gel hydro-alcoolique par classe, de six thermo flash, sans compter les dispositifs de lave-mains collectifs et individuels éparpillés un peu partout dans la cour, aussi bien pour les parents que pour les élèves’’.
‘’En dehors de la dotation du ministère de l’Education nationale qui a pu donner un masque par élève, le maire [de Grand-Dakar] a également fait un don de masques. Donc, ce n’est vraiment pas ce qui nous manque’’, assure-t-il.
Il signale qu’il existe un protocole de veille sanitaire, partagé avec les autorités sanitaires qui travaillent en parfaite collaboration ‘’avec les maîtres de service’’.
Pour rendre efficientes les mesures édictées, des travaux d’aménagement ont été effectués de façon ponctuelle dans les classes, afin de les rendre plus aérées, selon Abdoulaye Mbengue.
Concernant la sensibilisation, il dit avoir reçu l’aide des ‘’Badiènou-Gox’’ qui passent régulièrement depuis la rentrée à l’heure de la pause notamment, pour sensibiliser les enfants sur l’impact de la maladie, par le biais de causeries et avec comme slogan, ‘’je me protège et je protège ma famille’’.
Au Collège Abdoulaye Mathurin Diop de Fass également, le décor est identique. Ni le port de masque ni la distanciation physique ne sont respectés, comme préconisé par les autorités sanitaires depuis l’apparition de la pandémie.
‘’On essaie vraiment de se conformer aux règles édictées, mais avec cette chaleur accablante, c’est un peu difficile de mettre tout le temps les masques, même si nos surveillants ne cessent de nous les rappeler’’, témoigne Falilou Diakhaté, 16 ans, élève en classe de troisième.
Il déclare que lui et ses camarades ont pour habitude ’’d’être toujours ensemble’’. Il estime que ça ne sera pas une tâche facile pour eux ’’d’installer une distanciation quelconque entre camarades’’.
De son coté, El hadji Ndoye, un élève rencontré dans la cour, soutient que la responsabilité du non-respect de ces règles incombe uniquement aux élèves, qui doivent se laver les mains et porter un masque, pour pouvoir entrer dans l’école.
Selon cet élève en classe d’examen, même les salles de classe sont équipées de gel hydro-alcoolique. ‘’Mais, malheureusement, on ne les utilise que très rarement’’, a-t-il martelé.
’’Vraiment, on ne cesse de rappeler à tous les élèves les règles qui ont été [édictées]. Mais, ce n’est pas totalement une réussite. Et, on ne peut vraiment pas aussi les suivre un à un pour les obliger à les adapter’’, déclare Modou Diaw, surveillant au collège Abdoulaye Mathurin Diop.