SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 juin 2025
LE PLAIDOYER DES ÉVÊQUES DE LA SOUS-RÉGION
Dans leur communiqué final qu’ils ont divulgué, les Évêques compatissent à la douleur des familles éplorées et prient pour les disparus et pour leurs proches.
Les Évêques de la Conférence épiscopale de Sénégal, Mauritanie, Cap-Vert et Guinée-Bissau ont, comme à l’accoutumée, tenu leur Session Ordinaire dans un de leurs diocèses respectifs. Pour l’année 2020, cette assemblée a eu lieu dans le Diocèse de Nouakchott, en République Islamique de Mauritanie, du 09 au 15 novembre. Ils ont ainsi profité de cette tribune pour parler de la recrudescence du phénomène de l’émigration irrégulière dans certains de nos pays. Un phénomène qui entraîne de nombreuses victimes ces dernières semaines.
Dans leur communiqué final qu’ils ont divulgué, les Évêques compatissent à la douleur des familles éplorées et prient pour les disparus et pour leurs proches. Ils réitèrent leur préoccupation concernant la prise en charge conséquente de la jeunesse africaine. A les en croire, malgré les efforts déployés çà et là pour améliorer leur condition sociale et économique, la situation demeure très critique pour beaucoup de jeunes. Par conséquent, ils invitent les différents gouvernants à poursuivre les initiatives entreprises pour leur apporter des solutions satisfaisantes.
À l’instar du phénomène de l’émigration clandestine, les Evêques ont exprimé leur inquiétude relative à la question de la sécurité dans nos pays et dans notre Sous-Région. Ils notent, pour le regretter, une montée progressive d’une violence multiforme. Laquelle est, selon eux, due parfois à des idéologies qui prônent l’exclusion et l’intolérance basées sur la religion, l’origine, la culture, l’ethnie ou l’appartenance politique. Sur ce, ils interpellent les populations à plus d’ouverture, de tolérance, de dialogue ; les autorités, à la vigilance et à la promotion de la justice, de l’équité, de la paix et de la cohésion sociale.
Devant la persistance de la pandémie de Covid-19, les Évêques invitent les populations à faire preuve de prudence et de persévérance dans le respect des normes sanitaires édictées par les autorités compétentes. Par ailleurs, ils appellent les gouvernants à tout mettre en œuvre pour préserver la santé et la vie des populations. Par la même occasion, ils exhortent leurs Caritas respectives à continuer le remarquable travail abattu, avec l’appui de leurs partenaires, pour assister les populations les plus vulnérables.
APPARITION D'UNE MALADIE MYSTERIEUSE À THIAROYE
La maladie de type dermatologique, se manifestant par des boutons sur le visage, aux bras, sur les lèvres, sur les parties intimes, ainsi que par des yeux larmoyants, a fini de prendre de l’ampleur en l’espace de 48 heures
Après Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre de la Santé, Al Hassan Sall, le Gouverneur de Dakar, s’est rendu à Thiaroye-sur-mer, à la tête d’une délégation dont les services d’hygiène et des pêches, afin de suivre les orientations tracées par la tutelle.
Le constat est fait sur place, que la maladie de type dermatologique, se manifestant par des boutons sur le visage, aux bras, sur les lèvres, sur les parties intimes, ainsi que par des yeux larmoyants, a fini de prendre de l’ampleur en l’espace de 48 heures. La liste des malades de 82 hier mardi, s’est allongée, passant à plus de 200, ce mercredi, 18 novembre.
Devant la saturation du district sanitaire où les malades sont admis, l’autorité administrative a annoncé l’installation d’un comité de crise, qui s’appuiera sur des cellules, dont une technique comprenant une équipe de médecins, mais aussi des acteurs de la pêche, sécuritaires et environnementales.
Des pêcheurs, partis en mer, sont revenus avec des lésions, accusant un bateau étranger, mouillant au large, d’avoir déversé des produits chimiques.
D’ailleurs, des prélèvements ont été effectués pour connaître l’origine du mal et voir s’il provient de l’eau de mer. Les résultats scientifiques sont attendus incessamment.
Par ailleurs, la maison des femmes a été localisée comme site de recasement pour la prise en charge d’une partie des personnes infectées.
Si la maladie s’est installée à Dakar notamment à Thiaroye-sur-mer, des cas signalés dans les autres localités comme à Mbour restent à être confirmés. Car, toutes les victimes ne sont pas originaires de Dakar. Certains, figurant sur la liste, viennent de Saint-Louis, Fass Boye, Diogo, Mbour. Ainsi, les autorités locales concernées seront saisies.
Pour l’heure, les pêcheurs sont invités "à ne pas se rendre en mer avant d’en savoir plus, et qu’on vienne à bout de cette maladie-là", recommande Sall.
L'ARMÉE FRANÇAISE INSTALLE SES QUARTIERS À L'AIBD
Dans le contexte de superposition de crises d’intensités qui surviennent en Afrique de l’Ouest, avec un besoin permanent de surveillance des déplacements de groupes terroristes ou criminels, l’Escale aéronautique française revêt une importance primordiale
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 18/11/2020
L’Escale aéronautique des Éléments français au Sénégal, ouverte le 13 novembre dernier, n’est pas une base militaire proprement dite. Mais elle devrait permettre aux soldats français de disposer d’un point d’appui logistique et stratégique utile au regard de la situation qui prévaut en région ouest-africaine, notamment au Mali.
Les 400 militaires et civils qui constituent les Éléments français au Sénégal (EFS) ont désormais leur repaire à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), à 40 km de Dakar. Il s’agit d’une escale aéronautique dont l’espace a été inauguré le 13 novembre dernier. Entamée depuis plusieurs mois, la migration des EFS de l’aéroport Léopold Sédar Senghor (LSS) vers la nouvelle plateforme sénégalaise satisfait à «des sollicitations exprimées par la France et auxquelles le Sénégal a répondu favorablement», indique une source militaire sénégalaise contactée par Sputnik et ayant souhaité garder l’anonymat.
Pour Paris, cette acquisition compense également sa cession aux forces américaines de la base aérienne de Ouakam, une commune située sur la côte ouest de la capitale.
«Avec la transformation de LSS en vrai aéroport militaire pour le Sénégal et vu que la totalité du trafic a été déroutée vers l’Aibd, les Français avaient urgemment besoin d’un nouvel espace pour continuer leurs opérations stratégiques et notamment en recherche-sauvetage. Mais les raisons géopolitiques restent déterminantes», précise la même source militaire.
Située non loin du pavillon présidentiel, l’Escale aéronautique des EFS dispose de son propre écosystème, dont un tarmac destiné à accueillir des aéronefs militaires français ou étrangers, un système de ravitaillement permanent des aéronefs, des lieux d’entreposage de matériel, des lieux d’approvisionnement, la possibilité de faire des réparations.
Un point d'appui logistique
«Elle peut aussi héberger des équipements et matériels militaires lourds arrivés par bâtiment au port de Dakar.» Sans être une véritable base militaire, l’Escale aéronautique est «un point d’appui logistique et stratégique» qui permettra aux militaires français de «se projeter assez rapidement vers d’autres pays de la sous-région» en cas de nécessité.
«N’oubliez pas que le Mali est tout proche. Les militaires de la force Barkhane y sont en nombre et peuvent être confrontés à des situations compliquées. Cette escale leur est donc très utile», explique l’officier.
La totalité de cette infrastructure a été réalisée par les Français eux-mêmes. Par exemple, le raccordement de l’escale aérienne militaire à l’aéroport international Blaise Diagne porte l’empreinte de 30 sapeurs de la 2e compagnie opérationnelle du 25e régiment du génie de l’air de Mont-de-Marsan, rapporte le site du ministère des Armées. Les travaux ont duré du 30 juillet au 14 décembre 2019.
Après le dernier remaniement, certains vantent le génie politique de Macky, d’autres parlent d’un ‘’infanticide’’ contre son parti, alors que plusieurs y voient une utilisation de l’appareil d’Etat pour pêcher des adversaires éprouvés par l’opposition
Profitant du dernier remaniement, Macky Sall a brouillé toutes les pistes qui mènent vers la Présidentielle de 2024. Dans cet épais ‘’brouillard’’ qu’il a créé sur le chemin des futures échéances électorales, certains vantent son génie politique, d’autres parlent d’un ‘’infanticide’’ contre son parti, alors que plusieurs y voient une simple utilisation de l’appareil d’Etat pour pêcher, tels des poissons, quelques adversaires éprouvés par les rigueurs de l’opposition. A quoi il joue ? Décryptage !
Comme un père qui préfère les enfants des autres à ses propres enfants, Macky Sall dépouille de plus en plus sa famille politique pour gratifier de nouveaux alliés, naguère ses plus grands détracteurs. Pour certains, la nouvelle stratégie dénote, s’il en était encore besoin, tout le génie du successeur de Wade. Pour d’autres, en essayant de jouer au plus malin, le patron de l’Alliance pour la République (APR) est tout simplement en train de creuser sa propre tombe. Et il risque de ne pas voir ses compagnons de la première heure pour lui porter assistance.
A la question de savoir si Idrissa Seck pourrait être le cheval de Troie de Macky pour 2024, Moussa Diaw, enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, semble quasi certain : ‘’Non, non, non ! Vous savez, Macky Sall connait bien Idrissa Seck. Il ne va pas lui livrer le pouvoir, c’est-à-dire livrer son avenir à quelqu’un comme Idrissa Seck, connu pour ses volte-face. On l’a vu dans ses relations avec Wade. Macky, qui est très fin politiquement, ne peut avoir confiance en Idy jusqu’à lui confier le siège. Ce serait un suicide. Il est surtout dans des logiques de calcul politique.’’
Mais où va donc Macky ? La question se pose avec acuité. Mais aucun observateur ne semble avoir de réponse précise. Au lieu de clarifier la situation déjà incertaine, le dernier remaniement l’a rendue encore plus confuse. Le président de la République ayant brouillé toutes les pistes qui mènent vers 2024. Va-t-il se présenter une troisième fois, parrainer un autre candidat ou organiser des élections crédibles et se mettre au-dessus de la mêlée ? Rien n’est moins sûr.
A en croire le journaliste Ibrahima Bakhoum, c’est encore la grande incertitude. ‘’En fait, nous sommes dans le brouillard. Ou bien Macky Sall est candidat et il veut réduire tous ceux qui pourraient gêner cette candidature. Dans ce cas de figure, moins il y aura de figures emblématiques politiques en face, pour dire non à sa prétention, mieux ça ira. S’il peut donc les ramollir, il ne va pas se priver. Ou bien il n’a pas l’intention de se présenter. Dans ce cas aussi, il a besoin d’affaiblir ceux qui pourraient gêner son dauphin qui va peut-être émerger après. Il peut y avoir ce qu’on appelle la surprise du chef’’.
Pour le doyen Bakhoum, même s’il ne se présente pas, Macky Sall pourrait quand même avoir envie -ce qui est légitime et normal - d’avoir un successeur qui lui ressemble et en qui il a confiance pour surveiller ses arrières. ‘’C’est un minimum. Ce quelqu’un peut être n’importe qui. Il tient forcément des profils et il va choisir celui en qui il a confiance. C’est peut-être quelqu’un à qui personne ne pense. Il peut bien y avoir la surprise du chef, comme on dit’’, rigole le doyen.
Pendant que Bakhoum dessine deux voies possibles : se présenter ou se désigner un dauphin, Moussa Diaw, lui, n’en voie qu’une seule, pour le moment. Celle du troisième mandat. ‘’Quand on regarde bien les mesures qu’il prend, dit-il, il est en train d’ouvrir une voie pour le troisième mandat. Même s’il ne le dit pas encore, ses actes le démontrent. Après avoir pris la résolution d’exclure tous ceux qui, dans son camp, lui ont dit qu’il n’a pas droit à un autre mandat, il est en train de tout faire pour affaiblir l’opposition, en cherchant à enrôler certains de ses leaders les plus importants. C’est dans le même cadre que j’inscris également la tentative d’écarter tous ceux qui pouvaient lui faire obstacle de par leurs ambitions’’.
Ce qui est certain, c’est qu’à presque trois ans de la prochaine Présidentielle, aucun profil ne se dégage au sein du parti présidentiel. Pendant que les ténors du parti au pouvoir rasent les murs sur cette question, des jeunes ruent dans les brancards. Membre de la Cojer/Thiès, Amadou Gning s’étonne : ‘’On a le droit de savoir ce que mijote le chef de notre parti. Nous les jeunes, nous ne connaissons que l’APR. Nous n’avons jamais milité dans un autre parti. Si l’APR ne se présente pas, nous serons les premiers à en pâtir. C’est pourquoi nous n’allons pas l’accepter et nous demandons au chef du parti de nous éclairer.’’
Pour lui, une chose est sûre : Macky Sall ne se soucie plus du devenir de l’APR. ‘’Regardez, dit-il, le cas de Thiès. Le parti est totalement décimé avec le départ de Ndèye Tické Ndiaye et la rétrogradation d’Augustin Tine. Thiès n’a plus de ministre, à l’exception de Pape Amadou Ndiaye (nouveau ministre en charge de la Transformation de l’artisanat). Au même moment, il fait venir Yankhoba Diattara et Idrissa Seck qui l’ont toujours combattu’’. A quelles fins ? Le jeune leader ne se fait pas prier pour affirmer ses propres convictions : ‘’Pour moi, l’APR devait aujourd’hui ambitionner de rester au pouvoir au moins jusqu’en 2035. Au lieu de travailler dans cette dynamique, le président est en train de décimer la famille républicaine à Thiès. A l’échelle nationale, il est en train d’éliminer tous les pères fondateurs. Je ne peux pas comprendre quelle est la logique dans tout ça. Pour moi, il n’y a pas de cohérence et c’est pourquoi j’ai fait une lettre ouverte pour demander des explications’’.
Génie ou suicide ?
Ce ressenti de certains militants de l’Alliance pour la République tranche, en tout cas, d’avec une certaine propension à présenter le président Sall comme un Mitterrand des temps actuels. Loin de trancher le débat, Ibrahima Bakhoum fait dans la nuance. Il se borne à dire, répéter et insister, malgré les relances : ‘’Moi, je dis qu’il a tous les moyens du pouvoir. Il peut en faire ce qu’il veut. Le reste, c’est une question d’élégance républicaine. Je m’en limite là.’’
Pour Amadou Gning, par contre, les choses sont on ne peut plus tranchées. ‘’Il n’y a aucun génie dans ce qu’il est en train de faire. En quoi il y a du génie dans ce qu’il est en train de faire ? En quoi ? Pour moi, il est juste en train de faire des deals et on en n’a pas besoin. Ces gens-là sont juste des affamés qui sont venus pour manger. Ils ne peuvent rien nous apporter. Le président en a profité pour les pêcher comme des poissons. Par-là, il montre également qu’il ne croit pas en son parti. Au contraire, Macky Sall est dans un sommeil profond. Nous lui demandons de se réveiller, pendant qu’il est encore temps.’’
Ainsi, le président de l’APR aurait juste, sans grande difficulté, profité de la longue disette que traversent certains responsables ‘’affamés’’ de l’opposition sénégalaise. Pour sa part, le doyen Bakhoum analyse : ‘’Vous savez, rester dans l’opposition, c’est très dur. Le temps de l’opposition, c’est le temps de la soif, c’est le temps de la sécheresse, c’est le temps de la disette. A un moment donné, les gens ont besoin de s’accrocher à un arbre qui donne des fruits… Pour moi, il y avait juste quelqu’un qui avait besoin de rassembler davantage de gens. D’autres qui avaient besoin de s’accrocher à quelqu’un. Naturellement, ils peuvent facilement trouver des points de convergence.’’
A ceux qui pensent que par ces dernières estocades, Macky Sall a cassé ce qui restait de l’opposition, l’ancien journaliste de l’Agence de presse sénégalaise invite à moins d’euphorie. Déjà, fait-il constater : au Sénégal, l’écrasante majorité de l’électorat n’a pas d’ancrage partisan. ‘’Regardez, dit-il, la coalition Benno Bokk Yaakaar, il y a combien de partis ? Il est difficile d’y voir 50 000 militants, ceux de l’APR y compris. D’ailleurs, en dehors du parti au pouvoir, le reste, c’est presque vide. Le PS, au temps de Tanor, valait au moins quelque chose ; l’AFP moins. Pour les autres, c’est juste de figures politiques historiques. Donc, il ne faut pas se fier aux noms des partis, ni à la personnalité des leaders pour se faire une religion. La réalité électorale peut être nettement différente.’’
Embouchant la même trompette, le politologue Moussa Diaw affirme : ‘’Les choses sont loin d’être jouées. Certes, Macky a réussi un gros coup, en enrôlant certains grands noms de l’opposition, mais le climat social risque de lui être fatal. Parfois, j’ai l’impression que Macky Sall sous-estime l’opposition. Alors que celle-ci a un terreau fertile pour fabriquer un nouveau discours qui accroche. Cette situation que traverse la jeunesse est dangereuse. On parle de près ou plus de 500 morts. Vous vous rendez compte ! Et, paradoxalement, l’Etat ne fait rien jusque-là. Un vide comblé par le khalife général des mourides. C’est extraordinaire. Je pense que l’opposition a là de la matière. Le peuple pourrait être frustré par le fait que la majorité est dans les calculs politiques, alors que les populations sont dans la détresse, dans la désespérance.’’
En tout cas, malgré la moisson du président, le journaliste Bakhoum estime qu’il ne faudrait surtout pas s’appuyer sur ces ralliements pour décréter la mort de l’opposition. ‘’Quand j’entends certains dire que Macky Sall a cassé l’opposition, cela me fait rigoler. Ce n’est pas des oppositions qu’on a cassées. Il y a juste des gens qui étaient partis en élection ensemble pour battre Macky Sall. Ils n’ont pas réussi à le battre, chacun est retourné à ses occupations’’.
Et si Thierno Alassane Sall avait raison ?
Par ailleurs, ce remaniement pourrait masquer bien des surprises. En effet, dans son livre ‘’Le Protocole de l’Elysée’’, paru il y a quelques mois, l’ancien ministre et compagnon de Macky, Thierno Alassane Sall, craignait déjà une union sacrée de ceux qu’il considère comme des criminels financiers autour d’un gouvernement.
Après avoir relaté plusieurs scandales du régime actuel et précédent, il écrit à la page 15 : ‘’Ils sont hantés par la perspective de devoir répondre de leurs actes, car le peuple ne pardonnera jamais. Leur salut réside dans une loi d’amnistie qui effacerait tous les crimes et délits économiques dans une fenêtre de temps qui couvrirait les affaires les concernant. Un dialogue national qui vise à légitimer une telle loi est organisé.’’
A l’instar de l’ancien ministre en charge de l’Energie, d’autres personnalités ont toujours invoqué l’hypothèse de ce remaniement comme finalité du dialogue national. Longtemps en hibernation, les camps de Khalifa Sall et du Parti démocratique sénégalais ne verraient, en tout cas, pas d’un si mauvais œil une loi d’amnistie, seul moyen pour leur permettre de revenir dans la course.
C’est sans doute compte tenu de tous ces éléments que le professeur Moussa Diaw a dit : ‘’Pour le moment, Macky Sall est le seul maitre du jeu. Et s’il décide de présenter sa candidature, il a toutes les chances pour que ça aboutisse. Désormais, il tient aussi Idy dans sa besace, avec la force du décret. Il est le seul maitre du jeu.’’
par l'éditorialiste de seneplus, Tidiane Sow
FAIRE TAIRE CEUX QUI POSENT LES PROBLÈMES
EXCLUSIF SENEPLUS - A Idrissa Seck maintenant d’adopter la position de l’homme de cour, celui qui contraint son humeur, qui agit et qui parle contre ses sentiments. Il avait échoué avec Wade, victime de son empressement à enterrer le vieux président
Ce remaniement a quelque chose d’irréel. On attendait tous de ce changement tant espéré, des réponses fortes aux cataclysmes de cette terrible année 2020. La Covid-19 avec ses conséquences économiques désastreuses, les troubles sécuritaires à nos portes méritaient bien cela. Le changement des hommes pour faire face aux défis de demain semblait donc être la préoccupation majeure du moment. Le remaniement qui a eu lieu n’y a pas répondu. Celui proposé à la nation s’est avéré essentiellement politique. Tel l’a voulu le président. Les analystes ont eu tout faux. Idrissa Seck bombardé président du Conseil Economique Social et Environnemental, une fournée de hauts cadres de l‘APR défénestrés du gouvernement. Voilà le menu servi par le maître Macky. Une situation des plus improbables il y a de cela quelques semaines. Des signes avant-coureurs laissaient bien entendre qu’il y avait de la négociation dans l’air. Le long silence d’Idy cachait forcément quelque chose mais de là à rejoindre, lui et ses moussaillons, la mouvance présidentielle personne ne l’ aurait parié ! C’est sûrement à cela que l’on mesure l’adresse politique du président Sall. Bien qu’ingénieur, donc habitué à réfléchir selon les situations, à concevoir et à construire, Macky se comporte différemment en politique. Il adopte des stratégies chères à H. Queuille pour qui la politique ne consiste pas à faire taire les problèmes mais à faire taire ceux qui posent les problèmes. La prise d’Idy dans ses filets est d’autant plus remarquable que toute notre attention était ailleurs : Idy comme chef de l’opposition semblait être le débat du moment. C’est tout l’art du camouflage exécuté de main de maître.
Le président Sall dame le pion à son maître Wade qui disait prosaiquement que tout homme avait un prix. Macky Sall sait, mieux que tous, trouver le faible de chacun de ses adversaires politiques. C’est ce qui explique qu’il n’a pas son pareil pour faire venir à lui les hommes qu’il veut attirer. Oui les hommes politiques ont leurs faiblesses. Certains ne résistent pas aux honneurs et aux ors de la République, d‘autres sont mûs par l’intérêt qu’ils peuvent trouver dans une transaction, le reste, la plupart au demeurant, sont juste sujets de leur plaisir. Macky connait le vrai caractère d’Idy et sans nul doute, il a su l’attaquer dans sa plus forte passion. Aux indignés de la transhumance d’Idy et qui exhument ses paroles empreintes de conviction, vitupérant contre le camp d’en face, ils devraient tout de même savoir que l’on ne se repaît point de paroles, d’autant plus que la plupart du temps elles ne sont que du vent. Tout, presque tout procède de la tromperie hélas. Idy est pris dans la nasse. Un decret l‘a nommé. Un autre decret mettra fin à ses fonctions quand le maître le jugera utile. Macky est le maître incontesté du jeu. Il disloquera son parti pour créer un cadre plus ambitieux, intégrant tous les nouveaux venus. Il formera une autre coalition. Tel est le schéma bien huilé de la stratégie du président Sall : Macky 2012 était devenu caduque après la victoire de 2012, Benno Bokk Yakkar est usé après la victoire de 2019. Il faut un autre attelage pour les futures échéances. C’est ainsi qu’il fera taire ceux qui posent les problèmes. “Ce faisant, il se ménagera un boulevard devant lui pour le troisième mandat, si l’envie lui en prenait.
A Idrissa maintenant d’adopter la position de l’homme de cour, celui qui contraint son humeur, qui agit et qui parle contre ses sentiments. Cela demande d’être adroit, souple et faux. Gageons qu’il saura faire cette fois. Il avait échoué avec Wade, victime de son empressement à enterrer le vieux président. Il devra réussir cette fois avec un président plus jeune. Sa tâche ne sera pas facile.
L’autre énigme de ce remaniement est le départ des grosses pointures de l’APR du gouvernement. De quels péchés d’Israël sont-ils donc coupables ? Mauvaise gestion ? Sûrement pas. D’autres, bien moins vertueux, ont conservé leur portefeuille ministériel. De lorgner vers le fauteuil présidentiel ? Cela semble être le dénominateur commun des mis en cause. Sans que cela puisse constituer un délit, on pencherait pour cette hypothèse. Après avoir interdit aux membres de sa coalition de parler du troisième mandat, voilà maintenant qu’il est interdit d’y penser... Amadou Ba, Aminata Touré, Makhtar Cissé et Aly Ngouille Ndiaye en ont fait les frais. Ils ont, ou on leur prête à tout le moins, le délit d’avoir des ambitions présidentielles. Leur proximité avec le président avaient sûrement renforcé leurs croyances en leurs capacités individuelles de remplir la fonction. Cette confiance leur aura été fatale. Le président sait tout, le président voit tout et par dessus tout, il a le pouvoir de défaire ce qu’il a fait. Gare à ceux qui l’oublient. Telle est la dure loi de la politique. Le destin de ces bannis ne sera pas le même. Amadou Bâ et Makhtar Cissé rentreraient dans le rang car dans le fond, ce sont de grands commis de l’Etat et pas des orfèvres politiciens. Le président les privera à temps utile de leur base électorale de Dakar et de Dagana. Aly Ngouille Ndiaye devra se ressourcer auprès des siens dans son fief de Linguère avant de tenter un come back. Il lui faudra dorénavant ferrer avec les ministres Aly Sallé Diop et Samba Diobène Ka pour les locales à Linguère. Il aura fort à faire. Mimi Touré se rebiffera à coup sûr. Toutefois, elle n’a pas de base. Sa trajectoire à la Cresson ne jouera pas en sa faveur sur le moyen terme. 2024 est encore bien loin. En politique, il ne faut pas être seul et Mimi est bien seule.
Trajectoire croisée, Oumar Sarr passe de la guillotine à la table du prince. Il a su maneuvrer en se désolidarisant des Wade au bon moment. Sa prise reste moins spectaculaire que celle d’Idy, peut être parceque prévisible et en congruence avec ses actes de ces derniers mois. Ce n’était qu’une question de temps.
Quant à nous, observateurs de la vie publique, on a tous été floué. On s’attendait à ce qu’il extirpât de son gouvernement, tous les petits arrogants qui insultaient de leur indifférence et de leurs mauvaises conduites le peuple, au lieu de cela, il les confirme et se débarasse de ses faucons.
Le président a visiblement changé de braquet. A ceux qui raisonnaient dans un contexte donné, [les ravages sanitaires et économiques de la maladie] et prônaient un gouvernement de combat contre les conséquences de la covid, il a changé de contexte, [les locales et les législatives en ligne de mire] rendant caduques les analyses des uns et des autres. Son gouvernement est politique et va se déployer pour gagner les prochaines locales. Les libéraux sont revenus en masse. Ils sont tous là. Il ne manque que le fils du grand Manitou.
En attendant les locales, il faudra venir à bout des problèmes économiques, atténuer les disparités sociales qui se creusent, il faudra faire face aux jeunes qui partent mourir par vagues dans les flots.
Point de “Queuillisme” : L’absence de solutions ne viendra pas à bout des problèmes. Pas plus que les mauvaises solutions ne les feraient disparaitre du reste. Hélas.
Gémir et exprimer une compassion tardive même sincère ne suffit pas. Il nous faut agir pour qu’ils retrouvent l’espoir. La politique c’est aussi cela : susciter l’espoir et rendre du sens à la vie.
Créé en octobre 2000, le Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) est une plateforme de dialogue politique et un mécanisme multilatéral de coopération Sud-Sud, basé sur les principes de l’égalité, de la confiance mutuelle
Créé en octobre 2000, le Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) est une plateforme de dialogue politique et un mécanisme multilatéral de coopération Sud-Sud, basé sur les principes de l’égalité, de la confiance mutuelle et des avantages réciproques.
La célébration de son 20ème anniversaire m’offre l’agréable occasion de saluer, au nom de Son Excellence Monsieur Macky Sall, président de la République du Sénégal et Co-Président du Focac, le long chemin parcouru par l’Afrique et la Chine pour aboutir, aujourd’hui, à une parfaite convergence de vues et d’intérêts, dans le cadre d’un partenariat stratégique global.
En réalité, l’histoire des relations sino-africaines n’a pas commencé il y a vingt ans. Un siècle avant Jésus-Christ, l’explorateur Zhang Qian, dans la poursuite des routes de la soie, avait déjà réussi à atteindre l’Egypte, par la rive sud de la méditerranée. Mais c’est l’Amiral Zheng He qui permit aux Chinois de découvrir le reste de l’Afrique à partir de 1421. Cependant, cette politique d’ouverture de la Chine vers l’Afrique a été ralentie pendant plusieurs siècles avant d’être relancée, à la faveur de la Conférence de Bandung de 1955 qui offrit aux deux parties une nouvelle tribune pour revivifier leurs relations.
C’est dire qu’entre la Chine et l’Afrique, il existe une longue tradition d’amitié, d’échanges et de coopération, fondée sur un solide socle de valeurs et de principes qui défie tous les clivages inhérents aux vicissitudes du temps et de l’environnement international. Aujourd’hui, la Chine contribue au développement économique et social de l’Afrique à travers d’importantes réalisations dans les domaines économique, technique, scientifique et socioculturel.
A ce titre, elle a notamment construit des milliers de kilomètres de routes, de chemins de fer, des aéroports, des stades, des universités, des écoles, des hôpitaux à travers tout le continent africain. Au plan commercial, la Chine est, depuis maintenant onze ans, le premier partenaire de l’Afrique. En vingt ans, les échanges sino-africains ont été multipliés par 20, passant de 10 milliards de dollars en 2000 à 208,7 milliards en 2019, grâce en particulier à l’application du tarif zéro sur le marché chinois à près de 100% des produits en provenance des pays africains les moins avancés. En outre, plus de 3 000 entreprises chinoises sont présentes en Afrique où elles ont investi environ 148 milliards de dollars entre 2000 et 2019.
Par ailleurs, la Chine est un partenaire de premier plan de l’Union africaine dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et de l’Architecture continentale de paix et de sécurité. Le Sénégal peut servir d’exemple pour illustrer la vitalité de la Coopération sino-africaine. Dans notre pays, la Chine a réalisé d’importants projets gouvernementaux pour un montant cumulé de plus de 2,5 milliards Us dollars auxquels s’ajoutent des investissements directs dans les domaines de la pêche, de l’agriculture, de l’industrie alimentaire, de la fabrication des matériaux de construction et de l’énergie solaire, etc. Ce qui fait la force du partenariat sino-africain, c’est son pragmatisme, c’est-à-dire sa capacité à intervenir au moment opportun pour apporter des réponses concrètes aux préoccupations des parties concernées. Cela s’est vérifié tout récemment lorsque, face à la crise sanitaire occasionnée par le coronavirus, la Chine et l’Afrique se sont soutenues mutuellement et ont mené un combat solidaire contre cette maladie.
A ce propos, leurs Excellences les présidents Chinois XI Jinping et Sénégalais Macky Sall ont co-présidé le Sommet extraordinaire sino-africain sur la solidarité contre la pandémie de Covid-19, tenu le 17 juin 2020, en vidéo-conférence. Au sortir de cette importante rencontre, les pays africains se sont réjouis de la décision du président Xi Jinping de faire du futur vaccin contre la Covid19 un bien public mondial auquel le continent aura un accès prioritaire.
Ensemble, la Chine et l’Afrique ont conjugué leurs efforts pour endiguer la propagation du virus et ont obtenu des résultats encourageants qui révèlent une certaine résilience face aux défis contemporains. C’est dans le même esprit de solidarité qu’elles envisagent de poursuivre leur collaboration pour atténuer l’impact économique et social de la pandémie et in fine relancer la croissance de leurs économies.
A cet égard, il convient de saluer l’engagement renouvelé du gouvernement chinois, malgré le contexte international difficile, à mettre en œuvre, dans leur intégralité, le plan d’action 2019-2021 et les huit initiatives du Président Xi Jinping, adoptés lors du Sommet du Focac tenu à Bei - jing les 3 et 4 septembre 2018. En sa qualité de coprésident du Focac, le Sénégal se réjouit des belles perspectives qui se dessinent à l’horizon pour le renforcement des relations sino-africaines auxquelles Son Excellence le président Macky Sall accorde une attention prioritaire.
A ce titre, le Sénégal continuera d’œuvrer pour la consolidation de la convergence de vues entre la Chine et l’Afrique sur des questions majeures comme la réforme des Nations unies, la gouvernance mondiale, la lutte contre la pauvreté, la lutte contre la Covid-19, la paix et la sécurité internationales. C’est ce qui justifie tout l’intérêt que revêt la huitième Conférence ministérielle du Focac, prévue à Dakar en 2021.
Par-delà les retrouvailles conviviales entre des Nations amies et partenaires, le Sénégal ne ménagera aucun effort pour que cette rencontre soit une occasion pour permettre au Focac de franchir un nouveau palier dans son ambition de réaliser une communauté de destin au service des peuples africain et chinois, dans la paix et la prospérité.
L’INDICE DE FECONDITE EN BAISSE
L’enquête démographique et de santé continue 2019, réalisée par l’Ansd, montre une baisse du niveau de fécondité au Sénégal.
Le rapport de l’Ansd sur la santé continue 2019 a montré les avancées notées dans le système de santé au Sénégal. Les résultats de l’enquête montrent une baisse du niveau de fécondité qui est passé de «5,3 enfants par femme en 2005 à 4,7 en 2019» et aussi de la mortalité infantile dont «les niveaux ont nettement fléchi dans la période après 2005».
L’enquête démographique et de santé continue 2019, réalisée par l’Ansd, montre une baisse du niveau de fécondité au Sénégal. Dans le document, elle informe qu’une «comparaison de l’Indice synthétique de fécondité (Isf) selon différentes sources, depuis 2005, montre globalement une tendance à la baisse». D’après le rapport, l’Isf est «passé de 5,3 enfants par femme en 2005 à 4,7 en 2019».
Toutefois, l’Ansd précise dans son rapport que «les taux de fécondité par groupe d’âges augmentent rapidement avec l’âge, passant de 71‰ à 15- 19 ans pour atteindre un maximum de 228‰ à 25-29 ans, et demeurent relativement élevés dans les groupes d’âges 30-34 ans (195‰) et 35-39 ans (171‰)». En outre, elle souligne qu’au-delà, «le niveau de la fécondité décroît assez rapidement pour s’établir à 74‰ à 40- 44 ans et 21‰ à 45-49 ans».
Les données de l’Ansd montrent aussi qu’il existe «des différences très nettes de fécondité selon le milieu de résidence et la région». En effet, expliquent les auteurs de l’enquête, «les femmes du milieu urbain ont une fécondité nettement plus faible que celles qui vivent en milieu rural (3,8 enfants par femme contre 5,6 enfants par femme)».
De même, ils renseignent que «les résultats par région montrent que le nombre moyen d’enfants par femme est plus élevé dans les régions Centre et Sud qu’au niveau national respectivement 5,4 et 5,3 contre 4,7)». L’enquête s’est aussi intéressée à la fécondité des adolescentes. Selon l’Ansd, «14% des adolescentes ont déjà commencé leur vie procréative : 10% d’entre elles ont eu au moins un enfant et 4% sont enceintes du premier enfant».
L’enquête révèle que «la proportion d’adolescentes ayant déjà commencé leur vie féconde augmente rapidement avec l’âge, passant de 1% à 15 ans à 33% à 19 ans, âge auquel 26% des jeunes filles ont déjà eu au moins un enfant». Sur la fécondité des adolescentes, il a été également constaté que «cette proportion de jeunes filles ayant déjà commencé leur vie procréative est nettement plus élevée en milieu rural (18%) qu’en milieu urbain (9%)».
Et, ajoute-t-on dans le rapport, elle est «nettement plus faible dans la région Ouest que dans les autres (8% contre un maximum de 20% dans la région Sud)». Le niveau d’instruction a aussi un impact sur la précocité de la fécondité. Ainsi, il a été noté «25% des jeunes filles sans niveau d’instruction ont déjà commencé leur vie procréative contre 17% parmi celles ayant le niveau primaire et 7% parmi les plus instruites». Le bien-être économique des ménages a aussi une incidence sur ce taux de fécondité chez les adolescentes.
D’après l’Ansd, le pourcentage de jeunes filles ayant déjà commencé leur vie procréative est passé «de 29% parmi celles dont le ménage est classé dans le quintile le plus bas à 8% parmi celles des ménages du quintile le plus élevé». Toutefois, l’Ansd relève que «la comparaison avec les enquêtes précédentes montre que la proportion d’adolescentes ayant déjà commencé leur vie procréative a tendance à diminuer depuis une dizaine d’années, passant de 19% en 2010-11 à 14% en 2019». Baisse de la mortalité La mortalité infantile fait aussi partie des questions qui ont été abordées dans le rapport.
Concernant ce point, l’Ansd fait savoir que «la mortalité infantile aurait baissé, passant de 48‰ dans la période 10-14 ans avant l’enquête à 44‰ 5-9 ans avant l’enquête pour atteindre 29‰ dans la période 0-4 ans avant l’enquête». Dans cette période, explique-t-on dans le document, «la mortalité juvénile aurait également baissé, et cela de manière plus importante, (de 29‰ à 8‰) et la mortalité infanto-juvénile serait passée de 75‰ à 37‰».
De manière plus globale, les auteurs du document sont arrivés à la conclusion selon laquelle «un examen de l’évolution de la mortalité des enfants au cours des 15 dernières années, en utilisant les données des différentes enquêtes, confirme que, quelle que soit la composante de la mortalité des enfants, les niveaux ont nettement fléchi dans la période après 2005». Ainsi, informe l’Ansd, «de 61‰ selon l’Eds 2005, le taux de mortalité infantile est passé à 39‰ à l’Eds continue 2015 et à 29‰ à l’enquête actuelle». Dans la même période, ajoute-t-on, «la baisse de la mortalité juvénile se poursuit également : le taux est passé de 64‰ à 21‰ et à 8‰».
Selon les données de l’Ansd, «la mortalité infanto juvénile est passée de 121‰ à 59‰ et à 37‰». Malnutrition Concernant la malnutrition, l’enquête de l’Ansd montre que «dans l’ensemble, 8% des enfants sont émaciés, y compris 1% sous la forme sévère». D’après le rapport, «le pourcentage le plus élevé d’enfants atteints de malnutrition aiguë concerne le groupe d’âges 48-59 mois (13%)». L’enquête révèle que «la proportion de garçons atteints de cette forme de malnutrition est un peu plus élevée que celle des filles (10% contre 7%)».
S’agissant de la prévalence par région, il a été noté que «le niveau de malnutrition aiguë est plus élevé dans les régions Nord et Sud (13% et 11%)». Autre constat fait par les enquêteurs de l’Ansd, c’est que «la proportion d’enfants émaciés est environ deux fois plus élevée parmi les enfants dont le ménage est classé dans le quintile le plus bas que dans les autres (12% contre 6% en majorité)». Quid de la malnutrition sévère ?
Selon l’enquête, cette forme de malnutrition est plus présente en «milieu rural qu’urbain (17% contre 9%)». D’après le rapport, «dans les régions, on note un écart entre l’Ouest où 9% des enfants sont trop maigres par rapport à leur âge contre 15% à 19% dans les autres régions». L’Ansd a également constaté à travers son enquête «que la prévalence de l’insuffisance pondérale est plus élevée parmi les enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction (17%) que chez ceux dont la mère a un niveau primaire (10%) ou moyen/secondaire ou plus 8%)».
La malnutrition étant parfois liée au niveau socioéconomique du ménage, les résultats ont montré que «la prévalence de l’insuffisance pondérale varie de 5% dans le quintile le plus élevé à 23% dans le plus bas».
LES ORPHELINS DE TRUMP
«Make America great again». C’était le slogan de Donald Trump. Il devra être celui de Biden en matière de politique extérieure pendant les quatre prochaines années
«Make America great again». C’était le slogan de Donald Trump. Il devra être celui de Biden en matière de politique extérieure pendant les quatre prochaines années.
L’intermède de quatre ans de Trump n’a pas redonné à l’Amérique sa grandeur sur la scène internationale. C’est le contraire, Trump a ridiculisé l’Amérique, qui est passée de l’Hyperpuissance à puissance relative que personne n’écoute ou ne prend au sérieux.
En politique extérieure, Joe Biden a la tâche titanesque non seulement de faire revenir les Etats-Unis dans le jeu mondial, mais aussi et surtout de les replacer au centre du jeu. Trump n’avait pas de politique extérieure. Tous les actes qu’il a posés sur la scène internationale étaient motivés par son agenda interne : l’obsession de la réélection.
Le déplacement de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, la sortie de l’accord de Paris sur le climat et celle sur le nucléaire iranien étaient tous motivés par un agenda politicien interne. Sur le plan des relations internationales, le «Trumpisme» a été une grande chance pour la Russie, la Chine et la Corée du Nord. C’est pourquoi ces pays ont été les derniers à féliciter Biden. Quatre ans de plus de Trump et la Chine aurait encore creusé l’écart dans la course pour être «l’Empire du Milieu» (à savoir, qui de la Chine ou des Etats-Unis sera le centre du monde).
Le départ de Trump n’est pas non plus une bonne nouvelle pour l’Iran et la Corée du Nord. L’état de belligérance permanente permet à ces pays de reléguer la question de l’évolution de leur régime au second plan, car l’épée de Damoclès de la menace américaine fait oublier les contradictions internes qui deviennent secondaires. Il est fort probable que Biden renoue avec la doctrine de «patience stratégique» de Obama pour gérer les relations avec l’Iran et la Corée du Nord. Cette «patience stratégique» a été à l’origine de l’accord sur le nucléaire iranien. Ce qui faisait que pour la première fois depuis 1979, le régime des Ayatollahs était privé de son assurance survie, car la menace permanente a toujours été le premier facteur de cohésion interne, comme ce fut le cas pour Cuba pendant des décennies.
D’ailleurs, quelque temps après les accords de Paris sur le nucléaire, la rue iranienne s’était réveillée pour dénoncer l’activisme et l’expansionnisme militaire iranien en Syrie, en Irak et au Liban, qui coûte très cher alors que le pays est confronté à des problèmes économiques. Trump arriva comme un «mahdi» pour sauver les Ayatollahs de la question interne en déchirant les accords de Paris. Le «Make America great again» est bon slogan pour Biden en matière de politique extérieure. L’Amérique n’a jamais été dans la grandeur avec l’isolationnisme ou l’égoïsme «Trumpien».
L’Amérique a été dans la grandeur quand elle été le porte-flambeau des démocraties contre le nazisme et le communisme, et chef de file du monde libre. Elle a été dans la grandeur quand elle a été une terre d’asile et d’opportunités pour tous les émigrés, quand elle construisait des ponts entre les peuples avec la création de l’Onu, quand elle pousse à faire tomber des murs comme celui de Berlin, mais pas quand elle s’emmure et discrimine des pays en fonction de leur religion.
La principale mission de Biden consistera à la rallumer la Torche de la statue de la liberté, afin que l’Amérique renoue avec ses valeurs qui en ont toujours fait un pays exceptionnel.
FRANCK KANOUTE, LE NEO-LION QUI FAIT DEJA REVER !
Le Sénégal a toujours eu de grands milieux de terrain, en pensant à Oumar Gueye Sène, Gana Gueye aujourd’hui. Mais il faut se dire qu’on a vu un très grand Kanouté sur ce match-là.
L’équipe nationale du Sénégal a validé sa qualification pour la CAN 2021 à la faveur de ses deux succès contre la Guinée Bissau (2-0 et 1-0) lors des matches comptants respectivement pour la 3ème et 4ème journée de ces éliminatoires. Inconnu du grand public parmi les trois nouveaux appelés par Aliou Cissé pour cette double confrontation, Emile Franck Kanouté est celui qui a le plus brillé au point de lui prédire un avenir radieux avec les « Lions ».
Si Arial a « ciré » le banc lors de ses deux matches alors que Moustapha Name s’est juste contenté de quelques secondes de jeu à l’aller, le néo-Lion de 21 ans a disputé presque tout le match retour à Bissau avant de céder sa place à Salif Sané dans les arrêts de jeu. Crispé en début de partie comme en témoigne ses transmissions ratées, le sociétaire du Cercles Bruges (Belgique) a eu du mal à entrer dans son match. Son coup franc mal tiré en première période sur une combinaison foireuse résumait un premier acte moyen. La mi-temps a finalement permis au natif de Ziguinchor de revenir avec de meilleurs intentions pour démontrer le pourquoi il a été titularisé par Aliou Cissé. Il a su apporter ce que Salif Sané n’a pas pu faire à Thies lors du match aller.
Entre jeu en une touche de balle, une volonté de combiner avec ses partenaires au milieu et un jeu long pour mettre en évidence ses attaquants, Franck Kanouté a marqué de son empreinte ce succès qui a permis aux « Lions » de valider leur qualification à la CAN. L’ancien joueur de Pescara (Italie) a d’ailleurs réalisé la passe longue en une touche de balle pour Sadio Mané qui a trouvé un relais avec Habib Diallo avant de marquer le but victorieux du Sénégal.
Kanouté aura ainsi montré un visage assez reluisant au point de récolter les louanges de la légende, El Hadji Diouf. « J’ai vu une équipe sénégalaise sérieuse, très compacte avec un milieu de terrain, le jeune Franck Kanouté, excellent. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un joueur élégant surtout, un futur grand joueur.
Le Sénégal a toujours eu de grands milieux de terrain, en pensant à Oumar Gueye Sène, Gana Gueye aujourd’hui. Mais il faut se dire qu’on a vu un très grand Kanouté sur ce match-là. Et espérons et prions pour lui que ça continue. Pour son premier match, il a montré qu’il était un joueur de classe et un futur très grand joueur » s’est extasié le double Ballon d’Or africain 2001 et 2002 à la fin du match contre la Guinée Bissau
« L’avenir de l’équipe nationale »
Un point de vue partagé par l’ancien entraineur de l’équipe nationale, Amsatou Fall qui voit en Kanouté, l’avenir de cette équipe nationale. « J’ai découvert un joueur qui m’a donné énormément de satisfaction : Franck Kanouté. Pour sa première sélection, il a révélé des capacités de jeu court et de jeu long et joué la sentinelle. C’est un joueur très intéressant dans l’entrejeu. Il a été meilleur que Salif Sané parce qu’il est plus mobile, peut jouer dans des espaces réduits, mais également avec des transversales de 20 à 30 mètres.
A son poste c’est l’avenir de l’équipe nationale » a renchérit Amsatou Fall dans les colonnes de L’Observateur. Capable de jouer comme milieu devant la défense ou comme milieu relayeur, Franck Kanouté peut espérer de nouvelles convocations avec l’équipe nationale A au vu de sa dernière prestation encourageante. Dans un secteur où la concurrence est rude avec des joueurs comme Idrissa Gana Gueye et Pape Alioune Ndiaye et à un degré moindre Sidy Sarr et Mamadou Loum Ndiaye, Franck Kanouté peut devenir ce liant qui manquait au milieu de terrain d’Aliou Cissé. Il devra néanmoins continuer sur la même lancée qui a conduit à sa première convocation avec les « Lions ». D’ici la prochaine fenêtre des éliminatoires prévue en mars 2021, il reste encore pas mal de temps pour continuer à se bonifier pour rester dans les plans de Cissé à bientôt un an de la CAN 2021 prévue en janvier 2022 au Cameroun.
Par Abdou Khadre GAYE
VIVEMENT LE REVEIL DES CONSCIENCES ENDORMIES
Quoi qu’il en soit, face au spectacle de cette foule fuyant l’Afrique pour l’Europe et dont le plus grand nombre se retrouve au fond de l’océan, je pense à ce pont de l’au-delà
Quand je vois tous ces jeunes et ces enfants traverser la Méditerranée dans des embarcations de fortune et s’y noyer, tel un troupeau de gnou en migration, un sentiment de tristesse, de honte et de peur envahit mon cœur. De culpabilité aussi. Car nous sommes tous coupables, les gouvernants plus que tous les autres. Et il me vient à l’esprit deux images. D’abord celle de ce pont tranchant et remuant qui mène au paradis avec l’enfer en dessous que les humains doivent traverser au jour du jugement dernier pour leur salut. D’aucuns pensent que ce pont est le symbole de ce bas monde avec ses écueils et difficultés.
Quoi qu’il en soit, face au spectacle de cette foule fuyant l’Afrique pour l’Europe et dont le plus grand nombre se retrouve au fond de l’océan, je pense à ce pont de l’au-delà. Parce que, semble-t-il, dans l’imaginaire de ces immigrants clandestins, l’Afrique, c’est l’enfer (celui de l’espoir perdu ajouterait l’autre) et l’Occident, le paradis. Et on ne saurait les convaincre du contraire. Car ils sont pauvres et sont fatigués de suer pour rien, d’être compté pour rien, de vivre pour rien dans un monde qui ne sait plus apprécier que la possession matérielle et la brillance de l’or. Elles seules, de nos jours, confèrent de la valeur. Ensuite me vient l’image de cet esclave qu’on a traqué, enchainé et jeté dans la cale d’un navire pour l’emmener de force de l’autre côté de la mer où, à cause de ses tentatives d’évasion répétées, il s’est fait couper la jambe avant de se laisser mourir. Aujourd’hui, hélas, comble de paradoxe, ce sont les jeunesses africaines qui prennent d’assaut l’Occident qui se barricade et les abandonne à la mer.
Mais, il ne s’agit pas de suicide. Loin de là. Car celui qui se suicide cherche la mort. Or ces jeunes cherchent un avenir. Ils veulent se sentir et être senti. Il ne s’agit pas de folie non plus. Je ne crois pas. Peut-être de désespoir ? Je ne sais. Toutefois, pour mieux appréhender le phénomène, rappelons ceci : En vue de traduire l’homme africain noir en esclavage, on a réfuté son appartenance à l’humanité. Cela a duré trois siècles de feu et de sang sur l’Afrique. En vue de le coloniser, on a réfuté sa maturité. Et pendant deux siècles de travaux forcés on a pillé ses trésors, on a labouré sa chair. Et, aujourd’hui encore, après plus d’un demi-siècle d’indépendance, l’Occident s’acharne sur l’Afrique noire comme pour le vider de son sang et l’effacer de la surface de la terre. Et, cependant que s’estompent les appels à la dignité et à la fierté des pères des indépendances, ses dirigeants actuels mollement dénoncent et se défendent sans y croire s’ils ne se prosternent aux pieds du bourreau de leur peuple.
Hélas, on a tellement nié l’homme africain noir que lui-même se nie. On a tellement chanté les louanges de l’homme blanc qu’il veut lui ressembler. Et, de nos jours toujours, à travers les produits culturels et économiques à lui servi, il se nourrit des germes de sa propre négation. Aussi pense-t-il du fond de son cœur brisé et humilié : « Est bon tout ce qui efface mon africanité. Est bien tout ce qui accentue ma ressemblance à l’homme blanc. » Et, tout naturellement, s’exilant de luimême, il se dépigmente, porte des lentilles de protection, se défrise les cheveux, met des perruques, travestie son accent naturel… Ceux qui en ont les moyens font accoucher leur épouse en Occident pour « sauver leur progéniture de la nationalité africaine »… Car on a fait croire à l’africain noir que Dieu est blanc ; et qu’Il ne parle pas les langues tropicales. On lui a fait croire que le bien est blanc, que le bon est blanc. Que la couleur noire est synonyme de malédiction et de péché. Que ses ancêtres sont trop sombres pour le blanc paradis du bon Dieu et que la demeure éternelle conforme à la couleur de leur peau et de leur terre c’est l’enfer…
Et notre mère l’Afrique, notre terre noire africaine, berceau de l’humanité, du monothéisme, de la science et de la civilisation, comme l’a si bien démontré Cheikh Anta Diop, est devenue un désert économique, intellectuel et spirituel. Vidée de ses entrailles, elle s’est trouvée un horizon hors de ses frontières et a établi ses centres ailleurs. Ainsi, le rêve le plus partagé par ses enfants, qui ont perdu le courage de la petite pauvreté fondatrice des vertus essentielles, c’est partir. Quitter leur peau. Quitter leur terre. Partir… Partir loin du soleil et des baobabs, en des terres de neige blanche où « l’argent se ramasse dans les rues »…
Il faut le rappeler : On n’assujettit pas les peuples impunément. On ne piétine pas les croyances du prochain impunément. On n’accapare pas le bien qui appartient à autrui impunément. On ne sème pas l’inégalité, l’injustice, l’inimitié et la pauvreté sans en récolter les fruits. Car la sécurité de ton voisin, c’est ta sécurité, sa satisfaction, c’est ta satisfaction, son bien-être, c’est ton bien-être… Aujourd’hui, hélas, l’Occident, à force de piller les peuples, à force de drainer les richesses du monde en elle, se faisant oasis unique dans un désert de pauvreté, est devenu le centre d’accueil de la misère qu’il a créé autour de lui. Environné de vide, il sent sa vulnérabilité. Il sent sa fragilité. Mais il croit encore pouvoir se protéger contre le simoun d’amertume qu’il a semé et se sauver seul par la grâce du veau or. Cependant le désert avance ; l’oasis est menacée. L’enfer risque d’embraser le paradis. Et déjà le grondement souterrain du volcan de la rancœur des peuples et des siècles est audible aux oreilles qui savent entendre… Vivement le réveil des consciences endormies…