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2 juillet 2025
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AU COEUR DE LA PRESIDENTIELLE AMERICAINE
Systeme de vote, comptage des voix, les Etats indécis, Dame Babou, René Lake et Ousmane Sène sur les ondes de la radio Sud FM pour décortiquer le scrutin de ce 3 novembre aux Etats-Unis
Systeme de vote, comptage des voix, les Etats indécis, Dame Babou, René Lake et Ousmane Sène sur les ondes de la radio Sud FM pour décortiquer l'élection présidentielle aux Etats-Unis.
ADO REELU POUR UN TROISIEME MANDAT
Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat à la présidence de la Côte d'Ivoire avec 94,27% des voix, selon les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante
Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat à la présidence de la Côte d'Ivoire avec 94,27% des voix, selon les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) dans la nuit de lundi à mardi.
Le président ivoirien Alassane Ouattara, 78 ans, a été réélu pour un troisième mandat controversé sur le score fleuve de 94,27 % des voix au premier tour, l'opposition ayant boycotté le scrutin, selon les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) dans la nuit de lundi 2 à mardi 3 novembre.
"Est donc élu président de la République M. Alassane Ouattara", a déclaré le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, après avoir lu les scores. Le taux de participation est de 53,90 %.
Il appartient désormais au Conseil constitutionnel de valider les résultats et de proclamer le vainqueur après avoir étudié les éventuels recours de candidats.
Alassane Ouattara, âgé de 78 ans, a obtenu de plus de 90 % des voix (3 031 483 voix) dans la plupart des circonscriptions. Selon les scores annoncés par la CEI, le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin arrive, de son côté, en deuxième position avec 1,99% des voix (64 011 votes).
Les deux autres candidats avaient appelé au boycott mais ont tout de même reçu des suffrages. L'ancien président Henri Konan Bédié termine 3e avec 1,66% (53 330 voix) et l'ex-Premier ministre Pascal Affi N'Guessan quatrième avec 0,99% (31 986 voix).
Cour des Comptes
Piqûre de rappel au premier président de la Cour des Comptes. Le coordonnateur national du Forum civil met la pression sur Mamadou Faye qui s’était engagé à rattraper le retard de la publication de ses rapports. Après la remise des rapports 2015, 2016 et 2018 au président de la République, Birahime Seck lui rafraîchit la mémoire. Il dira au premier président Mamadou Faye qui avait promis de les sortir au plus tard au mois d’octobre 2020 qu’ils attendent impatiemment la publication des rapports 2018-2019 de la Cour des comptes. Et nous sommes au mois de novembre, écrit-il sur Twitter. Mamadou Faye avait précisé, lors d’un point de presse en février, que la Cour est dans l’obligation de respecter les procédures d’adoption des rapports tout en rassurant que les rapports seraient publiés à bonne date. M. Faye soutenait également qu’à partir du mois d’octobre, on ne parlerait plus de retard. Il avait promis des changements dans les autorisations budgétaires.
27 migrants gambiens arrêtés
La Gambie n’est pas épargnée par le phénomène de l’émigration clandestine qui secoue actuellement le Sénégal. Les éléments de l’Aire marine protégée ont interpellé 27 migrants hier, sur l’île de Sankouam,(Ndlr, qui signifie je suis foutu en Sérère). Il s’agit d’une île inhabitée située dans la commune de Dionewar. Les candidats à l’émigration sont tous de nationalité gambienne. Ils ont été conduits à la brigade de gendarmerie de Fimela où ils sont présentement en garde à vue. La gendarmerie a ouvert une enquête.
Aucun cas importé enregistré
L’exigence de tests de covid-19 avant de débarquer au Sénégal a freiné le flux de cas importés qui contribuent à la hausse du taux de positivité. Hier, le ministère de la Santé et de l’Action Sociale n’a pas recensé de cas de covid-19 venant de l’étranger. Sur les 653 tests réalisés, 7 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 1,07%.Il s’agit de 02 cas contacts et 05 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont recensés à Dakar Plateau 02 cas, Niary Tally 01 cas, Ouakam 01 cas et Ouest Foire 01 cas. Selon le ministère de la Santé, 05 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Toutefois, un bon nombre de malades est sorti de l’hôpital. Le ministère de la Santé a déclaré 101 patients hospitalisés guéris. Aucun décès n’a été déploré. A la date d’hier, le Sénégal a enregistré 15 637 cas positifs dont 15 059 guéris, 325 décédés et 252 malades sous traitement.
Le Dg de l’OMS en quarantaine
La deuxième vague du coronavirus en Europe n’a pas épargné le directeur général de l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Même s’il n’est pas encore déclaré positif à la covid-19, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a eu un contact avec une personne qui est testée positive au coronavirus. Le directeur général de l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS) annonce sur Twitter qu’il ne présente pas pour le moment les symptômes de la maladie mais par prudence, il s’est mis en quarantaine conformément au protocole de l’OMS. En attendant la fin de sa période d’incubation, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus fait du télétravail à partir de chez lui.
Séminaire sur la rentrée scolaire
A peine reconduit à la tête du département de l’Education Nationale, Mamadou Talla a présidé hier le séminaire sur la rentrée des classes prévue le 05 novembre pour le personnel et le 12 pour les élèves. La rencontre a réuni plus de 170 acteurs de l’éducation qui vont décider des grandes orientations pour une année scolaire apaisée. Ce séminaire de deux jours porte sur : «une gouvernance efficace et efficiente pour un système éducatif inclusif, résilient et performant». Selon le ministre de l’Education nationale, le choix d’un thème est une suite logique dans ce contexte de pandémie mondiale qui a sévèrement impacté tous les domaines de la vie et dont les conséquences se font encore sentir dans le domaine de l’éducation. Aux yeux de Mamadou Talla, une gouvernance efficace doit mettre l’accent sur le dialogue avec tous les acteurs sur la gestion de l’école. Il rappelle aux acteurs leur responsabilité d’opérer la révolution qu’impose le développement d’un système éducatif post-Covid-19. Il attire l’attention de la communauté éducative sur la nécessité de revoir les contenus des programmes, l’organisation pédagogique, les rythmes scolaires et les méthodes d’évaluation parce que rien ne sera plus comme avant.
Oumar Sarr lance ses activités
Le PLD/Ànd Suqali qui a rejoint la mouvance présidentielle avant même sa structuration lance ses activités le 10 novembre à Liberté VI Extension. Dans un communiqué parvenu à «L’As», le vice-président et porte-parole du parti, Mamadou Bamba Ndiaye, indique que l’heure est plus que jamais à la massification et à la structuration du PLD/Ànd Suqali qui se veut un parti de type nouveau ouvert à tous les Sénégalais engagés pour l’édification d’une société libérale, démocratique, solidaire et panafricaniste. M. Ndiaye souligne par ailleurs que le directoire provisoire du PLD/Ànd Suqali a donné son accord unanime sur la proposition du président Macky Sall de mettre en place un gouvernement d’ouverture dans le cadre de la dynamique du dialogue national. Cela a abouti, dit-il, à la nomination du président Oumar Sarr au poste de ministre des Mines et de la Géologie. Le PLD/Ànd Suqali félicite le maire de Dagana et exprime sa disponibilité à contribuer, avec dévouement et loyauté, au succès du nouveau gouvernement, pour un Sénégal de paix, de stabilité et de progrès économique et social.
Un nouveau syndicat
Les travailleurs des universités du Sénégal viennent de mettre sur pied une nouvelle organisation dénommée syndicat autonome des travailleurs des universités du Sénégal (Satus). Cette nouvelle organisation qui s’est affiliée à la fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS/S) place le social au cœur de ses activités. Pour le secrétaire général de la FGTS/Sénégal, Sidya Ndiaye, le social a toujours occupé une place importante dans les revendications syndicales. A l’en croire, la plupart des services ont des difficultés liées au contrat de travail, à l’abus dans l’utilisation de la main d’œuvre payable et corvéable par des contrats dits de prestation de services, des contractuels etc. Pour Sidya Ndiaye, le SATUS s’inscrit dans une nouvelle démarche sur le plan syndical et envisage de mettre en place un projet de logements sociaux pour faciliter à ses membres l’obtention d’un toit mais aussi régler le problème de l’endettement des travailleurs au niveau des institutions financières. Le constat, selon M. Ndiaye, est que tous les salaires sont confisqués par les institutions financières. Ainsi la FGTS/S s’engage à accompagner le SATUS dans l’encadrement mais aussi pour l’autonomie financière. Une idée saluée par le secrétaire général nouvellement élu du SATUS en la personne d’Aliou Faye qui pense que le SATUS est une suite logique d’un long combat syndical.
Malick Mbodji menace son oncle qui chute de la terrasse
Malick Mbodji a voulu régler ses comptes avec son oncle qui a frôlé la mort. Mécanicien, de son état, il a eu le toupet de réveiller son oncle dans sa chambre pour l’interpeller sur sa dispute avec son père. Il a engueulé son oncle Maguette Diop. Pris de peur, il a reculé pour ne pas recevoir un coup de poing de son neveu. Par inadvertance, il a chuté du balcon pour atterrir dans la cuisine. Conduit à l’hôpital, la victime s’en est sortie avec le bras gauche cassé. Il a obtenu une incapacité temporaire de travail de 45 jours. Muni du document, Maguette Diop ne s’est pas fait prier pour porter plainte contre son neveu pour coups et blessures volontaires. L’affaire a été appelée hier à la barre du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Le prévenu a nié les faits avant de rétorquer qu’il n’a pas touché à son oncle. Il accuse son oncle de l’avoir insulté. Selon sa version des faits, Maguette Diop est tombé en reculant. Il avait tenté en vain de convaincre son oncle de renoncer à sa plainte. Pour le parquetier, le prévenu est de mauvaise foi et a fait preuve d’impolitesse en allant réveiller son oncle pour lui faire sa fête. Le ministère public a requis l’application de la loi. Finalement la partie civile s’est désistée. Malgré cela, Malick Mbodji est condamné à 6 mois avec sursis.
Gratuité de la chimiothérapie pour 6 600 patientes
La Directrice générale de la Santé publique, Dr Marie Khémesse Ndiaye, a clôturé hier la campagne nationale de sensibilisation et de dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein, dénommée «Octobre Rose». Elle a informé que depuis l’entrée en vigueur de la mesure de gratuité de la chimiothérapie, le 1er octobre 2019, au total 6 680 patientes ont bénéficié d’une prise en charge. D’après Dr Marie Khémesse Ndiaye citée par Pressafrik, cette plateforme illustre toute la portée de cette mesure qui devra être amplifiée dans le cadre de la protection sociale pour renforcer l’offre de soins. A l’en croire, l’objectif de l’édition 2020 de la campagne nationale «d’Octobre Rose» est largement dépassé grâce à la subvention de 2 800 examens de mammographie.
Implantation de 104 bornes anti moustiques dans le Kaolack
Le Conseil Départemental de Kaolack est en croisade contre les moustiques. Le projet « MONIPREV lutte contre le paludisme» a été lancé hier à Kaolack en présence des autorités locales et administratives. Ce projet, fruit de la coopération franco-sénégalaise, est exécuté par la Société QISTA/Techno-BAM. Il a été implanté 104 bornes anti-moustiques réparties dans sept communes du département, notamment Thiomby, Gandiaye, Sibassor, Kaolack, Kahone, Ndiaffate et Ndiédieng. Lors de la cérémonie de démonstration du fonctionnement de la borne anti moustique (ou capteur) au Centre hospitalier régional El hadji Ibrahima Niass, la Directrice Khadidiatou Sarr Kébé a remercié les initiateurs du projet. Le Conseiller départemental de Kaolack, Baba Ndiaye qui œuvre pour la concrétisation de l’interterritorialité, dira que le projet porte l’empreinte de l’assistance multiforme que le Conseil départemental ne cesse d’apporter aux populations des différentes communes.
Un déficit budgétaire de 1 600 milliards
L’exécution budgétaire des Etats membres de l’UEMOA indique un solde déficitaire de 1 582,3 milliards FCFA (2,4 milliards d’euros) au deuxième trimestre 2020, contre un déficit de 580,8 milliards FCFA (885,4 millions d’euros) au deuxième trimestre 2019, soit une détérioration de 1 001,5 milliards FCFA (-172,43%) en un an. Selon nos confrères de Sikafinance, cette augmentation du déficit de l’Union qui est essentiellement imprimée par les déficits budgétaires en Côte d’Ivoire (-576,3 milliards FCFA) et au Sénégal (-324,1 milliards FCFA), est induite par la baisse des recettes totales, cumulée à la hausse des dépenses globales en lien avec la pandémie de la Covid19. Les recettes mobilisées par les 8 pays de l’Union se sont en effet contractées de 429,8 milliards FCFA (ou -11%) à 3 475,5 milliards FCFA au deuxième trimestre 2020, en lien surtout avec les replis en Côte d’Ivoire (-345,5 milliards FCFA) et au Burkina Faso (-121,9 milliards FCFA). Cette évolution est principalement expliquée par la baisse des recettes fiscales qui se sont inscrites en baisse de 322,3 milliards FCFA (ou -10,4%) par rapport au deuxième trimestre 2019. S’agissant des dépenses publiques de l’Union, elles se sont établies à 5 064 milliards FCFA en fin juin 2020, en hausse de +578 milliards FCFA en glissement annuel.
DÉMARRAGE DES INSCRIPTIONS SUR LA PLATEFORME CAMPUSEN
La plateforme informatique ‘’Campusen’’ dédiée à l’orientation des nouveaux bacheliers dans les universités publiques est maintenant accessible aux demandeurs d’admission et de préinscription dans les établissements d’enseignement supérieur du Sénégal
Dakar, 2 nov (APS) – La plateforme informatique ‘’Campusen’’ dédiée à l’orientation des nouveaux bacheliers dans les universités publiques est maintenant accessible aux demandeurs d’admission et de préinscription dans les établissements d’enseignement supérieur du Sénégal, a appris l’APS du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Dans un communiqué transmis à l’APS, le ministre ‘’porte à la connaissance des nouveaux bacheliers 2020 que les demandes d’admission et de préinscription dans les établissements d’enseignement supérieur du Sénégal sont faites sur le site http://orientation.campusen.sn, du 30/10/2020 à 00h au 15/11/2020 à minuit, délai de rigueur’’.
Il précise que, pour cette année, ’’les demandes d’admission dans les Universités publiques, les Instituts supérieurs d’Enseignement Professionnel (ISEP) et les Brevets de Techniciens supérieurs publics (BTS) se feront en même temps.’’
Ainsi, explique-t-il, ’’pour valider leur demande d’admission dans un établissement d’enseignement supérieur sénégalais sur Campusen, les nouveaux bacheliers devront choisir, obligatoirement et successivement, trois filières d’admission dans chaque université publique, trois filières d’admission dans chaque ISEP et trois filières d’admission dans les BTS’’.
Le ministre souligne par ailleurs que ‘’les bacheliers doivent formuler leur demande sur le site http://orientation.campusen.sn dans les délais prescrits’’. Aucune demande de dérogation ne sera reçue cette année par la Direction générale de l’Enseignement supérieur (DGES), selon lui.
Toutefois, ’’les établissements d’enseignement supérieur (écoles, instituts, etc.) qui recrutent par voie de concours, test ou entretien conservent leurs procédures particulières d’admission’’, a fait savoir Cheikh Oumar Hann.
Il a demandé aux bacheliers de ne ‘’communiquer, en aucun cas, ces informations de connexion à Campusen strictement personnelles à des tiers, à savoir l’INE, le mot de passe, le numéro de table, l’année du baccalauréat et le numéro de téléphone, qui doivent être soigneusement conservées par le bachelier’’.
’’Il est absolument interdit de recourir à des tiers ou des associations, à quelque titre que ce soit’’, a-t-il fait savoir, ajoutant que pour ’’toutes informations à propos de l’ouverture de la plateforme ou de la procédure se connecter sur liens suivants : http://orientation.campusen.sn, www.mesr.gouv.sn et www.facebook.com/mesr.sn’’.
LE PARTI DE KHALIFA DÉNONCE LA PARTIALITÉ DE FÉLIX DIOME
La nomination d’Antoine Félix Abdoulaye Diome à la tête du ministère de l’Intérieur commence à soulever des inquiétudes. Et c’est le camp de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, condamné dans lors du procès de la caisse d’avance qui monte au créneau
La nomination d’Antoine Félix Abdoulaye Diome à la tête du ministère de l’Intérieur commence à soulever des inquiétudes. Et c’est le camp de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, condamné dans lors du procès de la caisse d’avance qui monte au créneau pour contester la nomination de l’Agent judiciaire de l’Etat. « Nous récusons la nomination d’Antoine Diome, il a été dans tous les sales coups de Macky Sall. Nous réclamons sa démission », a déclaré Moussa Taye, Chef de cabinet de Khalifa Sall pour marquer son désaccord à ce choix porté sur Antoine Félix Diome.
Ce dernier, accuse M. Taye, a participé à la condamnation de Khalifa Sall dans le dossier de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. « Il a été impliqué dans le musèlement politique, par le biais de la Justice, de deux adversaires de Macky Sall à la présidentielle de 2019 », a ajouté Me Taye, rappelant que Antoine Félix Abdoulaye Diome était le substitut du procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite lors du procès de Karim Wade.
par Abdoulaye Thiam
MACKY BALISE SA VOIE POUR UN TROISIÈME MANDAT
Quel gâchis ! Plombé par les rencontres de midi avec Abdoulaye Wade lors de la présidentielle de 2007, le président du Conseil départemental de Thiès vient à nouveau de se tirer une balle, en acceptant le poste du président du CESE
La part belle à Idy. Amadou Bâ, Mimi Touré, Aly Ngouille Ndiaye et Mouhamadou Makhtar Cissé victimes de délit d’ambitions. Le président de la République, Macky Sall balise ainsi sa voie pour un troisième mandat via un gouvernement dit de «combat» et de «résultats».
Le président de la République, Macky Sall, avait administré un véritable coup de Jarnac à ses ministres en leur annonçant en plein conseil des ministres, qu’il allait dissoudre le gouvernement mercredi dernier. Depuis ce 28 octobre, le pays était suspendu à la formation d’un nouveau gouvernement devant propulser l’économie du pays impactée par la covid-19 et/ou autres scandales non encore élucidés. La reprise de l’émigration clandestine et son lot de morts en est une parfaite illustration. Reste désormais à savoir si après le Yonnu Yokkutte, le PSE I et II, le PAP 2 Ajusté et Accéléré (PAP 2A) pour la Relance de l’Economie, permettront au Sénégal de voir enfin le bout du tunnel ? En tout cas, c’est l’argument avancé pour procéder au remaniement ministériel. Sauf qu’à voir de plus près, le nouveau gouvernement et les différents changements intervenus, on peut en déduire que Macky Sall fait encore dans la ruse pour atteindre son ultime objectif : celui de briguer un troisième mandat en 2024.
Victimes de leurs ambitions
Le premier enseignement à tirer de ce grand chamboulement, c’est d’abord le limogeage de Aminata Touré. Le départ de l’égérie du régime de Macky Sall a été une grosse surprise. Mimi, comme on la surnomme, a été directrice de campagne du candidat Macky Sall en 2012, puis, Garde des Sceaux, ministre de la Justice dans le gouvernement de Abdoul Mbaye qu’elle remplacera d’ailleurs à la station primatoriale. Tombée ensuite en disgrâce, elle rebondit au poste d’Envoyée spéciale, avant d’atterrir au Conseil économique, social et environnemental. Connue pour son franc parler, elle aurait fait savoir au président de la République qu’elle ne cautionnerait pas le 3ème mandat.
Suffisant pour qu’elle subisse les foudres du chef. Quid de Amadou Bâ ? De la direction des impôts et domaines au département des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur en passant par le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, l’enfant des Parcelles assainies s’est vu tailler un costume de présidentiable. Très avare en paroles, il était aussi dans la ligne de mire même s’il n’a pourtant eu de cesse de renouveler son allégeance au chef de l’Etat. Sauf que ses détracteurs voyaient en lui un «homme qui avance masqué».
Selon certaines indiscrétions, Amadou Bâ ne devait même pas figurer sur la liste du gouvernement du 7 avril 2019. C’est après plusieurs conciliabules qu’il a accepté d’être le chef de la diplomatie sénégalaise. Et dans ses calculs politiques, Macky Sall a toujours refusé d’en faire un «martyr» afin qu’il ne puisse pas tirer profit de son limogeage. Ne soyons d’ailleurs pas étonné que le chef de l’Etat lui propose un poste qui l’éloignerait davantage de la scène politique sénégalaise.
Considéré comme l’un des animateurs de la victoire du président de la République en 2019, Aly Ngouille Ndiaye a été aussi renvoyé de l’attelage gouvernemental. Comme Mimi Touré et Amadou Bâ, le maire de Linguère aurait lui aussi des velléités présidentielles en 2024. Ce même délit d’ambitions n’a pas épargné Mouhamadou Moctar Cissé. L’ancien enfant de troupes n’en finissait pas de tisser sa toile. Du département du budget au ministère du Pétrole, en passant par le poste de directeur de cabinet du président de la République et celui de la Senelec, Cissé a été peint comme un «messie», avant d’être éléctrocuter par l’affaire Akilee. Macky Sall ne prend-t-il pas alors un énorme risque en se débarrassant de ces personnalités centrales de l’attelage gouvernemental ? En tout cas leurs retrouvailles, très peu probable, pourraient faire mal.
Idy, le Poulidor de la politique sénégélaise
Quel gâchis ! Très grand orateur, maître dans l’art de la rhétorique, Idrissa Seck semble pourtant mettre un terme à son ambition politique de devenir président de la République du Sénégal. Plombé par les rencontres de midi avec Abdoulaye Wade lors de la présidentielle de 2007, le président du Conseil départemental de Thiès vient à nouveau de se tirer une balle, en acceptant le poste du président du Conseil économique social et environnemental (CESE). Les mêmes causes de 2007 entrainant les mêmes effets en 2020, l’ancien Premier ministre qui vient de ravaler son vomi, s’est volontairement mis hors course pour 2024. Né le 9 août 1959, Idy aura 70 ans en 2029. Comme le cycliste Raymond Poulidor - (qualifié d’éternel numéro 2 sur le Tour de France) -, sa carrière risque de se limiter à la place du numéro 2.
Isolement de Sonko
Réduire l’opposition à sa plus simple expression. C’était le vœu clairement affiché par le président Macky Sall. Après le parrainage dont l’objectif principal n’était pas en réalité une consolidation de la démocratie sénégalaise, mais plutôt d’éviter l’effritement de l’électorat devant l’amener au second tour, le chef de l’Etat reste dans la même logique avec cette fois l’isolement de Ousmane Sonko. D’où la part belle faite à Idrissa Seck de Rewmi qui, en dehors du poste du président du CESE, s’est vu octroyer deux postes ministériels.
Sans occulter l’entrée dans le gouvernement de Oumar Sarr, du Parti des libéraux et démocrates/And Suqali Sopi (PLD/AS). Les deux ex-numéros 2 du PDS seront désormais les premiers boucliers du Macky surtout face à l’opposition maintenant incarnée par le leader du Pastef/Les Patriotes. Khalifa Ababacar Sall contraint de faire profil bas en attendant la loi sur l’amnistie lui permettant de retrouver ses droits civiques, tout comme Karim Wade contraint à l’exil, les alliés ayant tous ou presque renoncé ou n’ayant plus la possibilité de poursuivre leur raison d’être (la conquête du pouvoir), il ne reste plus à Macky Sall qu’à dérouler son plan de conquête du 3ème mandat. Comme Alpha Condé en Guinée et Alassane Dramane Ouattara en Côte d’Ivoire. La voie est ainsi balisée. Désormais, seul le peuple pourra l’arrêter !
S'IL PERD, QUELLE VIE POUR TRUMP APRÈS LA MAISON BLANCHE ?
A l'entendre, Donald Trump n'a jamais envisagé la défaite face à Joe Biden. Si cela arrivait, mardi, et qu'il était privé d'un second mandat, à quoi pourrait ressembler la suite après son départ de la Maison Blanche le 20 janvier 2021?
l'entendre, Donald Trump n'a jamais envisagé la défaite face à Joe Biden.
Si cela arrivait, mardi, et qu'il était privé d'un second mandat, à quoi pourrait ressembler la suite après son départ de la Maison Blanche le 20 janvier 2021?
S'il évoque régulièrement sa vie d'avant la politique - "J'avais une vie si magnifique" - il est moins bavard sur ce à quoi pourrait ressembler celle d'après.
A l'aune des quatre années écoulées, un seul scénario semble difficile à imaginer: le retrait discret et l'anonymat.
- Le retour à la télévision ? -
A l'heure de la reconversion, Donald Trump pourrait être de nouveau tenté par le petit écran.
Si son nom comme promoteur immobilier était connu dans les années 80 et 90, c'est "The Apprentice" qui lui a permis de pousser la porte de tous les foyers américains.
Co-producteur de cette émission de télé-réalité qu'il a présenté entre 2004 et 2015, il a réussi, en dépit des hauts et des bas de son empire immobilier, à projeter une image d'homme d'affaires à poigne et charismatique.
Dans une grande salle de réunion de la Trump Tower, le magnat de l'immobilier recevait les candidats et en écartait un par émission, en usant de sa phrase devenue rituelle: "You're fired" ("Vous êtes viré !").
A plusieurs reprises depuis son arrivée à la Maison Blanche, il a déploré le positionnement de Fox News, pas assez trumpiste à son goût.
Les téléspectateurs "veulent une alternative maintenant. Et moi aussi!", tweetait-il il y a quelques mois.
2021 pourrait être l'occasion de se lancer, soit à partir d'une feuille blanche (mais l'investissement initial pourrait être prohibitif), soit à partir de chaînes existantes "amies", telles que One America News et NewsMax TV.
- Les tribunaux ? La prison ? -
Une fois la Maison Blanche quittée, l'horizon judiciaire de Donald Trump pourrait s'assombrir significativement.
A New York, il est visé par deux enquêtes qui pourraient chacune lui valoir des poursuites.
La première, pénale et initiée par le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, vise de possibles faits de fraude fiscale, d'arnaque à l'assurance et manipulations comptables.
La seconde, civile, a été lancée par la procureure de l'Etat de New York Letitia James et cherche à déterminer si la Trump Organization a menti sur la taille de ses actifs pour obtenir des prêts et des avantages fiscaux.
- La tentation 2024 ? -
En théorie, rien n'empêcherait Donald Trump de tenter de nouveau sa chance dans quatre ans.
La constitution interdit de faire plus de deux mandats, mais en faire deux non-consécutifs est une possibilité.
Un seul homme a réussi ce pari: Grover Cleveland, à la fin du XIXe siècle.
Elu en 1884, il fut battu en 1888, puis élu de nouveau en 1892. Il est, dans les livres d'histoire, à la fois le 22e et le 24e président des Etats-Unis.
Au-delà des innombrables obstacles politiques à surmonter (le parti républicain pourrait être tenté de tourner la page du trumpisme), la question de l'âge pourrait aussi se poser.
Grover Cleveland avait 56 ans début de son deuxième mandat. Donald Trump en aurait 78.
- Prendre la route ? -
Sur le ton à la fois provocateur et moqueur qu'il affectionne, le 45e président de l'histoire a évoqué plusieurs "pistes" ces derniers mois.
En juin à la Maison Blanche il avait évoqué, dans les rires, la possibilité d'un road trip avec sa femme Melania Trump.
"Peut-être que j'irai à New York par la route avec la Première dame. Je pense que je vais acheter un camping-car et voyager avec la Première dame".
Dans un registre moins romantique, il s'est interrompu il y a quelques jours lors d'un meeting de campagne en Pennsylvanie pour admirer les camions garés à distance.
"Jolis camions! Vous pensez que je pourrais grimper dans l'un d'eux et filer? J'adorerais ça, juste conduire et tailler la route".
Lors d'un déplacement dans The Villages, la plus grande communauté de retraités en Floride, il avait évoqué une option plus paisible.
"Je vais déménager dans The Villages. Ce n'est pas une mauvaise idée. Elle me plaît même beaucoup!".
Reste une option plus radicale.
"Je ne vais pas me sentir très bien", déclarait-il, il y a quelques semaines évoquant l'humiliation que représenterait selon lui une défaite face à "Joe l'Endormi".
"Peut-être que je vais devoir quitter le pays".
par Madiambal Diagne
LA BOURDE DE MACRON ET LE ZÈLE D'ERDOGAN
Le président français n’a pas de jugement à porter sur une quelconque religion. Son homologue turc est bien mal placé pour faire la leçon à quiconque en matière de respect de la foi, de la liberté de culte et de protection de cette liberté
Le sordide et ignoble assassinat de l’enseignant français Samuel Paty, pour avoir, à l’occasion d’un cours sur la liberté d’expression, montré à ses élèves des caricatures du Prophète Mohamed (Psl), ne saurait trouver une quelconque justification aux yeux de tout être pétri d’humanité ou de raison. Cet acte barbare est à condamner comme l’avait été le massacre, le 7 janvier 2015, de la rédaction du journal satirique français Charlie Hebdo, qui avait re-publié ces fameuses caricatures à la suite d’un autre journal danois.
Emmanuel Macron n’est pas le red-chef de Charlie Hebdo
L’émotion suscitée par ces actes d’un abject terrorisme islamiste est forte et provoque des réactions diverses. On a pu être choqué et bouleversé devant tant de barbarie. Le Président français Emmanuel Macron n’a pas encore malheureusement fini d’apprendre à porter le costume de président de la République, de chef de l’Etat, car une telle posture requiert plus de sérénité, une pondération, un calme et un sens de la formule sans doute ferme, mais apaisante. Il arrive au chef de l’Etat français de réagir au quart de tour ou de mettre une forte dose de passion dans ses discours ou de faire montre d’une désinvolture, et cela finit par lui faire commettre des bévues. Cela est d’autant plus risqué quand les circonstances lui imposent de parler sous le coup de la colère qui reste toujours une mauvaise conseillère. Emmanuel Macron affiche parfois une certaine arrogance.
Au lieu de fixer un cap, de produire l’unité et le rassemblement autour des valeurs de la République, les propos du Président Macron, lors de l’hommage rendu par la Nation française dans l’enceinte de l’Université de la Sorbonne à Samuel Paty, ce professeur décapité, n’ont pas apaisé. Au contraire, Emmanuel Macron a déclenché une polémique inutile et franchement contreproductive. Au nom de la défense des principes et valeurs de la République, le Président Macron a versé dans l’opposé. Il a lui-même transgressé ces principes. En effet, depuis la loi de 1905 instaurant la laïcité en France et la séparation de l’Etat et de l’Eglise, plus jamais le représentant de l’Etat français n’a un droit de regard sur les cultes. «L’Etat garantit la liberté de conscience, c’est-à-dire le droit de ne pas être croyant, ou de croire, et la liberté de culte si on l’est.» Emmanuel Macron n’a donc pas un jugement ou une appréciation à porter sur une quelconque religion, sur son culte ou sur son fonctionnement. C’est donc un dérapage fautif quand il déclare que «l’islam est en crise» ou quand il préconise de «structurer l’islam en France». Certes le propos pourrait apparaître juste dans le fond quand on voit qu’au nom de l’islam, des actes ignobles sont commis à travers le monde, mais c’est une opinion qui ne doit pas sortir de la bouche d’un chef d’Etat français. Emmanuel Macron mérite la colère légitime de tous ceux qui ont pu estimer que le chef de l’Etat français s’est allègrement autorisé à porter un jugement de valeur sur leur religion. Son prédécesseur Jacques Chirac disait : «Tout ce qui peut blesser les convictions d’autrui, en particulier les convictions religieuses, doit être évité.»
Cela est d’autant plus vrai que la sortie du Président Macron serait motivée par l’objectif de la défense et de la protection de la liberté d’expression. Dans son élan, Emmanuel Macron fait la promesse que «la France continuera de défendre la publication des caricatures de Mohamed». Une autre faute grave. L’Etat français n’a pas à endosser le contenu éditorial d’une publication. Le cas échéant, ce serait une intrusion qui heurterait même la liberté et l’indépendance éditoriale de Charlie Hebdo. Il appartient à la rédaction de ce journal de définir et assumer le contenu de ses publications et pas à l’Etat français. Ou son chef. Cet Etat français a pour devoir et obligation de garantir la jouissance de la liberté d’expression. Face au tollé, Emmanuel Macron a cherché à se rattraper dans une interview accordée à la chaîne d’informations Al Jazeera. Il a expliqué que ses «propos sur la lutte contre les séparatismes étaient déformés et ceux sur les caricatures souvent manipulés». Il regrette une certaine incompréhension de ses propos.
Qu’à cela ne tienne ! On peut se rappeler que dans le chaud de l’attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, le Président François Hollande, appelé par un ami proche, Patrice Pelloux, médecin-urgentiste et collaborateur du journal, s’était immédiatement rendu sur le lieu de l’attentat pour constater les corps gisant encore dans leur sang. Certaines victimes étaient ses amis personnels, avec qui il s’entretenait régulièrement. Pour autant, malgré sa vive émotion, François Hollande a su rester digne dans l’épreuve. Il avait prôné la liberté d’expression et ne s’était jamais autorisé à prendre à son compte la publication des caricatures, encore moins se proposer pour défendre la poursuite de leur publication. Il faudrait revoir les archives pour savoir que pas une seule fois, durant toutes les péripéties de cette affaire, François Hollande, qui pourtant ne cache pas ses distances vis-à-vis de toute foi religieuse, n’a eu à revendiquer ou assumer, le moins du monde, le contenu éditorial de Charlie Hebdo quant aux caricatures jugées blasphématoires.
Un musulman en France a plus de droits qu’un chrétien en Turquie sous Erdogan
Ils sont nombreux à avoir réagi, à travers le monde, pour pourfendre les déclarations du Président Macron. D’aucuns préconisent même le boycott de produits français pour punir ce pays pour les «turpitudes» de son Président. Le Président turc Reccep Tayyip Erdogan est à la pointe de la campagne anti-Macron. En effet, en affichant une hostilité ostentatoire contre le dirigeant français, le Président Erdogan satisfait une base électorale conservatrice en Turquie, surtout quand il se pose comme le preux chevalier défenseur de la culture religieuse islamique. Aussi, cette situation de bravades de communautés musulmanes contre Emmanuel Macron se révèle du pain béni pour le chef de l’Etat turc. Il y a quelques mois de cela, il a été obligé de battre en retraite pour retirer ses navires militaires de zones litigieuses avec la Grèce, dans le périmètre de la mer Egée. Le Président Macron y avait envoyé une certaine puissance de feu pour lui montrer que pour défendre la Grèce, il était prêt à toutes les éventualités. Il y a eu auparavant de nombreux incidents diplomatiques et navals entre la France et la Turquie, notamment à cause de la crise en Libye. Entre-temps, est venu s’ajouter aux différends latents entre Macron et Erdogan la nouvelle guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. C’est dire que le Président Erdogan est parti pour profiter de la situation afin de mettre son vis-à-vis en difficulté, lui régler ses comptes. Le Président Erdogan peut avoir le beau rôle pour pouvoir protester contre une agression contre sa foi et celle de plusieurs centaines de millions de fidèles musulmans. Il reste qu’il peut être bien mal placé pour faire la leçon à quiconque en matière de respect de la foi, de la liberté de culte et de protection de cette liberté. On ne compte pas les actes posés par le régime de Recep Tayyip Erdogan contre les minorités religieuses en Turquie. Déjà, il y a moins de trois mois, il a coup sur coup confisqué deux lieux de culte chrétiens emblématiques à Istanbul, pour les transformer en mosquées. C’est la Basilique Sainte Sophie, classée depuis 1985 comme patrimoine mondial par l’Unesco, et l’Eglise Saint-Sauveur in-Chora. L’affliction du Pape François et les cris d’indignation des chrétiens du monde n’y ont rien changé. A quelle guerre n’aurait-on pas assisté si d’aventure la plus petite des 2 500 mosquées existant sur le sol français avait été confisquée pour en faire un lieu de culte chrétien ? En outre, quel est le sort réservé aux adeptes des autres religions en Turquie ? La persécution encouragée par les autorités turques a anéanti tout le caractère laïc de l’Etat turc, instauré depuis 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, présenté comme le père de la Turquie moderne. Le discours de haine contre les chrétiens s’est durci en Turquie et cela a poussé l’Association turque des églises protestantes, dans son rapport annuel de 2017, à détailler la discrimination systématique de la Turquie contre sa communauté protestante, énumérant les crimes de haine ainsi que les attaques verbales et physiques contre les chrétiens protestants. Non seulement les chrétiens ne sont pas reconnus comme une «entité légale» par le gouvernement turc qui leur refuse le droit d’établir et d’entretenir librement des lieux de culte, mais ils sont également discriminés dans le domaine de la formation ou encore dans le travail. De la même façon, toujours en raison de la pression exercée, la communauté chrétienne Izmir Cigli a été fermée et mise sous scellée. Sa seule erreur : oser avoir dans son appellation le mot «église». Un affront pour les musulmans. Un sort encore plus cruel est réservé à la minorité catholique assyro-chaldéenne. Pour leur part, les chrétiens d’obédience orthodoxe continuent de trainer comme un boulet tout le passif des pogroms contre le Peuple arménien en 1915.
Les Rohingyas abandonnés en rase campagne
La même pierre peut être jetée à de nombreuses autres têtes couronnées à travers le monde qui s’en prennent avec véhémence à la France, coupable de ne pas assez respecter la foi d’une partie de sa population. Quel est le sort des chrétiens, des juifs ou des adeptes d’autres religions, ou des athées, dans des pays comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Iran ? Par exemple, en Arabie saoudite, «l’islam est la religion d’Etat. Aucune pratique religieuse non musulmane n’est autorisée en public et est même très difficile en privé. L’importation et l’impression de matériel religieux non musulman sont interdites. Les chrétiens n’ont le droit d’aller ni à La Mecque ni à Médine».
Il est à souligner que les musulmans français ne se sont jamais plaints d’entraves à leur liberté de culte, du fait des autorités de l’Etat français. Mieux, les musulmans en France sont mieux protégés dans l’exercice de leur culte que d’autres musulmans dans de nombreux pays musulmans. Qui peut ignorer les persécutions, massacres et autres «vilenies» et stigmatisations contre des musulmans «sunnites», «chiites», wahhabites, «salafistes» ou de certaines autres obédiences dans des pays musulmans ? Dire que des musulmans sont persécutés jusqu’au massacre dans des pays musulmans ! En outre, qui s’émeut au sein de la Umma du mauvais sort réservé aux musulmans ouighours en Chine ? Dans un pays musulman comme la Tunisie, des musulmans sont victimes d’une honteuse discrimination, parce qu’ils sont de peau noire. Une inscription d’un autre âge, «Atig» (Affranchi), continue de figurer sur leur carte nationale d’identité. Cette situation des Noirs en Tunisie ne semble choquer personne dans le monde.
Les musulmans du monde avaient porté le combat, fort légitime, pour la défense des Rohingyas, minorité musulmane persécutée en Birmanie. Des chefs d’Etat, avec le Président Erdogan en tête, avaient sonné la mobilisation et préconisé des opérations humanitaires et des secours en faveur des Rohingyas. Cet élan de solidarité a cessé dès que les caméras du monde s’étaient tournées vers de nouvelles actualités ou que dès que les impératifs de politique intérieure faisaient que cette question ne constituait plus la grande préoccupation de l’électorat.
Le retour de bâton pour le boycott des produits français
On peut parier qu’il en sera de même avec le slogan du boycott des produits français. Mais on devra s’attendre à ce que la France ne s’en laisse pas compter. Un pays comme la Turquie risque un retour de bâton. Les produits français étant aussi de l’Union européenne, la France ne devrait pas se priver d’appliquer la réciprocité et surtout d’impliquer toute l’Union européenne dans des actions de riposte. La Turquie, qui vit de graves difficultés économiques ayant engendré la hausse du chômage, l’effondrement de sa monnaie et une paupérisation accrue de ses classes moyennes, ressentirait durement des représailles commerciales décidées par l’Union européenne. Au demeurant, le boycott des produits français en Turquie n’aura pas un impact important sur la balance commerciale de la France, d’autant qu’en raison de la situation économique de la Turquie, les produits d’importation de tous genres sont devenus des produits de luxe et donc inaccessibles pour la plupart des ménages turcs. On pourrait même considérer que ce boycott va se révéler un simple feu de paille, car pour rester dans la logique, pourquoi Turkish Airlines n’annule-t-elle pas sa nouvelle commande de quelque 30 Airbus A330-900 ? En dépit de tout ce charivari, la compagnie aérienne nationale turque continue de desservir les aéroports français comme si de rien n’était. Il en est de même de la compagnie Air France qui continue de commercialiser ses vols sur la Turquie, l’Iran, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, l’Arabie Saoudite, entre autres. Des voix les plus représentatives de la communauté musulmane en France se sont élevées pour dire que les musulmans français ne sauraient souscrire au boycott de produits de leur pays. Ces musulmans français ressentiraient, à l’instar de leurs compatriotes chrétiens, juifs ou athées, les mêmes conséquences d’une guerre commerciale qui affecterait l’économie de leur pays.
L'OPPOSITION IVOIRIENNE FAIT MONTER LA PRESSION
L'opposition qui avait boycotté la présidentielle, a annoncé lundi qu'elle allait former un gouvernement de transition alors que le pays attend l'annonce de la réélection d'Alassane Oattara pour un troisième mandat controversé
L'opposition ivoirienne, qui avait boycotté la présidentielle, a annoncé lundi qu'elle allait former un gouvernement de transition alors que le pays attend l'annonce de la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé, au surlendemain du scrutin émaillé de violences qui ont fait au moins 9 morts.
L'opposition a fait monter la pression d'un cran en annonçant "la création du Conseil national de transition (...) présidé par M. Henri Konan Bédié (ancien chef d'Etat et chef de l'opposition).Le Conseil a pour mission de mettre en place dans les prochaines heures un gouvernement de transition", a déclaré l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, au nom de toute l'opposition, lors d'une conférence de presse.
"Le Conseil national de transition aura pour mission de préparer le cadre d'une élection présidentielle juste transparente et inclusive", a ajouté M. N'Guessan, considérant que "le maintien de M. Ouattara en qualité de chef de l'Etat est susceptible d'entraîner la guerre civile".
L'opposition avait déjà appelé dimanche à une "transition civile" et "à la mobilisation générale des Ivoiriens pour faire barrage à la dictature et à la forfaiture du président sortant".
Le parti au pouvoir avait alors mis en garde l'opposition contre "toute tentative de déstabilisation".
La commission électorale a continué lundi à donner au compte-gouttes les résultats à la télévision nationale.Le jour de l'annonce du résultat final n'est pas connu, mais les Ivoiriens craignent la réaction qu'il pourrait provoquer.
- Morts dans l'incendie de leur maison -
Sans réel adversaire en raison du boycott de l'opposition, qui juge un troisième mandat "anticonstitutionnel", le président Ouattara devrait s'imposer par un score écrasant, notamment dans le nord du pays qui lui est traditionnellement acquis.
Depuis le scrutin samedi, le bilan des incidents ne cesse de s'alourdir: quatre personnes sont mortes dimanche dans l'incendie de leur maison lors de troubles à Toumodi, près de la capitale politique Yamoussoukro (centre), selon des témoignages d'habitants recueillis lundi.
Il s'agit de "quatre personnes de la même famille, un jeune couple, une femme et une dame âgée sont mortes", selon un proche de la famille, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
"Notre crainte c'est que les jeunes d'ici (ethnie baoulé, réputée proche de l'opposition) ne veulent pas laisser ce crime impuni et s'attaquent à eux (les Dioulas, originaires du Nord, traditionnellement pro-Ouattara)", a expliqué un habitant.
Le bilan exact des violences qui passent presque systématiquement du champ politique à l'affrontement inter-ethnique est difficile à établir.Au moins 9 personnes sont mortes dans le sud du pays depuis le vote, selon un décompte de l'AFP.
Dans le nord du pays, beaucoup de camionneurs ont préféré garer leurs véhicules plutôt que de poursuivre leur trajet vers Abidjan, la route vers le sud étant régulièrement coupée par des manifestants, selon un journaliste de l'AFP à Korhogo.
- "Election pas crédible" -
Si la mission d'observation de l'Union africaine estime que "l'élection s'est déroulée de manière globalement satisfaisante", le Centre Carter, fondation créée par l'ancien président des Etats-Unis et prix Nobel de la paix Jimmy Carter, est beaucoup plus critique: "le contexte politique et sécuritaire n'a pas permis d'organiser une élection présidentielle compétitive et crédible".
"Le scrutin a été marqué par un grand nombre d'incidents et un environnement sécuritaire volatile (...), l'organisation du vote a été fortement impactée avec, à minima, 1.052 bureaux de vote (sur 22.000 au total) comptabilisés par nos observateurs qui n'ont jamais pu ouvrir", selon le rapport.
La mission d'observation de la Cédéao a souligné que "la montée de l'insécurité dans la période pré-électorale a créé une psychose".
Avant le scrutin, une trentaine de personnes étaient mortes dans des violences depuis l'annonce en août de la candidature du président Ouattara.
Des milliers d'Ivoiriens avaient quitté les grandes villes anticipant des troubles, dix ans après la crise qui avait suivi la présidentielle de 2010, faisant 3.000 morts, à la suite du refus du président Laurent Gbagbo, qui était au pouvoir depuis 2000, de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara.
Ces événements en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, font craindre une nouvelle crise dans une région éprouvée par des attaques jihadistes au Sahel, un putsch au Mali, une élection contestée en Guinée et une contestation politique chez le géant voisin nigérian.