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1 juillet 2025
MACKY DÉPOUILLE LA COUR DE WADE
Le président n’a pas perdu de temps pour dérouler sa machine de phagocytation de l’appareil de son mentor en politique. Les derniers ralliements d’Oumar Sarr et d’Idrissa Seck ne sont que la suite d’un processus enclenché depuis son arrivée au pouvoir
Plus les jours passent, plus Macky récupère ses anciens camarades du Parti Démocratique Sénégalais. Elu en 2012, l’actuel locataire du Palais n’a pas perdu beaucoup de temps pour dérouler sa machine de « phagocytation » de l’appareil de son mentor en politique. D’ailleurs les derniers ralliements d’Oumar Sarr et d’Idrissa Seck ne sont que la suite logique d’un long processus enclenché depuis son accession à la magistrature suprême.
Que cherche Macky Sall ? Est-il en train dorénavant de labourer les champs de son « maître spirituel » Abdoulaye Wade qui veut maintenir les libéraux au pouvoir pendant au moins un demi-siècle ?
En tout cas, l’exercice auquel s’est livré le président de la République lors du dernier remaniement semble préciser davantage cette vision du Pape du Sopi. Dans une autre mesure, Macky Sall s’est imposé en véritable héritier du trône libéral. En plus du renforcement des libéraux dans l’appareil gouvernemental, le président de la République a récupéré ses anciens amis du Parti Démocratique Sénégalais avec qui il a partagé beaucoup de moments de gloire.
D’ailleurs, la rupture n’a jamais été aussi tranchée qu’on le prétend. La preuve, Oumar Sarr a révélé qu’il n’avait jamais coupé radicalement ses relations avec Macky Sall. C’est ce dernier même qui l’a confirmé après son exclusion avec Babacar Gaye, Me El hadj Amadou Sall du PDS. En recrutant cet ancien baron du Parti Démocratique Sénégalais, Macky Sall a, en effet, réussi à ramener à ses côtés ses anciens autres frères de parti dont Babacar Gaye, Me Amadou Sall, Abdoul Aziz Diop, Alinard Ndiaye, Ahmet Fall Braya, entre autres frondeurs de la formation libérale qui ont porté récemment sur les fonts baptismaux, en septembre dernier, le Parti des libéraux et démocrates / And Suqali.
Macky Sall a, en outre, pris tout le monde de court en nommant Idrissa Seck à la tête du Conseil Economique Social et Environnemental(CESE) alors qu’on attendait un cadre de l’APR en la personne de Mouhamad Boun Abdallah Dionne. Après avoir joint leurs forces lors de la présidentielle de 2012 pour empêcher le président Wade de rempiler pour un troisième mandat à la tête du pays, Idrissa Seck n’avait pas pu cheminer plus loin avec Macky Sall au sein de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yaakaar.
D’ailleurs, la lune de miel entre les deux premiers ministres de Wade n’avait duré à peine qu’un an. S’en est suivie une opposition farouche et des sorties fracassantes du leader du Rewmi envers le régime en place. Mais depuis quelque temps, Idrissa Seck avait perdu la voix et s’était complètement effacé du paysage politique.
Face à ce recul du candidat arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2019 avec 20,50% des suffrages, bon nombre d’observateurs et même quelques-uns de ses soutiens commençait à agiter la thèse d’un deal entre lui et le président de l’APR. Ainsi, alors que le débat sur la question du statut de chef de l’opposition soulevée dans le cadre du dialogue politique fait rage, Idrissa Seck a embarqué dans le navire « libéralisé » et élargi et laissant ainsi un long boulevard à Ousmane Sonko. Il faut rappeler que le Chef de l’Etat avait auparavant accueilli le ralliement d’autres libéraux, ceux qui étaient ses véritables serviteurs et qui exécutaient ses ordres sans rechigner. Fidèles parmi les fidèles, on pouvait compter Pape Samba Mboup et Farba Senghor. Profitant de la brouille entre ces derniers et Karim Wade exilé à Doha, Macky Sall les a très vite récupérés pour les mettre hors d’état de nuire. Ainsi, il avait à ses côtés des opposants en moins. Même Sada Ndiaye qui a été à l’origine de son «départ» de l’Assemblée n’a pas été épargné. Il roule maintenant pour lui après lui avoir assuré les quelques poches non conquises dans le Fouta.
PAPE DIOP, LA PROCHAINE CIBLE
Après avoir juré la main sur le cœur de ne jamais transhumer, l’ancien Premier Ministre Souleymane Ndéné avait au préalable même voulu ranger sa conviction dans son tiroir et même ravaler ses propos avant d’opérer un revirement à 360 degrés et rejoindre son ancien ami au PDS. Une transhumance qui lui a valu d’être bombardé à la présidence du Conseil d’Administration de la Compagnie Air Sénégal Sa en 2018. Il avait même créé un mouvement avec quelques autres libéraux exclus du PDS pour soutenir la candidature de Macky Sall en 2019.
Un autre cacique du PDS et non des moindres, Modou Diagne Fada, avait lui aussi en direction de la dernière élection présidentielle rejoint le « Macky » en juillet 2018 avant d’être placé à la tête de la Sonacos par son ancien frère de parti, Macky Sall qu’il venait de retrouver. Il convient de signaler que des figures de proue du régime de Wade qui étaient prêts à tout pour défendre le Pape du Sopi ont également aussi fait le choix de rejoindre leur ex frère plutôt que de continuer à se courber devant le seul maître à bord du navire de la formation. Il en est de même pour l’ancien ministre de l’Intérieur sous Wade, Ousmane Ngom qui, après la levée de son interdiction de sortie du territoire, avait déposé ses baluchons chez Macky Sall. Un autre ponte du PDS, Abdoulaye Baldé, lui aussi a rejoint la mouvance à la veille de présidentielle de 2019. Il a longtemps opposé un non radical au Chef de l’Etat. Mais son dossier souvent réactivé à la CREI l’a poussé certainement à revoir sa position.
A ceux-là, il faut ajouter d’autres responsables libéraux de tous ordres qui ont cheminé pendant douze ans avec Wade : Abdou Khafor Touré, Mamadou Lamine Keïta, Fabouly Gaye, Becaye Diop, Victor Sadio Diouf. La liste est loin d’être exhaustive. En tout cas, il ne reste pratiquement rien du PDS originel si ce n’est Wade, son fils et son neveu Doudou Wade. Seul l’ancien maire de Dakar, Pape Diop, résiste pour le moment. Mais jusqu’à quand ?
IL FAUT S’ATTENDRE A DES REMOUS AU SEIN DE L’APR
Le professeur Moussa Diaw analyse les impacts de l’alliance Idy-Macky dans la configuration politique au Sénégal
Dans cet entretien, le professeur Moussa Diaw analyse pour «L’AS» les impacts de l’alliance Idy-Macky dans la configuration politique au Sénégal. L’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis estime que cette situation est aujourd’hui profitable à Ousmane Sonko et d’un autre côté qu’il faudrait s’attendre à des remous au sein de l’APR du fait du limogeage de certains caciques de la formation marron-beige.
«L’AS» : Quelle sera l’impact de la nouvelle alliance Idy-Macky dans le jeu politique sénégalais?
Moussa DIAW : Forcément il y aura une reconfiguration du jeu politique. Idrissa Seck a été toujours considéré comme un membre de l’opposition jusqu’à son ralliement. Maintenant qu’il fait alliance avec la majorité et qu’il a quelques proches promus ministres dans le nouveau gouvernement, cela va changer la donne au niveau de l’opposition. Aussi, il va y avoir des changements à l’intérieur même de la majorité présidentielle. Certains membres de la majorité ont quitté le gouvernement, des membres qui comptaient et qui étaient très proches de Macky Sall. Ils ont été écartés et il est certain que ceux-là ne resteront pas passifs parce que ce sont des leaders, des cadres de l’Alliance pour la République (APR) qui ont des compétences politiques, qui ont des expériences. Cela m’étonnerait que ces responsables-là gardent le silence. Donc, il faut s’attendre à des remous à l’intérieur même de la majorité notamment au sein de l’APR. Et aussi dans l’espace politique, au niveau de l’opposition, bien entendu, les rapports de force vont changer. Est-ce que l’arrimage d’Idrissa Seck à l’opposition va susciter des réactions ? L’opposition va chercher à s’organiser davantage parce qu’elle était dispersée. Elle devrait se structurer et former un bloc pour faire face à cette nouvelle majorité. (..) Il est triste cependant de constater qu’on privilégie les calculs politiques, des perspectives électorales et de repositionnement au détriment de l’intérêt général des populations, au moment où les jeunes quittent massivement le pays et clandestinement pour chercher l’Eldorado en Europe. Tout simplement parce que leur avenir est incertain dans leur propre pays. Et c’est dommage.(…)
Avec cette nouvelle configuration, peut-on dire qu’Idrissa Seck balise la voie à Oumane Sonko et Khalifa Sall ?
Normalement c’est Ousmane Sonko qui devrait en bénéficier le plus. Il est dynamique. Il adopte une opposition offensive et pose des questions au gouvernement. Il cible les failles de la gouvernance politique de Macky Sall en mettant l’accent sur leurs faiblesses. Donc aujourd’hui, il est apparait incontournable dans l’opposition. A mon avis, si l’opposition doit s’organiser ce sera autour de Sonko.
Et Khalifa Sall dans tout ça ?
Khalifa Sall a encore des démêlées judicaires qui ne sont pas réglées. C’est peut-être une amnistie qui pourrait le sauver. Mais l’amnistie ne pourrait venir que de la majorité à l’Assemblée nationale. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Il a encore cette épée de Damoclès qui pèse sur lui. Et il n’a pas encore une large possibilité de mener ses activités de façon sereine. Il y a toujours ce handicap judiciaire qui pèse toujours sur lui. Donc, il faut attendre que cela s’élargisse et qu’il y ait des mesures à son endroit pour lui permettre de jouer pleinement son rôle politique dans l’espace politique sénégalais.
L’avenir politique d’Idrissa Seck, est-il hypothéqué ?
On ne peut pas dire ça. Idrissa Seck est fin politiquement. Il a des expériences et généralement il fait des calculs politiques. Il peut se tromper. Maintenant, la question est de savoir si cette alliance va être durable. C’est ça la grande question. Est-ce qu’il pourra avoir une marge de manœuvre pour adopter sa stratégie. Parce que ce qui est visé actuellement, c’est la présidentielle de 2024. Compte tenu de la situation, la question du troisième mandat est tournée. Il n’est plus question de parler de troisième mandat. Et donc les logiques politiques voudraient que les rapports de force changent au niveau de la majorité. Et Idrissa Seck veut se positionner pour remplacer Macky Sall si jamais il quitte le pouvoir en 2024. Et c’est ça son calcul politique. On verra plus tard comment cela va se passer. A mon avis, Idy est gagnant sur ce coup. Mais comme on est dans une alliance machiavélique, de fins stratèges politiques, on verra qui va gagner et qui va perdre dans ces rapports de force.
Et Macky Sall, qu’est-ce qu’il va gagner concrètement ?
La plupart des chefs d’Etat africains ne veulent pas quitter le pouvoir par peur de poursuites à la fin de leur règne. Surtout qu’une fois aux affaires, il traine de nombreux actes de mauvaise gouvernance. Et justement, Macky a besoin de gage, de quelqu’un qui va protéger ses arrières une fois qu’il quitte le pouvoir. Et apparemment, Idrissa Seck rentre dans cette logique-là. Il devrait normalement y avoir des négociations permettant Idrissa Seck de s’engager et de pouvoir le remplacer Macky Sall avec comme contrepartie d’assurer les arrières de ce dernier quand il ne sera plus aux affaires. A mon avis, leurs négociations ont tourné autour de cela.
MACKY VEUT FAIRE OPA SUR LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
Idrissa Seck a intégré la mouvance présidentielle, y trouvant les maires Oumar Sarr, Aïssata Tall Sall et Abdoulaye Baldé, qui avaient tous gagné dans leurs communes contre la coalition au pouvoir.
Nommé président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), Idrissa Seck a intégré la mouvance présidentielle, y trouvant les maires Oumar Sarr, Aïssata Tall Sall et Abdoulaye Baldé, qui avaient tous gagné dans leurs communes contre la coalition au pouvoir. L’enrôlement de ces gros poissons dans le « Macky » permet symboliquement au chef de l’Etat de récupérer des villes que lui et ses alliés avaient perdues lors des dernières Locales. D’ailleurs, si ces responsables politiques conservent leur popularité, le leader de l’Alliance pour la République (APR) a toutes les chances de faire main basse sur les collectivités territoriales du Sénégal, lors des prochaines joutes électorales prévues en mars 2021.
Par sa capacité à se mouvoir dans le landerneau politique ivoirien tel un caméléon dans la forêt, et son génie à rouler dans la farine tous ses adversaires ainsi que ses alliés pour accéder à la tête de la Côte d’Ivoire et réussir à prolonger son mandat de cinq ans sans passer par les urnes, Laurent Gbagbo était nommé le « boulanger ». Même si comparaison n’est pas raison, ce surnom pourrait être très bien attribué au Président Macky Sall après le coup de maître politique qu’il a réalisé ces derniers jours, en enrôlant simultanément le leader du parti Rewmi et deuxième lors de la dernière élection présidentielle, Idrissa Seck, et l’ancien secrétaire général adjoint du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), Oumar Sarr, qui était pratiquement sur tous les fronts lors du procès de Karim Wade devant la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI), pour réclamer sa libération.
Cette pêche aux gros poissons enclenchée depuis la veille de la dernière élection présidentielle en 2019, avec l’arrivée d’Abdoulaye Baldé, d’Aïssata Tall Sall et de Moussa Sy dans les rangs du pouvoir, se dessine actuellement comme une revanche du chef de l’Etat après la perte des grandes villes telles que Thiès, Dakar, Ziguinchor, Podor et Dagana par ses alliés lors des élections locales en 2014.Ainsi, symboliquement, au regard de la situation actuelle, Macky et ses partisans trônent, sauf pour le cas de Dakar, sur ces grandes villes. Par conséquent, la mouvance présidentielle devrait, si les maires qui dirigent ces communes gardent toujours leur popularité, basculer dans le camp du pouvoir lors des prochaines Locales prévues le 28 mars 2021. Pour le cas de Thiès, les choses semblent déjà être beaucoup faciles. Fief d’Idrissa Seck, la commune est dirigée actuellement par Talla Sylla qui est lui aussi dans la mouvance présidentielle.
Avec l’apport de la coalition Benno Bokk Yaakaar, la coalition présidentielle pourrait faire une razzia dans la capitale du Rail. A Zinguichor également, Macky a des chances de voir la commune basculer en sa faveur. D’ailleurs son poulain, le maire de la ville Abdoulaye Baldé, a déjà ouvert les hostilités. « Ma candidature n’est pas à l’ordre du jour parce que tout va se dessiner après au sein de la grande coalition présidentielle. Nous sommes en train de bâtir un parti fort pour les échéances futures. Nous sommes dans une marche victorieuse. Nous ne voyons pas quelqu’un qui pourra nous gagner ici. Les gens vont venir, ils vont parler et vont partir. Les élections vont venir et les Ziguinchorois savent où se trouve la vérité. Ensemble dans notre coalition, je suis sûr que nous allons gagner l’ensemble des communes de la région de Ziguinchor et ailleurs en Casamance. Ce sera un raz-de-marée.», a-t-il déclaré récemment. En ce qui concerne la commune de Podor, Aïssata Tall Sall devrait rempiler sans problème devant ses anciens adversaires Racine Sy et Me Moussa Diop. Le même scénario va sans doute se réaliser à Dagana. Oumar Sarr va désormais être en roue libre après le limogeage de son principal adversaire Mamadou Makhtar Cissé, qui n’était entré en politique que par procuration.
D’ailleurs, il est handicapé par son statut d’Inspecteur général d’Etat (IGE) qui l’empêche de faire de la politique, selon beaucoup de spécialistes. Donc, à moins qu’il démissionne de l’IGE, Omar Sarr n’a pas de challenger sérieux pour lui arracher sa fonction de maire de Dagana qu’il occupe depuis 1996. Si toutes ces hypothèses se réalisent, le président Macky Sall aura toutes les cartes en main, sur le plan de la popularité, pour briguer et obtenir un troisième mandat. En tout état de cause, vu la configuration actuelle de la sphère politique, le chef de l’Etat a symboliquement la mainmise sur presque toutes les grandes villes du Sénégal.
C’EST PLUS UN GOUVERNEMENT DE REGLEMENT POLITIQUE QU’UN GOUVERNEMENT DE COMBAT
L’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar Meissa Babou semble être plus que déçu par la composition du nouveau gouvernement.
L’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar Meissa Babou semble être plus que déçu par la composition du nouveau gouvernement. Et pour cause, il voit dans l’attelage gouvernemental, un règlement de compte politique qu’une équipe de combat réel pour porter la relance de l’économie nationale articulée autour du Plan d’action prioritaire ajusté et accéléré (PAP 2A).
En réalité, «nous avions tous noté avec regret l’incompétence de certains ministres qui ont toujours fait du surplace. Mais à l’arrivée, on constate pour le déplorer l’immobilisme», a déclaré Meïssa Babou. Et de poursuivre : «Aucun des ministres concerné par le socle du plan de relance de l’économie nationale n’a changé. Ils ont tous été maintenus à leur poste respectif. Et pourtant, l’on parle de gouvernement de combat pour mettre en œuvre le PAP 2A devant remettre l’économie nationale sur les rails. Donc, c’est plus un gouvernement de règlement politique qu’un gouvernement de combat», a analysé l’économiste Meissa Babou.
Des ministères concernés par la relance de l’économie il y a la santé, l’économie, les finances, l’éducation, la justice, l’agriculture, l’emploi… Ce qui fera dire au professeur: «En réalité, ce sont les mêmes hommes qui occupaient les mêmes ministères avant la pandémie de la covid-19 qui ont été maintenus pour porter le plan de relance économique objet de remaniement ministériel.
En définitive, les changements c’est à la périphérie». Au fond, relève l’économiste: «Ce remaniement a permis au président de la République Macky Sall de régler ses difficultés internes à l’Alliance pour la République (Apr) en isolant Amadou Bâ avec son acolyte présumé, Aminata Touré. Et dans les semaines à venir des hommes comme Moustapha Cissé Lô, Moustapha Diakhaté n’hésiteront à rejoindre Amadou Bâ».
UN SCRUTIN NON INCLUSIF ET BOYCOTTÉ QUI LAISSE UN PAYS FRACTURÉ
Le contexte politique et sécuritaire en Côte d’Ivoire ‘’n’a pas permis d’organiser une élection présidentielle compétitive et crédible’’, estime la Mission internationale d’observation électorale (MIOE).
Abidjan, 3 nov (APS) – La Mission internationale d’observation électorale (MIOE) déployée en Côte d’Ivoire par l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) et le Centre Carter (TCC) décrit ‘’un scrutin non inclusif et boycotté qui laisse un pays fracturé’’.
Le contexte politique et sécuritaire en Côte d’Ivoire ‘’n’a pas permis d’organiser une élection présidentielle compétitive et crédible’’, estime la Mission internationale d’observation électorale (MIOE).
EISA et TCC ont déployé, sur invitation des autorités ivoiriennes, depuis août 2020, une Mission internationale d’observation électorale (MIOE) de long-terme ‘’pour observer l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et les élections législatives à venir’’.
La mission est composée d’une équipe cadre d’EISA et du Centre Carter basée à Abidjan, de 12 observateurs internationaux de long-terme (OLT) déployés en six équipes sur l’ensemble du pays et de 24 observateurs de court-terme (OCT).
Dans son rapport, elle relève que ‘’le processus électoral a exclu un grand nombre de forces politiques ivoiriennes et a été boycotté par une partie de la population dans un environnement sécuritaire volatile’’.
"Plusieurs candidats n’ont pas participé à l’élection et une part importante de la population n’a pas participé à ce scrutin. Les appels de l’opposition à la désobéissance civile et les actes de violence qui ont suivi ont également impacté le scrutin. Ces problèmes menacent l’acceptation des résultats par la population et la cohésion du pays’’, relèvent les observateurs.
Selon le rapport, ‘’les 16 équipes d’observateurs de la MIOE ont pu observer les opérations de vote dans 17 régions du pays’’. Cette observation porte sur 213 bureaux de vote (BV) visités tout au long du scrutin.
Elle souligne que "le taux de participation observé est mitigé et présente de fortes disparités sur le territoire national avec un taux élevé dans le nord, faible dans le centre et à l’ouest et très variable dans le sud du pays’’.
Par Dr. Alain Pascal Kaly
LE NDOGALU YALLA, LA FUITE CIVIQUE OU LES PERILLEUSES ACCOMMODATIONS POLITIQUES
Le pire drame du Sénégal, c´est le fait que même une grande partie des professionnels des médias, des hommes et des femmes de culture, des lanceurs d´alertes contre les méfaits d´une société fonctionnant sur la base de la ruse sont aussi contaminés
Le mois d´août et d’octobre de 2019, j´ai passé deux semaines au Sénégal durant chaque mois. La collecte des données pour cette réflexion avait commencé à l´aéroport de Casablanca au Maroc au milieu de mes compatriotes passagers, s’est poursuivie à l´aéroport international Blaise Diagne de Dakar et durant mes deux séjours.
Pour les données de cette réflexion, je ne faisais qu´écouter, être attentif aux thèmes, la manière de les aborder, les arguments développés, les sources de la rhétorique, le raisonnement et les conclusions. Je passais parfois du temps devant la télévision pour suivre certains programmes vedettes.
Le premier triste et déprimant constat est le fait que la société sénégalaise devient de plus en plus une société extrêmement violente et inculte. Cela touche toutes les couches sociales. L´inculture virilement valorisée et saluée est partout affichée et orgueilleusement martelée. Les personnes rusées sont devenues les références morale, éthique, civique, politique parce qu’ayant du succès matériel. Nous sommes une société qui ne valorise aujourd´hui que la ruse au lieu de l´intelligence et la piété. Or, une société composée d´hommes et de femmes rusés est une société dans laquelle l’homme ne pense qu´à l’ici et le maintenant, ne pense qu´à trouver sans vergogne des moyens de toujours gagner, de toujours passer devant, de toujours être le premier et le mieux servi, de toujours se servir le mieux du bien collectif et public, de toujours transformer le bien public en bien privé et privatisé.
Tout est superficiellement discuté car nous sommes une société spécialisée aux pactes de l´illégalité sans aucune préoccupation morale, civique et éthique. Nous sommes une société “à fabriquer” des descendances sans scrupules, sans respect de leurs semblables, sans vergogne, sans piété et sans moralité.
Pour qu´une pareille société soit vraiment et efficacement fonctionnelle, chaque membre, dans toutes les sphères, doit toujours une faveur mal saine civiquement, humainement, moralement et spirituellement à une autre personne. C´est une société dont la perte de la sagesse et du respect doit être beaucoup plus rapide et beaucoup plus répandue que la prise de conscience politique positive.
Pour que ce Sénégal des femmes et des hommes de tous les âges et de toutes les conditions sociales rusés ne s´arrête jamais de tourner et de fonctionner, il faut que le virus de l´indécence morale, humaine et éthique soit en constante transmission et retransmission. Cette ruse ne sera-t-elle pas demain la cause de notre deuxième pire guerre civile après celle du Sud du pays dénominée dangereusement de « Le conflit casamançais » ? Elle éclatera au sein de plusieurs familles, communautés et régions en même temps.
L´accaparement, la vente et la revente immorale du foncier n´est qu´une bombe à retardement qui mettra face à face parents rusés ruinés contre les parents rusés humiliés et ruinés. Notre sans vergogne ruse est une boite d´allumette au milieu d´une très sèche paille. Ces sénégalais, consciemment, sont dans un processus d´autodestruction morale, politique, civique et humaine pour avoir trouvé dans les pratiques de ruse les moyens de vivre pleinement leur petite humanité égoïste et misérable.
Sous nos beaux habits, il n y a que des puantes hypocrisies et des équations de ruse pour toujours bien s´en sortir. Celles-ci sont les principales causes des catastrophes dites naturelles (inondations, manque constante d´eau et d´électricité...) et des calamités morales visiblement insupportables qui affligent la majorité de la population sénégalaise de plus en plus amorphe politiquement et remettant malheureusement le tout à la volonté de Dieu: le fameux Ndogalu yàlla.
Dans le terme ndogalu, nous avons deux verbes wolofs. L’un qui est dog signifie couper et l’autre ndogal correspond à décider, à trancher. Ainsi, l’expression ndogalu yàlla renvoie au décret divin, c’est-à-dire une décision prise d’avance par Dieu et quoique nous fassions nous ne pouvons empêcher que cela se concrétise. Dans ces conditions, tout ce qui arrive est nécessaire et nous sommes convaincus que nos actes positifs ou néfastes sont d’ordre divin. C’est pourquoi, nous les faisons sans vergogne et sans pudeur parce que c´est Dieu qui l´a voulu ainsi ? Mais de quel Dieu s´agit-il ?
Une société composée et dirigée dans toutes les sphères socio-politiques, culturelles et économiques par des hommes et des femmes rusés est une société sans futur, une société incapable d’identifier et d´élire ses priorités, de s´indigner et de se mobiliser politiquement, une société incapable de se prendre en charge car le pays est devenu un bien individuel et individualisé.
De ce fait, le Sénégal est divisé en micro-états et chacun a son propre chef, sa propre et unique autorité politique, religieuse, judiciaire, policière. C´est pourquoi je peux jeter mes ordures devant la maison de l´autre ou sur la voie publique (Mbed bi mbedbuur là = la voie publique est un bien commun) sans aucune gêne. Nous sommes une société très sale. Une société de rusés est une société violente, une société arrogante, une société mesquine, une société mensongère, une société sans pudeur et qui pue, une société dont chaque membre ne porte que des masques pour projeter être la personne qu´elle ne sera jamais. Une société rusée est une société civiquement indisciplinée, indécente moralement, politiquement et spirituellement. C’est une société privée de bonnes références. Qu’avons-nous fait des valeurs transmises par nos parents, nos enseignants/éducateurs, nos chefs coutumiers et religieux ? Nous sommes devenus une société composée dans sa majorité de petits types, de petits hommes.
Pour cacher nos tares de sénégalais rusés, nous passons plus de temps à se dire et à écouter des obscénités car nous sommes devenus une société sans vergogne, sans repères, sans retenue morale et sans pudeur. Une société qui ne prône et ne vit que de la ruse, n´est composée que de personnes qui ne sont convaincues de leur importance, de leur humanité, de leurs succès, de leurs valeurs, de leurs conquêtes matérielles que si elles peuvent humilier et blesser publiquement l´autre. Avons-nous perdu tous nos freins de civisme, de spiritualité, de pudeur et de moralité ? Notre Société ne sait plus aider les semblables nécessiteux sans les exposer aux ridicules, à la risée de tous parce nous sommes une société fonctionnant sur la base de pactes illégaux et immoraux du paraitre. Une personne qui n´a été éduquée que pour être rusée ne réussit jamais à prendre son destin, ni celui de ses semblables en main et moins encore de son peuple pour n´avoir jamais été éduquée à penser à long terme, à faire des projections et à penser à la collectivité. Un peuple de rusés n’est qu´un peuple sans dirigeants clairvoyants, sans dirigeants patriotes et patriotiques. C’est un peuple dont les dirigeants mettent les intérêts privés toujours en premier lieu. Une personne rusée n´est qu´une personne qui est à la recherche du pouvoir pour pouvoir tirer profit sans vergogne et pudeur, sans retenue civique et morale du bien public.
Une autorité qui ne vit que de la ruse est une personne moralement, civiquement et psychologiquement malade. Le mois d´aout 2020, les sénégalais ont senti et vécu les méfaits de n´avoir que des chefs et des autorités rusés : les inondations dont les images ont fait le tour du monde. Les petits rusés sénégalais continuent de payer très cher matériellement et humainement le fonctionnement de la société bâtie sur les piliers de la ruse. Cependant, et comme toujours, les “Grands” rusés sont devenus en un clin d´œil hyper riches monétairement et politiquement pour avoir singé sauvé et secouru les rusés misérables de la queue leuleu. Les plus “pieux” mais excellents et habitués mathématiciens des équations de la ruse ont rapidement échangé leur vendable et commerciale dignité en ravalant leurs piteuses colères. Ils ont accepté et déclaré que toute cette malheureuse catastrophe n’est que l´accomplissement du fameux Ndogalu yàlla. Il est évident que sous cette optique Dieu est le coupable idéal et l’homme l’innocent parfait puisque nous sommes une société du maslaa. Les jours suivants, les cris de désespoirs, les pleurs et les réclamations des sinistrés programmés par des techniciens et des ingénieurs rusés ont été rapidement étouffés et ravalés moyennant quelques billets de banque.
Des grands rusés achetant et rachetant facilement et sans vergogne les malheurs des faibles et Petits rusés ruinés par de dérisoires sommes d´argent. Des scènes matérialisant notre puante accommodation civique et politique étaient applaudies. Les randonnées hypocrites et puantes des Grands rusés étaient accompagnées par des chaines de télévision qui filmaient et, sans s´en rendre compte ou par manque de conscience politique, commercialisaient des vies détruites des Moyens et des Petits rusés. Ces malheurs étaient techniquement projetés et construits par des bureaucrates, des politiciens, des promoteurs immobiliers ; et des ingénieurs rusés n´attendaient que la jonction des conditions pour se réaliser. Les visites politiciennes aux sinistrés ne sont que le reflet de notre société embourbée dans les puantes irresponsabilités techniques, technocrates et politiques de nos nauséabondes et malsaines combines entre les Grands, les Moyens et tous les éternels Petits rusés plus nombreux. Ces ruses qui gangrènent toute la société conduisent irréversiblement notre pays et notre société vers notre propre perte et notre mort morale, culturelle, civique, éthique et spirituelle certaine.
Le pire drame du Sénégal et des sénégalais, c´est le fait que même une grande partie des professionnels des médias, des hommes et des femmes de culture qui devraient être les principaux et les plus attentifs lanceurs d´alertes contre les méfaits d´une société fonctionnant sur la base de la ruse sont aussi contaminés. La recherche effrénée et immorale des symboles du succès matériel du sénégalais a fait que les effets négatifs de vivre et de fonctionner sur les bases de la Ruse sont les pires et invisibles virus qui rongent dangereusement notre pays et notre société. Quelle est alors notre possible sortie saine civiquement, politiquement, culturellement, spirituellement, moralement, éthiquement et humainement ?
LE SENEGAL A BESOIN DE PLUS 3500 MILLIARDS DE FCFA
C'est ce qui correspond à une exigence de l’Objectif de développement durable (Odd 6) qui est de garantir un accès universel à l’eau et à l’assainissement d’ici 2030
Le Sénégal doit mobiliser plus de 3500 milliards de F CFA pour atteindre l’Objectif de développement durable (Odd) 6 relatif à l’accès universelle à l’eau et à l’assainissement. L’estimation est du chargé des Opérations à la Cellule de planification et de coordination du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, Dame Ndiaye. Il a pris part hier, lundi 2 novembre, à la rencontre préparatoire de la réunion des ministres des Finances africains prévue le 4 novembre prochain.
3500 milliards de F CFA, c’est la faramineuse somme qu’il va falloir mobiliser pour avoir un accès sécurisé à l’eau en 2030 au Sénégal. Ce qui correspond à une exigence de l’Objectif de développement durable (Odd 6) qui est de garantir un accès universel à l’eau et à l’assainissement d’ici 2030. C’est le chargé des Opérations à la Cellule de planification et de coordination du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, Dame Ndiaye, qui en a fait l’annonce. Il prenait part à une rencontre préparatoire de la réunion des ministres des Finances africains prévue ce 4 novembre.
Pour lui, les exigences des Odd sont beaucoup plus nombreuses que celles des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Il s’agit maintenant, dit-il, «de garantir aux communautés une eau de qualité et disponible dans tous les ménages» ; d’où l’importance de financement conséquent. Pour contribuer à l’atteinte de cet objectif, signalet-il, l’Etat du Sénégal a mis en place le Fonds bleu. Sa mission est, selon Dame Ndiaye, de prendre en charge au moins 15% de ce financement.
Mieux, ajoute-t-il, «il va permettre, à travers un guichet social, d’accompagner les plus pauvres pour qu’ils puissent avoir accès à l’eau. Le guichet social peut recevoir des fonds comme ceux issus de la Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse)». Il y a aussi, relève-t-il, «un guichet privé qui va accompagner les opérateurs privés qui sont chargés de générer des revenus qui serviront à alimenter le guichet social». Selon Daouda Sanon, membre de la plateforme des organisations de la société civile pour l’eau et l’assainissement, il se peut que l’Odd 6 ne soit pas atteint à cause des moyens colossaux à mobiliser, surtout dans ce contexte économique rendu difficile par la Covid-19.
Toutefois, tient-il à préciser, si l’Etat tire des leçons de la pandémie de Covid-19, dont la propagation peut être liée au manque de respect de gestes simples tel que le lavage des mains, la donne pourra être changée.
Pour Daouda Sanon, l’eau et l’assainissement sont des services de base essentiels pour un développement durable ; d’où la nécessité d’investissements conséquents. Daouda Sanon trouve donc nécessaire de faire le plaidoyer au niveau des ministres de l’Economie et des Finances pour que les investissements nécessaires soient consentis, afin de permettre l’accès universel à l’eau, donc l’atteinte de l’Odd 6.
MACKY DIVERSIFIE LES POSSIBILITES DE COMBINAISON EN VUE DE L’ECHEANCE ELECTORALE CRUCIALE DE 2024
Maurice Soudieck Dione, Docteur en Science politique, pense que le président Sall engrange de nombreux dividendes pour la conservation du pouvoir, au-delà de 2024
La formation du nouveau gouvernement élargi à d’autres forces politiques, notamment de l’opposition, continue de susciter des débats dans la sphère politique. Contrairement à ceux qui soutiennent que l’entrée de président du parti Rewmi, Idrissa Seck, dans le gouvernement ne saurait être un gain politique pour le président Macky Sall, Maurice Soudieck Dione, Docteur en Science politique, pense que le président Sall engrange de nombreux dividendes pour la conservation du pouvoir, au-delà de 2024. Ce qui ne semble pas être le cas pour Idy qui, pour l’Enseignant-Chercheur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, perd sa crédibilité. Même si, par ailleurs, il n’écarte pas l’hypothèse d’une mise en scelle du patron des «Oranges», en 2024.
Quelle est la pertinence d’un gouvernement d’ouverture à d’autres forces politiques, autres que celles de la mouvance présidentielle ?
C’est une stratégie du Président Sall pour renforcer le bloc hégémonique qui soutient son régime. Il a su conserver la cohésion de Bennoo Book Yaakaar autour de lui, même si les principaux partis de cette coalition (AFP, PS, LD) ont connu des scissions notamment avec le départ de Malick Gakou pour créer le Grand parti, de Khalifa Sall pour mettre en place Taxawu Dakar et Taxawu Sénégal, et avec la constitution de la LD/Debout. Le Président Sall entend en plus augmenter sa surface de légitimité en intégrant de nouvelles forces de l’opposition issues de la famille libérale, avec l’entrée d’Idrissa Seck et de son parti Rewmi, de même que Oumar Sarr, transfuge du Parti démocratique sénégalais (PDS) dont il a été le coordonnateur, en plus du positionnement d’Aïssata Tall Sall dans l’attelage gouvernemental pour gérer le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur. En augmentant les forces politiques qui le soutiennent, le Président Sall diversifie les possibilités de combinaison en vue de l’échéance électorale cruciale de 2024. Il cherche à fragiliser l’opposition par la cooptation ; ce qui est une constante chez lui : «Je réduirai l’opposition à sa plus simple expression», avait-il annoncé. C’est pour lui une stratégie de conservation du pouvoir. Car il ne peut pas y avoir d’alternance sans opposition forte. Donc, en démantelant l’opposition par tous les moyens, notamment par la répression et la cooptation, il s’assure alors la conservation du pouvoir ; en plus des manipulations constantes du jeu électoral dans son intérêt et dans celui de son parti et de sa coalition.
Comment comprendre l’entrée d’Idrissa Seck dans ce deuxième gouvernement de Macky Sall, après sa réélection en 2019 ? Quid de son avenir politique ?
L’entrée d’Idrissa Seck est un moyen pour le Président Sall d’accroître les forces politiques qui le soutiennent. Du point de vue politique, le Président Sall engrange de nombreux dividendes. En rejoignant le régime, Idrissa Seck se discrédite davantage. Car en 2019, lors de la Présidentielle, il avait annoncé la dissolution de toutes les institutions budgétivores pour mettre cet argent au profit des Sénégalais, pour renforcer des secteurs comme l’éducation et la santé notamment. Depuis la proclamation des résultats de l’élection qu’il avait rejetés, ne reconnaissant pas la victoire du Président Sall, il s’était emmuré dans un silence lourd de suspicions. Les arguments qu’il a servis pour intégrer la majorité ne résistent pas à l’analyse. Les tractations qu’il a menées avec le Président ont précédé la pandémie, déclarée en mars 2020, soit un an après la Présidentielle de 2019. La notion d’opposition radicale qu’il avance est à déconstruire, car opposition radicale suppose l’utilisation de moyens autres que démocratiques. Mais tant que l’opposition se fait dans le cadre de la Constitution, des lois et règlements, elle ne peut pas être qualifiée de radicale. L’opposition consiste à critiquer l’action du Gouvernement, dans le sens d’éclairer les citoyens, et d’inviter même le pouvoir en place à procéder à des corrections ; et de travailler à construire une alternative crédible en termes de projets et de programmes pour servir au mieux le peuple. L’opposition est en ce sens un rouage essentiel en démocratie. Elle n’a pas pour vocation à se diluer et à se dissoudre dans le pouvoir ; elle ne doit pas être non plus une opposition de compromission, une opposition à sa majesté, une opposition collaborationniste. Autrement, contrairement à ce que soutient Idrissa Seck, cela peut constituer un danger pour le pays, car si toutes les forces politiques se trouvent d’un seul côté, tous les contrepouvoirs domestiqués et anesthésiés, la société perd de la réflexivité sur elle-même et de sa capacité à entrevoir les crises et à les anticiper. De pareils consensus mous ont entrainé la déstabilisation de certains pays comme le Mali, car on ne voit pas venir les périls, chacun étant préoccupé à gérer sa position et les intérêts qui vont avec. Ensuite, il faut dire qu’Idrissa Seck est neutralisé par le Président Sall, car à ce poste nominatif, il dépend entièrement de la volonté du Président Sall qui peut le démettre à tout moment de ses fonctions. Son revirement spectaculaire fait qu’en cas de séparation, il aura du mal à convaincre l’opinion du bienfondé de sa démarche. D’ailleurs, sa déclaration du dimanche 1er novembre en dit long. Avait-il besoin de se justifier s’il ne se sent coupable de rien ?
Quelle analyse faites-vous de la mise à l’écart des ténors jugés, à tort ou à raison, comme ambitieux pour succéder à Macky en 2024 ?
La mise à l’écart de tous ceux qui, au sein de la majorité, ont été présentés comme de potentiels successeurs au président Sall révèle que l’hypothèse de la troisième candidature n’est pas à écarter. Car cela peut signifier qu’en dehors du président Sall, il n’existe pas d’autre possibilité pour 2024 au sein de l’APR et de Bennoo Bokk Yaakaar. Le président Sall a créé l’APR pour en faire un instrument de réalisation de ses ambitions de pouvoir. C’est une constante qu’aucun leader compétent, ayant une légitimité charismatique et historique n’émerge à l’APR. Le président Sall se méfie de toute forme de dualité dans son parti, sa coalition et dans l’appareil d’Etat, avec cet inconvénient de ne pouvoir préparer personne pour la succession, alors même qu’il en est à son second et dernier mandat. Car aux termes de l’article 27 alinéa 2 de la Constitution : «Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs». L’hypothèse d’une mise en scelle d’Idrissa Seck n’est pas toutefois à exclure. Le président Sall pourrait le soutenir en 2024, en charge pour ce dernier de le couvrir et d’assurer ses arrières. Mais, Idrissa Seck aura-t-il la crédibilité qu’il faut pour cela ? Le président Sall pourra-t-il mobiliser à son profit sa coalition et son parti et taire les ambitions qui peuvent s’y manifester ? Ce sont là autant d’équations à résoudre.
A quelle conséquence logique doit-on s’attendre dans la reconfiguration politique, après l’élargissement du gouvernement à des opposants ?
La reconfiguration politique va se faire avec un pôle dilaté de la majorité et avec une opposition claire incarnée par Ousmane Sonko, arrivé troisième à la présidentielle de 2019, et des leaders qui gravitent autour du Congrès pour la renaissance démocratique. Le PDS également. Mais ce parti doit poser des actes forts et clairs de positionnement dans l’opposition et régler la question du leadership, attendu que Karim Wade est dans l’obligation politique de se déterminer de façon nette et précise quant à la poursuite de sa carrière.
MACKY REBAT LES CARTES
A moins quatre ans de 2024, le président s’est tout simplement séparé de tous ses camarades de parti considérés comme ses potentiels successeurs lors de cette échéance tout en promouvant en même temps d’anciens adversaires politiques
L’absence des proches collaborateurs du président de la République dans la liste du nouveau gouvernement rendue publique le 1er novembre dernier suscite plusieurs interrogations sur les réelles motivations de Macky Sall. En effet, alors qu’on est à moins quatre ans de la présidentielle de 2024, Macky Sall s’est tout simplement séparé de tous ses camarades de parti considérés comme ses potentiels successeurs lors de cette échéance tout en promouvant en même temps d’anciens adversaires politiques.
Quatre jours ! C’est te temps de réflexion que s’est donné, le chef de l’Etat, Macky Sall avant de procéder le dimanche 1er novembre dernier à la publication de la liste de sa nouvelle équipe gouvernementale. Composé de trente-trois ministres et de quatre secrétaires d’Etat, ce nouveau gouvernement est marqué par la promotion d’anciens adversaires politiques du président de la République au détriment des proches collaborateurs jusque-là considérés comme ses hommes de confiance en raison notamment de leur longévité dans le gouvernement mais aussi des postes qu’ils ont toujours occupés. Il s’agit notamment des ministres Amadou Bâ, Aly Ngouille Ndiaye et Makhtar Cissé ainsi que Mme Aminata Touré et de Mahammed Boun Abdallah Dionne. Très proches collaborateurs du chef de l’Etat et responsables influents de l’Alliance pour la République, ils étaient respectivement ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, ministre de l’Intérieur, ministre du Pétrole et des Energies et présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese) et ministre d’état Secrétaire de la présidence de la République.
Seulement, le chef de l’Etat, à la surprise générale, a décidé de ne pas les reconduire alors qu’ils étaient considérés par certains observateurs de la scène politique comme de potentiels candidats à sa succession lors de la prochaine élection présidentielle de 2024. Pendant ce temps, on note le grand retour aux affaires du parti Rewmi d’Idrissa Seck.
Un des membres fondateurs de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) portée sur les fonts baptismaux entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012 autour de l’actuel chef de l’Etat sorti deuxième à l’issue du premier tour de cette présidentielle de 2012, Idrissa Seck avait décidé, à la surprise générale, en septembre 2013, de rompre son compagnonnage avec l’actuel chef de l’Etat, alors que son parti avait deux ministres dans le gouvernement et une dizaine de députés élus sous la bannière Bby sans compter des nominations à la tête des directions publiques, semble pourtant être bien servi. Dans cette nouvelle équipe qui compte plus de deux membres par rapport à la précédente (32 ministres et 3 secrétaires d’État), le parti Rewmi d’Idrissa Seck s’est vu accréditer deux postes ministériels (son quota de 2012) le mettant ainsi au même niveau que le Parti socialiste qui compte lui aussi deux départements ministériels.
En outre, Idrissa Seck classé deuxième à l’issue de la dernière élection présidentielle, a été porté à la tête du Conseil économique social et environnemental (Cese). Pendant ce temps, l’ancien Secrétaire général national adjoint et coordonnateur du Parti démocratique Sénégal (Pds), Oumar Sarr marque son entrée dans la grande coalition gouvernementale. Des nominations qui donneront certainement du grain à moudre aux théoriciens du rêve des 50 ans de règne des libéraux à la tête du Sénégal de Me Abdoulaye Wade. Au sein de la coalition présidentielle, ce retour d’Idrissa Seck dans l’attelage gouvernement ne sera pas sans conséquence sur la place et le rôle de deuxième force politique après l’Apr qu’incarnait jusqu’ici le Parti socialiste
Du côté de l’opposition, le départ d’Idrissa Seck, arrivé deuxième à l’issue de la dernière présidentielle laisse le champ libre au leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko arrivé troisième à l’issue de cette même présidentielle pour incarner dans toute sa plénitude le statut du chef de l’opposition.
KEEMTAAN GI - DE LA PARITE
Avec l’environnement morose qui prévaut dans le pays, on pensait que l’air serait plus respirable après la formation du nouveau gouvernement de Sall. Mais ça va dans tous les sens. Et ça pue partout la rancœur et l’animosité. Celui qui tient la timbale, c’est bien le tout nouveau président du Conseil Economique, Social et Environnemental, Idrissa Seck. L’homme devenu la tête de Turc des traqueurs des réseaux sociaux. Croyez nous, on s’y amuse comme des gamins sur ces réseaux. Et en matière de VAR et d’archivage, nos compatriotes sont très forts. Pourvu qu’ils ne viennent « poser » ici mes « Kàccoorie » quand je serai assidu à la mosquée pour tenir à l’imam sa bouilloire ! De tout ce qui se dit après le saupoudrage du Chef, on s’en gausse. Nos hommes politiques ont l’art de nous enfariner. Et pour parler comme Thione Seck, ce ne sont pas eux qui vont huiler le riz au poisson de ce vilain Kàccoor. Et ce n’est pas non plus par un coup de baguette magique qu’ils vont changer ce pays. Ils continueront à nous baratiner de bonne gouvernance et d’autres trouvailles de « Toubab », oubliant les vraies urgences. A savoir une pauvreté galopante, un chômage qui fait que des jeunes se suicident en mer et d’autres aberrations dont souffre ce pays pas comme les autres. Et puis ce gouvernement, d’ailleurs, le Chef aurait pu le rendre plus gracieux par la nomination de belles têtes. On dit bien belles et pas fortes. Une Ndella Madior Diouf au ministère de la santé et de la Reproduction, par exemple, ça aurait eu de la gueule ! Surtout qu’un Diattara a fait son entrée au Gouvernement mais, rassurez-vous, ce n’est pas son fameux étalon ! Une Sokhna Aïda Diallo au ministère des Cultes, sûr que ça boosterait la fréquentation de nos mosquées et églises ! Et puis, ces deux nominations, et d’autres du même genre, ça aurait rendu ce gouvernement si sexy au lieu de nous donner des vieilles figures comme celle d’Oumar Sarr ! Notre conviction est que le Chef n’aime pas les belles dames. Pensez-vous sur 33 ministres, il n’a trouvé que 8 femmes dont des rombières… On en fait quoi de la parité votée par le vieux Père Wade ? Huit dames, même si certaine gardent de beaux restes, mais qui ne pourront pas nous faire oublier notre belle et gracieuse consœur, Angélique Manga. Ah, la belle baraque de celle-là… Faut que le Chef nous la ramène vite pour donner une dose féminine à son équipe à la place de ses Mammys sans fraicheur. Kaccoor Bi
APRES LE GOUVERNEMENT MACKY A L’ASSAUT DES DIRECTIONS DE SOCIETES NATIONALES ET PCA
Le vent de l’ouverture et de mission ne va pas s’arrêter uniquement au niveau du Gouvernement. Les directions générales de sociétés nationales et les postes de président de Conseil d’administration seront aussi passés à la moulinette par Macky Sall. Bon, nos sources estiment que le chef de l’Etat aura l’élégance de donner aux nouveaux arrivants le temps de s’installer et de prendre des repères au niveau de la salle du Conseil des ministres Bruno Diatta. Donc ce mercredi ne sera pas celui de la guillotine pour les directeurs généraux de sociétés nationales et les présidents du Conseil d’administration. Seulement cohérence pour cohérence, partant du fait que tous les alliés ne peuvent pas accéder au gouvernement, Macky Sall aura l’obligation de servir aux autres partis politiques membres de la Commission nationale du dialogue politique de quoi se mettre sous la dent. Alors Dg et PCA, vous avez encore une semaine pour courir à travers coins et recoins du pays pour trouver le bon marabout capable de marabouter le chef de l’Etat afin qu’il vous permette de garder vos strapontins. Il reste qu’on se demande si Macky Sall, en digne fils de Fatick et descendants d’érudits halpulaar, peut être marabouté. Demandez à tous ceux qui s’étaient essayés à cet exercice, ils se sont noyés dans le bras de mer de Fatick ! Surtout que la Première dame, Marième Faye Sall, est une spécialiste des « kharfafoufas » !
BOUNE ABDALLAH DIONNE « NDEYSSAN», DOUBLE BOUTON A SAUTE !
Aux yeux de nombreux observateurs, l’ancien ministre d’Etat et Secrétaire Général de la Présidence de la République Boun Abdallah Dionne a été décrié bien qu’étant un ferveur défenseur de Macky Sall. Tonitruant et bruyant, l’ancien Premier ministre l’a toujours été dans ses déclarations politiciennes visant à le faire apparaître comme un bouclier de Macky Sall. A ce propos, « Le Témoin » quotidien vous rappelle cette réunion de crise convoquée entre le président Macky Sall, l’ancien ministre du Pétrole et des Energies, Thierno Alassane Sall et le Premier ministre d’alors, Mahammad Boun Abdallah Dionne qui, ce jour là, s’écriait en ces termes : « Thierno Alassane, tu dois faire ce que le Président t’ordonne de faire ». Réponse de celui à qui ces propos étaient adressés: « Je ne suis pas un bouton ! ». Surpris par une telle réaction devant le président de la République, Boun Abdallah Dionne sursaute et riposte : « Moi, je suis un double bouton ! » lit-on dans le livre « Le Protocole de l’Elysée» de TAS. L’honorable Boun Abdallah n’aura jamais imaginé que son « double bouton » gouvernemental était cousu et noué de fil rouge au point d’être sur la liste noire du Président de la République. « Ndeyssan » pour preuve, il a suffi que Macky appuie sur un bouton pour que…« Double bouton » saute !
ABDOU KARIM FOFANA, UN DEPART INTRIGUANT
S’il y a une perte d’un poste ministériel qui intrigue, c’est celle de l’ex-ministre de l’Urbanisme Abdou Karim Fofana. L’homme avait réussi en moins de deux ans de présence dans l’attelage gouvernement à éclipser tous les autres ministres de Macky. Question visibilité médiatique, en tout cas. Au fur et au moulin surtout dans le cadre de la prise en charge du combat contre l’occupation anarchique de l’espace public et pour le renouveau urbain, le natif du Point E était sur tous les fronts. N’oublions pas encore celui du grand projet de 100.000 logements sociaux de Macky Sall qu’il n’a pas malheureusement réalisé. C’est sans doute son échec dans la réalisation de ce projet phare du président qui explique son limogeage. Pourtant, l’homme avait atteint une bonne côte de popularité du fait de son obstination à nettoyer les vastes écuries d’Augias qu’étaient devenues les villes de notre pays. Lui-même comprenait qu’il satisfaisait une certaine curiosité, pour ne pas dire sympathie, au niveau de la jeunesse. Alors Abdou Karim Fofana avait appuyé sur l’accélérateur. Cet excès de vitesse lui a-t-il coûté son fauteuil moelleux du ministère de l’Urbanisme ? En tout cas, il a reçu en guise de sucette de consolation un strapontin de garage, genre ministre en charge du suivi du PSE. Seul Macky Sall peut expliquer certainement ce coup de sabre sur la tête d’un de ses ministres les plus populaires en ce moment. D’ailleurs au niveau des réseaux sociaux, on va jusqu’à penser qu’être travailleur est suspect dans le « Mackyland ». On n’ose pas parler d’une jalousie. On n’a rien dit, ni rien écrit.
NOUVEAU GOUVERNEMENT LE PARTI SOCIALISTE SORT LE « RITI » ET LE « XALAM » POUR MACKY SALL
Il ne restait que le « riti » et le « xalam » à Aminata Mbengue Ndiaye et au PS pour que tout soit complet. A travers un texte signé par la patronne du PS, les Socialistes ont vivement applaudi la formation d’un nouveau gouvernement ce 1er novembre 2020et se sont surtout félicités de la reconduction de leurs ministres Serigne Mbaye Thiam et Alioune Ndoye dans le Gouvernement. «A la suite de la formation, le 1er novembre 2020, d’un nouveau gouvernement, le Parti socialiste exprime sa satisfaction, sur les décisions prises et les choix opérés, dans ce cadre, par le Chef de l’Etat, le président Macky SALL. Ce nouveau gouvernement, formé dans un contexte de crise sanitaire mondiale aigue, s’inscrit dans une démarche politique cohérente de consensus et d’ouverture, conforme à I’esprit du Dialogue National, lancé le mardi 28 novembre 2019. Il s’inscrit également dans la ferme volonté du Chef de I’Etat d’impulser une nouvelle dynamique dans la mise en oeuvre de la stratégie de relance de l’économie nationale, fortement impactée par la pandémie de Covid19 » écrit la présidente Aminata Mbengue Ndiaye. Les Socialistes ont tenu à applaudir l’entrée des nouveaux venus. « L’entrée d’importantes personnalités de I’opposition, dans le gouvernement, traduit aussi la volonté politique du Président Macky SALL d’associer les forces vives de la Nation à I’effort de construction nationale, au profit exclusif des populations. Le Parti socialiste approuve cette initiative du Chef de I’Etat, consistant à fédérer toutes les énergies positives autour de la prise en charge et de la satisfaction des aspirations profondes des populations » souligne la présidente du HCCT. Pour terminer, les Verts de Colobane ont réaffirmé leur ancrage dans la coalition Bennoo BokkYaakar. Et même pas un mot de félicitations pour l’ex-camarade Aïssata Tall Sall promue à un ministère régalien, elle la dissidente, alors que le grand parti qu’est le PS, lui, n’a droit qu’à deux postes de seconde zone ?
COVID19 SEULES 252 PERSONNES SONT ENCORE SOUS TRAITEMENT
Les actualités du remaniement font que la question de la pandémie est reléguée au second plan depuis quelques semaines. Seulement si l’Europe est dans la tourmente avec une seconde vague de contamination, en Afrique et surtout au Sénégal, Alhamdoullilah. La bataille semble être gagnée, mais il reste encore la guerre. Pour la journée d’hier, le Sénégal n’avait que 252 personnes encore sous traitement pour 15.637 cas positifs dont 15.594 guéris, 325 morts, un évacué. Ce lundi 02 novembre, le ministère de la santé et de l’Action sociale a annoncé encore une bonne tendance baissière. « Sur 653 tests réalisés, 7 sont revenus positifs. Il s’agit de 2 cas contacts suivis par les services du ministère de la santé, 5 cas issus de la transmission communautaire et 0 cas importé. Par ailleurs, 101 patients sont testés négatifs et déclarés guéris. 5 cas graves sont également pris en charge dans les services de réanimation de l’hôpital de Fann et de l’hôpital principal de Dakar. Aucun décès lié à la covid-19 n’a été enregistré ce dimanche 1er Novembre. L’état de santé des patients hospitalisés dans les hôpitaux évolue positivement», a déclaré le directeur de la prévention du ministère de la santé, El Hadji Mamadou Ndiaye.
` COVID-19/CONTACT AVEC UN CAS POSITIF LE DG L’OMS TEDROS ADHANOM GHEBREYESUS EN ISOLEMENT…
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a annoncé hier soir qu’il s’était placé en isolement après avoir été en contact avec une personne testée positive au Covid-19, précisant qu’il n’avait pas de symptôme. « J’ai été identifié comme un contact de quelqu’un qui a été testé positif à la Covid-19. Je vais bien et suis sans symptôme mais je vais me placer en quarantaine les jours qui viennent, en ligne avec les protocoles de l’Oms, et travailler à la maison », a tweeté Tedros Adhanom Ghebreyesus.
CAF LE PRESIDENT AHMAD AHMAD TESTE POSITIF A LA COVID-19
Le président de la Confédération Africaine de Football (CAF) a été testé positif à la Covid 19. Après son arrivée au Caire mercredi 28 octobre, il a présenté de légers symptômes grippaux et s’est soumis au protocole de la Covid19. Ce jour, les résultats du test se sont révélés positifs informe un communiqué de la Direction Communication de la CAF. Le Président s’est aussitôt isolé à son hôtel pour une durée minimale de 14 jours. Face à cette situation, toutes les personnes qui sont entrées en contact avec M. Ahmad ces sept derniers jours — notamment lors de son déplacement au Maroc pour la finale de la Coupe de la Confédération — ont été informées et invitées à prendre les mesures nécessaires.