Dakar, 17 août (APS) – Les nouvelles infections de Vih-Sida sont passées de 4 428 à 1 427 entre 2005 et 2019, représentant une baisse de 67, 7 % au Sénégal, a appris l’APS du Conseil national de lutte contre le Sida.
Dans un rapport transmis lundi à l’APS, le CNLS, s’appuyant sur des données de l’ONUSIDA, souligne que l’épidémie du Sida au Sénégal est de type concentré avec une prévalence basse dans la population générale, âgée de 15-49 ans, qui s’établit à 0,5%.
Cette prévalence est très élevée dans certaines populations (professionnelles du sexe, homme ayant des relations sexuelles avec des hommes (Hsh), usagers de drogue injectables...) et localités, relève le document.
Il indique que le mode de contamination reste ‘’essentiellement par voie sexuelle’’, alors que les nouvelles infections touchant la catégorie des individus âgés de 25 ans et plus est de 22, 5 %. Elle est de 14, 4 % chez les personnes âgées entre 15 et 24 ans.
La prévalence du VIH chez les femmes professionnelles du sexe connait également une baisse régulière passant de 18, 5 % en 2010 à 6, 6 % en 2015 puis 5, 8 % en 2019, fait savoir la même source.
Elle signale que la prévalence du VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH) est passée de 17,8 % en 2014 à 27, 6 % en 2017.
La répartition de la prévalence selon les régions montre des disparités. Kolda et Ziguinchor (1,5 %) sont suivies de Kaffrine (0,9 %), Tambacounda (0,8 %), Kédougou (0,6 %) présentent des prévalences au-dessus de la moyenne national.
Au Sénégal, 0,5 % des femmes et 0, 4 % des hommes de 15-49 ans sont positifs au VIH. Le pourcentage de femmes et d’hommes séropositifs augmente avec l’âge, selon le rapport.
Chez les femmes, la prévalence est plus faible chez les moins de 20 ans mais augmente avec l’âge pour atteindre un maximum de 1, 2 % à 45-49 ans.
Chez les hommes, le pourcentage de séropositifs est plus élevé (1,5%) dans la tranche d’âges de 40-44 ans, tandis que la prévalence chez les femmes professionnelles du sexe connait une baisse régulière.
’’En effet, elle est passée de 18, 5 % en 2010 à 6,6 % en 2015 puis 5,8 % en 2019. La prévalence du VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH) est passée de 17,8 % en 2014 à 27, 6 % en 2017’’, relève l’étude.
Ce rapport 2019 intervient dans ’’un contexte particulier et inédit, marqué par la pandémie de Covid-19’’. ’’Le CNLS, à l’image de toutes les forces vives de notre nation, a su s’adapter, mobiliser ses ressources disponibles, dans le but d’anticiper les conséquences sanitaires et socioéconomiques’’, a souligné la Secrétaire exécutive.
Dans son introduction au rapport, Dr Safiétou Thiam a ajouté : ‘’Le caractère hautement imprévisible et la méconnaissance de la Covid-19, liés à la dynamique de l’épidémie, pouvaient entrainer une perturbation dans l’accès aux services de santé des personnes les plus vulnérables et les fragiliser’’.
Cette situation a nécessité ’’une adaptation rapide et innovante des services VIH/sida visant à préserver les acquis du programme durant l’année 2019’’.
Avant la pandémie, l’année 2019 a été caractérisée par une accélération significative des interventions du CNLS et la mise en œuvre de la démarche-qualité, sanctionnée par sa certification ISO-9001.
Le rapport fait l’état des lieux sur les avancées dans la situation globale de la riposte au Sida au Sénégal, ainsi que les interventions majeures du CNLS qui portent sur l’année budgétaire 2019.
par Estelle Coppolani
AUX HABITANTS D'UN TERRITOIRE DE DETERMINER LES USAGES DE SES ESPACES
Aucune des alternatives au déboulonnage proposées n’entame réellement l’éducation et le travail de décolonisation dont la France a besoin de toute urgence
Doit-on déboulonner les statues ? La question, posée depuis plusieurs années déjà par nombre d’artistes et de penseur·e·s de la décolonisation, connaît depuis peu une animation inédite en France. Il faut dire que ce crépuscule des idoles concrétisé le 22 mai dernier à Fort-de-France par plusieurs activistes ayant fait tomber deux statues de Victor Schœlcher a créé bien de l’agitation. L’acte n’est pourtant ni nouveau ni individuel puisque, dans la ville martiniquaise de Schœlcher elle-même, une statue de l’homme avait déjà été recouverte d’inscriptions puis restaurée par la municipalité au cours des dernières années.
Il n’aura pourtant échappé à personne que ces altérations plastiques (peinture, graffitis, banderoles) et ces chutes de statues effraient les instances du pouvoir hexagonal avec beaucoup plus de vigueur depuis que les voisin·e·s anglais·e·s (Bristol), belges (Anvers [1]) ou états-unien·ne·s (Boston, Richmond, Saint-Paul) sont aussi praticien·ne·s de ce déboulonnage.
Un engrenage d’émois multiples et de passions historiques nouvellement écloses s’est emballé à toute allure. La pratique de la conservation, dont les enjeux mémoriels concernent aussi bien l’espace du musée ou la toponymie de nos États modernes, révèle plus que jamais la teneur politique de ses partis pris. Le vocabulaire de la statuaire de propagande reformulé en bien historique et national accuse l’importance de cette question à laquelle nous peinons manifestement à répondre : que faire (ou défaire) de notre patrimoine colonial ?
Une question de grammaire s’impose avant tout : à qui se réfère le pronom « on » dans la question qui ouvre ce propos ? Oui, à qui revient le choix ou le droit de déboulonner ? Les statues dont il est question sont soit fichées dans les rues et les parcs, soit plantées au seuil ou au sommet des édifices, quand l’honneur qui leur est rendu n’est pas doublé d’un nom de boulevard ou d’une station d’autobus. Cet urbanisme de propagande qu’il faudrait aimablement considérer comme de la décoration d’époque s’impose aux yeux de toutes et de tous. Pourtant la rue n’est pas le salon privé de quelque propriétaire féru·e de statuaire coloniale (du moins, pas encore) et dont le mauvais goût n’importune que sa propre faiblesse de conscience. La rue, bien plutôt, est l’espace partagé, habité et vécu de toutes et de tous – et ceci infailliblement, en dépit d’un mobilier urbain qui peut préférer aux migrant·e·s et aux sans-abris l’image d’une fin de non-recevoir (siège dressé contre le sommeil du pauvre) ou celle d’une mutilation (barbelé).
À cet égard, la décision de déboulonner ou non les statues ne peut en aucun cas revenir exclusivement à des instances gouvernementales qui, naturalisant toujours plus leur pouvoir, veulent à la fois façonner l’espace public et refuser aux êtres qui le peuplent d’y reconnaître les signes de l’outrage éhonté qui s’y expose en morceaux pierreux de patrimoine. Car sans même parler du sort à attribuer à certaines figures infamantes dressées sur le pilotis de leur orgueil national, il est navrant de constater que « la République » ne reconnaît même pas l’offense qu’elle inflige à une grande partie de celles et ceux qu’elle se plaît à appeler ses enfants et à traiter, hélas, comme bien moins que tel·le·s.
Puisque le mobilier urbain fait mémoire et que les récits collectifs sont de grande importance, où sont alors les statues d’esclaves, d’affranchi·e·s, de femmes et d’hommes partis marron ? Est-ce le hasard qui nous fait uniquement croiser le poitrail fier de quelques ancien·ne·s dirigeant·e·s de l’empire colonial ? Où sont les statues des anarchistes, des grévistes, des féministes, des pacifistes ? Quelle coïncidence nous propose seulement de rencontrer des statues de monarques, de saint·e·s, de ministres et de militaires ? C’est une « universalité » quelque peu carencée qui semble inspirer cette exposition à la garde hautement surveillée. Aux un·e·s elle octroie un intouchable droit de mémoire et, plus encore, le prestige d’un hommage rendu sur la grand-place, car c’est là l’essentielle fonction de la figure érigée en statue de ville ou de parc ; aux autres elle soutire la mise en forme et la diffusion d’un récit, elle révoque la souffrance qu’elle a causée et elle aumône, charitable, les...
«NOUS AVONS SUBI UNE CAMPAGNE DE DISCREDIT DE LA PART DE L’ETAT»
La plateforme Aar li ñu bokk/Noo lank/Doy na n’a finalement pas tenu sa manifestation vendredi dernier. Et de toute façon, elle était interdite par l’autorité administrative.
La plateforme Aar li ñu bokk/Noo lank/Doy na n’a finalement pas tenu sa manifestation vendredi dernier. Et de toute façon, elle était interdite par l’autorité administrative. C’est d’ailleurs cette lettre d’information qui avait valu à Guy Marius Sagna une interpellation devant la préfecture de Dakar. Mais selon les activistes, s’ils ont décidé de surseoir à cette marche, c’est parce qu’il y a une médiation de bonnes volontés. Au fond, même au sein de la Plateforme, cette initiative ne fait pas l’unanimité puisque certains estiment que dans ce contexte de contamination de masse du coronavirus, ce serait prendre le risque de se mettre en mal avec le Peuple.
Et Guy Marius Sagna l’admet : «Nous avons subi une campagne de la part de l’Etat, visant à nous discréditer, à nous présenter comme des irresponsables n’ayant aucun souci, aucune empathie pour le Peuple sénégalais, pour les malades du coronavirus, pour ceux qui en sont décédés.» Mais pour le responsable de Frapp/France dégage, cette «campagne» de l’Etat n’est rien d’autre que «l’expression de craintes, de la panique d’un pouvoir qui, ne pouvant pas régler les problèmes des étudiants non orientés, des travailleurs, des ruraux en proie à plusieurs difficultés dont la privatisation de la gestion de leur eau, des militants de l’environnement qui disent non à l’accaparement de la forêt de Mbao et à l’agression dont la bande de filaos est victime». Les activistes considèrent donc que le régime de Macky Sall, «incapable de prendre en charge toutes ces problématiques-là, essaie de solder ses comptes avec les thermomètres» qu’ils sont.
Dans leur lettre d’information, les activistes comptaient organiser «une marche pacifique» le vendredi 14 août 2020, de 15 h à 19 h, avec comme itinéraire la grande porte de l’Ucad-Avenue Cheikh Anta Diop jusqu’au lycée Thierno Seydou Nourou Tall-rond-point Omvs-Vdn-Siège national Orange-Université virtuelle du Sénégal (Uvs)-ministère de la Culture. Aar li ñu bokk/Noo lànk/Doy na voulait exiger, entre autres, «l’arrêt de la spoliation foncière» dans plusieurs localités, un audit du foncier, la restitution des terres aux paysans et pasteurs dont ceux de Ndingler et de Djilakh. Mais aussi dénoncer «la vie chère» ou encore exiger l’annulation des derniers forfaits d’Orange.
ICS-TOBENE, RELATIONS SULFUREUSES
Les 18 manifestants, qui s’opposaient à la délimitation des 6 ha de terre du projet d’extension des Industries chimiques du Sénégal (Ics) à Tobène, seront jugés par le Tribunal des flagrants délits de Thiès ce vendredi.
Les 18 manifestants, qui s’opposaient à la délimitation des 6 ha de terre du projet d’extension des Industries chimiques du Sénégal (Ics) à Tobène, seront jugés par le Tribunal des flagrants délits de Thiès ce vendredi. Ils ont été placés sous mandat vendredi dernier pour rassemblements illicites, violences à agents dans l’exercice de leurs fonctions, incitation à la rébellion.
Le contentieux entre les Industries chimiques du Sénégal et les populations de Tobène, Maka Dieng et Mbenguène atterrit au Tribunal de grande instance de Thiès. Sur les 25 manifestants qui s’opposaient à la délimitation des 6 ha de terre du projet d’extension des Industries chimiques du Sénégal (Ics) de Tobène, les 18 ont été placés sous mandat de dépôt le vendredi 14 août, après leur défèrement au Parquet de Thiès. Ils seront jugés en flagrant délit vendredi prochain pour rassemblements illicites, coups et blessures volontaires, violences à agents dans l’exercice de leurs fonctions et incitation à la rébellion.
Selon leur avocat Me Khoureychi Ba, 7 personnes ont bénéficié d’une mesure de mise en liberté provisoire. Il s’agit des trois chefs de village de Tobène, Kithiane, Mbenguène et un notable. «Et trois parmi les prévenus sont à charge pour les gendarmes dès lundi de faire parvenir leur pièce d’état civil attestant de leur minorité». Aussi, poursuit la robe noire, «la dernière personne qui était recherchée, l’activiste Ardo Gningue, pour avoir diffusé sur le net des audios et vidéos incitants à la rébellion des populations a également été interpellée ce vendredi. Et dès lundi, il sera acheminé au Tribunal de Thiès. Il va rejoindre probablement le reste de la troupe sous mandat de dépôt».
Pour l’heure, le mouvement Force pour le développement (Fpd) de Méouane, dans un communiqué, «exige la libération de toutes les personnes sans condition et dans les plus brefs délais». Il informe «toute la population que le combat continuera jusqu’à la libération de toutes les personnes arrêtées et l’obtention d’un barème d’indemnisation qui sera à la hauteur des préjudices subis».
Il faut savoir que ces 25 manifestants ont été interpellés le mercredi 12 août 2020 et placés en garde à vue à la Brigade de la gendarmerie de Tivaouane pour s’être opposés à l’évaluation des personnes impactées par l’avancée de la mine au niveau du site d’extraction des Ics de Tobène. Laquelle évaluation avait été proposée par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, en visite à Méouane le 28 juillet 2020, pour trouver un consensus sur le blocage par les populations de Tobène des activités de la mine (décapage) des Ics.
Après concertation, lors de cette rencontre qui a regroupé les deux parties, le ministre avait sollicité «la délimitation des 6 ha de terre dont les Ics avaient besoin avant une concertation sérieuse sur la question des indemnisations». Une sollicitation qui avait buté sur le refus des populations qui exigeaient le contraire. Elles réclamaient «d’abord des négociations sur le barème d’indemnisation de 20 millions de francs Cfa par ha avant une quelconque délimitation des terres des impactés»
SONKO ET COMPAGNIE VEULENT UNE DATE POUR LES LOCALES
La mise entre parenthèses du dialogue politique à cause du coronavirus installe le doute chez les partis politiques. La coalition Jotna invite le chef de l’Etat à fixer une date pour le scrutin
La mise entre parenthèses du dialogue politique à cause du coronavirus installe le doute chez les partis politiques. La coalition Jotna invite le chef de l’Etat à fixer une date pour les Locales. Mais Ousmane Sonko et ses camarades considèrent de toute façon que c’est la démocratie, dans son ensemble, qui est «mise en quarantaine».
La tenue des élections territoriales est suspendue aux conclusions du dialogue politique. La coalition Jotna/Patriotes pour l’alternative ne cache pas ses inquiétudes. Ce regroupement de partis, auquel fait partie Pastef de Ousmane Sonko, va même plus loin en exhortant le président de la République à «prendre un décret pour fixer la date des prochaines élections territoriales (municipales et départementales) conformément au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales et aux dispositions de l’article L.63 du Code électoral». A défaut, la conférence des leaders de la coalition Jotna considère le «silence coupable» de Macky Sall comme une «décision implicite d’un énième report» des Locales prévues au plus tard le 28 mars 2021.
Et dans leur communiqué, Bruno D’Erneville, Mohamed Ayib Daffé et autres promettent de s’opposer «fermement à tout nouveau report antidémocratique et ce, par tous les moyens démocratiques». Parce que, soulignent-ils, les citoyens «n’en peuvent plus de l’incompétence et de la gabegie foncière d’élus locaux inféodés au régime et dont le mandat est arrivé à terme depuis 2019».
De toute façon, Ousmane Sonko et ses alliés constatent que «la démocratie, notamment dans ses dimensions élémentaires (élections, liberté de manifestation, d’expression…), est mise en quarantaine illimitée sur le fondement de prétextes fallacieux». Avant d’ajouter : «Les rapports de la Commission nationale dialogue politique soumis à l’approbation du chef de l’Etat sont en souffrance. Le processus électoral reste de fait suspendu aux désirs partisans du monarque républicain et aux manœuvres dilatoires de la coalition présidentielle. Aujourd’hui, rien ne peut justifier qu’une telle situation soit maintenue et par conséquent empêcher les citoyens d’exercer leurs droits politiques les plus fondamentaux au chapitre desquels figure le vote, fondement de toute démocratie».
La coalition Jotna estime par ailleurs que le Covid-19 a fini de «mettre à nu les incohérences» de notre politique sanitaire et les «carences» de notre système de santé. Et ce, relève-t-elle, malgré le «dévouement» et «l’abnégation» des agents du secteur de la santé qui abattent un «travail remarquable».
Au total, ajoutent-ils, c’est la stratégie de lutte adoptée par le gouvernement elle-même qui «s’avère incapable de contenir et de faire reculer la pandémie».
RÉUNION MARDI POUR LA RENÉGOCIATION DU CONTRAT DE L’AUTOROUTE À PÉAGE
L’ancien Premier ministre Boun Abdallah Dione qui pilote le dossier et Oumar Youm, ministre des Transports, vont faire face au comité d’experts sénégalais pour une réunion qui va porter sur le modèle de partage de fruits de concession
La renégociation du contrat entre l’Etat du Sénégal, représenté par l’Agence de promotion des investissements des grands travaux (Apix) et les ministères des infrastructures et de l’Economie et la société Eiffage est en passe de connaitre son terme, selon L’Observateur.
Une rencontre est prévue mardi pour discuter par la partie sénégalaise pour discuter des acquis des négociations précédentes. L’ancien Premier ministre Boun Abdallah Dione qui pilote le dossier et Oumar Youm, ministre des Transports, vont faire face au comité d’experts sénégalais pour une réunion qui va porter sur le modèle de partage de fruits de concession sur la base des autoroutes Eiffage France.
En clair, l’Etat du Sénégal va mettre en place des stratégies pour formaliser son entrée dans le capital au coût initial du l’action en 2014. La renégociation était une exigence aussi bien pour la société civile qui réclame la baisse des tarifs que pour l’Etat du Sénégal.
« L’Autorité concédante de réserve le droit d’acquérir par des personnes morales ou physiques sénégalaises des actions dans le capital du titulaire à hauteur d’un maximum de 25% », dit l’article 43 du document. L’Etat du Sénégal ne fait que prendre ce qui lui revient de droit après les maintes relances d’Eiffage pour inviter l’Etat à faire valoir ses droits
MAKHTAR CISSE N’ÉCLAIRE PAS LE GOUVERNEMENT
Le Conseil présidentiel convoqué jeudi dernier et qui devait revoir les progrès du Plan d’actions prioritaires (Pap 2019- 2023) du Plan Sénégal émergent (Pse) n’a pu se pencher sur la question capitale de l’énergie.
Arrivé en retard à une réunion convoquée par le chef de l’Etat, Makhtar Cissé n’a pu faire état du niveau d’avancement des projets du Pap 2019- 2023 concernant son secteur. A l’heure où ledit secteur - pétrole et énergie - connaît tant de remous, son absence a suscité plusieurs questionnements.
Le Conseil présidentiel convoqué jeudi dernier et qui devait revoir les progrès du Plan d’actions prioritaires (Pap 2019- 2023) du Plan Sénégal émergent (Pse) n’a pu se pencher sur la question capitale de l’énergie. Or tout le monde connaît l’importance du secteur énergétique dans ce pays, surtout en ce moment…
Si la question n’a pu être évoquée, c’est, a appris Le Quotidien, tout simplement du fait de l’absence du ministre en charge de ce secteur. Les informations du journal établissent que le ministre Mouhamadou Makhtar Cissé, en charge du Pétrole et de l’énergie, est arrivé à la porte de la salle après l’arrivée du président de la République Macky Sall, et que les gendarmes de service, ainsi que de coutume, lui ont refusé l’entrée.
Pour des raisons qui lui sont propres, il a préféré rebrousser chemin. Malheureusement, le contexte actuel a fait que son absence a été très remarquée et largement commentée par plusieurs personnes dans et hors de l’enceinte. On sait que le secteur de l’énergie n’est pas un fleuve tranquille par ces temps qui courent.
Les remous à la Senelec, en conflit avec nombre de ses partenaires et fournisseurs, la situation de quasi-blocage de la Société africaine de raffinage, les problèmes que connaissent certaines entreprises impliquées dans l’exploitation du pétrole et du gaz du Sénégal… toutes ces questions imposaient des éclairages (c’est le terme approprié !) du ministre en charge de ce domaine.
Et si d’autres points ont pu être débattu, la non-présence du ministre Cissé n’a pas contribué à instaurer la sérénité dans les esprits. Le Quotidien non plus n’a pas eu la chance d’en savoir un peu plus sur ce ratage. Les nombreux appels téléphoniques adressés au ministre, ainsi qu’un message écrit par WhatsApp, sont restés lettres mortes.
Par Madiambal DIAGNE
L’HEURE POUR FAMARA IBRAHIMA SAGNA DE REGARDER SA MONTRE
Avoir des conclusions claires des travaux du Dialogue national permettra à notre pays de définir une feuille de route claire pour attaquer de façon sereine les prochaines échéances du calendrier républicain, avec l’accord du plus grand nombre
La propagation de la pandémie du Covid-19 a eu comme effet de bloquer les travaux du Dialogue national. Cette situation compréhensible face aux prescriptions sanitaires, aux recommandations liées aux mesures barrières et à la réduction des rassemblements ne doit toutefois pas empêcher qu’un système adapté soit mis en place avec tous les acteurs concernés par ces consultations. D’autant que la vie économique et sociale, dans ses aspects essentiels, a été reprise certes avec certains accommodements et aménagements du fait que les autorités publiques se sont résignées à admettre que la vie ne saurait être suspendue jusqu’à une échéance incertaine, avec un lot de désastres économiques et sociaux, de jour en jour plus insoutenables. Il s’avère donc nécessaire que ces travaux, auxquels plusieurs forces et représentants de la société sénégalaise et du paysage politique participent, soient bouclés. Il faudrait que les acteurs politiques qui se sont longtemps rejetés la faute quant à une absence de dialogue et ont toujours invité à la recherche d’un consensus sur différentes questions sur la vie de la nation sénégalaise parviennent à livrer les conclusions de leurs travaux. Il en va de la crédibilité du processus entamé au lendemain de l’élection présidentielle de février 2019.
Une politique de chaise vide a été entretenue par l’opposition politique pour un temps, mais le Dialogue national a permis à plusieurs acteurs de se retrouver autour de Famara Ibrahima Sagna pour apporter leurs contributions quant à des améliorations au processus électoral et au fonctionnement du système politique. Beaucoup d’acteurs politiques se sont rendus à l’évidence que le refus du dialogue pousse à la prise de décisions à leurs dépens. Dans une chronique de mai 2019, il était souligné dans ces colonnes ce qui suit : «Il aurait été encore difficile pour l’opposition d’expliquer sa politique de la chaise vide autour de la table d’un Dialogue politique auquel continuait d’appeler le président Macky Sall.
Le refus systématique des responsables de parti d’opposition de répondre à ces appels avait fini par les présenter comme des nihilistes et les mots d’ordre à la population de se mobiliser pour imposer un rapport de forces au régime du président Macky Sall étaient suivis de manière timide. En conséquence, le président Sall ne s’empêchait guère de dérouler ses actions, notamment un processus politique et électoral dont les résultats se sont révélés être au détriment de l’opposition qui avait refusé de s’associer aux discussions et autres négociations. Les formations politiques qui avaient refusé de prendre part aux travaux de la Commission nationale de réforme des institutions ou aux séances de Dialogue politique autour du processus électoral, conduites par l’ancien ambassadeur Abdoul Aziz Ba, en ont eu à leurs dépens. En dépit de l’absence de l’opposition, des réformes ont été menées inexorablement et les choix opérés lui ont été appliqués sans lui faire le moindre cadeau.» On peut dire que les travaux de la commission politique conduits par le Général Mamadou Niang, ancien ministre de l’Intérieur, ont été motivés d’une bonne volonté de tous les acteurs qui y prennent part. Les questions qui tiennent à cœur sont adressées et un rapprochement des postures se fait sur des points où le consensus peut sembler peu évident.
Une autre situation, totalement imprévue, a forcé les rares réticents à répondre à l’appel du président Macky Sall pour discuter des préoccupations de la nation. La pandémie du Covid-19 ne laissait aucun choix à un responsable politique, économique ou social de ne pas répondre à une invitation du chef de l’Etat pour discuter de la situation grave que vit le pays. Ainsi, le président Sall avait-il obtenu de ses compatriotes ce que certains milieux politiques de l’opposition lui refusaient, c’est-à-dire de lui accepter le rôle et le statut de chef, de celui qui donne le ton. Les audiences qu’il avait enchaînées, courant mars 2020, avec les acteurs des différentes couches de la société sénégalaise ont été des moments forts de concorde et de citoyenneté. La population a adhéré à un tel processus et salué cet élan citoyen. Il sera désormais difficile pour un acteur politique de refuser de s’asseoir à la table des travaux dirigés par Famara Ibrahima Sagna, après avoir chanté, publiquement en chœur avec le président Sall, la symphonie de la concorde nationale et de l’ouverture des esprits pour l’unité nationale pour faire face aux périls. Est-il besoin de rappeler que seul l’ancien Premier ministre de Macky Sall, Abdoul Mbaye, avait refusé de répondre à l’invitation du chef de l’Etat ? Cette attitude n’avait surpris personne, car tout le monde a fini de mesurer le degré de l’aversion non dissimulée que Abdoul Mbaye nourrit à l’égard de Macky Sall.
Le report des élections locales s’impose
La dynamique de dialogue et de discussion autour des préoccupations essentielles de la Nation devra être poursuivie. Il s’impose donc que les travaux se poursuivent et que les conclusions soient tirées afin que le jeu politique et le débat public retrouvent une certaine lucidité et une sérénité. Le Covid-19, avec les malheurs qu’il cause, a eu malgré tout l’effet de nous sortir d’une ambiance de campagne électorale permanente avec ses entractes de mises en scène, ses épisodes d’attaques peu fondées, de déclarations populistes et de controverses puériles. Une trêve des braves est observée afin de bouter un mal qui n’épargne personne. Il faut alors, dans un tel contexte, que les acteurs du Dialogue national puissent clarifier, pour le peuple sénégalais, les enjeux majeurs de leurs travaux, les orientations dégagées pour régler bien des questions controversées et les bases communes sur lesquelles un débat sain et raisonné sera de nouveau possible dans notre espace public. Les outils et mécanismes ne manquent pas pour que les travaux puissent être achevés dans le respect des mesures et prescriptions du personnel médical. Une identification claire des pistes qui seront prises pour notre système politique, dans une sous-région ouest-africaine en proie à des crises de gouvernance et de sécurité, s’impose à tous.
Avoir des conclusions claires des travaux du Dialogue national permettra à notre pays de définir une feuille de route claire pour attaquer de façon sereine les prochaines échéances du calendrier républicain, avec l’accord du plus grand nombre, à défaut de l’accord de tous. Le député Mamadou Diop Decroix ne s’y trompe pas quand il invite, dans l’édition du journal Le Quotidien du 14 août 2020, à une reprise des travaux de la Commission politique pour l’adoption de «règles consensuelles de dévolution démocratique et pacifique du pouvoir».
La question des élections locales dont le report à mars 2021 suscite des débats sur la possibilité de leur tenue, dans le contexte d’une persistance de la pandémie du Covid-19, pourra être réglée dans le même sillage. De toute façon, il devient évident que ces élections locales ne pourront plus se tenir en mars 2021. Les activités de préparation de ce scrutin n’ont pas été conduites dans les formes et délais prescrits par la loi électorale. Par exemple, entre autres préalables, la révision des listes électorales n’a pas pu être réalisée. Tous les acteurs politiques ont semblé admettre cette situation au point qu’on n’a pratiquement pas entendu une formation politique ou une organisation de la société civile poser ces manquements, négligences ou carences dans le débat public. L’obtention de solutions consensuelles des travaux de la Commission politique ne fera qu’apaiser le champ politique et nous éviter de tomber dans les travers d’une campagne électorale permanente. Ce pays a trop de priorités pour ne vivre qu’au rythme du politique et aux envies des politiques.
Les concertations du Covid-19 ne s’auraient suffire
Le président Sall semble accorder beaucoup d’importance à des conclusions consensuelles du Dialogue national. Il appelle à la poursuite des travaux et à la systématisation desdites conclusions. Il n’a pas manqué de voix pour dire que les concertations engagées en mars dernier dans le cadre de la riposte contre le Covid-19 auraient pu suffire pour le chef de l’Etat, pour en tirer des résolutions sur tous les plans, encore qu’il faut le redire, des acteurs qui avaient boycotté le Dialogue national ont daigné répondre aux concertations sur le Covid-19. La diversité des acteurs, le caractère large et inclusif de ces concertations, et surtout le fait que les discussions n’avaient pas été circonscrites à la seule question de la gestion de la pandémie du Covid-19, pourraient autoriser le président Macky Sall à s’appuyer sur cela pour engager des mutations et des réformes, notamment sur le plan politique. Seulement, le chef de l’Etat tiendrait à avoir des consensus dynamiques, formalisés par les différents acteurs. L’agenda politique et les urgences pour relancer l’économie et les activités du pays pressent le président Sall, mais il continue de faire preuve de patience afin de mener à terme le processus du Dialogue national. Il y a lieu de souligner que si les travaux dudit dialogue se terminent en queue de poisson ou que si le chef de l’Etat ne se donne pas la peine de les faire boucler dans une ambiance inclusive et de consensus, cela donnerait du grain à moudre à tous ses contempteurs qui disaient leur scepticisme quant à la sincérité du dialogue auquel il appelait.
L’abandon des travaux à mi-parcours constituerait également une offense voire un camouflet à l’égard des acteurs qui s’étaient pleinement investis dans les travaux du dialogue. On peut en outre augurer que le président Sall compte s’appuyer sur les conclusions du Dialogue national pour impulser de profonds changements dans la conduite des affaires du pays. Les fruits de ce dialogue lui donneraient les coudées franches et permettraient en même temps de mettre à l’aise de nombreux acteurs politiques et sociaux, notamment des responsables de formations politiques de l’opposition ou de la société civile, à accepter éventuellement de faire partie d’une nouvelle équipe gouvernementale pour conduire les destinées du pays. Le président du Comité de pilotage, Famara Ibrahima Sagna, qui prend sa mission très au sérieux, comme en atteste le documentaire audiovisuel qu’il a fait confectionner pour présenter les travaux du Dialogue national à mi-parcours, n’a d’autre choix que de convoquer sans délai la reprise des travaux et de mener les délibérations avec célérité. En effet, une mission, aussi grandiose qu’elle puisse être et qui n’a pas de terme, finira par n’avoir aucun sens. Il reste entendu que le dialogue étant inhérent au processus démocratique, d’autres séances d’échanges interviendront dans le futur pour conforter des consensus sur les règles de la vie publique.
Au demeurant, en installant le Comité de pilotage du Dialogue national le 14 janvier 2020, le président Macky Sall avait imparti à l’équipe de Famara Ibrahima Sagna un délai de 90 jours pour déposer ses conclusions. Les travaux qui avaient été menés d’arrache-pied jusqu’au 23 mars 2020 – date de leur suspension pour cause de Covid-19 – ne devraient plus demander beaucoup de temps pour être finalisés.
Par Dr Abdoulaye Taye
FAUDRAIT-IL BRULER LA LIMITATION DES MANDATS ?
La limitation des mandats inscrite dans nos constitutions africaines en lettres de sang est-elle nécessaire à la démocratie ?
La limitation des mandats inscrite dans nos constitutions africaines en lettres de sang est-elle nécessaire à la démocratie ? N’est-elle pas que le résultat d’une réaction névrotique aux « monarchies constitutionnelles des partis uniques » installées au pouvoir après les indépendances.
Malgré le consensus politique à l’origine de cette loi, force est de reconnaitre qu’elle ne résiste pas à l’épreuve de nos réalités. Nos sociétés politiques et culturelles longtemps dominées par des khalifes, des rois et des partis uniques ont du mal à digérer la culture de la limitation des mandats. N’est-ce pas un échec du leadership politique qui n’a pas compris dans quelle société elle vit et donc n’a jamais su s’adapter ni préparer les citoyens à cette réalité ?
Nous importons tout, même la politique. Le copier-coller n’est valable que sur une feuille mais pas dans une société qui vit au rythme de son passé, de sa culture, de son développement. Nous avons importé le multipartisme, la limitation des mandats, la décentralisation, etc. Nous ne retournons jamais nos yeux sur nous-mêmes, nous les tournons toujours vers les autres. Nos mentalités politiques et intellectuelles sont corrompues par le savoir importé que distillent nos écoles dans nos cerveaux débiles.
Le plus gros MEDIA du monde, le plus manipulateur, l’école a façonné et fabriqué nos esprits comme des caisses de résonance, des magnétophones qui répètent à longueur de décades, les discours et les idées conçus, adaptés et faits pour les autres. L’état jacobin a vécu des siècles en France avant de se métamorphoser définitivement en état décentralisé en 1983. Il fallait réunir tous ces royaumes et empires éparses aux intérêts divers par une grande force centripète, l’état centralisé. Réprimer toutes les velléités d’indépendance, d’autonomie, de sentiment de domination, de soumission et de sécession était le premier devoir et objectif de l’état jacobin. Des siècles étaient nécessaires pour installer définitivement le sentiment et la culture de l’unité nationale, de la solidarité et du partage dans les cœurs et les esprits des français. Nous avons installé la décentralisation en 1972-1996 dans un contexte de niveau culturel, politique et économique très arriéré.
La notion de république était approximative dans la tête de beaucoup d’intellectuels et quasi inexistante pour la majorité de la société. La décentralisation dans ce contexte ne pouvait transférer que des « compétences » de corruption, de gabegie, de spéculation foncière, de détournement. Les peuples ont leur propre dynamique politique, sociale et culturelle qu’ils suivent selon des processus d’intégration, de rejet, d’assimilation et d’adaptation plus ou moins longs et par des mécanismes plus ou moins naturels. La loi sur la limitation des mandats n’est pas une nécessité démocratique comme l’élection par exemple. Les démocraties peuvent s’en passer sans atteindre la qualité démocratique des états. L’Allemagne vit sa démocratie merveilleusement sans limitation de mandats et sans complexe.
Le problème de l’Afrique n’est pas d’importer des connaissances, des savoirs et des savoir-faire, le problème c’est de les digérer dans leurs sociétés et leurs cultures par des mécanismes appropriés. La limitation des mandats ne peut être fondée et justifiée ni démocratiquement, ni juridiquement, ni philosophiquement. Elle ne peut être fondée que politiquement. Elle n’a aucune valeur ajoutée démocratique en soi. Tout peuple peut renoncer à ce droit sans atteinte à sa démocratie.
La limitation des mandats s’est manifestée historiquement comme une réponse à un traumatisme politique qu’il fallait juguler constitutionnellement. Elle est une violation flagrante du droit du peuple de se choisir le dirigeant qu’il veut, dans la durée et le nombre de fois qu’ils le jugent nécessaire. C’est une confiscation du droit démocratique des électeurs de choisir un candidat autant de fois qu’ils le désirent pourvu qu’ils soient satisfaits de lui. La constitution ne peut ni donner ni retirer un mandat, elle ne peut que valider une candidature ou une victoire électorale. C’est au peuple électeur à qui revient le droit, la volonté et la capacité de donner le mandat ou de le retirer.
Détruire un pays et verser le sang du peuple en s’opposant violemment à une troisième candidature est un aveu du leadership politique de son manque de confiance aux électeurs. Il reconnait son échec dans l’émergence d’un électeur libre et responsable formé à l’école de la démocratie qui inculque l’esprit et le comportement démocratique au lieu de dresser une conscience rebelle par des discours de protestation et de contestation toxiques et subversifs. Les manipulations constitutionnelles pour s’octroyer une troisième candidature et les contestations vigoureuses et intempestives pour l’empêcher ne sont que des fanfaronnades qui défient et méprisent la responsabilité et la liberté de l’électeur conscient de son devoir et de ses droits. Rempiler pour une troisième fois aux élections n’est nullement une garantie pour gagner un troisième mandat. La jurisprudence du cas de Me Abdoulaye Wade est là pour le prouver éloquemment. Le peuple électeur conscient, libre et responsable a pris ses responsabilités pour lui retirer paisiblement sa confiance. Les violences, le sang versé, les morts n’ont pris que les couleurs des actes, des attitudes et des discours d’irresponsables politiciens sous la pression de leurs ambitions inavouées et de leurs gouts exaltés du pouvoir.
L’issue des élections prouve que le choc des ambitions et des désirs pouvait nous épargner ces vies perdues et ces violences gratuites. Les manifestations n’ont pas pu empêcher la tenue des élections et la troisième candidature « forcée » n’a pas empêché la chute du candidat Wade. D’ailleurs une troisième candidature a-t-elle plus de chance de victoire qu’une nouvelle portée par un dauphin ? Les manifestations tenaient lieu plus de marketing politique toxique que de campagne électorale normalement conventionnelle.
Loin de moi l’envie d’encourager la violation de la loi de la limitation des mandats inscrite dans les constitutions. Les constitutions doivent être respectées par les uns et les autres. Les membres du conseil constitutionnel doivent prendre leurs responsabilités. Mais ils doivent bénéficier de la présomption de bonne foi de la part des uns et des autres. Lorsque les avis des techniciens du droit sont partagés le forcing politique devient une désobéissance civile car seul le conseil constitutionnel a le dernier mot. C’est la seule instance habilitée à dire le droit dans ce cas. Une bravade politique devient une violation de la loi comme au Mali où on appelle à la démission d’un président dont l’élection est validée par le même conseil constitutionnel qui a validé toutes les candidatures. Respecter la loi par les uns et les autres est un facteur de stabilité. Mais lorsque la loi sur la limitation des mandats risque de bruler les pays ne faudrait-il pas la bruler ?
«POUR MOI, LE COMMUNIQUÉ DU GOUVERNEMENT EST PRÉMATURÉ»
Selon Saourou Sene, pour bon nombre d’enseignants, il y a une surimposition des rappels de salaire
A en croire une note signée par le directeur de la solde, le Ministre des Finances et du Budget a donné l’instruction à ses services compétents après exploitation des résultats des travaux issus du comité mis en place à cet effet, de trouver des solutions plus supportables sur le plan social pour le paiement de l’impôt relatif aux revenus exceptionnels de tous les agents de l’Etat. Sauf que pour le Secrétaire Général du SAEMSS, ce communiqué est prématuré et n’a aucunement une utilité vu le niveau des discussions enclenchées entre la Direction de la Solde et les impôts et domaines.
Pour bon nombre d’enseignants, il y a une surimposition des rappels de salaire. Une question qui envenime avec tant d’autres les relations entre le gouvernement et les enseignants notamment le groupe des 7 syndicats les plus représentatifs.
Ainsi, pour régler cette problématique, le Ministre des Finances et du Budget a mis en place un comité présidé par l’Inspection générale des finances regroupant les Impôts et Domaines, la Solde et le Trésor. C’est pour cela, après exploitation des résultats des travaux du comité et de ses recommandations, Abdoulaye Douada Diallo a donné l’instruction à ses services compétents afin de trouver des solutions supportables sur le plan social pour le paiement de l’impôt relatif aux revenus exceptionnels de tous les agents de l’Etat en attendant de revoir éventuellement les dispositions du code général des impôts.
Toutefois, ce communiqué laisse certains enseignants perplexes sur la sincérité des autorités. Pour sa part, joint au téléphone par L’AS, le Secrétaire général Syndicat Autonome des Enseignants du Moyens et Secondaire du Sénégal a déclaré que c’est uniquement une note qu’il a reçue du directeur de la Solde.
Par contre, renseigne Saourou Sène, il a été informé par le Directeur de la Solde suite à une instruction qu’ils ont reçue des autorités pour se réunir et ensuite faire des propositions et de les partager avec le G7. « Ce n’est qu’après ce partage prévu le mardi qu’ils vont convoquer les responsables des G7 afin de partager avec eux les propositions. Du moment que ce processus est enclenché et qu’il n’est pas encore terminé, je ne sais pas pourquoi on devrait sortir une telle information», affirme-t-il. D’ailleurs, dit-il, c’était comme si on voulait calmer les ardeurs. Pour lui, il fallait attendre de voir le résultat de la rencontre entre la direction de la Solde et les impôts et domaines et la proposition qui sera faite.
A cet effet, commente-t-il, pour le moment je ne peux pas présager de ce que cette proposition va ressembler. Car, soutient-il, il se peut qu’ils nous fassent une proposition qui ne nous satisfait pas. Enfin, conclut-il, pour moi ce communiqué est prématuré et n’apporte rien de nouveau. «Et puis, cette information lancée comme ça, je ne vois aucunement son utilité. Je me demande même quel objectif visé à travers cette information donnée avant l’heure. Parce qu’il faut d’abord aller dans cette réunion et enfin sortir pour communiquer sur les résultats» a-t-il laissé entendre au bout du fil.