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5 juillet 2025
Par Amar THIAM
LES FAILLES D’UNE ALLIANCE CONJECTURELLE SUSCITEE PAR LA BOULIMIE FONCIERE MISES A NU
Manifestement, ce qu’il est convenu d’appeler le contentieux foncier opposant de la famille Thiombane à l’Etat du Sénégal n’a pas fini de révéler tous ses secrets
Manifestement, ce qu’il est convenu d’appeler le contentieux foncier opposant de la famille Thiombane à l’Etat du Sénégal n’a pas fini de révéler tous ses secrets. Les derniers en date ont été portés à la connaissance de l’opinion publique par le journal l’observateur.
Aux origines d’un contentieux qui n’en est pas un
Dans son édition d’hier, l’on apprend que c’était dans le cadre d’un projet de création d’une zone franche industrielle que l’Etat du Sénégal avait intégré dans son assiette foncière le titre foncier 375¨DP sise en bordure et au sud de la route de Mbao dans la banlieue de Dakar.
Pour des besoins d’utilité publique, le terrain d’une superficie de 38 hectares est exproprié moyennant une indemnisation des membres de la famille Thiombane à hauteur de 76 millions. Le projet n’étant pas réalisé, les propriétaires expropriés revinrent à la charge. Ils demandent et obtiennent une rétrocession du site devenu TF4603/DP inscrit au nom de Diabel Thiombane.
La solution du désistement de la famille pour incapacité de rachat du terrain
Cependant n’étant pas dans les dispositions de racheter la totalité de l’assiette foncière, la famille propose à l’Etat un accord de cession de 12 hectares pour le solde de tous comptes. Ledit accord est formalisé dans une lettre adressée au receveur des domaines de Pikine à la date du 31 juillet 2006.
L’Accord scellé, la famille Thiombane procède à la vente de ses terrains dans les règles de l’art mais revient plus tard pour réclamer les 38 ha restants. En 2017, la transaction connait un nouveau développement par une conciliation diligentée par M Sidy Lo, qui engage la direction générale des impôts et domaines devant la famille Thiombane et ses avocats pour fixer les indemnisations de la famille à 31, 173 milliards.
Le document paraphant l’accord envoyé à Mamadou Mamour Diallo, directeur des domaines de l’époque, sera retourné à son envoyeur, une manière subtile et courtoise de lui signifier que : « les modalités de cet accord doivent être déterminées par la procédure prévue pour les acquisitions d’immeubles de l’Etat portant code des domaines de l’Etat et son décret d’application qui prévoit une saisine de la commission de contrôle des opérations domaniales (CCOD) dirigée par le Gouverneur ».
C’était une manière subtile et courtoise pour Mamadou Mamour Diallo, le directeur des domaines, de rappeler à Sidy Lo qu’il n’est pas habilité à engager l’Etat à travers cet d’acquiescement. A la tête de la direction des domaines El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye adoptera la même posture.
Les accointances suspectes entre la famille Thiombane et l’ex conservateur de Pikine.
A la retraite, Sidy Lo n’en continue pas moins d’être sous les feux des projecteurs. L’Ex chef du bureau des domaines de Pikine a mis en place un cabinet d’expertise fiscale et foncière à travers lequel il défend les intérêts de la famille Thiombane.
Devrait-il voguer à contre-courant de l’Etat du Sénégal dont il fut l’employé pour les 6 milliards d’émoluments qui lui auraient été promis à cause de son expertise pour le moins circonstancielle et intéressée ? En tout état de cause, le fait pour lui de vouloir être juge et partie, de s’arc bouter sur l’Etat-providence pour s’enrichir si facilement est tout simplement indécent. Il laisse planer des soupçons justifiés de délit d’initié qu’il a commis. Autre fait assez troublant pour accabler les parties alliées la lettre a disparu des arcanes de l’administration sans nul doute pour cacher le forfait de la famille et sa connivence avec Sidy Lo
A la lumière de ce qui précède, il y’a bien lieu de se poser une question loin d’être superfétatoire : Est-ce que la famille Thiombane est véritablement fondée à réclamer la somme de 31 milliards à l’Etat sur la base d’un acte d’acquiescement rejeté par le directeur des domaines pour vice de forme et lequel était conçu par celui-là même qui a été mandaté pour défendre les intérêts de la famille à travers son cabinet. A mille lieux cette affaire foncière relayée de façon tendancieuse et éhontée par une certaine dans le dessein funeste de clouer au pilori le directeur des domaines et le gouverneur de Dakar pue une alliance conjecturelle intéressée entre deux parties rassemblées par la boulimie foncière insatiable qui les caractérise.
Nous en sommes encore là à nous tirer par les c….pardon pattes. Des histoires de coups d’Etat qui nous viennent toujours de ce continent aux richesses immenses et qui refuse de grandir pour prendre son destin en main. Même en ces temps d’incertitudes où tout est possible pour un nouveau départ, alors que l’Europe est presque à genoux, terrassée par un monstre invisible qui fait partout des ravages. Malgré donc cette donne, les dirigeants du continent peinent à se défaire de leurs chaines. On se complait à se laisser biberonner par les Occidentaux. Nos dirigeants se présentent toujours sous des visages d’anges. Et une fois bien installés au pouvoir, ils montrent à leur peuple leurs véritables faces monstrueuses. Plutôt que sortir leurs pays de la misère, ils l’enfoncent dans la pauvreté. Et enrichissent les amis, la famille, les copains et les coquins tout en obéissant au doigt et à l’œil à l’ancien colonisateur. La Françafrique toujours debout malgré l’éveil d’une jeunesse alerte. Le président malien qui ne dirigeait qu’une partie de son pays , tout en étant sous le parapluie de la France, vient ainsi de tomber. Malgré la pression de la rue, vomi par son peuple, il pensait certainement que la France n’allait pas le lâcher. A voir cette foule toute joyeuse acclamant ses militaires, on éprouve de la peine pour ce continent bien maudit qui marche à reculons. Pathétique est cette sortie de la Cedeao qui n’a pu épargner le Mali d’une crise. Ses dirigeants n’étant pas plus vertueux qu’IBK. Ils sont fait du même bois, chacun d’eux traînant des casseroles si bien qu’ils ont été tous été désavoués par le peuple malien. Notre Chef à nous en premier…
Kaccoor Bi
MALI LE PRESIDENT IBK ANNONCE SA DEMISSION SUITE AU COUP DE FORCE MILITAIRE
Le président Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi sa démission et la dissolution du Parlement et du gouvernement, quelques heures après avoir été arrêté par des militaires en révolte. « Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment », a dit le président Keïta dans une allocution diffusée par la télévision nationale ORTM. « Et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l'Assemblée nationale et celle du gouvernement », a-t-il ajouté. « Je ne veux pas que du sang soit versé pour me maintenir au pouvoir », a expliqué le président malien lors de cette brève allocution. Autant au niveau du continent qu’à travers le monde, la mutinerie des militaires maliens a été condamnée. Les militaires ont été priés de regagner leurs casernes. Jusqu’au moment où nous bouclons cette édition, aucune déclaration officielle venant des mutins n’avait été rendue publique. On ne connaît pas encore les véritables dirigeants de la mutinerie. La Cedeao, l’Union Africaine, les EtatsUnis, la France, l’ONU…partout l’acte posé par les militaires a été dénoncé. Un appel a été lancé aux militaires pour un retour à la normale. D’ailleurs, la CEDEAO a décidé dans la soirée de suspendre le Mali de tous les organes de décision de l’institution sous-régionale avec effet immédiat jusqu’à rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à la « libération immédiate et sans conditions » du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, arrêté par des militaires en révolte. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence mercredi. Seulement cet appel est tombé dans l’oreille d’un sourd surtout que l’adhésion populaire qui a accompagné le coup d’Etat militaire a refroidi la volonté de chefs d’Etat du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Niger de débarquer ce jeudi à Bamako pour mener une médiation. Ces trois chefs d’Etat se sont entretenus avec le président Macron sur la situation. En un certain moment, il était annoncé un possible déplacement sur Bamako de ces trois chefs d’Etat. La confusion de la situation, mais aussi le soutien populaire ont poussé les chefs d’Etat à renoncer à leur projet. Affaire à suivre.
LA FRANCE CONDAMNE
La France, à travers une déclaration de Jean-Yves Le Drian, a fait part de sa position concernant la mutinerie qui s’est engagée aujourd’hui à Kati au Mali. Et c’est pour « condamner avec la plus grande fermeté cet évènement », si l’on en croit la déclaration du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. « A cet égard, la France partage pleinement la position exprimée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dans le communiqué qu’elle vient de faire paraître et qui appelle au maintien de l’ordre constitutionnel et exhorte les militaire à regagner sans délai leurs casernes », lit-on dans la déclaration. Selon M. Le Drian, la France réaffirme avec force son plein attachement à la souveraineté et à la démocratie maliennes. « Les autorités françaises au plus haut niveau restent très attentives à l’évolution de la situation au Mali », poursuit la note.
AL KHAYRI QUAND CIRE SANGHOT SE MARIE !
Depuis le début de la pandémie, votre célèbre rubrique « Al Khayri » a failli se rebeller du fait que les noix de cola avaient déserté les mosquées. Ainsi, imams et naïms se tournaient les… chapelets de faute de prétendants au mariage. Finalement, l’ancien coordinateur du Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer), le jeune Ciré Sanghot, par ailleurs responsable politique de l’APR à Kanel, a « violé » les mesures barrières pour se marier devant Dieu et les hommes. L’heureuse épouse ? Thilél Sow, une charmante Peulh-ourourbé originaire de Rosso-Sénégal. Le mariage a été scellé le samedi 14 août 2020 à Rosso-Sénégal. Selon les radars-chapelets du « Témoin » quotidien, plusieurs responsables politiques de l’APR et dignitaires religieux ainsi que des élèves et étudiants de Dakar et Kanel ont tenu à faire le déplacement. De même que certains employés de la Justice puisque l’heureux époux, en l’occurrence Ciré Sanghot, est juriste en service au ministère de la Justice. Dieu sait que nos amis greffiers du Sytjust n’ont pas « boycotté » le mariage pour avoir dressé procès-verbal pour le meilleur et le pire. Et surtout pour le meilleur. Aux époux Sanghot, « Le Témoin » souhaite bon ménage et pleins d’étudiants turbulents n’hésitant pas à escaler les grilles du Palais pour s’inviter dans une réunion du Meer/APR !
68 NOUVEAUX CAS, 48 CAS GRAVES, ZERO DECES LE VIRUS EN MODE PAUSE MORBIDE
Hier, le communiqué quotidien du ministère de la Santé est revenu sans aucun décès, mais avec 68 nouveaux cas de contamination et 48 cas graves en réanimation. La journée d’hier a été moins macabre que celles qui l’ont précédée. Bien que sur 926 tests réalisés, il y a eu 68 nouveaux cas revenus positifs, soit un taux de positivité de 7,34%, aucun décès n’a été enregistré. Une bonne nouvelle qui donne espoir. Mais, malheureusement, le dispatching des 68 cas d’hier, prouve que le virus est bien « logé » dans notre territoire. Parmi ces contaminés, les 41 sont des contacts suivis par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, deux autres sont importés à partir de l’aéroport international Blaise Diagne. Ce qui n’est pas bon signe pour le pays puisqu’on avait à faire avec la multiplication des cas issus de la transmission communautaire. Car, les 25 restants sont de ces cas qui donnent du tournis aux autorités. Ils sont répartis dans les localités suivantes : Mbour (3), Bignona (2), Ouakam (2), Bambey, Cambérène, Colobane, Diourbel, Hlm-5, Kédougou, Khombole, Kolda, Liberté VI, Matam, Mékhé, Mermoz, OuestFoire, Patte-d’oie, Popenguine, Yarakh, Ziguinchor, Zone de Captage, chacun un cas. Il a annoncé aussi l’état critique de 48 patients en réanimation. Par ailleurs, 39 patients ont recouvré la santé. Quant à l’état de santé des autres patients hospitalisés, est stable. Et aussi aucun décès enregistré. Pour rappel, le Sénégal compte à ce jour, 12 305 contaminés depuis l’apparition de la pandémie le 2 mars dernier. Parmi lesquels, 7767 sont guéris, 256 ont perdu la vie et 4281 sont sous traitement.
ENTRÉE EN SIXIÈME ET CFEE 285.812 CANDIDATS INSCRITS
L’examen du certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et le concours d’entrée en sixième prévus jeudi et vendredi au Sénégal concernent 285.812 candidats. Les filles représentent 53 %, a indiqué mardi le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla. Les candidats sont répartis dans 1.781 centres d’examen, a ajouté M. Talla lors d’un point de presse. ‘’D’importantes dispositions ont été prises sur le plan pédagogique et sanitaire pour le respect strict des mesures barrières [contre] la pandémie de Covid19’’, a-t-il assuré. Le 10 août déjà, ‘’toutes les opérations de convoyage’’ du matériel nécessaire à l’organisation de l’examen du CFEE et du concours d’entrée en sixième ont été effectuées dans le ‘’respect strict des normes édictées par les autorités sanitaires’’, selon Mamadou Talla. L’examen du baccalauréat se poursuivra à partir du 2 septembre, à la suite du déroulement des épreuves anticipées de philosophie, qui ont eu lieu la semaine dernière, a-t-il rappelé, ajoutant que l’examen du brevet de fin d’études moyennes est prévu le 14 septembre. Les élèves des classes d’examen (CM2, troisièmes et terminales) ont repris les cours le 25 juin, après une suspension qui a duré plus de trois mois, en raison de la pandémie de Covid-19.
UNIVERSITE UNE REPRISE REDOUTEE
La reprise des cours dans les universités, prévue le 1er septembre prochain selon la volonté du président de la République ne saurait se faire sans des mesures d’accompagnement selon les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop. Ils ont demandé aux autorités de prendre leurs responsabilités surtout au moment où on note une montée en puissance des cas communautaires. Une situation qui inquiète la communauté universitaire. « Pour une université qui doit reprendre le 1 septembre, le niveau des herbes dans les différentes facultés est inadmissible. Nous savons tous qu’au mois de septembre, les eaux stagnantes dans le campus social sont à l’origine des nombreux cas de paludisme. Il faudra doter de masques en qualité et en quantité les 8 000 étudiants que compte le campus social. Mais également, il est triste de constater que les différentes mesures prises avec les autorités pour rendre effective la réouverture de l’université, sont au ralenties » a fustigé le porte-parole Cheikh Ahmadou Bamba Faye qui faisait face à la presse hier. Face à ces « manquements », les étudiants invitent les autorités à s’investir pour créer les conditions d’une rentrée sans problème. Les étudiants de l’Ucad disent regretter qu’à 11 jours de la réouverture de l’université, leurs propositions tardent à se matérialiser.
LES ETUDIANTS THIESSOIS A DAKAR SE FELICITENT DU SOUTIEN DE HABIB NIANG
En marge du point de presse sur la sensibilisation sur la Covid19 tenu samedi dernier, le président du Mouvement And Suxxali Sénégal Habib Niang a reçu en audience la Coordination des étudiants Thiessois de Dakar. Laquelle, face à la reprise des cours annoncée, dit se trouver dans le désarroi du fait de la situation de la maladie dans la région de Dakar et des « conditions difficiles dans lesquelles nous vivons à l'université ». Le président du mouvement « And Suxxali Sénégal akk Habib Niang » a réaffirmé sa volonté d’accompagner « ses » étudiants pour leur permettre de pouvoir reprendre convenablement les cours dans ce contexte de Covid-19. La Coordination n’a pas manqué de louer les « actions que M. Habib Niang fait pour les étudiants thiessois dans les différentes universités du Sénégal ». Selon le président de cette coordination, Bassirou Seck, qui rappelle l’accompagnement en logistique que les étudiants avaient reçu du candidat à la mairie de Thiès-nord aux prochaines élections locales, « l'heure n'est plus aux remerciements mais à la vulgarisation des actions de Mohammed El Habib Niang, la seule autorité qui, durant les moments difficiles, a répondu présent à nos appels pour faire face à nos besoins ». Dès lors, a poursuivi le responsable étudiant, « nous avons un devoir et une dette envers lui. Nous allons continuer le travail déjà entamé à ses côtés ». Une occasion pour le président du mouvement « And Suxxali Sénégal ak Habib Niang » de réitérer son engagement aux côtés des étudiants thiessois de Dakar, par un accompagnement sur les volets social et pédagogique.
Les bourreaux de Fatou Ndoye condamnés
Le verdict dans l’affaire Fatou Ndoye est tombé hier. Le tribunal des flagrants délits a déclaré Ibou Thiaw, Babacar Ndiaye et Moussa Diallo coupables des délits de collecte et diffusion de données à caractère personnel, attentat à la pudeur et atteinte à la dignité humaine. La plus lourde peine a été infligée à Ibou Thiaw qui écope de trois mois de prison ferme. Quant à son acolyte Babacar Ndiaye, il a pris deux mois ferme de prison. Plus chanceux de la bande, Moussa Diallo est condamné à une peine d’un mois de prison. En outre, ils vont payer collectivement une amende de 5 millions de F Cfa à la victime Fatou Ndoye souffrant de troubles psychiatriques. Pour rappel, elle a été accusée de vol par ces derniers qui l’ont ligotée, violentée et filmée à Sacré-Cœur.
L’ONLPL mène une enquête à la prison de Mbour
L’Observateur National des Lieux de Privation de Liberté (ONLPL) s’est saisi de l’affaire de la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Mbour. Les détenus refusent de s’alimenter pour dénoncer, d’une part, leurs mauvaises conditions de détention résultant de la mauvaise qualité de l’alimentation, du manque d’eau et d’hygiène, de la promiscuité, de la présence de cas de Covid-19 et d’autre part, pour exiger la visite des autorités judiciaires. Tenant compte de ces révélations, l’Observateur national, Josette Marceline Lopez Ndiaye, a dépêché une équipe aux fins d’effectuer une visite à la MAC de Mbour. Cette délégation, composée entre autres d’un commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite, d’un inspecteur d’administration pénitentiaire à la retraite et d’un expert en Droits humains, a ouvert une enquête afin de vérifier le bien fondé des faits évoqués par les médias. Sur place, les observateurs se sont entretenus avec le directeur de l’établissement, des membres du personnel pénitentiaire et des détenus. Un rapport général avec avis sera fait et envoyé aux autorités.
Lot de matériel pour le Service d’hygiène
Le président de la République a renforcé l’équipement du service d’hygiène très impliqué dans la lutte contre le coronavirus. Il a réceptionné hier un important lot de matériel destiné au Service National de l’Hygiène. Il s’agit de 45 véhicules pick-up équipés de thermonébulisateurs, de pulvérisateurs, d’appareils doubles, d’atomiseurs et de kits d’analyse de la portabilité de l’eau. Le coût des équipements de dernière génération est estimé à 3,2 milliards Fcfa. Avec cet arsenal, les soldats de l’hygiène vont intensifier la lutte anti-vectorielle et la désinfection à grande échelle.
53 millions de faux billets
Les pandores de la brigade de recherche de Saly ont arrêté trois individus dont un Sénégalais, un Guinéen et un Malien, dans la nuit du lundi au mardi, à Saly. Cette bande de trafiquants de faux billets basée à Dakar était venue à Mbour pour écouler les billets contrefaits. C’est dans la foulée que les membres de la bande ont fait la connaissance d’une dame qu’ils ont voulu rouler dans la farine. La veille de l’opération, la dame a soupçonné un coup tordu de ces personnes qui ne lui inspiraient guère confiance. Ainsi, pour se faire une religion de leurs activités, elle s’est approchée d’une connaissance. C’estlà que les pandores ont été mis au parfum et le pot aux roses découvert. Il fallait juste tendre un piège aux membres de la bande et les attendre au lieu fixé. C’est au moment où la transaction devait démarrer que les éléments de la brigade de recherche de la gendarmerie de Saly ont fait irruption sur les lieux. Après avoir brandi leurs cartes professionnelles, ils ont interpellé les trois individus qui détenaient par devers eux un sac contenant des coupures de faux billets de 10.000 Fcfa dont la somme totale est de 53 millions Fcfa. Après leur interpellation, ils ont été conduits dans les locaux de la brigade pour les besoins de l’enquête.
53 millions de faux billets (bis)
Restons avec cette bande de faussaires pour dire que durant l’audition, le Malien répondant du nom de Issakha Babo s’est révélé être le chef de la bande. Ce dernier était chargé du lavage des billets. Vivant au Sénégal depuis quelques temps, il a voulu brasser de l’argent facile. Pour ce faire, il a donc constitué autour de lui des hommes de confiance dont un Guinéen du nom de Lamine Kaba. Ce dernier est venu au Sénégal tout récemment pour exercer le métier de charlatan. C’est dans l’exercice de ce métier que le fameux marabout a fait la connaissance de Issakha Dabo. Il était donc chargé de donner la formule magique qui fructifierait leur business. Mais pour huiler leur plan, il leur fallait un Sénégalais qui les mettrait en contact avec ses concitoyens. C’est dans ce cadre que Waly Ndiaye a été chargé d’accomplir ce rôle en contactant de potentiels clients qui subiraient les coups tordus de la bande. Pour ne pas éveiller de soupçons, après avoir quitté la capitale sénégalaise il y a quelques jours, la bande a trouvé un logement dans un hôtel situé au village touristique de Nianing. Après leur arrestation, une perquisition a été effectuée dans leurs chambres. La bande sera déférée aujourd’hui au parquet de Mbour.
Les employés de l’Iseg réclame 30 millions au PDG
Le Président Directeur général de l’Institut Supérieur d’Entrepreneurship et de Gestion (ISEG), Mamadou Diop, est à couteaux tirés avec ses travailleurs. Regroupés autour d’un collectif, les employés de l’Iseg et de la section Sports réclament un peu plus de 30 millions Fcfa d’arriérés de salaire au président Directeur Général, Mamadou Diop. Ils courent derrière 8 à 15 mois de salaires. D’ailleurs, ils vont briser le silence aujourd’hui à l’occasion d’un point de presse. En sus, ces travailleurs de l’administration et de la section Sports dénoncent l’absence de contrat de travail après 4 ans ou plus de service à l’ISEG. Le collectif sera accompagné lors du point de presse par des organismes de défense des droits de l’Homme.
Le meurtrier du taximan écope 15 ans de réclusion criminelle
La chambre criminelle a donné son verdict dans l’affaire du meurtre du taximan Ibrahima Samb tué par Ousseynou Diop en octobre 2016. En effet, même si le juge a écarté la préméditation, il a eu la main lourde. Reconnu coupable du meurtre du taximan, Ousseynou Diop a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle. En sus, il devra verser à la mère et aux deux sœurs du défunt la somme de 75 millions Fcfa. La mère de Ibrahima Samb va empocher 50 millions pour dommages et les deux sœurs vont se partager 25 millions Fcfa. Pourtant, la partie civile avait réclamé 500 millions Fcfa. Il faut souligner que l’avocat général avait requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle.
Les Amicales menacent de boycotter la rentrée de l’université
La décision des autorités de rouvrir les universités le 1er septembre prochain, en cette période de crise sanitaire sans précédent, risque de tomber à l’eau. Pour cause, les membres de la coordination des Amicales de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) menacent de boycotter la reprise des cours. En effet, Cheikh Ah0madou Bamba Faye (porte-parole du jour) et ses camarades accusent les autorités de ne pas respecter les modalités de retour des étudiants dans les campus social et pédagogique. Face à la presse, le porte-parole du jour informe que lors des réunions, beaucoup de dispositions ont été prises, parmi lesquelles la désinfection régulière des campus social et pédagogique, l’assainissement de l’environnement de l’université par le désherbage. «Il est regrettable de constater qu’à 12 jours de la reprise, toutes ces propositions et stratégies tardent à se réaliser», s’offusque-til. «C’est pourquoi il nous incombe, dès lors en tant que représentant d’étudiants, d’alerter l’opinion nationale et internationale en général et la communauté universitaire en particulier sur le caractère primordial et vital de concrétiser ces dispositions pour assurer une bonne reprise sans perturbation.». Par ailleurs, Cheikh Ahmadou Bamba Faye décrie fortement les méthodes d’Ecobank qui, à l’en croire, n’accorde aucune importance aux problèmes que rencontrent les étudiants au niveau de ses services. «Ecobank nous oblige à aller dans la plateforme où le temps de réponse est véritablement long», fulmine-t-il. En outre, la coordination des Amicales de l’Ucad s’émeut du sort que subissent les étudiants en Masters. Ces derniers sont victimes, selon M Faye, des lenteurs du système universitaire. «Nous sommes tous animés par la volonté de sauver cette année, mais il faut que toutes ces dispositions prises soient respectées et que certaines questions telles que les bourses, les accompagnements des masters soient prises en charge», a indiqué le porte-parole du jour.
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IBK DÉMISSIONNE
Le président malien a annoncé mardi soir lors d'un bref discours à la télévision nationale, sa démission et la dissolution du Parlement suite à son arrestation plus tôt dans la journée par des soldats mutins
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi sa démission, expliquant n'avoir pas d'autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte pour éviter que du sang ne soit versé.
Le président Keïta, arrêté en compagnie de son Premier ministre Boubou Cissé en fin d'après-midi et emmené dans le camp militaire d'où était partie une mutinerie en début de journée, est apparu vers minuit sur la télévision publique ORTM, portant un masque sur la bouche. S'adressant d'une voix grave aux citoyens maliens et aux militaires de tout rang, il a déclaré avoir oeuvré depuis son élection en 2013 à redresser le pays et à "donner corps et vie" à l'armée malienne, confrontée depuis des années aux violences jihadistes. Puis il a évoqué les "manifestations diverses" qui depuis plusieurs mois ont réclamé son départ, faisant des victimes, estimant que "le pire en a résulté". "Si aujourd'hui il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix ? M'y soumettre, car je ne souhaite qu'aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires", a-t-il dit. "C'est pourquoi je voudrais en ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment"."Et avec toutes les conséquences de droit: la dissolution de l'assemblée nationale et celle du gouvernement", a-t-il ajouté.
IBK ARRÊTÉ PAR DES SOLDATS EN RÉVOLTE
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés mardi 18 août par des militaires en révolte. Ces derniers les ont emmenés dans un camp militaire dans la banlieue de Bamako, selon une source officielle
Le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et le Premier ministre Boubou Cissé sont aux mains de "soldats révoltés", confirme une source officielle auprès de l'Agence France-Presse. Alors qu'une partie de la population réclame le départ d'IBK depuis des mois, le président français Emmanuel Macron "condamne la tentative de mutinerie en cours". Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU devrait se tenir ce mercredi.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés mardi 18 août par des militaires en révolte. Ces derniers les ont emmenés dans un camp militaire dans la banlieue de Bamako, a indiqué Boubou Doucouré, le directeur de la communication du chef du gouvernement malien.
Les deux dirigeants "ont été conduits par les militaires révoltés dans des véhicules blindés à Kati", où se trouve le camp Soundiata Keïta, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, a précisé M. Doucouré, confirmant une affirmation à l'AFP d'un des chefs de la mutinerie. Tous deux avaient été arrêtés en fin d'après-midi au domicile du président Keïta.
"Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministres sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui" (au domicile du chef de l'Etat à Bamako), avait déclaré à l'AFP un des chefs de la mutinerie, sous couvert d'anonymat.
Les mutins ont ensuite pris le contrôle du camp et des rues adjacentes, avant de se diriger en convoi vers le centre de la capitale, selon un correspondant de l'AFP.
Dans Bamako, ils ont été acclamés par des manifestants rassemblés pour réclamer le départ du chef de l'Etat aux abords de la place de l'Indépendance, épicentre de la contestation qui ébranle le Mali depuis plusieurs mois, avant de se diriger vers la résidence du président Keïta, selon la même source.
Avant même l'annonce de l'arrestation du président et de son premier ministre, les pays de l'Afrique de l'Ouest, la France ou encore les Etats-Unis avaient exprimé leur inquiétude et dénoncé toute tentative de renversement du pouvoir.
Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu de la crise qui s'est déclenchée à Bamako avec ses homologues nigérien Mahamadou Issoufou, ivoirien Alassane Ouattara et sénégalais Macky Sall, et il a exprimé "son plein soutien aux efforts de médiation en cours des Etats d'Afrique de l'Ouest".
"Faire taire les armes"
Le chef de l'Etat "suit attentivement la situation et condamne la tentative de mutinerie en cours", a ajouté la présidence française. Quelque 5 100 militaires français sont déployés au Sahel, notamment au Mali, dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait auparavant affirmé que la France condamnait "avec la plus grande fermeté" cette "mutinerie".
Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a condamné "énergiquement" l'arrestation du président malien.
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell a "condamné" mardi "la tentative de coup d'Etat en cours au Mali". "L'Union européenne condamne la tentative de coup d'Etat en cours auMaliet rejette tout changement anti-constitutionnel. Ceci ne peut en aucun cas être une réponse à la profonde crise socio-politique qui frappe le Mali depuis plusieurs mois", a affirmé Josep Borrell, dans un communiqué publié par ses services.
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU devrait se tenir ce mercredi.
Peu avant son arrestation par les militaires, le Premier ministre Boubou Cissé leur avait demandé dans un communiqué de "faire taire les armes", se disant prêt à engager avec eux un "dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus".
"Les mouvements d'humeur constatés traduisent une certaine frustration qui peut avoir des causes légitimes", avait estimé M. Cissé, sans plus de détails sur les raisons de la colère des militaires.
Plusieurs chancelleries occidentales avaient fait état dans la journée de l'arrestation de personnalités politiques, dont des ministres, mais elles n'ont pas pu être confirmées de source officielles, pas plus que celles concernant des hauts gradés, revendiquées par les mutins.
Le Mali est confronté à une grave crise socio-politique qui préoccupe la communauté internationale.
Une coalition hétéroclite d'opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile multiplie les manifestations pour réclamer le départ du président Keïta, accusé de mauvaise gestion.
Troubles meurtriers
A cela s'ajoute une "situation sociale délétère", selon la dirigeante syndicale Sidibé Dédéou Ousmane.
Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), qui mène la contestation, a refusé jeudi dernier une rencontre avec le président Keïta, fixant notamment comme préalable la fin de la "répression" contre ses militants.
LA CEDEAO ISOLE LES MUTINS MALIENS
Bamako est suspendu des organes de décision de l'organisation sous-régionale jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel - Fermeture des frontières et arrêt des transactions économiques entre les pays membres et le Mali - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la commission de la CEDEAO, daté du 18 août 2020, relatif à la situation politique en cours au Mali.
"Suite à son communiqué publié au cours de la journée du 18 août 2020 faisant état d’une mutinerie en cours au sein des Forces Armées Maliennes, la CEDEAO a noté avec une très grande préoccupation la prise de pouvoir par des militaires putschistes maliens.
2.Cette prise de pouvoir intervient dans un contexte de crise socio-politique difficile. En effet, la CEDEAO rappelle qu’elle a engagé un processus de médiation depuis plus de deux mois en vue de trouver une solution à cette crise. Suite à ce coup de force des militaires putschistes maliens, qui est de nature à avoir un impact négatifsur la paix et la stabilité au Mali et dans la sous-région, la CEDEAO :
a) condamne avec la plus grande fermeté le renversement par des militaires putschistes du gouvernement démocratiquement élu du président Ibrahim Boubacar Kéita ;
b) dénie catégoriquement toute forme de légitimité aux putschistes et exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel ;
c) rappelle aux militaires leur responsabilité sur la sûreté et la sécurité du président Ibrahim Boubacar Kéita et des officiels arrêtés ;
d) exige la libération immédiate du président Ibrahim Boubacar Kéita et de tous les officiels arrêtés ;
e) suspend le Mali de tous les Organes de décisionde la CEDEAO avec effet immédiat, conformément au Protocole additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance et ce, jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel ;
f) décide de la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières entre les pays membres de la CEDEAO et le Mali et invite tous les partenaires à faire de même ;
g) demande la montée en puissance immédiate de la Force en Attente de la CEDEAO ;
h) demande la mise en œuvre immédiate d’un ensemble de sanctions contre tous les putschistes et leurs partenaires et collaborateurs ;
i) décide de dépêcher une délégation de haut niveau pour assurer le retour immédiat de l’ordre constitutionnel ;
j) décide de demeurer saisie de la situation au Mali."
par Abdoul Kane
LA DÉMISSION DU PROFESSEUR PAPA TOURÉ, UN ACTE MILITANT
EXCLUSIF SENEPLUS - Notre hôpital public ne doit pas ressembler à un terrain de jeux politiciens et autres prises de positions nourries par des conflits d’intérêts faisant peu cas des préoccupations de la santé des populations
J’utilise à dessein ce qui peut s’apparenter à un oxymore pour rendre hommage au Professeur Papa Touré qui a souhaité être déchargé de ses fonctions de président du Conseil d’Administration de l’hôpital Dalal Jamm dans une lettre adressée à monsieur le président de la République en date du 10 Aout 2020.
Le fait est assez rare pour être souligné.
Cette démission, me semble-t-il, est à assimiler à un acte d’engagement fort qui doit être salué à sa juste dimension. Car il y a démission et démission. « Acte par lequel on renonce à une dignité, à un emploi » oualors « renonciation, abdication » ; cette seconde attitude est une sorte de résignation de l’esprit qui a choisi de se laisser guider pour plaire au prince, garder ses privilèges, se cramponner à son poste ... Quoi qu’il en coûte. Cette forme de démission, dont on ne compte plus les nombreux prosélytes sous nos tropiques où les positions de pouvoir et les faveurs qui y sont attachées sont souvent une obsession quasi maladive, est la plus largement partagée par des personnes qui ont pris le parti de laisser le destin faire son œuvre, pourvu que les dividendes tirées de leurs fonctions et, plus encore, de leurs postures (parfois coupables) soient sauves. Avant toute chose, précisons que la fonction d’administrateur des établissements publics de santé est gratuite dans les textes de la réforme de 1998. Il a fallu attendre la révision de 2016 pour changer la donne, ce qui n’est toujours pas effectif en l’absence de décret d’application.
L’acte posé ici fait appel au courage et à la responsabilité. Le Professeur Papa Touré, un des pionniers de la médecine sénégalaise, haut cadre au parcours exemplaire qui n’ignore rien de ce qu’est une administration, aurait pu évoquer la procédure utilisée pour justifier sa démission. Il n’aurait probablement pas eu tort. Il a fait mieux en mettant en avant sa conscience, cette flamme individuelle qui doit illuminer le sens de nos actions et les choix que nous opérons ; conscience qui ne saurait se cacher derrière un ordre qui viendrait d’en haut, un vice de forme ou tout autre déterminisme. Agir en toute responsabilité, c’est répondre de l’autre, répondre devant la société et aussi répondre de soi-même. Il s’agit d’être au bon rendez-vous en adoptant une posture digne et courageuse qui doit nous amener à penser à l’intérêt du plus grand nombre. Car demain, raisonnera en nous et à la postérité l’écho de nos actes. C’est ce qui justifie la réflexion orientée sur la question éthique des choix collectifs, qui vise l’utilité publique.
Il est vrai que nos élites, qui ne prennent pas toujours la juste mesure de leurs responsabilités, redoutant le qu’en pensera Big Brother ou le qu’en diront les langues hostiles, préfèrent souvent s’emmurer dans le silence ou maugréer dans la barbe.
L’hôpital public, et de manière plus générale notre système de santé, mesures de civilisations d’un peuple et marques ultimes d’une République solidaire, ne doivent pas ressembler à un terrain de jeux politiciens et autres prises de positions nourries par des conflits d’intérêts faisant peu cas des préoccupations de la santé des populations. Nous avons la grande mission d’en faire des outils d’excellence et de promotion de justice sociale. Il nous plaît de reprendre cet auteur et praticien qui disait que « l’hôpital manque de moyens mais surtout d’objectifs et du sens régénéré de sa mission humaniste. Il nous appartient de le sauver au profit de l’égalité et de l’intérêt collectif des individus ».
Or, c’est enfoncer une porte ouverte que de rappeler que notre hôpital public n’est pas digne de ce que les sénégalais doivent en attendre, soixante ans après les indépendances et plus d’un siècle de formation médicale par une Faculté de Médecine, Alma Mater qui a façonné autant de praticiens d’exception faisant la fierté de nombreux pays aux quatre coins de l’Afrique et du monde.
Le Professeur Papa Touré, père de la cancérologie sénégalaise, dont de nombreux épigones brillent sur plusieurs terrains scientifiques, ne saurait nous demander de limiter nos ambitions. Les sénégalais sont en droit d’attendre tout ce que la médecine moderne peut offrir compte tenu des extraordinaires progrès technologiques auxquelles la majorité de nos populations ont toujours été privées. Qu’il s’agisse de greffe de rein, de moelle, de techniques interventionnelles, d’imagerie moderne ou de cancérologie de pointe, le gap sénégalais est considérable et il faudra s’attacher un jour à le combler. La position de principe du Professeur Touré ne cherche qu’à nous rappeler ce que doivent être nos priorités : bâtir les fondamentaux d’un système de santé et notamment d’un hôpital public qui ne doit pas s’enfoncer dans les dérives de l’hôpital-entreprise version africaine, navrant avatar qui peine à assurer une continuité de soins, engageant une perte de chances pour les patients qui y ont recours. Il nous rappelle que le préalable reste à construire pour assurer enfin décemment les missions qui sont les seules qui vaillent : former au mieux, soigner au mieux en promouvant l’équité.
Il est heureux que les velléités cherchant à jeter une ombre sur la démission du Professeur Touré se soient vite estompées ; car ni les élèves de ses élèves, ni ses propres élèves, encore moins lui-même, ne devraient être à l’aise dans des querelles tourbeuses où bave et fiel rivaliseraient d’ardeur, tentant de mettre en doute le sens d’un acte d’une haute portée éthique. Mais surtout, le peuple sénégalais attend autre chose de nous !
Il convient de rappeler que le Professeur Papa Touré a été un des principaux initiateurs du projet de construction de l’hôpital Dalal Jamm. Dans sa fonction de président du Conseil d’Administration, il a toujours adopté une attitude où transparaissent une sérénité et une sagesse seigneuriales, prouvant que sa seule motivation et l’esprit qui l’habite sont d’œuvrer pour qu’enfin cet hôpital dont il a été un des inspirateurs et le premier des administrateurs accomplisse sa mission au bénéfice des populations. Au-delà des postes qu’il va occuper (ou n’occupera pas), il se mettra surement à la disposition de tous les acteurs de l’hôpital et du système de santé en général pour conseiller, accompagner et guider.
J’ose espérer que la communauté des soignants, tissant une forte solidarité et consciente de sa vraie mission, les autres acteurs du système de santé – loin de tout corporatisme -, et les plus hautes autorités du pays ne se méprendront pas sur cette décision du Professeur Papa Touré, et en tireront les bons enseignements qui pourront aider à partir sur des bases plus vertueuses.
En attendant, permettez-moi de vous dire, cher maitre, combien nous sommes fiers de vous !
Professeur Abdoul Kane est Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie, chef du Service de Cardiologie de l’hôpital Dalal Jamm.
BAÏNOUKS, LES GRANDS MAÏTRES DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE
La localité tire sa réputation des pouvoirs mystiques de ses guérisseurs qui soignent l’infertilité, l’hémorroïde, des maladies rhumatismales, réparent des fractures, conjurent le mauvais sort… A Niamone, on redonne espoir à ceux qui ont perdu espoir
Idrissa Sané et Seydou Ka et Moussa Sow |
Publication 18/08/2020
Les lundis, tous les chemins mènent vers la capitale des baïnouks, Niamone, nichée dans une forêt, dans le département de Bignona, dans le sud du Sénégal. C’est l’un des tout premiers villages de la Casamance. La localité tire sa réputation des pouvoirs mystiques de ses guérisseurs qui soignent l’infertilité, l’hémorroïde, des maladies rhumatismales, réparent des fractures, conjurent le mauvais sort… A Niamone, on redonne espoir à ceux qui ont perdu espoir. Les couples venus de la France, des Etats-Unis et d’autres coins du Sénégal ont pu avoir des enfants après des séances de rites organisées et après avoir dégusté les plats préparés par les détenteurs et détentrices de savoirs endogènes.
L’incursion dans la capitale des baïnouks a été bénie par le ciel. Les nuages qui s’amoncellent à l’entrée de leur territoire à Guérina, en venant de Bignona, ont adouci la température. Le ciel nuageux et les étendues de verdure offrent un horizon idyllique de part et d’autre de cette piste latéritique boueuse dans toutes les dépressions. Tout cela fait oublier les risques d’enlisement dans les bourbiers résultant des crues des ruisseaux et des flaques d’eau de pluies. Au bout d’une trentaine de minutes, nous voici à Niamone, le premier village de la Casamance, selon nos interlocuteurs. Sur la grande place village, des concessions couvertes de zincs forment un demi-cercle à la lisière des forêts. Le village en compte sept sacrées dans son voisinage immédiat. Niamone est presque perdu au cœur d’une forêt tropicale adossée à des rizières menacées par la salinisation.
Ces écosystèmes font partie des populations. Il n’y a pas une frontière entre ces formations végétales et ce groupe ethnique. Cette proximité, voire ce voisinage, prend racine dans les us et les coutumes de cette ethnie venue de l’Egypte. Niamone compte sept quartiers, parmi eux, Kandioubé, spécialisé dans la médecine traditionnelle. Ironie du sort, c’est dans ce quartier que se trouve le poste de santé qui ne fait pas ombrage à l’hôpital traditionnel fondé depuis des siècles, qui défie le temps et la médecine traditionnelle. Derrière Kandioubé, quelque part dans la forêt, se trouve un bloc opératoire invisible pour le commun des mortels. « Nous opérons encore des malades sans faire des ouvertures. Nous ne sommes pas Dieu. Mais, Dieu nous a donné ce pouvoir. Cette opération est appelée Kamour », atteste l’imam du village, Seckou Coly. Les hôtes sont médusés. C’est dans ce site que les détenteurs de ces pouvoirs avaient énoncé que l’ancien Premier ministre Abdou Diouf allait devenir Président de la République du Sénégal. « C’est ici, dans un de nos bois sacrés, que nos anciens avaient dit à Abdou Diouf qu’il sera Président de la République du Sénégal sans passer par les élections. Abdou Diouf l’a rappelé à plusieurs occasions », corrobore Lacombe Coly. Chez les baïnouks, depuis la nuit des temps, on réserve toujours une chambre noire dans un bâtiment. Celle-ci est sans fenêtre. C’est leur maternité. Dans ce coin, les vieilles mamans font accoucher des femmes enceintes sans risque. Cette pratique est encore de saison à Niamone, foyer de la conservation des savoirs endogènes. A tort ou raison, on revendique la paternité de la maternité. « Pour nous, une naissance ne devrait pas se faire en dehors de la maison, dans un endroit non couvert. On dit souvent que l’enfant qui nait à l’extérieur de la maison, dans ces espaces non clos, ne saura pas garder de secrets », explique Lansana Coly. Dans ce village, la gestion de l’infertilité est détenue par trois familles. Les couples commencent, d’abord, chez la famille Diémé, passent, ensuite, chez la famille Coly Dehdeh et terminent chez la famille Coly Lihone. Chacune détient une parcelle de savoir. C’est l’itinéraire du cérémonial menant à la fertilité. « Il y a trois familles qui traitent l’infertilité. Il y a un ordre à suivre. Et chaque famille vous donne une partie du traitement. Nous avons traité des couples venus de partout au Sénégal, des Etats-Unis, de la France et d’autres pays. Nous avons obtenu de très bons résultats », revendique Bakary Diémé.
La preuve par l’exemple
Les habitants donnent la preuve par l’exemple. Dans cet ancien village qui est antique pour ses habitants, personne n’a souvenance d’une seule femme qui n’a pas mis au monde un enfant. Aussi longtemps que Lansana Coly a remonté le temps, il n’a pas connu une dame infertile en union à Niamone. « Ici, aucune femme ne souffre de l’infertilité. Vous ne trouverez pas dans une seule famille, une femme sans enfant. Nous avons la réputation de donner espoir aux couples qui rencontrent des problèmes pour avoir des enfants », affirme Lansana Coly.
Les lundis, les chemins mènent vers Niamone
Mais, dans ce village, les traditionalistes ont aussi dans leur sac des recettes contre l’impuissance sexuelle, contre ce que Lacombe qualifie « d’amour contrarié ». Il s’explique. « Nous avons vu que des filles qui ont rejeté des hommes finissent par devenir amoureuses d’eux. Ce n’est pas une maladie. Mais, c’est un problème pour beaucoup de personnes folles d’amour pour certaines filles. Il y a des filles qui empêchent des hommes de dormir », avance Lacombe Coly, qui éclate de rire. Pour nous convaincre, les sages nous convient de revenir le lundi. C’est ce jour que tous les chemins mènent vers la capitale des Baïnouks. Les différents sites de rites et rituels sont éparpillés dans les différentes forêts et dans la palmeraie qui protège les habitations. Les femmes sont les maîtresses de certaines séances d’incantation et d’exorcisation. « Tous les lundis, nous recevons des personnes qui viennent d’horizons divers. Elles sont soit reçues par des hommes soit par des femmes ou par les deux à la fois. Chaque site a sa vocation, sa mission », décrit Bakary Diémé, qui fait partie d’une des familles de guérisseurs.
L’art de la médecine traditionnelle se transmet de génération en génération au sein des familles. Cette spécificité est une marque de ce groupe ethnique venu de l’autre côté du continent africain. « En Casamance, c’est connu, le pouvoir mystique est détenu par les Baïnouks », confirme l’universitaire spécialiste de la Casamance, Amadou Fall. Ce n’est pas pour rien que les baïnouks sont appelés en République de Guinée les « dalianka », c’est-à-dire les connaisseurs.
KHADJOU SAMBE FAIT DES ÉMULES
Grande passionnée de surf, la Sénégalaise a appris ce sport dans son pays. Elle est ainsi devenue la première surfeuse professionnelle du pays de la Teranga
Grande passionnée de surf, la Sénégalaise Khadjou Sambe a appris ce sport dans son pays. Elle est ainsi devenue la première surfeuse professionnelle du pays de la Teranga. Son exemple et l'espoir olympique inspirent une génération de jeunes filles prêtes à défier les normes culturelles pour dompter les vagues de l'Atlantique.