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5 juillet 2025
LES CONTAMINATIONS DE SOURCE INCONNUE REPARTENT À LA HAUSSE
Ces nouvelles infections proviennent de tests virologiques réalisés sur 1.463 individus, ce qui représente un taux de positivité de 9, 64 %, alors que deux décès supplémentaires ont été recensés au cours des dernières 24 heures, a révélé le docteur Ndiaye
Dakar, 19 août (APS) – Le Sénégal a déclaré mercredi 141 nouvelles contaminations de Covid-19 constituées de 58 cas contacts suivis par les services sanitaires et 83 autres issus de la transmission communautaire.
Ces nouvelles infections proviennent de tests virologiques réalisés sur 1.463 individus, ce qui représente un taux de positivité de 9, 64 %, alors que deux décès supplémentaires ont été recensés au cours des dernières 24 heures, a révélé le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye.
Intervenant lors du point quotidien sur la maladie diffusé sur la chaine de télévision publique, la RTS, le responsable de la Prévention au ministère de la Santé et de l’Action sociale, a assuré que 110 patients avaient guéri de la maladie au cours des dernières heures.
Il a souligné que les cas de transmission communautaires enregistrés ce jour avaient été localisés à Dakar et dans plusieurs autres localités du pays.
Au total, 12.446 personnes ont été contaminées par le Covid-19 près de six mois après son apparition dans le pays, le 2 mars. 7.877 en ont guéri et 258 autres en sont mortes.
A ce jour, 4.310 patients dont 43 dans un état grave sont en observation dans les différents de traitement épidémiologique du pays, d’après les données du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
LA SOCIETE CIVILE FIXE LES PRIORITES DE LA REPRISE DU DIALOGUE NATIONAL
Un comité restreint des membres de la commission cellulaire du dialogue politique, dirigée par le Général Mamadou Niang, se réunit ce jour, mercredi 19 août, à la Cena, aux fins de discuter des modalités de reprise des discussions
Un comité restreint des membres de la commission cellulaire du dialogue politique, dirigée par le Général Mamadou Niang, se réunit ce jour, mercredi 19 août, à la Cena, aux fins de discuter des modalités de reprise des discussions. Si pour le Secrétaire général du Gradec, Ababacar Fall, il faudrait que les membres de la commission cellulaire vident en moins de 3 semaines, toutes les questions qui ont un impact sur les élections locales prochaines, de son côté, le Directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé opte plutôt pour l’application des points ayant fait l’objet de consensus, puis soumettre pour arbitrage, les autres points d’achoppement, au chef de l’Etat.
Stoppé net par la pandémie de la Covid-19 dans le pays, en mars dernier, la commission cellulaire du dialogue politique autour du processus électoral, se réunit ce jour, mercredi 19 août à la Commission électorale nationale autonome (Cena). Ladite rencontre programmée d’un commun accord entre le ministre de l’Intérieur et les acteurs prenant part à ces échanges politiques, a pour but de fixer les modalités de la reprise des travaux, dans ce contexte de pandémie. Une reprise fortement attendue par certains acteurs politiques, dans le but de tenir les élections à la date retenue par le ministre Aly Ngouille Ndiaye, à savoir d’ici le 28 mars 2021.
Toutefois, le hic reste le fort impact du calendrier républicain, à cause du grand retard noté dans les travaux sur le processus électoral. Joint par la rédaction de Sud quotidien hier, mardi 18 août, le Secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec) estime qu’il y a beaucoup de contraintes techniques pour tenir les élections le 23 mars prochain. «Entre septembre, novembre et décembre, je ne vois pas comment on pourrait faire l’évaluation du processus, ouvrir les listes électorales, ouvrir la campagne de collecte des signatures de parrainage, et déposer les listes en début janvier. Ce sont les grosses incertitudes», fait-il savoir. Il explique que si les élections devaient se tenir le 28 mars prochain, cela supposerait que les listes de candidatures seraient déposées dans la première semaine du mois de janvier, c’est-à-dire entre le 4 et le 10 janvier.
En effet la loi prévoit le dépôt des listes entre 85 jours au plus et 80 jours au moins. A cela s’ajoutent les questions de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral qui devaient durer 3 à 4 mois. Pour toute ces raisons, il pense que le calendrier républicain est fortement impacté et que techniquement, il sera difficile de le respecter. Cela, même s’il estime qu’un réaménagement ou léger glissement vers fin mai et juin pourra être défendable.
DISCUTER DES QUESTIONS QUI ONT UN IMPACT DIRECT SUR LES LOCALES EN 2 A 3 SEMAINES
Toutefois, l’expert électoral trouve que si les acteurs reprennent le dialogue, il faudrait «essayer de prioriser les questions qui ont un impact direct sur l’organisation des locales, tel que la question du parrainage, le mode d’élection des adjoints aux maires, le mode de scrutin». En fait, M. Fall estime qu’il y a lieu de discuter d’emblée des questions ayant un impact direct sur les élections prochaines. Cela, dans un délai raisonnable, c’est-à-dire «au bout de 2 à 3 semaines», suggère-t-il. Pour les autres questions, notamment le statut de l’opposition et de son chef, entre autres, il pense qu’elles peuvent être différées. C’est à peu près sur le même registre que le Secrétaire exécutif de l’Ong 3D, se situe. Il pense que toutes ces questions ont été abordées, lors des précédents échanges dans la commission cellulaire du dialogue politique. Moundiaye Cissé trouve que ce qui reste à faire, c’est plutôt l’application des points d’accord. «Pendant 8 mois, nous avons eu à aborder presque toutes les questions. Il y a eu des accords, il s’agit de les appliquer», suggère-t-il. M. Cissé propose le démarrage immédiat de l’audit du fichier, l’évaluation du processus électoral, le mode d’élection des maires, etc.
QUE LE PRESIDENT MACKY SALL TRANCHE LES POINTS D ’ACHOPPEMENT EN TANT QUE CHEF D’ETAT
Par ailleurs il estime qu’il y a des questions sur lesquelles les acteurs campent toujours sur leur position. Ces questions sont, entre autres : l’article 80, le bulletin unique, le statut de l’opposition, le statut de président de la République et chef de parti, les questions de liberté, etc. Donc, pour lui, il n’est pas question d’ouvrir à nouveau des discussions qui prendront encore 8 mois, sans consensus. Et pour toutes ces questions sur lesquelles les acteurs politiques ne parviennent pas à trouver d’accord, Moundiaye Cissé demande l’application des termes de référence. Pour lui, «tout le reste (points d’achoppement), comme on l’a dit dans les termes de référence, notamment quand il y a un problème, c’est le président qui tranche, donc on n’a qu’à aller à l’essentiel. Que le président tranche en tant chef de l’Etat et non chef de parti».
L’expert électoral pense que c’est la seule manière de sauver le calendrier électoral fortement menacé. «On peut sauver la date du 28 mars si on dit qu’on va abandonner le parrainage, parce que le parrainage à lui seul prend 85 jours, presque 3 mois. L’abandon du parrainage est un moyen pour sauver la date» ; reste-t-il persuadé.
Revenant sur la possible tenue des élections le 28 mars prochain, il indiquera «qu’on peut évacuer l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral en 3 mois, pour finir en fin octobre. On fait la révision du fichier en 3 mois, d’octobre, novembre, à décembre. Ensuite on enchaine avec les élections dès janvier».
UN SUJET BISSAU GUINEEN ARRETE, L’OCRTIS BROUILLE LA PISTE DU TRAFIC INTERNATIONAL
Les agents de la brigade régionale des stupéfiants de Sédhiou, agissant sous la conduite de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), ont mis la main sur 100 kilogrammes de chanvre indien.
Les agents de la brigade régionale des stupéfiants de Sédhiou, agissant sous la conduite de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), ont mis la main sur 100 kilogrammes de chanvre indien.
La saisie remonte à la nuit de lundi 17 à mardi 18 août à Moyafara, dans la commune de Kolibantang. Un sujet guinéen de Bissau est mis aux arrêts, mais ses acolytes ont réussi à s’échapper dans l’obscurité. Le produit provient de la Gambie, en partance pour la Guinée. Les agents de l’OCRTIS réaffirment leur détermination à détruire cette plaque tournante de la drogue dans cette partie de l’Est de la région de Sédhiou.
Cette saisie remonte à la nuit du lundi 17 au mardi 18 aout, aux environs de 3h du matin, au village de Moyafara, dans la commune de Kolibantang, dans le Nord-est du département de Goudomp. Les agents de la brigade régionale des stupéfiants de Sédhiou y ont organisé des planques pour appréhender des trafiquants qui ont fini d’en faire leur zone de transit. La première opération a permis d’interpeller deux sujets à bord d’une moto cylindrée, avec 55 kilogrammes de chanvre indien.
L’obscurité aidant, les deux hommes ont réussi à se fondre dans la nature, laissant dernière eux l’engin et le produit. Une demi-heure plus tard, les hommes de la brigade des stupéfiants arrêtent deux autres individus à bord d’une moto cylindrée, avec 55 kilogrammes de chanvre indien. L’un d’eux se dérobe dans la forêt, mais le second qui conduisait est très vite appréhendé. Il s’agit d’un ressortissant Bissau-guinéen, âgé de 27 ans, présentement en garde à vue. Il déclare s’être approvisionné en Gambie et faisait route pour Bissau, la capitale de la Guinée. Ce qui porte à plus de 100 kilogrammes le cumul de la saisie de cette soirée-là. La valeur marchande peut dépasser les six (6) millions, en fonction des marchés, dit-on.
A rappeler que ce trafic international des stupéfiants se développe entre la Gambie et la Guinée-Bissau, avec un transit à l’intérieur du Sénégal. Bien d’autres saisies avaient été opérées dans cette même zone du Pakao et les agents de la brigade régionale de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) n’entendent point leur céder une marge de manœuvre.
LES GAGES DE MAMADOU SALIOU SOW
La Stratégie nationale des droits humains est en cours de finition et sera bientôt vulgarisée
Rencontrant hier, mardi 18 août, la presse, le secrétaire d’Etat chargé de la Promotion des Droits humains et de la Bonne gouvernance a annoncé que le processus de mise en place de la Stratégie nationale des droits humains suit son cours. Mamadou Saliou Sow qui entend œuvrer pour la consolidation des acquis du Sénégal en matière de droits humains, pense à lancer deux prix. L’un va récompenser les personnes qui se sont illustrées dans la bonne gestion des affaires publiques et l’autre sera décerné aux journalistes qui contribueront à la promotion de la bonne gouvernance.
La Stratégie nationale des droits humains est en cours de finition et sera bientôt vulgarisée. L’annonce est du secrétaire d’Etat chargé de la Promotion des Droits humains et de la Bonne gouvernance, Mamadou Saliou Sow. Il l’a fait savoir hier, mardi 18 août, lors d’une rencontre avec la presse. «Cette stratégie nationale a été lancée depuis 2018, avec la mise en place d’un comité technique. Aujourd’hui, nous avons presque fini de valider les termes de référence», a déclaré Mamadou Saliou Sow.
Selon lui, la Stratégie nationale des droits humains devra renforcer le respect et la protection des droits humains. «Nous avons constaté, parfois, au niveau des instances internationales de promotion et de protection des droits humains, que le Sénégal présentait son rapport, les organisations de la société civile aussi un rapport contradictoire. Nous avons estimé qu’il serait préférable qu’on fasse un seul rapport dans lequel, l’Etat du Sénégal accepte les manquements relevés par les organisations de la société civile et qu’aussi la société civile accepte les réalisations qui ont été faites par le Sénégal. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place cette stratégie en donnant une place importante à la société civile parce que sans elle, on ne peut pas réussir le pari des droits humains», a expliqué Mamadou Saliou Sow. Il entend ainsi «contribuer à préserver l’image du Sénégal, à travers le monde et en Afrique, en particulier, qui est celle d’un pays soucieux du respect et de la protection».
Pour cela, le secrétaire d’Etat chargé de la Promotion des Droits humains et de la Bonne gouvernance estime avoir quatre missions. Il s’agit, selon lui, de la sensibilisation des différentes parties prenantes, de l’animation des cadres de concertations sur les questions de bonne gouvernance, du suivi et de l’évaluation des politiques de bonne gouvernance ainsi que la capitalisation des bonnes pratiques de bonne gouvernance au niveau régional et international.
Pour la réussite de ses missions, Mamadou Saliou Sow compte mettre en avant la sanction positive, en «offrant en exemple ceux qui, dans l’exercice de leurs fonctions passées et présentes, ont bien géré les deniers publics». Ce sera à travers un prix qui leur sera décerné. Mamadou Saliou Sow pense aussi à un prix média qui va récompenser les journalistes qui contribuent à la promotion de la bonne gouvernance.
Par Abdoulaye THIAM
LE FEU COUVE EN AFRIQUE DE L’OUEST
Paradoxalement, ni le déploiement des 10.000 hommes de la Minusma, ni les 3 000 de l’opération militaire française «Barkhane» et/ou l’intervention de l’armée française «Serval» ne parviendront à faire revenir la paix dans cette partie de l’Afrique
Certainement, contraint et forcé, le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, a annoncé dans la soirée d’ hier mardi à la télévision (Ortm1) sa démission de ses fonctions, de même que « toutes les conséquences de droit : la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement».
Une décision qui survient quelques heures après le déclenchement d’une mutinerie au camp militaire de Kati situé à 15 kms de Bamako et qui s’est soldée par son arrestation et celle de son Premier ministre Boubou Cissé. Un coup de force qui ne devrait étonner aucun observateur et qui s’inscrit dans la logique de la situation quasi-insurrectionnelle que connaît depuis 2012, ce vaste territoire doté d’une superficie de 1, 24 million de kilomètres carrés qui en fait respectivement le 8ème et 24ème plus grand pays d’Afrique et du monde .
A peine sorti d’une crise politico-militaire de plus de 18 mois le voilà de nouveau en pleines zones de turbulences. Une rébellion sans précédent menée par des Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), sans occulter Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), un des groupes jihadistes qui avait pris d’assaut la ville de Tombouctou en détruisant tout sur son passage.
Paradoxalement, ni le déploiement des 10.000 hommes de la Minusma (Mission de l’ONU au Mali), ni les 3 000 de l’opération militaire française «Barkhane» et/ou l’intervention de l’armée française «Serval» pour chasser des djihadistes liés à Al-Qaida ne parviendront à faire revenir la paix dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest.
Au contraire ! Rébellions et Djihadistes finiront par échapper au pouvoir central. De Chef de l’Etat d’un vaste territoire, Ibrahima Boubacar Keïta était devenu ou presque, président de la République de la seule capitale : Bamako. La situation va empirer avec des islamistes qui ne cessent de grignoter le territoire malien.
Face à cet état de fait, le Quai d’Orsay a étendu la «zone rouge» à Kayes, Ségou et Sikasso, notamment la ligne Bafoulabé-Koulikoro-Morila qui est «formellement déconseillée» à aux ressortissants français. Pendant ce temps, IBK, en plus de la rébellion, faisait face à une autre crise politique.
Des représentants du Mouvement du 5 juin (M5) avaient fini par "intensifier" leurs marches de protestations en indexant "son échec dans la gestion de la crise économique, la corruption présumée notamment celle de la classe dirigeante et l'échec de la résolution d'un conflit jihadiste de longue date". Autant dire que tous les signes avant-coureurs étaient réunis surtout face à l’impuissance dont a fait montre la Cedeao. Un échec retentissant de l’institution et de ses Chefs d’Etat qui n’ont rien pu faire, nonobstant le déplacement de certains d’entre eux, dans la capitale pour rencontrer les protagonistes. Il s’en suivra des communiqués qui n’ont finalement pas eu l’effet escompté. l’impuissance de la cedeao.
Si l’institution sous-régionale a su peser de tout son poids pour faire restaurer l’ordre constitutionnel et surtout le respect de la volonté populaire en Gambie et en Guinée-Bissau, la CEDEAO n’a pas eu le même succès au Mali. On attend de voir le sort qui sera réservé à ses menaces et autres mesures contre les putschistes après la démission de IBK Rappelons que face à Yahya Jammeh, dictateur sanguinaire de Banjul, à la tête de la Gambie depuis 1994, la commission de la Cedeao, réunie le 12 avril 2012, sous la présidence de Désrié Kadré Ouedraogo avait donné un dernier ultimatum ; pour accepter de céder le pouvoir et de quitter le pays, faute de quoi la force envoyée par la CEDEAO entrera en action. 7 000 hommes issus de cinq pays (Sénégal, Nigeria, Ghana, Togo, Mali) avaient été alors mobilisés à cet effet pour mener à bien l'opération «Restaurer la démocratie». La suite est connue. Adama Barrow sera installé sur son siège. Jammeh va bénéficier d’un exil doré à Malabo.
En Guinée-Bissau aussi, la CEDEAO avait exigé le «rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel pour permettre la poursuite du processus électoral en cours jusqu’à son terme» qui a débouché à l’élection de Umaro Sissoco Embaló. L’organisation régionale avait rappelé «cet acte flagrant de défiance vis-à-vis du principe de «tolérance zéro» de la Communauté pour la prise du pouvoir par des moyens inconstitutionnels, tel qu’inscrit dans le Protocole additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance, ne saurait rester impuni car en franchissant ce pas, les militaires ont délibérément et en toute connaissance de cause plaće la Guinée Bissau au ban de la Communauté de la CEDEAO.
Toutefois, au Mali, elle est restée dans une posture menaçante comme ce fut le cas le 27 mars 2012, quand elle a brandi l’arme embargo «diplomatique et financier», si la junte ne rétablissait pas l’ordre constitutionnel.
Après la parenthèse Amadou Haya Sanogo, instigateur du coup d’Etat de 2012, les militaires reprennent à nouveau le pouvoir dans un pays affaibli, divisé, menacé de toutes parts. Une situation d’autant plus inquiétante qu’elle se produit dans une zone ouest-africaine qui vit des lendemains très incertains avec notamment les velléités des présidents de Guinée Conakry et de Côte d’Ivoire à vouloir briguer un troisième mandat. C’est une lapalissade de dire que le Burkina Faso est plus que jamais fragilisé par des exactions djihadistes qui ont fait plus de 1 500 morts et plus d'un million de déplacés depuis cinq ans.
En Côte d’Ivoire, des dinosaures politiques ont décidé de réveiller de vieux démons qui sommeillaient dans un pays qui peine à cicatriser ses plaies. Henri Konan Bédié, (86 ans), Laurent Gbagbo (75 ans) et un président sortant, Alassane Dramane Ouattara (78 ans) se crêpent le chignon. Last but not least, au Sénégal, Macky Sall, entretient le flou avec son «ni oui, ni non», pour briguer un troisième mandat. Et dire que pendant ce temps, les violences djihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent le centre du Sahel, ont fait au total 4 000 morts au Mali, Niger et Burkina Faso en 2019, selon l'ONU. Le feu couvre en Afrique de l’Ouest et les flammes débordent de toutes parts
Arrêté mardi par des soldats mutins, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé sa démission ainsi que la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale. Les militaires qui ont pris le pouvoir ont appelé à une transition politique civile conduisant à des élections.
Contesté dans la rue depuis plusieurs mois, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a été renversé par un coup d'État militaire dans la nuit de mardi 18 à mercredi 19 août. IBK a annoncé sa démission et la dissolution du gouvernement et du Parlement après son arrestation plus tôt dans la journée par des soldats mutins.
Le correspondant de RFI à Bamako, Serge Daniel, a fait état d’une situation plutôt calme dans les rues de la capitale malienne, mais "avec un dispositif de sécurité renforcé". Les organisateurs du coup d’État militaire ont rapidement annoncé qu’ils voulaient mettre en place un gouvernement civil de transition chargé d'organiser de nouvelles élections.
"Quand on voit la première photo des mutins, ce sont des officiers supérieurs, contrairement à 2012 où c’était des sous-officiers qui avaient fait un coup d’État (...) Ils font les yeux doux avec la communauté internationale au niveau sécuritaire, ce sont des gens qui savent quand même qu’ils sont en train de marcher sur des œufs", décrypte le correspondant de RFI.
Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé tard, mardi soir, qu'il démissionnait et qu'il dissolvait le parlement, aggravant la crise dans un pays déjà confronté à une insurrection jihadiste et une vague de contestation.
Dakar, 19 août (APS) – Le coup d’Etat intervenu mardi au Mali après des semaines de protestation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta est le principal sujet des quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Les militaires ont pris le pouvoir au Mali, mardi, et poussé à la démission le président Ibrahim Boubacar Keïta. La journée avait commencé par une mutinerie des soldats du camp de Kati, non loin de Bamako, qui s’est transformée en coup d’Etat militaire.
Dans la nuit de mardi à mercredi, le président Keita a annoncé sa démission et la dissolution du parlement. Les putschistes ont dit vouloir mettre en place une ‘’transition politique civile’’ devant conduire à des élections générales dans un ‘’délai raisonnable’’.
Vox Populi fait état du ‘’retour’’ des coup d’Etat au Mali après des semaines de protestation contre le président.
‘’L’armée le dépose, IBK démissionne’’, affiche en Une le journal, soulignant que la communauté internationale condamne le putsch alors que le Mouvement du 5 juin (opposition) salue la chute d’IBK qui est détenu camp de Kati avec son Premier ministre et son fils Karim Keita.
La CEDEAO a fermé ses frontières et menace les militaires putschistes de sanctions, selon Vox Populi.
‘’L’Armée prend le pouvoir’’ au Mali, affiche L’As qui écrit : ‘’L’Armée est sortie de sa réserve pour prendre position dans la crise politique qui secoue le pays depuis quelque temps’’.
Selon Le Quotidien, ‘’l’Armée malienne obtient la démission du président de la République et la démission de l’Assemblée’’. Le journal parle d’une ‘’chute programmée’’, notant que le président IBK, ‘’pris dans un tourbillon depuis plusieurs mois, a jeté l’éponge’’.
Pour Tribune, ‘’la révolution populaire emporte IBK’’’. ‘’Les militaires renversent un pouvoir contesté. Les populations jubilent (…)’’, fait part la publication.
‘’Contraint et forcé, IKB démissionne’’, selon Sud Quotidien qui présente le colonel Sadio Camara comme ‘’le nouvel homme fort de Bamako’’.
Le Soleil signale que la Cedeao suspend le Mali de tous les organes de décision. Mais pour le journal, ‘’il ne s’agit pas uniquement de condamner, mais plutôt de convaincre les militaires de remettre le pouvoir. Quoi qu’on puisse reprocher à IBK, à part les incidents des premiers jours, il a toujours laissé les populations manifester quand elles le désiraient (…)’’.
Le quotidien Enquête craint ‘’un saut vers l’inconnu’’. ‘’Face à cette situation confuse et pleine d’incertitudes, une multitude de questions se posent sur l’avenir même du Mali’’, estime le journal.
Avec le coup de force à Bamako et la garde à vue de l’ancien président mauritanien Abdoul Aziz, Walfadrji voit de ‘’gros nuages sur l’Afrique de l’ouest’’.
Dans un commentaire intitulé ‘’Il vaut mieux être seul que mal entouré’’, le journal écrit : ‘’Le voisinage du Sénégal est partout marqué par une instabilité, laquelle devrait amener notre classe politique dirigeante comme opposée, à poser des actes responsables’’.
LU BEES AVEC ABDOULAYE CISSÉ ET LAMINE NIANG
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ÉTOUFFEMENT DU DÉBAT CONTRADICTOIRE ET ODE À LA VIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi est-il si difficile d'interroger le fait religieux au Sénégal ? Les intellectuels et universitaires se couchent, prêtant le flanc à la censure. Le covid ne doit pas servir de prétexte à un énième report des locales
Lamine Niang et Abdoulaye Cissé |
Publication 19/08/2020
Dans ce nouveau numéro de Lu Bess, Lamine Niang constate une tentative de musellement de la parole de ceux qui demandent à l’État de prendre ses responsabilités dans le contexte de la pandémie où plusieurs rassemblements religieux sont prévusdans les mois à venir. Il déplore l’étouffement du débat contradictoire sur tout ce qui concerne le fait religieux et qui pourrait susciter la polémique.
De son côté, Abdoulaye Cissé pense que malgré l’existence du virus, nous devons tout de même apprendre à vivre et, surtout, continuer à bien vivre. Il partage l’expérience personnelle vécue cette fin de semaine et qui est une véritable célébration de la vie. Il en profite pour demander au président de la République d’éviter de faire porter au virus l’argument d’un autre report des élections municipales.
Lu Bees est un talk hebdomadaire de SenePlus, réalisé et monté par Boubacar Badji.
Par Dr. Moussa Mamadel Diallo.
MALI, LA VOLONTE DU PEUPLE MUTILEE
Ainsi donc, l'armée malienne s'est mutinée et a arrêté les grands dignitaires du pouvoir central dont le premier, concentration vivante du mécontentement populaire, Ibrahima Boubacar Keita jusqu'ici Chef de l'Etat, Président de la République, chef suprême
Dr. Moussa Mamadel Diallo. |
Publication 19/08/2020
Ainsi donc, l'armée malienne s'est mutinée et a arrêté les grands dignitaires du pouvoir central dont le premier, concentration vivante du mécontentement populaire, Ibrahima Boubacar Keita jusqu'ici Chef de l'Etat, Président de la République, chef suprême des armées. Une mutinerie donc partie de Kati vite devenue un coup d'Etat ayant entraîné la chute d'IBK longtemps voulue et réclamée par une forte mobilisation menée par l'Imam Dicko, figure emblématique et porte-voix d'un peuple meurtri et plusieurs années durant malmené par un chef presque ignare en gestion du pouvoir.
IBK a cédé du terrain aux rebelles touaregs, fui devant les jihadistes. Il s'est aplati devant les chasseurs dozzos qu'il a laissé dépecer une bonne partie de ses concitoyens sans défense, favorisant progressivement la naissance et la croissance exponentielle de nombre de milices d'auto-défense qui ont essaimé á travers ce qu'il lui restait de territoire libre.
Ce mardi,donc, IBK est tombé du fait, dit-on, de l'armée nationale, les FAMA qui, soit dit en passant, en profitent, le temps d'une rose, pour redorer leur blason.
C'est à ce moment que la presse occidentale, au service de qui on sait, entre en jeu pour accompagner l'effusion et la joie populaires. Et le vocabulaire, les expressions et même les présentateurs d'éditions spéciales à la voix délicieuse, soigneusement triés pour tenir la trappe, de se faire échos sur tous medias aptes à atteindre les maliens libérés.
Dans leurs chapeaux comme dans les reportages, il sera question d'homme fort, de comité de salut national qui s'entendra tracer son agenda depuis Paris, par la voix des ondes. Il s'agit, en clair, de régenter le pouvoir curieusement exempt du sceau Dicko, le temps de donner à la classe politique, la même située de part et d'autre, la latitude de s'organiser et d'organiser des élections anticipées et multimodales. Ce service rendu au peuple, les militaires, torse bombé, vont regagner les casernes. Ils l'ont servi, le peuple qui n'avait qu'un seul et unique but, sur des semaines de marche et de manifestation: éjecter de son fauteuil moelleux IBK. Quid de l'Imam? Il peut retrouver ses minarets puisque sa mission a été merveilleusement bien accomplie par l'armée. Il n'aurait pas le temps de les alerter et de leur dire: ce n'était pas cela que nous voulions!
Conscients ou inconscients, les soldats qui ont arrêté, ce jour, IBK ont rendu service à la France et au club des chefs d'Etat tri-mandataires de la CEDEAO. Le peuple n'a vu que du feu. Le peuple, derrière l'Imam Dicko cherchait tout autre chose: un changement radical, pas celui qui a comme équivalent sémantique la révolution. Ils ont voulu un changement en profondeur qui restitue au Mali son territoire en entier. Ce qui signifierait la fin de la rébellion, l'arrêt du jihadisme et le désarmement suivi de la démobilisation des milices dont les responsables de crimes de tous ordres seraient jugés. C'est ça que le peuple malien voulait, a voulu et continue de vouloir encore dans son for intérieur, quoique...
L'armée, en parfaite intelligence avec les protagonistes de ce faux vrai cirque, sur le dos du peuple grugé de sa victoire à portée de main, a reçu l'ordre de faire tout autre chose, pour le compte de ses bourreaux de toujours qui demeurent ceux d'aujourd'hui et de demain. Et la spirale de la gestion du pouvoir façon tropicale de reprendre de plus bel.