Des soldats quittent la base militaire de Kati après avoir entendu des coups de feu et se dirigent vers la capitale malienne Bamako. Les événements ont fait craindre une mutinerie dans l'État du Sahel en crise.
VIDEO
MALI, UN ÉCHEC DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ?
France, G5 Sahel, ONU, Cédéao... Depuis de nombreuses années, la communauté internationale se porte au chevet du Mali, en matière sécuritaire comme politique. Pour autant, cela n'a pas permis de sortir le pays de l'impasse
France, G5 Sahel, ONU, Cédéao... Depuis de nombreuses années, la communauté internationale se porte au chevet du Mali, en matière sécuritaire comme politique. Pour autant, cela n'a pas permis de sortir le pays de l'impasse.
PARIS AURAIT DOUBLEMENT À GAGNER DANS LA MUTINERIE AU MALI
La France pourrait-elle tirer profit de la mutinerie militaire de Kati ? Emmanuel Desfourneaux, patron de l'Institut de la culture afro-européenne à Paris, explique pourquoi la France aurait intérêt à laisser les militaires prendre le pouvoir au Mali
Sputnik France |
Christine H. Gueye |
Publication 18/08/2020
N’hésitant pas à qualifier de «coup d'État militaire» la mutinerie intervenue ce mardi 18 août, dont les autorités maliennes cherchaient à minimiser l’ampleur en fin d’après-midi, le directeur général de l'Institut de la culture afro-européenne à Paris Emmanuel Desfourneaux considère que la France aurait «doublement à gagner de l’intervention des militaires au Mali pour mettre fin à la corruption de la classe politique», a-t-il précisé à Sputnik.
Cette thèse est devenue virale en quelques heures parmi les opposants au Président Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
«Il n’est pas possible qu’un tel soulèvement puisse se produire dans un pays où la présence militaire de la France, ainsi que ses services de renseignement, sont omniprésents», doute-t-il.
Pour lui, en se débarrassant du Président IBK, un «allié sans aucune légitimité (hormis son élection mais cela ne suffit plus!)», et, d'autre part, de l'imam Dicko et de ses manifestations populaires, «Paris fait coup double».
«Une fois le président IBK déchu, les manifestations devraient cesser. De surcroît, ce coup d'État sera suivi d'un couvre-feu interdisant toute manifestation (s'il devait y avoir des récalcitrants du côté de l'imam Dicko) et d'un durcissement contre les dignitaires corrompus», a expliqué Emmanuel Desfourneaux.
La France, pour sa part, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a exprimé son «inquiétude» quant à la «mutinerie qui s’est engagée aujourd’hui à Kati».
Le Quai d’Orsay précise que Paris est sur la même longueur d’onde que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Celle-ci a appelé, dans un communiqué qui vient de paraître, au «maintien de l’ordre constitutionnel» et exhorté les militaires «à regagner sans délai leurs casernes».
Sérieux et appliqué, le PSG s'est imposé et disputera dimanche la première finale de Ligue des champions de son histoire.
Historique ! Pour la première fois de son histoire, le Paris Saint-Germain jouera la finale de Ligue des champions après sa brillante victoire 3-0 face au RB Leipzig ce mardi soir.
Les hommes de Thomas Tuchel ont assumé leur rang avec des buts de Marquinhos (13e), Di Maria (41e) et Bernat (55e).
L’autre grosse nouvelle pour le club parisien c’est le retour de blessure de Marco Verratti, absent contre l’Atlanta.
Le sénégalais Gana Gueye n’a pas participé à la rencontre.
Le PSG s’opposera au vainqueur de l’autre demi-finale entre Bayern et Lyon, dimanche soir.
285.812 CANDIDATS INSCRITS
L’examen du certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et le concours d’entrée en sixième prévus jeudi et vendredi au Sénégal concernent 285.812 candidats, un effectif dont les filles représentent 53%, a indiqué mardi Mamadou Talla
Dakar, 18 août (APS) – L’examen du certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et le concours d’entrée en sixième prévus jeudi et vendredi au Sénégal concernent 285.812 candidats, un effectif dont les filles représentent 53%, a indiqué mardi le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla.
Les candidats sont répartis dans 1.781 centres d’examen, a ajouté M. Talla lors d’un point de presse.
‘’D’importantes dispositions ont été prises sur le plan pédagogique et sanitaire pour le respect strict des mesures barrières [contre] la pandémie de Covid-19’’, a-t-il assuré.
Le 10 août déjà, ‘’toutes les opérations de convoyage’’ du matériel nécessaire à l’organisation de l’examen du CFEE et du concours d’entrée en sixième ont été effectuées dans le ‘’respect strict des normes édictées par les autorités sanitaires’’, selon Mamadou Talla.
La suite de l’examen du baccalauréat aura lieu le 2 septembre, à la suite du déroulement des épreuves de philosophie, qui ont eu lieu la semaine dernière, a-t-il rappelé, ajoutant que l’examen du brevet de fin d’études moyennes est prévu le 14 septembre.
Les élèves des classes d’examen (CM2, troisième et terminale) ont repris les cours le 25 juin, après une suspension qui a duré plus de trois mois, en raison de la pandémie de Covid-19.
VERS UNE STRATÉGIE NATIONALE DE PROMOTION DES DROITS HUMAINS
Mamadou Saliou Sow est pour une stratégie nationale qui traduirait davantage l’attachement du Sénégal au r
Dakar, 18 août (APS) - Le secrétaire d’Etat chargé de la promotion des droits humains, Mamadou Saliou Sow, a annoncé mardi avoir instruit ses services à mettre en place ’’dans les meilleurs délais’’ une stratégie nationale qui traduirait davantage l’attachement du Sénégal au respect et à la protection des droits humains.
En vue de "(…) traduire cet attachement de notre pays au respect et à la protection des droits humains, j’ai engagé mes services à mettre en place, dans les meilleurs délais, la stratégie nationale en matière de droits humains", a-t-il déclaré.
Le secrétaire d’Etat auprès du garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargé de la promotion des droits humains et de la bonne gouvernance, intervenait au cours d’un petit déjeuner d’échanges avec des journalistes sur des questions relatives à la bonne gouvernance et à la promotion des droits humains.
Selon Mamadou Saliou Sow, cette stratégie en gestation depuis 2018, devrait à terme permettre à l’Etat et à la société civile de se retrouver autour d’une synergie d’actions, notamment dans la production des différents rapports d’évaluations, présentés annuellement aux instances internationales de contrôle.
"Mon ambition est justement d’œuvrer à ce que les acquis en matière de droits humains, qui font la fierté de notre pays, soient consolidés (…). Et par là, j’entends contribuer à préserver l’image du Sénégal, à travers le monde et en Afrique en particulier, qui est celle d’un pays soucieux du respect et de la protection des droits humains", a déclaré M. Sow.
Concernant la promotion de la bonne gouvernance, il dit que son cabinet va également travailler pour que la culture de la bonne gouvernance "s’installe définitivement dans notre pays".
Dans cette perspective, a-t-il indiqué, les actions du secrétariat exécutif porteront sur la sensibilisation des différentes parties prenantes, l’animation des cadres de concertation sur les questions de bonne gouvernance ainsi que le suivi et l’évaluation des politiques dans ce domaine.
A l’en croire, même si le Sénégal est "sur une bonne voie" en termes de respect des droits humains, "de nombreux dédis sont encore à relever".
Mamadou Saliou Sow estime que "la culture de la bonne gouvernance comme processus d’amélioration continue, ne sera effective qu’à travers l’engagement de tous dans la création d’un environnement hostile au détournement de deniers publics et à la corruption qui fait perdre à l’Etat plus de cents milliards de francs FCFA par an".
La capitalisation des bonnes pratiques en matière de bonne gouvernance, à l’échelle régionale et internationale, "constitue aussi une priorité", a souligné le secrétaire d’Etat, selon qui cette perspective permettrait d’identifier au mieux, les forces et les faiblesses du Sénégal, afin d’impulser les réformes pour améliorer l’état de la gouvernance.
Il a par ailleurs indiqué que le secrétariat exécutif chargé de la promotion de la bonne gouvernance, en collaboration avec la presse, réfléchit à des mécanismes par lesquels des personnalités qui se sont distinguées par leur bonne gestion des deniers publics, pourront être données en exemple.
Pour ce faire, Mamadou Saliou Sow a annoncé la mise en place prochaine d’un prix dédié à la bonne gouvernance, afin de récompenser chaque année, des personnes physiques et morales qui se sont illustrées dans la bonne gestion des deniers publics.
De même, des médias et journalistes pourront être primés à ce titre, en récompense de leur contribution à la promotion de la bonne gouvernance, selon le secrétaire d’Etat chargé de la promotion des droits humains.
LES AUTEURS CONDAMNÉS À DES PEINES FERMES
Le tribunal des flagrants délits de Dakar a prononcé, mardi, des peines d’emprisonnement ferme à l’encontre de trois individus cités dans une affaire d’agression d’une femme, une scène filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.
Dakar, 18 août (APS) - Le tribunal des flagrants délits de Dakar a prononcé, mardi, des peines d’emprisonnement ferme à l’encontre de trois individus cités dans une affaire d’agression d’une femme, une scène filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.
Les trois mis en cause ont été reconnus coupables de collecte illicite de données à caractère personnel, attentat à la pudeur et outrage public à la pudeur, a-t-on appris de sources médiatiques.
Ils ont été condamnés respectivement à trois, deux et un mois de prison ferme et au paiement de 5 millions FCFA pour cause et préjudice confondus.
La diffusion, au mois de juillet, sur les réseaux sociaux d’images montrant une femme en train d’être agressée par un groupe d’individus pour un présumé vol avait suscité des réactions de condamnation et d’indignation.
’’Il est choquant et inadmissible de profiter d’une femme rendue faible par deux hommes, qui la maîtrisent, pour la tripoter et exhiber son corps aux yeux de tous. Cela constitue une infraction qu’il convient de sanctionner fermement", avaient soutenu dans une déclaration commune, AJS, Amnesty international, Dafadoy et Jamra.
Selon ces organisations, "ces justiciers autoproclamés n’avaient nullement le droit de violer son intimité, de l’humilier publiquement comme ils l’ont fait, encore moins de publier cette vidéo (….)".
"L’affaire est d’autant plus grave que la présumée voleuse fait l’objet d’un traitement psychiatrique (….)", ajoutaient ces organisations qui "félicitent la police nationale dont la prompte réaction a permis l’arrestation des présumés auteurs".
Le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes (CLVF) avait rendu public un communiqué pour s’indigner et condamner ‘’fermement les violences ignobles commises sur une présumée voleuse prise à Sacré cœur".
"C’est une grave atteinte à la dignité et à l’intégrité de la personne humaine", estimait le CLVF qui avait condamné "des paroles obscènes, blessantes et déshonorantes" proférées à l’endroit de la victime.
Le CLVF et la Synergie des organisations de la société civile pour l’élimination des violences basées sur le genre avaient dénoncé ‘’vivement cet acte ignoble auquel a été soumise la jeune dame et demandent que justice soit faite !’’.
De nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer cette agression et sa diffusion sur les réseaux sociaux.
Sur la plateforme change.org, l’association Ensemble d’Activistes Féministes au Sénégal avait lancé cette pétition adressée au Procureur de la République.
Pour ses initiateurs, ’’ces actes, leur captation et partage sur les réseaux sociaux témoignent d’un mépris total pour l’intégrité physique de la femme en question’’.
Ils avaient rappelé aussi que ’’le corps de la femme est tous les jours sujets à toutes formes d’assauts, et qu’une telle agression est inadmissible dans un contexte où les combats contre les violences basés sur le genre sont de plus en plus entendus et compris’’.
Les auteurs de la pétition demandaient ainsi ’’le retrait de ces images violentes et traumatisantes, la condamnation des agresseurs suite aux plaintes déposées par différentes personnes et organisations, un suivi psychologique de la victime et une réflexion sur le rapport au corps de la femme dans la société et les violences basées sur le genre en général’’.
LA CEDEAO EXHORTE LES MILITAIRES MALIENS A REGAGNER SANS DÉLAI LEURS CASERNES
Invitant les militaires à adopter une "posture républicaine", la CEDEAO exhorte "toutes les parties prenantes maliennes de privilégier le dialogue pour résoudre la crise que traverse leur pays", dans un communiqué le communiqué.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a exprimé mardi sa "grande préoccupation" concernant les derniers développements au Mali, où des soldats se sont soulevés dans la matinée.
"La CEDEAO appelle les militaires à regagner sans délai leurs casernes", lit-on dans un communiqué dont une copie est parvenue à VOA Afrique.
Invitant les militaires à adopter une "posture républicaine", la CEDEAO exhorte "toutes les parties prenantes maliennes de privilégier le dialogue pour résoudre la crise que traverse leur pays", poursuit le communiqué.
Le bloc sous-régional conclut en rappelant "sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel".
Pour sa part, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour le Sahel, J. Peter Pham, a déclaré que Washington est contre tout changement de gouvernement par des moyens qui ne sont pas conformes aux lois du Mali.
Les événements de mardi surviennent un jour après qu'une coalition de l'opposition ait appelé à de nouvelles protestations vendredi prochain contre le président Ibrahim Boubacar Keïta.
M. Keïta, 75 ans, a été élu pour la première fois en 2013. Il a remporté un second mandat en 2018. Depuis quelques mois il fait l’objet d’une vive contestation au Mali.
CONFUSION À BAMAKO APRÈS UNE MUTINERIE
DERNIÈRE MINUTE - Le président Keïta et le Premier ministre Cissé arrêtés - Alors que le pays traverse une grave crise politique, des coups de feu ont retenti dans le camp militaire de Kati, d'où était parti le coup d'État de 2012
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre, Boubou Cissé, ont été "arrêtés" mardi en fin d’après-midi à Bamako par des militaires en révolte, a affirmé l'un des chefs de la mutinerie.
"Ils sont en route pour Kati"
"Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministres sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui" (au domicile du chef de l’État), a déclaré ce militaire ayant requis l’anonymat. "IBK (le président Keïta) et son Premier ministre sont dans un blindé en route pour Kati", le camp militaire de la banlieue de Bamako où la mutinerie a débuté dans la matinée, a affirmé une autre source militaire dans le camp des mutins.
L'Élysée a fait savoir que le président Macron venait de s'entretenir avec les présidents des pays voisins et que la France soutient la médiation de la Cedeao, la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest. Il s'est notamment entretenu avec avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et ses homologues nigérien Mahamadou Issoufou, ivoirien Alassane Ouattara et sénégalais Macky Sall.
Le chef de l’État "suit attentivement la situation et condamne la tentative de mutinerie en cours", a souligné la présidence. Emmanuel Macron a exprimé "son plein soutien aux efforts de médiation en cours de la Cedeao".
Cette dernière, médiatrice au Mali, a dit dans un communiqué suivre "avec une grande préoccupation" la situation, "avec une mutinerie déclenchée dans un contexte sociopolitique déjà très complexe".
Contestation sans précédent depuis deux mois
Les mutins avaient annoncé plus tôt la prise de contrôle d’une garnison proche de Bamako, suscitant l’inquiétude de Washington et des voisins du Mali quant à un éventuel renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, déjà confronté depuis deux mois à une contestation sans précédent depuis le coup d’État de 2012.
L’organisation régionale appelle "les militaires à regagner sans délai leurs casernes" et "rappelle sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel", invitant les "militaires à demeurer dans une posture républicaine".
La communauté des États d’Afrique de l’Ouest "condamne vigoureusement la tentative en cours et prendra toutes les mesures et actions nécessaires à la restauration de l’ordre constitutionnel".
Inquiets également, les États-Unis ont souligné, par la voix de leur émissaire pour le Sahel, Peter Pham, qu’ils "s’opposent" à tout changement de gouvernement en dehors du cadre légal, "que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité".
Situation confuse
En milieu d’après-midi, la situation restait confuse dans la capitale malienne et dans sa banlieue. Une chose est sûre : des militaires ont pris le contrôle dans la matinée du camp Soundiata Keïta, situé à Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako.
"Des militaires en colère ont pris les armes au camp de Kati et ont tiré en l’air. Ils étaient nombreux et très nerveux", a expliqué un médecin de l’hôpital de la ville.
Situation "volatile"
Les raisons de ce coup de colère n’étaient pas immédiatement claires. Ces militaires ont ensuite bouclé les accès de la garnison.
Un militaire faisant partie de ceux ayant pris le contrôle du camp a affirmé qu’ils détenaient "plusieurs hauts gradés de l’armée, arrêtés par les frondeurs".
En fin d'après-midi, le gouvernement malien appelle à un dialogue avec les militaires pour lever "tous les malentendus".
Plusieurs chancelleries occidentales ont fait état de l’arrestation de personnalités politiques, dont des ministres, mais elles n’ont pas pu être confirmées de source officielles, pas plus que celles concernant les hauts gradés.
La situation est "toujours volatile à Bamako", a twitté l’ambassade de France, en répétant ses consignes de prudence.
"La France a pris connaissance avec inquiétude de la mutinerie qui s’est engagée aujourd’hui à Kati au Mali. Elle condamne avec la plus grande fermeté cet événement grave", a réagi le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian. "La France réaffirme avec force son plein attachement à la souveraineté et à la démocratie maliennes. Les autorités françaises au plus haut niveau restent très attentives à l’évolution de la situation au Mali", ajoute le communiqué du Quai d'Orsay.
VIDEO
UNE MUTINERIE ÉCLATE DANS UN CAMP PRES DE BAMAKO
Des soldats maliens ont tiré des coups de feu et pris le contrôle, mardi matin, du grand camp militaire de Kati, dans la proche banlieue de Bamako
Des soldats maliens ont tiré des coups de feu et pris le contrôle, mardi matin, du grand camp militaire de Kati, dans la proche banlieue de Bamako, suscitant l'inquiétude des pays voisins comme de la communauté internationale. Les raisons de ce coup de colère n'étaient pas immédiatement claires.
La situation se tend au Mali. Des militaires ont pris, mardi 18 août, le contrôle d'une garnison proche de Bamako, suscitant l'inquiétude des voisins du Mali tout comme de Paris et Washington quant à un éventuel renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta. Le chef de l'État est déjà confronté depuis deux mois à une contestation sans précédent depuis le coup d'État de 2012.
La Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), médiatrice au Mali, a affirmé dans un communiqué suivre "avec une grande préoccupation" la situation, "avec une mutinerie déclenchée dans un contexte sociopolitique déjà très complexe". L'organisation appelle "les militaires à regagner sans délai leurs casernes" et "rappelle sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel".
La Cédéao "condamne vigoureusement la tentative en cours et prendra toutes les mesures et actions nécessaires à la restauration de l'ordre constitutionnel". Inquiets également, les États-Unis ont souligné, par la voix de leur émissaire pour le Sahel, Peter Pham, qu'ils "s'opposent" à tout changement de gouvernement en dehors du cadre légal, "que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité".
Le Premier ministre du Mali, Boubou Cissé, a demandé aux soldats de se retirer et a appelé au dialogue pour résoudre la situation. La mutinerie "reflète une certaine frustration qui pourrait avoir des causes légitimes". Le gouvernement du Mali demande à tous les auteurs de ces actes de se retirer", a déclaré Boubou Cissé dans un communiqué.
"Des militaires en colère ont tiré en l'air"
En milieu d'après-midi, la situation restait confuse dans la capitale malienne et dans sa banlieue. Une chose est sûre : des militaires ont pris le contrôle dans la matinée du camp Soundiata Keïta, situé à Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako. "Des militaires en colère ont pris les armes au camp de Kati et ont tiré en l'air. Ils étaient nombreux et très nerveux", a expliqué un médecin de l'hôpital de la ville.
Les raisons de ce coup de colère n'étaient pas immédiatement claires. Ces militaires ont ensuite bouclé les accès de la garnison. Un soldat faisant partie de ceux ayant pris le contrôle du camp a affirmé qu'ils détenaient "plusieurs hauts gradés de l'armée, arrêtés par les frondeurs".
Plusieurs chancelleries occidentales ont fait état de l'arrestation de personnalités politiques, dont des ministres, mais elles n'ont pas pu être confirmées de sources officielles, pas plus que celles concernant les hauts gradés. Ni la présidence, ni les services du Premier ministre n'avaient encore communiqué en milieu d'après-midi sur la situation. Celle-ci est "toujours volatile à Bamako", a indiqué l'ambassade de France, en répétant ses consignes de prudence.
De son côté, la France a condamné avec la "plus grande fermeté" cette mutinerie, selon un communiqué du ministre des Affaires étrangères. "La France partage pleinement la position exprimée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans le communiqué qu’elle vient de faire paraître et qui appelle au maintien de l’ordre constitutionnel et exhorte les militaires à regagner sans délai leurs casernes", ajoute le Quai d'Orsay.
"Une situation sociale délétère"
Après l'annonce de la prise de contrôle du camp de Kati, des manifestants se sont rassemblés sur la place de l'Indépendance de Bamako, épicentre de la contestation depuis juin, pour réclamer à nouveau le départ du président Keïta. Des manifestants ont incendié le cabinet d'avocats du ministre de la Justice, Kassoum Tapo.