Saint-Louis a enregistré 68 cas en une semaine
La pandémie du coronavirus a beaucoup touché Saint-Louis. Depuis le début de la maladie dans le pays, 115 patients ont été hospitalisés au Centre de Traitement des Épidémies (Cte) de Saint-Louis. Mais durant la semaine du 08 au 15 août, la région de Saint-Louis a enregistré 68 nouveaux cas de Covid-19. Le nombre de patients en cours de traitement est aussi passé de 33 à 59. Cependant, plus d’une trentaine de patients ont été déclarés guéris et sortis. Les cas issus de la transmission communautaire ont connu une progression fulgurante surtout au niveau du District sanitaire de Saint-Louis qui a enregistré 46 cas sur un total de 56 pour la région. D’ailleurs, sur les 115 cas, 81 proviennent du District sanitaire de Saint-Louis alors que 29 sont de Richard-Toll. Il y a cinq autres cas provenant de Louga (3), un de Thiès et un de Dakar.
Covid-19: 115 patients hospitalisés dont des agents de santé
Restons à Saint-Louis pour dire qu’aujourd’hui, tous les quartiers de la ville sont touchés par la Covid-19. À ce jour, le bilan fait état de 171 patients déclarés positifs répartis entre Saint-Louis commune (126), Richard-Toll (41), Podor 03 et Pété (01). 67 patients ont été déclarés guéris, 59 sont encore sous traitement et 06 patients ont été évacués. A signaler que le Centre de Traitement Epidémiologique (Cte) de Saint-Louis n’a pas enregistré de décès. Cependant, la région a recensé 08 cas de décès liés à la Covid-19. Il s’agit généralement de patients ayant été consultés tardivement et reçus au Service d’Accueil et d’Urgence ou à la réanimation de l’Hôpital de Saint-Louis dans un tableau de gravité souvent associé à une détresse respiratoire. La sensibilisation est actuellement de mise dans la région où les cas issus de la transmission communautaires sont nombreux.
Woodside s’oppose à la transaction entre Cairn et Lukoil
La vente des parts de Cairn à Lukoil Upstream ne passera pas comme lettre à la poste. Et pour cause, Woodside s’oppose à la transaction en notifiant l’exercice de son droit de préemption de la vente par Capricorn Senegal Limited (Cairn) à Lukoil Upstream Senegal BV (Lukoil) de l’intégralité des parts de Cairn dans les blocs Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Deep Offshore (Rssd). Ainsi, Woodside veut racheter la totalité des parts de Cairn conformément à l’accord d’exploitation conjointe Rssd. Woodside met sur la table 300 millions de dollars US pour l’achat des parts, en plus des ajustements du fonds de roulement, y compris le remboursement des dépenses en capital de développement de Cairn engagées depuis le 1er janvier 2020. A cela s’ajoutent les paiements conditionnels jusqu’à 100 millions de dollars US liés au prix des matières premières. Mais le rachat des parts de Cairn par Woodside pourrait se réaliser seulement si Far Sénégal Rssd SA ou la Société Des Pétroles Du Sénégal exerce ses droits de préemption à l’égard de l’Opération Cairn/Lukoil. Aussi, l’acquisition de Woodside des parts de Cairn sera soumise à l’approbation du gouvernement du Sénégal, des actionnaires de Cairn Energy Plc et à d’autres conditions suspensives habituelles. Woodside veut détenir 68% des parts des dits blocs.
Pr Daouda Ndiaye sur le terrain social
Dans le cadre de ses activités de solidarité qu’il a initiées, le Professeur de parasitologie à la faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop, Daouda Ndiaye, était à l’école Guédel Mbodji de Kaolack, située au centre-ville de la capitale du Saloum. Une campagne qu’il mène depuis plusieurs mois sur le territoire national afin de participer à l’effort de guerre. C’est justement pour prévenir la transmission communautaire, la contagion d’élève à élève notamment, que le célèbre professeur a jugé nécessaire d’octroyer du matériel pédagogique aux potaches, surtout ceux issus de familles modestes. Le don est composé de cahiers, de stylos et de matériels géométriques. A l’en croire, chaque Sénégalais peut faire quelque chose pour accompagner l’Etat du Sénégal durant les examens afin d’empêcher le virus de se transmettre par voie respiratoire et par des éléments manufacturés.
Un décès lié à la Covid-19 à Matlaboul Fawzeini
L’information a failli échapper à nos radars. Le chef d’équipe de la maçonnerie en charge de la construction du nouveau bâtiment de l’hôpital Matlaboul Fawzeini de Touba est décédé de la Covid-19. D’après nos confrères de Dakaractu, l’homme originaire de Kaolack avait démarré le chantier depuis janvier 2019, après avoir gagné le marché suite à un appel d’offres. Malgré le respect des gestes barrières qui sont de rigueur dans l’enceinte de l’hôpital, devenu Centre de Traitement des Epidémies (CTE), l’homme n’a pas échappé au virus. Testé positif à la covid-19, il a d’abord été isolé et pris en charge par les équipes de l’hôpital. Mais son état de santé s’est aggravé jusqu’à ce qu’il perde la vie le 31 juillet dernier. Il a été inhumé au cimetières Bakhiya le lendemain de son décès suivant le protocole sanitaire. Sa disparition entraîne sans doute le retard dans la livraison du bâtiment qui était prévue au mois de septembre 2020.
Les étudiants du CFPC de Delafosse décrètent une grève illimitée
Ils avaient menacé de passer à la vitesse supérieure si les autorités ne satisfaisaient pas leurs doléances. Les étudiants du Centre de Formation Professionnelle et Commerciale (CFPC) de Delafosse ont mis à exécution leurs menaces en décrétant un mot d’ordre de grève illimitée. Ils exigent du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation le paiement de 7 mois d’arriérés de bourses alors que leurs camarades des universités continuent de percevoir, malgré la suspension des enseignements. Selon le porte-parole des étudiants, Saliou Mbow, le premier plan d’actions a consisté à rencontrer la tutelle qui avait promis le paiement des bourses dans les meilleurs délais. Las d’attendre, M. Mbow et compagnie ont entamé une grève illimitée. A l’en croire, ils ne comptent que sur leurs bourses pour s’acquitter du loyer, assurer le transport et s’alimenter.
Le VIH/Sida chez les homosexuels flambe
Les nouvelles infections de VIH/Sida sont passées de 4 428 à 1 427 entre 2005 et 2019, ce qui représente une baisse de 67,7% au Sénégal, a appris l’«Aps» du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls). Dans un rapport transmis lundi à l’«Aps», le Cnls, s’appuyant sur des données de l’Onusida, souligne que l’épidémie de Sida au Sénégal est de type «concentré», avec une prévalence basse dans la population âgée de 15 à 49 ans, qui s’établit à 0,5%. Cette prévalence est très élevée dans certaines franges de la population et localités, relève le document. Il indique que la contamination continue à se faire essentiellement par voie sexuelle, alors que les nouvelles infections touchant la catégorie des individus âgés de 25 ans et plus est de 22,5%. Elle est de 14,4% chez les personnes âgées de 15 à 24 ans. La prévalence du VIH/Sida chez les femmes professionnelles du sexe connaît également une baisse régulière, passant de 18,5% en 2010 à 6,6% en 2015, puis à 5,8% en 2019, fait savoir la même source. Elle signale que la prévalence du VIH/Sida chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes est passée de 17,8% en 2014 à 27,6% en 2017. La répartition de la prévalence selon les régions montre des disparités. Kolda et Ziguinchor (1,5%) sont suivies de Kaffrine (0,9%), Tambacounda (0,8%), Kédougou (0,6%), et présentent des prévalences au-dessus de la moyenne nationale.
Le corps de l’étudiant décédé en Russie rapatrié
Le corps de l’étudiant sénégalais fauché, en Russie, par un train, est arrivé à Dakar depuis hier. L’avion de Turkish Airlines à bord duquel se trouve le corps a atterri sur le tarmac de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) vers 18 heures. La famille du défunt avait demandé l’aide de l’Etat pour disposer du corps. Ce qui est fait, renseigne Abdourahmane Ndiaye, l’oncle du défunt. La dépouille est acheminée au Fouta où Idrissa Alfouseyni Lam reposera pour l’éternité.
Le Sames désavoue le Pca démissionnaire
Le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes du Sénégal (Sames) prend le contrepied du Pr Papa Touré, démissionnaire de la présidence du Conseil d’administration de l’hôpital Dalal Jamm. 0a dédouané le Président Macky Sall sur le projet de création d’un Centre de greffe de moelle et du centre de procréation médicalement assistée à l’hôpital Dalal Jamm. A l’en croire, l’idée n’est pas du chef de l’Etat qui n’a fait que concrétiser le plaidoyer d’un médecin qui exerce dans cet hôpital, à l’occasion d’une réunion à laquelle il a participé. Il est d’avis que le Président Sall donne ainsi une chance au Sénégal de réduire de façon drastique les évacuations sanitaires vers l’étranger. Mieux, le Secrétaire général du Sames pense que ce Centre reste une opportunité pour une montée en puissance de l’hôpital Dalal Jamm. Par ailleurs, le secrétaire général du Sames fait confiance au Directeur des établissements de santé qui a soutenu qu’au mois de décembre, tous les services de l’hôpital Dalal Jamm seront opérationnels. Pour rappel, Pr Papa Touré avait jeté l’éponge, reprochant au Président Macky Sall d’avoir accordé une subvention de 1,5 milliard francs Cfa pour la construction d’un Centre de greffe de moelle et d’un autre de procréation médicalement assistée alors que l’urgence est ailleurs.
Kaffrine réclame une solution durable aux inondations
Des habitants de la commune de Kaffrine réclament des bassins de rétention et des canalisations pour régler définitivement le problème des inondations. Au cours d’une rencontre avec des journalistes, M. Dembélé a appelé les pouvoirs publics à travailler dans ce sens, estimant qu’il fallait construire à Kaffrine quelque chose de durable pour régler définitivement le problème des inondations. Il réclame des canalisations dignes de ce nom. Ibrahima Sène a confié que lors de son passage en 2019 à Kaffrine, le ministre de l’Eau, Serigne Mbaye Thiam, avait fait état de 1,5 milliard de francs CFA dépensé à Kaffrine pour la réalisation d’un réseau d’évacuation des eaux usées et d’un bassin de rétention. Mais ces investissements n’ont rien encore réglé parce que le problème des inondations reste entier à Kaffrine
LE SÉNÉGALAIS A UNE PERCEPTION ÉGOCENTRIQUE DE SA RÉALITÉ
L'historienne et ancienne ministre, Penda Mbow, fait son diagnostic de la situation du Sénégal dans le contexte de la pandémie du coronavirus
L'historienne et ancienne ministre, Penda Mbow, fait son diagnostic de la situation du Sénégal dans le contexte de la pandémie du coronavirus au micro de la RTS. Elle était l'invitée de l'émission dominicale Point de vue du 16 août dernier.
UNE POUDRIÈRE DANS LA MAGISTRATURE
L’affectation de Ngor Diop comme conseiller à la Cour d’appel de Thiès, risque d’être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Après avoir annoncé un recours devant la Cour suprême, l’UMS compte commettre un pool d’avocats pour défendre son membre
L’affectation de Ngor Diop comme conseiller à la Cour d’appel de Thiès, risque d’être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Après avoir annoncé, dernièrement, un recours devant la Cour suprême, l’UMS compte commettre un pool d’avocats pour défendre son membre, ancien Président du tribunal d’instance de Podor.
La pilule de l’affectation du magistrat Ngor Diop, par le biais des fameuses consultations à domicile, ne passe toujours pas. A en croire certaines sources, d’intenses tractations sont en cours pour réfléchir sur la meilleure stratégie à adopter pour que plus jamais pareils actes ne se reproduisent. Après avoir annoncé une action devant la Chambre administrative de la Cour suprême, l’Union des magistrats sénégalais (UMS) envisage de commettre un pool d’avocats pour la défense de son membre.
C’est que l’UMS croyait définitivement tourner la page de ces procédures au rabais pour régler le compte à des magistrats dont le seul tort a été d’appliquer le droit dans toute sa rigueur. ‘’Cette affectation de Ngor Diop ne repose sur rien du tout. Ce dernier est simplement coupable d’avoir jugé et condamné, conformément à la loi et à son serment, un dignitaire religieux. C’est inadmissible, ce qui se passe dans ce pays’’, confie un magistrat très courroucé, non sans demander à l’UMS de ne pas lâcher du lest.
En fait, dans cette affaire, ledit marabout avait l’habitude de laisser ses animaux divaguer dans les champs d’autrui. Cette fois, des groupements de femmes ont saisi le tribunal d’instance de Podor présidé par M. Diop pour l’application stricte de la loi. Très à cheval sur les textes, le président du tribunal d’instance (juge unique dans cette juridiction), n’a pas hésité à placer sous mandat de dépôt le dignitaire, malgré les nombreuses injonctions de la hiérarchie. Jugé, le prévenu va écoper d’une peine de sursis.
Mais pour l’Exécutif, c’en était déjà trop. Dans la foulée, une proposition d’affectation à la Cour d’appel de Thiès comme conseiller a été enclenchée et actée par l’instance dirigeante de la magistrature au Sénégal, à travers la procédure des consultations à domicile. Ce qui lui a valu cette sanction qualifiée de ‘’honteuse’’ par notre interlocuteur.
Il faut savoir que cette décision annoncée par l’UMS est une première dans l’histoire de l’organisation. Si, par le passé, des magistrats, à titre individuel, ont eu à s’attaquer à des décrets d’affectation, l’UMS, elle, n’a jamais porté de tels combats. Une bataille juridique qui s’annonce épique devant la haute juridiction.
par Ababacar LO
DES CONTRAINTES DE L'ENSEIGNEMENT À DISTANCE
certaines maisons, il n’existe qu’un seul ordinateur pour plusieurs écoliers. Il faut aussi repenser le modèle de contrôle des connaissances de la formation en distance en réorientant les évaluations, les corrections et la remédiation
Actuellement, l’enseignement à distance est devenu incontournable. Il constitue un maillon indispensable dans le système éducatif dans beaucoup de pays surtout au niveau universitaire. Avec le développement technologique et les progrès dans le domaine de l’internet, il est imprudent de ne pas l’intégrer dans les stratégies d’enseignement, au risque d’exposer les apprenants à un retard pédagogique. Les futurs enseignants, gestionnaires, médecins, ingénieurs, juristes seront nécessairement en contact avec le monde de l’enseignement à distance à travers des séminaires de capacitation et de renforcement. Et, s’ils ne se familiarisent pas très tôt avec cette forme de pédagogie, ils auront des difficultés pour s’adapter dans ce monde en pleine mutation.
Dans les pays sous développés comme le Sénégal, le télé-enseignement a fait des avancées, mais il fait face à un certain nombre de contraintes. Nous en expliquons quelques unes.
- Un accès très limité à l’internet. En Afrique, particulièrement au Sénégal, les populations ont de plus en plus accès à l’internet à travers les téléphones portables. Cependant, avec le coût élevé de la connexion par le réseau GSM, les apprenants rencontrent beaucoup de difficultés pour télécharger des ressources numériques comme les vidéos.
Il est aussi difficile de suivre des cours synchroniques, car cela demande une bonne connexion internet. Peu de personnes ont des abonnements mensuels illimités, sous forme de wifi.
Donc, dans ces conditions, il est illusoire de penser à une réussite des enseignements synchroniques au niveau primaire, moyen et secondaire.
- Un faible niveau d’équipement en appareils informatique et numérique. Peu de foyers disposent d’outils informatiques comme des ordinateurs ou des tablettes qui sont indispensables pour suivre des enseignements à distance. Dans certaines maisons, il n’existe qu’un seul ordinateur pour plusieurs écoliers. Alors, il est très difficile de planifier l’utilisation de l’appareil en fonction des programmations pédagogiques des établissements.
Et, le téléphone mobile peut difficilement servir à suivre des cours en ligne surtout si la séance dure longtemps.
- Absence d’accompagnement du personnel enseignant par rapport à cette nouvelle forme de transfert de connaissances. Il y a une différence entre dispenser des cours classiques et des cours en ligne. Un renforcement des capacités est indispensable pour le développement de l’enseignement à distance. Par exemple, avec les cours en ligne, il faut être capable de détecter très tôt les apprenants qui ne suivent pas régulièrement les cours ou qui décrochent complètement en laissant souvent actifs leurs comptes pour tromper la vigilance des enseignants.
Il faut aussi repenser le modèle de contrôle des connaissances de la formation en distance en réorientant les évaluations, les corrections et la remédiation.
On peut aussi penser au système de partage des ressources, car il ne s’agit nullement de balancer tous les cours en même temps. Le timing de distribution des leçons et autres ressources doit être bien calibré et ordonné.
La prise en charge à l’élémentaire est plus difficile qu’au secondaire, parce que les enfants ont moins d’autonomie dans l’utilisation des appareils et des ressources, d’où la nécessité d’impliquer les parents dans les stratégies d’enseignement, d’évaluation et de remédiation. Tout ceci justifie la nécessité de former les enseignants dans l’enseignement en ligne.
Pour le moment, il peut être envisagé dans certaines situations de déployer une formation hybride en alliant la formation en présentiel et une formation en ligne, et surtout il faut appliquer les changements avec douceur et souplesse.
par Samba Tall Sarr
THIES, DESTIN INSALUBRE D’UNE RÉGION POLLUÉE
Les industries déjà trop polluantes et agressives en termes d’avancée à l’intérieur des villages autochtones, continuent de spolier les terres des populations
La région de Thiès fait une superficie de 6 601 km carré, dont (Thiès département = 1873 km carré, Mbour département = 1607 km carré et Tivaouane = 3121 km carré).
Le département de Tivaouane avec ses 342 519 habitants, a une densité de 110 habitants au km carré.
Le département constitue un congloméra d’industries et autres activités économiques :
1/ ICS / Mine
2/ ICS/ Chimie
3/ Les phosphates de Ngagne Diouf
4/ Les carrières de Silex
5/ Centrale éolienne de Taiba Ndiaye
6/ Centrale Tobène Power
7/ Centrale Cheikh Anta Diop de Merina ndakhar
8/ GCO
9/ Le maraîchage
10/ La pêche
11/ Le Tourisme
Aujourd'hui, il existe une réglementation (des décrets et des arrêtés), qui régit les activités industrielles et leurs relations avec les populations.
Naturellement, la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est la première obligation légale reposant sur les sociétés minières qui « squattent » la zone. En sus du RSE, il y a le FPACL : fond de péréquation et d'appui aux collectivités locales de 20%, initié par le décret 2015-1879 du 16 Décembre 2015, modifiant le décret 2009-1334 du 30 novembre 2009.)
Le FADL : fond au développement local de 0,5% (chiffre d'affaire annuelle hors taxe, des entreprises qui exploite) est aussi en application dans cette zone.
La constitution du Sénégal prévoit que les ressources naturelles appartiennent à la population. Leur exploitation doit profiter aux populations autochtones. Le département de Tivaouane ne devrait pas être parmi les plus pauvres du Sénégal. Le département constitué de 18 communes, ne compte ni stade gazonné, ni synthétique, pas un seul marché digne du nom, et le plateau médical est exécrable.
-- Dommage, mais nous ne méritons vraiment pas ça !
La région de Thiès est la première au niveau national en termes d’augmentation. Nous avons l’aéroport Blaise Diagne, les deux cimenteries, les carrières de calcaires, Basaltes, latérites, le tourisme etc.
Donc, vu le décret 2013-881 du 20 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement du comité national de l'initiative pour la transparence dans les industries extractives (expliqué aux sénégalais qui ne connaissent pas).
Tivaouane était un vivier de la production de mangue et constituait une source de revenue considérable pour les ses bravent paysans et les femmes vendeuses mais de nos jours ces femmes sont obligées d'aller jusqu'à "Pout" pour acheter les mangues.
Si les Ics sont capables d'offrir de l'eau et de l'électricité à la cité "Mbaye-Mbaye" qui se trouve à une dizaine de km de leur site, juste parce qu'il y a leurs ingénieurs et indiens qui y résident, elles sont aussi capables de proférer des menaces de coupure d'eau à la population de "Darou Khoudoss" la ville qui abrite le site des Ics.
Tivaouane souffre d’un manque criant d’infrastructures digne de ce nom, le département enregistre un taux de chômage endémique même avec des jeunes formés mais qui peinent à trouver du travail.
Et comme si cela ne suffisait pas, les industries déjà trop polluantes et agressives en termes d’avancée à l’intérieur des villages autochtones, continuent de spolier les terres des populations.
Voulant coûte que coûte, les déposséder de leurs terres sans études d'impact environnemental, la dégradation de la nappe phréatique, les gaz chimiques qui détruisent tout ce qui est verdure, plus particulièrement la production mangue, manioc etc., les ICS se montrent encore une fois boulimiques.
Nous réclamons la libération de tous les détenus sans conditions. Privilégions le dialogue et non usage de la force. Les populations injustement emprisonnées, n’ont commis le délit que de défendre leurs terres que la constitution à fini de défendre.
En somme, « Le Sénégal d’abord, aux sénégalais » est notre crédo. Car, nous ne devons pas être étrangers à nos propres ressources. En effet, l’on ne saurait comprendre, comment avoir tout ce potentiel dans une région et qu’elle peine à décoller ? C’est justement parce que la politique politicienne prime sur la politique comme art de gérer la cité.
Samba Tall Sarr est consultant ressources minérales, foreur de Minerai lourd et léger
PAR Bamba Ndongo Niakhal
LE SYNDROME DE STOCKHOLM OU LA TRAGÉDIE DE L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les vestiges de la domination nazis en France sont dans les musées et enseignés pour ce qu’ils représentent alors qu’au Sénégal le buste de Faidherbe plastronne en héros conquérant sur la place qui porte son nom
Soixante ans après les indépendances, de nombreux pays africains continuent de célébrer des icônes peu reluisantes de la colonisation et de la Françafrique. D’Abidjan à Dakar, de Brazza à Lomé, s’érigent des statues, des places publiques et des rues en mémoire d’anciens colons ou de dirigeants occidentaux contemporains, qui se sont illustrés non pas par des faits de bravoure, d’héroïsme ou d’empathie pour l’Afrique, mais au contraire par la brutalité de leurs actions coloniales ou par leur adhésion aux idéologies de type Françafricain, incarnation moderne du colonialisme.
Le cas de Faidherbe est assez révélateur des dysfonctionnements institutionnels, démocratiques et du caractère fondamentalement factice de la gouvernance publique de certains Etats.
L’homme est unanimement reconnu pour sa cruauté et son cynisme aussi bien au Sénégal qu’en Algérie où il fit ses premières armes. A ce propos, les historiens relatent les faits avérés de massacres perpétrés sur des populations autochtones sans défense et la destruction de nombreux villages. Et sa stratégie de terreur n’épargnait ni humain, ni bête, ni plante. Il ne laissait derrière lui que ruine et désolation. Dans un ouvrage[1] fort documenté, le Professeur Assane Sylla revient, à travers de nombreux exemples, sur la propension du gouverneur à réprimer férocement par le feu, le carnage et le pillage toute velléité de résistance des populations. L’historien Khadim Ndiaye abonde dans le même sens. Sur une période de 8 mois, le Professeur Iba Der Thiam, estime à plus de 20 000 morts le nombre de ses victimes.
Comment alors comprendre la persistance des autorités locales et nationales à maintenir la statue de Faidherbe au centre de l’Ile de Ndar ? plus généralement, comment expliquer la survivance des symboles du colonialisme et de ses reliques contemporaines après plus de 60 années d’indépendance supposée ?
Comment expliquer le silence coupable de l’institution parlementaire, où la question est occultée sinon balayée d’un revers de main ?
Comment qualifier une gouvernance sourde et aveugle face aux fortes mobilisations citoyennes récurrentes réclamant le déboulonnement de la statue ?
Enfin, comment expliquer l’indifférence et la banalisation de la question, voire le soutien manifeste de certains élus et d’une certaine élite intellectuelle qui jugent nécessaire le maintien de la statue au nom de l’histoire ?
En France, que l’Etat manifeste sa reconnaissante envers ses serviteurs, même les plus zélés, peut s’entendre, de la même façon que devraient pouvoir s’entendre les revendications légitimes des Afro-descendants français qui se sentent bafouer dans leur dignité par ces symboles de l’esclavage et de la colonisation. Dans une démocratie vivante et apaisée, des remises en cause d’une partie de l’histoire nationale peu glorieuse devraient être possibles sans que cela n’affecte la cohésion nationale. Ce fut le cas avec la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans le rafle du Vel d’Hiv en 1995, malgré la polémique sur l’inopportunité de réveiller les vieux démons tapis sous les questions mémorielles. Aussi, rejeter la revendication des Afro-descendants au motif d’une interprétation anachronique de l’histoire n’est pas recevable, car la férocité des personnages, tel que Faidherbe ou le cynisme de Colbert, auteur du Code Noir, étaient déjà décriés à leur époque par des personnalités mieux éclairées. C’est bien Georges Clémenceau, contemporain de Faidherbe, qui dénonçait ses excès en des termes non équivoques : lui qui « a tué, massacré, violé, pillé tout à l’aise dans un pays sans défense ». Les combats pour la justice et l’égalité de l’Abbé Grégoire ou de Condorcet par exemple, au sein de « La société des amis des Noirs » ne datent pas d’aujourd’hui. Ils remontent bien à l’époque esclavagiste.
En revanche, en terre africaine, que les propos tranchés de Macron[2] fasse écho et résonne comme une injonction auprès des dirigeants africains sur le passé africain, est incompréhensible, sauf à admettre l’évidence de la perpétuation de la domination de la France sur ses anciennes colonies.
Encore plus préoccupante est la posture d’une certaine élite politique et intellectuelle réceptive aux arguties en faveur des rapports de subordination, totalement déséquilibrés, qui continuent de définir la coopération entre la France et les pays francophones d’Afrique. Sur la question spécifique de la statue de Faidherbe, d’aucuns invitent à la prudence au motif que le jumelage avec la ville d’origine de Faidherbe (Lille) est économiquement bénéfique pour la ville de Saint-Louis, feignant d’ignorer l’insignifiance de cette coopération décentralisée face aux blessures mémorielles et à la négation même de notre humanité qu’évoquent ces effigies incongrues. C’est une réalité historique de dire que Faidherbe appartient à l’histoire du Sénégal de la même manière que le régime de Vichy et Hitler appartiennent à l’histoire de France. Mais les vestiges de la domination nazis en France sont dans les musées et enseignés pour ce qu’ils représentent alors qu’au Sénégal le buste de Faidherbe plastronne en héros conquérant sur la place qui porte son nom, en plein centre de la ville de Saint-Louis, le regard rivé sur le pont du même patronyme. C’est là tout le paradoxe et l’inconsistance des atermoiements afro-africains.
On ne mesure pas suffisamment la gravité de cette situation et son impact psychologique sur les consciences, les représentations et imaginaires collectifs africains, ni sa singularité à l’échelle mondiale. Nulle part au monde qu’en Afrique, les sociétés ont autant célébré et sublimé leurs anciens bourreaux. Des générations de jeunes naissent et grandissent dans un environnement peu valorisant, voire méprisant de leur identité et de leur dignité. Comment promouvoir dans ce contexte la confiance et l’estime de soi, indispensables au développement de l’esprit d’initiative et de créativité dont le continent a besoin, dans un monde livré à une compétition de plus en plus féroce ?
L’école qui devrait être le creuset de l’intégration sociale, le lieu par excellence du développement de la confiance en soi, est prise en otage par la même idéologie de domination-subordination. Elle évolue en vase clos, volontairement désenchâssée de son environnement social, culturel et historique. Les langues nationales, les humanités classiques africaines, la géographie du continent, etc. qui devraient constituer la charpente dorsale des systèmes éducatifs nationaux sont abandonnées au profit d’un enseignement conventionnel aseptisé, complètement désincarné, abstraitement universaliste, et prétentieusement techniciste de crainte de heurter la susceptibilité de nos « partenaires », qui parfois ne demandent rien, du moins explicitement. Mais par réflexe de subordination, on cherche à satisfaire par anticipation les désirs supposés de l’autre au mépris de ses propres intérêts, nourrissant ainsi de la condescendance et un paternalisme qui transparaissent dans les relations diplomatiques. Il n’est pas étonnant que les élites issues de ces systèmes éducatifs ne soient pas, dans leur écrasante majorité, à la hauteur de leurs responsabilités historiques, comme nous y invitait Frantz Fanon dans « Les damnés de la terre »[3]. Il s’agit en réalité d’une domination intellectuelle et culturelle méthodiquement entretenue, qui préfigure et accompagne la domination et le pillage économique. Seules une véritable prise de conscience collective et une détermination politique des Africains, unis dans un élan panafricain, pourraient venir à bout de cet ordre économique et politique asservissant et avilissant. Le collectif « Faidherbe doit tomber », porté par une génération de refus, s’inscrit bien dans cette perspective.
« Ainsi l’impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, nous prévenait Cheikh Anta Diop, tue d’abord spirituellement et culturellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde »
[1]"Le peuple lébou de la presqu’île du Cap-Vert", NEA Sénégal, 1992
[2]Dans son allocution télévisée du 14 juin, Le président français affirmait qu’"aucune statue ne sera déboulonnée", "la république n’effacera aucun nom ou aucune trace de son histoire", considérant de surcroit que la revendication des manifestants relèverait" d’une réécriture haineuse ou fausse du passé".
[3]"Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir",Frantz Fanon,Les damnés de la terre, 1961
COLÈRE À NIAMEY APRÈS LE CLASSEMENT DU NIGER EN ZONE ROUGE PAR PARIS
"Je suis furieux contre la France", crie Mahamane Rabiou Bachir : à Niamey, la colère et l'indignation ne retombent pas, une semaine après la décision de Paris plaçant en zone rouge l'ensemble du Niger à l'exception de la capitale Niamey
"Si la France va jusqu'à classer le Niger en zone rouge, alors c'est très simple: qu'ils (les Français) ferment leur ambassade et leur base militaire" qui abrite la force antijihadiste Barkhane près de Niamey, lance-t-il, la voix étouffée par les bruits des moteurs et les klaxons.
Paris a placé l'ensemble du Niger en zone rouge, à l'exception de la capitale Niamey, soit "formellement déconseillée", à la suite de l'assassinat de huit personnes dont six humanitaires français par des hommes armés à moto près de Niamey.
Les jeunes humanitaires français, deux hommes et quatre femmes, ont été assassinés le 9 août avec leur chauffeur et leur guide nigériens, alors qu'ils visitaient la réserve de girafes de Kouré, à 60 km au sud-est de la capitale où ils étaient basés.
Avant l'attaque qui n'a pas été revendiquée, la partie sud du pays était en zone orange (déconseillée sauf raisons impératives) et la route menant à la réserve naturelle où l'attaque a eu lieu, ainsi que la ville voisine de Kouré, en jaune (vigilance renforcée avec risques limités "compatibles avec le tourisme"), selon les conseils aux voyageurs diffusés sur le site diplomatie.gouv.fr.
En revanche, la région de Tillabéri dans l'ouest, riveraine des "trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali, devenue un repaire des jihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), est plus que déconseillée.
La capitale Niamey passe elle du jaune au orange.Elle devient ainsi la seule exception sur une carte du Niger intégralement classée rouge.
"Tout Nigérien soucieux de la dignité de ce pays s'est senti humilié dans sa chair.Le Niger en rouge!Mais ils n'ont qu à partir bon sang, ils n'ont qu'à partir", martèle Alahé Tahirou, un fonctionnaire nigérien.
Juriste et enseignant à l'université de Niamey, Amadou Hassane Boubacar, dénonce "une sanction de Paris"."La décision est vraiment scélérate, c'est une expédition punitive à l'encontre de l'ensemble des Nigériens", fulmine-t-il."J'exhorte le gouvernement nigérien à protester (...) c'est totalement arbitraire et à la limite c'est du mépris à l'endroit du peuple nigérien", peste-t-il.
- "Je suis le Niger" -
Les protestations retentissent aussi sur les réseaux sociaux où une carte du Niger totalement en vert est largement partagée en signe de contestation avec la mention: "Je suis un pays de paix et d'hospitalité légendaire, je suis le Niger".
"C'est une décision injuste qui décourage tous les efforts fournis depuis plus de cinq ans par les autorités et les Forces de défense et de sécurité pour préserver l'intégrité du territoire entouré de nombreux foyers de tension", s'est insurgée dans un éditorial, Télé Sahel, la télévision d'Etat nigérienne.
Elle estime que Paris a pris sa décision "sous le coup de l'émotion, donc de la panique".
La Confédération générale des syndicats libres du Niger (CGSL), une importante centrale syndicale, fustige également "l'attitude précipitée, provocante et irrespectueuse de la France".
Bello Alou, un jeune mécanicien nigérien minimise cependant les accusations contre l'ancienne puissance coloniale : "C'est aussi notre faute, il n'y a pas suffisamment de sécurité, il y a trop de bandits dans le pays" reconnaît-il.
"Il y a même des risques de semer la panique chez les investisseurs alors que l'économie (du Niger) est déjà éprouvée par le coronavirus", s'alarme Ali Maman, un opérateur économique.
Pour la neuvième année consécutive, le Niger vient d'être classé dernier Etat en terme d'Indice de développement humain (IDH) par le Programme des Nations unis pour le développement (PNUD).
Le Niger fait face à ces menaces sécuritaires grandissantes alors que se profile en décembre une élection présidentielle au fort enjeu.
Le président Mahamadou Issoufou, après deux mandats, ne se représente pas.L'un des piliers du pouvoir, l'ancien ministre de l'Intérieur Mohamed Bazoum, sera candidat du parti présidentiel.
"Cette élection (...) serait un grand hold-up en vase clos, si la +zone rouge+ persiste et qu'elle empêche aux observateurs internationaux crédibles d'être là" pour superviser les scrutins, s'inquiète Ibrahim Yacouba, l'ex-chef de la diplomatie devenu opposant et candidat à la présidentielle du 27 décembre.
LE SAHEL EST DEVENU INFRÉQUENTABLE, À QUI LA FAUTE ?
Depuis l’assassinat de six Français et de deux Nigériens, le 9 août au Niger, le ministère français des Affaires étrangères déconseille à ses ressortissants de se rendre dans la totalité des pays du Sahel. Une classification qui provoque la colère
Depuis l’assassinat de six Français et de deux Nigériens, le 9 août au Niger, le ministère français des Affaires étrangères déconseille à ses ressortissants de se rendre dans la totalité des pays du Sahel. Une classification qui provoque la colère des populations concernées, mais qui est bien l’aveu d’un échec face aux terroristes, écrit ce journal burkinabé.
Si la diplomatie est une chorégraphie du camouflage, des non-dits, des pokers menteurs et autres métaphores, elle peut aussi être directe, sans langue de bois. C’est ce que vient de prouver le Quai d’Orsay à l’égard des pays du Sahel : les zones frontalières du Ghana et de la Côte d’Ivoire avec le Mali, la quasi-totalité du Niger et du Burkina sont en rouge, c’est-à-dire très dangereuses, et fortement déconseillées aux voyageurs, en particulier hexagonaux.
L’actualisation de la carte sécuritaire du ministère français des Affaires étrangères [le 15 août] est l’aboutissement d’un constat : le Nord et le Centre-Nord (Ouahigouya et Kaya), dont des pans ont été taillés par les terroristes, sont en passe d’être insécurisés. Le Sud-Ouest (Banfora, Niangoloko), le Centre-Sud (Pô) et le Centre-Ouest (Léo, Wessa) sont en train de basculer dans le giron des assaillants de l’ombre dont les tueries envers les civils au Burkina ces derniers mois donnent la chair de poule et révoltent.
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso [la capitale et la deuxième ville du pays], marinent toujours dans l’orange. Autant dire que, tout comme le Niger, le Burkina Faso est devenu un pays où il y a péril terroriste partout.
Ce n’est pas nouveau, cette élévation du niveau d’insécurité pour le Burkina, car le 20 novembre 2019, le même ministère des Affaires étrangères avait habillé le “pays des hommes intègres” en couleur sang. On sait que la Grande-Bretagne avait fait la même chose concernant les zones septentrionales burkinabées.
Une menace qui s’étend
En dépit de la hardiesse des 5 100 hommes de l’opération [française] Barkhane, malgré la poussive force G5 Sahel [des pays de la région], plombée par des questions de trésorerie et le manque d’aguerrissement de ses forces de défense, les forces du mal, obscurantistes, prennent l’ascendant sur le terrain. C’est ce que signifie la France en coloriant le Burkina de la couleur pourpre.
Depuis deux ans, le Camp Leclerc porte le nom de l'ancien chef d’état-major général des armées entre 1972 et 1984. Un hommage mérité pour un homme qui a marqué de son empreinte l’histoire de l’armée sénégalaise
Depuis deux ans, le Camp Leclerc porte le nom du Général Idrissa Fall, ancien Chef d’état-major général des armées (Cemga) entre 1972 et 1984. Un hommage mérité pour un homme qui a marqué de son empreinte l’histoire de l’armée sénégalaise.
Né en 1932 à Sédhiou, le Général Idrissa Fall a marqué l’histoire militaire du Sénégal à partir des années 60. Celui-ci a d’abord servi dans l’armée française, puis, après l’indépendance du Sénégal, il a rejoint les Forces armées sénégalaises. Il a passé 12 ans à la tête de celles-ci. Auparavant, il a été deux fois aide de camp du Président Léopold Sédar Senghor de 1960 à 1962, puis de 1964 à 1966. Sa formation militaire s’est effectuée à l’Ecole d’application de l’infanterie de Saint-Maixent en 1954. Il est sorti en tant qu’officier.
C’est le Général Idrissa Fall qui a mis en place le groupement des commandos en 1962. Il en a d’ailleurs assuré le premier commandement durant deux années. Il a dirigé plusieurs zones militaires du nord et du sud avant d’être nommé ambassadeur au Royaume-Uni après son poste de Cemga. Grand chancelier de l’ordre national, le Général Idrissa Fall est titulaire de la Licence et du Certificat de Maîtrise en histoire àe l’Université de Dakar, ainsi que du Diplôme d’études approfondies (Dea) de l’Université de Paris Sorbonne.
Il a fait l’objet de plusieurs décorations dont Grand-croix de l’ordre du Mérite du Sénégal, Grand officier de la Légion d’honneur, Grand officier de l’ordre national du Mérite (France) et Citation à l’ordre de la Division (Armée française). Il est aussi titulaire des ordres nationaux de l’Arabie saoudite, du Libéria de Madagascar, du Vatican et du Luxembourg.
LA LONGUE MARCHE DES BAÏNOUKS
Réputés être un peuple pacifique et tolérant, les Baïnouks ont précédé et accueilli toutes les autres ethnies en Casamance. Leur présence dans cette région remonterait au 6ème siècle de notre ère
Idrissa Sané et Seydou Ka (textes) et Moussa Sow (photos) |
Publication 17/08/2020
Pour se rendre à Niamone, qui symbolise le site sacré par excellence des Baïnouks, il faut emprunter une piste cahoteuse bordée de rizières, de palmiers et de forêt dense. Au bout d’une heure de piste, Niamone se découvre comme une sorte de clairière au milieu de grands arbres. Une ambiance de convivialité règne dans les rues. Les enfants jouent au football à l’ombre des manguiers. Niamone est le village le plus ancien de la Casamance. Pour cette raison, personne, y compris les plus âgés, n’est en mesure de nous dire quand il a été fondé. «Chaque famille essaie de tirer la couverture sur soi mais on ne sait pas, de façon exacte, la date de fondation du village et qui est la première famille à s’y installer ; on est en train de faire des recherches», explique Idrissa Coly, le chef du village.
Selon la version communément admise, à la fois par les anciens et les historiens, les Baïnouks seraient originaires d’Egypte. «Ils ont été les premiers à fuir vers le sud, avec leurs djinns, lors de la confrontation entre Pharaon et Moïse», soutient imam Seckou Coly, d’une voix forte. Assis à ses côtés, Bakary Diémé dit «Basooy» acquiesce. Les deux vieillards sont actuellement les aînés des Colycounda Lihol et des Diémécounda, les deux familles qui détiennent le «vrai secret» de la forêt. A ce titre, leurs décisions sont incontestables. «S’il y a une décision importante à prendre pour la communauté, nous nous retrouvons quelque part dans la forêt, un endroit connu de nous seuls, et arrêtons une décision que personne n’ose contester», informe Bakary Diémé d’une voix calme.
Vacataire à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, l’historien Amadou Fall défend aussi la thèse de l’origine égyptienne. Il a soutenu, en 2011, sous la direction du professeur Aboubacry Moussa Lam, une thèse de doctorat sur la conception de l’être et de l’au-delà chez les Égyptiens anciens et les peuples de la rivière du Sud (Casamance). «Si on examine les éléments de l’anthropologie culturelle, le symbolisme, les rites d’initiation, le rôle des femmes dans la société ou encore la cosmogonie Baïnouks, incontestablement ils viennent de l’Égypte», explique-t-il. L’imam Coly livre d’autres éléments pour donner de l’épaisseur à cette thèse. Les noms de l’Éthiopie et du Tékrour (ancien royaume du nord du Sénégal qui signifie, en Baïnouk, traverse et bois) et même de la Gambie («Cambi» en Baïnouk) seraient d’origine baïnouk. Aujourd’hui, ils sont présents dans toute la sous-région, mais leur appellation varie d’un pays à l’autre. En Guinée, ils sont appelés Dalianké, Baniouls en Guinée-Bissau et Bananka au Mali. Ils seraient les premiers habitants de la Casamance. Certaines sources remontent leur présence dans la région au 6ème siècle de notre ère. Une équipe de chercheurs, sous la direction du professeur Moustapha Sall, a récemment mené des fouilles archéologiques dans certains sites (comme à Djibonker et Bafican à la sortie de Brin) dont on attend les résultats. Ce qui est sûr, on retrouve les traces des Baïnouks sur toute la région naturelle de la Casamance, de la Falémé à Diogué. «Toute la Casamance est imbibée de culture baïnouk», note l’historien Amadou Fall. De l’avis de ce dernier, le kaléidoscope humain qu’est la Casamance est dû «à l’extrême humanité des Baïnouks». C’est aussi cette extrême tolérance qui est à l’origine de leur perte, parce qu’ils ont été «submergés» par les peuples guerriers, au point d’être marginalisés sur leur propre terre. D’ailleurs, l’autre nom des Baïnouks, c’est «Ujaxër» qui signifie le peuple accueillant, hospitalier, tolérant…
Mieux, beaucoup d’ethnies peuplant la Casamance actuellement seraient issues des Baïnouks. Par exemple, les Diolas seraient des Baïnouks «dégradés». «Les Diolas ne veulent pas en entendre parler, mais la vérité, c’est qu’ils sont issus des Baïnouks», affirme imam Seckou Coly. Son épouse (d’ethnie diola), assise à côté, conteste bruyamment cette version. «Dans tous les cas, nous comprenons le diola, alors qu’eux ne comprennent rien à notre langue», semble se consoler le mari.
Un peuple pacifique
Ce qui est constant, c’est que les Baïnouks restent un peuple pacifique. Toutefois, ils évitent de se fondre avec les autres ethnies. Un peu à l’image des peuls, quand d’autres s’installent à leur côté, ils se déplacent et laissent la place aux nouveaux arrivants. Une situation qui trouve une illustration parfaite dans l’histoire de Boroufaye, village situé à la sortie de Ziguinchor sur la route de Mpack. Selon Idrissa Diatta, un habitant de Boroufaye baïnouk, le village a été fondé par des familles venues de Niamone, la capitale des Baïnouks, au début des années 1940. Mais quand les Diolas ont commencé à les rejoindre, ils se sont déplacés à quelques kilomètres de là, cédant la place aux nouveaux arrivants. Ce qui explique qu’aujourd’hui, il y a deux Boroufaye : l’un diola, l’autre baïnouk. Nous pouvons ajouter Singhère Diola et Singhère Baïnouk, dans le département de Goudomp.
Les Baïnouks entretiennent des liens de cousinage avec les Peuls, les Lébous et les Sérères. D’ailleurs, sur la légende Aguène et Diambone, ce dernier serait Baïnouk et non Diola comme cela est souvent rapporté. C’est du moins la version soutenue par les Baïnouks. Quant aux Peuls, les Baïnouks leur sont reconnaissants pour les avoir sauvés de l’extermination. En effet, selon la légende, le roi baïnouk, Ganasiraba Biaye, sur les conseils de son féticheur, devait tuer, en guise de sacrifice, cent hommes et autant de femmes parmi ses sujets. Un Peul aurait livré à ces derniers un subterfuge (le piéger pour le faire tomber dans un puits) pour éliminer le roi sanguinaire et ainsi échapper à l’extermination. De là est parti le pacte. Mais un préjugé tenace dit que celui qui épouse une Baïnouk ne réussira pas dans la vie. Cela expliquerait-il le peu de mariages mixtes avec les autres ethnies ?