Me El Hadji Diouf a encore fait parler de lui. Avocat du candidat à la présidentielle guinéenne Cellou Dalein Diallo, il n’a pas épargné les chefs d’Etats qui essayent par tous les moyens à briguer un troisième mandat.
Me El Hadji Diouf a encore fait parler de lui. Avocat du candidat à la présidentielle guinéenne Cellou Dalein Diallo, l’avocat n’a pas épargné les chefs d’Etats qui essayent par tous les moyens à briguer un troisième mandat.
« Tous les présidents comme lui qui veulent un troisième mandat, je les considère comme des idiots », a d’entrée déclaré Me El Hadji Diouf. Pour lui, Cellou Dalein Diallo devait être président de la Guinée depuis 2010. « À l’époque, il avait récolté 51% des suffrages. Ils sont restés pendant 4 mois avant d’organiser un second tour d’une élection qui était remportée par un candidat », a rappelé la robe noire.
Selon Me El Hadji Diouf, Cellou Dalein Diallo est victime d’un complot. Il n’a pas raté la Cedeao, jusque-là aphone. « Il est victime d’un complot international. Un général Malien envoyé par l’Oif a été porté à la tête de la Ceni. J’ai suivi une déclaration des gens corrompus de la Cedeao qui disent déplorer la déclaration de Cellou Dalein. Il faut savoir qu’ils ont été surpris dans un hôtel en train de se partager de l’argent. Ils sont corrompus c’est des menteurs », a-t-il révélé.
Et pour faire face à ce qu’il appelle les dérives de Condé, Me El Hadji Diouf affirme que l’Ufdg a pris ses dispositions. « Cette fois-ci, Cellou Dalein a pris toutes les dispositions pour éviter un hold-up -électoral. Avec un logiciel performant et près de 800 experts en informatique pour suivre le processus. (…). Les Guinéens ne se laisseront pas faire. Ils sont prêts à accompagner leur président jusqu’au palais », a-t-il ajouté.
LE MERCURE VA GRIMPER JUSQU’À 42° C CE SAMEDI
La chaleur va persister, ce samedi, surtout dans les régions du nord et du centre, où les températures les plus élevées vont varier entre 38° et 42°C, annonce l’ANACIM
Dakar, 24 oct (APS) – La chaleur va persister, ce samedi, surtout dans les régions du nord et du centre, où les températures les plus élevées vont varier entre 38° et 42°C, annonce l’ANACIM, l’agence météorologique nationale.
Dans l’après-midi et durant la nuit, ‘’des débordements de perturbations en provenance de la Guinée pourraient occasionner des pluies faibles dans les régions sud du territoire’’ sénégalais, ‘’surtout dans les localités de Ziguinchor et Cap Skirring’’.
‘’Les visibilités seront généralement bonnes’’, et les vents seront d’‘’intensité faible ou modérée’’.
LA CONSTITUTION EST TRES CLAIRE
Ibou Sané, enseignant en sciences politiques, diagnostique les maux dont souffrent les formations politiques non sans aborder le cas de la Guinée
Depuis la réélection de Macky Sall à la tête du pays, on a l’impression qu’il n’existe plus d’opposition au Sénégal. A l’exception notable du leader de Pastef, Ousmane Sonko, la plupart des adversaires du régime, à l’image d’Idrissa Seck, observent un mutisme total. Ce qui laisse présager la mort programmée de leur parti. Procédant à une analyse profonde des crises au sein des partis de l’opposition, de l’avenir politique de Khalifa Sall et de Karim Wade, le Pr Ibou Sané, enseignant en sciences politiques, diagnostique les maux dont souffrent ces formations politiques non sans aborder le cas de la Guinée.
Face à la situation que vivent les principaux partis de l’opposition, peut-on dire que le Président Macky sall a réussi à réduire l’opposition à sa plus simple expression comme il l’avait promis ?
Pour reprendre un peu Jean Pierre Olivier De Sardan, je dirais que nous sommes dans une arène. En tant que tel, c’est un lieu d’affrontements, mais aussi un lieu où on met en place des stratégies. Et celle du Président Macky Sall semble être payante. D’autant que depuis 2012 jusqu’à maintenant, il a réussi à bloquer l’opposition, en créant une entité forte qui est le Benno Bokk Yaakaar (Bby). Ce bloc ne s’est pas encore fissuré, contrairement à ce que les gens pensent. Malgré les soubresauts et les difficultés du pays, ce bloc est resté intact. C’est parce que ce bloc est fort qu’on a l’impression qu’il y a entre lui et l’opposition une forme de distance qui est de plus en plus grande. Aujourd’hui, l’opposition est incarnée par un ou deux personnes. Il n’y a qu’Ousmane Sonko qui essaie d’émerger du lot en tapant à toutes les portes, en se faisant voir partout. Même s’il n’est pas obligé parfois de paraître puisqu’en paraissant, il attaque et en attaquant, il ne donne pas des solutions de sortie de crise. Donc, quand on regarde les leaders de l’opposition, on se rend compte qu’ils sont presque à peu près de même niveau. Tout le contraire de ce qu’on avait en 2000 où Me Abdoulaye Wade incarnait toute l’opposition. C’était quelqu’un de très fort et de très puissant qui savait embrigader tout le monde dans son mouvement. Ce qui faisait un peu qu’il était craint par le parti au pouvoir. Mais les gens oublient que le Président Macky Sall est quand même un élève du Président Abdoulaye Wade. Il connaît un peu ce qu’est le pouvoir. Le pouvoir, c’est la ruse, l’intelligence en mouvement etla dynamique. Les opposants avaient négligé le Président Macky Sall, ils croyaient qu’il ne pouvait pas embrigader tout le monde dans son mouvement, mais ils se sont rendu compte effectivement que c’est quelqu’un de très intelligent, qui ne parle pas beaucoup, qui est efficace et qui arrive toujours à tenir son opposition à distance. Maintenant, qu’il ait soutenu qu’il va réduire l’opposition à sa plus simple expression, cela ne veut pas dire qu’il usera de tous les moyens pour écraser ses opposants. Ses opposants aussi sont des intellectuels et des gens qui réfléchissent. Le problème de l’opposition actuellement, c’est qu’elle n’a pas le vent en poupe, parce qu’elle est complètement émiettée, complètement divisée et personne ne veut céder la place à l’autre. Dans ces conditions, il est difficile d’avoir un leader charismatique. Ainsi, chacun prêche pour sa propre chapelle. Ce qui donne encore du poids et de la force au Président Macky Sall.
Dernièrement, on a noté le début d’une bataille de positionnement entre Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye au sein du Parti Socialiste. Quelle lecture en faites-vous ?
Il fallait s'y attendre, parce que comme le disait Pierre Bourdieu dans son ouvrage intitulé :«La domination masculine», les gens ont tendance à croire que les femmes ne peuvent pas diriger. Surtout au Sénégal où on ne veut pas que les femmes dirigent les partis politiques. Le leadership féminin, on le trouve un peu dans le domaine social et dans le domaine économique, mais pas dans le milieu politique. C’est là la conséquence qui fait qu’au Parti Socialiste, les hommes commencent à tirer à boulets rouges sur Aminata Mbengue Ndiaye pour qu’elle se décourage et qu’ils viennent prendre les commandes. Pourtant, Aminata Mbengue Ndiaye aurait pu diriger le Ps parce qu’elle connaît bien le parti et est là depuis plusieurs années. A mon avis, Serigne Mbaye Thiam a intérêt à faire beaucoup attention, parce que cette femme-là est dynamique. Elle connaît le pays et a des réseaux extrêmement importants qui pourraient la propulser le plus longtemps possible dans le parti. Serigne Mbaye Thiam a plutôt intérêt à négocier pour que, plus tard, elle lui transmette le témoin et qu’il continue. Mais s’il veut imposer un rapport de forces, Aminata Mbengue Ndiaye sera soutenue par les personnes âgées du parti. En plus de cela, elle a beaucoup d’atouts. Non seulement elle est une femme calme, mais aussi elle connaît le parti pour y avoir milité très tôt. Elle a accompagné les différents chefs d’Etat dans le parti et elle est très puissante. Alors que Serigne Mbaye Thiam est un militaire qui a des lignes et des positions très dures. C’est un homme rigoureux certes, mais aussi très dur. Or dans les partis politiques, on demande un peu de flexibilité. Si on est dur, on n’aura personne autour de soi.
A quel avenir politique doit s’attendre Khalifa Sall ? Et qu’en est-il de son éligibilité ?
Khalifa Sall a une épée de Damoclès au-dessus de la tête, si bien qu'il ne peut rien faire et qu’il ne peut pas bouger. Il peut s'agiter, mais il ne peut pas faire grand-chose. Tant que le Président Macky Sall ne les aura pas amnistiés, lui et Karim Wade sont hors-jeu dans le champ politique. Donc, ils ont intérêt à négocier pour que le Président Macky Sall puisse demander à l’Assemblée Nationale de voter une loi d’amnistie. Et auquel cas, ils pourront jouer leur partition. Mais comme en politique tout est problème de calcul, et comme le disent les sociologues, la vie c’est de l'intérêt, Macky Sall a intérêt à ne pas les amnistier très tôt. Parce que s'il les amnistie très tôt, il va scier la branche sur laquelle il est assis. Par conséquent, Khalifa Sall et Karim Wade sont en difficultés parce que tant qu'ils ne seront pas amnistiés, ils ne peuvent rien faire.
Comment analysez-vous la situation du Pds qui a connu une saignée depuis la défaite de Me Wade et qui est aujourd'hui en quête de leadership ?
Je l'ai dit depuis 2009 et je continue de le dire mais je pense que les libéraux ne m'ont pas assez écouté. J’ai dit que le président Abdoulaye Wade aurait des difficultés pour garder le parti d’autant plus qu’il voulait propulser son fils au-devant de la scène. Or en démocratie, ce sont les militants qui désignent et non le chef de parti. La démocratie directe voudrait que chacun puisse lever le doigt et que le parti ait à désigner son candidat. Mais Malheureusement, comme le président Abdoulaye Wade lui-même a désigné son fils, il a joué à beaucoup de subterfuges. Mais on se rend compte que ce que disait le président Wade à l’époque, c’est qu’il travaillait pour son fils. Malheureusement, actuellement son fils est en difficultés. Il persiste et le parti est en train de se disloquer progressivement. Les gens sont en train de dribbler par jeux d'alliances quelque part, et s'il continue à s'entêter dans cette voie, le parti risque d'être complètement en lambeaux. Et cela n'est pas bon. Le deuxième problème que j’avais dit à l'époque, c'est que le parti socialiste et le Pds ne sont pas prêts à revenir de sitôt au pouvoir parce que, en général, quand vous perdez des élections, les gens ont tendance à vous oublier tout de suite. Ils préfèrent que vous alliez faire votre apprentissage à l’opposition, que vous attendiez que les autres gouvernent et que vous reveniez s'il le faut plus tard. Donc quoi qu'il arrive, le Pds est un parti complètement déchiqueté où les gens sont partis pour rejoindre d'autres alliances et qui, sur le plan financier, est à court de ressources. En Afrique, les idéologies ont disparu et le champ politique est devenu un champ d’intérêts où chacun va parce qu’il a un intérêt quelque part, même si on ne le dit pas.
Quelle lecture faites-vous de la situation en Guinée où on voit naître les germes d’une violence postélectorale ?
Il y a deux variables d'analyse en Guinée. La première, c'estla problématique ethnique que les gens ne prennent pas suffisamment en compte dans leurs analyses. Parce que le pouvoir économique est détenu par les Peuls et le pouvoir politique par les Malinkés. Et maintenant que les Peuls veulent à la fois avoir le pouvoir économique et politique, les Malinkés ne sont pas prêts à lâcher le pouvoir politique. Quoi que cela leur coûte. Parce que pendant longtemps, les Peuls ont souffert sous Sékou Touré au point que quand on parle d’émigration à travers l’Afrique, on fait souvent référence aux Peuls. Maintenant qu’ils ont la chance d’aller prendre le pouvoir, les Malinkés ont peur que demain, les Peuls puissent aussi avoir un esprit revanchard. Du coup, comme Alpha Condé est malinké, on lui demande de perpétuer la tradition. La deuxième variable d’analyse, c’est qu’en Afrique, on n’aménage pas des portes de sortie pour nos présidents et qu’on leur permette demain de ne pas quitter le pays et de rester sur place. Vous avez vu ce qui s’est passé en Mauritanie et en Angola. La seule personne qui a réussi que le pouvoir soit stable, c’est au Congo avec Etienne Tshisekedi qui a réussi à ménager un peu Kabila. Mais tant que les présidents sortants ne seront pas sécurisés, il n’y aura pas d'alternance au pouvoir. L’exemple sénégalais est une exception en Afrique. Qu'on ait deux alternances ailleurs, ce n'est pas possible. Parce que les gens ne veulent pas scier aussi la branche sur laquelle ils sont assis. Ils préfèrent s’accrocher au pouvoir plutôt que de se faire éjecter et de vivre demain toutes les conséquences de leurs agissements. Donc c'est très difficile en Afrique. Au Sénégal, les gens soupçonnent le président Macky Sall de préparer un troisième mandat. Mais rien ne nous le dit. C’est un problème de morale et d’éthique. Il faut que lui, il se dise : bon je suis jeune, je peux quitter le pouvoir et revenir plus tard ; ou bien alors il se dit : ce qui se passe ailleurs aussi, avec les gens qui commencent à avoir les mêmes repères que les autres pays africains, eh bien ! je peux être amené moi aussi à faire la même chose. La constitution est très claire et parle de deux mandats consécutifs. Et quand vous les analysez, ce sont deux mandats de 5 ans. Et les gens pensent que les 7 ans effectués plus les 5 ans en cours font deux mandats. En ce moment, ça ne dépend que de lui. Et comme jusqu’à présent il n’a dit ni oui ni non, il faut qu’on le laisse tranquille. Même la loi est floue et il n’y a que lui seulement qui peut décider d’avoir ou pas un troisième mandat. Et si nous continuons à le harceler comme ça, il risque de s’arcbouter sur sa position.
«IL FAUT AMELIORER LE DIAGNOSTIC POUR VAINCRE LA COVID-19 AU SENEGAL»
Le directeur de l'institut Pasteur de Dakar, Dr Amadou Sall, pense que des défis restent à être relevés pour éradiquer la pandémie de covid-19 au Sénéga
Le directeur de l'institut Pasteur de Dakar, Dr Amadou Sall, pense que des défis restent à être relevés pour éradiquer la pandémie de covid-19 au Sénégal. Malgré les efforts des autorités sénégalaises, Dr Amadou Sall a confié à l’organisation mondiale de la Santé (oMS) qu’il faut améliorer le diagnostic pour vaincre la Covid-19. Cela, en ayant à suffisance des kits de tests, de prélèvements, des équipements de protection individuelle et en mobilisant des ressources humaines et la logistique pour assurer l'efficacité des tests.
La stratégie de riposte contre la covid-19 du Sénégal s’est révélée efficiente même si les défis demeurent pour venir à bout de la pandémie. Pour l’éradiquer au Sénégal, les autorités doivent relever des défis sanitaires majeurs, selon le Directeur de l’institution Pasteur de Dakar. Dans un entretien accordé à la région Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Amadou Sall pense qu’il faut améliorer le diagnostic pour vaincre la Covid-19 au Sénégal. «Nous sommes confrontés à deux défis majeurs. Premièrement, les kits de tests, de prélèvements et les équipements de protection individuelle qui sont en baisse en raison de l'augmentation de la demande mondiale. Toute la chaîne d'approvisionnement est touchée», souligne Dr Amadou Sall. Le deuxièmement défi reste les ressources humaines et la logistique qu’il faut mobiliser pour assurer l'efficacité des tests. Selon lui, pour relever ces défis, ils ont mis en place un processus de recrutement et une formation continue pour s’assurer qu’ils ont suffisamment de personnel. « Quant au matériel, ditil, nous mobilisons régulièrement des ressources et travaillons avec les grandes institutions pour obtenir des réactifs, des consommables et des équipements.»
17 NouVEAux CAS PoSITIFS SuR 1 379 TESTS
Par ailleurs, rappelons que le bilan du jour de la pandémie de covid-19 livré par le ministère de la Santé et de l’Action sociale fait état de 17 nouveaux cas positifs sur 1 379 tests effectués, soit un taux positivité de 1,23%. En effet, 07 des nouvelles contaminations sont des cas contacts, 04 cas sont importés et 06 cas sont issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont recensés en majorité dans le département de Dakar. Il s’agit de 02 cas à Dakar-Plateau, un à Liberté 6, un aux parcelles Assainies, un à Yeumbeul et un autre à Thiès. Les cas graves ont connu une baisse. Seuls 04 cas sont en réanimation. Les services sanitaires déclarent 56 patients internés guéris de la covid-19. A la date d’hier, le Sénégal est à 15 525 cas positifs dont 14 082 guéris, 321 décès et 1 121 patients sous traitement.
«LES BOUILLONS PREDISPOSENT A UNE EXPOSITION AUX MALADIES CARDIOVASCULAIRES, MAIS...»
Nommé Directeur du commerce intérieur après une décennie à la tête du service régional du commerce, Oumar Diallo aborde sans langue de bois les questions brûlantes de l’heure
Nommé Directeur du commerce intérieur après une décennie à la tête du service régional du commerce, Oumar Diallo aborde sans langue de bois les questions brûlantes de l’heure. Des bonbons à caractère obscène vendus sur le marché sénégalais à l’éternelle question du secteur de la boulangerie, en passant par les tirs groupés contre les grandes surfaces étrangères, le nouveau Dci est d’attaque ...
Quelles sont vos priorités en tant que nouveau Dci ?
Nous avons deux super priorités déclinées par le ministre du Commerce, au-delà de la surveillance du marché et de la protection du consommateur. Aujourd’hui, nous voulons tout faire pour finaliser la réforme des chambres de commerce. L’autre priorité, c’est le chantier de la modernisation du secteur de la boulangerie à travers l’application de la nouvelle réglementation. Sur ce point, il faut dire que les nouvelles dispositions concernant l’assainissement du secteur de la boulangerie ont commencé à être mises en œuvre avec l’application du décret 2077/ du 31 décembre 2019 portant réglementation et organisation du secteur. Cette disposition vise à assurer la pérennisation de l’entreprise de la boulangerie, à assainir le secteur de la distribution et à assurer une sécurité sanitaire du pain. La distribution du pain est le seul moyen par lequel on peut parvenir à générer dans ce secteur des emplois et à les pérenniser. Mine de rien, c’est 8 millions de baguettes de pain par jour, pour un chiffre d’affaires de 30 milliards de francs cfa avec plus 10 mille emplois directs. Donc en modernisant le secteur, nous y gagnons triplement. Créer des emplois, un pain de qualité et pérenniser la boulangerie. En complément de la distribution moderne, nous avons même mis un dispositif appelé « jaay ma mburu ». Parce que le Sénégalais doit avoir son pain à proximité et en toute sécurité. En effet, on le sait tous, le gros problème du pain concernant la boulangerie et les boulangers, c’est un mauvais circuit de distribution, une désorganisation et une anarchie qui régnaient dans ce secteur. Il fallait remettre tout ça sur la table pour avoir un secteur assaini.
Mais les boulangers exigent une révision du prix du pain. Va-t-on vers une hausse du prix de la baguette ?
Pour la restructuration du prix du pain, dès l’instant que nous avons entamé le processus de modernisation du secteur de la boulangerie, une hausse du prix n’est pas à l’ordre du jour. Donc ce qui concerne la révision de la structure du prix devrait intervenir après qu’on a réussi la modernisation du secteur et sa redynamisation.
Vous allez bientôt réformer les chambres de commerce. Est-ce à dire qu’elles ne sont plus efficaces ?
La réforme des chambres de commerce était devenue une nécessité parce qu’il fallait la mettre en cohérence avec les objectifs fondamentaux du Plan Sénégal Émergent (Pse) en ce qui concerne le développement et la consolidation de l’entreprise qui est au cœur du commerce. Donc il était nécessaire qu’on réforme et réadapte les chambres de commerce dans leur mode de fonctionnement, mais aussi et surtout dans le mode de désignation de ses membres. C’est dans ces conditions qu’on a pris la Loi 2015/17 qui crée la chambre nationale de commerce d’industrie et des services, étant entendu que l’agriculture est devenue un segment qui aura sa chambre à part. La réforme, c’est vraiment d’aller vers une seule chambre nationale avec des chambres régionales ou consulaires. La phase ultime de cette réforme consiste à prendre des mesures qui organisent le fonctionnement et qui déterminent les statuts des futures chambres nationales. Le décret a été élaboré et travaillé. Il est sur la table du secrétariat général du gouvernement.
Le marché du sucre pose énormément de problèmes. D’aucuns dénoncent la mainmise de la CSS ?
Vous savez, nous avons une unité industrielle locale qui assure la production locale de sucre et qui nous assure la couverture de nos besoins sur pratiquement huit mois de l’année. Mais nos besoins en consommation étant très importants et la compagnie sucrière ne pouvant pas tout couvrir, il arrive une période où le stock de la CSS est épuisé, il faut combler ce gap, il faut qu’on importe du sucre. C’est ce gap que nous cherchons à combler en ouvrant les importations de sucre. Il est reparti d’un commun accord entre la CSS et les industriels sénégalais. L’objectif, c’est d’aller vers l’autosuffisance et tendre vers la souveraineté en la matière. La CSS y travaille. Mais tout est fait en toute transparence.
Mais le fait que la Css importe du sucre ne fausse-t-il pas les règles du jeu ?
La CSS est une industrie, mais elle est en même temps une entreprise commerciale qui a aussi pour vocation d’acheter et de vendre. Dans ces conditions, rien ne l’empêche d’importer un produit. Les grandes surfaces ont secoué l’actualité.
Avec le recul, quelle lecture en faites-vous?
Ce sont des enseignes qui sont là. Il y a eu beaucoup de bruit. Mais le Sénégal a besoin d’un système de distribution de produits alimentaires très moderne. Et cette forme de distribution contribue à améliorer le secteur et notre urbanisation commerciale. Cette dernière est devenue une nécessité. L’implantation de ces grandes surfaces a permis donc aux Sénégalais de découvrir de nouvelles formes d’achats qui cohabitent avec l’ancien modèle que nous avons tant bien que mal cherché à préserver en encadrant l’implantation des grandes surfaces notamment. Nous estimons que nos opérateurs économiques locaux sont en phase avec cette forme de distribution et déterminés à pouvoir relever le défi. Parce qu’à côté de ces grandes enseignes qui sont là, nous avons des Sénégalais qui ont relevé des défis en la matière. C’est des initiatives que nous encourageons.
Les professionnels de la santé sont unanimes à reconnaître les effets néfastes des bouillons sur la santé cardiovasculaire. Est-ce qu’il y a un contrôle sérieux de ces produits ?
De par leur composition, ces bouillons prédisposent à une exposition aux maladies cardiovasculaires si l’utilisation qui doit en être faite n’est pas bien surveillée. Ça, c’est la vérité. Parce que le sel constitue un danger s’il est consommé de manière excessive. De ce point de vue, le contrôle de ces bouillons se fait de manière stricte. Il y a une norme de fabrication des bouillons, c’est la norme 013- 146 de 2016 qui est rendue obligatoire par un arrêté ministériel. C’est une mesure préventive qui prévoit un contrôle a priori, c’est-à-dire avant que le produit ne soit mis à la disposition du consommateur. C’est une norme internationale. Le bouillon étant un produit alimentaire, il répond aux conditions qui sont prévues par la loi qui détermine les conditions dans lesquelles les produits doivent être mis sur le marché, notamment en ce qui concerne l’analyse microbiologique, chimique du produit pour savoir s’il est de consommation légale. C’est à partir de là que nous délivrons l’autorisation FRA qui donne le feu vert pour la commercialisation du produit. C’est un produit qui est normé et très bien contrôlé.
Récemment, une affaire de bonbons mettant en scène des objets obscènes a secoué la toile .Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?
Ce sont des bonbons qui mettent des images perverses en avant, des enfants de surcroît. Quand nous avons été informés de leur présence sur le marché, nous avons déployé nos équipes pour aller sur le terrain vérifier la présence de ce produit pour le retirer et savoir par quels moyens il a pu se retrouver sur le marché. C’est tout le sens de la circulaire que nous avons prise mardi pour demander à tous nos chefs de service régionaux, départementaux et chefs de division de veiller à ce que le produit soit retiré. Depuis mardi, nos équipes ont visité tous les marchés du Sénégal. Toutes nos équipes ont contrôlé tous les dépôts détenus par les importateurs de ces produits, nous sommes allés dans les boutiques de quartier pour vérifier l’existence du produit. Mais nous n’avons pas trouvé un seul spécimen de ce bonbon. Nous avons même demandé l’appui des associations de consommateurs, elles aussi n’ont rien trouvé, même les forces de sécurité ont été mises à contribution. Nous sommes en mesure d’affirmer que ce produit-là n’est pas sur le marché sénégalais. Nous ne savons pas par quels moyens cette vidéo a été prise et mise sur la toile. Mais nous, au niveau du commerce, ce qui nous intéresse, c’est que la santé et la sécurité du consommateur ne soit pas remises en cause et c’est ce que nous avons fait.
DES CATHOLIQUES TIRENT SUR LE PAPE FRANÇOIS
Après avoir déclaré publiquement qu’il est favorable à l’union civile des homosexuels, le Pape François, chef de l’Eglise catholique, fait l’objet de virulentes critiques de la part des chrétiens sénégalais sur les réseaux sociaux.
Après avoir déclaré publiquement qu’il est favorable à l’union civile des homosexuels, le Pape François, chef de l’Eglise catholique, fait l’objet de virulentes critiques de la part des chrétiens sénégalais sur les réseaux sociaux.
Ses déclarations sur la question de l’homosexualité sont toujours suivies d’une grosse polémique. S’il n’est pas qualifié de conservateur, il est taxé de progressiste. Le chef de l’Eglise catholique, Pape François, fait encore l’objet de vives critiques. Dans un documentaire-portrait diffusé pour la première fois le mercredi 21 octobre lors du Festival international du film de Rome,, il a déclaré : « les personnes homosexuelles ont le droit d’être en famille. Ce sont des enfants de Dieu, elles ont le droit à une famille».
Ces propos ont provoqué de vives réactions de la part des fidèles catholiques sur les réseaux. C’est le cas du journaliste Jean Meïssa Diop qui ne mâche pas ses mots pour s’en prendre au Pape et réclamer purement et simplement sa démission de la tête de l’Eglise. «Ça écrit et raisonne partout et de partout pour défendre et justifier le Pape avec le mariage homosexuel. Que chacun et chacune y aillent de ses convictions, (…)
La famille, c’est la famille, un homme une femme, des enfants. Qui a fait le choix de ne pas fonder une famille, n’a pas à aller réclamer chez le Pape la chaleur familiale. Voilà tout. Et dire qu’il y a des couples homosexuels qui adoptent ou veulent adopter des enfants», a-t-il martelé sur sa page Facebook.
Particulièrement radical, l’ancien journaliste de Walfadjiri Quotidien estime que «toute personne qui veut une famille, n’a qu’à en fonder une, quand il est en conditions licites de le faire. Un(e) homosexuel(e) ne saurait prétendre profiter de tous les avantages d’une famille dûment constituée. Voilà ma réponse, très brève réponse, au Pape et à celles et ceux qui défendent son propos sur le mariage homosexuel». «Très franchement, mon indignation est réelle», fulmine pour sa part Marcel Mendy sur sa page Facebook.
Et l’ancien journaliste et communicant d’afficher toute son indignation en mettant carrément en garde le 226ème souverain pontife : «Qu’une telle affirmation puisse être faite par le Chef de l’Église catholique, en invoquant pour se justifier une opinion personnelle ; il y a là, de mon modeste point de vue, une méprise incompréhensible de la plus haute autorité de l’Église catholique. Oui trois fois, oui. Aussi longtemps que vous serez Pape, successeur de St-Pierre, votre statut ne vous permet pas d’émettre une opinion personnelle. Étant entendu et jusqu’à preuve du contraire, (que) vous parlez au nom et pour le compte de l’Église catholique universelle.
À moins de présenter votre démission comme vous y avez le droit. Mais tant que vous serez le Chef de l’État du Vatican siégeant à Rome, vous parlerez pour nous fidèles catholiques, laïques et religieux réunis. Américains, Européens, Asiatiques ou Africains. Qui que nous soyons». Sur la page Facebook de l’abbé Roger Gomis, de nombreux fidèles catholiques sénégalais se sont totalement déchainés pour exprimer leur courroux par rapport à la sortie du Pape François né Jorge Mario Bergoglio. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils y sont allés à fond la caisse dans la dénonciation.
Manifestement dépassé par la virulence des interventions, l’abbé Roger Gomis a tenté d’apaiser la situation. «Les catholiques devraient pouvoir débattre, même sur des sujets éprouvants pour eux, avec beaucoup de lucidité, de sérénité, de discernement et de respect de l’autre », indique Roger Gomis avant d’ajouter : «Nous gagnerions à éviter de voir l’antichrist partout pour le condamner à coup de citations bibliques (hors-contexte) et de jurons tout en acceptant, avec la force qu’accorde la fidélité à la Parole de Dieu et à l’Esprit saint, la confrontation des idées et des opinions et non l’affrontement ».
«LES FEMMES ET LES FILLES TRAVAILLENT PLUS ET GAGNENT MOINS»
Les groupements de femmes membres du Groupe d’initiative pour le progrès social (GIPS/WAR) ont dressé un dur réquisitoire en ce qui concerne leurs conditions de vie, en affirmant qu’elles sont sous-évaluées.
Les groupements de femmes membres du Groupe d’initiative pour le progrès social (GIPS/WAR) ont célébré la journée mondiale de lutte pour l’élimination de la pauvreté.0 C’est le périmètre exploité par le groupement Takku Liggey de Ngembé Dieng, membre de GISP/WAR, qui a abrité l’évènement. A cette occasion, les femmes ont dressé un dur réquisitoire en ce qui concerne leurs conditions de vie, en affirmant qu’elles sont sous-évaluées.
En dépit des efforts faits depuis plusieurs années, les conditions de vie des femmes évoluent de façon extrêmement lente. En effet, elles sont confrontées à plusieurs obstacles tant sur le plan juridique que sur le plan culturel, qui sont listés à longueur de journée, mais les solutions définitives tardent à venir. Ce qui a poussé les groupements de femmes membres du Groupe d’initiative pour le progrès social (GIPS/WAR) à dresser un dur réquisitoire en ces termes : «Les femmes et les filles restent sous-évaluées, elles travaillent plus et gagnent moins, avec des perspectives plus limitées. Elles subissent des formes diverses de violence chez elles et dans les lieux publics. Un recul des avancées féministes durement acquises est par ailleurs à craindre.» C’était lors de la célébration de la journée mondiale de lutte pour l’élimination de la pauvreté, qui se féminise d’année en année, par les femmes membres de GIPS/WAR, un réseau de femmes agricultrices en zones périurbaines et rurales. C’est le périmètre fonctionnel de 3 ha de Ngembé Dieng Keur Massaër, dans le département de Thiès, qui a abrité l’évènement, pour rendre visible le concept «Bày Dunde» de GIPS/WAR.
Selon Julie CisséDirectrice Exécutive et Coordonnatrice de GIPS/WAR, contexte de pandémie du coronavirus oblige, trois dates importantes sont célébrées en même temps. Il s’agit, au-delà de cette journée dédiée à l’élimination de la pauvreté, de la journée internationale de la femme rurale célébrée chaque 15 octobre, mais aussi de la journée de l’alimentation le 16 octobre. Et selon elle, les trois thématiques sont étroitement liés et concerne l’agenda 2030 de GIPS/WAR. Elle ajoute : «L’objectif général de la célébration des journées mondiales est de faire entendre la voix des femmes et filles rurales, pour un accès à des infrastructures durables, aux services publics et à la protection sociale au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles des régions rurales.»
Le choix du périmètre de Ngembé Dieng s’explique par le fait que le village était un épicentre de la pauvreté. En effet, selon Julie Cissé, les femmes quittaient le village à 5 heures du matin pour aller à Thiès et certaines allaient au marché central pour de petits travaux autour du poisson, tandis que d’autres allaient faire le linge dans les familles ou s’adonnaient aux travaux domestiques. Elles étaient obligées de rentrer à 14 heures au village pour s’occuper de la popote familiale. Mais depuis 8 mois, dit-elle, avec le périmètre de 3 ha obtenu grâce à la bonne volonté et à la plaidoirie pour l’accès des femmes à la terre, et exploité par le groupement Takku Liggey de Ngembé Dieng, membre de GISP/WAR, plus de 75% des femmes restent maintenant au village et s’adonnent à des activités économiques qui leur permettent de scruter l’avenir avec plein d’espoir. Elle affirme que la pandémie de la COVID-19 a fini de montrer la fragilité de nos systèmes de sécurité alimentaire et de tels modèles de périmètres sont de nature à assurer la sécurité alimentaire des familles, non seulement du village de Ngembé Dieng, mais des villages environnants.
D’ailleurs, dit-elle, le périmètre de Ndiéfoune Farba, dans la commune de Touba Toul, a bien démontré cette thèse. En effet, Ndiéfoune Farba était jadis un lit de pauvreté et d’insécurité alimentaire, et c’est ainsi que les bras valides étaient obligés de migrer vers les centres urbains en période de saison de sèche. Mais la tendance est fortement atténuée par l’exploitation du périmètre maraîcher de 4 hectares aménagé par GIPS/WAR, appuyé par le ministère allemand de la Coopération à travers une initiative dénommée «Hilfe für Afrika». Lors de la période de couvre-feu consécutive à la pandémie du coronavirus, ledit périmètre maraîcher s’est positionné comme une réponse locale aux difficultés liées aux restrictions consécutives au couvre-feu, pour la simple raison que tous les villages environnants venaient s’y approvisionner en légumes frais.
Ainsi, «GIPS/WAR cherche à donner aux femmes rurales agricultrices le pouvoir économique de jouer un rôle moteur dans les efforts, visant à réduire la vulnérabilité des communautés agricoles pauvres face aux effets néfastes du changement climatique. Cela passe par la promotion de la gestion intégrée de l’eau, la réhabilitation des terres forestières dégradées, la protection des écosystèmes de mangrove et la conservation de la biodiversité agricole, afin de renforcer la résilience des communautés au changement climatique et la lutte contre la désertification au Sénégal. L’augmentation de la production agricole etla diversification pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’utilisation efficace des ressources en eau et la génération de revenus figurent parmi une foule d’initiatives visant à soutenir les activités d’adaptation au changement climatique en utilisant les ressources locales».
DIX-HUIT NOUVEAUX CAS DE COVID-19, AUCUN CAS IMPORTÉ
Les 18 cas positifs proviennent de 937 tests effectués, avec un taux de positivité de 1,92%, selon le bulletin.
Dakar, 24 oct (APS) – Le dernier bulletin quotidien de la pandémie de Covid-19 fait état de 18 nouvelles contaminations qui ont été recensées à l’intérieur du pays.
Aucun cas de Covid-19 n’a donc été recensé parmi les personnes entrées au Sénégal au cours des dernières vingt-quatre heures.
C’est peut-être une conséquence de la décision des autorités sénégalaises qui, depuis mercredi 21 octobre, exigent que les voyageurs désireux de d’entrer au Sénégal présentent un test Covid-19 négatif de moins de cinq jours.
Les 18 cas positifs proviennent de 937 tests effectués, avec un taux de positivité de 1,92%, selon le bulletin.
Six cas contacts et 12 cas communautaires ont été dénombrés, ajoute la même source, annonçant la guérison, au cours des dernières vingt-quatre heures, de 79 patients.
Quatre cas graves de Covid-19 sont pris en charge dans les services de réanimation des hôpitaux, indique le bulletin, selon lequel aucun décès causé par la maladie à coronavirus n’a été recensé depuis vendredi matin.
Au total, 15.543 cas de Covid-19 ont été recensés au Sénégal, et 14.161 patients ont recouvré la santé. La maladie à coronavirus a fait 321 morts dans le pays, et 1.060 patients sont actuellement sous traitement, selon le bulletin.
IL EST UN PEU TOT POUR PARLER DES FORCES ET FAIBLESSES DE L’ACTE 3
Ancien ministre de la Décentralisation, Souty Touré fait le point sur la décentralisation, relève les forces et faiblesses de l’acte 3, et évoque la brûlante question du foncier qui aiguise les appétits
Ancien ministre de la Décentralisation, Souty Touré connaît bien les enjeux de cette question fondamentale dans le fonctionnement d’un Etat. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il fait le point sur la décentralisation, relève les forces et faiblesses de l’acte 3, et évoque la brûlante question du foncier qui aiguise les appétits.
Vous avez été ancien ministre de la Décentralisation. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur ce domaine ?
La décentralisation est un concept fondamental dans l’organisation des Etats modernes. La décentralisation donne plus de souplesse dans le fonctionnement de l’Etat et cela permet aux populations d’avoir des structures pour gérer les affaires de proximité. Cela leur permettrait de moins sentir le poids ou la pression de l’Etat. Ces populations pourraient ainsi s’occuper elles-mêmes de certaines questions comme le cadre de vie, la santé ou la production. Elles auront ainsi la possibilité de délibérer dans certains secteurs. C’est en quelque sorte une évolution institutionnelle qui offre une certaine organisation, qui prend en compte les aspirations ou les revendications des populations.
Mais où est-ce que ces localités trouveront-elles des ressources pour se prendre en charge ?
Je pense que la question de la décentralisation est même une exigence. Car si on pousse à trop centraliser les affaires à Dakar, les zones périphériques vont se sentir moins concernées. Donc, la décentralisation permet aux populations de participer en quelque sorte à la vie de leur pays. On a vu que cette phase politique et institutionnelle a été réussie, avec les réformes de 1996 et 1997. Aujourd’hui, vous allez retrouver de hauts cadres qui veulent servir leurs terroirs. Ils veulent tous travailler pour le développement de leurs zones respectives. Ils reçoivent de l’Etat des moyens qui sont quand même importants. Je pense qu’il faut aller dans le sens de trouver une fiscalité. Maintenant, il reste la phase du développement économique qui est à conduire. Macky Sall et son gouvernement ont lancé l’acte 3 de la décentralisation. Et je considère que c’est important, surtout dans sa dynamique économique.
Forces et les faiblesses de l’Acte 3 de la décentralisation ?
C’est une question assez délicate que vous venez de me poser. Comme vous le savez, moi-même j’étais au cœur de ce qu’on peut appeler la phase 2. Ce qui peut se traduire aujourd’hui par notre acte 2 de la décentralisation. Et j’ai eu à y jouer un rôle important. Je pense qu’il est trop tôt pour parler des forces et des faiblesses de l’acte 3 de la décentralisation. L’orientation économique est un point fort. La communalisation intégrale porte aussi des avantages. Il convient de l’approfondir davantage. Les communes vont évoluer et il faut trouver des perspectives. La départementalisation a permis aussi de créer un niveau d’expression des aspirations des populations.
Les maires sont souvent indexés dans des litiges fonciers. Qu’est-ce qu’il y a lieu de faire pour en finir avec cette question ?
La question du foncier est fondamentale pour un pays. Vous savez, nous n’avons qu’un Sénégal et ses limites sont connues de tous. Donc, nous devons vivre dans cet espace, mais aussi l’aménager pour les générations futures. Il y a eu un temps, je pense entre 1965 et 1967, la révolution en Amérique Latine, née des batailles agraires. C’est pour vous dire que c’est une question délicate et fondamentale pour un pays. Pour moi, la gestion du foncier est déjà réglée. La terre doit être un bien national. Ainsi, il faudra laisser aux collectivités territoriales des pouvoirs de décisions sur certaines questions. Que les affectations se fassent sur la base des besoins, avec des critères, des projets bien élaborés et des données précises.
Quelle est la solution pour mettre fin au bradage des terres ?
Je pense qu’il est impératif d’avoir des mécanismes qui permettront de prévenir le bradage des terres, mais aussi la corruption. Si cela n’est pas fait, des populations vont un jour se retrouver comme de simples ouvriers sur les terres de leurs ancêtres. Et cela peut exposer le pays à des troubles. Je pense qu’il faut légiférer en améliorant, sur la base des principes.