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4 juillet 2025
LE CANDIDAT CENTRAFRICAIN THEODORE JOUSSO EN POLE POSITION
Officiellement prévue le 14 septembre à Niamey (Niger), l’élection est finalement délocalisée à Dakar où se trouve le siège de l’Asecna. On révèle que les pays des challengers candidats (Centrafrique, Mauritanie, Cameroun et Tchad) ont récusé Niamey.
A un mois de l’élection pour la désignation du directeur général de l’Asecna, la bataille pour la succession du Nigérien Mohamed Moussa fait déjà rage entre les Etats membres.
Officiellement prévue le 14 septembre à Niamey (Niger), l’élection est finalement délocalisée à Dakar où se trouve le siège de l’Asecna. « Le Témoin » vous révèle que les pays des challengers candidats (Centrafrique, Mauritanie, Cameroun et Tchad) se sont ligués pour récuser Niamey. Ce au prétexte que le Niger ne pourrait pas être juge et partie c’est-à-dire organiser l’élection et avoir un candidat en même temps.
Finalement le Conseil d’Administration de l’Asecna leur a donné gain de cause. Surtout qu’avec l’attaque terroriste du weekend dernier dans laquelle huit personnes (six français et deux Nigériens) avaient été tués, le pays, notamment sa capitale Niamey, n’est plus très sûr et vient d’être classé zone rouge par le Quai d’orsay…
En tout cas, c’est le branle-bas de combat politique et diplomatique dans tous les Etats-membres pour remporter le juteux fauteuil de directeur général de l’Asecna. Cinq postulants sont en lice dont le Dg sortant, le Nigérien Mohamed Moussa, candidat à sa propre succession. Pour espérer le déboulonner, il y a le Tchadien Mahamat Awaré Neissa, le Centrafricain Théodore Jousso, le Mauritanien Hassen ould Ely et le Camerounais Zoa Etoundi. Mais le candidat Mohamed Moussa, qui entend vendre chèrement sa peau, ne manque de parrains au sein de la sous-région. En sa qualité de Dg sortant très influent, le Nigérien aurait réussi à embarquer dans son cockpit de campagne certains chefs d’Etats et ministres des Transports aériens.
Le reste est un secret de bord ! Malgré ces soutiens de poids du Dg sortant, le Centrafricain Théodore Jousso serait en pôle position. Au siège à Dakar comme dans les autres représentations de l’Asecna, plusieurs spécialistes de l’aviation civile soutiennent que le candidat centrafricain Théodore Jousso a le meilleur profil pour éjecter Mohamed Moussa de l’aéronef panafricain. Ingénieur des bases aériennes ayant obtenu son diplôme en France, cet ancien ministre centrafricain de l’Aviation civile et des Infrastructures est « un homme trop technique » persistent nos consultants !
D’ailleurs ajoutent-ils, ses qualités techniques et ses capacités professionnelles lui ont valu d’être plusieurs fois ministre et conseiller à la Présidence centrafricaine. Selon un ancien cadre sénégalais de l’Asecna, Théodore Jousso présente des atouts qu’on ne retrouve chez aucun autre candidat. « Car il est rompu aux techniques de l’aviation civile. Malheureusement, dans ce genre d’élections, c’est l’influence politique et la diplomatie des Etats membres qui font souvent la différence » se désole notre interlocuteur. Attention ! Certains hauts cadres de l’Asecna prennent très au sérieux la candidature du Tchadien Mahamat Awaré Neissa qui peut créer la surprise. Parrainé et coaché par le très influent président tchadien Idriss Déby, l’ingénieur aéronautique Mahamat Awaré Neïssa est un fin stratège de l’aviation.
Fort d’un très brillant parcours professionnel et d’une excellente capacité de navigation, Mahamat Awaré Neissa peut à tout moment « détourner » l’avion communautaire pour prendre ses commandes au soir du 14 septembre prochain à Dakar. Mais Mohamed Moussa, qui bénéficie notamment du soutien du président Macky Sall, n’a pas dit son dernier mot !
ASECNA, UN TREMPLIN POUR LA MAGISTRATURE SUPREME ?
Plusieurs Dg issus de ses rangs se sont présentés à l’élection présidentielle de leurs pays
Ces deux dernières décennies, les organisations internationales, notamment les institutions de Bretton Woods, ont fourni des contingents de chefs d’Etat et, surtout, de Premiers ministres et de ministres des Finances aux pays africains. Cela a surtout été valable au lendemain des politiques d’ajustement structurel et aussi des conférences nationales souveraines. Car souvent, ces organisations constituent des tremplins vers le pouvoir politique suprême. D’abord à cause de l’expertise et de la compétence prêtées à leurs hauts cadres. Ensuite de l’opportunité qu’elles donnent à ces derniers de se constituer de solides carnets d’adresses et, donc, des réseaux. Enfin, et de façon non exhaustive bien sûr, des possibilités d’enrichissement que donnent certaines de ces organisations ou institutions. Plusieurs hauts cadres africains ont profité d’elles pour se constituer des trésors de guerre très utiles pour se lancer dans la politique et même à l’assaut de la magistrature suprême dans leurs pays. L’argent n’est-il pas le nerf de la guerre ? Exemple par l’Agence pour la Sécurité de la Navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). en effet, beaucoup d’anciens directeurs généraux de cette organisation ont réussi à amasser un trésor de guerre pour réussir leur reconversion politique une fois rentrés au pays. Les uns ont participé à des élections présidentielles, les autres des locales. « Le Témoin » a retrouvé les traces de quelques-uns parmi eux…
Créée en 1959 par la Convention de Saint Louis du Sénégal, l’Asecna regroupe dix-huit (18) Etats membres que sont le bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, la France, le Gabon, la Guinée Bissau, la Guinée Equatoriale, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Etablissement public international, l’Asecna est chargée de remplir la fonction de fournisseur de services de navigation aérienne destinés à garantir la sécurité et la régularité des vols de la circulation aérienne générale dans les espaces aériens qui lui sont confiés par les Etats membres. Elle assure également une mission de service public de sécurité de la navigation aérienne et de la météorologie. Mais derrière le cockpit de l’Asecna, se cache aussi une organisation aux moyens financiers considérables dont ont profité la plupart de ses dirigeants.
Un budget de 400 milliards CFA à naviguer…
« Le Témoin » quotidien a appris qu’un directeur général de l’Asecna perçoit un salaire de base mensuel de 30 millions de francs CFA. Sans compter une multitude d’autres indemnités et avantages parmi lesquels quatre véhicules de luxe et une villa de fonction et aussi une ligne d’équipements mobiliers estimée à près de 50 millions CFA. Les factures d’eau, d’électricité, les voyages privés, les missions communautaires etc., tout est pris en charge par l’institution. Sans compter, confie une mauvaise langue, les pots-de-vin et autres commissions issus des gigantesques marchés publics ou communautaires. Dotée d’un budget oscillant entre 300 et 400 milliards CFA/an, l’équivalent du budget de certains petits pays africains, l’Asecna est donc une véritable vache à lait. Pourvu qu’il soit donc un tout petit peu habile, un directeur général peut y amasser une très confortable cagnotte durant son mandat de quatre ans. Et s’il advient qu’il enchaîne deux mandats, c’est alors carrément le Pérou ! De quoi avoir des tentations de pouvoir politique ? Tout porte à le croire dès lors que beaucoup d’anciens directeurs généraux et sous-directeurs de l’Asecna ont eu à se présenter à des élections présidentielles dans leurs pays respectifs. D’autres, sans doute moins ambitieux ou moins fortunés, se sont contentés d’élections locales où ils ont tenté d’être maires de la capitale de leur pays. « La direction générale de l’Asecna mène à tout ! » confirme un haut cadre de cette institution. Poursuivant, il assure qu’elle « est même devenue un tremplin pour la reconversion politique de nombreux cadres africains. Parce qu’une fois à la tête de l’Asecna, on peut tisser partout dans le monde des relations pouvant faire naître des ambitions présidentielles. C’est pour cela que des chefs d’Etat ne veulent pas parrainer la candidature de technocrates ou de personnalités politiques peu sûrs pour une élection à la tête de l’Asecna. Et surtout quand le postulant est susceptible d’avoir un agenda présidentiel caché ! » explique notre cadre.
Un tremplin pour la présidence !
Exemple de reconversion politique réussie, celle de l’ingénieur de navigation aérienne, le Nigérien Amadou Cheiffou. Ancien directeur de l’exploitation de l’Asecna à Dakar, Amadou Cheiffou est allé créer son parti, le Rsd (rassemblement pour le socialisme et la démocratie) né d’une scission de la Convention Démocratique et Sociale (Cds).
Ancien Premier ministre de la Transition, Amadou Cheiffou s’est présenté à deux élections présidentielles au Niger avant de devenir le doyen des candidats malheureux à l’âge de 73 ans. C’était en 2016. Son compatriote, l’ancien Dg de l’Asecna Ousmane Issoufou Oubandawaki s’était également reconverti dans la politique après son départ de Dakar. fort d’un trésor de guerre, Oubandawaki a fondé un parti politique dénommé Rpn-Alkalami dont il est le président. L’ex-patron de l’Asecna a participé à une élection présidentielle du Niger. Lors des élections locales de 2009, il devient député à l’Assemblée nationale.
En lieu et place d’une deuxième tentative à une présidentielle, le richissime Ousmane Issoufou Oubandawaki avait préféré s’abstenir pour aller soutenir le candidat Seyni Oumarou. La voie de la reconversion politique des dirigeants de la plus ancienne organisation africaine a été balisée par le premier directeur général africain de l’Asecna, le Gabonais Paul Malekou. Ministre des Affaires étrangères, il avait été l’objet d’une longue et dure persécution étatique qui avait fini par briser sa carrière politique.
C’est également le cas du Tchadien Youssouf Mahamat qui fut lui aussi directeur général de l’Asecna. Lorsque le président Idriss Déby a flairé ses ambitions présidentielles, le gouvernement tchadien a annoncé le retrait de la candidature de son ressortissant Youssouf Mahamat qui demandait à rempiler à son poste. Dès son retour à Ndjaména, après avoir digéré ce coup des autorités politiques de son pays, il a voulu laver l’affront. Dans un premier temps, Youssouf Mahamat avait annoncé sa candidature à la présidentielle pour faire partir Idriss Deby. Au finish, il retira sa candidature pour ne pas gêner son beau-frère qui fut chef de la rébellion touareg qui avait signé un accord de paix avec le président Idriss Déby. Quand à l’ancien dg malgache Maurice Rajaofetra, il n’a pas réussi sa reconversion politique malgré sa fortune et son excellent carnet d’adresses. faute d’alliances pour pouvoir acter ses ambitions présidentielles, Maurice Rajaofetra s’était focalisé sur les élections locales de Madagascar pour être maire d’Antananarivo. Hélas, il n’a jamais réussi à être maire d’Antananarivo. un autre Dg de l’ Asecna a subi le même sort que le tchadien Youssouf Mahamat, il s’agit du Malien Amadou ousmane Guitteye. A un moment donné, il voulait briguer un second mandat à la tête de l’Asecna, mais le gouvernement malien s’y est opposé pour des raisons politiques.
De retour à Bamako, Amadou Ousmane Guitteye fut mis sur la touche alors il était plusieurs fois pressenti dans divers gouvernements. Au terme de ce petit rappel, vous conviendrez avec « Le Témoin » ô combien la direction générale de l’Asecna aiguise les appétits financiers, politiques et diplomatiques. D’où les manœuvres souterraines des Etats membres à un mois des prochaines élections où le Dg sortant, le Nigérien Mohamed Moussa, est candidat à sa propre succession. Ce sera le 14 septembre 2020 prochain à Dakar au lieu de Niamey (voir encadré exclusif). Il ne sera pas seul puisqu’il va affronter quatre autres pays et leurs candidats. Il s’agit de la Centrafrique, de la Mauritanie, du Cameroun et du Tchad. De futures vocations présidentielles en perspective ?
Par Moussa KAMARA
MY UNCLE LIBIDINEUX
Notre Kaccor s’est complètement déshabillé hier pour montrer à tous nos lecteurs qui il est réellement dans cette vie. Pour le côtoyer depuis Mathusalem, je sais de science exacte que c’est un antiféministe notoire
Notre Kaccor s’est complètement déshabillé hier pour montrer à tous nos lecteurs qui il est réellement dans cette vie. Pour le côtoyer depuis Mathusalem, je sais de science exacte que c’est un antiféministe notoire. La seule différence qui a son importance est que lui c’est un boy Dakar.
Un boy Dakar souvent né à Le Dantec ou ce qui fut l’actuel Abass Ndao ou encore dans les cliniques huppées de la capitale. Il a fréquenté le lycée blaise Diagne ou Vanvo et a arpenté le couloir de la mort pour sceller son sort. Il a fait ses quatre cents coups qui l’ont définitivement façonné. Les virées dans les boites de nuit et restos de Ponty, les sorties à Gorée et Ngor et mêmes les escapades hors de la capitale pendant les grandes vacances avec la bande d’amis que seule la mort sépare, restent des tranches de vie inoubliables. Il fricote rarement avec les pouvoirs en place et ne se gêne nullement pour les démonter.
Avec un tel vécu, difficile pour lui de vivre dans un environnement sans nanas. Et pas n’importe quelles espèces ! Des driankés bien en chair aux disquettes sculptées et bien galbées, voilà qui donne des éclats à ses yeux et du renfort à son corps ! Un corps qui n’est plus de prime jeunesse mais qui en redemande et en réclame. Certains de ses compagnons d’antan se sont assagis mais lui, comme le dernier des Mohicans, revendique et assume sa luxure.
Toutefois, cette tare ne l’empêche nullement de respecter les cinq prières quotidiennes et le jeun annuel sous le contrôle d’une épouse presque sainte et des enfants qui tiennent leur conduite de leur mère. Ce monsieur qui est en fait un oncle bien réel ne se lasse pas de me proposer de le rejoindre dans son monde décati. Moi, qui suis depuis très longtemps un imam reconnu et respecté. Et je ne désespère pas de ramener notre Kaccoor sur le droit chemin qu’ont déjà rejoint des hommes qui ont certes eu vingt ans mais ça fait longtemps déjà !!!!
ACCIDENTS DE LA ROUTE, LE MAL EST DANS LES PNEUS
Les routes sénégalaises tuent environ 600 personnes par an. Si dans plusieurs cas, l'excès de vitesse ou la négligence sont évoqués, d'autres facteurs comme les défauts pneumatiques pourraient être la source de ces drames.
Les routes sénégalaises tuent environ 600 personnes par an. C'est du moins ce que révèlent les responsables de la sécurité routière. Si dans plusieurs cas, l'excès de vitesse ou la négligence sont évoqués, d'autres facteurs comme les défauts pneumatiques pourraient être la source de ces drames.
Il ne se passe presque pas un jour sans qu'un accident mortel ne soit signalé sur l'étendue du territoire national. Le dernier en date est celui qui s'est produit hier dans la région de Kaolack, impliquant un véhicule de type "7 places" et un taxi stationné au bord de la route. L'incident qui s'est produit vers 5h du matin a fait deux morts et plusieurs blessés. Des cas de ce genre, on en compte des centaines par an. Le plus souvent, certains aspects sont avancés pour justifier de tels drames.
L'imprudence du conducteur, des piétons, le non-respect des règles de conduite, le défaut de maîtrise ou encore l’état défectueux des routes sont entre autres les principales causes de ces accidents. D'autres estiment que le mal est beaucoup plus profond. « La route tue, parce que nos autorités refusent de voir la réalité en face. Nombreux sont aujourd'hui des conducteurs qui sont au volant de leur véhicule et qui ne méritent pas leur permis. Ils n’ont pas appris les règles de circulation et ne sont jamais sanctionnés à la hauteur de leurs fautes. Ils se caractérisent par une indiscipline notoire. On va même jusqu'à considérer les accidents de la circulation comme de simples faits divers», avait récemment indiqué Mactar Faye, Directeur Exécutif de la Nouvelle Prévention Routière du Sénégal, dans une interview accordée au site Sénégal.com.
Autres éléments non négligeables, source parfois d’accidents, les défauts pneumatiques. D’après les chiffres dévoilés en 2018 par la structure chargée de la Sécurité routière de l’entreprise Senac Sa, 6% des accidents mortels étaient liés à des défauts pneumatiques. A l’époque (2018), Senac Sa avait lancé une campagne gratuite de vérification des pneus, dont le but était de réduire le fléau. Et durant la même année 2018, les statistiques montraient que 5,3% des accidents étaient dus à des éclatements de pneus. L'année 2019 n'a fait que confirmer ces chiffres. Entre janvier et août 2019, les autorités ont dénombré 18 390 blessés et 430 morts, sur plus de 11 082 sorties sur toute l’étendue du territoire national. Une courbe qui ne devrait pas connaître une baisse, tellement l'année 2020 a été marquée par de multiples accidents mortels.
LA QUALITE DES PNEUS EN QUESTION !
Lorsqu'un accident est signalé, c'est souvent la responsabilité du chauffeur qui est mise en avant. Mais en dehors des éléments naturels ou l'état des routes, les pneus sont à prendre comme élément provocateur d’accidents. Seul élément qui lie la voiture à la chaussée, le pneu est un élément essentiel et indispensable pour rouler.
Par conséquent, il doit être de qualité. Mais est-ce souvent le cas ? Selon un spécialiste interpellé sur la question, plusieurs effets peuvent altérer les pneus. Il s'agit entre autres du défaut de gonflage, de la surcharge du véhicule, du sous-gonflage ou encore du surgonflage. «Nous qui sommes de ce secteur, il est de notre intérêt de suivre ce genre de campagne, pour que nos camarades aient des voitures qui ont de bons pneus. On parle de l'autoroute à grande vitesse. Donc, si on n'est pas assuré qu’on a de bons pneus, on court des risques. Avoir des pneus neufs est plus sécurisant que le contraire», déclarait le Secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal affiliée à la Cnts/Fc, Gora Khouma en marge d'une campagne axée sur la vérification pneumatique, organisée par Senac SA.
Selon le syndicaliste, l'utilisation par les conducteurs de pneus inappropriés serait la cause de cette «tuerie» de masse. «Nous leur demandons d'éviter les ‘’secondes mains’’, concernant les pneus, surtout pour ceux qui utilisent l'autoroute. Il y a une grande différence entre l'autoroute et la route nationale. Donc, il faut avoir de bons systèmes pneumatique et mécanique pour emprunter ce genre de trafic. Nous demandons aussi à la Senac de descendre à la base pour approcher davantage les chauffeurs», avait lancé le Sg de l’Union des routiers du Sénégal.
LES AUTORITES TRAINENT LES PIEDS !
Et selon les chiffres de Senac SA sur la sécurité routière, quatre accidents sur dix sur l'autoroute à péage sont causés par des défaillances pneumatiques. «Dans nos données d’accidents, nous avons 6% de l'ensemble des accidents qui sont dus aux pneus. Dans ces 6%, nous avons 40% qui causent des blessés graves et légers mais aussi des cas mortels. Sur ces blessés graves, nous avons 25% des accidents mortels qui sont dus aux pneus», affirmait Ibrahima Senghor, en marge de leurs trois journées de sensibilisation. Aujourd’hui, pour réduire d'une façon considérable les accidents sur les routes sénégalaises, il devient urgent de sensibiliser le maximum d'usagers sur l'importance de la pneumatique dans la structuration d'un véhicule. Au niveau des autorités, des initiatives avaient été prises pour contenir le phénomène.
Face à la recrudescence des accidents, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du désenclavement avait annoncé une batterie de mesures. «Il nous faut aussi trouver un mécanisme qui va faire de la politique de sécurité routière son cœur de métier, son domaine exclusif de compétence. (…). Il y aura aussi la mise en place de brigades mixtes qui vont permettre de faire les contrôles, de manière permanente, sur les routes», avait annoncé Me Oumar Youm. Des réformes importantes en matière de contrôle technique avaient été annoncées par le ministre, en matière de formation. Elles devaient permettre de renforcer le dispositif des examens pour l'obtention du permis de conduire. Mais depuis lors, la situation est pratiquement la même. Les accidents font légion, avec leur lot de dégâts.
«NOUS REVENONS AUX PERIODES NOIRES DE LA GESTION DE LA CARRIERE DES MAGISTRATS»
Le système judiciaire sénégalais est sur le point de faire plusieurs bonds en arrière. C’est l’appréhension du juriste me Assane Dioma Ndiaye, par ailleurs président de la Ligue sénégalaise des droits de l'homme.
Le système judiciaire sénégalais est sur le point de faire plusieurs bonds en arrière. C’est l’appréhension du juriste me Assane Dioma Ndiaye, par ailleurs président de la Ligue sénégalaise des droits de l'homme. Pour le droit-de-l'hommiste, une reconfiguration totale du Conseil supérieur de la magistrature et l’extirpation du président de la république et du ministre de la justice de ce même Conseil sont toujours d’actualité.
«On nous a toujours dit que l’Exécutif tenait à la préservation de ces principes. Mais aujourd’hui, avec l’affaire Ngor Diop, nous revenons aux périodes noires de la gestion de la carrière des magistrats dans ce pays. Le magistrat du siège est dans une sorte de vulnérabilité totale. C’est-à-dire, selon la volonté de l'Exécutif, il peut être affecté, sanctionné négativement et affecté à tout moment parce qu'on aura pensé que c’est un magistrat récalcitrant», a réagi Me Assane Dioma Ndiaye dans l’affaire Ngor Diop, du nom de ce magistrat dont l'affectation a fini d'installer une très vive polémique dans le milieu judiciaire. «C'est vrai que cette affaire sonne le glas d'un long processus tendant à rendre plus ou moins effective l'indépendance des juges.
À partir du moment où la revendication maximale de l’Union des magistrats du Sénégal et des organisations de défense des droits de l'Homme ne pouvait pas être satisfaite, c’est-à-dire une reconfiguration totale du Conseil supérieur de la magistrature et l’extirpation du président de la République et du ministre de la justice de ce Conseil supérieur, notre stratégie était d'obtenir des acquis par escalier. C'était de faire en sorte qu'on donne corps à un certain nombre de garanties statutaires du magistrat du siège relativement au principe de l'inamovibilité, et surtout au fait qu'on ne recoure plus de façon systématique aux consultations à domicile», a renchéri le Président de la Ligue sénégalaise des droits de l'Homme (Lsdh). Il poursuit : «Donc, au moins nous pensions avoir des acquis sur ces deux points. Parce que la consultation à domicile ne permet pas de savoir ce que les consultés ont pu dire alors qu'il faut un vote pour prendre une décision.
Et les représentants élus des magistrats ne peuvent savoir les résultats des personnes consultées. Le principe de l'inamovibilité voudrait qu'aucun juge du siège, sous quelque réserve, ne puisse être affecté sans son consentement. C’est pourquoi nous pensons que cette affaire Ngor Diop est très grave et nous exhortons l’Union des magistrats du Sénégal à l’assister pour attaquer cette décision devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Parce qu'il y va de la crédibilité de la justice ou au moins de ce qu'on peut avoir comme garantie statutaire relativement à la carrière des magistrats du siège.» Abordant le conflit opposant l'Etat au Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), Me Assane Dioma Ndiaye pense que la négociation est impérative pour un heureux dénouement. «Il faut retenir que pour la grève du Sytjust, nous avions dès le départ dit au gouvernement qu’il n’y a en matière de résolution de conflit que deux méthodes de procéder : la médiation et la négociation. Mais pour que ces deux mécanismes puissent être mis en jeu, il faut au moins que le gouvernement fasse preuve de disponibilité. Mais à partir du moment où le gouvernement dit : je ne négocie pas, je ne parle pas avec ce syndicat, on comprend pourquoi nous en sommes arrivés à ce paroxysme. Et les pseudos solutions qui sont envisagées risquent de désarticuler à jamais le fonctionnement du système judiciaire. C’est-à-dire qu’on va disloquer le système judiciaire en intégrant un personnel militaire dans la composition des tribunaux de droit commun et qui n'ont pas compétence pour accomplir les actes dévolus à un greffier de profession», dit-il.
Et d'ajouter : «Et si nous persistons dans cette voie, ce sera la catastrophe et la désagrégation irréversible de la chaîne judiciaire. Le greffe, c'est le socle pyramidal de la chaîne judiciaire. C'est pourquoi de nouveau, nous lançons un appel pour l'ouverture de nouvelles négociations afin qu’une solution acceptable soit trouvée, que certains acquis puissent être matérialisés de la part du gouvernement, et que le Sytjust fasse des concessions pour que nous allions vers une situation normale.»
«AUCUN OPERATEUR NE PEUT LANCER UNE NOUVELLE GRILLE TARIFAIRE SANS INFORMER L’ARTP»
Mountaga Cissé, consultant, blogueur et formateur en nouveaux medias, se prononce sur la bataille des offres illimix entre opérateurs télephoniques
Quelle lecture faites-vous de cette guerre des offres?
Je trouve cette guerre des offres très normale dans la mesure où nous sommes dans un environnement fortement concurrentiel. Les opérateurs ont intérêt à rivaliser d’imagination pour tirer le meilleur profit dans leur démarche de recrutement de nouveaux clients. Toujours est-il que le rapport qualité/prix doit être au rendez-vous pour chaque offre. Le régulateur demande à un opérateur de suspendre ses offres illimix.
Quelle lecture vous en faites?
Je pense que la sortie du régulateur est insensée. Le communiqué qu’il a diffusé ne précise aucun fondement règlementaire ou juridique. Si le régulateur affirme le contraire, on aimerait bien qu’il l’énonce. La preuve, l’opérateur incriminé a pris au mot la demande du régulateur en promettant seulement la poursuite des discussions. Donc je ne vois aucune obligation pour lui de surseoir à ses nouveaux tarifs. Si le régulateur avait bien joué son rôle, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Aucun opérateur ne peut lancer une nouvelle grille tarifaire sans l’en informer. Cela veut dire que l’opérateur en question a d’abord obtenu un feu vert avant d’informer ses clients. Mais cela n’empêche pas le consommateur de se plaindre et de saisir l’autorité chargée d’assurer sa défense. Si le régulateur reçoit des plaintes des consommateurs, il a l’obligation de se pencher dessus et de trancher, mais toujours en application de la réglementation en vigueur.
Cette guerre ne montre-t-elle pas que les prix pratiqués peuvent être encore plus bas?
Cela dépend du type d’offre. Prenez par exemple les énormes promotions que les opérateurs proposaient, il y a quelques années. À un moment donné, on avait tous compris que les tarifs en vigueur pendant les périodes de promotion pouvaient être les vrais tarifs à appliquer sur le marché. Le régulateur a donc pris une décision en 2019 pour un meilleur encadrement de ces promotions. Nous sommes dans un marché dicté par la loi de l’offre et de la demande. Lorsqu’en octobre 2019, Tigo qui venait de changer de nom pour devenir Free avait une offre tarifaire alléchante, Orange était obligé de s’aligner un mois plus tard. C’est cela qui fait le charme de la concurrence. La toute-puissance de orange ne fausse-t-elle pas les règles de la concurrence ? Nous sommes dans un marché où on a l’impression de vivre un duopole. L’opérateur Free, challenger d’Orange, peine à faire évoluer ses parts de marché depuis pratiquement une décennie. Pendant ce temps, Expresso se plaît dans sa position de dernier du classement. Si ces deux opérateurs n’investissent pas massivement dans la qualité de leurs réseaux, ce sera le rapport qualité/prix qui restera de mise et donc malgré le coût élevé de certains forfaits, beaucoup de clients préféreront rester chez Orange.
OFFRES ILLIMIX, LES DESSOUS D’UNE BATAILLE DÉSÉQUILIBRÉE
La bataille des offres a toujours miné le secteur des télécommunications, mais depuis un certain temps, elle apparaît sous un visage qui ne lui était pas connu jusqu’ici.
La bataille des offres a toujours miné le secteur des télécommunications, mais depuis un certain temps, elle apparaît sous un visage qui ne lui était pas connu jusqu’ici. Entre des offres décriées, un régulateur jugé parfois laxiste, beaucoup d’acteurs et experts des télécommunications soupçonnent une concurrence déloyale au détriment des challengers de l’opérateur leader, orange.
C’est l’opérateur Free qui a ouvert le bal des offres illimix à prix relativement bas. Une entrée fracassante qui n’a pas manqué de susciter la riposte de son concurrent principal Orange. L’opérateur leader met sur le marché des offres qui elles aussi épousent les attentes des consommateurs. Plus tard, c’est Expresso qui s’y mettra. Même s’il n’a pas connu le même succès, il aura eu le mérite de suivre la tendance. Une bataille féroce s’installe alors sur le marché. Professeur au Cem Dalifort, Babacar Gaye s’en délecte. « Cela veut dire que les prix pratiqués jusqu’ici ne sont pas justes. Je suis persuadé qu’ils peuvent encore mieux faire. Mais en attendant, on en profite. J’ai deux puces, et je ne me plains pas », se réjouit-il.
Etudiant en Marketing à Itecom, Mbaye Diagne ne cache pas lui aussi son satisfecit. Entre ses revenus quasi nuls et un besoin constant d’être connecté, il fallait une offre adaptée. Il l’a trouvée grâce à cette bataille des offres. C’est tant mieux», dit-il d’un sourire narquois. Mais pendant que les consommateurs se délectaient de ces nouvelles offres, l’opérateur leader débarque avec de nouvelles offres qui ne semblent pas répondre aux attentes des consommateurs. C’est du moins ce qui ressort des différentes réactions sur la toile et de la part des associations consuméristes. De nouvelles offres que le Directeur général de Sonatel a tenté d’expliquer. «Contrairement à ce qui est dit, nous avons un mouvement qui s’inscrit dans les baisses tarifaires. Nous sommes dans une période assez particulière, avec la Covid, où nous avons montré notre engagement à accompagner l’Etat et nos clients dans cette période difficile. Pendant la période Covid, on avait mis sur le marché des offres spécifiques, dénommées offres Covid pour une partie de nos clients qui sont sur Kirène. Nous avons remarqué que ces clients qui ont le pouvoir d’achat le plus faible avaient commencé à décrocher. Ces offres Covid ont été lancées dans une période spécifique avec l’autorisation de l’Artp. Et la fin de l’état d’urgence nous a amenés, sur autorisation de l’Artp, à retirer ces offres. Et il était urgent pour nous d’apporter une réponse pour ces clients», a-t-il expliqué à la presse.
L’ARTP LAXISTE OU DEPOURVUE DE POUVOIR DE SANCTION ?
Malgré ces explications, les contestations continuent de pleuvoir. Allant jusqu’à pousser le gendarme des télécommunications, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) à sortir de son silence. Alors qu’Orange dit avoir lancé ses offres sur autorisation du régulateur, ce dernier, dans un communiqué, semble se rétracter. «L’Artp demande à Orange Sonatel de surseoir aux nouvelles offres mises sur le marché, le 22 juillet 2020», a-t-elle écrit dans un communiqué. Selon cet expert en télécommunication qui a requis l’anonymat, il y a un double jeu qui ne dit pas son nom. « Selon le Code des communications électroniques de 2018, l’opérateur ne peut augmenter ses tarifs sans en informer au préalable le régulateur, dans un délai d’un mois avant l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs. Donc, avant que les citoyens ne soient informés, l’Artp l’a été un mois avant et n’a pas jugé utile de «freiner» Orange. Il a fallu qu’il y ait une vague d’indignations pour que l’Artp sorte de son hibernation, non pas pour être ferme, mais pour solliciter une suspension. Parce que dans le communiqué, l’Artp ne donne pas injonction d’annuler, mais demande à Orange de Surseoir aux nouveaux tarifs. Et Orange semble ne pas s’en soucier », analyse-t-il. Pour Ndiaga Guèye, Président de l’Association sénégalaise des usagers des Tic (Asutic), dans ce cas de figure, il est important que l’Artp joue son rôle de régulateur. « Elle doit se prévaloir de ses pouvoirs règlementaires, en auto-saisine, qui lui permettent de prendre la décision d’annuler.
Pour rappel, par décision n°2019-015, l’ARTP a obligé en novembre 2019 l’opérateur Free Sénégal à retirer ses nouvelles offres du marché. Si un tel résultat est obtenu avec un opérateur qui n’a pas une puissance significative sur le marché, il faut savoir que l’autorité de régulation dispose de compétences et de prérogatives beaucoup plus contraignantes quand il s’agit d’un opérateur puissant. L’Asutic l’exhorte à aller dans ce sens», indique le communiqué. Pourtant d’après des sources dignes de foi, l’Artp n’a pas de pouvoir absolue de sanction contre un opérateur. «Il peut informer mais cela ne veut pas dire que c’est l’Artp qui donne l’autorisation d’augmenter. Le code des télécommunications numériques ne dit pas clairement que l’Artp dispose du pouvoir de sanctionner hic et nunc un opérateur qui augmente son prix» , explique-t-il.
LE REGULATEUR CAMPE SUR SA POSITION
Invité de l’émission Rfm Matin, le Directeur général de l’Artp Abdoul Ly s’est voulu clair. Le régulateur ne compte pas s’en arrêter là dans sa volonté d’inciter Orange à revoir ses dernières offres illimix qui ont suscité beaucoup de remous. «Même si l’Artp est à équidistance des opérateurs de télécommunications, les droits des consommateurs pour des services accessibles sont une préoccupation prioritaire pour le régulateur. J’ai rencontré les responsables de Sonatel Orange et les consommateurs pour trouver une solution. Après, j’ai demandé à l’opérateur d’arrêter ses nouvelles offres prises dans ce contexte difficile pour les consommateurs avec la crise de la pandémie ; ce n’est pas le moment de faire des offres décriées. Aucun opérateur n’a moralement le droit de faire ça», a-t-il décrié.
LES CAUSES DES CONFLITS AUTOUR DES EXTRACTIONS MINIÈRES
Vingt-quatre heures après le passage musclé des forces de l’ordre, le village de Tobène (dans la région de Thiès) est toujours sous tension.
Vingt-quatre heures après le passage musclé des forces de l’ordre, le village de Tobène (dans la région de Thiès) est toujours sous tension. En effet, une vive polémique entoure depuis quelques mois la délimitation des 6 hectares devant abriter la progression de la mine des Industries Chimiques du Sénégal (Ics). Selon Abdoul Aziz diop du Forum Civil, cette affaire de Tobène n’est que l’arbre qui cache la forêt, dans ces conflits récurrents entre populations riveraines et industries extractives.
Après Tobène, les forces de l’ordre ont investi hier le village de Macka Dieng. Une opération qui entre dans le cadre de la délimitation des 6 ha attribués aux Industries Chimiques du Sénégal (Ics). Vingt-quatre heures après, le village de Tobène est toujours sous tension. La mine des Ics devant progresser dans les champs des populations, un processus d’indemnisation est lancé en faveur des paysans impactés. Mais la pomme de discorde est la méthode d’évaluation des impenses. Les paysans ont opposé un niet catégorique et les forces de l’ordre ont été déployées pour empêcher toute velléité d’opposition. Les impactés restent campés sur leur position, en exigeant un barème d’indemnisation de 20 millions de francs Cfa par ha.
Et selon le front AAR Linou Bokk de Tivaouane, au moins 25 personnes dont le chef de village de Tobène ont été arrêtées dans cette affaire. Si l’ancien ministre Thierno Alassane Sall, par ailleurs président de la République des Valeurs (RV), parle d’une épidémie d’accaparement de terres communautaires en dépit de précédents sanglants (Casamance, Fanaye...), Abdoul Aziz Diop coordonnateur national adjoint du Forum Civil et coordonnateur régional de l’antenne de Thiès estime qu’il s’agit là de l’arbre qui cache la forêt, dans ces conflits récurrents entre communautés riveraines et entreprises extractives dans la région de Thiès.
Sur les causes de ces conflits, il liste «la violation flagrante des droits socio-économiques, environnementaux, etc. des populations, en contradiction avec les dispositions de l’article 94 du code minier de 2016, relatif au respect des droits humains ». Il s’y ajoute à ses yeux, l’application d’un régime d’indemnisation obsolète, comparé à la perte ou à la dépossession des moyens de survie (terres, champs, exploitations agricoles..) des populations, l’absence de voies de recours pour les populations victimes. Il note également l’absence de contrôle et de suivi régulier des obligations contractuelles des entreprises, la non-implication des élus locaux, ne serait-ce qu’à titre consultatif dans le processus d’octroi des contrats.
De l’avis d’Abdoul Aziz Diop, le dispositif mis en place souffre également de cadres de concertation souvent non inclusifs, d’absence de consensus sur le processus de délocalisation et d’indemnisation, de contrats souvent mal négociés au profit des entreprises.
Selon lui, les conséquences de tels manquements sont marquées par ces conflits récurrents entre les entreprises extractives et les populations riveraines impactées. Il indique que c’est parce que les populations sont souvent mises devant l’épreuve de la perte de moyens de subsistance et de survie face au paradoxe de l’abondance avec des entreprises prospères et des communautés pauvres, de l’instabilité dans les zones d’exploitation. Et à cela s’ajoute une politique de « responsabilité sociétale des entreprises non contraignante et qui ne répond pas souvent aux attentes et priorités des communautés impactées ». Abdoul Aziz Diop coordonnateur national adjoint du Forum Civil et Coordonateur Régional de l’antenne de Thiès a par ailleurs dégagé des pistes de solutions, en insistant sur la nécessité d’avoir un régime juridique sur les compensations, à la place des indemnisations.
Pour lui, il y a aussi lieu de « renégocier ou revisiter le contrat de certaines entreprises extractives comme les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), pour un rééquilibrage au profit de l’Etat et des collectivités territoriales riveraines impactées ». Il y ajoute la piste d’user de « voies de recours juridictionnelles et non juridictionnelles pour les populations victimes, pour qu’elles passent de l’indignation à l’action intelligente et pacifique, l’effectivité des différents fonds prévus par les différents codes au profit des collectivités et communautés impactées ». Pour Thierno Alassane Sall, « le recours à la force publique contre des communautés villageoises prouve que l’État a choisi son camp ».
LA BANQUE MONDIALE RECOMMANDE LA PROTECTION DU CAPITAL HUMAIN APRES LA COVID-19
Le groupe de la banque mondiale a publié hier le rapport 2019 sur l’évaluation des politiques publiques et des institutions en Afrique (CpIa)
Le groupe de la banque mondiale a publié hier le rapport 2019 sur l’évaluation des politiques publiques et des institutions en Afrique (CpIa). À cet effet, l’institution, dans sa note globale, soumet à la région de l’Afrique subsaharienne une batterie de recommandations parmi lesquelles la protection du capital humain après la covid-19.
Selon le groupe de la Banque Mondiale, les pays de l’Association internationale de développement (IDA) en Afrique subsaharienne devraient mettre en œuvre des politiques visant à protéger le capital humain après la covid-19. Cette recommandation est issue du rapport 2019 sur l’Évaluation des politiques et des institutions en Afrique (CPIA) rendue publique par l’institution.
Le document indique en effet que la pandémie de COVID-19 aura probablement des effets néfastes sur le capital humain en raison des perturbations causées à des services de santé essentiels, des pertes de revenus et des mesures de fermeture des établissements scolaires. « Pour un grand nombre de pays IDA en Afrique subsaharienne, la lutte contre la pandémie aura pour conséquence de détourner des ressources publiques au détriment d’autres services de santé essentiels, en raison d’une marge de manœuvre budgétaire limitée », rapporte le document
D’autant plus, rappelle le même document, que pour la plupart de ces pays, la mise en place de mesures de confinement a imposé la fermeture des écoles et entraîné des pertes de revenus chez les familles pauvres qui travaillent dans l’économie informelle et sont privées de ce fait d’une protection sociale. Aussi, d’après le rapport, l’interruption des services de santé maternelle et infantile, en particulier, risque de se traduire par une hausse des décès chez les enfants de moins de cinq ans. « Les estimations indiquent que la fermeture des établissements d’enseignement a concerné environ 252 millions de jeunes dans l’ensemble de la région, ce qui devrait détériorer encore davantage le niveau des apprentissages », souligne la source.
Le rapport de l’institution révèle en outre que les perturbations infligées à des services de santé et d’éducation essentiels ont mis en péril la capacité des pays IDA d’Afrique subsaharienne à se doter du capital humain indispensable à leur développement. Et selon le document, en s’attachant à préserver leur capital humain aujourd’hui, ces pays seront en mesure de se rétablir et de poursuivre leur croissance après la pandémie. Et pour cela, souligne le document de l’institution de Bretton woods, ils devront mettre en œuvre des politiques visant à soutenir les ménages vulnérables, protéger les moyens de subsistance, garantir l’accès à l’éducation et renforcer la connectivité numérique.
Le rapport du groupe de la Banque Mondiale recommande par ailleurs aux pays subsahariens de veiller au renforcement de leur système de santé. Le document renseigne en effet que du fait d’une faible couverture sanitaire, de l’insuffisance des dépenses publiques dans la santé et du niveau élevé des coûts supportés par les patients, les pays de l’Association internationale de développement (IDA) d’Afrique subsaharienne ont du mal à faire face à la pandémie de COVID-19.
Selon toujours ledit rapport, les systèmes de santé d’Afrique subsaharienne accusent globalement de graves lacunes en matière de capacités de soins dans les dispensaires et les hôpitaux, de déploiement des personnels soignants, d’accès aux soins et de pratiques de lutte contre les infections. « Ils présentent dans l’ensemble des failles importantes dans leur capacité à prévenir, détecter et répondre à une situation d’urgence sanitaire», d’après le document.
LES MEDECINS CONTRACTUELS EXIGENT LEURS RENOUVELLEMENTS POUR RESTER DANS LES CTE
A quoi jouent les autorités du ministère de la Santé ? Cette question vaut son pesant d’or, puisqu’au moment où le coronavirus fait des ravages au Sénégal, elles n’ont pas daigné renouveler le contrat des médecins contractuels
Au moment où la propagation de la maladie du coronavirus connaît une progression vertigineuse, les contrats des 83 médecins contractuels déployés dans les Centres de traitement des Epidémies (Cte) ont expiré depuis le 09 août passé. Et bizarrement, les autorités sanitaires traînent les pieds pour le renouvellement de ces contrats.
A quoi jouent les autorités du ministère de la Santé ? Cette question vaut son pesant d’or, puisqu’au moment où le coronavirus fait des ravages au Sénégal, elles n’ont pas daigné renouveler le contrat des médecins contractuels. Un contrat qui est d’une durée de 03 mois renouvelables. Actuellement, les médecins contractuels travaillent sans contrat et cela risque de compliquer davantage la stratégie de riposte face à la Covid-19.
Selon leur coordonnateur, Dr Ousseynou Sarr, 82 médecins contractuels sont déployés dans les différents Centres de Traitement des Epidémies (Cte), notamment à Dalal Jamm, au Hangar de Yoff, à Kaolack, à Ziguinchor et au Novotel. Il n’y a que le Cte de Diamniadio qui n’avait pas de médecins contractuels. «La durée du contrat était de trois mois renouvelables. Nous avons saisi le ministère, mais nous n’avons pas trouvé d’interlocuteurs», se désole-t-il tout en trouvant cette situation déplorable, surtout en cette période de crise sanitaire. «Nous avons l’information selon laquelle ils attendent que les chefs de service des Cte écrivent une note pour émettre le souhait de nous reconduire. Mais cela devait être fait depuis longtemps, car ils savaient que les contrats allaient se terminer le 09 août», indique Dr Ousseynou Sarr.
En tant que médecin traitant dans les Cte, il a été interpellé sur la hausse des cas issus de la transmission communautaire. La réponse, selon lui, se trouve dans le fait que les gens ne respectent plus les mesures. «Certains mêmes ne croient pas à l’existence de la maladie.» Par ailleurs, le ministère de la Santé a annoncé hier, lors de son point journalier, que sur 1 730 tests réalisés, 153 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 8,54%.
Il y a eu 47 cas contacts et 106 cas issus de la transmission communautaire. Ziguinchor 11, Bignona 7, Mbour 7, Almadies 6, Saint-Louis 6, Kédougou 5, Kolda 4, Thiès 4, Dakar Plateau, Kaolack, Khombole, Hlm, Maristes, Medina, Ouakam ont 3 cas ; Dieuppeul, Hlm Grand Yoff, Keur Massar, Liberté, Richard-Toll, Tivaouane ont 2 cas ; Ben Tally, Bopp, Bounkiling, Centenaire, Cité Fayçal, Diouloulou, Fann Hock, Grand Yoff, Guédiawaye, Mékhé, Mermoz, Ouest Foire, Oussouye, Patte d’Oie, Popenguine, Rufisque, Sacré-Cœur, Sicap Baobab, Sokone, Thiadiaye, Touba, Yoff et Vélingara ont respectivement un cas.
Les services de réanimation accueillent 51 patients dont l’état clinique est jugé grave. 02 nouveaux décès ont été enregistrés au cours de la journée du mercredi. Par ailleurs, 49 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris.
A la date d’hier, le Sénégal a recensé 11 740 cas positifs dont 7 572 guéris, 244 décédés et donc 3 923 sous traitement.