Pour cause de coronavirus, seuls quelques milliers de personnes ont été autorisées à aller à La Mecque. Le pèlerinage 2020 a donc commencé dans une ambiance aseptisée. Certains optent pour un "pèlerinage virtuel".
On est loin de la foule habituelle, à La Mecque. En cette année de Covid-19, le format du hadj est très restreint : les sept tours de la Kabaa, dans la Grande mosquée, se font par petits groupes guidés, avec des masques et en gardant ses distances.
En 2019, ils étaient deux millions et demi de fidèles à accomplir leur pèlerinage.
Pierres stérilisées pour la lapidation de Satan
Sur quelques milliers de pèlerins autorisés cette année, 70% sont des étrangers qui résident en Arabie Saoudite.
Tous ont reçu un kit contenant des masques, du désinfectant, un tapis de prière, un vêtement pour les rituels et même des pierres stérilisées pour le rituel de lapidation de Satan. Ils ont dû se placer en quarantaine sanitaire à leur arrivée sur les lieux saints, le week-end dernier.
Témoignage d'une Malaisienne sélectionnée, Fatin Daoud : "J'étais tellement contente. Le ministère de la Santé m'a appelée pour savoir si je voulais toujours faire mon hadj et quand j'ai accepté, ils m'ont dit qu'ils enverraient quelqu'un chez moi pour faire un test de dépistage de la Covid-19 et un vaccin anti-méningite. En repartant, ils nous ont donné un bracelet électronique pour pouvoir suivre nos déplacements."
EXCLUSIF SENEPLUS - Grands professionnels aimés et respectés, reposez en paix. Vous pouvez, car je peux vous certifier que pour vous au moins, les hommages qui vous ont été rendus sont vraiment sincères. Ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde...
Voilà que Babacar Touré tire sa révérence alors que je n’ai même pas fini de pleurer mon aîné et ami Kader Diop, ce très grand agencier comme moi [attention, le « comme moi » ici s’applique juste à « agencier » et pas forcément au reste], qui vient de partir sur la pointe des pieds rejoindre sa douce et inséparable moitié. Les témoignages ont été nombreux et unanimes sur les qualités tant humaines, morales que professionnelles de cet ancien ténor de Radio-Sénégal de la grande époque ainsi que de la respectable Agence France presse (AFP), dont il a dirigé le bureau dakarois de nombreuses années avant de prendre sa retraite. Une retraite très active puisqu’il l’a mise à profit pour donner des cours de journalisme dans certains instituts de la place. Mais surtout une retraite d’où la tiré Alpha Abdallah Sall [autre illustre disparu], alors à la tête du syndicat dont il cherchait à compléter la superstructure par la mise en place d’un Conseil pour le respect de l’éthique et de la déontologie dans les médias (Cred), qui a aujourd’hui muté [tel un virus] en l’actuel Cored. Avec Kader, qui en était le président, et Mbaye Sidy Mbaye, le porte-parole, j’étais un des membres sur qui ces deux esclavagistes comptaient le plus souvent pour la rédaction des communiqués que la structure publiait périodiquement. Restant effacé aux yeux de l’extérieur, mais très efficace pour nous de l’intérieur, Kader, fidèle à son tempérament de bosseur de l’ombre, donnait la fausse impression d’avoir abdiqué au profit du porte-parole qui, par ses nombreuses sorties dans les médias, ne faisait qu’accomplir, et bien assurer et assumer, sa fonction de porte-voix, de vitrine. Deux très grands professionnels qui, pour avoir bossé ensemble à Radio-Sénégal, s’entendaient comme larrons en foire. Je vois d’ici Mbaye Sidy me menacer du doigt pour l’avoir traité de larron. LOL, ou plutôt MDR pour ceux dont l’anglais est bancal. Avec « Grand Kédeur », comme je l’appelais avec un accent anglais pas du tout bancal, l’on comprend aisément l’expression « forcer le respect ». Qui que vous soyez, quels que soient vos rang et fonctions, Kader ne se gênait jamais de vous livrer le fond de sa pensée, même s’il savait que vous ne seriez pas content. La franchise et la vérité, voilà les deux éléments de son credo. Mais bon, tout ce qui devait être su de Kader a été dit et écrit, de fort belle manière, par ceux et celles qui lui ont rendu, avant moi, ces hommages bien mérités auxquels il a eu droit dans les médias. Et dans les cœurs.
A présent, passons à Babacar Touré, dont je fus l’un des compagnons de route au tout début de la belle et extraordinaire aventure du groupe Sud. Je me souviens de ce soir de l’an de grâce 1985 où, en compagnie d’Abdoulaye Ndiaga Sylla, il est passé à la maison pour s’accorder avec moi sur le rôle qui devait être le mien dans l’animation de Sud-Magazine, le mensuel des débuts qui allait donner naissance à tout ce qui est là aujourd’hui. Travaillant déjà à temps plein pour l’APS comme chef du service des reportages, j’optai pour les pages détente, jouant les verbicrucistes par la création de grilles de mon cru et imaginant des jeux de culture générale en questions/réponses… Mais j’ai fait la connaissance de B.T. bien plus tôt que ça. Et, histoire de rigoler un peu, je l'appelais « mon apprenti ». En effet, c'est moi qui fus le premier à encadrer l’étudiant de première année du Cesti lors du stage qu'il vint effectuer, durant les vacances 1978, au bureau régional de l'APS à Thiès. Absolument ! Bien qu'il fût mon aînée de quelques années, Babacar est entré au Cesti au moment où j'en sortais. Frais émoulu de l'école des Canadiens et des Français, j'assurais l'intérim du chef du bureau de Thiès avec, derrière la tête, l'idée de contribuer à valoriser l'information régionale, alors parent pauvre de l'actualité nationale. Admis en stage d’été à l'agence nationale, Babacar demanda à effectuer celui-ci à mes côtés, qui plus est dans la ville de notre enfance... Ce furent des moments mémorables pour lui comme pour moi. Et nous nous plaisions, par la suite, à ressasser les très bons moments passés ensemble, mais surtout les nombreux reportages que nous réalisâmes alors sur la pêche à Kayar, Potou, Fass-Boye ou le tourisme sur la petite Côte, notamment au Club Aldiana et à Saly Portudal, encore en grande partie en chantier et dans une zone en plein boom touristique.
Sous des dehors apparemment farouches, Babacar dissimulait un énorme sens de l'humour, ce qui faisait de nos rencontres à tous les deux ou de nos entretiens téléphoniques des moments d'inextinguibles fous rires et de grand bonheur. Avec son sens de la répartie et son esprit d’à-propos, Babacar n’était jamais pris au dépourvu. Au lancement de Sud-Hebdo, qui paraissait alors deux fois par mois avant de devenir vraiment hebdomadaire, c’est lui qui me suggéra l’idée d’animer une rubrique sur la télévision, un défi pas très évident au départ, mais que je me fis fort de relever en livrant une lecture très personnelle de la façon dont certaines émissions de la télé nationale étaient conduites. Quatre années durant, entre 1987 et 1991, Yamatélé [le sobriquet qui me désignait du fait que je gobais quasiment tout ce qui passait sur la lucarne imagique] publiait chaque jeudi une chronique très suivie par le public et par les agents de l’ORTS. A ce propos, Babacar m’a un jour servi une réponse qui nous a encore fait rire à gorge déployée tous les deux, il y a quelque temps, quand je lui ai rappelé le sondage qu’il avait commandé et qui faisait de la chronique de Yamatélé et des éditos de Babacar Touré les deux lectures préférées du public. Du tac au tac, il me fit la réponse suivante : « Toi tu écris chaque semaine et moi, seulement quand l’actualité le commande. Tu me fais de la concurrence déloyale ! »
Tenez, voici une anecdote où s’illustrent en même temps Kader et Babacar. Le premier nommé venait de se voir attribuer le Prix Pierre Mille du meilleur reportage, décerné par le Syndicat de la presse française d'Outre-mer et destiné à récompenser un journaliste de la presse écrite ou audiovisuelle francophone. Très fier de Kader et inspiré par cette récompense, je décidai de créer le Prix Yamatélé Pile pour distinguer le premier présentateur du journal télévisé de l’ORTS qui réussirait à tenir pile-poil dans le créneau 20h30-21h00. Quand Ibrahima Souleymane Ndiaye réussit la prouesse, Babacar Touré s’amusa beaucoup de mon idée et ordonna au comptable de me remettre la somme nécessaire à l’achat et à la gravure d’un trophée en forme de coupe du monde ! Comme je n’avais pas trop froid aux yeux à l’époque, je suis allé personnellement à la rédaction du journal télévisé remettre le trophée à Ibrahima S. Ndiaye, ce dans une atmosphère sympathique, bon enfant et hilarante. A noter, pour finir, que je ne me souviens pas avoir une seule fois entendu Babacar Touré m’appeler autrement que par le sobriquet « Amo », déclinant ainsi la première des trois premières personnes du verbe aimer conjugué en latin : Amo, Amas, Amat…
Kader Diop et Babacar Touré, grands professionnels aimés et respectés, reposez en paix. Vous pouvez, car je peux vous certifier que pour vous au moins, les hommages qui vous ont été rendus sont vraiment sincères. Ce qui n’est pas forcément le cas pour tout le monde...
par Ababacar Lo
CONTRIBUTION À L'AMÉLIORATION DE LA DÉCENTRALISATION
EXCLUSIF SENEPLUS - Des acquis non négligeables sont notés grâce à l’acte 3 qui n’est pas un aboutissement, mais il fait partie du chemin à parcourir pour une meilleure appropriation des politiques de développement par les populations locales
La loi sur la décentralisation constitue une étape très importante dans l’opérationnalisation du développement à la base des territoires. Des acquis non négligeables sont notés grâce à l’acte 3 de la décentralisation qui n’est pas un aboutissement, mais il fait partie du chemin à parcourir pour une meilleure appropriation des politiques de développement par les populations locales.
Cependant, pour une réussite de la décentralisation, il faut l’évaluer et l’améliorer. A ce propos, il y a deux points sur lesquels je veux insister en guise de contribution.
Premièrement, il faut absolument réfléchir sur les frontières entre les collectivités territoriales.
En effet, dans certaines parties du pays, la communalisation universelle a permis à plusieurs localités de devenir des communes avec toutes les implications en termes de gestion du foncier. Brusquement, des compétitions naissent entre des communes pour le contrôle des espaces qui se trouvent entre deux ou plusieurs localités et qui présentent des intérêts économiques, écologiques et culturels notables.
Dès lors, il est urgent de délimiter rapidement les frontières des collectivités territoriales (communes, départements) avec l’agence qui s’occupe de l’aménagement du territoire.
Deuxièmement, il y a l’implication des collectivités territoriales dans le développement économique local en devenant de véritables acteurs et partenaires de l’investissement économique. Dans chaque commune ou, à défaut, dans chaque département, il faut une agence de développement pour accompagner les activités socioéconomiques locales. L’ARD est à un niveau éloigné, et souvent il est difficile, à son niveau, de maîtriser tout le potentiel et les opportunités des départements. Une gestion de proximité est à favoriser.
Les entreprises qui s’installent dans les collectivités territoriales doit obligatoirement contribuer au développement local, en consacrant une partie de leurs bénéfices aux budgets d’investissement des territoires dans lesquels elles sont implantées.
Il faut penser à une sorte d’actionnariat des collectivités territoriales, avec le foncier comme contribution. Il ne faut pas se contenter de la responsabilité sociétale des entreprises ou des patentes ou taxes payées à la collectivité, mais imposer un pourcentage sur les bénéfices de toute entreprise à verser au territoire local hôte. Ainsi, les populations se sentent mieux impliquées et les dégradations et pollutions des entreprises sont en partie compensées. Par exemple, un taux de 10% des bénéfices n’est pas excessif eu égard aux perturbations susmentionnées engendrées par les activités des entreprises. La plus grande partie de cet argent, reversé à la collectivité, est investie dans les secteurs social, culturel, sportif et le cadre de vie.
Pour éviter des rivalités et des problèmes entre des collectivités territoriales, il serait peut être intéressant de penser au partage des retombées économiques entre elles lorsqu’une entreprise est implantée au niveau de leurs limites territoriales.
Par ailleurs, dans le cas où une entreprise est aussi installée dans une commune et n’est pas distante de 1 kilomètre d’une autre, cette dernière doit bénéficier, à un degré moindre, des retombées financières. Par exemple, les fumées et les odeurs provenant des industries sont ressenties loin de l’entreprise.
Enfin, une part de la contribution des entreprises locales doit être reversée au conseil départemental qui la redistribue aux autres collectivités du département. La région d’accueil doit aussi être prise en compte dans la répartition des contributions des entreprises qui s’implantent dans la zone.
Les avantages sont innombrables, et nous pouvons citer, entre autres, l’appropriation et la protection par la population locale de tous les investissements dans la localité, un développement endogène des territoires plus cohérent, une décentralisation plus poussée.
L’Etat, en diminuant légèrement le pourcentage, va continuer à percevoir des impôts auprès des entreprises.
UNE ANNÉE BLANCHE AU SEIN DE LA JUSTICE
La grève du Sytjust et les restrictions imposées par le Covid-19 pendant trois mois ont mis le système judiciaire en berne.
L’année judiciaire en cours a été mouvementée avec les grèves répétitives du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) et les restrictions imposées par le Covid-19. Plusieurs personnalités judiciaires la jugent perdue après toutes ces péripéties, surtout que les vacances judiciaires débutent dans 72 h.
La grève du Sytjust et les restrictions imposées par le Covid-19 pendant trois mois ont mis le système judiciaire en berne. Alors que rien ne laisse entrevoir la fin du bras de fer entre le Syndicat des travailleurs de la justice et la Chancellerie, les Cours et tribunaux continuent à être paralysés par les mouvements de grève répétés du Sytjust. Au grand dam des usagers privés de certains actes administratifs comme la délivrance de casiers judiciaires, certificats de nationalité, entre autres.
Il règne une ambiance terne au Palais de justice Lat Dior de Dakar même si tout n’est pas à l’arrêt. Au niveau des escaliers qui mènent au bureau de délivrance des casiers judiciaires, c’est silence de cathédrale. Les fenêtres sont closes, les contenus des affiches devenus caducs.
Assis sur un banc, des justiciables sont dans l’attente d’un service qu’ils n’auront pas à cause d’un mouvement d’humeur qui se prolonge depuis plus d’un mois. Au Service des archives du Palais de justice, le minimum est assuré dans la délivrance des casiers judiciaires. Des agents reçoivent les dossiers de demande déposés sur des piles de documents soigneusement rangés sur une table. Dans la pièce exhale l’odeur du thé qui bouillonne sur le chauffe-eau. En l’absence de l’Administrateur des greffes, les agents ne veulent pas donner de détails sur le nombre de casiers délivrés en ces temps de grève. Mais une source consent juste à préciser qu’un seul casier judiciaire est donné par usager chaque jour au niveau du Tribunal de grande instance de Dakar.
La présidente du Ti : «Aucun papier n’est délivré»
Au Tribunal d’instance Dakar, les audiences se tiennent aussi dans certaines salles. Gel hydro-alcoolique en main, un gendarme filtre les entrées et sorties du Palais de justice au niveau de la porte principale. A la deuxième porte, les objets passent au portique de sécurité sous la supervision d’un Asp, les yeux rivés sur le petit écran. La rigueur dans le contrôle du respect des barrières sanitaires comme le port du masque est de mise : les détenus, juges, parquetiers, agents de sécurité, témoins, journalistes sont astreints au respect des gestes barrières. Aux Flagrants délits et à la Chambre criminelle, les procès passent à tour de rôle. Alors qu’au Tribunal du travail hors classe de Dakar, l’on tente d’assurer la continuité du service comme on peut. «On essaye d’assurer la continuité du service public. On essaye de gérer la situation tant bien que mal en espérant de tous nos vœux que la situation revienne à la normale. Ici, chaque dossier est un drame social. Ce sont des drames sociaux qui se jouent, donc c’est de notre rôle d’assurer la continuité», appelle la présidente de cette juridiction, Marie Odile Thiakane, qui s’appuie sur des greffiers ad hoc et quelques grévistes qui sont venus lui apporter assistance sur sa demande. Ce jour-là, les affaires de licenciement ou d’un agent qui n’a pas perçu de salaire sont enrôlées.
Le Tribunal de grande instance (Tgi) de Dakar n’a pas été trop impacté par la grève du Sytjust qui a réussi à paralyser le Tribunal d’instance (Ti), qui s’occupe des contentieux liés à l’Etat civil. «L’état civil au Sénégal, c’est très compliqué. Les gens n’ont pas de papiers. On est en juillet. Avec l’approche des examens et pour les voyages, les gens ont besoin de leurs papiers. Donc il y a un rush énorme en cette période. Et le contentieux de l’état civil en ce moment est complètement bloqué», reconnaît Aminata Diène Paye, présidente du Ti de Dakar, qui compte seulement 9 juges et 20 greffiers dont 7 continuent à travailler, car ils militent au niveau de l’Union nationale des travailleurs de la justice (Untj) qui n’est pas concernée par ce mouvement d’humeur.
Par ailleurs, le personnel administratif aussi est en grève. «Alors qu’on a un personnel administratif assez fourni qui fait presque plus de 30 personnes», détaille le magistrat. Ancienne du Tgi, elle a pris service il y a à peine un mois, donc en pleine crise. «Je n’ai pas encore vu mon personnel, donc mon courrier est complétement bloqué. Actuellement, on ne prend pas de courriers. Nous ne prenons que les flagrants délits, la grande correctionnelle et un peu de patrimonial et un peu de succession. Au niveau de la délivrance, on ne délivre rien, parce que nous n’avons qu’un personnel administratif au niveau de la délivrance. Le service de la délivrance est complétement bloqué. Même si nous prenons des décisions, nous ne pouvons pas les délivrer bien vrai que l’Administrateur des greffes est là. C’est un chef de service, il ne peut pas aller en grève, mais on ne délivre pas parce que tout son secrétariat est bloqué», soutient la présidente. Elle complète : «Le service de délivrance est en grève, le service de nationalité, ils sont en grève. Aucun papier n’est délivré, je crois que nous sommes la juridiction la plus touchée par cette grève. Presque tout notre personnel est en grève. La quasi-totalité, il n’y a pas de greffiers ad hoc, parce que dans les autres juridictions, il y a des gendarmes au service de l’enrôlement ou du courrier, mais ici ce sont des greffiers et des agents administratifs qui sont chargés du courrier.» Quelque part, la scission au sein du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), avec la mise sur pied de l’Union nationale des travailleurs de la justice (Untj), a permis aussi de réduire l’impact de la grève sur le système judiciaire qui a connu une année 2020 mouvementée.
«L’année judiciaire 2019-2020 est perdue»
Avant la crise actuelle, la justice a connu quelques mois de suspension à cause du Covid-19. «Dès qu’on a repris, les greffiers ont déclenché le mouvement de grève et c’est fait à dessein en vérité. Ils ont choisi le moment là pour vraiment bloquer le système en se disant que tout va mal déjà, la bête est blessée, il faut juste l’achever», a laissé entendre un magistrat sous couvert de l’anonymat. Pour lui, «c’est juste pour mettre la pression sur les autorités, mais elles ne peuvent pas. Ce qu’ils demandent n’est pas possible. Moi, je suis un peu déçu d’autant plus que les syndicats avaient décidé le 1er mai passé de ne pas déposer de cahiers de doléances parce qu’ils se sont dit que nous traversons des moments difficiles. Donc, on ne doit pas encore enfoncer la situation. Ils ont choisi de faire exception à cette règle au point même d’aller jusqu’à bloquer la machine judiciaire pendant ces moments difficiles, pendant qu’on cherche à évacuer les prisons en tenant des audiences de flagrant délit rapidement». De son avis, «ce n’est pas le meilleur moment. Dans le principe, l’Etat a posé un acte très malheureux que je déplore. L’Etat avait pris un décret, mais quand ils sont entrés dans la phase de mise en œuvre, ils se sont rendu compte que ça ne pouvait pas passer, parce qu’ils se sont rendu compte que les greffiers risquaient d’être mieux payés que les magistrats». Il poursuit : «Avec ça, la Fonction publique serait déstructurée. Vous ne pouvez pas voir dans une Armée un caporal percevoir un salaire supérieur à celui de l’adjudant ou du capitaine. C’est pratiquement la même situation. La vérité, c’est l’Etat qui a failli.»
Cette année, l’année judiciaire est complètement perdue. Après les suspensions forcées liées au Covid-19, cumulées à la grève, les vacances judiciaires prévues à partir du 1er août vont davantage peser sur le fonctionnement du service. A cause de cette situation, certaines affaires vont être renvoyées. «C’est dire que l’année est déjà compromise», se résigne un avocat. Me Moustapha Dieng renchérit : «On a perdu l’année judiciaire, parce que le Covid-19 a commencé en début mars. Il y a un mois et demi de cela que le Sytjust a entamé sa grève, donc nous n’avons eu que deux mois effectifs de travail et les magistrats s’apprêtent à aller en vacances judiciaires pour encore trois mois. Cette année judiciaire est perdue, les grands perdants ce sont les justiciables avant tout.» Il appelle à une résolution rapide de la crise qui perdure à travers «des discussions autour d’une table entre les pouvoirs publics, les syndicalistes, les bonnes volontés dont l’Ordre des avocats, pour régler ce conflit collectif, avant qu’il y ait embrasement et véritablement explosion de toute la compagnie judiciaire».
Me Moustapha Dieng : «Cette grève nous coûte énormément»
En ce mercredi 22 juillet, plusieurs affaires sont inscrites au rôle du Tribunal pour enfants de Pikine-Guédiawaye en audience correctionnelle. Devant la salle d’audience, deux Agents d’assistance de proximité (Aps) montent la garde. «Coups et blessures volontaires (Cbv), association de malfaiteurs, tentative de vol en réunion commise la nuit avec violences et voies de fait, mauvais traitement sur un animal» sont entre autres délits pour lesquels comparaissaient les mineurs ce jour-là. Me Moustapha Dieng vient de plaider dans une affaire dont il refuse de dévoiler les détails à sa sortie. Par contre, il est pressé de voir Thémis reprendre le cours normal de sa vie. «Cette grève pose problème. Les avocats et leurs cabinets le ressentent vivement, mais au-delà de nos modestes personnes, il se pose le problème de l’impact de ce mouvement sur les justiciables. Personne ne peut, ne ce est-ce, récupérer un certificat de nationalité ou un casier judiciaire, je passe sur les jugements qui ont été rendus et qui ne peuvent pas être disponibles du fait même de l’absence des greffiers. Cette grève nous coûte énormément cher. Elle perturbe de façon profonde le bon fonctionnement du service public de la justice, et toute la compagnie judiciaire le ressent», se désole l’avocat. Des propos corroborés par une source anonyme au Barreau de Dakar : «Les avocats en ont vraiment pâti. C’est un impact qui est réel.» Evidemment !
Par Yoro DIA
MALI, A QUI PROFITE LA CRISE ?
Alors que le Mali n’a jamais été aussi proche de la disparition ou de la partition, la classe politique se divise à Bamako et fait de la politique politicienne comme si de rien n’était, en avançant masquée derrière l’imam Dicko
«Le temps ne chôme pas», nous enseigne la grand évêque africain Saint Augustin de la ville d’Annaba. La crise actuelle au Mali ne profite qu’aux jihadistes dont le temps est l’allié le plus précieux. Les jihadistes et autres séparatistes jouent le temps en attendant que la France se retire, soit après un méga-attentat qui va choquer l’opinion publique et entraîner le retrait français, comme celui des Américains à Mogadiscio.
Les jihadistes jouent le temps en attendant une alternance (respiration naturelle d’une démocratie) en France et un changement de politique. Il n’est pas évident que l’armée française serait encore au Mali si Marine Le Pen avait été élue. Les jihadistes et autres séparatistes jouent le temps en attendant une lassitude de l’Onu et de la communauté internationale sur le dossier du Mali ou qu’une autre crise plus importante le relègue au second plan. La seule urgence pour les Maliens est de comprendre cela et de se lancer dans une course contre la montre pour rebâtir une armée pendant qu’il en est encore temps, c’est-à-dire en profitant du parapluie français et international. C’est tout le contraire qu’on voit. Quand Rome était la proie des flammes, Néron déclamait des vers.
Alors que le Mali n’a jamais été aussi proche de la disparition ou de la partition, la classe politique se divise à Bamako et fait de la politique politicienne comme si de rien n’était, en avançant masquée derrière l’imam Dicko. Depuis leurs grottes dans l’Adrar des Ifoghas ou leurs planques dans le désert, les jihadistes doivent bien rire sous cape et remercier le ciel d’avoir des adversaires aussi inconscients, car en plus du temps, les divisions et les clivages politiciens sont l’autre chance des jihadistes. Leur silence stratégique en est la meilleure preuve car, comme dit Napoléon, «n’interrompez jamais un ennemi en train de faire une erreur».
Les jihadistes sont silencieux, n’entreprennent aucune action pour ne pas «interrompre l’ennemi en train de faire l’erreur». Une attaque jihadiste pourrait interrompre l’erreur de la guerre politicienne et montrer aux Maliens que l’urgence est ailleurs, non pas dans la querelle de strapontins gouvernementaux. L’urgence est une union sacrée pour bâtir une armée digne de ce nom, capable de réaffirmer l’autorité de l’Etat sur les territoires perdus. Face à cette urgence nationale, IBK est une variable. La seule constante doit être la prise de conscience des Maliens que leur pays est au bord de la partition comme l’ont été le Soudan, l’Ethiopie ; par contre le Sénégal et le Nigeria ont évité la partition grâce à leur armée. L’histoire est remplie de pays qui ont disparu ou des pays charcutés pour en créer d’autres. Si le général Atatürk n’avait pas été un génie militaire, il existerait un Kurdistan.
L’existence ou non de l’Azawad ne dépend pas du droit international ou de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation (Soudan du Sud, Erythrée…), mais dépend en grande partie de la capacité des Maliens à rebâtir une armée et de la motiver par l’exemple. Que IBK parte avant la fin de son mandat ou à la fin, l’urgence est dans l’armée. Le Mali a besoin d’un Lincoln, c’est-à-dire un chef de guerre, mais aussi un chef d’Etat, pour réconcilier le pays divisé. Face à l’urgence, les djihadistes jouent le temps et IBK la montre.
PAPE MASSAL DIOP AVAIT BASTONNE UNE JOURNALISTE
Pape Massal Diop, exerçant la profession de chauffeur, a comparu, hier, devant la barre du tribunal de grande instance de Dakar. Il lui est reproché d’avoir commis des coups et blessures volontaires sur une journaliste.
Pape Massal Diop, exerçant la profession de chauffeur, a comparu, hier, devant la barre du tribunal de grande instance de Dakar. Il lui est reproché d’avoir commis des coups et blessures volontaires sur une journaliste. En attendant le délibéré du 13 octobre, le parquet a requis 4 mois d’emprisonnement ferme et des dommages et intérêts de 4 millions de F CFA.
le nommé pape Massa Diop a été attrait, hier, devant la barre du tribunal de grande instance de Dakar par une journaliste qui l’accuse de lui avoir infligé des coups et blessures volontaires. Après avoir reconnu les faits qui lui sont reprochés, pape Massal Diop a livré plusieurs versions pour justifier son acte. « Je reconnais l’avoir juste giflée », s’est défendu le prévenu. pour apporter plus de crédit à ses dires et justifier son acte, il change de version en confiant que c’est la victime qui l’a trouvé dans le salon et a commencé à l’insulter.
Selon la journaliste, l’accusé avait l’habitude d’aller dans le quartier pour faire croire aux gens qu’il était le propriétaire de l’appartement qu’elle a loué. Ne s’arrêtant pas là, il donnait souvent l’appartement en location à des personnes qui l’invitaient à quitter les lieux car étant hébergée. Une façon pour pape Massa Diop de craner devant les filles. Sur le préjudice qui lui a été porté, la journaliste a demandé 10.000.000 francs en guise de dommages et intérêts pour les coups et blessures volontaires qui lui ont été donnés par pape Massal Diop.
Pour l’avocat de la défense, son client a fait une erreur et sa sincérité l’a poussé à reconnaître les coups et blessures volontaires. Mais ce que l’avocat de la défense ne peut pas comprendre, c’est le fait pour la journaliste de vouloir une somme de 10 millions en guise de dommages et intérêts. « Si la partie civile demande une réparation de 10 millions, c’est trop et je me demande si ce n’est pas une manière pour elle de vouloir s’enrichir? », s’est interrogé l’avocat de la défense qui a sollicité du juge de bien vouloir faire une application bienveillante de la loi à son client. Ceci, si toutefois il considère que pape Massal Diop est bien coupable des faits qui sont reprochés à son client.
Pour son réquisitoire, le procureur a soutenu que le prévenu est coupable des faits qui lui sont reprochés et mérite une application de la loi. « Je vous demande de lui faire une application de la loi et lui infliger une peine d’emprisonnement de 4 mois et aussi le condamner à payer des dommages et intérêts de 4 millions de francs à la plaignante. le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 13 octobre.
RELANCE DES CHEMINS DE FER, UN GRAND PROJET EN ETUDES DE FAISABILITE
La révélation a été faite récemment à Louga par le Directeur Général de la Nouvelle société des trains du Sénégal Mr Oumar Boune khatab Sylla par ailleurs président du mouvement Valeurs.’
Mbargou Diop correspondant permanent à Louga |
Publication 29/07/2020
La révélation a été faite récemment à Louga par le Directeur Général de la Nouvelle société des trains du Sénégal Mr Oumar Boune khatab Sylla par ailleurs président du mouvement Valeurs.’ C’était en marge d’une cérémonie de remise d’un important lot de denrées alimentaires composées de riz, d’huile, du sucre etc. de produits d’hygiène et de mesures barrières habituelles.
Ce don était destiné aux professionnels et acteurs de la mécanique automobile et ses affiliés sans distinction aucune de Louga mécaniciens, tôliers, électriciens auto, peintres etc. Un geste hautement apprécié par les bénéficiaires.
Le DG de la société des trains du Sénégal a saisi l’occasion pour annoncer le projet de relance des chemins de fer au sénégal initié par le président Macky sall et dont les tenants et aboutissants sont en train d’être examinés pour la mise en œuvre prochaine de sa réalisation.
Dans la première phase de réalisation du projet, sept régions du Sénégal seront concernées puis suivront les sept autres régions dans la deuxième phase a tenu à préciser Mr Sylla. Il a rappelé toute la détermination du président Macky sall à relancer les anciennes voies ferroviaires et à en créer de nouvelles partout au Sénégal où le besoin se fera sentir et où les possibilités de faisabilité seront offertes et ouvertes.
Aux détracteurs du TEr et de la vision du président sall dans ce domaine il leur demande de déchanter car ils seront surpris de voir émerger partout au Sénégal des chantiers de réalisation de chemins de fer. le DG de la sts s’est longuement épanché sur la nouvelle politique des chemins de fer que le président Macky sall veut instaurer au Sénégal pour répondre aux aspirations profondes des sénégalais dans ce sens.’ il a ensuite abordé le volet de la coronavirus qui a-t-il rappelé est en train de faire des ravages partout au monde entier en général et du Sénégal en particulier.
C’est pourquoi il a exhorté les lougatois à respecter les recommandations des autorités sanitaires et administratives. Respectez et accomplissez toutes les mesures barrières pour vous protéger et protéger votre environnement leur a t il conseille. il a ensuite tenu à souligner que son geste s’inscrit dans la vision du président Macky sall qu’ il a tenu à soutenir dans ses efforts de guerre contre ce virus pour lutter contre la propagation de la codiv19 au Sénégal.
Le président du Mouvement valeurs a conclu sa déclaration par réitérer son engagement sans faille à tout faire pour œuvrer pour le développement socio-économique de Louga sa ville natale et a convié tous les lougatois mus par cette seule ambition à venir se joindre à eux dans le Mouvement valeurs pour leur permettre d’atteindre cet objectif.
UNE BRIGADE DE GENDARMERIE POUR 600.000 HABITANTS
Les statistiques démographiques font de Keur Massar la plus peuplée des 16 communes du département de Pikine
La mairie avertit le gouvernement et réclame une seconde brigade de gendarmerie et des postes de police
Les statistiques démographiques font de Keur Massar la plus peuplée des 16 communes du département de Pikine. On parle de 593.000 habitants sur une superficie de 25 km2. La prise en charge de la sécurité de Keur Massar est assurée par une petite brigade de gendarmerie. L’insécurité galopante dans la très populeuse commune de Keur Massar hante de plus en plus le sommeil des autorités municipales. Pour une localité qui compte 133 quartiers avec une importante densité humaine, une seule brigade de gendarmerie est évidemment notoirement insuffisante. Pour éradiquer cette insécurité, les autorités municipales demandent une seconde brigade de gendarmerie et des postes de police, mais également la départementalisation de la commune avec toutes les mesures d’accompagnement nécessaires.
les badauds, malfrats et bandits règnent en maîtres à Keur Massar. Alors, conscients de la faiblesse de la riposte sécuritaire dans la plus grande commune de banlieue de la région de Dakar, les marchands ambulants ont triomphé ce dimanche nuit en saccageant puis en incendiant la mairie de la localité.
Le prétexte, c’est le refus de la mairie de les laisser s’installer au niveau du lieudit rond-point qu’ils avaient fini d’envahir. Et pourtant les autorités municipales, dans le cadre de la lutte contre l’anarchie et le coronavirus, avaient mis à la disposition de ces marchands ambulants trois sites de recasement dont ils n’ont pas voulu, hélas. « le rond-point de Keur Massar ou rien » ont-ils dit. les autorités municipales ayant refusé de céder, ils sont passés à l’action.
Peaufinant une stratégie bien huilée, les marchands ambulants se sont scindés en deux groupes avant de faire régner leur ordre — leur désordre plutôt ! —en caillassant des biens publics et privés parmi lesquels des locaux de la mairie. ils savaient que face à leur surnombre, leur victoire du désordre était assurée. la petite brigade de gendarmerie ne pouvait guère faire face à leur furie destructrice. les hommes en bleu de la petite brigade ont donc dû faire appel à des renforts de la légion d’intervention de la gendarmerie (lgi) de Mbao pour renverser la tendance. Hier mardi, Keur Massar gardait encore les stigmates de la sinistre procession des marchands ambulants. Interpelé par nos soins sur l’échec de la riposte sécuritaire, le commandant de la brigade de gendarmerie n’a pas voulu répondre à nos questions. « Adressez vous à la direction de la communication de la gendarmerie qui est la seule habilitée à parler au nom de la gendarmerie. Je ne peux rien vous dire » nous dit avec fermeté le commandant de brigade.
Cap sur la maire de Keur Massa
les cicatrices du désastre de dimanche nuit sont encore visibles. A la mairie de Keur Massar, on a encore du mal à cacher sa colère face à la destruction qui se passent de commentaires. Tout le monde est très remonté contre les marchands ambulants. ou prétendus tels. les traces des saccages et de l’incendie sont perceptibles.
Le maire Moustapha Mbengue est absent des lieux. l’insécurité reste l’une des principales préoccupations des autorités municipales qui demandent à l’Etat de renforcer les effectifs de la gendarmerie. Mais également de doter la commune d’une seconde brigade et de postes de police afin d’assurer la sécurité des biens et des personnes. « Nous avons installé des conseils de quartiers et des comités de vigilance pour participer à la sécurisation des populations. L’insécurité inquiète tout le monde. L’effectif de la brigade de gendarmerie ne peut pas assurer la sécurité des habitants compte tenu de la taille de Keur Massar. La mairie voudrait l’ouverture des trois postes de brigades au niveau de Allahi Pathé, Boune et Firdowsi. Mais également l’accélération des travaux du commissariat de police au quartier zone de recasement », explique Mactar Mbengue, président de la commission éducation, conseiller technique spécial et chef de cabinet du maire.
Selon notre interlocuteur, une seule brigade de gendarmerie ne peut rien faire face à l’explosion démographique que connaît la commune. ce qui fait que, le plus souvent, les éléments de la gendarmerie ne stationnent qu’au niveau du rondpoint shell. ce que les agresseurs ont compris et font leur sale besogne au niveau des quartiers, loin du cantonnement de la gendarmerie. Et encore, face à un effectif réduit, les patrouilles se raréfient. Forts de ce constat, les malfaiteurs dictent leur loi et sèment terreur à Keur Massar. Une insécurité galopante qui fait craindre le pire à la population. « J’ai fait 16 ans dans la cité. Au début les gens se ne se souciaient guère des questions d’insécurité, la commune étant calme. Mais avec le poids démographique, le problème de l’insécurité se pose aujourd’hui avec acuité », explique un habitant de la commune.
Appel à la départementalisation
Face à l’accroissement démographique — les statistiques font état de 593.000 habitants — et à l’insécurité, le directeur de cabinet du maire en appelle à la départementalisation de la commune qui s’étend sur une superficie de 25 km2. la commune accueille 27 écoles élémentaires, 6 CEM fonctionnels et un autre en cours de construction, un très grand marché situé au centre avec deux marchés hebdomadaires, six stations d’essence, six postes de santé, le plus grand hôpital traditionnel du pays, des banques telles la SGBS, ECOBANK, CMS, PAMECAS, CBAO, BOA, CREDIT MUTUEL DU SENEGAL, un hôpital. Tout cela est protégé, si l’on peut dire, par une brigade de gendarmerie dont l’effectif ne dépasse pas 50 hommes. Face à un tel tableau, M. Mbengue pense que la commune de Keur Massar est prête pour le changement de statut. ce qui passe, bien sûr, par un coup de pouce de l’Etat. « La départementalisation accompagnée d’un appui de l’Etat pourrait certainement éradiquer cette situation d’insécurité qui est devenue le mal et l’identité de la commune de Keur Massar », estime M. Mbengue. il rappelle que l’ancien ministre Mamadou seck, à l’époque oùilétait maire de Mbao, avait engagé la bataille de la départementalisation de Keur Massar. il avait obtenu le soutien du président Wade, mais ce projet n’a jamais vu le jour.
ISMAÏLA MADIOR FALL A-T-IL MINÉ LE TERRAIN À SON SUCCESSEUR ?
L’ex-ministre de la Justice aurait-il tourné en bourrique le Sytjust ? Beaucoup sont tentés de répondre par l’affirmative à cette question
Le syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) et l’actuel garde des Sceaux se regardent en chiens de faïence. La cause, pour des raisons jugées politiques, un protocole signé par l’ex-ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, dont le président de la République aurait signé le décret mais qui tarde à être publié dans le Journal officiel. Le Syjust, pour sa part, parle de continuité de l’Etat et exige la publication du décret au journal officiel.
L’ex-ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, aurait-il tourné en bourrique le Sytjust ? Beaucoup sont tentés de répondre par l’affirmative à cette question. En effet, la veille de la dernière présidentielle, les camarades de Me Boun Aya Malick Diop, le secrétaire général du Sytjust, avaient accentué la pression sur lui. Et il avait fini par céder à leurs revendications. C’est ainsi qu’un protocole d’accord a été scellé entre le gouvernement et les travailleurs. Un an et demi plus tard, il apparaît que le pr Fall, en signant cet accord, avait miné le terrain à son successeur, en particulier, et au gouvernement en général. ce même si, dans le cadre très tendu de la pré-campagne électorale pour la présidentielle de 2019, cet accord était passé inaperçu.
En tout cas, nul n’avait perçu ses vraies conséquences. il prévoit notamment l’accès des greffiers à une nouvelle hiérarchie au bout d’une ancienneté de dix ans au moins, au corps des Administrateurs des greffes et l’accès des greffiers après dix ans d’ancienneté à la hiérarchie A2. Ce qui constitue une disparité dans le fonctionnement et les règles d’organisation du centre de formation judiciaire. De même, l’article 50 du décret 2019-413 permet aux greffiers hiérarchie B2 ayant accompli au moins dix ans d’ancienneté, d’intégrer le corps des Administrateurs de greffe hiérarchie A1 après une formation de douze mois au c.F.J (centre de Formation Judiciaire).
L’article 51 du même décret prévoit que les greffiers ayant accompli moins de dix années de service B2 peuvent demander leur admission au cFJ pour une formation de douze mois conduisant à l’obtention du diplôme de greffier classé à la catégorie A2.
L’article 49 du décret permet aux greffiers en chef B1 d’intégrer le corps des ADG A1 après une formation de douze mois au Cfj etc.
Le Sytjust exige l’application du décret
Aujourd’hui, l’application de ce décret pose problème car le Sytjust exige sa publication au Journal officiel tandis que le gouvernement, lui, veut manifestement faire machine arrière. « C’est un protocole d’accord qui a connu un début d’exécution avec le paiement de deux mois de primes dues aux travailleurs de la justice. C’est un droit acquis dès lors qu’il y a accord et qu’il y a eu un début d’exécution. Les autres sont des décrets dûment signés par le président de la République qui nous donnent des acquis. Ce que nous demandons seulement, c’est l’application des décrets que le chef de l’Etat a signés. Il n’y a pas une nouvelle demande. Ce sont des décrets qui ont été signés il y a plus d’une année. Un accord qui a été conclu entre le gouvernement et le Sytjust il y a presque deux ans. On ne demande que leur mise en œuvre » a révélé Aya Boun Malick Diop. selon le secrétaire général du Sytjust, lui et ses camarades ont attendu 14 mois après l’installation du nouveau ministre de la Justice, Me Malick sall, pour déposer un préavis de grève. « Il n’y a eu aucune réaction. Nous avons fait des sorties. C’est à ce moment que le garde des Sceaux s’est mis à vouloir remettre en cause tout ce que nous avions obtenu avec ses prédécesseurs. Cela n’est pas normal. Nous sommes dans un Etat de droit, il y a le principe de la continuité de l’Etat. Donc tout ce qui a été conclu avec les prédécesseurs de l’actuel ministre doit être mis en œuvre. Aujourd’hui, les travailleurs de la justice ont le droit et la vérité de leur côté. Nous sommes prêts à poursuivre le combat jusqu’à avoir satisfaction de nos doléances » a-t-il précisé d’un ton ferme.
A la question de savoir si l’ex-garde des sceaux, Pr Ismaël Madior Fall, ne les a pas eus avec les accords signés en 2018, Me Aya Boun Malick Diop botte en touche. « Ce n’est pas une question de tromperie. Dès qu’un Etat s’engage, inéluctablement, il y aura une mise en œuvre de ses engagements quelle que puisse être la période. Quand un Etat signe un engagement, quel que puisse être le contexte, il faut lui accorder une bonne foi. C’est ma conviction des choses » s’est il défendu avant de conclure sur la rencontre initiée par le Haut conseil du dialogue social. « On ne cherchait pas un accord à l’occasion de cette rencontre mais nous voulions entendre le ministre nous dire quand est ce qu’il va mettre en œuvre les décrets qu’il a trouvés, ces réformes trouvées clef en mains. Malheureusement, lors de cette rencontre, le ministre ne nous a donné aucun argument convaincant comme quoi il a des difficultés. Il nous a dit de manière évasive qu’il y a des contradictions par-ci et par-là, mais rien de clair. C’est forts de cette situation de confusion que nous avons quitté la rencontre en sachant qu’il est dans un certain dilatoire et qu’il n’est pas prêt à satisfaire nos exigences. Au sortir de cette rencontre, nous avons décrété un autre mouvement de 72 heures » a-t-il conclu. C’est dire qu’un véritable dialogue de sourds s’est installé entre les travailleurs de la justice et leur ministre de tutelle au grand dam des citoyens
«LES SOIGNANTS ONT BESOIN D’UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE»
Même si des praticiens essayent tant bien que mal de s’adapter à cette situation, il y en a qui sont profondément touchés. D’où le plaidoyer du Dr Loucar pour un accompagnement psychologique des soignants.
Cinq mois après l’introduction du coronavirus dans ses frontières, le Sénégal compte quotidiennement ses cas positifs, ses cas graves et ses décès avec souvent des changements de stratégies dans la gestion de l’épidémie au niveau national. Aujourd’hui que les centres de traitement — où on n’hospitalise plus que des positifs — sont saturés, dans certaines structures sanitaires des salles sont aménagées pour l’isolement des cas, le temps de leur trouver des places dans des centres dédiés. En plus de ce fardeau de recherche de places, des décès sont testés positifs post mortem dans les structures de santé. Même si des praticiens essayent tant bien que mal de s’adapter à cette situation, il y en a qui sont profondément touchés. D’où le plaidoyer du Dr Loucar pour un accompagnement psychologique des soignants.
Les accompagnants désespérés font le tour des hôpitaux la nuit avec leurs malades agonisants. il arrive parfois qu’ils gens trimbalent des patients d’une structure à une autre pendant des heures, faute de places. Du coup, quand ils tombent sur un préposé à l’accueil ou à l’orientation qui demande de respecter le protocole, ils ont bien souvent envie de lui donner un coup de poing là où cela fait très mal. C’est que les parents de malades oublient souvent que la gestion des arrivées est du ressort de l’administration, pour ne pas dire de l’accueil et de l’orientation, des services qui n’ont rien à voir avec le personnel soignant. Justement, ne devrait-on pas s’arrêter un moment et s’intéresser au rythme auquel les personnels de santé bataillent pour sauver des vies ? Notamment en ce temps de covid où les centres de traitement affichent le plein.
Les professionnels de la santé, les plus exposés
« Etre un professionnel de la santé dans notre pays, c’est faire face, en permanence, à des insuffisances et des frustrations, la demande étant plus forte que l’offre », a d’emblée expliqué Dr Mame Fatou Sy qui dit avoir vu des médecins travailler dans des conditions horribles, des conditions surhumaines pour sauver des vies. A l’en croire, des personnels se cotisent et négocient, pour ne pas dire supplient les techniciens, afin d’obtenir un bilan pour leurs patients. L’état de certains de nos hôpitaux, selon cette praticienne de la santé, laisse pantois. Ils sont confrontés à des problèmes dans les services d’urgences chirurgicales avec des plateaux techniques, des lits et un personnel en nombre limité, parfois un seul bloc opératoire dans des services où, la nuit, la priorité est donnée aux urgences obstétricales. La radiographie et le scanner ne sont pas toujours fonctionnels alors que plus 90 % des motifs de consultation sont constitués par des traumatismes (accidents, bagarres, agressions…) sans compter qu’il arrive que les pharmacies manquent de produits « d’urgence ». Une liste des insuffisances bien loin d’être exhaustive. En effet les défaillances dans les hôpitaux sont à la fois techniques, administratives, managériales… Des hôpitaux où, aujourd’hui, la réalité dépasse la fiction.
Les structures dédiées à la Covid sont saturées !
certains médecins sont désarmés et complètement perdus. Et ne trouvent pas toujours quelqu’un pour leur remonter le moral. il s’agit de personnels soignants testés positifs et de collègues qui étaient en contact avec eux. Dr sy nous en parle. « Je ne suis pas directement affectée psychologiquement mais un collègue testé positif a été affecté par le fait qu’il soit le premier à être contaminé du service. On a également un infirmier qui était en contact avec nos deux premiers cas testés positifs. Lorsqu’on l’a informé, il a eu un malaise. On lui avait suggéré de rester chez lui un moment », explique-t-elle tout en plaidant pour la mise en place d’équipes psychologiques pour donner aux personnels l’occasion de s’exprimer par rapport à leur ressentiment suite à un contact avec un ou des positifs. Et de faire une révélation de taille. Dans les hôpitaux, des patients hospitalisés pour d’autres maladies meurent du…coronavirus. « C’est très fréquent. Beaucoup de cas graves qui se présentent à l’hôpital sont des sujets à risques qui viennent avec les mêmes symptômes ; beaucoup de cas de décès, qui après des tests post mortem s’avèrent positifs au covid-19. Ils avaient des insuffisances respiratoires. En dehors de l’âge, c’est les comorbidités qui présentent les mêmes symptômes », a-t-elle révélé tout en invitant les patients atteints de maladies chroniques à venir se faire consulter tôt pour s’éviter toutes complications liées à ce facteur aggravant qu’est le coronavirus. « Les centres de traitement ne reçoivent plus que des cas positifs. Dans nos structures, il y a des services aménagés pour les cas suspects mais avec un nombre insuffisant de lits pour l’isolement. Avec la saturation au niveau des Cte, on est parfois obligé d’aménager une autre salle d’isolement en attendant de trouver une place dans un centre dédié ». En plus de cette situation, notre interlocutrice attire l’attention sur un autre point et pas des moindres. « Parfois, ton équipement de protection n’est pas au top, tu n’as jamais tout au même moment. Dr Bousso affirme que les personnels soignants qui sont au niveau des Cte sont très bien équipés et qu’ils ne sont jamais contaminés. Un discours discriminatoire qui a créé une frustration chez des collègues ». sur ce, dira Dr Souleymane Loucar, psychiatre à l’hôpital de Louga, « les personnels soignants ont besoin d’un bon soutien psychologique, ils doivent être bien entourés, bien écoutés et bien accompagnés. Parce qu’ils en ont besoin ».
Tout faire pour soutenir les professionnels de la santé
Dr Souleymane Loucar, c’est tout à fait épuisant émotionnellement et physiquement de se confronter à ces difficultés et à ces cas graves, ce nombre de malades qui augmentent et ces décès qui ont pris l’ascenseur, les problèmes de lits et d’hébergement, la gestion des comorbidités. « Il faut tout faire pour soutenir le personnel de santé psychologiquement. Je pense que, dans les centres de traitement, on a mis en place ces équipes de soutien psychologique. Seulement voilà, il ne faut pas qu’on oublie les personnels de santé. La population compte sur le système de santé. Quand les gens ont des difficultés de santé ou des problèmes médicaux, ils se dirigent vers eux. Donc si le système devient faible, on a affaire à une population désemparée, angoissée et il peut y avoir beaucoup de cas de décompensation psychologique, ce qui est à éviter. On ne le souhaite pas. On souhaite que ce système puisse s’organiser de telle sorte que ces personnels de santé arrivent à assister la population. Je pense qu’on trouvera des mécanismes, des moyens pour absorber les malades, gérer à la fois les cas simples et les cas graves à divers niveaux. C’est très important de rassurer la population pour l’amener à faire confiance à ce système de santé avec surtout une bonne communication », a-t-il indiqué.