La tabaski célébrée le vendredi 31 juillet
La communauté musulmane va célébrer à l’unisson cette année la fête de l’Aïd El Kabîr communément appelé Tabaski. La coordination des musulmans de Dakar a annoncé depuis lundi qu’elle célébrerait la tabaski vendredi prochain, le lendemain de Arafat, donc le même jour que l’Arabie Saoudite. Hier, le président de l’association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie, Maram Kaïré, a informé que le croissant lunaire a été aperçu hier dans plusieurs localités du pays, notamment dans le Sénégal oriental et à Touba. Ainsi, si l’on décompte 10 jours, la tabaski sera célébré le vendredi 31 juillet. A l’en croire, c’est une chance que toute la communauté musulmane du Sénégal célèbre le même jour la fête de l’Aïd El Kabîr. Pourtant, la coordination des musulmans du Sénégal avait scruté le croissant lunaire lundi. Mais il était impossible, d’après l’astronome, de voir le croissant lunaire ce jour-là.
AKS lutte contre le péril plastique
Le ministre de l’Environnement et du Développement Durable a fait hier le point des opérations dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle loi relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques. Ambitionnant de réduire de manière drastique les déchets plastiques, Abdou Karim Sall renseigne que les 73 opérations menées sur l’ensemble du territoire ont permis de mettre hors des circuits de commercialisation des quantités importantes de produits plastiques prohibés et de sensibiliser les populations. La quantité des sachets plastiques, des gobelets et des couverts en plastique et des pailles est estimée à 62 tonnes, compte non tenu des saisies opérées par les douanes. Malgré tous ces efforts, regrette le ministre de l’Environnement, on constate que le marché continue d’être approvisionné en produits plastiques comme si de rien n’était. Toutefois, Abdou Karim Sall avertit que les opérations vont se poursuivre sans faiblesse aucune. En plus des saisies, il prévient que les sanctions pénales prévues par la loi seront désormais appliquées. Ainsi les constats d’infractions seront communiqués au parquet pour que des poursuites judiciaires soient engagées à l’encontre des contrevenants. Par ailleurs, Abdou Karim Sall se réjouit des initiatives d’opérateurs économiques qui lui ont présenté leurs projets de mise en place d’unités de fabrication de produits alternatifs. Il a fait cette déclaration hier à l’occasion du lancement de la campagne d’information et de sensibilisation sur la pollution plastique.
Robert Bourgi nie tout lien avec Bibo
Le nom du célèbre avocat franco-sénégalais a été cité dans une transaction de 20 milliards FCfa pour le compte de Abass Jaber, dans le cadre de la liquidation de Transrail. Dans une note parvenue à «L’As», Robert Bourgi s’en lave les mains. D’après lui, non seulement il dit n’avoir pas fait le déplacement surDakar «ni par vol privé ni par ligne régulière depuis plus de 4 mois», mais, last but not least, l’ami du Président, Robert Bourgi écarte « tout lien avec Bibo Bourgi dont le vrai nom à l’état civil est Ibrahim Abou Khalil».
Soupçons de simulation d’agression
Une rocambolesque histoire d’agression pollue l’atmosphère au niveau du foirail des grands ruminants de Diamaguène Sicap Mbao. C’est un certain Aly, éleveur de profession et habitant la localité, qui se dit victime d’un vol portant sur une somme de 24 millions. L’homme en question, d’après encore nos sources, s’est rendu à la Police de la localité pour porter plainte contre X pour vol avec violence commis en réunion avec usage de moyen de transport. D’après toujours nos sources, Aly aurait expliqué être agressé à hauteur du foirail des grands ruminants aux environs de 07 heures du matin par 03 individus armés de coupe-coupe, et qui ont pris la fuite à bord d’un taxi. Certaines sources nous ont fait savoir que les assaillants ont par la suite emporté le sac de l’éleveur contenant 24 millions, après qu’ils l’ont neutralisé à l’aide d’une bombe anti-agression avant de prendre la fuite. Toujours selon nos sources, Aly qui a porté plainte aurait déclaré que cet argent volé d’un montant de 24 millions lui a été confié par un de ses amis du nom de Seydou, de nationalité malienne, qui l’accompagnait d’ailleurs au moment du vol, alors qu’il partait à la banque pour y verser le pactole.
Soupçons de simulation d’agression (bis)
Mais ironie du sort, le Malien Seydou a réfuté la thèse de son ami et a porté plainte contre Aly qu’il accuse d’avoir monté cette histoire de toutes pièces pour lui soutirer de l’argent. Ce qui fait que la Police a ouvert une enquête pour élucider cette affaire qui suscite beaucoup de commentaires actuellement.
Thiès enregistre 3 décès liés à la Covid-19
Sur les 4 nouveaux décès liés à la Covid-19, annoncés hier par le ministère de la Santé et de l’Action Sociale lors de son point du jour, les 3 proviennent de Thiès. C’est ce qui ressort du point journalier fait par l’équipe médicale de ladite ville. Mais la région a également enregistré 15 nouveaux guéris. Ces statistiques de la région médicale font état de 3 nouvelles contaminations dont 2 cas contacts suivis par les services régionaux et un cas issu de la transmission communautaire. Ace jour 21 juillet 2020, la région de Thiès compte 88 cas positifs dont 380 guéris, 28 décès, 1 évacué à l’étranger, 78 importés de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) et transférés à Dakar et 394 sous traitement. Deux décès liés à la Covid19 à Touba et Diourbel Deux personnes infectées de la Covid-19 ont perdu la vie hier, à l’hôpital Heinrich Lubke de Diourbel et à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba. Dans cette même cité religieuse de Touba, deux personnes ont été déclarées positives à la Covid-19. Des cas issus de la transmission communautaire, selon le médecin chef de Diourbel qui par ailleurs a indiqué qu’un patient a été déclaré guéri à Touba.
Dangote plante 5 000 arbres
Pour préserver l’environnement et éviter toute dégradation de la nature, Dangote Cement Sénégal (DCS) a lancé un programme de reboisement portant sur 5 000 plants. La première phase du projet en cours d’exécution est prévue dans le village de Ngomène situé non loin de la mine d’exploitation. Pour Mme Astou Mbaye, chef du département Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE), ce projet était prévu depuis longtemps. Ce projet de plantation de 5 000 arbres va entrer dans le cadre de l’érection d’un mur de filaos entre le village et la carrière.
Le Crous est prêt à accueillir les étudiants
Le Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous), Pape Ibrahima Faye, anticipe sur la reprise des cours à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Il a présidé à ce propos une réunion, suite aux instructions du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Tous les responsables des différentes divisions du Crous ont pris part à la rencontre pour élaborer un plan d’actions afin d’accueillir les étudiants dans les meilleures conditions, dans ce contexte de la pandémie. Les chefs de division et de services opérationnels du Crous ont fait le point chacun dans son service. Ainsi, des dispositions sanitaires et hygiéniques nécessaires à la reprise des activités de l’année universitaire 2020 ont été prises. D’après le Directeur général du Crous,t out est fin prêt pour la reprise. Le protocole dressé respectera toutes les mesures édictées par les autorités sanitaires afin de garantir la sécurité et la santé des 14 000 pensionnaires du campus social universitaire de Sanar.
L’Etat connecte les étudiants
Une aubaine pour les étudiants du Sénégal. Leurs soucis de connexion à l’internet sont réglés. Le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de I’Innovation (MESRI), a mis en ligne 108 421 connexions Orange gratuites pour les étudiantes et étudiants, afin de leur faciliter l’accès aux ressources pédagogiques mises en ligne dans les différentes plateformes des établissements d’Enseignement supérieur publics comme privés. Ils vont se connecter gratuitement à partir de deux lots. Sur le premier lot de 57 344 lignes identifiées, le dépôt de 5 Go est effectif à 100%. Pour le second lot de 51 077 lignes identifiées, le dépôt de 5 Go est effectif à 99,2%. Le ministère de l’Enseignement Supérieur précise que pour les 40 000 étudiants restants ne disposant pas de puce orange, ils pourront se rapprocher des agences régionales de l’opérateur pour recevoir gratuitement des puces et obtenir 5Go. Les enseignants ne seront pas en reste. Ils seront dotés de modems et puces Orange destinés à partir de jeudi prochain. Le ministère veut faciliter aux universités l’accès à la documentation en ligne. C’est ainsi qu’il a souscrit un abonnement annuel à des bibliothèques numériques et dispose à ce jour de 120 000 comptes d’accès.
Décès de l’ancien ministre Cheikh Sadibou Fall
L’ancien ministre de l’intérieur sous le régime de Me Abdoulaye Wade a été rappelé à Dieu hier à Paris. Cheikh Sadibou Fall est décédé à la suite d’une maladie. Il suivait un traitement médical dans l’hexagone sans jamais penser que c’est sa dépouille qui sera ramenée au Sénégal qu’il a servi pratiquement à tous les échelons. Il fut conseiller municipal à la commune d’Arrondissement de Fann Point, puis député, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, ministre de la Pêche avant de remplacer le Président Macky Sall au ministère de l’intérieur, lorsque ce dernier a été promu Premier ministre. Après son départ du gouvernement, Cheikh Sadibou Fall est nommé ambassadeur du Sénégal en Italie, poste qu’il a occupé pendant 7 ans. Fervent défenseur du Sopi et de son leader, ce diplômé de droit des affaires à Bordeaux était souvent sur les plateaux de télévision pour défendre la vision de son mentor, Me Abdoulaye Wade. La dépouille est attendue vendredi prochain à Dakar et la levée du corps pour samedi. Il sera inhumé au cimetière de Yoff.
La CEDEAO préoccupée par la Covid-19
A l’instar du reste du monde, les parlementaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) semblent très préoccupés de la gestion de la pandémie par les Etats membres. Raison pour laquelle, hier, à l’occasion de l’ouverture de la deuxième session ordinaire tenue par visioconférence et présidée par le président Moustapha Cissé Lo, les députes de ladite institution ont soumis une douzaine de points dont la gestion de la covid-19. «Deux saisines relatives à la crise du coronavirus, parmi la douzaine, sont soumises à l’examen des députés, d’après le communiqué parvenu hier à «L’AS». Il s’agit de la décision portant sur la lutte contre la Covid-19, la stabilisation etla relance des économies des Etats membres de la CEDEAO et surtout, ajoute la source, la décision relative à la contribution des Etats membres de la CEDEAO au fonds de solidarité de l’Union africaine dans le cadre de la lutte contre la COVID19.
Le Rta-S réclame des sanctions contre les autorités épinglées par l’IGE
Le Secrétariat politique du Rta-S est pour la sanction des autorités épinglées par les rapports de l’inspection générale d’Etat (IGE).Dans un communiqué parvenu à «L’As» Momar Samb demande au chef de l’État d’appliquer les recommandations et appelle les autorités judiciaires et administratives à traiter de manière rigoureuse et conséquents tous les dossiers dont elles ont la charge, au nom des intérêts exclusifs du peuple. Par ailleurs, pour la réduction des conflits fonciers permanents qui constituent une bombe à retardement, Momar Samb pense qu’il est temps qu’on adopte la loi d’orientation qui encadre la gestion du foncier pour en garantir la justice et l’équité dans l’usage, afin de préserver la terre de manière durable pour les générations actuelles et celles à venir. Aussi le Secrétariat politique du Rta-S réaffirme-t-il son opposition de principe au bradage du littoral ou de n’importe quel espace foncier et à l’accaparement des terres des paysans. Dans la même veine, le Rta-S demande une solution du conflit sur les terres de Ndengler comme de Nguéniène.
par El hadji Malick Ndiaye
L’ART DU PEU OU L’AGRICULTURE À L’ÉPREUVE DE LA CULTURE
Les Occidentaux veulent une agriculture à taille humaine, des moyens de transports plus propres, plus d’activités physiques, moins de sucre, moins de gras. Tout ce que nous avions chez nous et que le consumérisme radical nous apprend à dévaloriser
Je fais partie de cette catégorie de la population qui ne sert à rien et qui ne fait que parler, c’est à dire les universitaires, et qui plus est, intervenant dans les sciences humaines. Je n’ai pas l’intention de vous juger sur Ndingler et je me réjouis que vous ayez accepté de céder un peu de terrain aux paysans. Je m’excuse aussi de m’adresser à vous plutôt qu’à la SEDIMA comme vous l’auriez peut-être souhaité. Il se trouve que c’est vous même qui avez entretenu la confusion puisque vous dites qu’en vous retirant des affaires, vous irez quand même vous installer sur les terres de la SEDIMA. Si vous pouvez vous octroyer ce privilège, c’est peut-être parce qu’en un sens la SEDIMA c’est vous.
Il ne s’agit donc nullement de vous critiquer, mais en tant qu’apprenti-paysan de partager ma vision qui bien évidemment est aux antipodes de la vôtre. Il y a quelques années j’ai décidé d’investir dans l’agriculture, en achetant un petit lopin de terre (environ 2ha). J’aurais pu acheter plus grand, viser plus haut, m’inspirer, comme vous le dites si bien, des champions. Mais j’ai compris que la plus belle des réussites, ne sera jamais d’accumuler des terres et de la richesse, mais de contribuer à faire de l’Afrique un endroit meilleur à vivre. C’est l’ambition qui devrait nous animer pour ce millénaire, et c’est sûrement le vôtre, mais je me permets de vous dire avec beaucoup d’humilité que certains moyens peuvent être discutables. S’octroyer des centaines d’hectares n’est pas forcément le choix le plus productif de faire de l’agriculture. Ni le meilleur moyen de promouvoir plus de justice sociale, vous vous en êtes rendu compte. Mais au-delà de votre personne, c’est notre pays qui se fourvoie dans son idée de la réussite.
Le plus grand désastre de la colonisation, c’est peut-être pour l’Afrique, ce grand complexe du gigantisme. Notre course au succès est en décalage total avec des phénomènes aussi simples et décisifs que le développement humain et l’intelligence communautaire. Nous sommes tous convaincus que nous avons besoin d’en amasser le plus possible pour être au sommet. Au moment même où les pays qui nous servaient de modèles font leur mea-culpa, repensent leurs économies pour réduire leur impact sur l’environnement et offrir plus de place au vivant.
Nous sommes convaincus que l’agro-business doit être le choix ultime alors tous les gouvernements responsables encouragent la permaculture et l’occupation intelligente des terres et l’agroforesterie. Sur les 12170 millions d’hectares de terres plus ou moins utiles sur cette planète, nous utilisons environ 2,9 hectares par personne, encore que la biocapacité individuelle est largement inférieure (1,7 ha/per capita). Notre responsabilité n’est pas de produire plus que les autres, mais de produire assez pour vivre et durer. Nous célébrons un contre-modèle de développement malgré le succès discutable des cultures latifundiaires américaines et brésiliennes. Ces pays où l’heure est davantage aux questionnements sur des modèles d’agriculture durable et respectueux des sols. En homme intelligent et informé, vous avez certainement entendu parler du SARE (The Sustainable Agriculture Research and Education) aux USA et de l’AS-PTA (Assessoria e serviços a projetos em agricultura alternative) au Brésil. L’agro-écologie est inscrite au cœur des politiques gouvernementales de la France, de l’Allemagne, de la Suède…Ces initiatives visent à imaginer des pratiques agricoles favorables au plus grand nombre et non plus à enrichir de grands investisseurs. Et ne parlons pas d’autosuffisance alimentaire. Nous savons aujourd’hui que les techniques de permaculture intensive permettent d’obtenir sur 1000 m2 une production égale ou proche à celle d’un hectare d’agriculture motorisée. Mais cela demande de l’effort et de l’imagination. C’est certainement aussi une question de vision.
Le monde qui nous fascine, celui des occidentaux qui nourrit notre névrose est d’accord pour inscrire le biologique comme priorité dans son alimentation. Les Occidentaux veulent une agriculture à taille humaine, des circuits de production de plus en plus courts. Ils veulent des moyens de transports plus propres, plus d’activités physiques, moins de sucre, moins de gras. Tout ce que nous avions chez nous et que le consumérisme radical nous apprend à dévaloriser et à détester. Vous savez tout cela. Mais vous nous dites que le fastfood c’est bien, les tracteurs qui déracinent les baobabs c’est bien, les tonnes de méthane et de gaz à effet de serre issues de l’agriculture industrielle, c’est bien. Pour vous, imaginer un modèle calibré sur ce que notre sol peut contenir ressemble à un manque d’ambition. C’est d’ailleurs ce qui ressort de votre lecture des pratiques séculaires agricoles. Ces « riens », ces grandes surfaces inexploitées sont notre plus grande richesse, ne les saccageons pas pour le profit. J’applaudirais si les 300 hectares que l’on vous a octroyés pouvaient servir à développer des modèles alternatifs de cultures en s’appuyant sur la paysannerie et son savoir-faire. Je ne dis pas que c’est votre responsabilité, vous êtes libre d’utiliser votre fortune comme bon vous semble. Mais vous parlez beaucoup de votre amour du Sénégal, et j’essaie d’attirer votre regard sur ce qui pourrait servir aux paysans sénégalais : ce n’est pas le cultiver plus, c’est le cultiver mieux. Mettez vos moyens à disposition de nos communautés, apportez une expertise, une logistique, financez la recherche et respectez le choix de ne pas demander à la terre plus que celle qu’elle ne peut donner. Vous serez mon champion.
Pour finir, je vous dirai que je n’ai aucune animosité à votre égard, je n’ai aucune ambition politique, aucun désir de vous mettre à mal contre qui que soit. Ne développez pas cette paranoïa de penser que tous ceux ne sont pas d’accord sur Ndingler ont quelque chose contre vous. Je m’adresse à vous comme à tous les capitaines d’industrie de notre pays. L’ultralibéralisme n’est pas l’avenir de l’Afrique. C’est un système qui ne marche nulle part sauf pour une petite partie de la population. En cela, il est injuste. Vous avez certainement votre ambition et les lois de notre pays avec vous. Cela peut se concevoir. Mais il y a deux choses que nos paysans ont avec eux : la dignité et la sagesse. Et c’est ce qui les rend si admirables à nos yeux.
L'AVENIR INCERTAIN D'IBK
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, est aujourd’hui le capitaine d’un bateau ivre, menacé d’être emporté par une tempête qu’il a lui même générée
Le Monde Afrique |
Cyril Bensimon |
Publication 21/07/2020
Quatre chefs d’Etat africains sont attendus à Bamako, jeudi, pour tenter d’arracher un accord entre le pouvoir et les contestataires.
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK »), est aujourd’hui le capitaine d’un bateau ivre, menacé d’être emporté par une tempête qu’il a lui même générée. Depuis son accession à la tête de l’Etat en 2013 puis sa réélection en 2018, « IBK » a déjà subi des épisodes de contestation, suscités notamment par l’absence de progrès dans le conflit au nord du pays ou les tueries à répétition qui endeuillent le centre. Jamais, cependant, son pouvoir n’avait semblé aussi fragilisé.
Jeudi 23 juillet, une nouvelle délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), composée cette fois de quatre chefs d’Etat en exercice – Côte d’Ivoire, Ghana, Niger et Sénégal – devrait se rendre à Bamako pour tenter d’arracher une solution aux acteurs de la crise et sortir le pays de l’impasse actuelle. La tâche s’annonce ardue, même si les opposants ont décrété, lundi soir, une trêve de la mobilisation jusqu’à la fin du mois.
Pour permettre aux médiateurs, conduits par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, de rechercher une issue, l’imam Mahmoud Dicko et les leaders du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) avaient offert la semaine passée un répit au régime, en annonçant le report de la mobilisation prévue vendredi en mémoire des 11 à 23 victimes, selon les bilans, tuées lors des manifestations du 10 au 12 juillet. Mais, avant même la fin des cinq jours de discussions, le plan de la Cédéao a été rejeté par les protestataires, qui ont relancé leurs appels à « la démission d’“IBK” » et à « la désobéissance civile ». Quelques barrages sont timidement réapparus lundi 20 juillet à Bamako, la capitale, pour signaler que la colère ne s’est pas dissipée.
« Le chef de l’Etat a verrouillé tout le système politique »
« La Cédéao est venue avec un schéma arrêté dans le seul but de sauver le soldat “IBK”. Avec les élections qui se préparent en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Burkina Faso ou au Niger, les pouvoirs de la région ont peur de voir leur peuple dans la rue et que le Mali leur serve d’exemple », s’offusque Choguel Maïga, l’un des chefs politiques du M5-RFP, mouvement hétérogène où se retrouvent d’anciens ministres d’« IBK », comme M. Maïga, des membres de la gauche révolutionnaire, des acteurs économiques, des militants de la société civile et des religieux. Davantage préoccupé par l’évolution sociétale du Mali sur le temps long, l’imam Mahmoud Dicko n’est pas directement membre de cette coalition, mais il joue ici le rôle d’autorité morale et de mobilisateur des foules. Soumis à des pressions contradictoires entre une base qui s’est durcie après la répression des forces de l’ordre et des diplomates qui l’incitent à poursuivre les négociations autour d’un gouvernement d’union nationale, ses prochains messages pourraient être décisifs pour la suite du mouvement.
CES INTELLECTUELS SÉNÉGALAIS AU GARDE-À-VOUS DEVANT FAIDHERBE
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment ne pas comprendre cette vérité évidente selon laquelle : les héros d’une nation conquérante et coloniale sont aussi les bourreaux du peuple conquis et asservi ?
Ousseynou Bèye de SenePlus |
Publication 21/07/2020
« Ce que je vous demande,… de quel côté vous auriez été, vous Cordelier Mathews, il y a mille neuf cent soixante et une années, lorsqu’on arrêta et mit à mort, en Judée, sous l’occupation romaine, un de vos contemporains, un certain Jésus ? Allons ! Retirez-vous ! Assassin du Christ ! »
Aimé Césaire (Une saison au Congo, Editions du Seuil)
C’est Antonio Gramsci, intellectuel et philosophe italien du début du 20e siècle et théoricien de la révolution et du rôle de l’intellectuel dans la société, qui disait que « Tous les Hommes sont des intellectuels, (mais que) tous n’ont pas la fonction sociale d’intellectuels ».
Il faut bien convenir en effet, que tout être humain est doué de cerveau, siège ou outil de la réflexion et qu’en plus, la société se charge de lui inculquer la culture, cet « acquis » qui lui permet de se projeter à la fois dans l’abstraction et dans le futur. Ce faisant, n’importe quel individu est à même de « produire un discours ». Mais pour le philosophe italien, l’intellectuel est celui-là qui, au-delà du discours qu’il sert, sait sentir et exprimer le vécu du peuple. Il anticipe alors sur le devenir de celui-ci en lui indiquant la voie de son émancipation. Cela ne serait possible que si lui-même, élément « organique » de ce peuple, sait traduire justement les aspirations de celui-ci.
Or donc, tous ces derniers temps le pays, le Sénégal, bruit d’un tintamarre des plus surréalistes nous venant essentiellement de sa frange intellectuelle. Le sujet de tant de fureurs n’est rien d’autre que la statue du colonialiste en chef, Faidherbe, qui trône sur la place éponyme, sise à Saint-Louis du Sénégal, ancienne capitale coloniale de l’ex-empire français d’Afrique de l’Ouest.
Certains sénégalais seraient-ils pris de nostalgie coloniale ?
La tragique question est de savoir s’il faut déboulonner ou maintenir en l’état cette statue érigée par l’ancien occupant, il y a de cela exactement cent trente-quatre années. C’était en 1886.
Pendant ce temps, aux Etats Unis d’Amérique, en Europe et un peu partout ailleurs, dans le monde, à la faveur du vaste mouvement protestataire né de l’assassinat abominable de Georges Floyd par des sbires racistes, les activistes abolitionnistes ou progressistes, sans se poser de questions, s'en sont donnés à cœur-joie pour faire tomber tous les monuments érigés à la gloire des esclavagistes de l’époque du dressage et de l’exploitation de « l’outil animé ».
Chez nous donc, certains membres de l’intelligentsia sénégalaise, et pas des moindres, se sont fait les avocats du statu quo, arguant pour l’essentiel, qu’il faut respecter l’Histoire et le patrimoine national, étant entendu que le fait colonial en serait partie intégrante. De ce point de vue, il importerait de se prémunir de tout complexe d’infériorité et de tout racisme à rebours ! Mieux ou pis (c’est selon), il faudrait être objectif et reconnaitre « certains bienfaits du colonialisme », lequel « renfermerait tout de même certains aspects positifs ». La preuve la plus édifiante brandie pour asseoir une telle argumentation : l’érection du monumental Pont… Faidherbe qui a survécu à son concepteur dont il porte le nom, au grand bonheur des Sénégalais en général, et des Saint-Louisiens en particulier. Et l’un de ces éminents intellectuels de brandir malicieusement son argument-massue : si jamais les Sénégalais passaient le Rubicon, les Lillois, citoyens d’une métropole de moyenne envergure du Nord de la France et ville natale de Faidherbe, risqueraient – oh, malheur ! – de retenir désormais les « éventuelles » subventions qui accompagneraient le jumelage de cette municipalité avec la capitale du Nord du Sénégal. Toujours cette propension incontrôlée du colonisé (vaincu et servile), à se jeter sur les « desserts » offerts par le colon magnanime, trônant et plastronnant au milieu des corps faméliques ; la main pathétiquement tendue.
Les tenants de cette position du statu quo ont certainement sorti d’autres arguments se voulant plus persuasifs, les uns que les autres.
Pour se faire plus convaincants, certains ont jugé bon d’exhumer la mémoire de feu Golbert Diagne, personnage charismatique et emblématique de la ville de Saint-Louis, s’il en fût, et qui s’était montré l’avocat éloquent de cette position, avant de nous quitter pour l’autre monde – qu’Allah swt ait pitié de son âme ! -.
Et pourtant, devant la faiblesse de ces arguments, on est bien tenté de lancer aux défenseurs de Faidherbe : RIEN QUE CELA !
Tout d’abord, il importe tout de même de prendre bien soin de délimiter et déterminer les contours et la teneur du débat.
Le Sénégal, à l’instar de la plupart des pays africains, après trois cents ans d’esclavage, fut soumis au joug colonial durant près de deux siècles, suite à la conquête et à l’occupation du territoire national par la puissance française, par le glaive, le feu et le sang. Cette entreprise impériale coûta au continent africain plus de deux cent millions de pertes en vies humaines, la dévastation de son environnement, le pillage de ses ressources, la démolition de ses villes et villages avec leurs infrastructures, la destruction de ses structures sociales, l’abolition de ses rites et croyances… Et l’on ne pourrait taire le viol de ses femmes, l’enrôlement forcé dans les armées coloniales de ses hommes les plus valides, l’endoctrinement de ses enfants domestiqués (endoctrinement dont les effets se font encore sentir à présent, au cœur même de ce débat qui nous préoccupe). La colonie du Sénégal, la plus ancienne des colonies françaises d’Afrique de l’Ouest, a payé un lourd tribut dans cette dramatique et sanglante séquence historique.
Naturellement, la nation française, comme il est de coutume en de pareilles circonstances, n’a pas manqué d’honorer ses filles et ses fils qui ont été les porte-étendards de ces conquêtes, de ces razzias, de ces « hauts faits d’armes », sans lesquels les desseins impériaux seraient restés vains. Qui songerait à leur en faire le reproche ? Tous les Etats ont le droit, voire le devoir (moral) de célébrer, d’honorer, de fêter leurs héros.
Et nous touchons ici au cœur du débat : il s’agit en l’espèce, non pas d’écrire (ou de nier) l’Histoire, mais de sanctifier (ou non) le culte de la mémoire de ceux qui auront déjà écrit cette Histoire (ou tout au moins des pans entiers de celle-ci) ; avec l’érection de leurs statues, la communauté concernée aura cherché, à bon droit, à garder en mémoire le souvenir de ses héros. Pour le partage avec les générations à venir, du culte qui leur est dédié.
Qu’on ne vienne donc pas prétendre que le geste consistant à déboulonner une statue reviendrait à nier la réalité de l’Histoire que charrierait le monument détruit. Car il ne s’agit pas ici de se positionner en négationniste pour occulter le fait accompli du passé. Ne s’agirait-il pas là plutôt, d’un geste d’une éminente signification culturelle, d’une haute portée politique, un geste historique qui exprimerait le refus de continuer à célébrer un personnage historique déterminé ; personnage qui serait un héros pour le conquérant et ancien colonisateur, mais qui aura été aussi, indubitablement, un bourreau pour le pays anciennement colonisé ? Comment ne pas comprendre cette vérité évidente selon laquelle : les héros d’une nation conquérante et coloniale sont aussi les bourreaux du peuple conquis et asservi ?
Faudrait-il désespérer de nos intellectuels ?
Il n’y a aucun doute, Louis Léon César Faidherbe, né le 3 juin 1818 à Lille et décédé le 28 septembre 1889 à Paris, ancien administrateur colonial au titre de Gouverneur du Sénégal, fut assurément un héros français, célébré encore es-qualité. Il en sera ainsi tant que le peuple français ou ses mandants n’en décideront pas autrement.
Faidherbe fut-il un héros du Sénégal ? La grande affaire !
Conquérant colonial du Sénégal, il présida aux destinées de notre pays pendant onze longues années (1854 – 1861 et 1863 - 1865) en tant que Gouverneur. A ce titre, parmi ses « bienfaits », on relève souvent : son « génie militaire » qu’il utilisa, avec un armement sans pareil pour l’époque et le contexte géographique, pour tirer sur tout ce qui bougeait, n’hésitant pas à enrôler les insoumis qui auraient eu la chance de ne pas périr de son fait ; sa « vision économique » qui le guidait dans la construction de forts, ponts avancés du négoce capitaliste européen pour mieux asseoir l’empire colonial ; son « humanisme » qui l’amenait à instituer l’école coloniale, lui permettant d’assujettir et de domestiquer les « indigènes ignares » ; son « altruisme » qui l’incitera à faire ménage avec une « négresse » qui ne méritera jamais d’être élevée au titre réservé d’épouse ; son ouverture d’esprit qui fit de lui le « fondateur des études africanistes », maitrisant à merveille les « langues locales », pour mieux connaitre de l’intérieur l’ennemi à abattre ou à soumettre ; sa « grande magnanimité » qui l’inspira à concevoir et à faire construire par la sueur et le sang des colonisés, le majestueux pont qui aujourd’hui encore porte son nom, une infrastructure maitresse dans le système d’occupation, de contrôle et d’administration de l’empire colonial français qui s’étendait bien au-delà des frontières du Sénégal…
Et quoi encore ? On pourrait certainement continuer à lister les nombreux « bienfaits » du généreux général… L’immense Aimé Césaire nous vient à la rescousse avec son art unique, singulier, répondre aux tenants des « progrès » et autres « bienfaits » du colonialisme :
« J’entends la tempête. On me parle de progrès, de « réalisations », de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d’eux-mêmes. Moi je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, des cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées. On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilomètres de routes, de canaux, de chemins de fer. Je parle de millions d‘hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme. »
Mais qui donc commandait les forces étrangères qui envahirent et rasèrent, en mars 1855 les villages de Sowet, Njak-Aral, Njaral, Njajer, Marsa et Bakel… si ce n’est Faidherbe ? Qui alla récidiver le mois suivant pour massacrer 400 villageois à Nayé, petite bourgade de l’Est du Sénégal ? C’est bien toujours le même Faidherbe. Qui était allé raser en en juin et août de la même année les villages de Sóokóon, Njat Amar Faal, Cileen, Ros, Damga, Bakel, Kungël, Caabo… ? Encore lui, le général Louis Léon César Faidherbe. Mais qui donc a commis en décembre 1856 le forfait de piller et d’incendier Njit (dans le Njàmbur), Wadan et Baral ? Encore lui, le même insatiable Faidherbe. Qui donc encore, en mai 1859 s’en est allé brûler les champs, incendier les habitations et tuer les habitants des villages de Fatig et environs ? Sans surprise, la réponse demeure la même : Faidherbe le sanguinaire est encore aux manettes. Et qui, encore et encore, en mars et avril 1861 s’en est pris aux 25 villages de Kel et Mexe, puis Kër Aali et environs, laissant derrière lui désolation, ruines et cendres ? Faidherbe, toujours, le soldat au service de sa patrie, la France, pour casser du nègre et lever haut l’étendard impérial. Le récidiviste en chef ne s’arrêtera pas en si bon chemin : en 1864 le Boseyaa, dans le Fuuta connaitra à son tour, son lot de désolation… Qui pourrait dresser un tableau exhaustif de ces razzias et de ces meurtres, de ces pillages et de ces abominations ? L’éminent professeur Iba Der Thiam ne s’y est pas aventuré ; nous renvoyant à un hagiographe de Faidherbe, il se contente du chiffre indicatif, et probablement sous-estimé de « 20 000 tués en 8 mois » !
En d’autres lieux et en d’autres temps, on parlerait certainement de génocide et/ou de crimes contre l’humanité. Et pourquoi donc le lieu et l’époque détermineraient-ils la caractérisation de faits barbares, dans l’absolu ? Tout ceci peut être constaté en toute lucidité et en toute sérénité. Sans émotion ni colère aucune. « Sans subjectivisme ». Mais sans avoir peur d’appeler les choses par leurs noms. Au risque d’être affublé d’un sarcastique « complexe de colonisé ».
Mais, il faut bien le dire, le génocidaire en service était bien fier de ses performances. Ne confiait-il pas, cyniquement, comme nous le rapporte l’historien Khadim Ndiaye, à sa tendre et chère maman, depuis l’Algérie où il régnait avant de venir continuer ses œuvres au Sénégal :
« J’ai détruit de fond en comble un charmant (sic !) village de 200 maisons et tous les jardins. Cela terrifia la tribu qui est venue se rendre aujourd’hui. »
Quel autre commentaire ajouter à cela ?
Voilà le monsieur que le Sénégal indépendant continue d’honorer. Et au moment où la jeunesse de ce pays, quelque peu déboussolée, se pose des questions sur la légitimité d’une telle posture, certains de nos intellectuels parmi les plus éminents se dressent en bouclier du général : « Touche pas à mon Faidherbe ! » C’est comme si notre pays était orphelin de grandes figures historiques ! Heureusement c’est un autre grand intellectuel, Ousmane Sémbène qui, avant de nous quitter (en 2007) posait déjà la question cruciale :
« Notre pays n’a-t-il pas donné des femmes et des hommes qui méritent l’honneur d’occuper les frontons de nos lycées, collèges, théâtres, universités, rues et avenues, etc. ? »
Pourtant le ministre Iba Der Thiam, sous le magistère de Diouf, avait bien ouvert la brèche en rebaptisant les écoles, collèges, lycées et universités dont il avait la charge ; mais probablement la volonté politique qui devait sous-tendre et accompagner cette heureuse initiative avait-elle fait défaut. Sinon, le débat qui nous occupe aujourd’hui n’aurait peut-être pas eu sa raison d’être ? En n’allant pas dans le sens indiqué par le célèbre cinéaste et grand patriote devant l’Eternel, ne nous ferions-nous pas les complices des assassinats de nos ancêtres par le Général Louis Léon César Faidherbe, ex-gouverneur du territoire du Sénégal ? Serions-nous des « Cordelier Mathews » qui, mille neuf cent soixante et une années après l’assassinat du Christ, se vit accuser, sans rien y comprendre- le pauvre ! -, d’en être l’auteur ? Mais, Cordelier Mathews, lui au moins, pourrait se cacher derrière l’alibi du temps qui aura fait son œuvre. Mais les cent trente-six années passées depuis les actes génocidaires du gouverneur français, pourront-elles nous servir du même alibi ? Moins d’un siècle et demi, c’est quoi dans la vie d’une nation ?
Honorons les nôtres. « Sama bopp ma la gënal, tekkiwul ne dama laa bañ ». Refusons d’être les complices, encore moins les boucliers de Faidherbe. Jetons Faidherbe à terre ! Ces reliques du passé pourront être les bienvenues dans un musée. Ainsi, l’histoire de Faidherbe ne sera pas oubliée (et bien heureusement !) Cela dit, l’Histoire du Sénégal mérite d’être réécrite, comme s’y attèle du reste – avec beaucoup de difficultés, il est vrai - la Commission Nationale mise sur pied à cet effet. Cette Histoire mérite surtout d’être enseignée à la Jeunesse, dans les écoles et les collèges, dans les lycées et les universités, partout dans les foyers ardents du savoir. En attendant, vivement !... Qu’on déboulonne la statue du sanguinaire soldat.
IBK victime de l'effet pangolin ? La rhétorique raciste de Trump n'en finit plus - Hommage à John Lewis, géant de la lutte pour la cause des Noirs aux Etats-Unis - Intervention de René Lake au micro d'itv avec Mamoudou Ibra Kane
René Lake, analyste politique sénégalais basé à Washington, dans le segment “Le Diplomate” du magazine "Totale du dimanche", discute du racisme aux Etats-Unis, de ce qui semble être l’impasse dans la crise au Mali et termine en rendant un hommage au géant de la lutte des Noirs Outre-atlantique, le congressman John Lewis décédé cette semaine.
Entretien à voir à partir de la 45è minute.
UNE ÉMISSION DE LIKA SIDIBÉ
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L'ÉTAT APPELÉ À UN DEVOIR D'ORTHODOXIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il faut éliminer les dépenses inutiles afin de préserver les secteurs stratégiques de la récession - La souveraineté sur les ressources naturelles du pays est impérative - AU FOND DES CHOSES AVEC DEMBA MOUSSA DEMBÉLÉ
La récession, conséquence de la crise due à la covid-19, est inévitable. Mais il y a possibilité d’amoindrir le choc, selon Demba Moussa Dembélé. L'économiste propose entre autres, à l'Etat d'éviter les dépénses inutiles ou superflues et de procéder à des incitations fiscales, afin de préserver les secteurs vitaux de l'économie.
L'invité de l'émission Au fond des choses présentée par Lika Sidibé, se prononce par ailleurs, sur l'initiative pour l'annulation de la dette publique africaine et met en garde contre les dettes commerciales.
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COMPRENDRE LA RÉBELLION INDÉPENDANTISTE CASAMANÇAISE
Les médias l’évoquent rarement et pourtant c’est le plus ancien conflit armé encore en activité en Afrique
Depuis 1983, les combattants armées du MFDC et la branche politique du mouvement réclament l’indépendance de la Casamance, la région du sud du Sénégal.
Les médias l’évoquent rarement et pourtant c’est le plus ancien conflit armé encore en activité en Afrique. Malgré une relative accalmie depuis 2012 et l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall, le conflit continue de paralyser les activités économiques de la région et le quotidien de ses habitants.Le bilan officiel des victimes est pourtant l’un des plus faibles des conflits armés du continent : entre 3 000 et 5 000 morts, dont 800 en raison des mines antipersonnel. Pourquoi, près de trente-huit ans après le début des hostilités, ce conflit oublié dure t-il encore ?
LE PRÉSIDENT-POLITICIEN SE MOQUE DE NOUS
Quel sort sera-t-il réservé à ces quatre rapports tardifs de l'IGE ? La réponse est connue d’avance de tout le monde : dans une semaine ou deux, on n’en reparlera plus et le pillage de nos maigres ressources continuera de plus belle
Le mercredi 15 comme le jeudi 16 juillet 2020, j’ai été appelé parfois tôt le matin pour des journalistes qui me demandaient mon avis sur la présentation enfin du Vérificateur général de l’Inspection général d’État (IGE) des rapports publics sur l’état de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes 2016, 2017, 2018, 2019 au Président de la République. Le lendemain jeudi, d’autres reviennent à la charge pour me demander cette fois-ci mon avis sur la ‘’colère’’ du président-politicien qui, lors du Conseil des Ministres de la veille, avait ‘’instruit’’ les ministres et autres assujettis, de faire leurs déclarations de patrimoine dans les 45 prochains jours (30 août au plus tard).
Je présente mes excuses à mes amis journalistes qui m’ont appelé pour solliciter mon avis sur les deux cas. J’ai décliné évidemment l’offre et ma réponse laissait parfois une impression d’énervement qui ne leur était point destiné. En m’interpellant, ils faisaient leur travail. Mon énervement était plutôt dirigé contre le président-politicien qui n’a aucun respect pour nous, et peut-être aussi, contre ce peuple sénégalais qui avale passivement toutes les couleuvres. Comment peut-on faire d’un événement, en tout cas d’un événement qui mérite de retenir l’attention, la présentation du Vérificateur général de l’Inspection général d’État (IGE) des rapports publics sur l’état de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes 2016, 2017, 2018, 2019 au Président de la République en 2020 ? Manifestement, le président-politicien ne tenait pas à ce que le Vérificateur général les lui présente et surtout qu’ils soient diffusés – j’ai choisi à dessein ce qualificatif.
Il n’y avait vraiment rien de nouveau sous le soleil. En effet, quel est l’intérêt de ces ‘’petits’’ rapports qui sont des résumés même importants, comparés aux vingt-cinq (25) dossiers de l’OFNAC qui dorment sur le bureau du Procureur de la République et aux autres, très nombreux, qui gisent sous le coude du président-politicien ? Quel sort sera-t-il réservé à ces quatre rapports publics tardifs ? La réponse est connue d’avance de tout le monde : dans une semaine ou deux, on n’en reparlera plus et le pillage de nos maigres ressources continuera de plus belle, les gestionnaires ne craignant aucune sanction, qui n’a pas de place dans la gouvernance ‘’sombre et vicieuse’’ du président-politicien.
J’ai répondu avec le même énervement à la question sur la ‘’colère’’ du président-politicien qui se moque de nous au point d’attendre sept ou huit ans pour ‘’instruire’’ tous les assujettis à la déclaration de patrimoine de s’acquitter de ce devoir avant le 30 août 2020. Il se moque de nous car la loi portant déclaration de patrimoine date du 2 avril 2014 (n° 2014-17) et le décret d’application n° 2014-1463 du 12 novembre 2014. Si le décret n’a pas été modifié entre-temps, son article premier dispose[[1]]url:#_ftn1 :
« Conformément à l’article 2 de la loi n° 2014-17 du 2 avril 2014, relative à la déclaration de patrimoine, sont assujettis à la déclaration de situation patrimoniale, les personnes ci-après : Le Président de l’Assemblée nationale, Le Premier Ministre, Le Président du Conseil économique, social, et environnemental, Le Premier Questeur de l’Assemblée nationale ».
S’y ajoutent, selon le même article « tous les administrateurs de crédits, les ordonnateurs de recettes et dépenses et les comptables publics effectuant des opérations portant sur un total annuel supérieur à un milliard (1.000.000.000) de francs CFA. » Le Président de la République n’est pas cité ici parce que la Constitution l’assujettit déjà à la déclaration de patrimoine une fois élu. En effet, aux termes de l’article 37 de la Constitution du 22 janvier 2001 – s’il n’a pas été modifié entre-temps –, « le Président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique ». Ce ‘’nouvellement élu’’ doit être précisé car, après son élection de 2012, il a vraiment pris son temps pour s’acquitter de cette obligation constitutionnelle. Peut-être, le patrimoine était-il très, peut-être trop substantiel. Une fois réélu, il devait être assujetti à la même obligation constitutionnelle. L’esprit de cette obligation, selon le profane que je suis, c’est que chaque fois qu’il termine un mandat, on devrait comparer le nouveau patrimoine avec le précédent, pour s’assurer que, entre-temps, il ne s’est pas exagérément enrichi sur le dos du pauvre contribuable.
Selon une information qui circule dans les réseaux sociaux, il aurait déposé une nouvelle déclaration de patrimoine au Conseil constitutionnel. Le patrimoine est détaillé et l’origine précisée. Ce qu’on constate, c’est qu’il a pris de la taille et du poids par rapport au premier.Et tout n’est certainement pas déclaré. Si l’information est avérée, les patrimoines des anciens présidents français sont des nains par rapport à son monstre. Pourtant, François Mitterrand a été plusieurs fois ministre et député avant d’être élu et réélu Président de la République, pour quatorze ans. Jacques Chirac était déjà Secrétaire d’État en 1967, puis ministre, Premier Ministre, Maire de Paris pendant dix-sept (17) ans, avant d’être Président de la République pendant douze (12) ans. Pourtant, la France est la sixième, peut-être la septième puissance économique, financière et militaire du monde, pendant que notre cher Sénégal est en bonne place parmi les vingt-cinq (25) pays les plus pauvres et les plus endettés du monde. Quel paradoxe !
Pour revenir à son injonction, celle de notre président-politicien donnée à ses ministres de faire leurs déclarations de patrimoine avant le 30 août 2020, c’est vraiment du cinéma, de la comédie, comme il en a l’habitude. Considérez le nombre des gestionnaires de deniers publics assujettis à la déclaration de patrimoine ! Combien doivent-ils être, conformément à l’article 2 de la loi n° n° 2014-17 du 2 avril 2014 ? Certainement des milliers. Malgré tous les efforts fournis par l’ancienne présidente de l’OFNAC pour convaincre les assujettis de faire leurs déclarations, peu d’entre eux s’en sont acquittés.
Le grand nombre, composé des plus riches, a carrément refusé, étant sûr que la loi portant déclaration de patrimoine n’était pour le président-politicien qu’un trompe-l’œil, comme l’était d’ailleurs l’OFNAC, qui devait recevoir les déclarations. Ils sont nombreux, les riches à milliards, qui ne feront jamais honnêtement de déclarations de patrimoine. Ils craignent comme la peste que leurs fortunes immenses soient connues, ne serait-ce que par l’OFNAC. Quand, dans un certain pays d’Afrique, on est successivement et pendant plusieurs années directeur puis directeur général dans une certaine administration ; quand on passe ensuite ministre de ceci, ministre de cela et le premier étant des plus courus et pour cause ; quand on y est questeur inamovible d’une Assemblée nationale qui est au service exclusif du président de la République ; quand on y est ministre des infrastructures terrestres, aériennes ou ministre de la pêche, etc., on trouve facilement une bonne place parmi les milliardaires qui ne veulent pas entendre parler de déclarations de patrimoine. Le président-politicien le sait parfaitement, lui qui ferme les yeux et se bouche les oreilles pendant huit ans sur leurs graves forfaits de sa gouvernance hideuse. Qu’il les laisse donc continuer à s’enrichir impunément mais, de grâce, qu’il cesse de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas : des demeurés.
Finalement d’ailleurs, avec nos comportements de tous les jours passifs, dociles, indifférents à tout, je ne suis même plus sûr que le président-politicien n’ait pas raison. Je me demande parfois où est le peuple, où est ce qu’on appelle la société civile, où est notre opposition, où sont nos chefs religieux qui méritent vraiment de porter le titre. Ce qui se passe au quotidien dans notre pays devient insoutenable.Pourtant, le bruit court de plus en plus que le président-politicien va ouvrir son gouvernement à l’opposition. Lui, peut y penser pour préparer son troisième mandat. Quant aux autres, ils perdraient tout crédit, tout sens de l’honneur et de la dignité. Accepter, alors qu’on se réclamait de l’opposition, de rejoindre la gouvernance meurtrie du président-politicien, c’est se défaire de toutes les valeurs qui font l’homme et la femme de bien. C’est manifester la preuve que leurs seules préoccupations, c’est de prendre leurs parts de l’infect gâteau. C’est de donner un violent coup au ‘’penccoo’’ qui les retarde, et d’opter résolument pour le ‘’paacoo’’ qui les place au cœur des ‘’délices’’ du pouvoir.
Le ‘’paacoo’’ vaut-il vraiment ce qu’on perd en acceptant le compagnonnage avec ce président-politicien qui incarne ce qu’il y a de pire dans la mal gouvernance ? Sa parole ne vaut plus un kopeck. Il a béni sans état d’âme la détestable transhumance et en fait l’une de ses stratégies de gouvernance. Il ne se passe pratiquement pas de conseils de ministres sans qu’il ne nomme un pitoyable transhumant à un poste, et parfois des plus importants. Il entretient et nourrit au grand jour la corruption, les détournements de deniers publics et toutes les autres plaies béantes et puantes qui infectent sa nauséabonde gouvernance.Voilà huit ans que des scandales succèdent aux scandales, scandales mis en évidence dans des rapports de nos organes de contrôle et qui mettent en cause des hommes et des femmes de son camp. Des dizaines de ces rapports gisent sous son coude à la Présidence de la République. Plus de vingt dossiers de l’OFNAC, exactement vingt-cinq (25), précise-t-on, dorment eux aussi d’un sommeil profond sur le bureau du Procureur de la République.
Contrairement à l’un de ses engagements – car il en a beaucoup pris –, la patrie est écrasée sous le poids du parti. Il a pratiquement privatisé l’État au profit de sa famille, de sa belle-famille, des membres de son parti et de ceux de sa coalition à un moindre degré. Pas seulement. S’y ajoutent certains chefs dits religieux, des hommes et des femmes dits d’affaires qui s’accrochent aux basques de tous les régimes qui se sont succédé au pays depuis le 17 décembre 1962, pour la seule sauvegarde de leurs intérêts. Comment peut-on, se réclamant de l’opposition, de la République, de la Patrie donc de l’intérêt supérieur de la Nation, faire compagnonnage avec cet homme qui a divisé le pays en deux camps nettement opposés : son propre quand qui bénéficie largement du régime et l’autre, traité réellement en parent pauvre ? Et puis, il y a une nette incohérence dans cet éventuel gouvernement de large majorité. Qu’a-t-il besoin de d’ouvrir son gouvernement à l’opposition et à d’autres catégories de la société, si telle est son intention ? Le 27 février 2019, il a réussi le coup qu’il préparait depuis le 2 avril 2012, sa première installation comme troisième président de la République du Sénégal : dès le premier tour du scrutin, il a gagné avec un peu plus de 58% des suffrages exprimés. Que va-t-il chercher une autre majorité ? Que se passe-t-il de particulier au Sénégal pour justifier cette ouverture politicienne avec probablement des arrière-pensées d’un troisième mandat ? Il a largement gagné et dispose d’une majorité écrasante à l’Assemblée nationale. Que veut-il encore de plus ? Il a tout ce qu’il lui faut : qu’il gouverne !
Le lecteur, la lectrice a dû remarquer que je ne me suis pas attardé sur les quatre fameux rapports publics, ni sur leurs contenus, qui sont pratiquement les mêmes qu’on trouve dans ceux d’autres organes de contrôle. Ils illustrent tous la mal gouvernance que nous vivons depuis bientôt soixante (60) ans, en particulier depuis le 1er avril 2000. J’ai quand même jeté un coup d’œil sur le ‘’Mot du Vérificateur général’’ du Rapport de 2016, le quatrième du genre. Il considère que sa publication « constitue désormais un événement marquant de la vie publique de notre pays (…), un élément majeur du dispositif de reddition des comptes auquel l’IGE se trouve soumise ».
Il précise ensuite que « ce rapport public est d’abord destiné à être solennellement présenté à Monsieur le Président de la République, (…) ensuite mis à la disposition de l’Administration, de ses usagers, des partenaires au développement et, de façon général, à l’opinion publique ». Si on peut considérer cette activité comme un double objectif, le second ne me semble pas entièrement atteint s’il ne consiste qu’à inviter les gens à se reporter au site du Gouvernement. Combien sont-ils à y accéder ? Combien sont-ils à savoir lire et comprendre le français ?
Le rapport public doit, en principe, satisfaire un de nos droits reconnus par la Constitution, en son article 8 de son chapitre II. Il s’agit de notre droit « à une information plurielle ». S’y ajoute le Code de la Transparence dans la gestion des finances publiques de l’UEMOA, qui recommande à tous les États membre de l’intégrer dans leur droit interne. Ce qui a été fait au Sénégal par le vote de la Loi 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de Transparence dans la gestion des Finances publiques. La loi insiste beaucoup sur le droit que nous avons d’être informés sur la manière dont nos finances publiques sont gérées. Elle fait même obligation à certains agents de l’Administration de dénoncer auprès de qui de droit certaines pratiques qui lui tordent le cou, ce qui arrive souvent dans notre Administration.
Nous avons donc le droit de savoir, d’être largement informés. Pas surtout, évidemment, mais qu’on ne nous oppose pas toujours le caractère ‘’anonyme’’, ‘’secret’’ et ‘’confidentiel’’ des choses traitées. N’est pas toujours confidentiel ou secret ce qui est présenté comme tel. Le monde bouge et avec elle la manière de gérer, surtout nos maigres finances publiques. Il faut s’y résoudre : la nécessité de la transparence dans la gestion des affaires publiques bouscule de plus en plus le ‘’secret’’ et le ‘’confidentiel’’.
Je n’ai pas pu résister à la tentation de terminer ce texte en citant la conclusion du ‘’mot’’ du prédécesseur de l’actuel Vérificateur général. C’était quand elle présentait au Président de la République, en juillet 2013, le premier ‘’Rapport public sur l’état de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes ». Elle disait ceci : « Je forme le vœu que ce premier Rapport sur l’état de la Gouvernance publique puisse jeter les bases d’un dialogue fécond entre l’IGE, les organisations de la société civile, les citoyens et toutes les parties intéressées à la promotion d’une gouvernance da qualité au Sénégal. »
Cette conception du Rapport public est bien plus en rapport avec la Constitution comme avecla Loi 2012-22 du 27 décembre 2012, portant Code de Transparence dans la gestion des Finances publiques. Elle est nettement plus en conformité avec les vœux ardents formés par des citoyennes et des citoyens qui s’activent au quotidien, pour l’avènement dans notre pays de la Bonne Gouvernance que nous attendons depuis 58 ans. Malheureusement, avec nos comportements passifs qui laissent le président-politicien gouverner à sa convenance le pays, cet avènement n’est sûrement pas pour demain. Á moins que . . . .
[[1]]url:#_ftnref1 Ou stipule. Je ne suis pas juriste.
DÉCÈS DE L’ANCIEN MINISTRE CHEIKH SADIBOU FALL
Cheikh Sadibou Fall n’est plus. L’ancien ministre de l’intérieur (2004) sous le magistère d’Abdoulaye Wade est décédé ce mardi, 21 juillet 2020 à Bordeaux, à l’âge de 69 ans.
Cheikh Sadibou Fall n’est plus. L’ancien ministre de l’intérieur (2004) sous le magistère d’Abdoulaye Wade est décédé ce mardi, 21 juillet 2020 à Bordeaux, à l’âge de 69 ans.
Juriste de formation, l’ancien maire du Point Et a fait ses classes à Bordeaux, la ville où il a rendu l’âme. En effet c’est à l’université de Bordeaux 1, où il a obtenu un DESS de juriste d’affaires et d’entreprise, option Finance, comptabilité, droit de l’entreprise.
Il a complété ensuite sa formation à l’Institut régional d’Aquitaine en droit du travail et de la sécurité sociale, à l’université du Massachusetts de Boston, à l’Institut libéral de Guimerbach (Allemagne) et à l’Institut régional d’administration des entreprises de Bordeaux.
Membre influent du PDS alors au pouvoir, Cheikh Sadibou Fall a été ministre à plusieurs reprises (Urbanisme, Pêche, Intérieur), député, président de groupe parlementaire, maire et ambassadeur du Sénégal en Italie.
ASSA TRAORE EST UNE AFFAIRE FRANCO-FRANÇAISE
Non content d’avoir coupé au montage le passage où la comédienne Annabelle Lengronne évoquait Assa Traoré comme figure inspirante de femme militante dans une émission, la chaîne Canal+ Afrique enfonce le clou.
Non content d’avoir coupé au montage le passage où la comédienne Annabelle Lengronne évoquait Assa Traoré comme figure inspirante de femme militante dans une émission, la chaîne Canal+ Afrique enfonce le clou. Le directeur des Programmes de la chaîne, auteur de ces faits, renvoie les Africains à leurs propres affaires. «Assa Traoré est un sujet franco-français et n’avait aucun rapport avec le cinéma ou notre public africain», a réagi le directeur des Programmes de la chaîne Fréderic Dezert.
Canal+ Afrique, la télévision du Groupe Bolloré, déroule depuis quelques années une véritable offensive de charme envers le public africain. Des séries réalisées sur le continent, des émissions, des enquêtes, des débats. Mais avec l’incident qui vient d’aboutir à la démission des 5 membres de l’équipe de Claire Diao, l’animatrice de l’émission «Ciné Le Mag», l’on en apprend un peu plus sur les pratiques en cours dans cette télévision où, semble-t-il, il est interdit aux Africains d’évoquer «des questions franco-françaises».
L’épisode malheureux vécu par la comédienne Annabelle Len¬gronne, Claire Diao et son équipe viennent lever le voile sur les barrières à ne pas franchir dans cette télé. Tout est parti d’un post de dénonciation de la comédienne sur sa page Face¬book.
Dans ce post, Annabelle Len¬gronne déclare avoir subi une censure pour avoir cité Assa Traoré comme une figure féminine inspirante. «En tant qu’invitée, je répondais aux questions de Claire Diao jusqu’à ce qu’un homme fasse irruption sur le plateau, m’interrompe et au seul son de sa voix m’intime l’ordre de ne pas évoquer la personne que je venais de citer. Je ne faisais que répondre à la question suivante : ‘’Quelle femme noire est pour vous source d’inspiration ?’’ J’ai eu le malheur de répondre : Assa Traoré», raconte-t-elle. Quelques jours après, le tollé prenant de l’ampleur, des nouveaux détails surgissent.
Et l’on apprend ainsi que l’auteur de cette interruption cavalière n’est personne d’autre que Frédéric Dezert, le directeur des Pro¬grammes de la chaîne.
Interpellé par la presse française sur cet épisode, il rejette toute idée de censure. Frédéric Dezert se justifie ainsi : «Assa Traoré est un sujet franco-français et n’avait aucun rapport avec le cinéma ou notre public africain. […] Ce n’est pas de la censure.»