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30 juin 2025
par le chroniqueur de SenePlus, Hamadoun Touré
LE TEMPS, ANGOISSE DES DICTATEURS
EXCLUSIF SENEPLUS - S’éterniser au pouvoir, oui, mais pour quels résultats ? Quel espoir pour demain ? L’exercice du pouvoir devient dérisoire quand la seule raison est la satisfaction de l’ambition, toujours folle, d’un égo hypertrophié
Hamadoun Touré de SenePlus |
Publication 20/07/2020
« Le temps sera le maître de celui qui n’a pas de maître » (proverbe arabe)
L’horloge de la vie, indifférente, inusable, tourne. Elle égrène pour l’homme le temps insaisissable, forme achevée de son impuissance.
Le temps est la terreur des dictateurs car il leur indique que tout a une fin. Et les ramène à leur statut de simple mortel. Alors, pour eux, le sablier devient signe d’angoisse et symbole de terreur. Il leur rappelle constamment que la fin, inéluctablement, se rapproche. C’est la clepsydre, ce vieil instrument qui servait à mesurer la durée d’un évènement.
Au fil du temps, se fait le tri des promesses et des réalisations dans les gouvernances. C’est bien lui qui révèle la démagogie des dirigeants dont les programmes alléchants n’étaient pas réalisables au regard des possibilités du pays, à commencer par les moyens financiers et les ressources humaines limités.
Atteints de cette maladie incurable provoquée par un virus indétectable, sévissant dans le monde entier, ceux qui veulent s’éterniser au pouvoir ont le temps comme autre adversaire incorruptible et insaisissable.
Ni le tripatouillage des constitutions, ni le trucage des élections, ni le renouvellement des mandats à la « demande générale » des « masses reconnaissantes » n’arrêtent sa marche inexorable. Le temps qui passe est encore plus fatal aux boulimiques du pouvoir qui réalisent, plus que quiconque, que l’éternité n’est pas de ce monde.
Adeptes de la navigation à vue, l’ambition personnelle est leur boussole et l’égo surdimensionné leur mesure. Le désir suprême qui les habite se limite à rester au gouvernail qui devient ainsi un moyen et une fin en soi. Toute leur gesticulation vise cet objectif ultime et rappelle le serpent hégélien qui se mord la queue.
De fait, tout s’organise autour d’eux pour justifier une seule finalité, le maintien du dictateur dans son fauteuil.
Ainsi, le choix des « conseillers » courtisans, des membres du gouvernement, l’élaboration de l’organigramme du parti, les candidatures aux élections générales, les options de la politique intérieure, les priorités diplomatiques, le bâton pour l’opposition, la carotte pour les hauts fonctionnaires, la mise au pas de la presse, la corruption de l’élite, le musèlement de la société civile, les attentions en espèces sonnantes et trébuchantes envers les notabilités, les leaders d’opinion ayant pignon sur rue ou tapis dans l’ombre, la sélection des derniers visiteurs du soir, ne sont que les signes permanents de cette entreprise.
En plus de la peur qu’ils inspirent aux cadres maintenus dans le besoin, les dictateurs ont approprié de nouveaux outils pour se maintenir. Ainsi, la famille est mise à contribution, l’ethnie privilégiée, les religions manipulées, les médias sous coupe réglée.
Le Grand Timonier, le Guide suprême, l’infaillible Père fondateur, le Leader Bien-Aimé, le Génie infaillible, en quête permanente de prétextes, de faux fuyants, englué dans des atermoiements pour retarder l’échéance, se trouve face au temps, l’impitoyable maître qui veille. Les conseillers courtisans du chef n’ont de cesse de rappeler un programme à achever, un projet en cours, une réalisation à inaugurer, une première pierre à poser, une visite officielle à effectuer, un homologue à accueillir, etc. pour justifier son maintien. En plus, le peuple ne lui demande-t-il pas spontanément de continuer la tâche dont lui seul est capable de supporter le poids ? Sans oublier que le pays est sous la menace des terroristes, des sécessionnistes, des criquets pèlerins ou encore des oiseaux migrateurs ou même des martiens attendus de l’espace. En plus de toutes ces menaces la conjoncture internationale défavorable exige la présence d’un homme fort.
Ainsi, les mandats se suivent et se ressemblent jusque dans la caricature. D’insatiables thuriféraires obsédés par leur pitance quotidienne proclament le président à vie, le seul apte à conjurer tous les périls, à assurer le bonheur du peuple, à travers des slogans dans une pathétique mise en scène digne des représentations les plus ubuesques.
Ennemis de la pensée et de la création, les dictateurs les inhibent, achètent le silence de certaines élites soumises, règnent sur des travailleurs sans droit de grève, mettent au pas société civile et opposition ainsi stipendiées largement présentées dans des médias téléguidés. Résignée dans ses blessures contenues, la majorité silencieuse regarde des grabataires, accrochés au pouvoir depuis d’incalculables années, la garder en otage au mépris du droit et de la loi.
S’éterniser au pouvoir, oui, mais pour quels résultats ? Au bilan, combien de logements et d’écoles construits, d’emplois créés, d’hôpitaux, de routes ? Quel espoir pour demain ? L’exercice du pouvoir devient dérisoire quand la seule raison est la satisfaction de l’ambition, toujours folle, d’un égo hypertrophié.
Le peuple épuisé, opprimé, attend la solution ultime que le temps finit toujours par imposer : la réalité de la biologie humaine qui met un terme à toute vie.
Pour le peuple, souverain primaire, le temps reste l’allié qui ne trahit jamais. Plus que pour le commun des mortels, il est pour les dictateurs une angoisse permanente. Ils ont beau s’accrocher, ils partiront un jour car comme dit le dicton venu d’Arabie, « le temps sera le maître de ceux qui n’ont pas de maître ».
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
PARTI SOCIALISTE, ENTRE POSTURE ET IMPOSTURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes en 2020 et aucune perspective d’affranchissement du PS de l’APR n’est encore dans les limbes. Le parti est privé de la liberté lui permettant d’engager une reprise en main de son destin politique
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 20/07/2020
Les lampions se sont éteints sur le premier anniversaire de la mort d’Ousmane Tanor Dieng, ex-Secrétaire général du Parti socialiste (PS). Les couronnes et les fleurs n’ont pas manqué d’orner l’œuvre politique du défunt patron du PS. Elle a été magnifiée par ses partisans à travers le prisme d’une épopée socialiste flamboyante dont nous n’avons ni connaissance, ni souvenance, ni rémanence. Aussi, ai-je lu et parcouru maintes fois le texte que son successeur très controversée à la tête du PS, Aminata Mbengue Ndiaye, lui a dédié en guise d’hommages. Mais lu avec des lunettes non partisanes et non opposantes, je perçois en filigrane dans ce texte un réquisitoire subliminal ripolinant les dysfonctionnements au sein du PS dans la séquence tri-décennale 1988-2018. Dans son texte, la présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) déclare que « c’est à la faveur du 13e congrès ordinaire de 1996 qu’il (Tanor, ndlr) fut proposé, par le président Abdou Diouf, pour occuper le poste de 1er Secrétaire chargé, entre autres, d’assurer la gestion quotidienne du Parti ». C’est cette proposition impopulaire jurant avec les principes antidémocratiques du parti qui a déroulé le tapis rouge au dauphin putatif de Diouf mais qui a aussi plongé le plus vieux parti du Sénégal dans un maelström de problèmes sans fin.
30 mars 1996 : la descente aux enfers
Lors du congrès sans débat en cette triste et mémorable journée du 30 mars 1996, Aminata Abibatou Mbaye, l’alors présidente de l’Union régionale socialiste des femmes de Saint-Louis, a mis en branle le plan qui a été concocté pour adouber l’héritier présomptif de Diouf. «Nous désignons à l’unanimité Abdou Diouf au poste de président du Parti socialiste et unique candidat à l’élection présidentielle de 2000 et nous lui donnons carte blanche pour la formation du Bureau politique avec Ousmane Tanor Dieng au poste de secrétaire exécutif», a déclaré Abibatou dans une salle plénière en surchauffe où les 2500 délégués, par acclamation, ont investi Abdou Diouf au poste de président du PS et candidat à la présidentielle de 2000 et proposé Tanor Premier secrétaire. C’est le triomphe des refondateurs en vérité conservateurs.
Ainsi la messe était dite pour tous ceux-là qui pensaient que ce congrès allait aboutir à une mue régénératrice, à un PS réformé, plus ouvert, plus démocratique et débarrassé de ses vieux démons de la division. Sans vote, sans échange d’idées, sans débat autour des nouvelles orientations et réformes relatives à l’instauration du poste de président du parti et d’un premier secrétaire, le binôme Diouf-Tanor est imposé au sommet de la pyramide socialiste. Certes, l’on nous rétorquera qu’une commission avait travaillé de 1993 à 1996 pour ces réformes et qu’il était inopportun de débattre sur des questions déjà traitées et résolues. Mais un congrès présente un cadre spatio-temporel de discussions houleuses, de contestations hargneuses, d’échanges d’idées fertiles même s’il aboutit à une résolution consensuelle.
En vérité, dans l’histoire mouvementée du PS, jamais, il n’y a eu de refondation après Senghor. Des refondations s'opèrent par des ouvertures, des fusions, des élargissements, des changements de nom et de sigles, des mutations doctrinales. Du Bloc démocratique sénégalais (BDS) au Parti socialiste (PS) en passant par le Bloc populaire sénégalais (BPS) et l’Union Progressiste Sénégalais (UPS), Léopold Sédar Senghor a eu à refonder en 23 ans quatre fois le parti qu’il a porté sur les fonts baptismaux le 27 octobre 1948.
Ce qui s’est passé le 30 mars 1996 n’est que l’œuvre d’un chef de parti hyperpuissant, autoritariste qui excellait plus dans les purges staliniennes que dans la massification. Dans la première décennie de son règne, il a entrepris une désenghorisation outrancière au sein du parti sous la férule de son missi dominici Jean Collin en expurgeant tous les mammouths contemporains de Senghor. Et dans la seconde, il a été question de se débarrasser de ses congénères politiques qui pouvaient porter ombrage à son héritier qu’il louait comme un « homme plein de vertus, de talent, de courage, de compétence, d’une loyauté et d’un engagement sans pareil ».
Dans le choix du président de parti et du premier secrétaire, tout détonnait avec les règles basales de la démocratie. D’ailleurs, en 2005 lors de l’émission « Livre d'or » de la RFI, animée par Philippe Sainteny, Abdou Diouf a avoué le crime démocratique du 30 mars 1996 : « J'ai mis M. Ousmane Tanor Dieng (avant de rectifier) j'ai proposé M. Ousmane Tanor Dieng comme premier secrétaire pour gérer le parti au quotidien ». Pour parachever son emprise sur le parti, Abdou Diouf avait choisi à la tête des dix unions régionales des secrétaires généraux dévoués à son poulain. Les récalcitrants Djibo Kâ, André Sonko, Moustapha Niasse étaient écartés de toutes les instances décisionnelles. Je ferai abstraction des remous qui ont déstabilisé le PS et qui l’ont conduit à la chute en 2000. Seulement, j’évoquerai un passage très édifiant à cet égard de la lettre de démission d’Abdoulaye Makhtar Diop du PS rédigée le mercredi 18 juin 2003. « Depuis 1988, le fléchissement des suffrages du Ps, plus tendanciel que circonstanciel, était évident », avant d’ajouter que « les élections du 19 mars 2000 où les électeurs de ce dimanche historique et fatal au PS, dans leur grande majorité, ont confirmé une défaite annoncée et programmée, mais jamais sentie », déclare Abdoulaye Makhtar. C’est donc dire que le congrès de 1996 n’a jamais été un congrès de réformes en profondeur mais de perpétuation des méthodes éculées de gouvernance partisane totalitariste qui ne cadrait pas avec une vision refondatrice.
La résistance à l’offensive wadienne
J’épouse la position d’Aminata Mbengue Ndiaye quand elle déclare qu’après la perte du pouvoir, « Tanor Dieng a fait montre d’une grande capacité de résilience et de leadership en s’illustrant, dans ce contexte politique inédit, comme le digne continuateur de l’héritage de Senghor, confronté aux coups bas internes et aux tentatives de démantèlement du parti par le pouvoir libéral ». Cette opposition de Tanor au régime de Wade sans tache constitue la plus glorieuse page de son œuvre politique. Des membres du bureau politique tels que Robert Sagna, Mamadou Diop, Souty Touré, Moustapha Kâ, Madia Diop, Amath Cissé ont remis en cause le leadership tanorien avant de tourner casaque. Seul Abdoulaye Makhtar Diop a, avec une rare élégance intellectuelle, démissionné pour créer les Socialistes unis pour la Renaissance du Sénégal (les Surs).
D’autres socialistes plus ou moins proches de Tanor (Abdoulaye Diack, Aïda Mbodj, Sada Ndiaye, Léna Fall Diagne, Adama Sall, Abdourahmane Sow, Cora Fall, Mbaye Diouf, Aïda Ndiongue, sa sœur Bakhao et époux Mame Birame Diouf, Tieo Cissé Doucouré, André Sonko, Paul Ndong, Balla Moussa Daffé, Salif Bâ, Assane Diagne, Alassane Dialy Ndiaye, Lobatt Fall, Abdoulaye Babou, Serigne Mbacké Ndiaye…) ont quitté le navire socialiste tanguant pour transhumer vers les prairies bleues. Abdoulaye Wade vindicatif s’est attelé avec son gourou Idrissa Seck à démanteler le PS comme Abdou Diouf l’avait fait en 1982 au point de faire perdre au PDS son groupe parlementaire. Avec stoïcisme, Tanor a résisté à Wade nonobstant l’agitation systématique intimidante des licences de pêche accordées aux Russes en 1992 lors de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Sénégal. Et le combat de Tanor s’inscrivait autour du triptyque : la remobilisation des troupes, la contre-offensive et la reconquête du pouvoir. Et cette nouvelle vision oppositionnelle trouvait sa consécration avec l’apport des structures de réflexion et de lutte comme Vision socialiste dirigée par Moussa Taye, Convergence socialiste avec Barthélemy Dias et le Réseau des universitaires. Mais cette opposition n’a pas suffi pour redorer le blason du PS terni par 40 ans de gestion catastrophique du pouvoir.
Les réformes attendues n’ont pas été au rendez-vous. En 2007, le score à la présidentielle (13%) met à nu l’ampleur du divorce des Sénégalais et du parti de Senghor. Seulement, l’embellie viendra en 2009 quand Khalifa Sall, sous la bannière de Bennoo Siggil Senegaal, est élu maire de Dakar. D’autres localités estampillées du Sénégal tombent dans l’escarcelle de BSS. Mais l’élection présidentielle de 2012 ne fait que confirmer la désaffection des Sénégalais pour le PS quand Tanor obtient 11% derrière Moustapha Niasse, Macky Sall et Abdoulaye Wade. La leçon qu’il faut tirer de cette situation est le nécessaire passage du témoin à la jeune génération. Mais quand Aminata Mbengue soutient que « c’est le respect de la ligne d’orientation politique consacrée par le congrès de 2007 et confirmée par le congrès de 2014 qui justifie la présence du Parti, au sein de l’attelage gouvernemental », il y a de quoi se poser des questions sur les ambitions politiques du PS.
L’agitation trompeuse du « gouverner ensemble »
Défait encore en 2012, le parti de Tanor qui a traversé le désert aride de l’opposition pendant 12 ans ne peut plus se permettre d’entamer une nouvelle opposition qui peut encore durer plus d’une décennie. C’est cette volonté de « gouverner ensemble » qui a été la pomme de discorde entre Khalifa Sall, Aïssata Tall Sall et Ousmane Tanor Dieng. A Aïssata et Khalifa qui déclaraient respectivement : « Le PS présentera un candidat issu de ses rangs à la prochaine présidentielle et qu’il est impensable que le parti de Léopold Sédar Senghor qui a participé à toutes les joutes électorales s’absente, au nom d’une logique de coalition, à une seule élection », « Le PS ne sera jamais un parti yobaléma (à la remorque, NDLR). Senghor et Abdou Diouf ont fait des choses dans le parti. Ousmane Tanor Dieng, dans des moments difficiles et périlleux, a su tenir le flambeau. Aujourd'hui avec lui, il faut que le parti reprenne sa place et revienne au pouvoir », Tanor répondait : « Le moment venu, les instances du parti ouvriront la voie à la concertation pour voir ce qu’on va faire ».
Ces deux positions antinomiques ont abouti à la fracture du PS même si Aïssata a fini par déposer ses baluchons dans BBY. La résistance de Khalifa a abouti au déclenchement d’une affaire judiciaire absurde télécommandée par le pouvoir et qui finira par anéantir toutes ses ambitions présidentielles. Et pour parachever le crime, des enquêtes judiciaires sur le saccage de la maison de Colobane aboutiront à l’incarcération des proches de Khalifa Sall avant leur exclusion du PS.
Comme le dit Aminata Mbengue, « Tanor est parti, en homme de devoir, après avoir pleinement rempli sa mission », mais dire dans sa posture de Secrétaire générale du PS jouissant des passe-droits du HCCT« qu’il laisse un parti revigoré et sorti de l’auberge », c’est verser dans l’imposture. De qui se moque la Secrétaire générale du PS ? Aujourd’hui, on est à même de se demander si le PS, depuis 2012, est toujours porteur d’un projet de société ou bien s’il a fini de jouer son rôle dans l’histoire politique de notre pays ? Un parti, c'est à la fois une idéologie, une implantation nationale et une incarnation par des hommes et des femmes susceptibles de gouverner. Le décès de Tanor a mis nu la carence d’un leadership au sein du PS. Aminata Mbengue est devenue par la force du destin la Secrétaire générale mais rien en elle ne lui donne une stature présidentielle. D’ailleurs, elle se le refuse en se suffisant du menu fretin dont bénéficie son parti dans le trompeur « gouverner ensemble ».
Certes, certains responsables socialistes jouissant de postes de ministre, de chef d’institution, de député, de direction, de président de conseil d’administration ou de chargé de mission n’ont plus d’ennuis financiers mais politiquement le parti désincarné est en état de collapsus avancé. Que reste-t-il des 11% de 2012 du PS depuis son compagnonnage avec l’APR ? Le responsable socialiste de Thiès, Doudou Gnagna Diop, croit fermement que l’érosion électorale de son parti n’est qu’une vue de mon esprit emprisonné dans une bulle épaisse mais les scores électoraux dégressifs depuis les locales de 1996 sont des indicateurs éloquents imparables.
Aujourd’hui, le PS est privé d’une liberté intellectuelle qui lui permet d’engager une reprise en main de son destin politique. Quel est le seul socialiste qui a le courage de se prononcer sur un éventuel troisième mandat de Macky Sall alors que cette problématique a été le ferment de la bataille entre Wade et l’opposition de 2008 à 2012 ? Quel est le seul socialiste qui a le courage de déclarer que le PS aura un candidat issu de ses rangs en 2024 ? Aminata Mbengue et les siens préfèrent sombrer dans le béat acquiescement devant l’exercice du pouvoir. Nous sommes en 2020 et aucune perspective d’affranchissement du PS de l’APR n’est encore dans les limbes. A moins de croire ce que certains des socialistes supputent en catimini : l’imminent sabordage du PS dans l’APR pour acter le mariage définitif entre les verts et les beige-marron.
Tous les aspirants à la récompense ne pourraient pas être logés à la même enseigne, certains ayant vu leur saison amputée. Pour s’éviter des calculs trop alambiqués, nous avons choisi la moins mauvaise des options - COMMUNIQUÉ DE FRANCE FOOTBALL
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de France Football, daté du 20 juillet 2020, actant la non désignation du Ballon d'or, cette année.
"Le Groupe L’Équipe, auquel appartient France Football, organisateur du Ballon d’Or depuis 1956, a pris la décision de ne pas décerner le trophée individuel le plus prestigieux au monde en 2020.
« Pour la 1ère fois depuis 1956, le Ballon d’Or va faire une pause. Il n’y aura pas d’édition 2020, car il s’avère, après réflexion, que toutes les conditions ne sont pas réunies. Nous pensons qu’une année aussi singulière ne peut -ni ne doit- être traitée comme une année ordinaire.
Sur le plan sportif, seulement deux mois (janvier et février), sur les onze généralement requis pour se faire une opinion et départager les meilleur(e)s, c’est beaucoup trop peu pour jauger et juger, étant donné que les autres matches se sont déroulés -ou se dérouleront- ensuite dans d’autres conditions (huis clos, cinq remplacements, Final 8 européen sur un seul match) qui sont trop éloignées du panorama habituel.
Enfin, l’équité qui prévaut pour ce titre honorifique ne serait pas de mise, notamment au niveau comptable et de la préparation puisque tous les aspirants à la récompense ne pourraient pas être logés à la même enseigne, certains ayant vu leur saison amputée. Dès lors, comment bien comparer ? Pour s’éviter des calculs et des projections trop alambiqués, nous avons choisi la moins mauvaise des options.
Cette décision, qui a été prise bien sûr avec toutes les composantes du Groupe, ne nous enchante pas mais nous semble la plus responsable. Protéger la crédibilité et la légitimité d’une telle récompense, c’est aussi veiller à son irréprochabilité dans le temps.
La grande famille du football et des passionnés se retrouvera en 2021 autour du Ballon d’Or, pour renouer avec la gaieté qui entoure les cérémonies telles qu’on a pu les vivre au cours des dernières années ».
La Dream Team de France Football en fin d’année
Au lieu des 4 lauréats habituels (Ballon d’Or masculin et féminin, Trophées Kopa et Yachine), France Football en désignera onze en fin d’année, avec la révélation de l’équipe de tous les temps élue par le jury habituel du Ballon d’Or, à savoir quelque 180 jurés répartis dans le monde entier.
Le principe : à partir d’une liste de prétendants toutes époques confondues, établie par la rédaction de FF, chacun des jurés devra choisir, poste par poste, les onze joueurs de sa Dream Team. Cette formation de légende sera révélée sur les différents supports de L’Équipe et France Football.
À propos du Ballon d’Or®
Créé en 1956 par la rédaction de France Football, le Ballon d’Or est devenu le trophée individuel le plus prestigieux au monde et les plus grands joueurs, de Johan Cruyff à Lionel Messi en passant par George Weah, Zinédine Zidane ou Cristiano Ronaldo, l’ont soulevé.
Depuis 2018, un Ballon d’Or est également remis à la meilleure joueuse du monde.
Deux autres trophées viennent compléter la « galaxie » Ballon d’Or : le Trophée Kopa, récompensant le meilleur jeune joueur du monde depuis 2018 et le Trophée Yachine, remis au meilleur gardien de but du monde depuis 2019."
DEMBA BA ET BASAKSEHIR SACRÉS CHAMPIONS
Istanbul Basaksehir, l’équipe de l’ancien international sénégalais Demba Ba, a décroché ce dimanche son premier titre de champion de Turquie.
Istanbul Basaksehir, l’équipe de l’ancien international sénégalais Demba Ba, a décroché ce dimanche son premier titre de champion de Turquie.
Nanti de 4 points d’avance sur Trabzonspor au coup d’envoi de cette 33e et avant-dernière journée, le leader s’est offert une victoire de prestige contre Kayserispor (1-0), car dans le même temps, Trabzonspor s’est inclinée à domicile face à Konyaspor (3-4).
Mahmut Tekdemir (19e) a inscrit le seul but de Basaksehir, en reprenant un centre du Français Gaël Clichy. Ensuite, le nouveau champion a beaucoup gâché, à l’image de Edin Visca qui a vu son penalty repoussé par Silviu Lung (36e) ou de Demba Ba qui, par péché de gourmandise, seul devant le but, a tenté une Madjer superflue (90e+2).
Vice-champion de Turquie en 2017 et 2019, Basaksehir voit enfin toute la lumière, en étant sacrée pour la toute première fois de son histoire et devient le 6e club à remporter le Championnat de Turquie depuis 1959, après Galatasaray (22 titres), Fenerbahçe (19), Besiktas (15), Trabzonspor (6) et Bursaspor (1).
Avec lequipe.fr
ISMAÏLA SARR CIBLE DE LIVERPOOL ET MAN UTD
Les deux clubs phare du nord-ouest de l’Angleterre sont en concurrence pour enrôler le buteur sénégalais des Hornets
Les deux clubs phare du nord-ouest de l’Angleterre sont en concurrence pour enrôler le buteur sénégalais des Hornets
A en croire le quotidien britannique The Mirror, Ismaïla Sarr est un joueur très sollicité en cette période de pré-mercato. L’ancien Rennais a des touches avec deux des meilleures équipes de la Premier League. Les Reds de Liverpool le suivent depuis un bon moment et auraient intensifié leur intérêt à son égard depuis qu’il leur a mis un doublé en hiver dernier et mis fin à leur invincibilité en championnat. Une performance qui a impressionné Jürgen Klopp, le manager des Merseysiders. Pour ce qui est de Manchester United, ils visent l’international sénégalais en tant qu’alternative à Jadon Sancho. Le recrutement de l’ailier anglais du Borussia Dortmund s’avère être compliqué et si la piste n’aboutit pas, les responsables de ManU pourraient donc se tourner vers Sarr. Cette saison, toutes compétitions confondues, Sarr a marqué 6 buts et offert 3 passes décisives en 28 rencontres avec Watford. Il a joué un rôle important dans le maintien des Loups dans l’élite anglaise.
L’entraîneur de Watford limogé
Watford a renvoyé le manager, Nigel Pearson, avec deux matchs de la saison de Premier League restants et les trois points au-dessus de la zone de relégation. Pearson deviendra le troisième manager limogé par le club cette saison suite aux sorties de Javi Gracia et Quique Sanchez Flores. L’ancien patron de Leicester a été nommé en décembre jusqu’à la fin de la saison. Il a remporté sept matchs en Premier League, dont celui de battre Liverpool, le champion. Mais les Hornets ont été largement battus à West Ham vendredi. Et avec leurs deux matchs restants contre Man - chester City et Arsenal, les responsables du club craignent les conséquences si Watford les perd.
Avec Goal et Wiwspo
LES ARTISTES APPORTENT LE SOURIRE AUX ENFANTS
L’Empire des enfants de Dakar a reçu hier un don composé de plusieurs produits alimentaires de la part d’artistes.
L’Empire des enfants de Dakar a reçu hier un don composé de plusieurs produits alimentaires de la part d’artistes. Ces derniers, à la suite d’une vente aux enchères de tableaux, ont réservé 50% des recettes aux associations en charge des enfants retirés de la rue.
C’est avec le sourire aux lèvres que les gamins du centre d’accueil pour les enfants en difficulté, Empire, ont accueilli ce jeudi un important don. Sa nature est en effet de 40 kilogrammes de viande de bœuf, 20 poulets, 40 kilogrammes de poisson, 20 kilogrammes de lentilles, 25 kilogrammes de petits pois. Il faut compter également 25 kilogrammes de couscous, 25 kilogrammes de niébé, 25 kilogrammes de vermicelles, 5 cartons de spaghettis, 2 sacs d’ognons, 1 sac de pommes de terre.
Des besoins exprimés par la présidente de l’Association Empire des enfants, Anta Mbow, sur demande des bienfaiteurs. Le geste vient d’artistes qui ont vendu 8 tableaux aux enchères. Et c’est avec ces recettes qu’ils ont donné 50% aux associations telles qu’Empire, une autre association basée à Mbao dans la banlieue qui lutte contre les enfants dans la rue, une école primaire située au quartier Ouakam. Pendant que 30% de l’argent de la vente des tableaux ont été remis aux artistes en difficulté en ce temps de pandémie liée au nouveau coronavirus. Mais aussi le ministère de la Culture et de la communication a participé dans cette action a hauteur d’un million de francs Cfa à travers le fonds «Force Covid-19».
Ce jeudi, c’est à travers une cérémonie sobre que Babacar Mbaye Diop et son ami Malick Mbow ont remis les produits au siège, sis à Fass Delorme. «L’idée nous est venue en pleine période de Covid-19. Malick et moi avons pensé que c’est un moment difficile pour les artistes, mais aussi pour les enfants. Les artistes, parce que c’est un moment où ils n’exposent pas, ils ne vendent pas, c’est un moment aussi en tout cas avec la vente que nous avons organisé de leur permettre de vendre leurs œuvres. Et pour chaque œuvre vendue, les 50% iront aux associations, les artistes aussi vont bénéficier des 30%», a indiqué Babacar Mbaye Diop. Ce dernier a profité de cette tribune pour remercier «les artistes qui, depuis le début de la pandémie, se sont engagés à travers des clips, des tableaux, des chansons. La communauté artistique s’est réveillée parce qu’elle s’est sentie concernée. Tous les artistes se sont mis à créer, c’était une période d’inspiration».
Pour sa part, Anta Mbow a «trouvé que c’est une belle solidarité». Pour elle, «quand on est dans une période très difficile, quand on pense aux autres, ça c’est une forme de solidarité qui est très importante. Le social aussi, quand on l’a dans son cœur, dans son sang, on ne peut pas faire autrement que de penser aux autres. Je trouve ça très noble». En outre, elle a rappelé que le centre qui s’occupe de la prise en charge totale d’une quarantaine d’enfants vit avec l’aide des partenaires, mais aussi grâce aux dons.
L’initiative portée par le Dr Babacar Diop et le portraitiste et architecte Daouda Mbow s’est réalisée grâce à la participation d’une quinzaine d’artistes plasticiens. Parmi eux El Sy, Tita Mbaye, Vieux Diba, Ndoye Douts, Mouhamadou Dia, Limalé Diop ou encore Kiné Aw.
LE GROS COUP DE FILET DE LA POLICE A TOUBA
Arsenal de «110 armes à feu de divers calibres, 21 armes de fabrication artisanale et 71 fusils. 807 munitions dont 634 pour Pa, 53 Fap (fusils à pompe), 98 munitions de guerre, 16 chargeurs et 2 jumelles», a été saisi
A Touba, la police a arrêté un sexagénaire qui transportait plus de 100 armes et 800 munitions. En fin octobre dernier, la Gendarmerie nationale avait mis la main sur une importante quantité de munitions volées. Ces affaires relancent le débat sur le trafic d’armes dans ce pays.
Les éléments du poste de police de Gouye Mbind ont procédé ce samedi, vers 18h, à une grosse saisie d’armes à feu au quartier Madiyana de Touba. Le présumé coupable, âgé d’environ 65 ans, a été placé en garde à vue. Une source autorisée informe que l’homme serait l’un des plus grands trafiquants d’armes de la capitale du Mouridisme. Et la police a mis la main sur un impressionnant arsenal composé de «110 armes à feu de divers calibres dont 18 Pa (pistolet automatique), 21 armes de fabrication artisanale Pa et 71 fusils. 807 munitions dont 634 pour Pa, 53 Fap (fusils à pompe), 98 munitions de guerre, 16 chargeurs et 2 jumelles».
Abordant la question de savoir si le présumé trafiquant aurait des complices, la source policière souligne juste que l’enquête est en cours. Toutefois, les populations ont profité de l’occasion pour interpeller les autorités compétentes à agir sur ces pratiques qui commencent à gagner du terrain dans la ville de Bamba.
Un sexagénaire en garde à vue
Cette saisie relance aussi des questions sur le trafic d’armes dans ce pays et rappelle d’autres affaires semblables. Dans la nuit du 26 au 27 octobre, la Section de recherches de la Gendarmerie nationale avait intercepté entre 3 900 et 4 500 cartouches d’Ak-47. Ce stock de munitions de guerre, qui était dissimulé dans un véhicule civil, a été intercepté à l’entrée de la cité religieuse de Pire ainsi que deux personnes à bord du véhicule qui transportait les ar¬mes.
Le juge d’instruction, saisi par le procureur de la République pour l’ouverture d’une information judiciaire pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et détention d’armes en vue de la commission d’actes terroristes, avait écroué les mis en cause.
Il faut savoir que les cartouches avaient été subtilisées au sein de l’armurerie de la base militaire de Ouakam. Jusqu’ici, l’Armée n’a ni confirmé ou infirmé ce vol incroyable.
Dans son monitoring des violences en 2018 publié en décembre dernier, le Mouvement contre la prolifération des armes légères en Afrique de l’Ouest (Malao) révélait que les agglomérations de Médina Gounass, Touba et Diaobé faisaient face à une importante circulation d’armes. Le document montrait que le marché «Ocass» de Touba est notamment signalé comme un des principaux marchés d’armes connus au Sénégal où il est possible d’acheter différents types d’armes et de munitions.
LES POLICIERS RETRAITES RAPPELLENT AU PRÉSIDENT SES PROMESSES DE 2012
Les promesses du chef de l’etat restent en l’état, notamment la pension militaire, le décret de cession de logements occupés dans des camps de garde et cités de la police
Le mouvement national des policiers à la retraite du Sénégal, tous corps confondus, avait apporté son soutien au candidat Macky Sall en 2012, à la suite d’une rencontre tenue le 11 novembre 2011. Selon son Président Cheikhna Keita, Brigadier Chef à la retraite, les policiers retraités ont totalement respecté leurs engagements mais les promesses du Chef de l’etat restent en l’état, notamment la pension militaire, le décret de cession de logements occupés dans des camps de garde et cités de la police.
Cheikhna Keita, Brigadier Chef à la retraite, par ailleurs Président du mouvement national des policiers à la retraite du Sénégal, tous corps confondus, a lancé un cri du cœur à l’endroit du Chef de l’Etat mais, précise-t-il, « avec beaucoup de respect et d’humilité ». Et pour cause, dit-il. « Ce que nous constatons nous égratigne le cœur », affirme-t-il.
En effet, le mouvement avait accepté de soutenir le candidat Macky Sall à la Présidentielle de 2012, qui a consacré son accession à la magistrature suprême. Selon lui, les policiers retraités ont rempli totalement leur mission en ce qui concerne ce soutien, mais les promesses faites par le Chef de l’Etat restent toujours en l’état. Il rappelle que le 11 novembre 2011, le mouvement avait reçu un appel téléphonique venant de l’ancien Directeur Général de la Police Nationale, le Commissaire Divisionnaire de Classe Exceptionnelle Assane Ndoye, pour lui dire que le candidat Macky Sall avait besoin de le rencontrer. Il poursuit : « Le candidat d’alors, Macky Sall, nous a accueillis, avec à ses côtés Mbaye Ndiaye qui deviendra son premier ministre de l’Intérieur.
Après un échange de plus de trois tours d’horloge, le candidat Macky Sall nous avait demandé de le soutenir à la Présidentielle de 2012. Et en tant que policiers à la retraite, il nous est même arrivé d’intégrer son cortège dans certains coins du pays, pour le sécuriser. Nous avons respecté tous les engagements que nous avions pris. Quand il a été élu en 2012, nous avons soumis des doléances comme entre autres la pension militaire qui n’est pas appliquée aux policiers depuis 1978 et la prise en compte de l’indemnisation des policiers radiés. » Mais, regrette-t-il, une fois élu en 2012, il est resté jusqu’au 22 mars 2015 avant de recevoir le mouvement.
A cette occasion, il s’était excusé du retard, et Cheikhna Keita souligne que les mêmes doléances lui ont été de nouveau soumises, en y ajoutant que des retraités, des veuves de retraités occupent des maisons dans les camps de garde et cités de police et qui y ont consenti des investissements. Sur ce registre, la doléance était que ces logements soient cédés aux occupants, ce que le président de la République avait accepté. Mais aujourd’hui, il se désole du fait que les occupants de ces logements sont régulièrement menacés d’expulsion, faute d’un décret de cession. D’après lui, il est temps que cette situation soit régularisée d’autant plus que la plupart d’entre les policiers retraités ont attendu en vain la concrétisation de toutes les promesses, sans rien voir et ils ne sont plus de ce monde aujourd’hui.
Selon Cheikhna Keita, un seul point a été véritablement réglé, il s’agit du versement de 2 milliards de Fcfa, pour les policiers radiés et « nous lui sommes reconnaissants pour cet acte de grandeur et de générosité ». Il ajoute : « Aujourd’hui, nous attendons qu’on nous applique la pension militaire, mais qu’à cela ne tienne, nous sommes loyaux et nous resterons loyaux. »
Lançant un message au Chef de l’Etat, il affirme : « Nous avons pris des risques pour vous, nous vous avons accompagné depuis 2008, nous sommes de vieux retraités et moi qui vous parle, j’ai 70 ans. Pensez à nous, Excellence ! » Il a par ailleurs demandé au Commissaire Boubacar Sadio de revenir à la raison, en envoyant directement au président de la République ce qu’il pense, afin qu’il puisse le lire dans l’intimité de son bureau et réagir en conséquence.
S’agissant de la pandémie, Cheikhna Keita renseigne que le mouvement s’est investi dans la prévention en allant auprès des populations, mais les membres n’ont pas vu la couleur de l’aide alimentaire.
LA DIC ARRETE LE CHEF DE SERVICE DE SECURITE POUR VOL
L’Agence Informatique de l’etat (Adie) est à nouveau sur la sellette pour une histoire de vol d’ordinateur
L’Agence Informatique de l’etat (Adie) est à nouveau sur la sellette pour une histoire de vol d’ordinateur. D’après des sources sûres de « L’As», la Divison des investigations criminelles (Dic) a interpellé dix personnes vendredi, dont le gendarme, chef de service sécurité de l’Agence, hier, pour la placer en garde à vue pour présumé vol d’ordinateurs.
Il y a quelques années, L’As s’alarmait sur la récurrence de vols à l’Agence informatique de l’Etat dirigée par Cheikh Bakhoum. Apparemment, le vol s’était poursuivi et les redoutables limiers de la Division des investigations criminelles drivée par le commissaire Aliou Ba s’en étaient fait l’écho, et avaient ouvert une enquête à la suite d’un vol d’ordinateurs constaté très récemment. De fil en aiguille, les enquêteurs ont constitué le puzzle et mis le grappin sur dix personnes dont des receleurs et des complices. Ils ont également réussi à mettre la main sur 27 ordinateurs. Mais le plus cocasse est l’arrestation du gendarme chef de sécurité de l’Agence au moment du vol. C’est le week-end dernier que la Dic l’a cueilli chez lui avant de le placer en garde-à-vue dans ses locaux en même temps que ses présumés complices. Les onze personnes devraient être déférées au parquet aujourd’hui, mais l’enquête va se poursuivre pour voir le degré d’implication des uns et des autres des agents de la boîte mais aussi des complices présumés du pandore mis en cause
MALAISE AU TEMPLE DE TEMIS
La famille judiciaire traverse une crise multiforme. Outre la grève du Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) et la procédure intentée contre Me el hadji Ayé Boun Malick Diop, magistrats et greffiers se crêpent le chignon.
La famille judiciaire traverse une crise multiforme. Outre la grève du Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) et la procédure intentée contre Me el hadji Ayé Boun Malick Diop, magistrats et greffiers se crêpent le chignon. L’Union Nationale des Travailleurs de la Justice (UNTJ) entre dans la danse et prend la défense du secrétaire général du Sytjust. En réalité, les fonds communs, paraît-il, constituent le soubassement de ce malaise.
La tension est vive au temple du Témis. En plus de la grève des travailleurs de la justice en colère contre la tutelle, les greffiers etles magistrats sont à couteaux tirés. Bien qu’ils partagent le lieu de travail, mais ils ne s’épargnent pas. Ils se lancent des flèches à la moindre occasion. La sortie du Premier Président de la Cour d'Appel de Kaolack, Ousmane Kane déclarant avoir saisi le ministre de la Justice qui a servi une demande d’explication au secrétaire général du Sytjust, Me El hadjiAyaBoun MalickDiop, vient mettre le feuauxpoudres. Lemagistrat estime que si depuis plus de 9 ans, El hadji Aya Boun MalickDiop n'a pas occupé ses fonctions au niveau du tribunal et qu’il est saisi du cas quel que soit le contexte, il est de son devoir de le rappeler à ses obligations.
SEVERE REPLIQUE ME EL HADJI AYA BOUN MALICK DIOP AU MAGISTRAT OUSMANE KANE
Une sortie qui a courroucé Me El hadji Ayé Boun Malick Diop qui bat en brèche les allégations du magistrat preuves à l’appui. «Pourtant, mon affection au Tribunal de Grande Instance de Fatick n'a pas encore fait 9 ans, puisque que j'ai été affecté par arrêté du ministre de la Justice n° 011727 du 28 octobre 2011. Je mets à la disposition de l'opinion publique les copies de deux jugements rendus à l'audience des mineurs du 31 janvier 2014 du TGI de Fatick lors de laquelle j'ai siégé pour le greffe et il y en a d'autres. C'est une preuve que les dires du Sieur Kane sont à mille bornes de la vérité», réplique le secrétaire général du Sytjust avant de tirer à boulets rouges sur le magistrat. «Voilà les travers dans lesquels on tombe lorsqu’un juge de surcroît un Premier Président d'une Cour veut excessivement être dans les bonnes grâces du ministre de la Justice. C'est vraiment dommage pour l'image de la Justice sénégalaise», s’indigne le syndicaliste. Il invite le Premier Président de la Cour d'Appel deKaolack à s'investir davantage dans les affaires de sa juridiction avant de s'intéresser à la situation du syndicaliste qu’il est.
L’UMS DENONCE LES ATTAQUES PERSONNELLES DU SG DU SYTJUST
Les propos du Secrétaire général du Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust), Me El Hadji Ayé Boun Malick Diop sont considérés outrageants à l’endroit de toute la corporation. L’Union des Magistrats du Sénégal (Ums) est sortie de sa réserve pour voler au secours du magistrat Ousmane Kane et rabattre le caquet à Me El Hadji Ayé Boun Malick Diop.
Le Bureau exécutif de l’Ums condamne les attaques contre le magistrat par le greffier. «Dans une sortie faite dans la presse, Me Ayé Boun Malick Diop, secrétaire général du Sytjust, réagissant à la demande d'explication qui lui a été servie par le président duTribunal de Grande Instance de Fatick pour abandon de poste, s’est livré à des attaques personnelles contre ce dernier et le Premier président de la Cour d'appel de Kaolack, qu'il accuse d'être instrumentalisés par le ministère de la Justice», dénoncent les magistrats.
Fustigeant fermement ces attaques dirigées contre des chefs de service «qui n'ont fait que se conformer à leurs obligations professionnelles», l’Union des Magistrats du Sénégal conforte le ministre de la Justice dans sa procédure enclenchée contre le secrétaire général du Sytjust. Toutefois, le Juge Souleymane Teliko et ses camarades font montre de leur disponibilité pour une solution heureuse face aux perturbations nées de la grève du Sytjust. Mieux, les magistrats souhaitent que les bonnes relations entre membres de la famille judiciaire soient préservées. Ala suite de cela, ils invitent le secrétaire général du Sytjust à éviter de personnaliser le débat et, s'il a des objections à faire, à user des voies légales prévues en la matière.
L’UNTJ PREND LA DEFENSE DE ME EL HADJI AYE BOUN MALICK DIOP
D’ailleurs, la procédure intentée contre Me Ayé Boun Malick Diop est en train de rapprocher les deux syndicats de la justice qui se regardaient en chiens de faïence. Les membres de l’instance dirigeante de l’Union Nationale des Travailleurs de la Justice (Untj) prennent la défense de leur collègue. «L’Untj invite le garde des Sceaux à surseoir la procédure initiée contre le Secrétaire Général du Sytjust et à œuvrer pour une satisfaction des revendications qui ne font l’objet d’aucune difficulté pour apaiser le climat social, notamment le paiement des primes. Et elle précise qu’elle ne saurait jamais cautionner qu’un travailleur exerçant son droit de grève soit sanctionné sous quel que prétexte que ce soit», lit-on dans un déclaration du syndicat.
Le secrétaire général de l’Untj déplore par la même occasion le relèvement de ses fonctions du conseiller technique du greffe. Me Atab Goudiaby tient à préciser que même si son syndicat n’est pas en grève pour des questions de principe et de contexte peu favorable, il fait siennes les revendications du Sytjust pour lesquelles il s’est toujours battue. A l’instar de l’Union des Magistrats du Sénégal (Ums), l’Untj est prête à faire une offre de propositions pertinentes pour des pistes de sortie de crise.Elle a par ailleurs dénoncé le recours au greffier ad hoc. Me Goudiaby réitère la détermination de son syndicat pour la défense des intérêts matériels et moraux de tous les travailleurs de la justice.
LES FONDS COMMUNS A L’ORIGINE DU DESAMOUR ENTRE MAGISTRATS ET GREFFIERS
Par ailleurs, Me Atab Goudiaby attire l’attention du ministre de la Justice sur les conséquences fâcheuses qui découleront, à coup sûr, d’un rallongement indu de la liste des bénéficiaires du fonds commun précaire des greffes. D’ailleurs, la procédure intentée contre Me Ayé Boun Diop n’est que révélatrice du malaise au sein de la famille judiciaire. Au delà de cette affaire, semble-t-il, ce sont les fonds communs de la justice qui divisent magistrats et greffiers. Le Président de la République avait abrogé le décret accordant des fonds communs aux magistrats. En compensation aux pertes (Ndlr, Environ 900 mille/3mois) engendrées par cette décision, le chef de l’Etat a défiscalisé l’indemnité de judicature qui est revenue à 800.000 Fcfa au lieu de 400.000 Fcfa.
Loin d’abdiquer, Teliko et Cie ont repris la revendication. Ainsi, les greffiers soupçonnent les magistrats d’être à l’origine du blocage de la publication du décret au Journal Officiel des décrets n° 2018 - 2259 du 14 décembre 2018, n° 2018 - 2260 du 14 décembre 2018 et n° 2018 – 2261 du 14 décembre 2018 portant sur les fonds communs. A les en croire, les magistrats souhaitent le retrait du décret adopté en réunion de conseil des ministres afin qu’il soit élargi aux magistrats. Car, dès que le décret est publié au Journal Officiel, les fonds communs des greffiers deviennent un acquis et les magistrats seront zappés.