SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
30 juin 2025
PLUS DE 100 000 MOUTONS DÉJÀ ENREGISTRÉS
Le ministre de l’Elevage, Samba Ndiobéne Kâ, s’est réjoui du nombre important de moutons au marché de Kidira. Il a assuré de son engagement à ne ménager aucun effort pour que cette tendance se poursuive au niveau national.
Plus de 100.000 têtes de moutons ont été enregistrés au poste frontalier de Kidira (Tambacounda), contre 25.000 à la même date l’année dernière, a appris l’APS.
‘’Les opérateurs économiques du Sénégal ont fait entrer dans notre pays plus de 13.000 moutons. Ceux du Mali plus de 44.000 et les opérateurs de la Mauritanie plus de 43 000 têtes’’, a indiqué le chef du service départemental de l’élevage de Bakel, Mame Biram Bodian.
Il s’exprimait lors d’une visite du ministre de l’Elevage et des Productions animales, Samba Ndiobène Kâ, au poste frontalier de Kidira. M. Kâ s’était auparavant rendu au foirail de Payar, dans le département de Koumpentoum.
M. Bodian a fait état d’une augmentation du nombre des moutons issus de la production locale à 5.125 au poste vétérinaire de Kidira.
Le ministre de l’Elevage, Samba Ndiobéne Kâ, s’est réjoui du nombre important de moutons au marché de Kidira. Il a assuré de son engagement à ne ménager aucun effort pour que cette tendance se poursuive au niveau national.
‘’Au poste de contrôle frontalier de Kidira, la synergie d’action entre forces de défense et de sécurité ainsi qu’avec les soldats de l’économie, permettra d’atteindre l’objectif de 803.000 têtes de moutons, afin que chaque Sénégalais puisse avoir le mouton de sa bourse’’, a-t-il dit.
Samba Ndiobène Ka a rappelé que le rôle de l’Etat était de permettre aux opérateurs de mener tranquillement leurs activités de manière à rendre les moutons disponibles sur le marché et accessibles à toutes les bourses.
Il a souligné que ses homologues de la Mauritanie, du Mali et du Niger sont dans de très bonnes dispositions pour accompagner le Sénégal dans cette opération qui a à la fois une dimension religieuse, économique et sociale.
ALY NGOUILLE NDIAYE, LES TROIS GAZELLES ORYX ET L’AVAL D’ABDOU KARIM SALL
L’affaire du transfert de gazelles oryx de leur réserve continue de soulever des vagues et n’en finit pas de révéler des secrets après que deux de ses animaux protégés sont morts dans la réserve du ministre de l’environnement.
L’affaire du transfert de gazelles oryx de leur réserve continue de soulever des vagues et n’en finit pas de révéler des secrets après que deux de ses animaux protégés sont morts dans la réserve du ministre de l’environnement.
Ce dernier ne serait pas le seul membre du gouvernement à en disposer. Au moins deux autres de ses collègues membres du gouvernement auraient également bénéficié du même privilège selon nos informations. L’un d’eux est le ministre de l’intérieur et de la Sécurité publique, Aly Ngouille Ndiaye. Interrogé hier par iRadio pour avoir sa version, il a préféré ne pas s’exprimer sur la question, « pour ne pas alimenter une vaine polémique », assurant que tout serait fait selon les dispositions prévues par la loi.
D’ailleurs, ce matin, dans sa livraison du jour, le quotidien Libération détaille lesdites dispositions contenues dans le protocole de transfert de cette espèce protégée de la réserve de Ranerou à celle privée, appartenant au ministre et située à Warkhokh, dans la commune de Linguère dont il est également l’édile. Selon le document, il s’agit de trois gazelles Oryx, un mâle et deux femelles, mises à la disposition de la réserve Kilim d’Aly Ngouille Ndiaye.
PROTOCOLE VALIDÉ PAR LE MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT
Le protocole, signé avec le Directeur des Parcs nationaux, le colonel Babacar Ndiaye, a été approuvé le 2 février 2020 par le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall.
Il y est ainsi notifié au propriétaire de la réserve, entre autres obligations, de supporter toutes les charges liées à la capture et au transfert des animaux dans sa réserve, d’assurer le suivi sanitaire et la bonne alimentation des bêtes mais aussi la sécurité des lieux pour éviter les échappées d’animaux hors du site ou de favoriser le croisement entre espèces voisines et de loger les gazelles oryx dans un environnement adapté.
Selon un proche du ministre Aly Ngouille Ndiaye, interrogé par Libé, « toutes ces conditions sont respectées. La ferme d’Aly Ngouille Ndiaye fait 40 hectares et les Oryx ont commencé à se reproduire ». Il a visiblement eu plus de chance que son collègue en charge de l’environnement, qui s’en est tiré avec deux gazelles mortes et une polémique qui n’est pas encore prête à s’estomper.
L’ÉTAT PROCÈDE À LA VENTE DES APPARTEMENTS "EDEN ROC" DE BIBO BOURGI
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) avait, dans son arrêt du 23 mars 2015, condamnant Karim Wade et Cie, ordonné la confiscation de plusieurs biens meubles, immeubles, divis et indivis*.
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) avait, dans son arrêt du 23 mars 2015, condamnant Karim Wade et Cie, ordonné la confiscation de plusieurs biens meubles, immeubles, divis et indivis*.
C’est dans ce cadre qu’ont été confisqués les appartements "Eden Roc" de Bibo Bourgi, un des co-accusés de Karim Wade dans le procès dit des biens mal acquis.
Alors au nombre de 24, lesdits apparemments sont situés au centre-ville de Dakar, précisément sur la corniche Ouest, entre l’hôtel Sokhamon et l’Ambassade de Suisse. « Aux termes des dispositions de l’article 21 de la loi numéro 76-66 du 2 juillet 1966 portant Code du domaine de l’Etat, modifiée, ces biens entrent d’office dans le domaine privé de l’Etat », mentionne-t-on dans le communiqué de presse de la Direction générale des Impôts et Domaines.
Mieux, le document indique qu’après « l’accomplissement de toutes les formalités requises, la commission de contrôle des opérations domaniales a, en sa séance du 20 avril 2017, émis un avis favorable pour la vente des appartements "Eden Roc". Le directeur des Domaines est chargé d’y procéder ».
A cet effet, mentionne-t-on dans le document, il est porté à la connaissance du public que la mise en vente débutera le mardi 21 juillet 2020 et sera clôturée le mardi 28 juillet 2020. Une visite des lieux sera organisée le jeudi 23 juillet 2020. Avis aux potentiels acquéreurs...
* Dans une copropriété divise, le propriétaire détient la totalité de l’unité dans laquelle il habite et une partie des parties communes, appelée quote-part. En copropriété indivise, les propriétaires détiennent ensemble la totalité de l’immeuble et profitent d’un usage exclusif de leur appartement.
VIDEO
LA DÉCOLONISATION DES ESPRITS EST FONDAMENTALE
La question des langues est essentielle. Les Africains doivent se départir du complexe du colonisé en quête permanente de l'aval de l'Occident. Le travail de Boubacar Boris Diop à travers l'écriture wolof est remarquable - ENTRETIEN AVEC NGUGI WA THIONG'O
Entretien avec le célèbre écrivain kenyan, Ngugi wa Thiong'o.
L'auteur de "Decolonising the Mind : the Politics of Language in African Literature" publié en 1986, parle des rapports de domination entre les différentes langues. Selon le romancier, celui qui ne parle pas sa langue maternelle ou la langue de chez lui, est tout bonnement assimilable à un esclave. Car, ajoute-il, la langue en tant qu'outil de transmision des cultures, participe à la colonisation fortement à la colonisation des esprits.
Ngugi wa Thiong'o encourage donc ses pairs écrivains à promouvoir les langues africaines, à l'instar de Boubacar Boris Diop dont il salue le travail d'écriture et de traduction en wolof.
par le chroniqueur de SenePlus, Hamadoun Touré
SALUT L’ARTISTE !
EXCLUSIF SENEPLUS - Avec la pandémie, la culture a été atteinte au cœur de toutes ses activités. Les artistes ont perdu de la ressource matérielle mais pas ce supplément d’âme qui les pousse à faire parler leur cœur
Hamadoun Touré de SenePlus |
Publication 18/07/2020
A la différence de la maladie à coronavirus, la culture est exposition, vernissage, confluence, promiscuité, rapprochement. La Covid est implosion, confinement, distanciation, méfiance, éloignement. La culture est liberté, appel du grand air, élan vers l’autre. La Covid est repli sur soi, internement, masque, barrières contre l’autre.
La culture est une affaire publique, en osmose avec la masse, parle le langage des masques, vit par et pour les autres. Le virus est une menace, crée la peur et la panique, frappe aveuglément, tue celui qui est le cœur même de la culture : l’homme. Il empêche le bonheur partagé dans les rassemblements et regroupements.
La culture, c’est le temps des accolades et de l’insouciance joyeuse. La pandémie oblige à rester sur le qui-vive, à mimer l’affection et la poignée de mains, ce rituel de nos civilisations. Elle limite les joies et les émotions. La culture est le condensé de nos valeurs communes. La Covid-19 pointe nos faiblesses et les frontières de notre savoir, limite nos capacités de mouvement, réduit notre ardeur au travail.
La culture c’est aussi bonne franquette, bonne chère, bonheur intégral, oubli de soi. Elle réunit. Elle est bonté et beauté. Rien que le nom de la pandémie transporte le malheur dans son train de restrictions. La culture, c’est, dit-on, ce qui reste quand on a tout oublié. Le virus c’est ce qu’on ne peut oublier tant qu’il reste.
L’expression artistique, musicale, cinématographique, photographique ou autre, a l’ambition de faire tomber les masques. Son projet ultime est de montrer l’homme tel qu’il est et non tel que le virus voudrait qu’il fût.
Suspension des sorties nocturnes
Culture et pandémie n’ont jamais fait bon ménage. La première, bien qu’immatérielle, souffre du malheur que la seconde fait abattre sur le monde. Frappée dans ses différentes composantes, la culture a été atteinte au cœur de toutes ses activités : musées, salles de cinéma et établissements de nuit fermés, concerts interdits. Conséquences : Sorties nocturnes suspendues.
Habitués à côtoyer la misère humaine, reflet du bonheur parfois éteint chez l’homme, les artistes reproduisent, à leur manière, la réalité du monde. Ils ont plié mais n’ont pas rompu, initié des actions pour maintenir l’espoir en dépit des innombrables pertes en vies humaines dont celles de célébrités de leur univers. Leur génie créateur est resté actif. Avec l’aide des prodiges du numérique, ils se sont évertués à redonner espoir à tous ceux qui commençaient à désespérer de la vie.
En dehors du huis clos nécessaire avec la muse qui inspire le créateur, le fait culturel repose sur une audience, des spectateurs, des critiques, des amateurs, des connaisseurs et des mécènes. Avec les moyens et le style qui leur sont propres, les musiciens, au nom de leurs pairs artistes, se joignent au chœur des ennemis de l’ennemi invisible. Ils investissent le champ de bataille avec leurs outils habituels, engagent leur talent au profit des causes de l’humanité.
Sans nouvelles munitions car utilisant les mêmes armes. Des armes ? Elles ont pour noms : amour, protection de notre monde, refus des excès de nos habitudes de citadins parvenus. Nous aimons leurs paroles, sommes sensibles à leur mélodie et admiratifs de leur talent mais ignorons parfois leurs conseils discrets.
Lanceurs d’alerte
Malgré notre silence, parfois notre indifférence, ils poursuivent, avec persévérance, leur mission d’éveilleurs de conscience et de lanceurs d’alerte. Leurs recommandations, véritables antidotes, avant les guerres, les épidémies et nos dérapages d’hommes imprudents nous font regretter de n’être perméables bien souvent qu’à nos distractions hédonistes et indifférentes aux leçons qui éduquent et guident dans la vie.
Pas de restriction pour les artistes devant l’amour, « le lait de la tendresse humaine », selon la magnifique expression de Shakespeare pour abreuver de plaisir les habitants de notre planète dans quelque hémisphère qu’ils se trouvent. Aujourd’hui, comme hier, leurs messages sont identiques, et ne sont muets ni surpris devant les douleurs de notre temps.
A défaut de pouvoir exercer leur art en communiant avec un public réel, ils ont exploité la magie du virtuel et nous ont donné des moments d’intense bonheur. Comme ce concert planétaire imaginé par Lady Gaga le 18 avril dernier, et celui produit sur le continent à l’occasion de la journée de l’Afrique le 25 mai. Il y a de la noblesse dans ces deux initiatives car elles sont dédiées aux autres.
Ces grands événements n’ont pas occulté l’engagement et l’apport des nombreux peintres, acteurs, réalisateurs, metteurs en scène, musiciens qui nous ont fait partager de grands moments de joie depuis leur confinement. Grâce à eux, nous avons un temps oublié nos angoisses et surtout réalisé que notre espèce est éternelle. D’autres artistes, localement, ont participé à des activités de sensibilisation et d’éducation des citoyens.
Supplément d’âme
Pourtant la culture a été touchée de plein fouet par la pandémie et beaucoup de ceux qui en vivent ont vu tarir leurs sources de revenus. Ils ont perdu de la ressource matérielle mais pas ce supplément d’âme qui les pousse à faire parler leur cœur en allant vers les autres. Ils se sont consacrés à leurs contemporains, en particulier aux aides-soignants et à des populations africaines démunies dont certaines nourrissent encore des doutes sur la réalité de la Covid-19.
Autour de l’artiste américaine, Lady Gaga, l’ex-Beatle Paul Mac Cartney, le talentueux Elton John, le monument Stevie Wonder et bien sûr la bande des inusables Rolling Stones, Mike Jagger en tête, monstres sacrés qui suscitent l’extase chez les fans, ont égayé nos périodes de masque, de distanciation physique. Ils ont soutenu des malades, qui sans eux, auraient difficilement été pris en charge par les médecins.
Dans cette démonstration de solidarité et de compassion, les stars africaines n’étaient pas en reste et ont pris le relais, à l’initiative de l’animateur-producteur Amobe Mevegue et sous la houlette de Youssou Ndour avec leur ainé Salif Keita ainsi que l’idole des jeunes, Fally Ipupa.
A côté de ces musiciens de renom, tant d’autres vedettes comme Angélique Kidjo, Didier Awadi, Magic System, Sidiki Diabaté,Oumou Sangaré, Ziza, Fanicko, Tiken Jah Fakoly, Femi Kuti, Zeynab ouBebi Philip ont donné leur temps, leur talent et leur énergie pour convaincre de l’existence de la Covid-19.
Destin unique
Le Guadeloupéen Jacob Devarieux, du Kassav, a ajouté sa note à l’adresse de l’Afrique et de sa diaspora pour dire et redire que pire qu’une maladie, la Covid-19 est une pandémie.
Tous ces artistes engagés savaient que de son repos éternel, leur inoubliable doyen Manu Dibango veillait, outre-tombe et les encourageait avec son inimitable voix de stentor.
Sur les traces de leurs devanciers, les musiciens africains ont magnifié notre unicité de destin sur cette planète. Global World et WAN, l’ont mis en exergue. « Together as one » (Unis comme un. Même monde que nous sommes, représentons et habitons).
Ils ont marché dans les sillons tracés par les initiateurs de l’élan de solidarité lancé à travers « We are the World» par Michael Jackson, Diana Ross, Lionel Richie, sans oublier Stevie Wonder, le regretté Ray Charles et naturellement le maître d’œuvre, Quincy Jones.
Tous s’étaient unis en 1981 pour alerter le monde d’une terrible famine dans la Corne de l’Afrique, plus particulièrement en Ethiopie, en détresse absolue. C’est ce même idéal de solidarité humaine qui inspirera quatre ans plus tard le gigantesque double concert de LIVE AID 1985 en même temps au stade de Wembley à Londres et à Philadelphie sous la houlette de l’anglais Bob Geldof et d’autres grands noms de la musique mondiale.
Dans le même stade mythique de la capitale britannique, en 1988, des artistes de tous horizons, toutes races et religions confondues, se sont retrouvés pour dire non au régime ignominieux de l’Apartheid et exiger la libération de Nelson Mandela, entré comme un géant dans la légende.
Ce rassemblement célébrait en même temps les 70 ans du héros de la lutte pour l’égalité des races. Et aussi réveillait les puissants de notre époque sur une injustice. Objectif atteint le 11 février 1990 avec la libération de Madiba et célébré, au même endroit, le 16 avril de la même année.
A la différence du cas de Mandela, médiatisé à juste titre, des millions de femmes, d’hommes et d’enfants ont partagé des sorts identiques dans l’anonymat. La musique a permis de les replacer sous la lumière de l’histoire.
Les artistes, tous genres d’expression confondus, ont toujours épousé les causes de notre temps faisant fi des barrières artificielles érigées par les fractures de l’histoire.
Citoyens d’une planète en perte de repères, ils ont choisi la mission d’être, à leur façon, des relais de la sublime ode à l’amour de l’immense poète et penseur pakistanais Mohamed Iqbal :
« Apparais ô cavalier du destin,
Apparais ô lumière de l’obscur royaume du changement,
Apaise le tumulte des nations,
Enchante nos oreilles avec la musique
Lève-toi et accorde la harpe de la fraternité ».
Dostoïevski avait raison : « la beauté sauvera le monde ».
AU MALI, LES PROTESTATAIRES DISENT NON À LA CEDEAO
Le mouvement de contestation a rejeté samedi un compromis proposé par la médiation ouest-africaine et prévoyant le maintien au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keita dit "IBK", dont il continue de réclamer la démission
Menée par l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan, l'équipe de médiation dépêchée mercredi au Mali par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a de nouveau rencontré vendredi soir le Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), l'alliance qui défie le pouvoir dans la rue.
Dans un climat d'exaspération nourrie depuis des années par l'instabilité sécuritaire liée aux violences jihadistes et intercommunautaires dans le centre et le Nord du pays, le marasme économique ou une corruption jugée endémique, la troisième grande manifestation à l'appel du M5-RFP, le 10 juillet, a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako.
"La délégation du M5-RFP se démarque des propositions de solutions de la Mission de la Cédéao qui ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par le M5-RFP et portées par l’écrasante majorité du peuple malien", a signifié le mouvement dans un communiqué à l'issue de la réunion qui s'est achevée dans la nuit.
Samedi, Goodluck Jonathan a assuré à la presse que les négociations n'avaient pas échoué et que la médiation poursuivrait son travail.
Vendredi soir durant la réunion, la médiation de la Cédéao qui tente d'empêcher que la crise politique au Mali ne s'aggrave encore et d'éviter une nouvelle effusion de sang, a proposé un plan de sortie de crise en plusieurs points, selon le M5-RFP.
Selon le mouvement, ce plan prévoit expressément le maintien du président Keïta dans ses fonctions, ainsi notamment qu'une recomposition de la Cour constitutionnelle - qui a fait déborder la colère en invalidant une trentaine de résultats des législatives de mars-avril -, un réexamen du contentieux électoral et un gouvernement d'union nationale.
"Ces propositions ont réduit tout notre combat à des questions électorales", a regretté devant la presse Choguel Maiga, un des dirigeants du M5-RFP, alliance hétérogène de chefs religieux et de personnalités du monde politique et de la société civile.
Lors de cette réunion, le M5-RFP a "réitéré ses demandes (...) notamment la démission" du chef de l'Etat, mais la Cédéao a fait savoir que cette exigence était "pour elle une ligne rouge", poursuit le mouvement dans son communiqué.
Selon le M5-RFP, les propositions de la médiation sont identiques à celles déjà formulées par le chef de l'Etat et qu'il a déjà rejetées.Elles "ne tiennent aucunement compte du contexte socio-politique et des risques majeurs que la gouvernance de Ibrahim Boubacar Keïta fait peser sur l’existence même du Mali en tant que Nation, République et démocratie".
"Cette exigence de démission est fondée sur l’incapacité avérée de M. Ibrahim B. Keita à redresser le Mali, sa gouvernance ayant conduit à la perte de l’intégrité territoriale et à la dislocation de l’unité nationale, sa perte de légitimité, les violations graves des droits et libertés, et plus récemment les massacres perpétrés (...) contre des manifestants aux mains nues", poursuit-il.
Les trois jours de troubles de juillet, marqués par des saccages et des affrontements entre lanceurs de pierres et forces de sécurité tirant à balles réelles, ont fait onze morts selon les autorités, 23 selon le M5.
VIDEO
LES DERNIÈRES HEURES D'ADAMA TRAORÉ
Le 19 juillet 2016, à la gendarmerie de Persan, Adama Traoré gît, inanimé. Il est 19 h 05 quand le médecin déclare son décès. Depuis, au gré des expertises contestées et des témoignages contradictoires, cette affaire judiciaire ne s’est jamais refermée
Que s'est-il passé le 19 juillet 2016, jour de la mort d'Adama Traoré ? Une enquête vidéo du Monde.
Le 19 juillet 2016, dans la cour de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), à une trentaine de kilomètres au nord de Paris, Adama Traoré gît, inanimé. Il est 19 h 05 quand le médecin du SAMU appelé sur place déclare son décès. Depuis, au gré des expertises contestées et des témoignages contradictoires, cette affaire judiciaire hors norme ne s’est jamais refermée.
Grâce à l’analyse des images de vidéosurveillance, au recoupement des échanges radio des forces de l’ordre, aux récits de témoins et à des simulations 3D, l’équipe vidéo du Monde, en partenariat avec le collectif d’experts Forensic Architecture, a reconstitué les deux heures critiques qui ont précédé la mort d’Adama Traoré.
LA SÉRIE MAÎTRESSE D'UN MARIÉ A LE MÉRITE DE FAIRE BOUGER LES LIGNES
Journaliste culturelle et critique de cinéma, Oumy Regina Sambou a atterri sur le plateau de la série à succès ‘’Maitresse d’un homme marié’’. Son rôle de femme célibataire, exigeante, voulant le meilleur pour sa sœur Dalanda, a fait jaser. Entretien
Journaliste culturelle, bloggeuse et critique de cinéma, Oumy Regina Sambou a atterri sur le plateau de la série à succès ‘’Maitresse d’un homme marié’’. Son rôle de femme célibataire, exigeante, voulant le meilleur pour sa sœur Dalanda, a fait jaser. ‘’EnQuête’’ a voulu mieux connaitre l’actrice qui, dans cet entretien, invite le public à en tirer des leçons de vie.
Comment avez-vous vécu cette deuxième saison de ‘’MDHM’’ ?
Pour moi, ce fut une très belle expérience. J’ai eu l’occasion, à plusieurs reprises, d’aller sur un plateau de tournage, surtout quand il s’agit de cinéma. Mais, à chaque fois, je n’ai pas pu avoir le temps de me lancer. Cette fois-ci, c’est le cas avec ‘’Maitresse d’un homme marié’’. Tout est parti d’un délire, d’une boutade et je me suis retrouvée sur un plateau à devoir jouer un rôle.
En fait, je regardais la saison 2 et Tahirou m’énervait tout le temps. J’ai commencé à dire à Kalista, qui est une amie, qu’il fallait que je vienne jouer. Et je n’arrêtais pas de le dire sans vraiment me prendre au sérieux. Je ne savais pas que Kalista allait me prendre au sérieux et un beau jour, elle m’envoie un e-mail et me dit : ‘’Tu tournes demain.’’ J’étais surprise, mais en même temps je me suis dit : je lui fais confiance, je sais que nous avons les mêmes critères, nous avons le même niveau d’exigence. On se côtoie professionnellement depuis 2009. Donc, il y a une relation de confiance qui s’est établie. Je me suis dit que si elle croit que je peux le faire, donc je n’ai pas de raison de douter. Et c’est comme ça que je me suis retrouvée sur le plateau, en pleine épidémie de coronavirus avec le couvre-feu et autres contraintes.
Justement, quelle a été l’ambiance, dans un contexte de crise sanitaire ?
Vous pouvez imaginer dans quelles conditions le tournage se passait. L’équipe était restreinte, pour respecter les consignes sanitaires, les mesures barrières, parce qu’il y avait même des distributions de masques. Quand on arrivait, il fallait faire très attention lors du maquillage, tout le monde devait avoir son masque, le gel. Cela n’a pas du tout était facile et pour moi, c’est cela l’une des plus grandes choses qui m’ont marquée dans ce tournage, parce qu’à aucun moment dans la série, on ne parle de coronavirus. Et cela, je pense, c’est un choix, dans la mesure où la série, quand même, est intemporelle et il ne fallait pas aussi que cette pandémie apparaisse trop pour ne pas stresser les gens. C’est peut-être également ce qui fait que les gens oublient qu’à cause de la pandémie, il y a beaucoup de choses qui ont dû être changées parce qu’il y a une différence entre ce qui était prévu sur le programme et ce qui a été effectivement fait. Tout le tournage s’est déroulé à Dakar.
Or, on a bien vu que dans la première saison, les gens bougeaient beaucoup. Dans la deuxième, personne n’a pu bouger. On était donc obligé de faire preuve d’une certaine ingéniosité pour trouver les locaux et parfois en raison de la maladie, les lieux où on devait tourner étaient fermés. Parfois, il a fallu négocier. Aussi, il y a beaucoup de scènes où il devait y avoir énormément de figurants, mais cela n’a pu être possible. C’est le cas de la scène du baptême où, si c’était en temps normal, il y aurait une fête plus grande que ça, avec un bon nombre de figurants. Imaginez, même les funérailles de Bakary Sagna, qui allaient être un grand événement en temps normal, mais à cause du coronavirus ça n’a pas été le cas. J’ai assisté à la réalisation d’une série et je ne perds pas de vue qu’un plateau de tournage, habituellement, ne doit pas être comme ça. C’est beaucoup plus animé d’habitude, et pour moi c’est une grosse prouesse ce qu’ils ont réussi à faire.
Mais le public n’a pas été informé de toutes ces contraintes…
Je pense que la production a choisi de se taire sur cet aspect. On a continué à tourner pour vraiment montrer une vie normale, histoire de ne pas tomber dans le stress ambiant.
Votre rôle a essuyé pas mal de critiques. Parfois, des paroles assez dures, des insultes. Comment avez-vous géré tout cela ?
Personnellement, cela m’a tellement fait rire. En fait, ce que je dis, c’est que, si ce n’était pas à cause de mes amies, ma famille, mes proches qui m’appellent tout le temps pour me dire de ne pas réagir, j’allais mener le débat (rires). Mais vraiment, j’ai adoré le rôle. Je me suis amusée, parce que dans la vraie vie, j’aurais pu avoir ce rôle (rires). La fille qu’on voit fait focus sur ses objectifs. On lui a parlé de divorce, elle n’a même pas cherché à faire la médiation. Ce n’est pas son problème. Après, au fur et à mesure des choses, le personnage évolue et c’est cela aussi le travail avec Kalista. On ne sait jamais, à l’avance, comment le personnage évolue. On reçoit toujours les documents à la veille du tournage.
Donc Regina, on voit que c’est une personne qui a un bon fond et qui considère que sa nièce (parce que c’est la tante de Dalanda dans la série) méritait plus qu’un homme comme Tahirou et la suite lui a finalement donné raison. Quand on vous critique, c’est parce que vous faites les choses pour autrui et vous les faites bien. Lorsque vous ne faites rien de bon, personne n’en parle, personne ne vous calcule. Mais quand vous en arrivez à vous faire détester à cause d’un rôle, c’est que vous jouez bien. J’ai reçu des messages d’amis me disant ‘’Je t’assure que si je ne te connaissais pas avant la série, j’allais te détester naturellement’’ (rires). Il y a ma grande sœur et ses amies qui me disent que parfois elles ont juste envie de me donner une claque quand elles suivent la série. Même dans la rue, c’était assez amusant aussi avec les réactions des gens qui viennent discuter, échanger et me demander pourquoi je tiens tant à les faire divorcer. C’était vraiment une belle expérience pour moi.
Tout comme la première saison, ‘’MDHM’’ a réussi à scotcher le public avec la saison 2. Comment expliquer un tel succès ?
C’est dans la droite ligne du retentissement de la première saison. Cette série a le mérite de faire bouger les lignes, de mettre sur la place publique des sujets quasi-tabous, ce dont on ne parle pas trop dans notre société sénégalaise actuelle. On vit dans un pays où la polygamie est légalisée et donc les gens se disent que même si vous signez monogamie, cela ne vous engage à rien. Tout en sachant aussi que personne ne va laisser une femme ester en justice contre son mari pour bigamie. Ce dont les hommes ne se privent pas. Ils se marient sans même que le divorce ne soit prononcé. Mais qu’une femme le fasse, c’est une totale aberration. Comme je dis souvent, ‘’Maitresse d’un homme marié’’ a le mérite de montrer les humains tels qu’ils sont. Au Sénégal, dans les productions audiovisuelles, on a tendance à blâmer les femmes. On voit toujours un bon samaritain qui lui montre la voie de la rédemption, alors que ‘’Maitresse d’un homme marié’’ vient mettre tout le monde dans un même paquet. Si la société est dégoutante, on est tous responsable et c’est un message qui a du mal à passer. Moi, je ris quand je vois des gens qui disent que ‘’MDHM’’ est une série qui diabolisent les hommes. Mais dans cette série, on oublie aussi que les femmes sont cash. Quand elles veulent quelque chose, elles se battent pour l’avoir coûte que coûte. Elles ne calculent même pas les impacts que cela peut avoir sur la vie des gens. Vous prenez tous les personnages, ils sont tous comme ça. Cela traduit cette forme d’égoïsme dans notre société qu’on a tendance à ériger en règle. Ce serait bien que chacun se mette dans la peau d’un des personnages et voit réellement l’impact des faits et gestes qu’il pose.
Ce retentissement est aussi africain…
Tout à fait. Je ne me souviens pas d’une série sénégalaise qui a eu autant de succès. On se souvient de ‘’Tundu wundu’’ d’Abdoulahad Wone qui avait été primé au Fespaco, qui a eu un succès sur le plan international. Mais le réalisateur me disait un jour que certes il en était fier, mais ‘’Tundu wundu’’, en ayant un succès international, a perdu son public local. Ce qui n’a pas été le cas de ‘’Maitresse d’un homme marié’’. La série a gardé son public local et a su fédérer un public international, parce que la problématique que Kalista a choisie est transversale, elle interpelle toutes les femmes, peu importe le pays. La principale histoire est celle de la polygamie qui est un débat dans plusieurs pays. En Côte d’Ivoire, on parle de la légaliser ou non.
On voit que la plupart des autorités sont polygames, mais ce n’est pas légal. En Guinée également, les gens sont confrontés à ce genre de problème. Et là, la série parle de la polygamie, mais elle n’est pas dans le jugement, c’est ce que les gens ne comprennent pas toujours en faisant un procès à Kalista, alors qu’elle n’en fait pas. Elle parle de choses qui la passionnent, des choses qu’elle a vues, connues et elle en a fait un film. Maintenant, à chacun d’en prendre et d’en laisser, de choisir ce qui lui parle, ce qui peut lui servir de viaduc afin d’éviter de commettre les mêmes erreurs que certains personnages.
DAKAR, ORPHELIN DE SON COEUR BATTANT POUR DEUX ANS
Le marché Sandaga, patrimoine historique et haut lieu du commerce informel au Sénégal, est aujourd’hui dans un état de délabrement dangereux. Sa réhabilitation ne déplaît pas mais les occupants attendent de savoir où ils seront recasés
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 18/07/2020
À quelques centaines de mètres du Palais de la République et de l’Assemblée nationale, le marché Sandaga, patrimoine historique et haut lieu du commerce informel au Sénégal, est aujourd’hui dans un état de délabrement dangereux. Sa réhabilitation ne déplaît pas mais les occupants attendent de savoir où ils seront recasés, et s’ils pourront revenir.
À 56 ans, Sokhna Fall est une femme dynamique établie au marché de Sandaga depuis plus de dix ans.
Vendeuse de salades, de tomates, de persil chinois et autres légumes frais, elle ne semble pas abattue par la décision du gouvernement sénégalais de fermer provisoirement le lieu pour réhabilitation. Au contraire.
«L’initiative des autorités doit ravir tout le monde car ce marché porte une part de notre histoire. Le voir chaque matin dans cet état délabré me met mal à l’aise, c’est inadmissible. En plus de sa vétusté et des risques d’accident, des malfaiteurs y font régner leur loi en toute impunité… Cette décision est celle qu’il fallait prendre», dit-elle à Sputnik.
Le marché Sandaga était l’une des destinations préférées des Dakarois. Mais ils vont devoir s’habituer à ne plus y mettre les pieds pour une durée d’au moins deux ans. De même que les touristes européens, asiatiques, américains, etc. Ce haut lieu du business local va être fermé pour réhabilitation. Après plusieurs reports dus aux refus des occupants de partir, le Président Macky Sall s’est montré déterminé et a fixé un ultime délai au lendemain de la Tabaski (fête du sacrifice du mouton) prévue en fin juillet.
«La modernisation de Sandaga (se fera) à travers un projet qui prend en compte les caractéristiques du patrimoine historique. Le Sandaga nouveau aura la forme et les contours d’un bâtiment historique reconstruit avec une mezzanine et un parking en sous-sol, un rez-de-chaussée, 949 étals dédiés aux vendeurs de légumes, fruits, poissons et autres denrées, un niveau supérieur et une terrasse», écrit le Bureau d’information gouvernemental (BIG) sur son site.
La saison 2 de ‘’Maitresse d’un homme marié’’ a pris fin lundi, à la grande surprise de son public. Toutefois, certaines réalités de terrain ont pesé sur la balance.
Les rideaux sont tombés, les lumières éteintes. La série culte sénégalaise, africaine fait une pause difficilement acceptée par ses fidèles téléspectateurs. Déjà, l’annonce, la semaine dernière, d’une fin de saison a suscité colère chez certains, tristesse chez d’autres. Un goût d’inachevé chez cette catégorie de personnes qui a fini de complètement l’intégrer dans son quotidien. Ce n’est pas Fatima Hann qui dira le contraire.
La jeune étudiante en 5e année de médecine, fraichement mariée, ne s’en remet pas. ‘’Je comptais les jours entre le lundi et le vendredi, tellement j’avais hâte de suivre le prochain épisode. Au début, je croyais que c’était juste une rumeur cette fin de saison, mais non. Ça été brusque, il y a beaucoup de suspense et en fait, ‘MHM’ fait partie de nous (rires)’’, confie-t-elle sur un ton à la fois chaleureux et triste. Fatima est de ceux-là qui, après un bon bain le soir, se plonge dans l’univers de ‘’Maitresse d’un homme marié’’ sur Youtube, allongé, écouteurs dans les oreilles. ‘’Cette série va beaucoup me manquer’’ murmure-t-elle.
Ce que les fans de ‘’MHM’’ adulent le plus, c’est le fait que tout le monde se retrouve dans cette série. En d’autres termes, chacun ou chacune arrive à s’identifier à un personnage. ‘’J’avoue qu’au début, lors de la première saison, j’avais beaucoup d’appréhensions. Je me disais que ‘MHM’ a copié sur les comportements européens, quand j’ai vu le jeu de Marème. Mais après cinq épisodes, mon regard a complètement changé. La série révèle au grand jour notre quotidien, tout ce dont on a peur en tant que femme. Tout ce qu’on ne dit pas. En tout cas, vivement la troisième saison’’, souhaite pour sa part Dieynaba Sarr, la trentaine, exerçant dans une agence immobilière de la place. Ayant opté pour le port du voile, elle a ‘’adoré’’ l’entrée d’Anthia (également voilée) l’amie de Dalanda, dans la deuxième saison.
A côté des femmes accros à la série, il y a des hommes qui ne ratent aucun épisode. Pour certains, ‘’MHM’’ les aide à comprendre les femmes. Pour d’autres, la beauté des actrices attirent et imposent le respect. De l’avis de Moustapha Guèye, Marodi et ses acteurs ont donné le meilleur d’eux-mêmes. ‘’ Ce que j’ai le plus aimé, c’est la mise en valeur de nos tenues africaines. ‘MHM’ est un mélange de tradition et de modernité si bien agencé. Je n’approuve pas tout, comme par exemple le comportement de Dalanda, mais je dois reconnaitre que l’équipe est très talentueuse’’, affirme le jeune entrepreneur. Il estime d’ailleurs qu’aucun homme ne devrait signer la monogamie pour plus de ‘’sécurité’’.
‘’Une production obéit à des normes’’
Si cette fin est mal digérée, il se trouve que la production avait établi, dès le départ, le nombre d’épisodes de la deuxième saison. ‘’Aujourd’hui, je pense que c’est Marodi qui est plus habilité à répondre à cette question de fin de saison. La pandémie n’a rien à voir avec le nombre d’épisodes de cette saison. Depuis la première saison, on savait que la saison compterait 32 épisodes. Une production obéit à des normes. Une maison de production peut décider de faire 200, 10 ou 20 épisodes. Cela n’est pas de mon ressort. Aussi, pour passer d’un produit à un autre, il faut marquer une pause. On a fait 32 épisodes. On est arrivé à un moment où on s’arrête pour repartir de plus belle et de poser des actes qui vont nous permettre, demain, si on veut revenir, de le faire avec quelque chose de concret’’, explique la scénariste de la série, Kalista Sy.
Cette année, l’impact a été encore plus ressenti. Entre ceux qui ont dénoncé une diabolisation de la gent féminine, les scènes ‘’choquantes’’ et ces femmes qui ont vu à l’écran l’histoire de leur vie, les fans s’accordent sur le fait que ‘’MHM’’ pousse à la réflexion, parfois sans qu’on ne s’en rende pas compte. Les préjugés d’hier ont laissé place à la curiosité et ensuite à l’analyse de chaque situation. Force est de constater que le personnage de Dalanda a marqué les esprits. Elle représente la femme posée, à fort caractère, émancipée. La jeune dame ose dire ce qu’elle pense, ce qu’elle veut, mais surtout ce qu’elle ne veut pas. Et pour d’autres, celle qui fait la grosse tête. Une attitude bien rare dans les ménages sénégalais où la femme choisit souvent d’endurer et de subir pour ne pas être mal vue. Au Sénégal et même partout en Afrique, le regard de la société pèse lourd, encore plus quand on nait femme. ‘’MHM’’ a su aborder, de manière audacieuse, la condition féminine sous toutes ses facettes. Djalika, Mamy, Racky, Marème, Amsa, Lala… racontent chacune une histoire particulière. Le rapport au mariage, l’indépendance financière, le choix de vie, la famille, le travail sont autant de thèmes mis sur la table sous différents angles, pour inviter à une introspection. Autant de sujets communs aux Africains qui ont fait vibrer plusieurs pays. De la Côte d’Ivoire, du Congo, du Cameroun, du Tchad, du Niger… et bien d’autres.
Les internautes entre félicitations et tristesse
Malgré les nombreuses critiques parfois salées, de nombreux internautes arrivaient à capter le ou les messages que contient chaque épisode. Selon la réalisatrice, ‘’il y a eu plus de vues pour cette saison 2 avec au moins deux millions par épisode, alors qu’à la saison 1, on était à un million et quelques. Là, on a franchi la barre de deux millions. Donc, cela veut dire que la communauté s’est beaucoup agrandie. On a une communauté très dense qui est là’’.
De son point de vue les critiques font partie du métier. ‘’Chacun son travail. Moi, je suis dans la création et le public est dans son rôle d’aimer ou de ne pas aimer un produit. Il ne faut pas refuser qu’on vous critique’’, ajoute-t-elle.
Dans le dernier épisode de la saison 2, publié lundi dernier, les commentaires continuent de pleuvoir. ‘’Sincèrement, c’est la meilleure série africaine que j’ai regardée depuis que je suis née. Même si c’est en wolof, on va tous apprendre’’, écrit Omayorah Baya Nour. ‘’En tout cas, je m’incline, chers frères et sœurs sénégalais. C’est l’Afrique qui gagne. Recevez les bravos de la RDC. J’attends impatiemment la saison 3. Félicitations à vous les acteurs. Et à la chaine de diffusion, vous faites un bon et grand boulot. Vraiment chapeau’’, applaudit Grâce Kayembe. ‘’Waouuh ! Vous avez tapé fort Marodi ! Je suis impatiente pour la saison 3’’, félicite Anta Guèye. ‘’L’instrumental me donne toujours autant de frissons. Je suis secouée par les rebondissements. Que de grands acteurs ! Et une grosse pensée à toute l’équipe derrière, invisible, mais indispensable. Vivement la saison 3 !’’, s’impatiente Célestin Kouao.
Mais tous les commentaires ne sont pas positifs. ‘’Franchement, c’est n’importe quoi la fin. Les scénarios sont pires’’, se désole Béber Daurado.
‘’On avait des doutes, des peurs’’
Pourtant, les choses n’ont pas du tout été faciles derrière la caméra. ‘’Au début de la pandémie, on avait des doutes, des peurs. On se demandait si ce projet qui venait de démarrer allait se terminer et on a réfléchi, vu qu’il y avait un couvre-feu à respecter. On a déployé une stratégie pour pouvoir continuer le travail en respectant bien sûr les mesures de protection avec des masques qui étaient disponibles pour l’équipe technique, pour les acteurs. Un thermo-flash pour mesurer la température, des gels. A chaque fois qu’on tournait dans un endroit où il y avait de l’eau, on demandait aux gens de privilégier le lavage des mains. Tout ceci nous a permis de pouvoir continuer le travail.
La difficulté, c’était au niveau du décor où on avait des limites. On ne pouvait pas tourner en extérieur. On ne pouvait pas tourner la nuit. Il fallait forcément finir avant le couvre-feu et que tout le monde soit chez lui. On s’est déployé, on a réduit nos équipes, mais on a continué le travail et ça été une très belle leçon de vie qui nous appris à revoir notre manière de travailler, à aller droit au but et d’être encore plus inventif et de donner à chaque fois du contenu aux Sénégalais et à toutes les personnes à travers le monde qui étaient confinés’’, confie Kalista.