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30 juin 2025
ÉPREUVES PHYSIQUES AU BAC, TALLA CORRIGE HANN
L’épreuve d’éducation physique et sportive aura finalement lieu lors de la session du Bac et est prévue dès jeudi prochain. Une volte-face qui risque une nouvelle fois de perturber le calendrier scolaire.
L’épreuve d’éducation physique et sportive aura finalement lieu lors de la session du Bac et est prévue dès jeudi prochain. Une volte-face qui risque une nouvelle fois de perturber le calendrier scolaire.
Cette reprise des cours est décidément pleine de rebondissements. Alors que le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri) avait pris un arrêté, le 25 juin dernier, pour annoncer que l’épreuve d’éducation physique et sportive est suspendue pour cette session du Bac, les candidats seront finalement évalués dans cette matière.
Dans un arrêté pris ce jeudi, le ministre de l’Education nationale a décidé d’organiser les examens d’Eps à «l’issue de plusieurs concertations». Selon Mamadou Talla, «il a été retenu que les épreuves d’Eps auront finalement lieu conformément aux dispositions en vigueur relatives à l’organisation des examens du Cfee, du Bfem et Bac» après un avis favorable du Mesri, qui avait décidé que la note de contrôle continu du premier semestre sera comptabilisée pour les candidats officiels déclarés aptes et qu’une dispense a été accordée d’office à tous les candidats individuels. «Aucun bonus ou malus ne leur sera appliqué», avait-il dit.
Face à cette nouvelle donne, le gouvernement a lancé une course contre la montre pour insérer cette épreuve dans le calendrier des examens. Elle se déroulera du 23 au 28 juillet. «Chaque candidat fera ses deux épreuves individuelles retenues, en l’occurrence le saut et la course de vitesse, dans le respect strict du protocole sanitaire. Les présidents des de Jury doivent impérativement remonter les notes à l’Office du Bac au plus tard le 29 juillet», ordonne le ministre de l’Education, qui a fait sauter l’épreuve de «gymnastique», qui se déroule dans un espace clos. Une façon de limiter les risques de contamination du coronavirus, qui a mis l’école à l’arrêt pendant quatre mois.
Aujourd’hui, les professeurs d’Education physique et sportive, qui avaient pris leurs vacances, sont rappelés à leurs postes avec les examens programmés dès jeudi prochain. «Je vous demande de prendre toutes les dispositions nécessaires pour en informer les candidats, les enseignants et les parents et assurer la préparation des élèves avant le démarrage des évaluations», poursuit M. Talla. Il faut aussi «prévoir des heures de préparation en Eps pour les élèves» pour assurer leur «remise en condition physique», car ils n’ont plus fait cours depuis le mois de février.
Bien sûr, le ministère de l’Education a aussi dû mettre en place un protocole sanitaire comme le «port obligatoire du masque, de tenues propres adaptées et chaussures de sport, mouchoirs ou serviettes» et la mise en place d’un «dispositif d’orientation des candidats, la vérification de la fonctionnalité des infrastructures sportives comme le sable, les aires de saut, le traçage de couloirs pour la course».
Il faut savoir qu’au lendemain de la décision du ministère de l’Education d’exclure cette discipline de la reprise, le Collectif des professeurs d’éducation physique et sportive (Eps) s’y était opposé en lui rappelant que les épreuves de déroulent dans un espace libre aéré, sans confinement, donc la distanciation physique est naturelle. Il rappelait que «chaque candidat effectue son exercice seul et sans contact et avait suggéré le passage des élèves par petits groupes de vingt-cinq (25) candidats, encadrés et gérés chacun par un évaluateur».
LE PARCOURS D'UN MIRACULÉ
Mamoudou Ibra Kane retrace son enfance à Bokidiawé, ses débuts prometteurs dans la presse et pour laquelle il nourrit de grands rêves. Il se remémore également ses nombreux problèmes de santé qui ont fait craindre le pire à ses proches
«Journaliste un jour, journaliste toujours», telle est la devise de Mamoudou Ibra Kane, Directeur Général du groupe Emedia Invest. C’est dans ses bureaux sis au Point-E, siège du dernier né des groupes de presse sénégalais, que le célèbre journaliste à la voix de Stentor, a accueilli notre équipe pour parler de son Parcours (émission diffusée sur la chaine youtube de L’Asnews». Pendant un tour d’horloge, ce natif du Nguenaar a retracé son enfance à Bokidiawé (dans le Fouta), ses premiers contacts avec Dakar la capitale et ses débuts prometteurs dans la presse et pour laquelle il nourrit de grands rêves. Dans cet entretien accordé à «Lasnews.info», il évoque la disparition de ses parents, se remémore ses nombreux problèmes de santé qui ont fait craindre le pire à ses proches. Ce miraculé qui revient de loin a vécu pleinement sa jeunesse et s’est distingué par ses talents de danseur, faisant de lui le chouchou des jeunes filles de son village lors des soirées Coladera.
Qui est Mamoudou Ibra Kane?
Mamoudou Ibra Kane est journaliste et directeur général du groupe Emedia Invest.Je suis né et j’ai grandi au Fouta, dans un village appelé Bokidiawé. Mon père est un fils du Nguenaar et je le suis aussi. Mais j’ai des attaches aussi dans le Bosseya, parce que ma mère vient de Agnam Siwol. Je suis né vers la fin des années 1960, début 1970. Je suis un fils du Fouta et du Sénégal. Je suis enraciné et ouvert.
Voudriez-vous nous raconter votre enfance?
Je suis né dans un contexte de valeurs, c’est à-dire une famille où tout le monde est cultivateur, ménagère, berger, chasseur, pêcheur. Autrement dit, des gens très dignes. Souvent, on qualifie ce genre de famille comme des gens pauvres. Mais moi, je dirais que je suis né dans une famille modeste. La richesse importait peu à nos yeux. La plus grande richesse au monde pour nous, c’est de savoir qui on est, de croire en soi et d’être fier de ses valeurs. Mais il fallait également avoir beaucoup d’ambitions. En réalité, le fait d’être né dans un petit village où dans la banlieue ne doit pas être un blocage pour qui que ce soit. Pour moi, cela devrait être plutôt une source de motivation. Je suis né dans un milieu d’école coranique. J’en profite pour rendre hommage à mes parents et à mon maître coranique Baba Baye Ndianoor qui m’a appris le Coran. Et comme tous les apprenants, j’étais «talibé» et je mendiais pour manger. À l’époque, le riz était rare, donc on nous donnait du mil, du sucre, des biscuits, des bougies et de la cola entre autres. J’aimais aussi un plat traditionnel qu’on appelle le «Gniri Bouna» qui se fait rare de nos jours. Et c’est dommage que les gens ne connaissent plus ce plat qui devrait être gardé, parce qu’il est sain. En tout cas, chez moi, je fais tout pour garder certains plats et je demande qu’on les prépare pour que mes enfants puissent les connaître. Ils ne sont pas nés au Fouta, mais je fais tout pour qu’ils connaissent leur tradition. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je les amène au Fouta chaque Tabaski, parce que je prône les valeurs traditionnelles avant la modernité. Quel que soit le lieu où on vit, on doit connaître ses origines pour avoir des repères.
Quel genre d’enfant était Mamoudou ? Calme, timide ou terrible?
J’ai toujours été calme. Je ne pouvais pas être terrible, parce que j’étais maladif à tel point que mes parents n’avaient plus d’espoir que je vive assez longtemps. Alhamdoulilah, je rends grâce à Dieu qui m’a permis de grandir et d’être là jusqu’à présent. J’étais aussi très timide. D’ailleurs, quand j’ai commencé la radio, une de mes tantes, qui m’écoutait un jour, a juré que ce n’était pas moi. Car elle me connaissait comme une personne taciturne.J’étais timide, mais avec ce métier que j’ai choisi, je me soigne.Il faut savoir que dans la timidité, il y a également des ressources. Ce qui est important quand on veut être journaliste, c’est de tirer le meilleur de ses ressources, mais aussi d’avoir confiance en soi pour bien les exploiter. Tout début dans ce métier est difficile. Certains commencent avec des blocages, parce qu’ils n’ont pas l’habitude des caméras, du micro et autres. Mais ils ne doivent pas s’inquiéter, car c’est dans la timidité qu’on se réveille.
Malgré votre timidité, vous êtes devenu journaliste. Qu’est-ce qui vous a poussé à embrasser ce métier qui fait qu’on est au-devant de la scène?
C’est une très bonne question. Ce choix n’était pas évident au départ. En fait, j’avais un oncle qui s’appelle Cissé Baydala Kane, qui était procureur général et une personnalité très connue du régime de Senghor jusqu’à celui de Wade. Il était également mon homonyme, puisque, dans mon village, on m’appelait affectueusement Cissé. Il était donc ma référence. C’est pourquoi, quand j’ai eu le Bac, mon premier choix a été de faire droit. Cela a coïncidé avec un contexte très difficile, c’est pourquoi mes études de droit n’ont pas été un succès. Il faut le dire, puisque j’ai repris la première année. On a connu l’année blanche en 1988. L’année suivante a été déclarée invalide. Entre-temps, j’ai décidé de faire le concours du Cesti, parce que le journalisme était ma seconde passion. On me surnommait même «Cissé Radio», car j’aimais beaucoup écouter la radio, surtout les reportages sportifs avec Abdoulaye Diaw qui a beaucoup suscité cette vocation de journaliste en moi. Dans mon village, on me sollicitait beaucoup pour des commentaires de matchs. C’est là que ma passion pour le journalisme s’est réveillée. Ainsi, j’ai fait le concours du Cesti que j’ai réussi en étant major du concours ; on était plus de 800 candidats à l‘époque. A ma sortie du Cesti, j’ai aussi été deuxième de ma promotion option télévision. Quand j’ai choisi la télévision, un de nos formateurs m’a conseillé de faire d’abord la presse écrite qui est la base de la télévision et de la radio. Donc pour ma première année, j’ai fait mon stage en presse écrite à «Walf Quotidien». Ensuite pour la télévision, je suis allé à la Rts. Un jour, j’ai fait un commentaire sur un accident d’avion à Tambacounda en 1996.Quand on a diffusé l’élément, le lendemain on m’a demandé d’arrêter mon stage. Ce qui a été un coup très dur pour moi. Et cela avait fait beaucoup de bruit jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Cela a été un choc, mais aussi une autre source de motivation. Je me suis dit que rien n’était perdu, même si j’étais en chômage. Mais ce chômage était une leçon pour moi. C’est ainsi que j’ai atterri à Walfadjiri. Je rends hommage à ce groupe qui m’a donné ma chance et mon premier salaire. C’est ainsi que l’aventure s’est poursuivie jusqu’au Groupe Futurs Medias où j’ai été le Directeur de la Rfm pendant 10 ans, Directeur Général pendant 6 ans. Juste pour dire que j’ai très tôt eu des responsabilités.
Où avez-vous fait vos études?
J’ai fait mes études primaires à Bokidiawé, à l’école 1. Ensuite j’ai démarré le collège à Matam où j’ai fait un an. Durant cette période, j’ai eu beaucoup d’amis d’enfance avec qui je garde toujours de bonnes relations. Arrivé en 5e secondaire, mon oncle Cissé Kane m’a transféré à Dakar le 24 septembre 1984.Ici, ma grande sœur Marième Kane et son époux m’ont accueilli chez eux et sont devenus des seconds parents pour moi, parce que j’ai perdu mes parents très tôt. D’ailleurs, j’en profite pour demander au Tout-Puissant de les accueillir au Paradis.Donc de la 5e à la 3e secondaire, j’ai fréquenté le CEM El Hadji Ogo Diop des Parcelles Assainies. Ensuite de la Seconde jusqu’en Terminale, j’étais au lycée Blaise Diagne. Le Bac en poche, j’ai fait ma première année de droit à l’Ucad, avant de rejoindre le Cesti où j’ai fait ma formation en journalisme.
Quelles sont vos références dans le métier ?
Comme je vous l’ai dit tantôt, j’aimais beaucoup Laye Diaw, mais aussi des grands noms comme Mbaye Sidy Mbaye, Sada Kane, Ibrahima Bayo, Mame Less Camara, Hélène Harley, Gabriel Jacques Gomis, Babacar Diagne, Mamadou Malaye Diop, Bara Diouf, Babacar Touré, Abdou Latif Coulibaly entre autres. Je ne peux pas citer tout le monde, mais j’aimais beaucoup écouter et lire leurs productions. J’avais également beaucoup de chance d’avoir comme mentor Mamadou Ndiaye qui est aujourd’hui le Directeur de la Communication, du Numérique et de l’Edition au sein de Emedia Invest. Je l’ai connu à travers un de mes grands frères qui s’appelle Mouhamadou Ndiaye. Il me l’a présenté en 1993 alors que je faisais ma formation au Cesti. C’est ainsi qu’il a négocié mon premier stage à Walfadjiri puisqu’il avait de bonnes relations avec Sidy Lamine Niass, Tidiane Kassé, Jean Meissa Diop, Abdourahmane Camara, Ousseynou Diop. Cela prouve juste qu’il est important d’avoir des références avant d’embrasser un métier : parce qu’une référence peut constituer un point de fixation ou une boussole qui t’oriente. C’est la clé du succès dans tout métier.
Avec toute cette timidité, comment s’est déroulée la présentation de votre premier journal?
Ah ! Avec une forte émotion. Rien qu’en m’en rappelant, j’ai envie de rire. Il faut dire que mon premier journal fut une catastrophe totale. Je présentais le journal de 07h à «Walf Fm». Mais avant de commencer à présenter, j’ai fait avec Mame Less Camara une semaine de training. La veille où je devais présenter le premier journal de «Walf Fm» à 07h, je me suis couché à 04h du matin, j’ai juste eu deux heures de sommeil. Une fois dans le studio, vous ne pouvez même pas imaginer ce qui m’est arrivé. C’était tout un problème rien que pour sortir un seul mot, sans compter les hésitations, les fautes et autres. Cela a été une épreuve, mais c’est dans l’épreuve qu’on se façonne. Et dans cet échec, il y avait quand même du positif. Car l’histoire retiendra que j’étais le premier à présenter le journal parlé de «Walf Fm». En plus, j’ai eu une très bonne formation au Cesti et je devais y croire. Et quand on a un bon encadreur comme Mame Less Camara qui nous fait confiance, on en fait un défi. C’est à partir de ce moment que je me suis promis que j’irai de l’avant et travaillerai bien pour satisfaire les gens qui m’écoutent. Surtout que je suis convaincu que l’effort finit toujours par payer.
D’un petit garçon timide qui a quitté Bokidiawé à actuel Directeur Général d’un groupe de presse, que de chemin parcouru. Etes-vous satisfait de ce que vous avez accompli ? Et que retenez-vous de particulier de votre carrière ?
Je dirais que je ressens une satisfaction totale pour mon parcours. La moindre des choses qu’on puisse faire, c’est de rendre grâce à Dieu, surtout quand il nous permet de réaliser certains rêves. Cela dit, j’ai toujours envie de continuer. La preuve, c’est à ce stade de ma vie que j’ai encore plus de motivation dans ce métier. Parce ma devise c’est : «journaliste un jour, journaliste toujours». Donc, si le Tout-Puissant me le permet, mon ambition est de faire beaucoup plus de choses dans ce métier. Pour le moment, je ne dirais pas que j’ai réussi ma vie, parce que la réussite, c’est sur une longue durée. On peut démarrer avec beaucoup de succès, mais à tout moment, une seule erreur peut faire basculer ce succès. En ce moment, les gens vont oublier tout le travail qu’on a abattu dans ce métier. Cela prouve encore une fois que l’humilité et la modestie sont très importantes dans tout métier, notamment le journalisme. J’ai l’habitude de dire à la nouvelle génération : lâchez-vous, éclatez-vous, soyez ambitieux, saisissez votre chance, c’est une opportunité qu’on vous donne, comme nos aînés nous l’ont donnée. Mais la règle d’or, c’est l’humilité. Et éviter de vous considérer comme des personnes incontournables. Il faut également cultiver le leadership, connaître et découvrir sa mission, et l’accomplir avec beaucoup de détermination et humilité.
A combien s’élevait votre premier salaire?
Si ma mémoire est bonne, j’ai démarré avec un salaire de 148 000 Fcfa, car Sidy Lamine nous avait recrutés sur la base de la convention.
Avec le travail qui doit être très prenant, trouvez-vous du temps pour vous rendre souvent à Bokidiawé, votre royaume d’enfance?
Bien sûr que je m’y rends, mais ce n’est pas comme je le voudrais. Auparavant, à chaque fois que j’avais mes vacances, je m’y rendais pour me reposer et y passer la Tabaski. Mais quand j’ai commencé à travailler, je suis resté une dizaine d’années sans y retourner, surtout avec la perte de mes parents. Mais cela n’enlève en rien l’amour que j’ai de ma terre natale. D’ailleurs, je le dis haut et fort, je suis un fils du Fouta et j’en suis fier. C’est la raison pour laquelle j’ai pris une résolution, depuis quelques années, de passer chaque année la Tabaski au Fouta. Et si Dieu le veut bien, cette année je compte bien m’y rendre avec ma famille pour la fête. Car la Tabaski au Fouta est la meilleure au monde. On y passe de très bons moments, même si beaucoup de traditions ont disparu. D’ailleurs, on ne voit plus certaines fêtes d’antan.
Justement en parlant de festivités, peut-on savoir quel genre de jeunesse vous avez vécue? Casanier ?Ou avez-vous croqué la vie à pleines dents ?
J’ai fait tout ce qu’un jeune normal doit faire. J’aimais bien les soirées (Coledra). Et j’étais un bon danseur ; d’ailleurs je pense que les filles m’aimaient bien pour ça. En plus, à notre époque, on faisait des danses très classiques, différentes de ce que font les jeunes d’aujourd’hui. La nouvelle génération ne connaît pas les danses comme «les trois pas», les «zouk», entre autres clés, qui n’ont rien à voir avec les danses qu’on voit actuellement. Notre génération était très civilisée et classe.On était très élégant avec beaucoup d’urbanité.
En bon Foutanké, savez-vous labourer la terre?
(Rires) Il y a deux choses qui m’ont empêché d’être un grand paysan. La première, c’est que je n’étais pas toujours très en forme. La deuxième, c’est que mes parents m’épargnaient trop les lourdes tâches. N’empêche, je me rendais aux champs pour faire ce qu’on appelle en Pulaar «hiwde», c’est-à-dire surveiller et chasser les oiseaux herbivores qui détruisaient nos cultures. Parfois, j’apportais le repas à la famille. Tout cela, pour dire que je connais bien l’agriculture, parce que cela fait partie de mon milieu naturel. Peut-être que dans un futur proche, je vais essayer d’exploiter un projet agricole. Surtout qu’aujourd’hui, on parle beaucoup de foncier. Et en tant que natif du Fouta, cela m’intéresse beaucoup.
Quelle estla situation matrimoniale de Mamoudou Ibra Kane ?
Je suis dans le mariage depuis 2000 et j’ai des enfants.
Peut-on connaître votre plat préféré?
En tant que Sénégalais, mon plat préféré, c’est l’incontournable «Ceebu jën Penda Mbaye». Mais je rêve vraiment de retrouver un plat traditionnel qui s’appelle le «Gniri Bouna» que j’aimais beaucoup. J’en suis nostalgique.
Dans quelle partie du monde passez-vous vos vacances la plupart du temps?
Moi, j’ai la même philosophie que Senghor, c’est-à-dire «Enracinement et ouverture». Je peux aller au Fouta, en Casamance, à Saly, au Sine-Saloum. Par contre, il arrive que je parte à l’extérieur, parce que les voyages sont les meilleurs moyens de découvrir et d’apprendre beaucoup de choses. Les voyages constituent un livre ouvert.Quand on est africain, on doit apprendre à connaître le mode de vie du reste du monde. Pour cela, on doit se rendre en Amérique, en Asie, en Europe et même en Afrique, si on en a les moyens. Cela permet d’avoir une meilleure compréhension du monde, mais également de la vision. Si on n’a pas l’occasion de découvrir d’autres contrées, notre vision ne peut pas être large. Le combat de cette génération doit être l’intégration. Pour cela, il ne suffit pas de connaître seulement le Sénégal. Il faut s’ouvrir aux autres pays pour leur montrer que nous sommes aussi capables de conquérir des marchés chez eux.Je le dis surtout pour les médias. Il est important que les médias du Sénégal et de l’Afrique toute entière soient debout pour apporter de nouvelles versions pour la presse africaine. Il faut qu’on arrête de consommer seulement ce que les autres produisent, et qu’on essaie d’offrir aux autres quelque chose. Les populations également doivent être fières et respecter nos médias. C’est vrai que le challenge, c’est que les médias essaient d’abord de gagner ce respect et cette considération de leur part. Mais il est temps que les Sénégalais arrêtent d’accabler et de minimiser nos médias en faveur des médias étrangers. C’est bien de regarder les chaînes étrangères, mais il faut donner d’abord la force à nos médias. Mon ambition est qu’on ait de grandes télévisions, de grandes radios, de grands journaux, de grands sites internet. Mon rêve, c’est qu’un jour, l’Américain soit scotché aux chaînes sénégalaises, que le Chinois écoute nos radios, lise nos journaux et s’informe dans nos sites internet. Mais cela requiert des productions de qualité, du professionnalisme. Et si on ne le fait pas, il y va de la pérennité de notre métier. Les médias sénégalais constituent une grande richesse, avec beaucoup de créativité comme les séries, les arts, la musique et autres. Mais si on ne fait pas attention, les pays qui ont de grands médias vont venir s’emparer de toutes ces ressources. Nous devons refuser qu’une telle chose arrive un jour. Donc, nous devons nous organiser et avoir un intérêt commun. La concurrence est certes une bonne chose, mais si on fédère nos forces, on va faire de la presse sénégalaise une industrie. Je lance donc un appel à tous les acteurs comme Babacar Touré, Racine Talla, Yakham Mbaye, Youssou Ndour, El Hadji Ndiaye, Mbakiyou Faye, Bougane Guèye, Maïmouna Ndour Faye et tous les membres de la corporation pour s’organiser, se battre afin de mieux valoriser et renforcer notre secteur. Mais nous devons également renforcer le professionnalisme et ne plus laisser d’autres personnes s’emparer de ce pour quoi on a lutté pendant des années. Cet appel est valable pour le Cnra, le Cdeps, le Synpics, le Cored, l’Appel. J’interpelle tout le monde, presse publique, presse privée à s’organiser pour défendre ce secteur essentiel. Le Sénégal ne peut pas se développer tant qu’on ne respecte pas le secteur des médias, notamment l’audiovisuel, parce que c’est la base de l’industrie culturelle.
LE FMI APPROUVE LE PROGRAMME ECONOMIQUE ET FINANCIER DU SENEGAL
le Conseil d’Administration (CA) du Fonds monétaire international (FMI) se félicite des excellents résultats économiques et financiers obtenus par le pays
Après avoir examiné les conclusions de la mission virtuelle qui s’est déroulée du 2 au 12 juin 2020, le Conseil d’Administration (CA) du Fonds monétaire international (FMI) se félicite des excellents résultats économiques et financiers obtenus par le Sénégal en 2020. En effet, ledit conseil a approuvé le programme économique et financier du Sénégal.
En dépit de l’impact significatif de la pandémie à coronavirus (COVID-19) sur l’activité économique et des mesures rigoureuses de riposte décidées par le président de la République, depuis l’apparition du premier cas testé positif le 2 mars 2020, le Conseil d’Administration (CA) du Fonds monétaire international (FMI) se félicite des excellents résultats économiques et financiers obtenus par le Sénégal.
Raison pour laquelle, dans une déclaration parvenue hier à l’AS, ledit conseil a approuvé le programme économique et financier du Sénégal. A en croire l’institution, ce satisfecit trouve son explication dans la mise en œuvre encourageante de l’Instrument de Coordination de la Politique économique (ICPE). « En effet, à fin décembre 2019, en dehors de la cible sur le plafond de marchés publics conclus hors appels d’offres et demandes de renseignements et de prix ouverts qui a été légèrement dépassée (17,3 % pour un objectif de 15 %),toutes les autres cibles quantitatives ont reçu un satisfecit(prêts nets rapportés aux emprunts, besoin annuel de financement net de l’Etat, mobilisation des recettes fiscales, dette publique nominale, dépenses sociales, dépenses en procédure exceptionnelle et arriérés de paiements extérieurs du secteur public) », rapporte le communiqué.
Mieux, ajoute le même document, les objectifs continus du Programme ont été atteints. En outre, indique la source,Il en a été ainsi de la mise en œuvre des réformes structurelles, notamment en ce qui concerne l’élaboration de la stratégie de recettes à moyen terme et de la définition d’un cadre juridique pour une gestion transparente et durable des ressources pétro-gazières
En plus, rappelle la source, l’apparition de la COVID-19 est venue modifier radicalement les perspectives économiques, financières et budgétaires pour l’année 2020. Mais, souligne le document, le gouvernement a dès lors procédé à une révision de son budget par ordonnance n°07-2020 modifiant la loi n°2019-17 du 20 décembre 2019 portant loi de finances pour l’année 2020, afin de tenir compte des orientations et axes du Programme de Résilience économique et sociale (PRES).
En d’autres termes, le même document renseigne que le gouvernement du Sénégal a sollicité et obtenu du FMI la redéfinition de certains objectifs du Programme pour mieux tenir compte du nouveau contexte. C’est ainsi, d’après la source, que le déficit budgétaire global a été porté à 6,1% du PIB contre les 3% initialement fixés par la LFI 2020 avec, indique-t-elle, la ferme volonté des autorités de revenir à la norme communautaire à mesure que la situation se normalisera.
Par ailleurs, le FMI s’est réjoui de l’engagement de l’Etat du Sénégal d’avoir mené le travail dans le respect de la mise en œuvre des réformes budgétaires prioritaires, et de l’amélioration de la gestion de la dette publique.
GUY MARIUS SAGNA ACCUSE LE GOUVERNEMENT ET LE PREFET DE DAKAR
La marche organisée hier par le Front Multi-luttes «Doyna», «Aar LiNu Bokk» et «Noo Lank» n’a pas connu une grande mobilisation, comparée à celles tenues dernièrement à Dakar pour réclamer la baisse du prix de l’électricité.
Hier, le Front Multi-luttes «Doyna» constitué d’une dizaine de collectifs, les plateformes «Aar Li Nu Bokk» et «Noo Lank» ont battu le macadam pour demander au gouvernement de rétrocéder les terres spoliées aux ayants droit, mais aussi de faire le nécessaire pour résoudre les problèmes des étudiants de l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS) et ceux orientés dans les établissements privés entre autres points. Toutefois, la manifestation a été un flop parce que la mobilisation n’était pas au rendez-vous. Une situation que l’activiste Guy Marius Sagna impute au préfet de Dakar, au ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye et à celui de l’Urbanisme Abdou Karim Fofana.
La marche organisée hier par le Front Multi-luttes «Doyna», «Aar LiNu Bokk» et «Noo Lank» n’a pas connu une grande mobilisation, comparée à celles tenues dernièrement à Dakar pour réclamer la baisse du prix de l’électricité. Toutefois, selon le leader de Frapp France Dégage, cette situation s’explique par le fait que la marche a été autorisée la veille, tard dans la nuit. «Nous dénonçons l’attitude du préfet de Dakar et du ministre de l’Intérieur. Car cela fait maintenant plus de 30 jours qu’à chaque fois que nous déposons une lettre d’information, on la rejette. Ce n’est qu’hier à 22 heures passées que le préfet de Dakar a pris un arrêté pour autoriser la marche. Ce qui est ignoble», fulmine Guy Marius Sagna sous les applaudissements des manifestants.
Suffisant pour qu’il en déduise que les autorités ont peur. Il estime que c’est pour cela qu’elles n’ont pas eu le courage d’informer à temps que la marche a été autorisée. «Si les autorités avaient informé de la tenue de la marche à temps, il y aurait eu un bain de foule. C’est l’unique raison de cette manœuvre. C’est pourquoi le préfet de Dakar, le ministre de l’Intérieur et le président de la République ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher la marche ou bien faire en sorte de dissuader les gens qui voulaient s’y rendre. Il n’a pas manqué de condamner l’attitude du ministre de l’Intérieur et de son collègue de l’Urbanisme.
Revenant sur l’absence du collectif des victimes de Gadaye (membre du front multi-luttes Doyna), Guy Marius Sagna informe qu’elle est dûe à des promesses faites par les autorités. «Hier (Ndlr, avant-hier), le ministre Aly Ngouille Ndiaye, le directeur des Domaines, Mame Boye Diao etle ministre de l’Urbanisme Abdou Karim Fofana ont reçu le collectif des victimes de Gadaye. C’est à l’issue de cette rencontre que ces autorités leur ont fait des promesses en leur demandant de ne pas participer à la marche. C’est ainsi qu’ils ont accéléré le dossier», révèle le leader de Frapp.
S’agissant des habitants de Guéréo, il souligne qu’ils ont eu hier une rencontre avec Mame Boye Diao. Ce dernier a promis de régler leur dossier. Et après, dit-il, «il leur a demandé de ne pas participer à la manifestation». Sur un autre registre, Guy Marius Sagna a énuméré les nombreux acquis obtenus par le front.
A l’en croire, c’est grâce à leur lutte que les 189 ex-agents contractuels de la Senelec qui luttaient depuis 2017 ont eu gain de cause après être restés plusieurs mois sans salaire. «En effet, à la suite de leur audience, leD Gde la Senelec a pris l’engagement de faire à 15 d’entre eux des contrats à durée indéterminée et de donner aux autres des contrats à durée déterminée. Pour ce qui est des étudiants de l’UVS qui veulent être mis dans de bonnes conditions d’études, notamment en demandant leurs outils de travail, et ceux orientés dans le privé, ils ont tous été reçus par les autorités compétentes, a indiqué l’activiste. Pour cela, il s’est félicité des acquis et ils n’ont encore tenu aucune manifestation. Par ailleurs, ils ont demandé au gouvernement de rétrocéder les terres spoliées aux différentes populations concernées notamment celles de Djilakh, Ndengler et autres. Enfin, conclut Guy Marius Sagna, cette manifestation a révélé à quel point le pays est en train de traverser des moments difficiles. Car, dit-il, il y a trois catégories sociales qui ont manifesté à savoir des étudiants, des paysans et des travailleurs des villes.
LA BAISSE DE L’ELECTRICITE, TOUJOURS UNE DOLEANCE
La pause observée tout ce temps par le collectif Noo Lank pour se concentrer sur la lutte contre la Covid-19 ne signifie pas la fin du combat contre la hausse des prix de l’électricité.
A en croire son porte-parole du jour, Cheikh Ngaido, ils vont bientôt affûter leurs armes. Entre-temps, dit-il, est survenu un autre scandale, celui du contrat entre Senelec et Akilee qui a secoué le Sénégal.
A cet effet, ils ont rencontré les personnes responsables au niveau de ces entreprises pour en discuter. «Nous rappelons aussi que ce n’est pas parce que l’investisseur est sénégalais qu’on doit mal négocier le contrat. Nous lançons un appel à tous les Sénégalais à se mobiliser afin de faire face à tous les problèmes sociaux qui sont notés ces temps-ci dans notre pays. Il s’agit entre autres problèmes de celui de la spéculation foncière et autres», a-t-il déclaré avant de tirer à bout portant sur les maires qui se croient tout permis et attribuent des parcelles de terres à qui ils veulent. C’est pourquoi il appelle le peuple à refuser d’être le complice des dirigeants.
AU MOINS UN TIERS DE LA POPULATION EST PAUVRE AU SENEGAL
Les résultats de la première Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) révèlent le niveau de pauvreté des populations dans les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA.)
Les résultats de la première Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) révèlentle niveau de pauvreté des populations dans les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) dont le Sénégal. L’émergence est encore un rêve dans ces pays, d’après les résultats de l’enquête menée par la Banque mondiale et l’Uemoa. Car au Sénégal où le niveau d’indigence est au plus bas, «au moins un tiers des individus serait en situation de pauvreté».
L’émergence est encore un rêve dans ces pays où la Banque mondiale et l’Uemoa ont mené une Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM). Les résultats de l’enquête rendus publics montrent la misère des populations de ces pays que sont le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger et le Togo.
En effet, cette première Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM), dont la collecte des données a été organisée en deux vagues comptant chacune la moitié de l’échantillon, s’est déroulée simultanément dans les huit Etats membres de l’Union sur la période de septembre à décembre 2018 pour la première vague, et d’avril à juillet 2019 pour la seconde.
La première approche de calcul des indicateurs de la pauvreté monétaire s’est basée sur le seuil international de pauvreté monétaire modérée à savoir 3,2 dollars par personne et par jour en parité du pouvoir d’achat de 2011. Elle révèle qu’un Sénégalais sur trois est pauvre. «Elle donne des incidences de la pauvreté variant de 32,6% pour le Sénégal à 75,5% pour le Niger, 33,5% pour la Côte d’Ivoire, 47% pour le Mali 56,2% pour la Guinée Bissau, 50,4% pour le Togo, 47,5% pour le Bénin et 63% pour le Burkina Faso», indique-t-on dans le document.
Malgré l’ampleur de sa pauvreté, le Sénégal est mieux loti que les autres pays de l’Union. Car, relève-t-on, «au moins un tiers des individus serait en situation de pauvreté au Sénégal, le pays où elle serait la moins élevée».
Toutefois, des indicateurs de pauvreté monétaire ont également été calculés en construisant un seuil de pauvreté national pour chaque pays, afin de permettre l’évaluation des politiques publiques dans les pays. Les résultats montrent que la dépense annuelle moyenne par tête au Sénégal est de 507 350 F Cfa, un peu au-dessous de la Côte d’Ivoire qui est à 512 810 F Cfa, la plus élevée de l’Uemoa. Quant au seul national de pauvreté, le Sénégal est à 333 441 F Cfa et à 37,8% pour ce qui est de l’incidence de la pauvreté nationale.
«LA POLLUTION DE L’AIR POURRAIT OCCASIONNER LA PROPAGATION DU CORONAVIRUS»
A en croire la responsable du Centre de la qualité de l’air de la Direction de l’Environnement et des Etablissements classés (DEEC) au ministère de l’Environnement, Aminata Mbow Diokhané, la pollution de l’air pourrait favoriser la propagation du virus
La Direction générale de la Recherche et de l’Innovation (DGRI) du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), en collaboration avec l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), a organisé hier un Panel en ligne, dans le cadre de la riposte contre la covid-19. Cette 13ème rencontre, animée par des acteurs de l’Environnement dont Aminata Mbow Diokhané, chef du Centre de la qualité de l’air de la Direction de l’Environnement et des Etablissements classés (DEEC) au Ministère de l’Environnement. Elle a axé son intervention sur l’impact de la qualité de l’air sur la Covid19. Selon elle, la pollution de l’air pourrait occasionner la propagation du virus.
A en croire la première responsable du Centre de la qualité de l’air de la Direction de l’Environnement et des Etablissements classés (DEEC) au ministère de l’Environnement, Aminata Mbow Diokhané, la pollution de l’air pourrait occasionner la propagation du virus. Elle a fait cette révélation hier, à l’occasion du 13ème panel organisé par la Direction générale de la Recherche et de l’Innovation (DGRI) du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), en collaboration avec l’Université virtuelle du Sénégal (UVS).
Elle informe en effet qu’Il y a effectivement plusieurs études qui sont menées à travers le monde depuis le début de la pandémie, pour faire le lien entre la pollution atmosphérique et la propagation du coronavirus. C’est le cas notamment, selon Mme Diokhané, pour une ville italienne où il a été noté une évolution extrêmement rapide des cas de coronavirus. « Il est avéré que les particules fines PM10 et PM25 jouent un rôle de transporteur pour le virus », laisse entendre la cheffe du Centre de la qualité de l’air de la Direction de l’Environnement et des Etablissements classés.
En plus, elle signale que ces particules fragilisent les personnes vulnérables et aggravent les symptômes de la Covid-19. Pire, alerte la panéliste, « selon une étude préliminaire allemande publiée dans la revue Science of Total Environnement, en avril 2020, 78% des décès dus au coronavirus en Europe sont concentrés dans les régions où les niveaux du dioxyde d’azote NO2 sont les plus élevés ».
Pour faire face à cela, dit-elle, il convient de renforcer la surveillance de la qualité de l’air dans les zones à risque. « D’autant plus qu’on connaît les zones où il y a les cas les plus importants de coronavirus pendant cette pandémie», ajoute-t-elle. Elle indique en outre que c’est essentiellement les zones dans lesquelles on note les caractéristiques pour le trafic automobile et d’exploitation industrielle, et où aussi les taux de mortalité sont beaucoup plus élevés.
La patronne du Centre de la qualité de l’air de la Direction de l’Environnement et des Etablissements classés recommande une évaluation du lien entre la pollution de l’air et la propagation de la Covid-19 pour, dit-elle, mieux orienter les politiques publiques de riposte contre la pandémie. Et cela, dit Mme Diokhané, fait appel également à une approche multi disciplinaire.
D’ailleurs, d’après la panéliste, c’est la raison pour laquelle l’observatoire de la qualité de l’air a été mise en place et qui, rappelle- t-elle, a un rôle consultatif pour améliorer la réglementation en matière de qualité de l’air. « Elle réunit les acteurs de la santé, du transport pour évaluer les stratégies de réduction de la pollution de l’air», conclut la responsable du centre de la qualité de l’air de la (DEEC) au Ministère de l’Environnement.
UNE FUITE D’HYDROCARBURE POLLUE LA MER ET INQUIETE LES PECHEURS
Les pêcheurs de la Commune de Mbao ne dorment plus que d’un œil. Ce, à cause d’une fuite d’hydrocarbure qui s’est produite hier et dont on ne connaît pas encore la nature
L’inquiétude est le sentiment le mieux partagé chez les pêcheurs de la Commune de Mbao. Ces derniers, surpris par une fuite d’hydrocarbure, ont arrêté actuellement leurs activités pour des raisons sécuritaires et sanitaires.
Les pêcheurs de la Commune de Mbao ne dorment plus que d’un œil. Ce, à cause d’une fuite d’hydrocarbure qui s’est produite hier et dont on ne connaît pas encore la nature. Et pour ces pêcheurs, cette situation risque de compromettre leurs activités avec les désagréments causés par cette fuite.
Le secrétaire général de l’Union locale des pêcheurs, Alassane Ndoye, explique : «Nous sommes inquiets pour notre devenir avec l’approche de la Tabaski. Nous avons enregistré beaucoup de pertes matérielles avec cette fuite d’hydrocarbure. Car le produit toxique usé flottait et s’est mélangé avec l’eau de mer pour créer de l’émulsion. Aujourd’hui, nos filets de pêche sont noirs comme du goudron. Un d’entre nous a tout perdu dans ce sinistre et nous pouvons estimer qu’il a perdu plus de 02 millions 700 mille francs ».
Ces pêcheurs désemparés alertent les autorités. « Il faut que les autorités nous aident car cette situation est récurrente. Souvent, nous rencontrons ce genre de problème. Et souvent, quand il y a fuite d’hydrocarbure, ça plombe nos activités. Alors que nous avons fait des prêts auprès des banques pour acheter du matériel et pour travailler », a fait comprendre Alassane Ndoye. «On ne peut pas investir pour subir des préjudices qu’on n’a pas créés. Donc, il revient aux autorités d’y trouver des solutions et nous assister au plan matériel et financier pour que nous puissions reprendre nos activités en toute quiétude », dit-il.
Le service de communication de la Sar s’est fendu d’un communiqué pour reconnaître qu’il y a eu sinistre et que leurs services techniques se sont déployés sur les lieux pour s’enquérir de la situation. « Nos services ont et́ é informeś le jeudi 16 Juillet 2020 à 22h par la HAASMAR de la preśence de traces d’hydrocarbures dans la zone de Mbao.
Pour faire le point de la situation, une équipe composéé des agents, de la DEEC (Direction de l’Environnement et des établissements classeś ), de la brigade environnementale de la Gendarmerie, de la Société́ africaine de raffinage (SAR), la compagnie NRBC de la Brigade Nationale Sapeurs-Pompiers, de Urgence Environnement, du Port Autonome de Dakar et la Marine nationale se sont rendus sur la plage de Mbao pour constater l’ampleur de la situation.
Par ailleurs, un groupe composé d’éléments de la SAR, la HAASMAR et de la Marine nationale ont, à bord d’une vedette, effectué un déplacement en mer pour voir l’étendue du phénomène. A l’issue de cette visite, il a été constaté́ une fuite d’hydrocarbures, constituée de Fuel provenant du sea-line de la SAR situé à 700 mètres de la plage.
Apres̀ constat, les équipes de la SAR et celle de l’entreprise prestataire de la maintenance ont entrepris les actions appropriéé s pour réparer la fuite. De même, des actions de décontamination seront entreprises pour annihiler toute possibilité́ de pollution. Nous tiendrons l’opinion informéé de l’évolution de la situation », conclut la Sar.
«LA SANTÉ EST DEVENUE UN SECTEUR EXTRÊMEMENT POLITISÉ »
Dans cet entretien, Cheikh Seck se prononce, sans prendre de gants, sur le système sanitaire sénégalais dont il dénonce une politisation à outrance, la gestion des structures hospitalières …
Physiothérapeute au service physique de médecine de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, Cheikh Seck est également le secrétaire général du Syndicat Démocratique des Travailleurs de la Santé et du Secteur Social (SDT-3S) et par ailleurs coordonnateur du Cadre unitaire des syndicats de la santé pour la justice sociale (Cuss/Js). Dans cet entretien, il se prononce, sans prendre de gants, sur le système sanitaire sénégalais dont il dénonce une politisation à outrance. Il critique aussi la gestion des structures hospitalières et particulièrement de Grand-Yoff et annonce une marche nationale le 4 août et une rétention d’informations sanitaires à partir du 31 août
«L’AS» : Quatre mois depuis l’apparition de la Covid-19 dans le pays, comment jugez-vous la gestion qui a été faite de cette crise sanitaire mondiale par les autorités sénégalaises ?
Cheikh SECK : le Sénégal avait toutes les chances de réussir. Déjà aux mois de janvier et de février, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré cette pandémie et demandé à tous les Etats de prendre leurs dispositions. Juste après l’apparition du premier cas, j’avais insisté sur deux choses. J’avais demandé de prendre des mesures pour protéger le personnel et avoir ensuite une approche communautaire. C’est dire qu’en matière d’épidémie, on se concentre plus sur comment faire stopper la propagation du virus que comment le soigner. On se focalise à créer des pare-feu plutôt que de passer son temps à vouloir éteindre le feu tout de suite. (…)
L’autre élément, c’est qu’on a voulu en faire une affaire strictement hospitalière de médecine de pointe. On devrait penser à isoler les cas contacts tout au début au niveau de l’aéroport et ses environs. L’option d’amener tous les contacts à l’hôtel n’était pas la bonne. On a appris qu’il y avait une ardoise de 12 milliards Fcfa pour ça ; alors qu’avec 3 milliards, on pouvait construire autour de l’aéroport des chapiteaux et y ériger des box où on pouvait contenir l’ensemble des cas contacts au début. L’armée a les moyens de pouvoir aménager des terrains pour y recevoir des cas suspects ou des malades et cela pouvait amoindrir les dépenses de l’Etat. Revenant sur l’approche communautaire, on a très tôt pensé à donner du riz, de l’huile à presque huit millions de personnes. Est-ce ce dont les gens avaient plus besoin durant cette période ? Il fallait impérativement que les gens créent des marchés, alors qu’il y a au Sénégal un Secrétariat à la Sécurité Alimentaire. (…)
La stratégie a été réadaptée à plusieurs reprises. Et aujourd’hui, on en est à la prise en charge extra hospitalière des cas asymptomatiques et une réduction des tests. Pensez-vous que c’est une bonne option ?
Je pense que pour tous les changements, c’est l’évolution du virus ou des cas qui leur a imposé ça. Quand ils ont voulu prendre tous les cas contacts et les amener au niveau des hôtels, c’était abusif. Et cela a posé un problème. Aujourd’hui, on a dépassé les 2 500 malades et ce n’est plus possible de les hospitaliser tous du fait de la capacité insuffisante des lits. Si on prend l’ensemble des services, c’est 3 000 lits. Et si on doit hospitaliser les 2 600 malades de Covid19, il ne restera que 400 lits pour les autres infections. Maintenant, pour ce qui est des tests uniquement réservés aux cas symptomatiques, c’est extrêmement dangereux. En effet, si la personne asymptomatique connaît son statut sérologique, elle peut se mettre facilement en quarantaine et s’isoler. Tel n’est pas le cas si la personne ne connaît pas son statut sérologique, parce qu’on ne prend pas la précaution de protéger son environnement et de ce fait, on propage facilement le virus. Je pense que ce n’est pas une bonne option. Si le malade est détecté très tôt, il y a de fortes chances qu’il ne contamine pas les autres. Et c’est moins dangereux que de tomber malade pour être testé ensuite alors qu’on a eu le temps de contaminer toutes les personnes sur son passage.
Les cas augmentent de jour en jour. Est-ce que cela ne risque pas de faire effondrer notre système sanitaire ?
Notre système sanitaire a déjà montré sa fragilité. Mais il ne faudra pas qu’on commette l’erreur de penser qu’on doit s’occuper de la Covid-19 en oubliant les autres infections. Ce serait dangereux et grave. Et c’est ce qui se passe dans certaines structures. Aujourd’hui, vous prenez l’hôpital Dalal Jamm, bizarrement, il n’a jamais fonctionné pratiquement de manière correcte. On l’a transformé en centre de traitement Covid. Ce qui est grave aussi, l’hôpital Idrissa Pouye dans lequel je travaille, par les caprices d’une ou de deux personnes qui ont voulu qu’on ait des malades de Covid-19, on a transformé pratiquement le bloc en essayant de capter des fonds. Et cela a entraîné une perturbation grave des activités, surtout de la chirurgie orthopédique. Les gens n’opèrent plus correctement parce que la priorité a été faite pour la Covid-19, parce que tout simplement on devrait capter des fonds. (…) Comment voulez-vous qu’une structure comme l’hôpital Idrissa Pouye, bâtiment à étages, ascenseurs et escaliers partagés, on puisse y mettre un centre de traitement pour la Covid-19. Cela a entraîné des conséquences graves sur le personnel. Beaucoup ont été infectés. (…)
Est-ce que le gouvernement devait lever l’état d’urgence ?
L’état d’urgence et le couvre-feu n’ont jamais été respectés à la lettre. Si c’était le cas, je vous garantis que beaucoup de régions n’allaient pas avoir la maladie. (…) La première constatation, c’est qu’un agent de la mairie de Thiès a délivré 300 laissez-passer à des personnes qui circulaient entre Dakar et Thiès. On a vu des personnes quitter Louga, passer par Diamniadio et aller jusqu’à Sédhiou et contaminer des personnes. C’était en plein couvre-feu. Matam est restée trois mois sans enregistrer le moindre cas. Mais un éleveur a quitté Dakar pour s’y rendre en passant par Linguère. La nuit, les gens nantis circulaient avec leur laissez-passer. Pendant le jour, on avait l’impression que le virus ne circulait que la nuit avec des rassemblements dans les lieux de commerce et autres lieux de rassemblements. Il se pose même la question de l’efficacité de cet état d’urgence.
Comment se portent les travailleurs de la santé avec cette épidémie ?
Les gens sont stressés, surtout ceux qui travaillent dans les services d’urgence. Au niveau de l’hôpital Idrissa Pouye, pratiquement six services ont été touchés. Et ce sont des services stratégiques, pratiquement en contact direct avec les malades. Et depuis presque quatre mois, on ne donne plus de congés. Les gens travaillent à un rythme infernal parce qu’il n’y a pas suffisamment de personnels, d’agents pour pouvoir prendre en charge les malades. Les gens se décarcassent.(…) C’est le lieu de nous incliner sur la mémoire de ceux qui sont décédés et particulièrement un chauffeur ambulancier qui transportait des prélèvements et qui a eu à succomber de cette maladie. Beaucoup ont été hospitalisés, heureusement qu’ils sont sortis. Je vous dis que le nombre dépasse les 300 agents touchés. Vous allez dans un service où pratiquement toute une maternité a été touchée. On l’a vu à Tivaouane et dans d’autres structures. (…)
Depuis l’apparition de la Covid-19, les syndicats semblent avoir déposé les armes. Où est-ce que vous en êtes avec vos différentes revendications ?
En tant que coordonnateur du Cadre Unitaire des Syndicats de la Santé pour la justice sociale, on avait pris la décision responsable, dès l’apparition du premier cas, de stopper notre plan d’actions. D’ailleurs, un mouvement d’humeur était prévu les 10, 11 et 12 mars. Mais nous nous sommes réunis pour dire que maintenant, notre seul ennemi est le virus que nous devons éradiquer. (…) Mais il se trouve que nos problèmes statutaires et règlementaires sont toujours en suspens. Et il s’agit particulièrement d’une certaine catégorie de personnel soignant. On a remarqué que dans le cadre du plan de résilience, certains ont vu leur problème être réglés.
Pis, nous ne pouvons pas comprendre dans un système où il y a plusieurs corps différents, qu’on se permette de donner à certains des primes et indemnités à hauteur 500 000 FCFA et qu’on augmente leur âge de retraite ; et pendant ce temps, des responsables de la santé, de la mère à l’enfant, n’ont jamais eu aucun centime d’augmentation sur leur salaire depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir. Vous voyez quelqu’un qui a un bac plus cinq, qui a exercé pendant 20 ou 25 ans et qui ne parvient pas à gagner 250 000 F CFA.
Pourtant, ils peuvent être des responsables dans les salles de bloc en tant qu’anesthésiste réanimateur. Ils peuvent être aussi des biologistes, des techniciens en radio, etc. Pensezvous qu’améliorer le statut d’un vétérinaire ou d’un pharmacien vaut plus qu’améliorer celui d’un biologiste ou d’une sagefemme qui lutte contre la mortalité maternelle et infantile dans une zone reculée. Il y a une frustration dans nos rangs. Il y a un seul corps, un groupe de corps parce qu’ils sont sortis de la même faculté et qu’ils sont solidaires ; on leur octroie des primes et autres indemnités. Il y a une question d’injustice. Aujourd’hui, on parle de recrutement de 500 médecins. On ne peut pas avoir une équipe où on ne recrute que des attaquants. Vous allez dans les hôpitaux, Le Dantec, Abass Ndao, Fann, Idrissa Pouye, il y a plus de médecins que d’infirmiers. (…) Il est évident que sur les 500 médecins qu’on va recruter, les 400 seront redéployés au niveau des postes de santé. Est-ce que vous allez prendre quelqu’un qui a le bac plus 5 pour l’amener faire de la vaccination ou des activités qu’une matrone ou un agent de santé communautaire pourrait faire ? Cela pose problème. (…)
Nous demandons par ailleurs des indemnités de logement et une indemnité de risque. Il faut une justice sociale dans le secteur de la santé. D’ailleurs, ceci nous a poussés à ressortir et à reprendre notre plateforme et notre préavis de grève. Nous irons en grève les 4 et 5 août prochains. Le 4 août, nous allons tenir une marche nationale et les gens viendront de partout au Sénégal pour montrer leur mécontentement. Le 31 août, nous allons commencer la rétention d’information sanitaire sur l’ensemble du territoire national. Nous voulons pousser le gouvernement à nous respecter.
Dans le passé, vous avez eu à dénoncer la gestion au niveau de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff. Est-ce que les choses ont changé ?
En ce qui concerne l’hôpital général de Grand-Yoff, les choses n’ont pas changé. Le système est fait de réseaux. Les directeurs changent, mais on est dans la continuité. C’est un réseau. Quelqu’un fait des dégâts, on le remplace. Mais souvent son successeur partage avec lui le même réseau et le même groupe et donc il surveille ses arrières. Avez-vous une fois entendu parler d’un rapport de l’IGE qui épingle Hoggy ou Idrissa Pouye ? Vous ne l’entendrez pas parce qu’ils ont des ramifications jusqu’à la présidence de la République. Et ces gens-là empêchent d’éclairer le chef de l’Etat sur un réseau extrêmement grave dans le cadre de la gestion de cet hôpital. Cela continue toujours. Vous allez à l’hôpital, chaque jour, il y a des chantiers à gauche et à droite, on enlève des carreaux par-ci pour les mettre par-là. Au même moment, on ne protège pas le personnel. Aujourd’hui, pourquoi on a voulu faire de l’hôpital de Grand Yoff un centre de traitement alors que l’hôpital n’avait même pas un service de maladie infectieuse ?
La plupart des gens qui les gèrent ne sont pas épidémiologistes, ni des gens des maladies infectieuses. Ce sont des urologues. Un urologue, qu’estce qu’il a à faire dans le cadre de Covid. Ou bien ce sont des orthopédistes. Et cela pose problème. Je n’ai rien contre ces personnes. Mais je dis que l’hôpital ne devrait pas servir de cadre par rapport à la Covid-19. Mais comme ils ont entendu parler d’enveloppes de milliards, les gens vont tout faire pour voir comment bénéficier de cet argent. Pour dépenser cet argent, ils vont acheter des choses inutiles alors que pour les cas de Covid, on n’a pas besoin de toutes ces choses. L’hôpital, c’est la continuité de la Bamboula qui a toujours existé et qui continuera à exister. Parce que ceux qui les ont mis ici sont à un niveau de contrôle. Comme les gens font des dégâts et que personne ne les contrôle, la situation va continuer. Et la situation est extrêmement difficile. A l’heure où je vous parle, beaucoup d’activités du bloc opératoire, si elles ne sont pas annulées, sont au ralenti. Parce que les conditions ne sont pas adaptées au travail, surtout ceux qui sont en orthopédie, pour travailler correctement et empêcher qu’un malade puisse avoir une infection nosocomiale après une intervention chirurgicale.
Pensez-vous que le système sanitaire sénégalais est assez résilient pour survivre après la Covid-19 ?
Je ne le pense pas. Nous ne sommes pas préparés. Le budget de la Santé a été augmenté de plus de 80 milliards. Mais est-ce que cette augmentation se reflète sur les indicateurs sanitaires et sur le fonctionnement de nos structures sanitaires ? Je ne le pense pas. Le chef de l’Etat lui-même a dit qu’il faut qu’on améliore la gouvernance dans le secteur. Tant qu’on ne le fera pas, cette situation va demeurer. Le secteur de la santé est devenu un secteur extrêmement politisé. Et il faudra que les gens arrêtent de politiser ce secteur. Malheureusement, quand on amène un ministre qui cherche à faire de la politique, on case des personnes. Parce qu’il y a beaucoup de failles dans les textes. C’est à la santé qu’on voit des gens occuper des postes de responsabilité parce que tout simplement ils ont une maîtrise, un bac plus quatre, quel que soit le diplôme. Il y a beaucoup de personnes qu’on a nommées comme chefs de service administratif et financier dans des grandes structures alors que ces gens-là n’ont pas les compétences requises. Et malheureusement, pour certains, on leur paie des salaires pratiquement qui peuvent tripler ou quadrupler notre propre salaire. Et cela est frustrant et extrêmement grave. (…) Contrairement à la police, à l’éducation et à d’autres structures, le secteur de la santé est géré par le ministère de la Fonction publique. C’est pourquoi à chaque fois, au lieu de nous recruter des infirmiers et des sages-femmes, on nous recrute leurs clientèles politiques. C’est des quotas et ceci est extrêmement grave et dangereux. On est en train de jouer avec la santé des populations.et cela doit arrêter. (…)
Dans un pays comme le Niger, on entre dans le système par concours malgré l’obtention de diplôme. Pourquoi on ne peut pas faire pareil et organiser des tests comme le fait ce pays. Nous réclamons que l’ensemble des recrutements se fasse au niveau du ministère de la Santé. Le ministère de la Fonction publique n’a qu’à attendre que le ministère de la Santé se réunisse d’abord et décide de ce qu’il va faire par rapport aux postes budgétaires. Nous voudrions pour les 1 500 postes budgétaires, que ce soit le ministère de la Santé qui le gère et que le recrutement se fasse sur la base de critères objectifs d’ancienneté par rapport au diplôme et à la compétence, pour au moins une question de justice sociale. (…)
Par ailleurs, je profite de cette interview pour dire qu’il faut que dans chaque structure, une équipe complète en matière médicale comme en matière chirurgicale puisse être présente en tout temps et à toute heure. (…) Je dénonce également vigoureusement ce qui se passe actuellement dans les structures sanitaires. On ne peut pas comprendre que dans des hôpitaux de référence comme Fann, Idrissa Pouye, le Dantec, etc., à partir de 18 heures, vous ne puissiez voir un médecin senior de garde. On ne peut pas être dans une structure où il n’y a que des étudiants la nuit ou le jour. Le ministre avait écrit une note pour rappeler à l’ordre des personnes ; mais il n’y a pas eu de suivi..
LE LITIGE FONCIER, UNE BOMBE A RETARDEMENT
Revenant sur les modalités d’attribution de terres, le maire de Dindéfélo et président de l’Association des Maires de Kédougou, M. Kikala Diallo, renseigne que toute une batterie de procédures devra d’abord être mise en œuvre.
Revenant sur les modalités d’attribution de terres, le maire de Dindéfélo et président de l’Association des Maires de Kédougou, M. Kikala Diallo, renseigne que toute une batterie de procédures devra d’abord être mise en œuvre.
Le demandeur devra envoyer une «demande en bonne et due forme au président de la commission domaniale, plus le montant de la caution», la mairie envoie à son tour une «équipe constituée d’un conseiller et d’une personne ressource» qui se rendent au site demandé pour voir si quelqu’un ne s’y est pas déjà établie avant de délibérer. Si toutes ces conditions sont réunies, ladite commission où le chef de village est d’office membre à part entière, donnera son feu vert.
S’il s’agit maintenant d’une superficie excédant l’hectare, en plus de remplir les conditions précitées, le demandeur devra prouver l’utilité de son activité dans le développement local. Toutefois, M. Diallo renseigne que pour éviter que les habitants de la commune ne se retrouvent sans terres, une fois qu’ils en auront besoin, un demandeur ne peut disposer à lui-seul, d’une superficie excédant 5 hectares.
Dans un instructif exposé en cours de droit, Me Mame Bobo Bâ, membre de la chambre des notaires du Sénégal, par ailleurs propriétaire du cabinet Me Mame Bobo, impute le problème du foncier au Sénégal à la «vétusté» des lois qui date des années 1964 du temps du Président Senghor, d’où la nécessité de procéder à une réforme en profondeur car « elle n’est plus d’actualité».
Toujours dans son exposé Me Bobo soulève un autre point qui, selon elle, serait «la mère du litige foncier au Sénégal» à savoir l’«immatriculation des terres». D’emblée, la spécialiste en droit admet que tout comme les autres régions du Sénégal, celle de Kédougou n’est pas épargnée par le conflit foncier, bien au contraire il y en a «à gogo».
A partir des lois françaises d’où l’on copie les nôtres, le problème du foncier est quasi-inexistant car leurs terres sont «immatriculées», contrairement au Sénégal où c’est la «non-immatriculation» qui prévaut. Autrement dit, toujours, selon la notaire, « en France, où l’on copie beaucoup nos lois et règlements, c’est le titre de propriété, le titre foncier ou l’immatriculation qui prévaut là-bas contrairement au Sénégal où c’est la non-immatriculation.
La majorité des terres sénégalaises n’est pas immatriculée. Ce qui existe réellement, c’est peu de titres fonciers. Et le titre de propriété reste le domaine de propriété, c’est la propriété en tant que tel. Le titre de propriété appartient à la personne physique ou à l'Etat. Alors que le domaine national, il n’y a pas la propriété». Avec l’acte III de la décentralisation qui donne plein pouvoirs aux collectivités locales, le problème du foncier s’accentue, car les délégués chargés de la gestion du foncier ne sont pas à proprement parler des «spécialistes en la matière» et nécessitent une «formation en la matière».
Quant à l’administrateur du site Kédougou Immo et autres, M. Mouhamadou Oury Diallo, abordant le problème du foncier, il commence par relater un problème qui s’est produit à Kédougou. « Nous avons été confrontés à ce genre de problème par le passé. Il se trouve que 1 seul domaine pouvait appartenir à 3 personnes et chacun d’entreelles disposait d’un document légal signé tantôt par le maire tantôt après achat. Il y a de cela 1 an, un propriétaire d'une parcelle située dans le quartier Dinguessou-plateau voulait trouver un acheteur. Ce dernier nous avait présenté tous les documents. Alors nous avons entamé la procédure de vérification au niveau de la Cadastre, nous sommes partis voir le terrain en question, même le propriétaire disposait de papiers légaux. 6 mois après que nous ayons effectué la vente en bonne et due forme, le nouveau propriétaire trouve que quelqu’un d’autre a déjà commencé à construire sur les lieux avec la fondation.
L’acquéreur est revenu nous mettre au courant. A notre grande surprise, le nouveau acquéreur et celui qui a commencé à construire ont tous les deux reçu leurs papiers de la même personne. Une confrontation s’en est suivie. Au sortir de laquelle parmi les deux papiers, l’un était une administration foncière tandis que l’autre était administratif. Alors, nous les avons renvoyés au niveau de l’urbanisme plus compétent en la matière.
De là, un autre problème est survenu, parce que nous nous sommes rendus compte qu’il y avait un autre attributaire qui avait déjà une quittance depuis 2014. Même si l’affaire était remontée jusqu’à la justice, ils ont pu trouver une solution à l’amiable. Cela aurait pu dégénérer s’il n’avait pas eu une médiation». Et des problèmes de ce genre existent à gogo, car la région de Kédougou attire de plus en plus d’investisseurs et bailleurs du fait de ses gisements prometteurs en or.
CES 5 SOLUTIONS POUR DESAMORCER LA BOMBE A RETARDEMENT QUE CONSTITUE LE FONCIER
De l’avis de Me Bobo, administratrice du cabinet du même nom, 3 solutions sont envisageables pour régler définitivement le problème du foncier. D’abord, l'Etat devrait aller vers la «réforme du foncier qui mènerait à l’immatriculation» qui est la sécurisation du foncier. Ensuite, la mise en place d’une «solution hybride», autrement dit quitter ce domaine national tout en le sécurisant. Pour y arriver, Me Bobo préconise un «encadrement des collectivités locales», qui sont de nos jours plus des spéculateurs que des spécialistes en la matière.
Et enfin, « répertorier toutes les attributions», chaque mairie devrait tenir un registre où elle mentionne les noms. A partir de ce dernier, l’État émet des titres précaires pour dire que l’attributaire de tel lot à Kédougou est désormais le seul propriétaire de ce lot. Quant à Mouhamadou Oury Diallo, il plaide pour une «refonte foncière de Kédougou», car la ville grandit un peu plus chaque jour, d’autant plus qu’il serait malheureux que quelqu’un qui dispose de ses papiers remue ciel et terre avant de construire et qu’on lui demande le démolir alors que cela pouvait être évité. Pour lui, il faudrait aussi que les nouveaux acquéreurs, «s’acquittent d’une quittance, des frais de bornage», Ce qui permettra d’avoir un aperçu sur l’état des terrains, de savoir si leurs propriétaires sont là ou non, s’ils sont toujours vivants ou pas, «comme au quartier Dimboli où le maire demandait à tout acquéreur d’acheter sa quittance».
LA PETITE COTE AU CENTRE DE CONVOITISES
De Diass à Sandiara, en passant par Malicounda, Nguéniène et autre localité, il n’existe une seule localité de la Petite Côte qui ne fasse l’objet de contentieux fonciers. Aperçu de cas controversés sur le foncier communal et rural.
De Diass à Sandiara, en passant par Malicounda, Nguéniène et autre localité, il n’existe une seule localité de la Petite Côte qui ne fasse l’objet de contentieux fonciers. Derniers en date : le bras de fer entre Babacar Ngom de la Sédima et les populations locales à Ndingler et Djilakh. Aperçu de cas controversés sur le foncier communal et rural.
Diass, la commune abritant le nouvel aéroport Blaise Diagne, malgré toutes les dispositions prises par la loi a vu des prédateurs fonciers tourbillonner tout autour pour faire des opérations ou des transactions sur des terrains au bout du compte non affectés ou attribués à des ayants-droit. Popenguine Ndayane devant la scène, un port de haut standing est au centre de tiraillements. Une délimitation du site du port fait n’est pas encore acceptée.
Les habitants de Ndayane semblent ne pas être d’accord avec l’espace ciblé à côté de celui officiellement attribué à ces fins. A Sindia, la commune a la chance d’être au cœur de l’actualité. Si dans sa partie nord, l’équipe municipale n’a pas encore fini avec les populations de Bandia, sur l’extension des Ciments du Sahel à travers des sites d’exploitation de matière première, des associations de la société civile font corps avec ces dernières pour la protection de la nature et la sauvegarde d’une forêt vieille de deux ans avec ses caïlcédrats.
Au sud-est de cette collectivité territoriale, le village de Djizak est au centre d’un contentieux avec un promoteur agro-industriel, sur des dizaines d’hectares de terrain. Une délibération sur des terres réclamées par la commune de Ndiaganiao, à travers le village de Ndingler fait les choux gras de l’actualité. Des jeunes y ont fait une marche demandant la restitution des terres et l’annulation de toute délibération, bail et titre foncier sur des dizaines d’hectares pour disposer des lieux pour des exploitations familiales.
A Djilakh, une localité ayant des problèmes de délimitation de frontière avec le village de Takhoum dans la commune de Malicounda, une bande de terre litigieuse reste une source de discorde. Si le sous-préfet de Sindia est du reste parvenu à faire arrêter les habitants de Takhoum de cesser d’exploiter les dits lieux dans l’attente d’une solution consensuelle, de grosses pontes de la République et promoteurs y ont déposé leur baluchon et occupent de gros espaces avec des titres administratifs.
Le collectif « Mbour debout » cherche pour sa part vaille que vaille à protéger son marigot « le Mballing ». Aujourd’hui, déclassé et attribué à un promoteur immobilier. Malicounda, Mbour et Saly-Portudal ont le charme de constituer le cœur de l’agglomération ou de la ville mbouroise. L’équation la plus irréductible est de trouver leurs limites. Les communes de Sandiara, Malicounda et Nguéniène sont également au centre de la polémique sur un décret de déclassement de la forêt de Balabougou pour l’érection d’un Agropole devant être géré de manière intercommunautaire. Des exploitants traditionnels non encre convaincus de la nécessité de vivre avec des systèmes d’exploitation intensifs disent non à une telle vision. A Nguéniène, une famille paysanne dit non aussi à l’implantation d’une exploitation agricole embauchant plus d’un millier d’ouvriers agricoles saisonniers.
Pointe-Sarrène devant abriter la nouvelle station balnéaire et touristique dans le département de Mbour voit encore des propriétaires de terre s’agrippant à leur dû en évoquant des titres acquis de la défunte communauté rurale de Malicounda.
Joal-Fadiouth et Nguéniène cherchent encore un accord autour de terres dans le Faial et le Bang Faial car ces dernières bien qu’en étant loin de l’île aux coquillages et de la ville du président Senghor sont des tenures coutumières exploitées par les habitants de Joal-Fadiouth. Des projets de morcellement y ont soulevé l’ire des paysans de la localité.