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30 juin 2025
Par Mamadou Oumar NDIAYE
IL FAUT LAISSER EXPLOITER CES IMMENSES ÉTENDUES DE TERRES QUI DORMENT
Le Sénégal bien qu’ayant des terres des cours d’eau, du soleil, est incapable de produire de quoi se nourrir. Richard-Toll, qui n’était qu’un hameau perdu avant l’arrivée des Mimran, aurait-elle connu l’essor qui est le sien aujourd’hui ?
L’actuelle pandémie du coronavirus a révélé de manière dramatique l’extrême dépendance du monde entier à l’égard de la Chine devenue non seulement l’usine mais aussi la cantine du monde. Si l’Occident, de manière générale, a délocalisé l’essentiel de son industrie dans ce pays-continent en passe de devenir la première puissance du monde, notamment en raison de ses bas salaires et de la qualification de sa main d’œuvre - qui ne connaît pas le droit de grève qui plus est ! -, au moins il ne dépend pas de la Chine, de l’Asie d’une manière générale, pour sa nourriture.
Certes, à la lumière de la pandémie, les pays européens, et pas eux seulement, ont découvert, ébahis, que l’essentiel des médicaments qu’ils consomment est fabriqué au pays du président XI Jinping. Pour un pays comme le Sénégal, hélas, tout — y compris les cure-dents ! — vient de la Chine.
De ce point de vue, le fameux rapport du Boston Consulting club qui, au milieu des années 80, avait prédit que l’application de la Nouvelle politique industrielle (NPI, élaborée sous les injonctions des institutions de Bretton Woods) aurait pour effet de transformer le Sénégal en un gigantesque souk, ce rapport avait terriblement raison. Le Sénégal importe de tout et chaque mois, ce sont des centaines de containers qui y entrent à la grande satisfaction de la Douane qui peut se vanter année après année d’avoir battu des records de recettes…
Hélas, au détriment de ce qui reste du tissu industriel local. A preuve s’il en était besoin par l’appel au secours sous forme de coup de gueule poussé il y a deux semaines par les industriels ou fabricants du fer à béton.
Plus grave, soixante ans après son indépendance, le Sénégal importe toujours d’Asie, notamment du Viêt-Nam, de Thaïlande, de Cambodge et du Laos, mais aussi de plus en plus de l’Inde, le riz qui constitue l’aliment de base de ses populations.
Certes, depuis 1960, diverses initiatives (dans la vallée du fleuve Sénégal et le bassin de l’Anambé, notamment) ont été prises pour produire du riz et, si possible, atteindre l’autosuffisance en cette céréale. Ce qui serait synonyme de coupure du cordon ombilical qui nous lie à ces pays asiatiques et aussi mettrait fin à une ruineuse saignée de devises. La dernière initiative en date, c’était l’objectif volontariste du président Macky Sall d’atteindre justement l’autosuffisance rizicole en 2017.
Un deadline finalement repoussé aux calendes sénégalaises, si ce n’est à la Saint Glinglin. Or, de sombres prédictions indiquent que l’actuelle pandémie mondiale pourrait pousser les pays asiatiques à garder leur production pour nourrir leurs populations. Ce qui, évidemment, aurait un effet dramatique pour des pays comme le Sénégal qui importent presque tout ce qu’ils mangent. A l’exception, en effet, de quantités somme toute modestes d’autres céréales comme le maïs, le mil et le sorgho, notre pays dépend de l’extérieur pour son alimentation. Une dépendance périlleuse et suicidaire en ces temps d’incertitudes. Une dépendance, surtout, d’autant plus inexplicable et intolérable que nous disposons de vastes étendues de terres, d’un relief plat et d’eau en abondance qu’il suffirait de drainer vers les parties arides de notre pays.
Bienvenue chez les fainéants !
Hélas, ce potentiel n’est pas mis en valeur et nos braves paysans, partisans du moindre effort, se contentent de cultiver trois fois l’année et passent le reste du temps à l’ombre des arbres tandis que les braves femmes s’échinent à nourrir le foyer.
En réalité, la plus grande partie de nos terres n’est jamais exploitée, nos parents ruraux les considérant comme une « richesse de contemplation » à la manière des éleveurs avec leurs bœufs qu’ils n’abattraient pour rien au monde pour consommer de la viande et donc des calories. Le Sénégal, donc, bien qu’ayant des terres à ne pas savoir quoi en faire, des cours d’eau, du soleil…est incapable de produire de quoi se nourrir. Une des raisons à ce paradoxe est, certes, que l’agriculture est largement pluviale et dépend donc des caprices du ciel. La culture irriguée serait donc la panacée. Oui mais voilà, pour cela, il faudrait disposer de moyens financiers pour réaliser les investissements nécessaires. Des moyens dont ne disposent pas nos paysans. Ils ont des terres dont ils revendiquent la propriété et n’exploitent qu’une partie infinitésimale. Des terres dont ils ne veulent pas que les gens qui ont des moyens puisse les mettre en valeur.
Exemple par l’affaire qui défraye actuellement la chronique à Ndingler où on assiste à une véritable révolte paysanne contre un homme d’affaires sénégalais, M. Babacar Ngom en l’occurrence, qui a des moyens financiers et veut investir dans la terre ! Il en est empêché au prétexte que ces terres appartiendraient depuis des temps immémoriaux — façon de parler, bien sûr — aux braves paysans de Ndingler qui ne les ont jamais exploitées ! Et pour cause, puisqu’ils n’en ont jamais eu les moyens. Ni la volonté, sans doute… Des terres (au niveau du Sénégal tout entier) que le président Senghor, visionnaire, avait reversées dans le patrimoine de l’Etat par le biais de la loi sur le domaine national votée en 1964. Une loi en vertu de laquelle toutes les terres non immatriculées — cas de celles de Ndingler — appartiennent à l’état, ceux qui les cultivent ne bénéficiant que d’un droit d’usage. Lorsque la société Sédima — qui a réussi le tour de force de mettre fin à la dépendance du Sénégal aux poulets importés — a voulu lancer un ambitieux programme de culture de céréales et autres spéculations, son propriétaire s’est adressé à la communauté rurale gestionnaire des terres sur lesquelles il avait jeté son dévolu, qui lui a fait une délibération pour lui octroyer 300 ha. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin et pour sécuriser ces terres sur lesquelles il allait quand même engager des investissements de plusieurs milliards de nos francs, le patron de la Sedima s’est adressé à l’Etat, véritable propriétaire, pour demander un bail.
Après enquête des autorités administratives qui a fait apparaître que le foncier en question relevait bien de la gestion des ruraux qui l’ont cédée à l’exclusion de tout autre, le bail demandé a été accordé. Auparavant, l’Etat avait procédé à la désaffection de ces terres pour les reverser dans son patrimoine. La Sédima a-t-elle voulu sécuriser davantage sur le plan juridique son bien ? Toujours est-il que, dans la foulée, elle a sollicité la transformation du bail en titre foncier. Autrement dit, que l’Etat lui vende les 300 ha en question. Ce qui a été fait là aussi. C’est au moment où les travaux ont commencé que des paysans surgis du diable Vauvert, c’est-à-dire d’un village situé à six kilomètres du terrain de la Sédima, sont venus dire que leurs terres ont été spoliées ! Depuis lors, l’investisseur Babacar Ngom, bien que jouissant d’un titre de propriété incontestable, est empêché de travailler !
Opposants radicaux du parti Pastef menés par l’inspecteur des impôts et domaines Bassirou Dioma faye, un ressortissant du cru, organisations de la société civile avocates du diable et en mal de causes à défendre, activistes et maîtres chanteurs de tout poil ont formé une coalition hétéroclite pour aboyer et mener un combat improbable sur l’air du « touche pas aux terres des pauvres paysans » ! Des « pauvres paysans » qui, d’abord, n’ont jamais été propriétaires des terres qu’ils revendiquent. Lesquelles appartiennent à l’Etat qui les cède à qui il veut. Et qui ensuite — ces « pauvres paysans » — ont toujours été incapables de mettre en valeur ces terres qu’ils se contentent de regarder depuis des lustres. Et qui, aussi, ne manquent pas de lopins de terres à mettre en valeur si tant est qu’ils veulent cultiver. Car enfin, au Sénégal il n’y a pas de latifundiaires que l’on sache qui exploiteraient d’immenses domaines et disposeraient de milices pour massacrer de pauvres paysans afin de s’emparer de leurs terres. Ce qui a emmené le phénomène des guérillas rurales en Amérique latine. Ceci n’étant, bien sûr que la variante contemporaine, les latifundia ayant surtout existé dans la Rome antique… Dans notre pays, il y a des terres pour tout le monde, l’Etat garantissant aux paysans l’accès à cette terre. Pour peu qu’on ne soit pas un fainéant, on peut y cultiver la terre.
Non, messieurs, il n’y a pas de latifundia au Sénégal !
Cela dit, depuis la crise agricole de 2006, on sait que l’un des enjeux du monde contemporain, c’est l’agriculture et, par extension, l’alimentation. Le Sénégal peut-il se permettre de laisser en jachère on non exploitées d’immenses espaces que des paysans qui s’en disent propriétaires ne peuvent pas mettre en valeur tout en interdisant à quiconque de s’en approcher ?
Des terres qui demandent, pour donner tout leur potentiel et nourrir nos compatriotes, mais aussi contribuer à rééquilibrer notre balance des paiements par le biais des exportations, des capitaux et des technologies. Nos paysans ne disposent ni des uns, ni des autres. L’idéal serait, bien sûr, un partenariat gagnant-gagnant dans lequel ils mettraient à disposition leurs terres (du moins, celles sur lesquelles ils ont un droit d’usage) et où des investisseurs apporteraient le savoirfaire ainsi que la technologie et les moyens financiers. A condition que ces paysans ne s’arc-boutent pas sur des terres qui, de toutes façons, ne leur appartiennent pas et ne chassent pas tous les investisseurs qui se présenteraient ! Notre pays a besoin d’investisseurs directs étrangers (IDe) dans tous les domaines — industrie, mines, tourisme, pêche, TIC — et particulièrement dans l’agriculture. A condition, pour ce dernier domaine, que les détenteurs de capitaux aient accès à la terre ce qui est bien le moins. Il y a déjà des espagnols, des français, des Marocains, des Indiens et des ressortissants d’autres pays qui exploitent de vastes domaines dans notre pays, qui ont boosté la production et c’est très bien ainsi. Mais alors, pourquoi des Sénégalais n’auraient-ils pas le droit d’en faire autant ? Lorsqu’ils viennent dans notre pays, l’une des choses qui frappent le plus les visiteurs asiatiques, ce sont les terres à perte de vue qu’ils voient…et qui ne sont pas exploitées.
Souvent, ils ne manquent pas de demander pourquoi est-ce que donc on importe nos aliments alors qu’on a tout ça ? On aurait envie de leur répondre : la paresse des Nègres ! Si le président Senghor, pour en revenir encore à lui, n’avait pas été assez visionnaire pour accepter que son ami Jacques Mimran — auquel il a accordé beaucoup de facilités soit dit en passant — plante de la canne à sucre dans la Vallée, aurions-nous eu aujourd’hui la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), l’une des plus grandes industries du Sénégal et, surtout, le premier employeur privé ?
Richard-Toll, qui n’était qu’un hameau perdu avant l’arrivée des Mimran, aurait-elle connu l’essor qui est le sien aujourd’hui au point d’être le plus grand pôle de développement de notre pays ? Gageons pourtant que si c’est aujourd’hui que les vastes étendues de terres sur lesquelles les Mimran ont réalisé leurs plantations de canne devaient leur être octroyées, eh bien on aurait vu une camarilla se lever pour crier haro sur les spoliateurs de terres paysannes ! et pourtant, si on avait dix familles Mimran seulement dans ce pays…
LA COVID-19 TOISÉE AU NOM DE LA TABASKI
Dans une atmosphère populeuse et presqu’anxiogène, les marchés de la capitale flirtent avec un virus de Covid-19. Masque ou sans masque, vendeurs, acheteurs, démarcheurs et même malfaiteurs se côtoient dans ces grands lieux d'interaction économique
Dans une atmosphère populeuse et presqu’anxiogène, les marchés de la capitale flirtent avec un virus de Covid-19. Masque ou sans masque, vendeurs, acheteurs, démarcheurs et même malfaiteurs se côtoient dans ces grands lieux d'interaction économique. De visu, l’on note que les gestes barrières telles que la distanciation physique ou le port du masque ne sont plus d’actualité. Pis, certains éprouvent un malsain plaisir à se serrer les mains et comme cela ne suffisait pas, ils s’échangent les tasses de « café touba » et de « thé ». Le tout dans un environnement pollué par l’hivernage qui ne facilite pas l’entretien des marchés. Entre coronavirus et Tabaski, les Sénégalais font fi du virus qui s’active pour la fête… Reportage
A quelques encablures du rond-point liberté 6, le marché Castors draine un monde impressionnant. Jeunes et vieux, hommes comme dames, se bousculent sans merci pour accéder au passage. Les commerçants emploient usent sans ménagement de leurs cordes vocales pour attirer les clients et ces derniers éludent la distanciation physique exigée par la présence de Covid-19 dans le pays pour se ruer vers les produits du marché.
Interpellé, Moussa Dione, un vendeur de poisson, déclare : « les Sénégalais se disent que cette maladie est virtuelle et fictive. J’avoue que depuis que cette pandémie de la Covid 19 a commencé dans ce pays, personnellement je ne connais personne qui a été contaminé ». Pour le jeune commerçant, « les Sénégalais seront toujours aptes et déterminés à braver tous les dangers au nom de la fête. La Tabaski est une fête très importante dans notre pays et cela explique l’engouement que vous constatez ».
Dans le même registre, la vendeuse de légumes Rockaya Faye vient en appui à l’opinion de ce dernier et brandit les charges financières pour expliquer ce décor. « Le président a dit de vivre avec le virus, donc c’est ce qu’on est en train de faire. Le coronavirus ne peut rien contre le Sénégal parce que nos marabouts prient pour nous. Si on reste à la maison sous la peur d’être contaminé par le virus, comment allons nous arriver à nourrir nos enfants ? Les fêtes sont à quelques jours, où voulez-vous qu’on trouve de l’argent pour toutes ces dépenses incompressibles ? ».
Avant qu’elle ne place son dernier mot, sa voisine d’à côté, Ngoné, sans masque ni gant réagit d’un ton ferme : « Nous, on est des Sénégalais et non des Français ou Américains. Alors, qu’on nous laisse en paix avec cette histoire de coronavirus ! Cette maladie ne peut pas se développer dans ce marché ». D’ailleurs, poursuit-elle, « il y a certaines personnes qui veulent juste qu’on ferme ce marché à cause du coronavirus mais nous n’accepterons pas. Un marché, c’est un marché. On ne peut pas respecter 1 mètre de distance et encore moins porter le masque sous la pluie ou le chaud soleil ».
Même photographie au marché Hlm ou sinon pire. En plus du non-respect des gestes barrières, le café-touba et le thé sont partagés entre vendeurs et acheteurs. « On ne doit pas avoir peur de cette maladie. Il est démontré par les scientifiques que le café touba et le thé sont assez chauds pour détruire le coronavirus » soutient Souleymane Sène, vendeur de tissus dans ledit marché.
Poursuivant, il admet qu’il « est bon de porter le masque mais avec la pluie ou le soleil, c’est très difficile. Aussi, les gens reprennent peu à peu l’habitude de se serrer les mains, et c’est jugé un peu égoïste ou dérangeant de refuser de serrer la main d’un frère ou un ami très proche. Nous sommes au Sénégal, il y a certaines réalités qui vont demeurer quel que soit le danger ».
N’épousant pas cet avis, Khadidja Ndour dénonce le caractère « irresponsable » de ces concitoyens. « Dans ce marché, il y a certaines personnes qui, non pas pour des raisons d’espace, veulent délibérément s’accoler à vous. Ce sont des voyous qui s’adonnent aux frotteurisme », dénonce la jeune étudiante. Et d’ajouter : « la majorité ne porte pas les masques et parmi le peu de personnes qui le portent, certains sentent très mauvais. Il s’agit surtout des commerçants, des apprentis qui sont dans les « cars rapides ».
Le marché est si sale qu’on ne peut le décrire ». Toutefois, en dépit du risque de contamination très élevé dans un tel milieu, « nous sommes obligés de venir acheter les marchandises dont nous avons besoin. Bientôt, c’est la fête de Tabaski donc on ne peut s’empêcher de faire certaines courses », avoue-telle. Au marché Patte d’Oie, c’est une situation insoutenable. L’air est presqu’irrespirable.
L’odeur des caniveaux mélangé à celle des poissons, viandes, légumes étouffe et vous oblige à retirer votre masque ou succomber d’asphyxie. Aussi dans un rang serré, clients, vendeurs et même taximen se livrent à une sérieuse lutte de marche en avant. Aucun signe d’entretien dudit marché ne peut être relevé au constat. « Ici la situation est déplorable » témoigne Janira Manga, élève en classe de terminale. « Aucun geste barrière n’est respecté dans ce marché. Les acheteurs de même que les vendeurs ne portent ni masque ni gants.
Le comble, avec la pluie et les moutons qui trainent un peu partout dans le marché laissant au passage leurs excréments, on est jusqu'à preuve du contraire dans le plus sale marché de Dakar » déclare-t-elle. Et de déplorer : « les autorités ne font rien pour corriger cette situation. Je me demande s’ils attendent que des centaines de cas de coronavirus soient déclarés avant de venir jouer les pompiers».
LE OUI... MAIS DE LA SOCIETE CIVILE
Interpellés sur la relance de la déclaration de patrimoines des ministres, des membres de la société civile magnifient, mais invitent le chef de l’Etat à montrer l’exemple, en souscrivant à l’exercice conformément à la Constitution
Le président Macky Sall a donné, lors du Conseil des ministres du mercredi 15 juillet 2020, un ultimatum à ses ministres de faire leur déclaration de patrimoine, avant la fin du mois d’août. Interpellés sur la question hier, jeudi 16 juillet, des membres de la société civile magnifient la relance de la déclaration de patrimoine, mais invitent le chef de l’Etat à montrer l’exemple, en souscrivant à l’exercice conformément à la Constitution.
SADIKH NIASS, SECRETAIRE GENERAL DE LA RADDHO : «Que le Président fasse sa déclaration de patrimoine pour édifier les Sénégalais sur l’évolution de ses biens»
«Cela nous laisse un sentiment mitigé. Parce que d’une part, c’est une bonne chose que de demander aux ministres, aux fonctionnaires ainsi que toutes les personnes qui gèrent un budget supérieur ou égal à 1 milliard, comme le dit bien la loi de 2014, à toutes ces personnes assujetties donc, de faire leur déclaration de patrimoine. Nous disons que voilà un coup qui peut faire repartir cette exigence démocratique, qui est également une exigence pour la transparence. Je pense que c’est dans ce cadre-là qu’on avait adopté cette loi de 2014. Pour lutter contre la corruption, essayer de voir l’évolution des biens des personnes qui sont nommées à des postes de responsabilité, des hauts fonctionnaires, ou bien à des postes de gestionnaire d’un budget supérieur ou égal à 1 milliard, de voir l’évolution de leurs biens et de pouvoir justifier ces biens-là. Une déclaration de patrimoine après la nomination mais également trois mois après la sortie donc de leurs fonctions. Ça, c’est une bonne chose. C’est pour cela que nous disons que cela va booster effectivement cette exigence de transparence. Mais d’autre part, nous nous étonnons du fait que le président lui-même qui devait faire une déclaration de patrimoine à sa réélection ne l’a pas encore fait. On s’attendait à ce que lui-même puisse faire une déclaration de patrimoine pour édifier les Sénégalais sur l’évolution de ses biens. Voir en sept ans comment ses biens ont évolué, justifié l’évolution de ses biens-là. C’est pour cela que nous demandons pour les questions de transparence de se plier à cette exigence de la loi, afin d’éviter qu’il y ait des suspicions qui ont leurs raisons d’être»
ALIOUNE TINE, FONDATEUR D’AFRIKAJOM CENTER : «Que Macky Sall le fasse en même temps»
« Je pense qu’il y a un nouvel agenda qui s’était en train de s’ouvrir et qui s’ouvre avec quand même de bonnes résolutions, résolutions positives de mon point de vue. D’abord, il y a eu la publication des rapports de l’IGE de 2016 à 2019, donc qui montre effectivement que maintenant il y a un souci de transparence et de reddition des comptes. Il y a un souci, mais ce souci ne veut pas dire tout simplement une volonté politique de mettre en œuvre, mais que ce souci est déjà louable. Deuxième remarque effectivement, toujours dans le cadre de la transparence, c’est de dire vous les ministres-là, je veux avant le mois d’août avoir également votre patrimoine. De mon point de vue, c’est un autre geste positif allant dans le sens de la transparence. Disons, la troisième chose sur laquelle je vais intervenir, c’est par rapport au souci de l’opinion. Cela veut dire que le président lui-même serve d’exemple. Ce serait bien effectivement que lui-même, puisque c’est une contrainte constitutionnelle, le fasse en même temps. Je pense que ça serait une très bonne chose dans le cadre d’un souci de légitimité, de légitimer la transparence, d’avoir une gouvernance qui soit en phase avec ce qu’il disait en 2012. Effectivement, que ce Macky de 2012 revienne, nous on applaudit. Macky de 2012, avec les bonnes résolutions qui avaient été prises. Si ce Macky revient, ça veut dire que ce Macky sera en phase avec un nouveau monde, auquel aujourd’hui pratiquement tout le monde aspire. Ce serait une très bonne chose. Donc, effectivement 2012, il avait fait sa déclaration en bonne et due forme, c’était très bien en phase avec la Constitution. Cette fois-ci aussi, si effectivement il demande aux ministres, qu’il dépose même avant les ministres. Je pense que ce serait une bonne chose. Je viens de voir dans un tweet où il demande aux gens de lui poser des questions. Donc, mon souci, c’est qu’au moment même où il a mis ce délai, peut-être avant ce délai, qu’il nous soumette sa déclaration, ce qui sera une excellente chose. Ça, c’est un peu l’attitude que je vais désormais adopter, que chaque geste, chaque acte, chaque discours allant dans le sens de renforcer la gouvernance, la démocratie et les droits de l’homme, que ça vienne de l’Etat du Sénégal, des pouvoirs publics ».
LE JE TROUBLE DE MACKY SALL
Au-delà de la violation manifeste de la loi sur la déclaration de patrimoine, il y a également les retards injustifiés sinon pour des raisons liées à des calculs purement politiques dans la publication des rapports de tous les corps de contrôle
La sortie du président de la République rappelant lors de la réunion du Conseil des ministres du mercredi 15 juillet aux membres du gouvernement l’impératif de procéder, avant fin août 2020, à leurs déclarations de patrimoine auprès de l’OFNAC, quinze mois après leur nomination, remet au goût du jour le débat sur la volonté réelle du régime en place à inscrire la bonne gouvernance au cœur de son action. Face à des responsables du pouvoir qui éprouvent toutes les peines du monde à respecter la loi n°2014-17 du 2 avril 2014, on retrouve en effet un maître du jeu qui relance la déclaration de patrimoine sans s’y astreindre lui-même. Et pour cause, depuis sa prestation de serment d’avril 2019, le chef de l’Etat n’a pas souscrit à l’exercice conformément à la Constitution, en son article 37.
S’adressant à ses ministres, lors de la réunion du Conseil des ministres, tenue le mercredi 15 juillet dernier, le président de la République Macky Sall « a rappelé aux ministres l’impératif de procéder, avant fin août 2020, à leurs déclarations de patrimoine auprès de l’OFNAC». À travers cette sortie qui intervient trois jours après la réception des rapports de l’Inspection générale d’Etat (Ige) pour les années 2016, 2017 et 2018-2019 sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes, lesquels ont encore épinglé la gestion de plusieurs autorités, le chef de l’Etat fixe un ultimatum de 45 jours pour se conformer à la Loi.
En effet, instaurée par la loi n°2014-17 du 2 avril 2014 adoptée en grande pompe sous l’impulsion de l’actuel chef de l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre des mesures de rupture dans la gestion des affaires publiques qu’il avait promise pendant la campagne présidentielle de 2012, cette loi sur la déclaration de patrimoine a toujours été foulée au pied par les plus hauts responsables du régime en place.
Depuis sa promulgation le 12 novembre 2014, la loi en question qui oblige entre autres le Président de l’Assemblée nationale, le Premier questeur de ladite institution, le Premier Ministre, le Président du Conseil économique, social et environnemental et tous les administrateurs de crédits, les ordonnateurs de recettes et de dépenses et les comptables publics effectuant des opérations portant sur un total annuel supérieur ou égal à un milliard (1.000.000.000) de francs CFA) à se soumettre à cet exercice a été peu respectée. Et cette sommation du chef de l’état à l’endroit des membres de son gouvernement est la parfaite illustration du non-respect de cette exigence par les responsables du régime en place.
Et pour cause, nommés le 07 Avril 2019, les membres du gouvernement ont largement dépassé le délai de trois (3) mois suivant leur nomination pour déposer auprès de l’Ofnac leur déclaration que l’article 4 du décret n°2014- 1463 du 12 novembre 2014, portant application de la loi n°2014-17 du 2 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine donne à toutes les personnes assujetties à cette exigence. Toutefois, les membres du gouvernement ne sont pas les seuls à transgresser la loi dans cette affaire de déclaration de patrimoine.
Le président Macky Sall lui-aussi occupe une bonne place dans cette liste des autorités qui trainent toujours les pieds pour rendre publique la liste de leur biens tel que la loi l’exige. En effet, alors que le troisième alinéa de l’article 37 dispose : «Le Président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique», il n’y a toujours pas une trace d’un document relatif à ses biens dans le site du Conseil constitutionnel, quinze mois après sa prestation de serment effectuée le 2 avril 2019. Cependant, il faut souligner que ce régime n’est pas à sa première entorse au principe de la bonne gouvernance.
En effet, au-delà de cette violation manifeste de la loi sur la déclaration de patrimoine, il y a également les retards injustifiés sinon pour des raisons liées à des calculs purement politiques dans la publication des rapports de tous les corps de contrôle. Que ce soit l’Ofnac, la Cour des comptes ou encore l’Ige, alors que la loi leur fait obligation de rendre public annuellement leur rapport d’activités, tous ces organes de contrôle ont été obligés d’attendre un an après la présidentielle de 2019 pour livrer les secrets de scandales de gestion découverts, lors de leur mission de contrôle.
Par Calame
CIRCULEZ, RIEN À DÉCLARER
A quoi sert une déclaration de patrimoine dont on ne connaît ni l’origine ni la consistance en valeurs mobilières ou immobilières ? Le président a le devoir de relever ses ministres qui refusent de se soumettre à cette exigence. Le veut-il ?
Selon la loi 2014.17 du 02 avril 2014, le Chef de l’Etat est tenu, une fois élu, de faire sa déclaration de patrimoine devant le Conseil constitutionnel. «Le Premier ministre, les ministres, le Président du Conseil économique, social et environnemental, les administrateurs de crédits, les ordonnateurs des recettes et de dépenses, les comptables publics effectuant des opérations portant sur un total annuel égal ou supérieur à 1 milliard de francs CFA», sont eux tenus, de faire leurs déclarations de patrimoine auprès de l’Ofnac.
Tout comme le président et le Premier questeur de l’Assemblée nationale. Bien qu’étant soumis « au régime de l’effet immédiat », le chef de l’Etat s’est senti dans l’obligation de rappeler, lors du dernier conseil des ministres, que cet impératif s’applique aux membres de son gouvernent pourtant mis en place depuis avril 2019. Au demeurant, tout en confortant l’idée d’une «opacité générale» dans le mode de gestion gouvernementale, il y a que cela interroge en même temps. Quel intérêt en effet, «à part alimenter des palabres à longueur d’ondes, de colonnes, dans les réseaux… ?». Que n’a-t-on besoin d’une telle injonction plus d’un an après le début de cette seconde mandature alors qu’il s’agit d’appliquer la loi tout simplement. Pour tout dire, à quoi sert une déclaration de patrimoine dont on ne connaît ni l’origine ni la consistance en numéraires, actifs, valeurs mobilières ou immobilières ?
Quand on ne peut certifier la sincérité avec le recours systématique et généralisé de sociétés écrans, de prête-noms locaux et surtout étrangers, sociétés offshore et argent planqué dans des pays du Golfe, parrainage d’émirs et leurs familles, champions de telles pratiques de camouflage et de blanchiment?
De qui se moque-t-on quand le chef lui-même a dû rattraper et rectifier sa première déclaration de patrimoine à son arrivée en 2012 ? A leur départ du gouvernement et de l’Etat, ils sortent les mains dans les poches, lestés des énormes ressources auxquelles leur fonction leur a permis d’accéder dans les conditions que tout le monde sait, sans déclaration de sortie. Circulez, y a rien à déclarer, c’est le mot d’ordre appliqué par ceux qui refusent de se prêter à cette mascarade et que l’on cherche à mettre à l’index, alors que les chefs et les institutionnels s’exonèrent allègrement de cette formalité trompeuse.
La preuve que tout cela est du toc, du chiqué, le chef de l’Etat a le devoir de relever ceux de ses ministres et directeurs qui refusent de se soumettre à cette exigence de transparence. Le peut-il ? Le veut-il ? Pourquoi, pourquoi pas ? Question à mille balles. Assurément, au vu d’une telle stratégie, tout laisse croire qu’ «on ne saurait mieux faire dans le saupoudrage, la poudre aux yeux, la diversion … »
Ce pays aime faire dans le dilatoire, dans l’esbroufe, histoire de donner de temps en temps du grain à moudre. Et c’est bien dommage car l’heure n’est point à la diversion encore moins à se jouer des attentes et des espérances des populations. Il urge bien au contraire de corriger nombre de dysfonctionnements qui confortent la mal gouvernance et les manifestations d’incivilités.
A l’instar de cette pluie d’insanités provenant de responsables de l’APR qui s’est déversée ces derniers jours sur le pays. Le plus concasse dans l’affaire, c’est d’apprendre que « la mère du parti » est en train de jouer aux bons offices, menant une médiation, appelant les égarés à revenir à de meilleurs sentiments, à enterrer leurs violentes diatribes. Car après tout en politique dit-on, vaut mieux additionner que soustraire. Qu’importe le prix à payer. Dans cette même logique, on pourrait convoquer la mise en liberté provisoire pour cause de maladie d’un responsable du parti au pouvoir, ancien député, alpagué pour être suspecté d’avoir baigné dans un trafic de fabrication de faux billets de banque. Alors que des voleurs de poule se retrouvent pendant ce temps entassés dans des conditions autrement plus difficiles, dans des cellules surpeuplées en ces temps de canicule, lui se la coule douce auprès de ses épouses, recevant des responsables politiques, de son parti et parfois de l’opposition, venus lui témoigner on ne sait quelle solidarité. Au centre de toutes ces tractations se trouve la question de l’accès, du contrôle et de la distribution des ressources, manifestant une fois de plus la conception du pouvoir en vogue.
AVEUGLEMENT
Alors qu’on nous parle de bonne gouvernance, nous abreuvant de slogans du genre « servir plutôt que se servir », les pratiques servies sont par contre bien loin du compte. Oublié qu’on doit mettre toute son énergie au service du pays au lieu de développer moult stratégies de contrôle et de prévarication des deniers publiques. Car pendant ce temps, sans eau courante ni centres de santé, les populations les moins nanties se débattent, en ces temps de pandémie de Covid 19, ne sachant à quel saint se vouer.
Accéder à ces services leur semble en effet relever de la prouesse tant cela découvre les béances de la fracture sociale qui travaille la société sénégalaise. Pauvreté déconcertante faisant face à une richesse insolente, créée de toute pièce, à l’image de cet ancien président de la République qui se glorifiait d’avoir fabriqué à foison des milliardaires. Ce qui en dit long sur le mode de production et d’accumulation kleptocratique et parasitaire de la richesse dans nos pays. Ici, le plus souvent, on ne devient pas riche à la sueur de son front, mais par la proximité entretenu avec le pouvoir. Aussi, ce qui est renversant avec ce mode de gouvernance c’est que précisément, les sapeurs-pompiers de circonstance raisonnent en termes de prébendes à fructifier et sauvegarder. On croirait alors rêver, à force de voir des responsables politiques ne pas prendre toute la mesure des difficultés qui s’amoncellent au-dessus de nos têtes, si elles ne tapent pas déjà à nos portes.
Avec les grands chamboulements qui s’annoncent un peu partout dans le monde au niveau la gestion des Etats, cette année 2020 sera en effet celle de bouleversements majeurs censés appeler à une nouvelle prise de conscience.
Ainsi, selon les prévisions contenues dans la dernière édition semestrielle de la Banque mondiale, le PIB mondial diminuera de 5,2 % cette année. Les chaînes d’approvisionnement ayant été perturbées, l’on s’attend à ce qu’une forte proportion de la population retombe dans l’extrême pauvreté. Il est aussi redouté une récession avec des effets dévastateurs sur la santé et le bien-être des habitants.
La montée du chômage, la baisse de revenus et d’éventuelles pénuries de produits essentiels pourraient par conséquent être une source d’instabilité et peser sur l’activité. Loin de s’en émouvoir, tout à leur aveuglement et leurs calculs d’épiciers, certains responsables politiques semblent plutôt préoccupés par leurs privilèges.
Face à des perspectives annonciatrices de lendemains difficiles, les autorités qui sont censées donner le la s’abîment dans une gouvernance aveuglée par une course habitée par des calculs mus par des intérêts personnels et égoïstes, bien loin des enjeux et défis à relever. Faudrait-il que le pays soit tombé bien bas pour se risquer à ce jeu là! En tout état de cause, il y a urgence à redresser la pente sur laquelle le Sénégal s’engage et dont les insanités évoquées plus haut sont révélatrices d’une décadence annoncée.
LE MAIRE DE PLATEAU RELANCE LE DÉBAT
La polémique enfle après la découverte d’un projet appelé "Hôtel Anse", présenté par le cabinet d’architecture SAOTA sur son site web. Ledit cabinet, qui avait également dessiné l’hôtel Radisson Blu Dakar, a dévoilé les contours du projet
La polémique enfle depuis quelques jours, après la découverte d’un projet appelé "Hôtel Anse", présenté par le cabinet d’architecture SAOTA sur son site web. Ledit cabinet, qui avait également dessiné l’hôtel Radisson Blu Dakar, sis sur la corniche Ouest, a dévoilé les contours du projet de l’hôtel Anse qui est prévu sur la corniche Est, derrière le palais présidentiel, à l’emplacement de la mythique plage d’Anse Bernard.
Si ce projet a suscité un grand débat, c’est qu’il est annoncé quelques jours après la polémique sur le bradage du littoral de la capitale mais aussi parce qu’une autre "découverte" a été faite : l’Etat du Sénégal a procédé, à la date du 10 avril 2017, au « déclassement d’une parcelle de terrain dépendant du domaine public maritime, sise à la Corniche Est de Dakar, d’une superficie de 3548 m², prescrivant son immatriculation au nom de l’État. »
Cette décision de déclassement a été validée par le décret présidentiel (signé par le chef de l’Etat Macky Sall, et son Premier ministre d’alors, Mahammad Boun Abdallah Dionne) 2017-525 du 10 avril 2017 et publiée dans le journal officiel le 29 juillet 2017.
Pourtant, le maire de Dakar-Plateau, la commune du centre ville de Dakar dit ne pas être au courant d’un tel projet. Alioune Ndoye, également nommé ministre de la Pêche dans l’actuel gouvernement, a apporté des précisions suite à de nombreuses interpellations dont il ferait l’objet dans le cadre de cette affaire de privatisation de l’une des dernières plages publiques de la capitale.
« Je suis interpellé par plusieurs concitoyens sur une attribution probable de parcelles de notre plage mythique de Anse Bernard. Je considère que les choses doivent s’apprécier sur du précis », avertit le maire socialiste, avant de s’interroger : « A-t-on interrogé le cadastre, les domaines pour s’assurer de la crainte avancée ou est-on simplement allé dans le site d’un architecte pour en déduire que les projets présentés portent effectivement sur des attributions de parcelles ? » Le maire du Plateau assure ne pas être « au courant d’aucune attribution de parcelles soustraites de Anse Bernard, ni d’un projet d’hôtel sur cette plage mythique de Dakar. » Ainsi, il rappelle, à titre d’exemple, que le projet porté depuis 2018 par la mairie de Dakar-Plateau s’inscrit dans une chaîne de priorités par rapport aux moyens nécessaires pour la réalisation. « Nous voulons aménager cette page pour qu’elle reste le lieu de vie qu’elle a toujours été, au bénéfice des populations. Nous avions proposé, d’autres n’ont-ils pas simplement proposé aussi ? À clarifier en effet », admet-il.
En attendant la récession prophétisée par le Chef et qui est déjà à nos portes, la vie est pourtant belle à Ndakaru. On est même loin de la crise. Tudieu ! Vous avez remarqué l’enthousiasme de certaines meufs qui ont vite fait d’ôter le masque pour mieux séduire à l’approche de la Tabaski ? Vous les avez vues marcher ? Que dis-je ? Se déhancher ? On risquerait de se perdre dans les ruelles de ce pays à les suivre, les yeux grandement ouverts pour ne rien perdre de la musicalité de leurs allures canailles. Tant pis pour les pigeons qui se laisseraient facilement déplumer. et il n’y a pas que des midinettes dans ce jeu de fous. Les veuves, divorcées, célibataires, vieilles demoiselles et autres expertes en collection de mecs bourrés de fric sont sur le terrain. Lasses d’attendre de potentielles victimes qui subissent la crise, elles ont préféré sortir de leurs mansardes, où elles faisaient des choses coquines à leurs victimes, pour la rue. Ces malheureux, qui pouvaient ainsi quelques moments de béatitude en échange de quelques billets de banque, ont perdu le sommeil depuis quelques mois à cause de ce salaud de Covid- 19 dont tout le monde se fiche d’ailleurs. Pour autant, ce n’est pas une raison de nous ôter le sourire ou nous faire fermer la gueule. Nous avons les réseaux sociaux qui constituent un véritable défouloir pour des gens qui doivent s’ennuyer avec leurs bourgeoises. Jusqu’aux heures de crime et au-delà, ils y blablatent sur des histoires de foncier, de gazelles, de rapports sur les méfaits des délinquants financiers et autres histoires de mœurs qui meublent le quotidien de ce charmant pays. Ou encore font des allusions fumeuses sur un militaire devenu politicien voire l’ex-inspecteur des Impôts. et bien sûr, ils parlent de football. Pas notre championnat de foot du genre JA – Jaraaaf du bon vieux temps. Mais on s’arrache les poumons, s’offre quelques accès de colère homérique ou boude le diner pour le championnat… d’Espagne. « Hala Madrid y nada mas ! » Il fait beau vivre dans mon pays ! Vous en doutez ?
Kaccoor bi
COMMUNAUTÉ LIBANAISE L’IMAM CHEIKH MONEM EL ZEIN GUERI DE LA COVID19 ALHAMDOULIHAH !
Le célèbre Imam de la communauté libanaise, Cheikh Abdul Monem el Zein, a réchappé de la pandémie de coronavirus. Agé de 75 ans, le vénéré Cheikh avait été testé positif avant d’être admis aux soins intensifs. Miracle, après quelques jours, il est guéri de la covid19. Une très bonne nouvelle sur le front de la lutte contre la pandémie. Car le chef spirituel de la communauté musulmane libanaise du Sénégal et représentant d'Ahlul-Bayt (Maison du Prophète Mohamed-Psl) est un homme de qualités humaines et spirituelles exceptionnelles. Un guide religieux doublé d’un régulateur social. Sa maladie ne pouvait donc pas ne pas inquiéter ses proches parents, amis et fidèles. D’Ici et d’ailleurs ! « Le Témoin » quotidien a même appris que tous les chefs confrériques, imams, oulémas et prêtres du Sénégal ont formulé des prières à l’endroit de l’Imam Cheikh Monem el Zein. Au finish, tous les vœux de guérison et de bonne santé ont été exaucés par le Bon Dieu. Car, ce n’était pas évident de voir guérir du coronavirus des patients de cet âge. Parce qu’ils sont parmi les plus « à risque ». Quoi qu’il en soit, force est de déplorer et constater que la covid19 n’a pas de frontières puisqu’elle s’invite dans toutes les couches sociales et professionnelles. N’est-ce pas Boris Johnson ?
DGID BASSIROU SAMBA NIASSE, UN MANAGER DE TYPE NOUVEAU
Certes, l’homme a été rapidement affublé du sobriquet de Kim Jong-Il, du nom du dictateur nord-coréen, à cause de sa rigueur mais une chose est sûre : au niveau de la Direction générale des impôts et domaines, Bassirou Samba Niasse est en passe de réussir un nouveau challenge. La communion des cœurs et des esprits pour mettre en place un environnement propice dans cette importante boite à recettes du pays. Avant son arrivée et surtout tout au début de sa prise de fonction, il y avait un clivage énorme entre deux camps. Celui des inspecteurs et contrôleurs des impôts et des domaines, véritables dieux de la DGID, et celui de « la racaille ». Les deux camps se regardaient en chiens de faïence et ne se parlaient pas. Un inspecteur ou un contrôleur des impôts et des domaines ne condescendait jamais à s’asseoir avec un élément de la racaille. De brillants travailleurs (ingénieurs, informaticiens, statisticiens…) étaient catégorisés en « compléments d’effectifs » et n’avaient jamais droit à une promotion puisque tous les postes, même de directeur de l’informatique, étaient systématiquement occupés par des inspecteurs des impôts et des domaines. La goutte de trop pour la racaille a été la décision prise d’allouer 37 % des fonds communs à plus de mille agents de la plèbe et 63 % à moins de 300 agents de la race des seigneurs. Si le système perdure, il n’en demeure pas moins que Bassirou Samba Niass est en train de faire un travail de communion au sein des travailleurs de la DGID. en effet, on n’aurait jamais pu imaginer qu’un travailleur de l’autre catégorie, fut-il docteur en télécoms comme le Dr Alassane Ba, puisse se voir dérouler le tapis rouge au sein de la DGID pour la présentation d’un ouvrage. et pourtant, ce fait inédit s’est produit ce mercredi. Bassirou Samba Niasse a non seulement autorisé l’affichage dans les couloirs et ascenseurs de la DGID des affiches du livre, mais encore il s’est déplacé ce mercredi au niveau du restaurant de la DGID pour présider la cérémonie de dédicaces du livre du Dr Alassane Ba qui est par ailleurs secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (STAf). Bassirou Samba Niasse s’était déplacé avec au moins 4 directeurs sectoriels et des conseillers techniques de sa direction.
DGID BASSIROU SAMBA NIASSE, UN MANAGER DE TYPE NOUVEAU (BIS)
Restons toujours avec Kim Jong-Il. L’homme a été généreux en paroles à l’endroit de son employé Dr Alassane Ba. De ce dernier, il dira qu’il est une fierté pour la DGID. « Votre livre arrive au bon moment avec l’avènement du BID DATA. Aujourd’hui, la DGID est à la croisée des chemins avec les systèmes d’informations permettant la dématérialisation des procédures qui posent la problématique du changement des données pour la gestion des ressources. Le travail du Dr Alassane Ba va être profitable non seulement à la DGID mais aussi à toute l’administration parce notre challenge avec les nombreux projets de dématérialisation en cour, c’est d’enlever les frontières entre les différentes structures de la DGID, mais aussi avec les autres structures de l’administration et aussi avec les usagers pour une meilleure qualité du service aux contribuables » a souligné Bassirou Samba Niasse. Le travail du Dr Alassane Ba est alors une bonne contribution à ce processus, dirat-il. « Si j’ai présidé personnellement la dédicace, ensuite fait venir quatre directeurs sectoriels, des conseillers techniques, c’est pour montrer que la DGID est une famille et surtout pour magnifier le travail d’un des nôtres en l’occurrence Dr Alassane Ba qui démontre une position avantgardiste et une dynamique de progrès. Merci Alassane » conclut Bassirou Samba Niasse. Bravo, Monsieur le Directeur, en ayant compris que tous les agents de la DGID, de l’inspecteur des impôts et domaines au balayeur, sont tous membres d’une même famille, et en les traitant comme tels, vous êtes assurément dans une bonne dynamique. Voilà ce qu’on appelle un management intelligent et inclusif !
NOMINATION ABDOURAHMANE NDIAYE ATTERRIT AU MINISTERE DE L’INTERIEUR
Le préfet de Bounkiling, Abdourahmane Ndiaye, vient d’être nommé inspecteur de l'administration centrale et territoriale au ministère de l'Intérieur. Ce grand commis de l’etat ayant servi dans le département de Vélingara en tant que préfet avant d’être récemment affecté à Bounkiling, occupe désormais ce poste avec rang et appellation de gouverneur. « Merci à monsieur le président de la république et à monsieur le ministre de l'Intérieur pour cette confiance renouvelée. Mes remerciements aussi à toutes les populations du département de Bounkiling et mention spéciale à celles de Vélingara qui me portent dans leurs cœurs et dans leurs prières », a tenu à remercier cet énarque suite à cette nomination qui sonne comme une promotion après des années consacrées au service de la nation.
LA PATE DES KITS ALIMENTAIRES
Dans le cadre de la distribution des kits alimentaires de l’etat destinés aux ménages vulnérables, les habitants de la commune de Diamaguène-Sicap Mbao ont reçu des paquets de pâtes sur lesquels l’adresse de la provenance est la Gambie. Une anomalie dans la mesure où le pays ne manque pas d’usine de production de ces pâtes pour spaghetti ? et plutôt que d’aider nos entreprises nationales, on s’en va enrichir les commerçants gambiens. Donnant ainsi un coup de pouce à la contrebande. Car, à ce que l’on sache, le pays du président Barrow ne dispose pas d’industrie de fabrication de pâtes alimentaires ! en tout cas, les distributeurs et grossistes sont formels, il n’existe pas de rupture de pâtes qui pourrait pousser nos autorités à aller jusqu’en Gambie pour s’en procurer. «LICI rEw MI» L'émission « Lici rew Mi » de la radio Top fm reçoit, ce samedi 18 juillet, M. Babacar Diop, président Japal Ma Japp, membre comité directeur du Pds . Il fera face à Ousmane Manory Ndiaye, coordonnateur Cojer Dakar. Vous pouvez suivre l'émission sur la bande 97.8. Vous pouvez également participer à l'émission en composant directement le 88 628 81 81 ou facebook Top fm Dakar 97.8 L’émission, animée par Seydina Alioune Gueye, est également disponible sur www.topfmdakar.com. A ne pas rater.