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30 juin 2025
LA DOUANE DÉMANTÈLE UN RÉSEAU QUI OPÈRE SUR L’AXE PARIS-DAKAR
La Douane vient encore de s’illustrer à travers la saisie de 12 véhicules volés en France puis acheminés au Port autonome de Dakar à destination des pays de la sous-région
La Douane vient encore de s’illustrer à travers la saisie de 12 véhicules volés en France puis acheminés au Port autonome de Dakar à destination des pays de la sous-région. Cette opération effectuée avec la collaboration du Bureau Interpol Dakar a permis aux soldats de l’économie de mettre la main sur quatre conteneurs dans lesquels se trouvaient les voitures volées.
C’est un réseau international de trafic de véhicules volés que la subdivision des douanes du Port autonome de Dakar a démantelé. Ce, à travers une opération qui a permis aux douaniers de mettre la main sur 12 véhicules se trouvant dans des conteneurs déclarés en transit vers la sous-région. Tout serait parti d’un minutieux travail d’investigation qui a permis la localisation et l’isolement de deux conteneurs dans lesquels six véhicules de marques françaises (Citroën DS et Peugeot) ont été découverts.
Une enquête est vite menée par l’Unité Mixte de Contrôle des Conteneurs (UMCC) et la Cellule de Centralisation des Acquits-à- Caution (CCAC). L’entrée en action du Bureau Interpol Dakar révèlera que ces véhicules avaient été déclarés volés en France. Dans la foulée de ces investigations que le destinataire des voitures a été aussitôt arrêté. Au total, l’opération a abouti à la saisie de quatre conteneurs dans lesquels se trouvaient 12 véhicules volés.
Des faussaires aussi dans les grilles
Au même moment, le Bureau des Investigations Criminelles et des stupéfiants de la Direction du renseignement et des enquêtes douanières a démantelé un autre réseau de trafic de faux documents. Il s’agit d’une entreprise de faussaires implantée à Dakar et dont les propriétés se livraient à des manipulations consistant à scanner les originaux des Certificats de Mise à la Consommation (CMC) de véhicules, à changer les dates et numéros d’enregistrement.
Sur les cartes grises de véhicules étrangers, les mis en causes utilisaient le même procédé en falsifiant les copies. Les marques, numéros de châssis et dates de première mise en circulation étaient tous frauduleusement modifiés.
Soumis au feu roulant des questions des enquêteurs, les faussaires sont passés aux aveux, indiquant qu’ils se livraient à ces pratiques moyennant une rémunération. En même temps, les contrevenants ont avoué que le but visé était de permettre aux détenteurs de CMC de pouvoir proroger frauduleusement le délai de ce document avant de procéder à la mutation du véhicule. Quant aux manipulations des cartes grises, elles permettaient à certains transitaires de dédouaner des véhicules en transit vers des pays de la sous-région.
A noter que plusieurs personnes ont été arrêtées au cours de cette opération menée par les soldats de l’économie. Un grand bravo à la Douane !
Par Alioune Badara BEYE
LE SOUTIEN DES ECRIVAINS DU SENEGAL
Sur les épaules de l’Afrique pèse une dette lourde. La clameur qui s’est élevée depuis quelques années pour son annulation, s’est amplifiée ces derniers mois, se muant en un refrain lancinant, relayée largement dans les 5 continents.
Sur les épaules de l’Afrique pèse une dette lourde. La clameur qui s’est élevée depuis quelques années pour son annulation, s’est amplifiée ces derniers mois, se muant en un refrain lancinant, relayée largement dans les 5 continents.
Le président Macky Sall par sa vision et son leadership, en est le porte-étendard. C'est ainsi qu'il a convié ses homologues et les grands décideurs à procéder à l'annulation pure et simple de cette lourde dette qui pèse sur les pays africains et les empêche d'atteindre les sphères de l'émergence.
La question n’est pas nouvelle, mais le contexte la rend pressante. à une économie faible pour l’Afrique vient s'ajouter à l'improviste, les aléas de la COVID-19, cette pandémie qui sème la terreur et le désarroi dans tous les pays du monde. Elle n’épargne ni les grandes puissances, ni les pays qui aspirent à l'émergence.
Catastrophe tombée du ciel, le coronavirus, du fait de son ampleur, sa virulence, sa fulgurance, aura des conséquences énormes, insoupçonnables et désastreuses, de l’avis des spécialistes. Ses effets seront économiques, sociaux, culturels, sociologiques et psychologiques. Cette pandémie est en train de causer de graves traumatismes individuels et collectifs, une désorganisation des économies à tous les niveaux et une désorientation généralisée, qui appelleront des remises en cause obligatoire des engagements et des espérances des États africains.
Comme disait l'autre, le malheur d'un Peuple commençant toujours par le silence de ses écrivains, l'Association des écrivains du Sénégal a tenu à apporter son soutien patriotique et panafricain au Président Macky Sall dans sa pertinente initiative, apte à réaliser le sursaut salvateur des pays africains.
La situation actuelle appelle une solidarité mondiale, car comme l’écrivait notre confrère Cheikh Hamidou Kane dans L’Aventure ambiguë : « chaque heure qui passe apporte un supplément d’ignition au creuset où fusionne le monde. Nous n’avons pas eu le même passé (…), mais nous aurons le même avenir, rigoureusement. L’ère des destinées singulièrement est révolue ».
Pour les raisons que voilà, les écrivains de notre pays, réunis dans l’Association des Écrivains sénégalais (AES) souscrivent très favorablement à l’excellente initiative et à l’appel du Chef de l’État, le Président Macky Sall, soutenus en cela par l’Union africaine, Son Éminence le Pape François et par beaucoup d’autorités mondiales et institutions internationales.
.Par leurs ressources naturelles et humaines, les pays africains ont soutenu depuis des siècles la plupart des pays devenus grandes puissances et détenteurs de l'économie mondiale. C'est la raison pour laquelle, il est juste et raisonnable de procéder à l'annulation de la dette publique des pays d’Afrique et de libérer les capacités budgétaires des États du continent. Cette mesure salutaire apportera assurément, une bonne bouffée d’oxygène qui, sans nullement affecter la dignité de ce grand continent, lui permettra de respirer à pleins poumons et de s’engager sur les chemins nouveaux, dans un esprit de solidarité planétaire.
Par Joseph Etienne NDIONE
AUX POLICIERS, GENDARMES ET DOUANIERS (SUITE ET FIN)
Ne devrait-on pas obliger les forces de l’ordre, une fois équipées, à filmer, à l’aide de bodycams dites caméras mobiles, appelées caméras portatives ou caméras-piétons, leurs descentes sur le terrain durant les perquisitions
Ne devrait-on pas, puisque nous sommes à l’ère de l’électronique avec l’adoption récemment du projet de loi portant port du bracelet électronique et le placement sous surveillance électronique, faire comme dans bien des états (qu’on ne me dise surtout pas que c’est prématuré et que c’est du mimétisme ou encore, que nous n’en avons pas les moyens, ce serait trop cher) en dotant les forces de l’ordre de caméras ? Ne devrait-on pas obliger les forces de l’ordre, une fois équipées, à filmer, à l’aide de bodycams dites caméras mobiles, appelées caméras portatives ou caméras-piétons, leurs descentes sur le terrain durant les perquisitions. De même lors des arrestations, interpellations et opérations de maintien de l’ordre ? Je pense que, oui ! Ce qui, de mon point de vue, éviterait les «thiow» ou polémiques, les accusations, à tort ou à raison, qui peuvent naître à l’occasion de ces missions régaliennes comme ce fut le cas de l’affaire Batiplus. Car, une opération qu’on prévoyait simple ou de routine peut se révéler compliquée, peut dégénérer ou même se terminer de manière dramatique.
Du côté des forces de l’ordre, on accuse souvent les populations de coups et blessures, rébellions, outrages etc. Et du côté des citoyens, les forces de l’ordre sont souvent accusées de violations des heures légales, de violences verbales (insultes) et physiques (de brimades, d’actes de torture et de barbarie), d’extorsion de fonds etc. Sur la pertinence du port de caméras mobiles, je donnerai un cas survenu récemment. En effet dans cette affaire, c’est sûr que le port de caméras par les policiers en civil et/ou par les gendarmes aurait permis (hormis le cas des 5 personnes arrêtées) de connaître ce qui s’est réellement passé, le 30 juin dernier à Ouest Foire dans «le bordel de Daba Ndiaye», entre les membres des forces de l’ordre comme rapporté dans certains journaux et repris par plusieurs sites internet. Opération qui aurait viré à une bagarre entre les éléments du commissariat central de Dakar en civil et les gendarmes de la brigade de la Foire.
Avec l’usage de caméras, existeront des images sécurisées stockées dans un serveur hors la portée du policier, gendarme ou du douanier sur le terrain (qui ne pourra techniquement ni modifier ni supprimer les images prises). En cas de différend élevé par les forces de l’ordre et/ou les populations, les images faciliteraient ainsi l’établissement de la preuve. D’ailleurs, un protocole très élaboré en guise de transparence devant être suivi autant par le policier, le gendarme ou par le douanier (caméraman de circonstance) que par ceux chargés de la conservation et de l’archivage des éléments. Les caméras-piétons ou caméras portatives en France, appelées bodycams aux Etats-unis ou «troisième œil’, pourraient ainsi participer à apaiser les relations parfois heurtées entre les forces de l’ordre et la population. Portées, elles seraient assez dissuasives pour des policiers, gendarmes et douaniers tentés d’exercer des violences, de commettre des exactions et tout acte en marge de la loi au sens large du terme, sans jamais les rendre vulnérables dans l’accomplissement de leur mission auprès de la population. Bien au contraire, les caméras pourraient grandement contribuer à protéger les forces de l’ordre individuellement et surtout, à préserver la réputation des prestigieux corps que sont la police, la douane et la gendarmerie. Il y aura bien entendu des détails techniques à régler à savoir l’enregistrement des opérations. La caméra devra-t-elle tourner ou filmer en continue dès que l’agent est sur le terrain ? De mon point de vue, l’enregistrement ne sera pas permanent. Cependant, le moment de l’activation de la caméra, sera déterminant. Certes, le moment ou l’instant (de l’activation) sera laissé à l’appréciation de l’agent mais bien encadré de sorte qu’il n’y ait pas intention délibérée et manifeste de cacher des séquences critiques, troubles de l’intervention. L’agent devant le faire lorsque se produit ou est susceptible de se produire un incident, eu égard aux circonstances de l’intervention ou au comportement des personnes concernées.
S’abstenir ou tarder à activer sa caméra, pour ne pas voir des moments compromettants des opérations être capturés ou filmés, serait, en cas de grabuge, constitutif de faute sauf bien entendu à prouver une défaillance technique. Le tout encadré par les règles sur la protection des données personnelles à observer rigoureusement et à faire respecter, en tant que de besoin, par l’organe de contrôle, la Commission de Protection des Données Personnelles du Sénégal (CDP). Le but n’étant pas, selon Christian Tidjani, membre de la société et du collectif «l’Assemblée des blessés» friand de punchlines, «de filmer une violence policière mais de stopper une violence».
La video de l’affaire « Nietty-Mbar »…
Et dans l’affaire dite de Nietty Mbar, la vidéo ou le film a été, le seul moyen, le seul argument, mais ô combien efficace, des frères «GNINGUE» qui avaient été arrêtés et poursuivis. Un douanier, un policier ou un gendarme, ne doit pas craindre l’enregistrement d’images et de sons, s’il accomplit son travail dans les règles de l’art ou est irréprochable. L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime n’absolvent pas tous les actes des membres des forces de l’ordre. Et cela, ils ne doivent jamais l’oublier. Ils bénéficient certes d’une protection dans l’accomplissement de leur mission mais toujours, dans le respect des principes de proportionnalité et de nécessité. En effet, protection (et Dieu sait qu’ils sont bien protégés), n’est point synonyme d’impunité. Nul n’est au-dessus de la loi. Ainsi, Ils peuvent pénalement être poursuivis, sanctionnés pour des faits rattachés à leur fonction et l’État désigné civilement responsable.
Dans tous les cas, les membres des forces de l’ordre devront ou sont inéluctablement appelés à s’adapter. Car, s’ils sont réfractaires aux changements, quelqu’un sur les lieux de la scène, bien en embuscade avec son smartphone ou même un inconnu qui tomberait sur les faits avec un appareil sophistiqué (qui “zoome” bien), pourrait immortaliser tout ce qui se passe. Je crois qu’il est de l’intérêt des forces de l’ordre, afin qu’elles ne soient pas prises de court relativement à la preuve et aux éléments audiovisuels diffusés sur les réseaux sociaux, de filmer certaines opérations comme les arrestations et perquisitions. Sinon des vidéos prises à leur insu, qui deviennent virales ou tournent en boucle, sont ou seront balancées sur le net comme dans l’affaire des frères GNINGUE précitée qui a alimenté l’actualité judiciaire.
Dans cette affaire, les policiers en civil ignoraient que des images de leur intervention étaient captées par une «caméra cachée», en réalité un portable. Images qui battaient en brèche la thèse par les policiers servie justifiant en grande partie le renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens de Omar Gningue et la relaxe pure et simple de son frère Abdou Khadre Gningue pour les délits de violence sur agents des forces de l’ordre et rébellion. Je dis qu’il faut vraiment être d’une naïveté désarçonnant pour penser que l’on peut maintenant agir impunément dans la rue et même dans un lieu privé sans être «vu». Je veux dire, sans que les agissements de la personne ne soient discrètement saisis ou filmés avec une caméra cachée ou avec des appareils hyper sophistiqués situés à plusieurs mètres de distance. Ces images pas toujours captées par des reporters-photographes professionnels mais parfois et même de plus en plus par des amateurs, ont, dans bien des cas, aidé à la manifestation de la vérité. Aujourd’hui, en plus des caméras de surveillance installées un peu partout dans le cadre du projet «Safe City» (Ville sûre), quadrillant nos quartiers épiant nos moindres faits et gestes (ce qui est à saluer face aux menaces terroristes, à la montée de l’insécurité notamment avec la recrudescence des vols avec violences ou agressions), des objets les plus anodins (porte vêtements, cadre photo, lunettes, prise ou adaptateur USB, ampoule, torche, stylo, des clés etc.) aux choses les plus invraisemblables (miroir, ventilateur, horloge murale, agenda, montre, bague etc.) peuvent servir ou être utilisés comme caméras.
Mieux, tout, grâce aux smartphones, est su et vu en temps réel ou en léger différé au Sénégal et dans le monde entier via Facebook, Youtube, Dailymotion, Instragram, Whatsapp etc. Il faut être donc d’une autre planète, du Paléolithique ou de l’âge de la pierre taillée, être complètement «a-net”, “a-ntic « ou être carrément débranché, déconnecté pour ne pas en tenir compte ou refuser de l’intégrer. L’usage des bodycams pourrait permettre d’éviter des bavures dites policières. Tout le monde sait que les bavures ne sont point l’apanage des policiers. Elles sont certes plus fréquentes chez eux (ils sont ceux qui sont les plus en contact avec les populations) mais peuvent être (les bavures), douanières et gendarmesques.
Plaider pour le retour du matricule, la présentation de la carte professionnelle et l’usage de la caméra mobile, je veux être clair, n’est pas synonyme de de bataille et de front ouvert contre les forces de l’ordre et encore moins, action menée pour une fragilisation de nos forces de l’ordre. Du tout ! Les événements qui ont eu lieu un peu partout dans le pays avec des sénégalais qui snobent l’autorité et défient ouvertement les forces de l’ordre, pour disaient-ils contester l’état d’urgence ou empêcher l’inhumation d’un sénégalais décédé des suites du coronavirus et autres raisons fondées ou non avancées, inquiètent sérieusement et à plus d’un titre. Manifestations spontanées et non pacifiques accompagnées de violences inouïes et d’attaques ciblées contre les forces de l’ordre et de destructions sauvages de biens de l’Etat et de paisibles citoyens.
Renforçons et respectons nos forces de sécurité !
Que cela confirme l’indiscipline caractérisée et grandissante de beaucoup d’entre mes compatriotes qui se moquent éperdument des lois qui gouvernent ce pays. C’est inacceptable ! Il y a eu des signes avant-coureurs et si nous n’y prenons garde, et sans jouer les Cassandres, nous irons droit vers l’insécurité et l’anarchie. Force doit, quoi qu’il advienne, rester à la loi. Ne jouons donc pas, avec le feu. Renforçons et respectons nos forces de sécurité. Nous sommes réputés et bombons fièrement le torse pour notre légendaire « teranga » sénégalaise. C’est certes bon mais, œuvrons à peaufiner cette image et à nous faire distinguer, en plus d’être accueillants, par notre sens élevé de l’intérêt général et du bien commun, du respect de l’environnement et notamment la propreté du cadre commun de vie, du goût du travail et du travail bien fait, surtout de la discipline en tout lieu et en tout temps (sur Facebook il a même été créé un compte, « luttons contre l’indiscipline au Sénégal ») et que sais-je encore !
Le discours de sagesse du Général de police Abdoulaye Diop
Pour conclure, je dirai : soit les forces de l’ordre changent soit, par la force des choses, les choses changent les forces de l’ordre. Certes, sont bien visibles les efforts de modernisation, depuis quelques années de la police (division spéciale de la cybercriminalité, police scientifique), de la gendarmerie (acquisition de drones hélicoptères et avions) et de la douane (dématérialisation des procédures de dédouanement) mais, il reste beaucoup à faire. L’accru des moyens matériels et techniques doit être couplé d’un investissement sans compter sur l’homme. C’est la meilleure garantie, non seulement de la réussite de la mission mais aussi et in fine, de la réalisation de l’objectif de sécurisation du peuple pour lequel et au nom duquel, elles (les forces de l’ordre) agissent. C’est le prix à payer ! Sur l’humain, je n’irai pas loin et prie respectueusement policiers mais aussi douaniers et gendarmes de faire de leur credo, les mots empreints de sagesse du Contrôleur Général de la Police Abdoulaye DIOP (lien:https://m.lessentiel.sn/Video-La-lecon-d-ethique-du-Directeurde-la-Suret... ers_a5675.html), à l’occasion de la cérémonie marquant la passation de service en janvier 2018 à Thiès entre les commissaires Djibril Camara et Mamadou Tendeng.
Dans son discours ou plutôt dans son “Khoutba”, en wolof et en français, Imam, pardon, le Contrôleur Général Diop appelait ses hommes à observer en tout lieu et en tout temps la droiture et à entretenir avec les citoyens, des relations basées sur le respect et la confiance. Bref, un vrai sermon sur l’éthique. La protection du citoyen, la préservation de la paix sociale et l’image à sauvegarder de ces prestigieuses institutions, n’en valent-elles pas la chandelle ? Loin de moi l’intention, et ce serait d’ailleurs prétentieux de ma part, de m’ériger en donneur de leçons. Aussi, tout ce qui précède est uniquement une réflexion que je souhaitais partager. Sans plus !
EN ATTENDANT, SOYONS DONC PRUDENTS, RESTONS VIGILANTS CAR, LA COVID19 RODE TOUJOURS. S’IL VOUS PLAÎT, RESPECTONS LES MESURES BARRIERES
Me Joseph Etienne NDIONE
avocat à la Cour
Par Babacar TOURE
LA VIOLENCE ET SES RAMIFICATIONS
Les auteurs d’attaques contre des personnes et leurs biens sont rarement poursuivis et leurs commanditaires plastronnent à l’occasion, aux côtés des autorités politiques et étatiques - L'INTÉGRALE
«Les grands esprits discutent des idées, les esprits moyens discutent des évènements, les petits esprits discutent des gens » (apocryphe)
LE SÉNÉGAL ENTRE DÉFI ET DÉNI
Le Sénégal n’a jamais autant mérité son surnom de Ndoumbélane, ce royaume magique sorti de l’imaginaire de deux monstres sacrés de notre littérature, Léopold Sédar Senghor et Abdoulaye Sadji. C’était au temps où les animaux parlaient. Leuk-le-lièvre, rusé, espiègle et gouailleur, représente le Sénégalais de notre époque. Il tient de Kakatar le caméléon, toujours aux aguets, doté d’yeux à mobilité indépendante, d’une capacité à changer de couleur à des fins de communication (séduction) et de camouflage. La nature a également pourvu ce reptile d’une langue protractile à même d’attraper sa proie, comme le font certains compatriotes passés maîtres dans l’art de médire, d’affabuler et de jeter en pâture d’honnêtes citoyens, parfois par méchanceté envieuse, souvent par mesquinerie gratuite.
A cet égard, Ndoumbélane peut se targuer d’une solide tradition remontant aux temps immémoriaux. Quand on prête attention à la geste de certains de nos héros, figures traditionnelles et même religieuses, les victimes expiatoires et les critiques de leurs hauts faits d’armes ou miracles, souvent des rivaux ou des sceptiques, sont affublés de tous les noms d’oiseaux, symboles de leur infamie supposée ou réelle. Cela est tout aussi vrai dans le registre de la satire sociale où la critique de la société, par les moqueries, la caricature, voire la stigmatisation sont monnaie courante. Coépouses, belles-familles, prétendants éconduits et époux suspectés d’avarice sont la cible des quolibets « agrémentant » les joutes verbales des troubadours, des « takhouranekatt », « khakharkates », accompagnateurs et autres préposés à l’art divinatoire et oratoire.
Les guerres de rapine et la chasse aux esclaves ont forgé une mémoire faite d’exactions et d’outrances verbales, de servitude et de bannissements que l’on cherche aujourd’hui encore à enfouir dans d’inénarrables secrets de familles.
La chronique de certaines rivalités politiques ne fait pas exception du point de vue de l’exercice de la violence, y compris par l’Etat. La violence est consubstantielle à notre histoire politique et sociale. Elle a parfois débouché sur la mort d’hommes dont les plus marquantes sont celles de Demba Diop, Omar Blondin Diop sous Senghor, Me Babacar Sèye à la suite d’une compétition Abdou Diouf / Abdoulaye Wade.
Les querelles syndicales ont également transformé des bourses du travail en scènes de batailles meurtrières, les manifestations d’étudiants désarmés en ont envoyé certains ad patres, sous les balles de policiers ou de gendarmes. Ces mêmes policiers ont subi la furie meurtrière de manifestants politico-religieux ayant provoqué la mort, en février 1994, de six d’entre eux, piégés dans leur véhicule en stationnement lors d’un meeting de l’opposition. C’est une des raisons majeures des difficultés rencontrées par ceux qui veulent réduire l’Histoire du Sénégal à des histoires de familles, de grandes familles «ceddo », «religieuses » ou politiques.
Des secrets d’alcôve ou de polichinelle jalonnent notre histoire qui n’échappe pas à la nature des hommes et des femmes qui la font. Une histoire sublimée par de hautes œuvres d’hommes et de femmes exceptionnels et exemplaires qui font la fierté et la bonne réputation de notre pays, mais aussi d’adeptes de violence physique et verbale pouvant aller jusqu’à provoquer la mort par assassinat ou suicide. Le Sénégal actuel est aussi le résultat - mais pas uniquement - de guerres d’occupation et d’annexion menées par des familles régnantes entre elles , des envahisseurs, du Nord comme du Sud du Sahara, des caravaniers et des propagateurs de la foi, chrétiens et musulmans et de rugueux bâtisseurs de royaumes ou d’empires, sabre au clair. A ce propos, on feint d’ignorer que les djihâds sont des entreprises de soumission par la violence qui réservaient hier comme aujourd’hui, aux mécréants et à ceux qui voulaient préserver leur religion, leur culture et leur mode de vie traditionnels, un sort peu enviable (amputation, castration, décapitation, etc.)
Point de d’orgue de la destruction de nations non encore constituées, encore moins cristallisées, la conquête coloniale et le dépeçage du continent par les puissances européennes à la Conférence de Berlin (novembre 1884- février 1885), ont achevé de déstructurer nos sociétés et les entités qui la composaient. L’Histoire, c’est à dire l’expérience d’- hommes et de femmes en mouvement, dans une séquence spatio-temporelle longue, permet aux spécialistes d’explorer de manière compréhensive et d’exposer, à grands traits, les facteurs et les acteurs de l’évolution des sociétés antiques et modernes - ou en déficit de modernité transformationnelle assumée. Les anachronismes non adressés, la déculturation imposée par le fait colonial et religieux sont symptomatiques de pathologies anciennes dont le traitement curatif ne peut plus être différé. Sous peine de la plus affligeante des sanctions, la relégation dans les coursives de l’histoire !
A côté de la Téranga sénégalaise tant vantée, se distille une culture de violence atavique, qui ne cherche que la moindre occasion pour s’exprimer, y compris de la plus hideuse et la plus cruelle des manières. On est loin des pogroms et des massacres de masse, cependant la violence domestique prend des proportions qui ne cessent d’inquiéter. Chaque jour qui passe apporte son lot de crimes crapuleux ou passionnels, de violence sur ascendants ou descendants, au sein de la famille, dans le quartier ou le village.
VIOLENCE ATAVIQUE
Les passes d’armes non conventionnelles, de discrédit massif entre sociétaires d’un même parti, -au pouvoir - et entre opposants et gouvernants, procède, en réalité d’une culture de violence inhérente à notre société dont les formes varient selon les époques et les protagonistes. Présente tout au long de notre histoire et dans nos histoires, cette culture de la violence semble être aujourd’hui érigée en culte du fait de l’appauvrissement du débat , de la lutte des places et des querelles de personnes autour du chef, qui s’est substituée à la lutte des classes, poreuse aux débats d’idées, d’orientation, de programmes. L’effondrement du système d’enseignement, d’acquisition de connaissances et d’apprentissage, l’analphabétisme et le néo-analphabétisme éducatif et politique ont pavé la voie à un ersatz idéologique des plus débilitants. La formation politique dispensée naguère dans des « écoles du parti », dans les séminaires, les conseils nationaux, les congrès à thèmes, les universités d’été, ont disparu dans la pratique et dans la mémoire des militants et des citoyens, livrés à eux-mêmes et tenaillés par la nécessité. Le seul choix qui s’offre à eux, reste celui de se nourrir à travers des ambitions matérielles et non de s’encombrer l’esprit avec des projets de société ou de promouvoir un vivre-ensemble soucieux de progrès et d’harmonie.
DEFICIT DE LEADERSHIP
De la chance, plutôt qu’une licence (d’enseignement) ou le hasard plutôt que l’effort, l’argent de la débrouille plutôt que gagné honnêtement, à la sueur de son front ou avec la « force de ses bras », résume cette mentalité de plus en plus partagée dans notre société, notamment dans sa frange jeune. A sa décharge, les exemples et les pratiques qui structurent cette vision de la vie, s’illustrent dans le système du modèle en cours chez les puissants et les nantis au pouvoir et dans la société. Dans ces conditions, l’argument de la force verbale ou physique, s’impose - tout aussi forcément- à la force de l’argument. Le déficit dans le leadership constaté à l’occasion de certaines querelles alimentées par des rivalités autour de la proximité du chef, de la famille et des cooptés du moment, se traduit souvent par une incapacité de trancher ou même d’arbitrer. Le “ laisser faire », « laisser dire” alors de mise, contribue à asseoir une véritable culture de l’impunité. Ce phénomène de groupes dédiés à des travaux de masse, de protection de sécurisation de leurs mentors, de riposte et de représailles de ceux qui ont l’outrecuidance d’émettre la moindre réserve ou critique à leur endroit. Les politiques, les chefs religieux, les entrepreneurs de la foi, de même que des populations abandonnées par la sécurité publique se sont arrogé des prérogatives désertées par l’État. Des dahiras n’hésitent pas à camper devant les tribunaux et les prisons pour libérer certains des leurs en délicatesse avec la justice. Les auteurs d’attaques contre des personnes et leurs biens sont rarement poursuivis et leurs commanditaires plastronnent à l’occasion, aux côtés des autorités politiques et étatiques.
Des intouchables utilisent une jeunesse désorientée et abusée comme masse de manœuvre et monnaie d’échange. Leur pendant, dans la sphère politique, s’apparente aux comités d’action (des Socialistes), aux Calots bleus, (de Abdoulaye Wade) et aux Marrons du feu (de Macky Sall), séides et bras armés des différents régimes. L’énoncé et la profération de cette violence outrancière et outrageante sont pour autant forgés dans la sève matricielle de nos langues et de nos expressions langagières, avec à la base, des motivations tactiques ou situationnelles, voire émotionnelles. La rubrique des faits divers des quotidiens, radios, télévisions et sites d’informations est abondamment alimentée par des histoires de personnes ébouillantées, éborgnées défigurées, amputées. Même les morts ne sont pas épargnés, dont les sépultures profanées, les linceuls et les organes prélevés font l’objet de trafic à but lucratif et mystique. Que dire des sacrifices rituels en vue d’obtenir faveurs, fortunes et pouvoir ?
MISERE SOCIALE ET MORALE
Qui, enfant, n’a pas « aiguisé » ses apprentissages de lecture en essayant de décrypter certaines incroyables inscriptions et images dessinées au charbon dont les insanités tapissent toujours les murs, à côté des « défense d’uriner ». La violence de la rue, celle faite aux femmes, aux groupes vulnérables et défavorisés, interpelle nos consciences détournées même si on a plutôt tendance à les occulter par le déni ou à se défausser par ponce pilatisme. Fugueurs ou en rupture de cocon familial, à qui on a volé enfance et rêves, sans domicile et livrés aux intempéries et à toutes sortes d’agressions, les enfants de la rue –plutôt dans la rue-, sont l’expression de cette violence banalisée de notre société. Quand ils ne sont pas déscolarisés et rendus à l’analphabétisme de la plupart de leurs congénères qui n’ont pu fréquenter l’école française, l’enseignement coranique, dans une large mesure, leur inculque les préceptes de la religion et du Livre saint. Des pratiques et des méthodes dont la barbarie le dispute à l’indigence, rythment leur quotidien de parias promis à la délinquance précoce. Jetés à la rue, à la recherche de pitance et de pécule pour les maîtres oisifs, abrités sous le parapluie d’un obscurantisme à la fois inhibiteur et réducteur.
Viols, agressions, violence économique, misère sociale et morale, décrochage scolaire, chômage, déclassement, déchéance ! La violence peut être sourde, douce, vicieuse, pernicieuse, dissimulée, active, au grand jour, consciente, revendiquée ou non, inspirée ou déléguée, brutale ou atténuée. Toujours motivée, rarement gratuite, elle interroge et est sujette à interprétation forcément. Elle est souvent une réponse à d’autres types de violence institutionnelle, sociale, endogène et/ou exercée de l’extérieur. Les causes de la violence s’expliquent toujours. Avec l’avènement d’Internet, la concurrence entre anciens et nouveaux, certains animateurs et usagers des médias, se nourrit de surenchères, de fake news, d’infox, d’injures et de propos infamants, de la part de ceux qui ont délibérément tourné le dos aux formidables opportunités du Web. Les médias de la surenchère entretiennent un climat malsain, anxiogène et conflictogène, titillant les bas instincts et préparant les esprits –consciemment ou non-à des situations extrêmement compliquées. Les médias et les nouveaux outils de communication sont des moyens extraordinaires d’interaction, d’accès et de partage de connaissances, un raccourci efficace pour entrer de plain-pied dans la société globale. Détournée de cette fonction émancipatrice, la révolution numérique peut déboucher sur un message tragique. Les pires ennemis de la liberté, les criminels de tous les ordres, ont fini d’établir que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
Des brigades du Net préposées à une cyberguerre peu glorieuse et dégradante, à la solde de politiciens, d’hommes d’affaires de lobbies, etc., envahissent l’espace viral pour distiller leur venin. La violence est en nous, à fleur de peau ou enfouie, elle nous accompagne partout, prompte à surgir sous l’effet de la colère, de la contrariété, de la défiance et de nos pulsions refoulées. La détention et le port d’armes blanches sont à usages multiples, allant des applications de protection, fonctionnelles, domestiques, professionnelles, des sacrifices et de l’abattage d’animaux, etc. Elles sont tellement incrustées dans nos mœurs, qu’on en mesure même plus les dégâts. Les armes blanches sont au Sénégalais ce que le revolver était au cow-boy du Far West américain, où la seule vérité est celle de celui qui dégaine le premier.
L’ARC DE FEU SOUS-RÉGIONAL
« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine, la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre, ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci, pourront ne pas être inutiles. » Victor Hugo. Les Misérables
Notre pays, si on n’y prend garde, pourrait subir les effets telluriques de ce déferlement de violence contagieuse qui se propage dans l’arc de feu ravageur de notre voisinage immédiat. En effet, la guerre de libération de la Guinée-Bissau, les conflits armés du Libéria, de la Côte d’Ivoire, du Nord Mali et quarante ans de guérilla en Casamance sur le flanc sud de notre pays, ont favorisé un important trafic et une circulation massive d’armes de guerre dans la sous-région. Aux soldats perdus de ces guerres de pauvres qui se sont dispersés dans notre espace soudano-sahélien, se sont ajoutés des rescapés de l’internationale terroriste, chassés d’Algérie et de Libye, repliés dans notre aire géopolitique avec armes et idéologie, pratiquant assassinats, vols, agressions, enlèvements contre rançons et protection, détruisant au nom de Dieu, adeptes de la contrebande, du trafic de drogue d’organes et d’êtres humains. Cependant, la violence de masse la plus horrible qu’il nous a été donné de vivre en ce vingtième siècle finissant fut la véritable boucherie subie par des Sénégalais et des Mauritaniens en avril 1989.
Tout est parti d’un conflit classique ayant abouti à mort d’homme, côté sénégalais entre éleveurs et agriculteurs à Doundé Khoré, dans le Diawara, zone frontalière entre les deux pays. La rumeur dévastatrice, s’est rapidement propagée, d’une attaque armée de gardes Arabo Berbères mauritaniens contre des paysans négro-africains sénégalais. La maladresse (?) du ministre mauritanien de l’Intérieur, Gabriel Cimper (qui se rebaptisera Djibril Ould ABDALLAH), dépêché à Dakar pour apaiser la tension a mis de l’huile sur le feu attisé par les extrémistes des deux pays, les suprématistes baathistes (du parti « Baath « et leurs compères nasséristes, prônant l’arabisation hégémonique de la Mauritanie. Ils avaient cependant leurs répondants chez les activistes et hommes politiques négro-africains, à cheval sur les deux rives du fleuve Sénégal, qui au nom de la conservation ou de la sauvegarde des terres ancestrales, voulaient contenir les Maures à une centaine de kilomètres au-delà du fleuve. Ils contestaient ainsi les limites frontalières imposées par l’arbitraire colonial.
Certains médias mauritaniens, sénégalais, et internationaux dont Radio France internationale (RFI) apportèrent au conflit une amplification dramatique, contribuant à surchauffer les esprits et à titiller les bas instincts de groupes manipulés. Le chauvinisme des uns, le nationalisme étroit des autres, exacerbés par l’opportunisme politique et le populisme de certains ténors ayant cru leur moment venu de prendre le pouvoir, provoquèrent une situation d’une violence inouïe. Dans les deux pays, de paisibles citoyens furent, égorgés, éventrés, démembrés ou émasculés par des hordes en furie vengeresse, assoiffées de sang. Des deux côtés, aucune force de l’ordre, ne s’est manifestée, ni n’a reçu l’ordre d’empêcher les tueries et de protéger les personnes en danger et leurs biens pillés ou confisqués.
Aucune interpellation, aucune arrestation, aucune poursuite judiciaire à ce jour. Au-delà des morts atrocement et sommairement exécutés et enregistrés dans leur communauté, les Mauritaniens Noirs expulsés de leurs maisons et de leurs lieux de travail, victimes de bannissement, de destruction et de confiscation de leurs biens ont été refoulés vers le Sénégal. Les autorités mauritaniennes de l’époque considéraient que tout Noir était Sénégalais, en particulier Wolof et /ou Halpulaaren.
Au Sénégal, les Maures qui tenaient le secteur de la petite distribution de proximité dans les quartiers et dans les villages ont subi la loi du talion avec autant de barbarie que nos compatriotes de l’autre rive. Ce fut le triomphe de la raison du plus fou qui est toujours la pire. C’est le lieu et l’occasion d’évoquer la remarquable solidarité, l’empathie et la générosité de cœur et d’esprit de citoyens Sénégalais et Mauritaniens, voisins, simples connaissances ou témoins, qui n’ont ménagé ni leur énergie, ni leur temps, pour arracher à la mort des victimes de ces véritables pogromes. On distinguera parmi les sauveteurs, l’ancien Recteur de l’Université de Dakar, le regretté professeur Souleymane Niang rencontré à plusieurs reprises au consulat de Mauritanie à Colobane, convoyant lui-même, au volant de son véhicule des étudiants arrachés aux griffes d’escadrons de la mort sortis de partout et de nulle part.
Ou encore les actions salvatrices des camarades de la Gauche sénégalaise: Landing Savané, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily. Et mauritanienne : Ba Boubakar Moussa, Mohamed Ould Maouloud, Lo Gourmo Abdoul, Traoré Ladji, Daffa Bakary, Isselmou Ould Abdel Kader, Sy Hasmiou, Sy Mamoudou Longo et bien d’autres qu’il me serait fastidieux de citer.
LA THESE DU BOUCLIER TAMPON
Les navettes de rapatriement par air et par le fleuve, des rescapés de cette éruption de folie meurtrière ont débarqué des personnes semblables à des zombies, des familles disloquées. Elles apparurent polytraumatisées dans leur esprit et dans leur chair, sans repères, ayant pour la plupart lâché prise sous le choc de cette barbarie qui s’est soudainement abattue sur elles. Désignés pudiquement « réfugiés mauritaniens » au Sénégal, ces victimes de la déportation, sont à distinguer des Sénégalais dépouillés et expulsés vers leur «pays d’origine».
A en croire certains historiens spécialistes de l’aire civilisationnelle soudano- sahélienne, ceux-ci comptaient d’ailleurs dans leurs rangs nombre de Mauritaniens de souche établis dans la Vallée et dans certaines parties du Sud-Est du pays, avant l’arrivée des Almoravides et des Berbères, dont certaines tribus se sont mélangées avec des autochtones pour diverses raisons et par divers moyens. Aujourd’hui encore, le travail de deuil, les réparations et même l‘’exigence morale d’une quête mémorielle sont déniés à ces déracinés et à leur descendance persécutée, devenus apatrides dispersés aux quatre coins du monde où on a bien voulu les accueillir.
Plus tard, des officiers Négro-africains seront arrêtés et exécutés dans la garnison-prison de Jreida, près de Nouakchott. D’autres membres de cette communauté, cadres et intellectuels pour la plupart, révoltés par le racialisme des tenants du pouvoir arabe aux allures de nettoyage ethnique ciblant en particulier leur groupe, des Halpularen, dénoncent cet état de fait. La publication d’un «manifeste du Négro-africain opprimé » vaudra à l’immense écrivain Téné Youssouf Guèye, au journaliste Sarr Ibrahima, à Djigo Tafsirou, au Capitaine Boye Alassane Harouna et à leurs compagnons d’infortune, les rigueurs d’une condamnation aux travaux forcés et la déportation au fort pénitentiaire de Oualata, d’où certains ne sortiront pas vivants. Déjà en 1966, un premier manifeste dit des « 19 » avait attiré l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le sort inique infligé à la composante Négro-africaine de Mauritanie.
En réponse, leurs auteurs furent traqués et sauvagement réprimés. Les différents régimes qui se sont succédés au Sénégal ont pris le parti de tourner la tête et de se détourner face à cette question qui nous concerne, nous interpelle intimement et qui ne manquera pas de nous rattraper encore. Comme en 1989.
Dans le même registre, on pourrait évoquer l’annonce de la création d’un éphémère et intrigant «Front de Libération du Waalo, du Fouta et du Guidimakha », espace habité respectivement par des Wolofs, des Halpulaaren et des Soninké, à cheval sur les deux rives du fleuve Sénégal. L’analyste et journaliste sénégalais Babacar Justin Ndiaye attribue la création de ce mouvement improbable à une volonté de l’ancien président de la République du Sénégal Léopold Sédar Senghor, de tenir à distance et en respect l’Algérie progressiste de Ouari Boumediene. Elle était devenue la Mecque des révolutionnaires de tous bords et n’a ménagé ni ses ressources, ni ses relations, dans sa volonté de faire triompher l’indépendance de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) et de son fer de lance le Front Populaire de Libération de la Saguiet El Amra et du Rio de Oro (Front Polisario). Une décolonisation tronquée selon Alger et ses alliés puisque la puissance colonisatrice, a cédé aux prétentions marocaines et mauritaniennes sur les parties Nord et Sud du territoire convoité, au lieu d’en transmettre la souveraineté aux indépendantistes sahraouis.
Ce front du Walfougui, dont le chef présumé Alioune Diaw avait servi dans la gendarmerie mauritanienne avec des états de service peu valorisants et à l’équilibre suspecté, devait tomber rapidement en désuétude. La Mauritanie s’était entretemps retirée de la partie annexée du Sahara récupérée par le Polisario. Si la thèse du bouclier tampon prêtée à Senghor devait être retenue, cette fonction serait dès lors remplie par la RASD et La Mauritanie, suite au renversement d’alliance ayant abouti à la partition du Sahara occidental.
DEVOIR D’INVENTAIRE
Passer par pertes et profits, une séquence aussi dramatique et traumatisante pour les peuples sénégalais et mauritaniens, tout en réclamant reconnaissance et réparation pour des crimes et exactions commis par l’administration coloniale, voilà le paradoxe monumental de certains politiques, y compris des gouvernants.
Et pourtant, le feu couve sous la cendre La sous-région ne peut se soustraire au devoir d’inventaire des relations intercommunautaires des populations qui y vivent au sein d’entités « nationales» et territoriales aux équilibres fragiles. La question nationale éludée par la problématique coloniale et la doctrine du gel des frontières «héritées» de la colonisation imposée en 1963 par l’Organisation de l’union africaine, (OUA), ancêtre de l’Union africaine (UA), est bousculée par le besoin d’accès à des ressources découvertes dans des espaces transfrontaliers disputés. Le terrorisme des pseudos djihadistes ainsi que les rebellions séparatistes Touaregs, ces mystérieux « hommes bleus » fantasmés dans la littérature d’une certaine anthropologie romanesque, présente bien des aspects particularistes et identitaires.
Les Peulhs d’Amadou Kouffa Diallo, chef de la Katiba Macina, alliée d’ AnsarDine puis au Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans et les Dozos, chasseurs Dogons sédentarisés, s’affrontent mortellement, faisant des centaines de morts parmi les populations civiles. Certes, les conflits autour de la maîtrise de l’eau et des terres, entre agriculteurs et éleveurs sont monnaie courante, ici comme ailleurs. Ces contradictions sont cependant accentuées parla pratique d’une agriculture extensive, le défrichement et l’exploitation de nouvelles terres arrachées à la forêt et au parcours de transhumance des nomades et de leurs troupeaux.
Sur ce terreau fertile, les Djihadistes recrutent, arment et entretiennent des phalanges pseudo-islamistes. Ils ont en face d’eux des milices d’autodéfense encouragées par Bamako pour pallier les carences et l’impréparation des Forces Armées Maliennes (FAMA), tout aussi incapables de défendre le territoire et les populations que la lourde et paralysée Mission des Nations-Unies au Mali (Munisma). Depuis 2013, l’Etat malien a perdu le Nord, puis le Centre du pays, au profit de groupes armés qui tiennent Bamako en joue, dans leur ligne de mire.
La Mauritanie voisine, est apparemment en intelligence avec les différents mouvements djihadistes et servirait de base arrière à certains d’entre eux dont AnsarDine, qui, jusqu’à une période encore récente, avait pignon sur rue à Nouakchott. En état de cause, ce pays charnière entre le Maghreb et le Sahel est curieusement épargné au moment où le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Tchad, le Nigeria et le Cameroun sont perpétuellement frappés par des colonnes de terroristes, enlevant, dépouillant et massacrant des populations sans défense et des soldats peu motivés et pauvrement armés et entraînés. Il est vrai que les Touaregs se rebellent aussi au nom d’une arabité bridée, raillée, comme étant les seuls membres de la «nation arabe» dominés et gouvernés par des Noirs, dans un rapport inversé de la dialectique du maître et de l’esclave.
On comprend dès lors, le refus systématique opposé à la participation du Sénégal au cadre du G5 Sahel, alors que notre pays est parmi les plus importants contributeurs en hommes et en logistique des forces de la Minusma présentes au Mali. Le rôle ambigu de la France, dont les opérations Serval, Barkhane et l’intervention militaire avalisée par une Union Européenne trainant des pieds, n’a pas empêché l’occupation des deux tiers du Mali. La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), brillera pour son inefficacité opérationnelle sur le terrain miné par des querelles de leadership et de captures du butin de l’aide internationale. L’inextricable accord de paix d’Alger souscrit et parrainé par des parties peu soucieuses de son applicabilité.
Dans ce contexte de repli et de fractures identitaires, le Sénégal est suspecté par certains de ses voisins de travailler à l’avènement d’une hégémonie peuhle dans l’espace sénégambien. C’est le sens prêté au soutien manifeste et revendiqué de son Président aux chefs d’Etat de Gambie et de Guinée Bissau, voisins remuants, qu’il vaut mieux pour notre pays, avoir avec soi. Le Sénégal est suspecté par certains de ses voisins de vouloir ressusciter la Sénégambie originelle, englobant le Gaabu et travaillant ainsi à l’avènement d’une hégémonie peulhe dans l’espace sénégambien ainsi reconfiguré.
L’histoire récente a démontré les risques majeurs encourus par le Sénégal, avec les interférences des voisins mauritaniens et guinéens qui n’ont pas manqué de déclencher le courroux de Dakar et failli faire capoter un régime ami à Banjul. Sans oublier que pendant la crise sénégalo-mauritanienne, le consulat de Mauritanie a servi de transit logistique d’armes et de munitions mais aussi d’argent, avec la bénédiction agissante des autorités de Banjul. Celles-ci, hantées par l’expédition anti putschiste et de «maintien d’ordre» de l’armée sénégalaise parachutée dans leur pays à la faveur des opérations Fodé Kaba I et II en 1981et 1982, vivaient très mal l’attitude paternaliste du voisin sénégalais. Les autorités comme les populations gambiennes ne tarderont pas à rejeter toute forme de tutelle.
100 MILLIARDS DANS LA NATURE EN MOINS D’UN AN
Afin de se dégager de l’étau sénégalais, la Gambie signera d’ailleurs un accord de défense avec le Nigéria et entretiendra des relations particulièrement surveillées par Dakar avec la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo, la Libye de Kadhafi, le Burkina Faso de Compaoré et ...l’Iran des Mollah, suspecté de fournir des armes au Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). Le soutien de l’homme fort de Banjul aux rebelles du MFDC, l’imprévisible Yaya Jammeh, tenait autant de considérations géopolitiques qu’ethniques. Au total, tous les ingrédients d’un cocktail explosif sont en train de mijoter autour de nous, par conséquent chez nous, dont personne ne sortira indemne. La question sécuritaire se pose à la fois en termes de géopolitique sous régionale et régionale. Elle n’en revêt pas moins le caractère d’un impératif de politique intérieure.
La formulation d’une politique extérieure proactive et pragmatique, servie par une diplomatie pour sa mise en œuvre par des professionnels qualifiés, compétents chevronnés, et loyaux (à l’Etat), non choisis parmi la clientèle politique locale ou de la diaspora, nouvelle coqueluche des gouvernants, relève d’une impérieuse nécessité.
La sécurité, c’est d’abord les voisins Aucune action, amicale ou hostile, ne peut être entreprise sans que leurs auteurs ne puissent bénéficier de corridors dans les espaces aériens, terrestres ou maritimes des pays voisins. On ne voit pas comment ni dans quelle mesure le Sénégal pourrait contenir l’onde de choc de la faille malienne, d’une déflagration en Guinée ou encore d’une résurgence irrédentiste en Mauritanie. L’afflux massif de réfugiés perturberait gravement l’écosystème économique, l’habitat social et environnemental, exacerberait les sentiments et reflexes particularistes voire xénophobes. Les systèmes de solidarité et de régulation sociale sont désormais mis à rude épreuve par la raréfaction des ressources, les conflits de nécessité et la compétition sauvage pour le pouvoir et l’avoir.
Des signalements inquiétants alertent sur des flux de transferts massifs d’argent hors des circuits financiers officiels. Rien que la période allant de juillet 2019 à ce jour, une centaine de milliards de francs Cfa et en devises étrangères ont été échangés entre le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Gambie. Cette masse monétaire invisible inquiète jusque dans les milieux européens et au sein des institutions financières internationales. Si on considère les données non disponibles sur les deux Guinée (Bissau et Conakry), l’ampleur des dangers encourus par la sous-région fait frémir. D’où provient cet argent, à qui profite-t-il, pour quels usages, qui protège les passeurs et les destinataires?
La déperdition administrative qui n’a pas épargné les services de renseignements n’est pas sans conséquence sur l’absence d’informations sur des circuits pourtant repérables, en dépit d’une certaine omerta de rigueur dans certaines sphères officielles. L’Afrique peut et doit se sortir de la domination étrangère et du jeu des puissances tutélaires au profit d’un destin maîtrisé et au service de ses hommes et femmes valeureux, déterminés et endurants- résilients comme le veut la mode aujourd’hui A condition de résoudre l’équation de l’extraversion du leadership des gouvernants et des élites
112 NOUVEAUX CAS, 146 GUÉRIS ET 3 DÉCÈS
Quatre-vingt-quatre des nouveaux porteurs du virus sont des "contacts suivis" et les vingt-huit autres des cas sont issus de la transmission communautaire.
Dakar, 16 juil(APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé, ce jeudi, 112 nouveaux cas d’infection au coronavirus ainsi que la guérison de 146 patients atteints de cette maladie.
Pour ces dernières 24 heures, un taux de posivité de 9,55 pour cent a été enregistré sur les 1.176 tests virologiques effectués dans les laboratoires, selon le bilan épidémiologique quotidien présenté par le Directeur de la prévention, docteur El Hadj Mamadou Ndiaye.
Mercredi, ce taux avait atteint 15,67 pour cent, un record depuis l’apparition de la maladie au Sénégal le 2 mars dernier.
Quatre-vingt-quatre des nouveaux porteurs du virus sont des "contacts suivis" et les vingt-huit autres des cas sont issus de la transmission communautaire.
Mercredi, le ministre de la santé avait fait état de 126 nouvelles infections, dont 34 cas issus de la transmission communautaire et deux cas importés.
Le nombre de décès dus au coronavirus est en hausse, avec trois nouveaux morts enregistrés durant les dernières 24 heures, ce qui porte à 156 le nombre de personnes ayant succombé au nouveau coronavirus au Sénégal.
Avec les dernières rémissions, le cumul des personnes déclarées guéries de la COVID-19 s’élève désormais à 5.735. Trente-huit patients sont pris en charge dans les services de réanimation.
A ce jour, le Sénégal dénombre 8.481 cas confirmés du nouveau coronavirus, dont 156 décès et 5.735 guérisons, les structures de traitement accueillant encore 2.589 patients sous traitement.
40.000F CFA PAR PERSONNE ET 4 LABORATOIRES DESIGNES
Le ministère de la santé a annoncé à travers une note circulaire datée du mardi 14 juillet que « les voyageurs entrant au Sénégal ou sortant du Sénégal peuvent faire les tests de la Covid 19 par RT-PCR, à raison de quarante mille (40.000f cfa) »
Suite au dernier discours du président de la République fixant l’ouverture des trafics aériens pour la date du 15 juillet 2020, le ministère de la santé a annoncé à travers une note circulaire datée du mardi 14 juillet que « les voyageurs entrant au Sénégal ou sortant du Sénégal peuvent faire les tests de la Covid 19 par RT-PCR, à raison de quarante mille (40.000f cfa) ».
Pour rappel, lors du dernier bilan mensuel sur l’évolution de la pandémie dans le pays, Dr Bousso, directeur du centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), a déclaré « qu’une réflexion est en cours pour définir si les tests seront au frais des voyageurs ou de l’État ». Et il ressort donc selon ladite note circulaire du ministère de la santé que chaque voyageur devra débourser «40000 de nos francs» pour quitter le sol sénégalais ou s’y poser.
Par ailleurs, le ministère de la santé a également validé 02 nouveaux laboratoires, en dehors de l’Institut Pasteur de Dakar et de l’Iressef, pour entreprendre les tests de dépistage à tout voyageur. Il s’agit du « laboratoire de bactériologie-virologie de l’hôpital Aristide Le Dantec et du laboratoire militaire de Ouakam».
A préciser que le ministère du tourisme et des transports aériens a fait savoir que «le passager doit présenter l’original d’un certificat de test Covid 19 négatif, datant de moins de 07 jours, à compter de la date du test ».
LE G7 ET LE MEN FIXENT LES REGLES
Par visioconférence, le ministre de l’Éducation nationale avec les secrétaires généraux du G7 ont échangé sur la situation scolaire du Sénégal. Une réunion a également vue la participation du Drh, Dexco et du Dfc.
Par visioconférence, le ministre de l’Éducation nationale et le G7 ont échangé sur plusieurs points touchant le bon déroulement de l’année scolaire en cours et l’organisation des examens de fin d’année. Par ailleurs, la question des passages en classe supérieure pour les classes intermédiaires a été également discutée et il ressort des propositions qui demeurent encore selon le Men « non validé par l’Iaf ». Aussi quelques recommandations ont été formulées par le Men dans le cadre de l’organisation de l’examen du baccalauréat, et plusieurs d’autres interrogations venant de la part du G7 ont été débattues lors de ces échanges virtuels.
Par visioconférence, le ministre de l’Éducation nationale avec les secrétaires généraux du G7 ont échangé sur la situation scolaire du Sénégal. Une réunion a également vue la participation du Drh, Dexco et du Dfc. Par contre, la commission scientifique était parmi les absents à cette concertation.
En effet, plusieurs points ont été débattus lors de cette concertation. Premièrement sur «la gestion des cas Covid 19 des élèves et enseignants infectés», le ministère de l’éducation nationale compte «renforcer la vigilance et les mesures - barrières dans la discrétion face à la persistance de la pandémie». Rappelons qu’un cas de contamination a été signalé dans le sud du pays, précisément à Diourbel. Il s’agissait d’un élève de Cm2. Aussi, le non-respect des gestes barrières par les élèves est palpable. Une forme de banalisation de la maladie qui s’accentue jour après jour. La gestion des classes intermédiaires était également à l’ordre du jour. Pour le ministère, la continuation de l’enseignement à distance est toujours de primeur. «Apprendre à la maison» indique et recommande clairement le communiqué du Men qui est parvenu à la rédaction du Sud Quotidien.
Dans la même foulée, «1 mois de consolidation» est prévu après l’ouverture en novembre annoncé et décrété par le chef de l’État. Sur les critères de passage, ledit communiqué fait savoir que «le ministère de l’enseignement national s’appuie sur les critères de passage élaborés et proposés par les IA et Ief» et selon lesdits critères «pas de redoublement pour les élèves en classe de CI, CE1 et CM1». Par contre lit-on «pour les classes de CP, CE2, les évaluations seront organisées après le mois de consolidation pour déterminer les passants et les redoublants». Aussi, «le minima pour passer en classe supérieure se situe entre 4 et 4,5 sur 10 et pour le Moyen et Secondaire, la note minimale pour passer en classe supérieure se situe entre 8,5 et 9 sur 20» renseigne ledit communiqué, précisant que «ces différentes propositions de passages ne sont pas encore validées par l’Inspection d’académie et de formation (Iaf) ». Non sans ajouter que « les critères de passage en classe supérieure seront validés et annoncés au plus tard le lundi prochain ».
Par ailleurs, les conditions touchant l’organisation des examens de fin d’année ont une fois encore été revisitées dans les échanges. Pour cette fois, il ressort que « Aucun changement n’est prévu dans le fond et sur la forme au sujet de l’examen du Certificat de formation élémentaire (Cfe) et l’entrée en 6e. Maintien également du format et l’éducation physique et sportive (EPS) sera maintenue pour les disciplines individuelles (course et saut)». Toujours dans ce même registre, le ministère de l’enseignement national rappel que « l’examen du baccalauréat dépend du ministère de l’enseignement supérieur ». Mais en guise de recommandation, le Men et le G7 votent pour « le maintien des épreuves d’Éducation physique et sportive (Eps) pour les disciplines individuelles ».
Ajoutant que « les réponses à cette recommandation sont attendues dans les prochains jours ». Aussi, annonce qu’il « y aura un allègement des contenus pour terminer les programmes, sauf en mathématiques ». À ce sujet, rappelons qu’à la réouverture des classes, le ministère de l’éducation nationale a présenté un contenu de programme qui faisait état de la suppression de plusieurs chapitres dans le programme normal des disciplines. Une décision qui fait déchanter plusieurs acteurs de l’éducation et pousse même certains à parler des «conséquences désastreuses d’une telle manœuvre sur le diplôme des candidats déclarés admis ».
Toujours au sujet de l’organisation des examens de fin d’année, il y aura «le minimum de déplacement des enseignants requis dans le contexte de la pandémie » renseigne le communiqué du Men. Et pour «le mouvement National, le processus est enclenché et la feuille de route adoptée par le Men. Elle sera mise à la disposition des partenaires sociaux dans les meilleurs délais. Nous ajoutons que la Commission nationale de mutation des enseignants est prévue du 31 août au 7 septembre » En outre, le G7 participant à cette concertation par visioconférence n’a pas manqué l’occasion d’adresser plusieurs questionnements aux services de Mamadou Talla. Ainsi après avoir décrié une lenteur administrative, le G7 exige «la reprise du traitement diligent des dossiers par la fonction publique étant donné que toutes les administrations publiques et privées ont repris le travail». A la veille de la fête de Tabaski, la G7 a aussi posé la problématique des avances dues aux enseignants contractuels.
En réponse, le Men dira : «cette avance sera payée à partir du 15 juillet par émission spéciale». Aussi renseigne le ministère de l’éducation nationale, au sujet de la formation des animateurs polyvalents, «ils sont au nombre de 650 environs et seront formés en 2 cohortes selon le Men. La première cohorte (350) sera formée à partir du mois d’août». Précisant, «qu’aucune date n’est retenue pour la 2e cohorte». Dans ce contexte de la pandémie de la Covid 19, le renouvellement du matériel de protection dans les établissements (masques, thermoflash et détergents) reste l’une des préoccupations phare du G7. Et selon le Men, «toutes les dispositions sont prises pour éviter une rupture».
Pour finir, la prolongation d’activité pour les enseignants nés en octobre 1960 est purement et simplement jugée «non recevable» car explique le Men «le mois d’octobre est un mois de vacances scolaires». Et de poursuivre : «on ne peut pas légalement demander une prolongation d’activité au moment où l’année scolaire est terminée et l’autre démarre un mois après». Rappelons que les concernés sont au nombre de 49 sur l’étendue du territoire national.
LE SENEGAL OBTIENT GAIN DE CAUSE
Suite aux négociations entre Dakar et Bruxelles, le Sénégal est accepté comme l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et Rwanda dans le ciel européen
Fin de brouille entre le Sénégal et l’Union européenne. Après la décision de L’UE de fermer l’espace Schengen à Dakar, une nouvelle décision vient de tomber. Suite aux négociations entre Dakar et Bruxelles, le Sénégal est accepté comme l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et Rwanda.
L’annonce a été faite par la Directrice de la Santé publique, Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye, qui était hier, mercredi, à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), pour vérifier le dispositif mis en place pour la reprise des vols internationaux, prévue ce 15 juillet, 2020. « Notre diplomatie a joué un très grand rôle. J’ai dû entendre, cela reste à vérifier de manière officielle, que les restrictions de l’Union européenne ont été levées pour le Sénégal. Dès que nous avons entendu cette information, nous avons déposé au niveau du ministère des Affaires Etrangères, pour les diplomates de l’UE, un document qui a été accepté. On nous parlait d’un certain taux d’attaque. Nous ne dormons pas sur nos lauriers, mais le Sénégal est en train de gérer cette pandémie de la façon la plus adéquate possible », a-t-elle soutenu.
La reprise des vols internationaux qui a été effective depuis hier, mercredi 15 juillet, est accompagnée d’un protocole sanitaire imposant des obligations aux compagnies aériennes volant à destination du Sénégal.
Selon un document du ministère du Tourisme et des transports aériens, le passager en partance pour le Sénégal doit par exemple «présenter l’original d’un certificat de test Covid-19 négatif datant de moins de sept jours délivré par un laboratoire agréé» par l’État.
LE PS FACE AU DEFI DE REUNIFICATION DE SA FAMILLE
Alors que l’idée du couplage des élections législatives avec les municipaux et départementaux est de plus en plus agité, le vœu de réunification de la famille socialiste peine toujours à se concrétiser.
Alors que l’idée du couplage des élections législatives avec les municipaux et départementaux est de plus en plus agité, le vœu de réunification de la famille socialiste peine toujours à se concrétiser. Enjeu capital pour l’avenir de cette formation politique qui a régné sur le Sénégal pendant quarante ans, cette réunion semble être une chance pour le Ps de se remettre des neuf années de compagnonnage avec l’Alliance pour la République (Apr) dans la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Un an après sa mort, le vœu de réunification de la famille socialiste du défunt Secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng avant son décès survenu le 15 juillet 2019 dernier n’est toujours pas exhaussé. La fortement médiatisation de cette question par les différentes parties concernées par ces retrouvailles dans les jours qui ont suivi l’annonce du rappel à Dieu du maire de la commune de Nguégnène, a cédé la place à un silence total en dépit de l’enjeu que cela représente pour l’avenir du Ps.
En perte de vitesse depuis 2012 après son succès enregistré en 2009 dans le cadre la coalition Benno siggil senegaal qui lui avait permis de remporter plusieurs localités dont les villes de Dakar, Guédiawaye, Diourbel, Louga..., le Ps reste très fragilisé sur le terrain politique.
Ses neuf années de compagnonnage avec l’Alliance pour la République (Apr) dans la coalition Benno Bokk Yaakaar lui ont fait perdre la plupart de ses bastions politiques au profit de son allié qui n’avait pas hésité une seule fois lors des dernières élections locales et départementales, à se lancer à la conquête de ses traditionnels bastions politiques.
Résultat : sur les 554 communes environ que compte le Sénégal, seul 47 échappent aux partisans du président de la République. Et dans les rares localités où il avait réussi à résister à son allié «agresseur», comme à Dakar, le Ps a aujourd’hui perdu son rang de majorité Ps avec l’exclusion du Khalifa Sall et ses camarades. A cela s’ajoute également le fait que le décès de Doudou Issa Niass et d’Ousmane Tanor Dieng respectivement maires de la commune de Biscuiterie et de Nguégnène a fait basculer ces deux communes sous le contrôle d’adversaires politiques du Ps.
Au regard de cette situation, Aminata Mbengue Ndiaye et ses camarades semblent aujourd’hui disposer de très peu de marge de manœuvre. D’autant plus que l’idée du couplage des élections législatives avec les joutes municipales et départementales est de plus en plus agitée par des proches du président de la République.
Pour garder l’espoir de tenir tête à l’Apr au cas où ces élections se tiendraient comme retenu avant le 28 mars prochain, le Ps a réalisé ce vœu d’une réunification de ses responsables, émis par son défunt Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng et de faire bloc ensemble et ainsi mettre toutes les chances de leur côté afin de ne pas encore vivre la boulimie de l’Apr qui n’avait pas hésité, lors des dernières législatives, à s’adjuger à elle seule 97 sièges sur les 125 remportés par Benno Bokk Yaakaar.
DES RETROUVAILLES TOUJOURS ATTENDUES AU PS
Une année après sa disparition, c’est encore le statu quo concernant la dernière volonté d’Ousmane Tanor Dieng. Les causes du divorce entre Khalifa Sall et le parti sont encore bien profondes
L’une des dernières volontés de l’ancien Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng, avant son évacuation en France où il a succombé des suites d’une longue maladie, était le retour au bercail de Khalifa Sall et compagnie, car estimant qu’ils n’étaient pas exclus. Un an après son décès, le 15 juillet 2019, ce souhait tarde à se concrétiser. L’actuelle Secrétaire générale par intérim, Aminata Mbengue Ndiaye et compagnie s’étant confortablement assis aux côtés du président Macky Sall, l’ancien maire de Dakar s’est emmuré dans un silence assourdissant, et ses camarades n’ont toujours pas oublié les raisons de leur entrée en rébellion contre les actuels tenants de la maison des «Verts». Quid des chocs d’ambition qui avaient poussé Aïssata Tall Sall et Moussa Bocar Thiam à claquer la porte du Ps ?
«Le dialogue est entamé au Parti socialiste. Nous y invitons Khalifa Sall. Il n’y a pas d’exclusion. C’est un appel inclusif que je lance à l’ensemble des socialistes de cœur ou de raison. J’ai dit à mes camarades qu’il faut faire preuve de tolérance, de générosité et l’histoire de notre parti est faite de scission, de retrouvailles, de division», avait confié à Seneweb, le 2 avril 2019, soit quelques heures seulement avant son évacuation en France, le défunt Secrétaire général du Parti socialiste (Ps). Une année après sa disparition, soit du 15 juillet 2019 au 15 juillet 2020, c’est encore le statu quo concernant la dernière volonté d’Ousmane Tanor Dieng.
D’ailleurs même, les positions affichées par les uns et les autres ne militeraient pas pour une concrétisation de ces retrouvailles souhaitées par l’ancien président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), avant sa mort. En visite à Touba, en octobre dernier, l’actuelle Secrétaire générale par intérim du Ps, jusqu’au prochain congrès, avait affiché sa disponibilité à discuter avec ceux qui avaient quitté la barque Ps, à savoir Khalifa Sall et ses camarades. Concernant les retrouvailles socialistes, Aminata Mbengue Ndiaye avait indiqué que «nous pourrons discuter», tout en précisant que «mais nous maintenons également notre ancrage dans Benno Bokk Yaakaar (Bby)».
En décidant ainsi de continuer sur la ligne qu’Ousmane Tanor Dieng avait tracée pour le Ps, à savoir son compagnonnage avec la mouvance présidentielle, l’actuelle présidente du Hcct et ses camarades comptent bien rendre l’ascenseur au président Macky Sall qui a maintenu les mêmes avantages qu’il leur avait accordés du vivant d’Ousmane Tanor Dieng. A savoir, la tête du Hcct et les deux postes ministériels. Cependant, une telle posture d’Aminata Mbengue Ndiaye et ses camarades actuellement aux commandes du Ps, fermerait la porte à jamais aux “Khalifistes“ . Cela, même s’il est vrai que, devant la dépouille d’OTD, tout le monde avait affiché sa disponibilité à recoller les morceaux de la famille socialiste. Même le plus radical des Khalifistes, à savoir le maire de Mermoz Sacré Cœur, Barthélémy Dias avait fait part, lorsqu’il s’est rendu à la Maison du parti pour signer le livre d’or en hommage au défunt Secrétaire général du Ps, de son souhait de rendre visite à certaines pontes du Ps, pour discuter de l’avenir de cette formation politique. Mais, à l’évidence, on ne peut aucunement ignorer que la principale raison de la rébellion interne engagée par l’ancien maire de la ville de Dakar et ses camarades frondeurs, reste sans équivoque le compagnonnage des «Verts» dans Benno Bokk Yakaar.
Les partisans de Khalifa Sall n’ont jamais cessé d’accuser le régime en place d’avoir emprisonné leur leader parce qu’il avait refusé de soutenir la candidature de Macky Sall pour la présidentielle de 2019. Même si les appels au dépassement ont fait légion, à un moment donné, il n’en demeure pas moins que les causes du divorce entre Khalifa Sall et le Ps sont toujours d’actualité et encore profondes.
L’absence de Khalifa Sall sur le terrain politique, emmuré dans un silence assourdissant, n’aidant pas sur une lisibilité concernant ses ambitions dans ou en dehors du Ps. Tout au moins, l’histoire ne militerait pas pour un retour au bercail, si bien évidemment ce pour quoi il avait passé plus de 2 ans et demi de sa vie en prison, demeure toujours. Que dire des socialistes frondeurs, actuellement alliés du parti au pouvoir, ou même membres de l’Alliance pour la République (Apr) ?
L’on se rappelle du départ fracassant du porte-parole adjoint, Me Moussa Bocar Thiam, pour rejoindre la formation au pouvoir, au lendemain de l’évacuation d’OTD pour des raisons de santé. A ne pas oublier la mairesse de Podor, Me Aïssata Tall Sall présidente d’Osez l’avenir, qui a rejoint le «Macky», à la veille de la présidentielle dernière. Ces deux exemples de claquement des portes de la maison des «Verts» renseignent à suffisance du choc des ambitions qui faisaient rage au sein du parti de feu Léopold Sédar Senghor. Des appétits qui ne se sont pas encore estompés, car certains socialistes pensent qu’il serait temps que Macky Sall rende la monnaie en 2024, avec un candidat issu de leur rang soutenu par la mouvance présidentielle. Le flou entretenu par le président Macky Sall autour de sa troisième candidature bloquerait l’expression de ce souhait qui se susurre dans les coulisses de la maison du parti.