Une autre embarcation de 200 émigrés clandestins échoue à Saint-Louis
Apparemment, les jeunes ne sont pas près de renoncer à l’émigration clandestine malgré les dispositions sécuritaires du gouvernement. Alors qu’on parle encore de l’embarcation de migrants qui a heurté le patrouilleur de la marine, la gendarmerie nationale annonce l’arrestation de près de 08 jeunes migrants clandestins. D’après la gendarmerie, une embarcation, avec à bord près de 200 jeunes émigrés clandestins, a échoué à hauteur de l’embouchure du fleuve Sénégal. Cette pirogue aurait quitté Mbour pour se rendre en Espagne. Informée de la présence de l’embarcation, des unités d’intervention de la gendarmerie se sont portées sur les lieux. Seulement les pandores n’ont interpellé que huit personnes sur les 200 candidats à l’émigration. Les gendarmes ont saisi également des moteurs de pirogue ainsi que des denrées alimentaires. La brigade de recherches de Saint-Louis a ouvert une enquête.
Absentéisme inacceptable des députés
Les députés ont un sérieux problème avec le respect de l’heure. La menace du président de l’Assemblée nationale l’année passée sur les retards et l’absentéisme n’a pas eu d’effets. Hier, la plénière portant sur la création de la SOMISEN qui devait débuter à 10h s’est ouverte 1h30 plus tard. Ce qui a mis le député Mame Diarra Fam en colère. Vers 10h, elle a interpellé le président de l’Assemblée Nationale, Moustapha Niasse sur le respect de l’heure d’ouverture des séances de plénières. Avant de bouder la salle. Cependant, Moustapha Niasse lui apporté la réplique. « Si le quorum n’est pas atteint, la plénière ne peut débuter.», a déclaré le Président Niass avouant ainsi son impuissance. Il a tenu également à souligner que l’atteinte du quorum n’est pas de son ressort mais plutôt de celui des députés. Au finish, sur les 15 députés, seul le tiers des députés était présent. Le peuple qu’ils représentent appréciera..
Pape Alé Niang et Mody Niang condamnés
Le journaliste Pape Alé Niang et l’ancien porte-porte de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Mody Niang, ont été condamnés hier par le tribunal à 3 mois avec sursis pour diffamation à l’encontre de l’ancien directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) et actuel ministre de l’Enseignement Supérieur, Dr Cheikh Oumar Hanne. En plus de cette peine, ils devront payer au ministre de l’Enseignement Supérieur, Cheikh Oumar Hanne la somme de 10 millions de F Cfa. Pour rappel, l’ancien directeur du COUD, qui s’est senti diffamé par le livre écrit par le journaliste et préfacé par Mody Niang, avait traduit en justice ces derniers. Renvoyé à plusieurs reprises, le procès a finalement eu lieu le 26 août dernier. Quid de Nafi Ngom Keïta ? Elle s’en est tirée à bon compte d’autant plus que le tribunal s’est déclaré incompétent à son sujet. Cheikh O Hanne remporte ainsi une victoire symbolique qui devrait le couvrir …
Jamra proteste
Le Sénégal n’est pas en reste dans la vague de protestations contre la déclaration du président Macron sur les caricatures du Prophète Mohamed (PSL). Hier, une délégation de l’Ong Jamra, composée du coordonnateur de Mbañ Gacce, imam Moustapha Diop, du président de l’Ong Daaral Qur’an, imam El Hadji Alioune Dia, la coordonnatrice des cellules féminines de Jamra Banlieue, Binetou Diop et le porte-parole de Jamra, Mame Makhtar Guèye, a déposé à l’ambassade de France, une lettre de protestation contre «l’’islamophobie rampante de ce porte étendard de l’intégrisme laïc» qu’est le président français Emmanuel Macron. Les protestataires étaient bien surveillés par le commandant du corps urbain de la police du Plateau et ses éléments. Il s’agissait pour la délégation de marquer l’indignation de l’écrasante majorité des musulmans sénégalais. Loin d’en finir avec la question, l’Ong Jamra donne rendez-vous aux musulmans du Sénégal après le Mawlid, à la place de la Nation, pour l’organisation d’une marche pacifique de protestation, et exiger le respect de cette référence de 1,8 milliard de musulmans, qu’est le Prophète Mohammed (PSL), dont «Macron se plaît à encourager le blasphème».
Le taux de guérison de la covid-19 est de 91%
Le bilan du ministère de la Santé et de l’Action Sociale confirme le fléchissement de la pandémie et une hausse du taux de guérisons. Hier, il y a eu un record des guérisons avec 121 patients hospitalisés qui sont rentrés chez eux. Le cumul des patients guéris est de 14 316 à la date du 26 octobre, soit un taux de guérison de 91%.Aussi sur 453 tests réalisés, 6 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 1,32%. Il s’agit de 03 cas contacts, 01 cas importé et 02 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont recensés à Ouakam. Par contre, la courbe des cas graves monte en flèche. De quatre cas graves, 07 patients sont pris en charge dans les services de réanimation. Mais aucun décès n’a été enregistré ce lundi. A la date d’hier, 15 571 cas ont été déclarés positifs dont 14 437 guéris, 322 décédés et 811 sous traitement.
Covid-19
Restons sur la pandémie qui est en phase d’extinction si la tendance se poursuit, pour souligner que le taux d’attaque au cours des 7 derniers jours est de 0,8 cas pour 100 000 habitants. En plus, le taux d’attaque cumulé S10-S43 (Ndlr, Semaine) est de 93 cas pour 100 000 habitants. Le ministère de la Santé renseigne que dans la région de Dakar, seuls les districts sanitaires de Yeumbeul et Pikine ont un taux d’attaque cumulé inférieur à la moyenne nationale. En dehors de Dakar, les districts sanitaires de Kédougou, Saraya, Ziguinchor, Thiès et Popenguine ont un taux d’attaque cumulé supérieur à la moyenne nationale. Quant au taux de positivité, il est estimé à 7,4 % à la date du 26 octobre. Un cumul de 322 décès a été enregistré à la date du 26 octobre, soit une létalité de 2,06% parmi les cas confirmés. Selon le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, le taux d’occupation des lits est en moyenne de 11,2% à Dakar, 0,8% dans les autres régions. A la date du 26 octobre, les différents laboratoires ont testé 209 414 échantillons.
Précisions sur «les 7 places»
Le ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement a été interpellé hier à l’Assemblée nationale par les députés sur le coût d’acquisition des véhicules devant remplacer les véhicules dits «de 7 places» sur le segment du transport interurbain. A l’entendre, la polémique qui enfle autour de cette affaire n’est que du cinéma. D’après Me Youm, les gens qui entretiennent cette diversion sont partis des 900 milliards, le coût total des 45 000 véhicules qu’ils ont divisés par 20 véhicules. Ce qui leur a donné 45 millions. Ensuite, regrette-t-il, ils ont conclu que c’est le prix à l’unité d’un véhicule. Donnant les vrais chiffres, Me Oumar Youm fait savoir que le coût d’un véhicule est de 16,900 millions francs CFA hors taxe sur le marché actuel. Par ailleurs, il juge le prix bon. Avant de préciser qu’il n’y a pas d’exclusivité sur l’attribution des marchés concernant le renouvellement du parc automobile. Mais, toute entreprise qui veut y participer va devoir signer une convention cadre avec l’Etat du Sénégal.
Retrait des véhicules de plus de 40 ans
Les autorités en ont assez des sentiments des transporteurs. Pour eux, il est temps de respecter cette directive de l’UEMOA qui date de 2005. C’est pourquoi, après 16 ans d’application graduelle, le ministre des Infrastructures, Me Oumar Youm, estime que cela ne peut pas perdurer. A cet effet, Me Oumar Youm fait savoir à l’hémicycle que le Sénégal va commencer en mars 2021 l’application intégrale du règlement 14 de l’UEMOA. Toutefois, rappelle-t-il, à chaque fois qu’il y a une application de loi, il y a des grèves et des manifestations. A cet effet, il a invité tous les acteurs à faire bloc autour de cette loi et appeler certains à cesser de diviser les Sénégalais. Parce que, dit-il, une loi est un ordre général et s’applique à tout le monde et il faut que les gens acceptent la réglementation. Car, estime Me Youm, ce sont les surcharges qui sont sources de nombreux accidents et font vieillir rapidement les véhicules. En outre, il a informé également qu’en 2021, aucun véhicule de plus de 40 ans ne va faire de transport public au Sénégal. Et, un camion qui a plus de 40 ans ne va plus circuler au Sénégal. Et il a révélé que le décret d’application est déjà prêt.
Fin de bourde à Medina Baye
Après 10 jours de «Burda», Médina Baye a bouclé la boucle hier. Mais à 24h de la célébration de la naissance du Prophète Mohamed (PSL), la cité religieuse commence à refuser déjà du monde. Couché à même le sol, un groupe de nigérians visiblement lessivé par le voyage trouve néanmoins le temps de regarder Cheikh Mouhamadou Amine Baba Lamine Niasse sur l’écran mis à l’entrée de la mosquée, chanter les vers de poète «Badi» à l’occasion du dernier jour du «Burda». D’ailleurs, comme eux beaucoup de fidèles n’ont pas pu entrer dans la mosquée déjà pleine à craquer. En effet, à 24h du Gamou, à Médina Baye, c’est déjà la ferveur des grands évènements religieux.
Menace de mort
Le vigile M. Faye, grilleur de joints de chanvre indien s’est ouvert bêtement les portes de la prison. Il a menacé de mort son voisin qui a refusé de lui acheter du chanvre pour sa consommation. D’après nos sources, les faits se sont produits à la zone de captage pendant que le quartier était dans les bras de Morphée. Couteau à la main, le vigile Faye a menacé de tuer Abdou si ce dernier ne lui rembourse pas ses 2000 francs pour l’achat de sa consommation de yamba. Malgré les tentatives de calmer le vigile, ce dernier persiste dans ses menaces de mort. La patrouille des éléments du Commissaire de Police de Grand Yoff tombe sur la scène. Ils ont interpellé M. Faye qui est conduit au commissariat. A l’audition, il a reconnu sans ambages les faits en déclarant que son voisin a voulu l’humilier devant ses amis en refusant de lui rembourser ses 2000 francs. Le vigile M. Faye a été déféré au parquet pour menace de mort et usage d’arme blanche.
DÉBAT AUTOUR DE L'AUTORISATION OU NON DE L'AVORTEMENT EN CAS DE PROBLÈME DE SANTÉ
Au Sénégal, 75% des personnes interrogées dans une récente enquête affirment être favorables à l’avortement médicalisé en cas de danger pour la santé de la mère. Et 42% en cas de viol ou d’inceste
Au Sénégal, 75% des personnes interrogées dans une récente enquête affirment être favorables à l’avortement médicalisé en cas de danger pour la santé de la mère. Et 42% en cas de viol ou d’inceste.
Un sondage qui relance le débat sur le droit des femmes à avorter au Sénégal, alors que l’avortement est passible de 3 ans d’emprisonnement. Seul le code de la déontologie l’autorise en cas de danger pour la vie de la mère, dans un lourd et long processus avec l’aval de trois médecins. En attendant, plus de 50 000 avortements seraient pratiqués chaque année avec environ 16 000 cas de complications.
LES DÉPUTÉS AUTORISENT LA CRÉATION DU FONDS D’ENTRETIEN ROUTIER AUTONOME
Le futur FERA sera un établissement public jouissant d’un "statut spécial" et d’une "autonomie administrative et financière", selon le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm.
Dakar, 27 oct (APS) - Les députés ont adopté un projet de loi portant création du Fonds d’entretien routier autonome (FERA), qui permettra à l’Etat d’"investir davantage dans le développement et la préservation" des routes, a constaté l’APS, mardi, à Dakar.
"Le FERA a été créé en 2007 par le décret numéro 2007-1277 du 30 octobre 2007", rappelle le préambule du projet de loi proposé aux députés par le gouvernement.
Le Fonds d’entretien routier autonome a ensuite connu "des limites structurelles" et "des contre-performances qui justifient sa réforme et sa mutation institutionnelle".
Le futur FERA sera un établissement public jouissant d’un "statut spécial" et d’une "autonomie administrative et financière", selon le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm.
En voulant créer un nouveau fonds, le gouvernement veut "investir davantage dans le développement et la préservation de ses infrastructures" routières, a assuré M. Youm, qui défendait le projet de loi devant les députés.
Selon lui, le projet de loi a été élaboré à la suite d’"un diagnostic profond" des difficultés que le FERA a connues entre 2007 et maintenant.
Le fonds, qui sera créé à la suite de l’adoption du projet de loi par les députés, permettra au Sénégal de s’adapter aux nouvelles directives de l’Union économique et monétaire ouest-africaine en matière d’entretien des routes, a assuré M. Youm, interpellé par la députée Aïda Mbodj (groupe des Libéraux et démocrates) sur les manquements de la structure appelée à être dissoute.
"Les ressources du FERA proviendront d’une dotation de l’Etat, mais également des taxes parafiscales, notamment la taxe d’usage de la route", a indiqué le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
Le fonds d’entretien des routes sera alimenté également par des redevances tirées de l’exploitation des infrastructures routières, des services de transport, de ressources extérieures, etc., selon Oumar Youm.
La collecte et l’utilisation des ressources destinées au FERA seront encadrées par un décret, a-t-il assuré.
M. Youm a, par ailleurs, invité les usagers de la route à aider à la "préservation" des routes.
Le règlement prévu contre la surcharge va entrer en vigueur à partir de mars 2021, a-t-il promis.
par Abdoulaye Bathily
JOB BEN SALOMON, MARABOUT NÉGRIER ET ESCLAVE AFFRANCHI (1/6)
EXCLUSIF SENEPLUS - Le destin de cet obscur citoyen de la Sénégambie ancienne évoque une des périodes les plus décisives de l’évolution des peuples de cette région et du continent noir dans son ensemble
A côté de la plupart des grands personnages de l’histoire africaine dont la vie et les exploits sont étudiés dans la présente collection, Job ben Salomon fait pâle figure.
Pourtant le destin de cet obscur citoyen de la Sénégambie ancienne évoque une des périodes les plus décisives de l’évolution non seulement des peuples de cette région mais du continent noir dans son ensemble.
Vie et aventures de Job
Yuba Suleyman Ibrahima Jallo (Diallo), plus connu dans la littérature exotique européenne du XVIIIe siècle sous le nom de Job ben Salomon1, naquit vers 1700 à Jamweli, village du Bundu. Situé dans la région comprise entre les vallées supérieures du Sénégal et de la Gambie, le Bundu était un Etat théocratique musulman fondé vers la fin du XVIIe siècle. Il était dirigé par des Peuls originaires du Fuuta Tooro (moyenne vallée du Sénégal) à la suite de troubles politiques et religieux2.
Issu d’une famille maraboutique, Yuba passa son enfance et sa jeunesse comme tous les jeunes musulmans de son temps3. Il fréquenta d’abord l’école coranique dirigée par son père Suleyman Ibrahima dont il devint l’assistant vers l’âge de quinze ans. Vers la même période Yuba épousa 4 une fille elle aussi issue d’une famille maraboutique du Bambuk et de qui il eut trois garçons : Abdoulaye, Ibrahim et Samba. Quelques années plus tard il épousait une seconde femme musulmane originaire de la province du Damga (Fuuta Tooro), dont il eut une fille nommée Fatima.
Un jour de février 1730, le père de Yuba ayant appris l’arrivée au comptoir de Joar (Gambie) d’un navire de commerce anglais, l’envoya accompagné d’une suite d’esclaves domestiques pour échanger des captifs contre du papier et autres articles de traite. A son arrivée au comptoir, Yuba ne put se mettre d’accord avec les marchands du navire ; il dépêcha un messager au Bundu pour prévenir son père de la décision qu’il avait prise d’aller au bas du fleuve pour échanger sa cargaison à meilleur compte. Il partit en compagnie d’un certain Lamine Ndiaye qui devait lui servir d’interprète en langue mandingue. Yuba et sa suite se rendirent dans la province du Jaara où ils échangèrent leurs esclaves contre des bœufs.
Sur le chemin du retour, ils firent halte dans un campement de pasteurs nomades pour se reposer. Un groupe de brigands les y surprit et, avant même qu’ils n’eussent le temps de prendre leurs armes, ils étaient pris et liés et leur bétail saisi. Les brigands rasèrent la tête de leurs captifs comme il était de coutume de traiter les prisonniers de guerre. Le 27 février 1730, Yuba et Lamine Ndiaye furent transportés à Joar et vendus comme esclaves sur le navire même qu’ils avaient quitté quelques jours plus tôt.
Yuba offrit au capitaine du navire qui l’avait reconnu de payer une rançon d’esclaves pour se racheter. Un marchand qui se rendait au Bundu était chargé par Yuba d’avertir son père pour qu’il envoyât les esclaves nécessaires à sa rançon. Mais le navire ayant fait son plein de cargaison humaine dès le 1er mars leva l’ancre avec à son bord Yuba et Lamine.
Deux mois après, Yuba arrivait à Annapolis dans le district du Maryland (sud des Etats-Unis actuels). Il était compté au nombre des « marchandises » de M. Vachell Denton, négrier opérant pour le compte de Williams Hunt, grand armateur et négociant anglais de Londres.
Quelques temps après, Yuba était acheté par M. Tolsey, propriétaire d’une plantation de tabac située sur l’île de Kent (Maryland). Mais Yuba se révéla incapable de s’adapter au dur travail des plantations. Très vite, il tomba malade d’épuisement. Son maître fit preuve d’indulgence à son égard en lui confiant la garde du bétail. Yuba, au lieu de s’occuper des troupeaux, passait son temps en prières. De plus, le désir de s’évader s’emparait de lui. Au début de juin 1731, il se trouvait dans une prison du comté de Kent pour délit de vagabondage. En effet, à cette époque, une loi était en vigueur dans les colonies du Sud qui stipulait que tout esclave, fugitif ou non muni de passe, fût mis en prison jusqu’à ce que l’on retrouvât son maître.
Yuba, qui ne parlait pas anglais, était incapable de donner des indications sur l’identité ou la résidence de son maître et aurait passé le reste de ses jours en détention, si un vieil esclave wolof qui servait sur une plantation voisine ne lui eût servi d’interprète auprès du juge. A la fin de l’interrogatoire, le juge Thomas Bluett5 ordonna la restitution de Yuba à son maître M. Tolsey.
La détermination de Yuba à se libérer ne faiblit pas malgré l’échec de cette tentative d’évasion. Son malheur ne fit que renforcer sa foi. Il faisait montre d’une dévotion profonde pour la religion musulmane. Il ne manquait pas une seule de ses prières quotidiennes. Il refusait toute boisson fermentée et ne mangeait d’aucune viande qui ne provînt d’un animal qu’il aurait lui-même égorgé suivant le rite musulman. Sa dévotion religieuse et sa pratique de la langue arabe d’une part, d’autre part son caractère doux et affable joint à la fierté de son allure faisaient impression même sur ses maîtres blancs. Ceux-ci, influencés par la conduite exceptionnelle de cet esclave commencèrent à croire à ses déclarations, selon lesquelles il était d’origine aristocratique et que son père était le « Grand Prêtre » musulman du Bundu, etc.
A sa demande, Yuba fut autorisé à écrire une lettre à son père pour l’informer de ses aventures. La lettre écrite en arabe devait être envoyée aux bons soins du négrier Vachell Denton cité plus haut. Celui-ci la remit au capitaine du navire qui avait transporté Yuba de la Gambie au Maryland. Lors de son esclave (sic) [= escale] à Londres le capitaine montra la lettre de Yuba à la direction de la Royal Africain Company, James Oglethorpe, gentilhomme directeur de cette compagnie de commerce et gros propriétaire de plantations dans la colonie de Georgie dont il était le fondateur, fit traduire la lettre de Yuba par des arabisants de l’Université d’Oxford. Ceux-ci auraient été impressionnés par la qualité littéraire de la lettre et la teneur morale de son contenu : James Oglethorpe ordonna à son représentant au Maryland de racheter Yuba et de le faire transporter à Londres.
Yuba obtint ainsi sa libération. Il fut confié au juge Thomas Bluett qui devait lui tenir compagnie au cours de la traversée de l’Atlantique et lui apprendre des rudiments de la langue anglaise. Vers la fin avril 1733, Yuba débarquait à Londres. Il fut accueilli par les représentants de la Royal African Company qui le logèrent à African House, le siège social de la Compagnie.
Yuba devint vite une célébrité des salons londoniens. Les gentlemen les plus en vue du monde du commerce, des sciences et des lettres se disputaient sa compagnie. Il animait les conversations par le récit détaillé de ses aventures, la description des coutumes de son pays et les commentaires sur les livres Saints, comme le Coran qu’il savait réciter par cœur et l’Ancien Testament dont les enseignements faisaient partie de sa culture islamique. Bref, Yuba ne résista pas à la tentation de séduire ce public qui voyait en lui la consécration du mythe du bon sauvage si honoré en ce Siècle des Lumières.
Au nombre des hôtes les plus prestigieux de Yuba, il faut citer Sir Hans Sloane (1660-1753), médecin et botaniste célèbre, fondateur du British Museum et médecin personnel du roi George II. Par le biais de ses fréquentations, Yuba reçut l’honneur d’être introduit à la Cour et présenté au roi et à la famille royale. A la fin l’audience Sa Majesté lui offrit une montre en or. D’autres dignitaires imitèrent le geste royal en offrant toutes sortes de cadeaux. Les gentilshommes donnèrent généreusement à une souscription destinée à couvrir la rançon de Yuba, et ses frais de transport jusqu’au Bundu. Son altesse le Duc de Montague, gros propriétaire de plantations dans les îles antillaises de Saint-Vincent et Sainte-Lucie, offrit à l’issue d’un dîner des outils agricoles de la dernière invention. Il lui fit montrer la façon de s’en servir et lui recommanda de les utiliser dès son retour dans son pays natal. Le séjour londonien de Yuba fut couronné par une réception solennelle de la Gentlemen Society of London qui, en sa séance d’avril 1734, l’avait élu en qualité de membre.
A la fin juillet 1734, Yuba embarqua sur un navire de la Royal African Company qui mettait voile sur la Gambie. Le 8 août 1734, il débarquait à James Fort, principal comptoir anglais en Sénégambie où résidait le gouverneur de la concession. Selon Francis Moore6 qui le rencontra à James Fort, dès son arrivée, Yuba dépêcha un messager au Bundu pour annoncer son retour à sa famille. En attendant, il résidait à James Fort aux frais de la compagnie, conformément aux instructions de la direction de Londres.
Yuba mit cette attente à profit en se livrant à la traite. Il échangeait les articles qu’il avait rapportés d’Angleterre contre des esclaves et des produits du cru qu’il rééchangeait ensuite contre des articles européens. Ainsi l’esclave libéré était-il devenu trafiquant d’esclaves.
Le 14 février 1735 le messager revint du Bundu avec des lettres pour Yuba. Ce dernier apprit alors que son père venait de mourir mais que le vieil homme avant sa mort avait eu le bonheur d’apprendre la libération de son fils. D’autre part, le messager rendit compte à Yuba que l’une de ses femmes s’était remariée mais qu’à l’annonce de son retour elle avait décidé de rompre avec son second mari. Mais la nouvelle qui attrista le plus Yuba fut celle annonçant que depuis son départ le Bundu était en proie à la guerre et à la sécheresse qui avaient décimé les troupeaux. Ces nouvelles décidèrent Yuba à hâter ses préparatifs de départ. Le 9 avril 1735 il embarquait sur une chaloupe de la compagnie qui faisait la liaison entre James Fort et les comptoirs les plus hauts situés sur le fleuve. De là il regagna le Bundu par la route...
A suivre tous les mardis sur SenePlus. La partie 2/6 sera publiée le 3 novembre 2020.
Texte préalablement paru en 1978 dans la collection "Les Africains" de Jeune Afrique qui a autorisé SenePlus à le republier.
1. Les prénoms Job et Salomon des religions chrétienne et juive correspondent respectivement à Yuba (Ayub) et Suleyman chez les musulmans.
2. Sur les origines du Bundu voir : A Rançon. Le Bondou : Etudes de Géographie et d’Histoire soudaniennes de 1681 à nos jours, Bordeaux, XVIII94.
3. La biographie de Yuba telle que nous la relatons ici est fondée sur le récit qu’il en a fait lui-même à Thomas Bluett : Some Memoirs of the life of Job, the high priest of Boonda in Africa, Londres. 1734.
4. A cette époque, chez les Peuls, les jeunes se mariaient tôt, seize ans au plus pour les garçons et treize pour les jeunes filles.
5. il s’agit du même Thomas Bluett qui allait devenir le biographe de Yuba, voir p. 10.
(6) Francis Moore, Travels into the inland parts of Africa, Londres, 1738, pp, 202-203 ; 205-209 ; 223-224 ;230-231
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LA FRANCE NE S'ENRICHIT PAS AVEC LES RÉSERVES DE CHANGE AFRICAINES
Nathalie Goulet, sénatrice française revient sur le rapport fait au nom de la Commission des finances, avec une volonté de clarifier un certain nombre d'aspects techniques et de contre-vérités qui circulent dans le débat sur la sortie du franc CFA
Nathalie Goulet, sénatrice centriste de l'Orne, a remis le 30 septembre le rapport final d'une mission d'information sur le franc CFA. Un rapport fait au nom de la Commission des finances, avec une volonté de clarifier un certain nombre d'aspects techniques et de contre-vérités qui circulent dans le débat sur la sortie du franc CFA.
LA DEMANDE DE LA MISSION CONJOINTE AUX AUTORITES GUINEENNES
Ces derniers demandent notamment la levée du blocage du domicile du chef de l’opposition Cellou Dalein Diallo
RFI |
Charlotte Idrac et Carol Valade |
Publication 27/10/2020
En Guinée, la Cédéao, l'Union africaine et l'ONU viennent d'achever une mission conjointe pour tenter d'apaiser les tensions après la présidentielle du 18 octobre. Ces derniers demandent notamment la levée du blocage du domicile du chef de l’opposition Cellou Dalein Diallo.
La mission conjointe de différentes institutions internationales s’est notamment exprimée sur la situation de l’opposant Cellou Dalein Diallo, bloqué à son domicile de Conakry par les forces de défense et de sécurité depuis mercredi dernier. Le siège de son parti UFDG a également été fermé.
Le général Francis Béhanzin est commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). C’est lui qui a lu le communiqué final devant la presse ce matin : « La mission conjointe a également observée les dispositifs sécuritaires particuliers mis autour de la résidence du candidat de l’UFDG, M. Cellou Dalein Diallo, ainsi que des locaux de son parti suite à sa déclaration sur les résultats de l’élection présidentielle. La mission exhorte les autorités guinéennes à lever ces dispositifs dans la perspective d’un dialogue inclusif ».
PRÉSIDENTIELLE IVOIRIENNE, UN FOSSÉ ENTRE UN PAYS JEUNES ET DES CANDIDATS ÂGÉS
Un pays très jeune, des dirigeants très âgés: l'élection présidentielle de samedi en Côte d'Ivoire illustre jusqu'à la caricature le fossé générationnel, qu'on observe dans de nombreux pays africains
Un pays très jeune, des dirigeants très âgés : l'élection présidentielle de samedi en Côte d'Ivoire illustre jusqu'à la caricature le fossé générationnel, qu'on observe dans de nombreux pays africains, entre la classe politique et la population.
Dans ce pays d'Afrique de l'Ouest où les trois quarts de la population ont moins de 35 ans et où l'âge moyen est de 19 ans, les favoris du scrutin sont deux vieux rivaux qui dominent la scène politique depuis trois décennies.
Le président Alassane Ouattara, 78 ans, au pouvoir depuis dix ans, se représente pour un troisième mandat controversé.Face à lui, l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, 86 ans (en fonction de 1993 à 1999), se pose en leader de l'opposition, tout en menaçant de boycotter l'élection.
Les deux hommes ont été successivement adversaires farouches dans les années 1990, alliés à partir des années 2000 pour la conquête puis l'exercice du pouvoir, avant de se diviser à nouveau depuis deux ans.
L'ombre d'un autre "ancien" plane sur la campagne: l'ex-président Laurent Gbagbo, 75 ans, au pouvoir de 2000 à 2010, acquitté en première instance de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale, a vu sa candidature, présentée par ses partisans, invalidée.
Le président Ouattara avait promis de transmettre le pouvoir à "la nouvelle génération", incarnée selon lui par son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, 61 ans, mais la mort subite de ce dernier, ainsi que la candidature de M. Bédié, l'ont fait se raviser.
Deux autres candidats sont en lice, plus jeunes, mais ils ne font figure que d'outsiders: Pascal Affi N'Guessan, 67 ans, et Kouadio Konan Bertin, 51 ans.
- "Ils s'en foutent de nous" -
Sont absents de cette présidentielle deux hommes voulant incarner la relève: l'ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro, 48 ans, qui a vu sa candidature invalidée ; l'ex-chef des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé, du même âge, qui a préféré se positionner pour les prochains scrutins.
"Il y a une désaffection du politique", estime Rodrigue Koné, sociologue et analyste politique."Une grande partie de la population est lassée de voir la même pièce de théâtre avec les mêmes acteurs, avec le même scénario de scènes de ménage et de vengeances".
"Il y a une crise de confiance entre les jeunes et les politiques", confirme Alexandre Amani, coordinateur en Côte d'Ivoire du mouvement panafricain "Tournons la page", qui promeut dans une dizaine de pays l'alternance démocratique et la défense des libertés fondamentales.
Une crise de confiance perceptible aussi dans deux pays voisins, la Guinée où la réélection annoncée du président Alpha Condé, 82 ans, suscite la contestation, et le Nigeria, où le président Muhammadu Buhari, 77 ans, fait face à une fronde de la jeunesse.
En Côte d'Ivoire, la jeunesse, particulièrement touchée par la pauvreté et le chômage (près de 40% des 25 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté), se juge délaissée par les dirigeants politiques.
"Beaucoup de jeunes diplômés sont au chômage ou doivent faire des petits boulots pour survivre, comme vendre de la nourriture ou colporter des marchandises", explique Saturnien Ekra, président d'une petite ONG, Action pour la paix, basée à Yopougon, grande commune populaire d'Abidjan.
- "Pas de génération spontanée" -
"Pourquoi voter ? Ils s'en foutent de nous !" entend-on souvent dans les conversations.
"Les Ivoiriens ont soif de renouvellement de la classe politique, comme en témoigne la percée des candidats indépendants aux élections locales" (municipales et régionales) de 2018, renchérit l'analyste Rodrigue Koné.
Gare cependant au jeunisme, guère de mise en Afrique subsaharienne.
"Dans nos sociétés traditionnelles, l'exercice du pouvoir est assimilé à un nombre d'années et une certaine dose d'expérience.Il n'y a pas de génération spontanée", souligne le politologue Modeste Koffi Goran.
"Chez nous un vieux au pouvoir est signe de sagesse", résume-t-il.
"Un président jeune, pour quoi faire ?" s'interroge de son côté le politologue Jules Toa Évariste.
Inversant l'adage politique traditionnel, le politologue Jean Alabro estime que dans l'esprit des Ivoiriens, "le pouvoir se donne, il ne se prend pas"."Sinon, c'est en l'arrachant des mains d'un sage".
par Ousseynou Nar Gueye
DRAME BARÇA OU BARSAKH, (IR)RESPONSABILITÉ PARTAGÉE ENTRE L'ÉTAT ET LES CITOYENS
Tant que les gouvernements du Sénegal n'agissent pas sur la natalité, la répartition équilibrée sur le territoire national, la priorité accordée à des projets industriels privés, notre économie restera principalement celle de "l'entrepreneuriat de survie"
Le Sénégal comptait 9,8 millions d'habitants en 2000 et en compte 16 millions en 2020. Aucun État ne peut créer ou susciter la création de suffisamment d'emplois décents pour absorber ce rythme d'accroissement de population. Les entreprises, non plus, n'ont pas pour justification principale de leur existence, la création d'emplois. Tant que les gouvernements du Sénegal n'agissent pas sur la natalité, la répartition spatiale équilibrée sur le territoire national (déjà près de 50% de la population en milieu urbain) avec des lieux de vie y compris pour les loisirs et les activites privées, la formation professionnelle, la priorité accordée à des projets industriels privés par l'incitation fiscale y compris des subventions (versus le commerce et la construction de maisons) et sur des leviers comme la négociation de quotas de migrants et de travailleurs saisonniers avec les pays d'accueil plus développés, notre économie restera principalement une économie de "l'entrepreneuriat de subsistance et de survie", sans jamais devenir une économie de "l'entrepreneuriat de croissance".
Une économie dans laquelle le rythme de création de services (écoles, hôpitaux, administrations, parcs de logements locatifs) et d'infrastructures (routes notamment et moyens de mobilité) ne peut jamais satisfaire le nombre exponentiel d'usagers qui le prennent d'assaut, dans des centres urbains devenus autant de goulots d'étranglement. Et le "droit à un emploi décent" se traduira plutôt, toujours, en "loi de la jungle" et en "loterie de l'exclusion" propice à faire gagner un pourcentage très minime des "ayants-droits", ceux qui bénéficient d'un délit d'initié du "piston". Et dans la non-décision de ce type de politiques, l'Etat du Sénégal partage les torts avec la population.
Je vais compléter avec des propositions sur la question conflictogène au plan culturel de la natalité. Non pas sa réduction mécanique malthusianiste mais l'action sur des leviers de promotion par discrimination positive dans l'éducation formelle des filles pour repousser l'âge du mariage et l'entrée dans la maternité, un vrai espacement des naissances (4 ans entre deux enfants), l'autolimitation à un maximum de 4 ou 5 enfants sur 20 ans, la lutte contre le phénomène du "nèf" (deux maternités rapprochées souvent de moins d'un an) qui n'a un nom qu'au Sénégal, la criminalisation du mariage pas seulement précoce mais trop précoce de filles de 13 ans qui est la règle dans certaines régions intérieures du pays, la limitation de la polygamie à deux femmes pour mitiger les effets de l'entrée sur le même marché nuptial de filles de 17 ans qui entrent en concurrence de maternités avec leurs coépouses trentenaires ou quarantenaires.... Car même s’ils sont présumés nous venir pour beaucoup des pays frontaliers, les enfants en rupture de famille dans les rues sont l'un des symptômes d'un "excédent de stock" (excusez du terme) ingérable des naissances et les enfants ne doivent plus être envisagés comme des bras productifs à multiplier pour le travail de la terre. On ne peut appliquer la politique de l'enfant unique qu'a eu longtemps la Chine avec ses drames humains et excès étatiques, ni tuer les bébés filles comme certains en Inde, mais la population sénégalaise doit comprendre que son intérêt sur une ou deux générations (une période entre 20 ans et 40 ans) est d'aider l'État dans ses politiques de territorialisation en maîtrisant le rythme nataliste. On a 400 000 naissances par an au Sénégal : c'est la taille de population d'une nouvelle grande ville chaque année et ce n'est pas "tenable" du point de vue des soins et opportunités à offrir à ces 400 000 nouveaux Sénégalais annuels.
Et quel que soit le courage (du désespoir) de ces jeunes et moins jeunes, y compris des pères de famille et chefs de ménages, qui vont à l'assaut de la mer sur des rafiots : la migration pour motifs économiques vers un pays plus développé n'est pas et ne deviendra jamais "un droit", si elle ne respecte pas les voies légales, à des conditions définies par le pays de destination. Que l'âme des personnes décédées d'une façon si triste repose en paix. Mais ce qui est encore plus triste que leur rêve brisé et leur vie ôtée, c'est la cécité collective devant la réalité de l'urgence de décisions pour une transformation structurelle du corps social, qu'il faut accepter de regarder en face. Et non pas la fuir avec des pirogues à moteur à explosion ou par des discours étatiques se défaussant sur les parents présumés fautifs de pousser leurs enfants à émigrer clandestinement et dangereusement.
Ousseynou Nar Gueye est éditeur du site d'information Tract.sn
OUVERTURE DU PROCES DES ATTENTATS DE BAMAKO
Principal accusé, le Mauritanien Fawaz Ould Ahmed (ou Ahmeida), alias "Ibrahim 10", lieutenant du chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, a été amené sur le banc des accusés
Le procès des auteurs présumés des attentats de l'hôtel Radisson Blu et du restaurant La Terrasse en 2015 à Bamako s'est ouvert mardi dans la capitale malienne, en présence du principal accusé mais en l'absence des représentants des victimes occidentales.
Principal accusé, le Mauritanien Fawaz Ould Ahmed (ou Ahmeida), alias "Ibrahim 10", lieutenant du chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, dont la présence était incertaine jusqu'à la dernière minute, a été amené sur le banc des accusés par des hommes cagoulés.
L'homme, né dans les années 1970 à Nouakchott, est accusé d'avoir tué avec un fusil d'assaut un Français, un Belge et trois Maliens le 6 avril 2015 dans le restaurant La Terrasse, une action pour "venger le prophète" perpétrée dans la foulée des attentats contre l'hebdomadaire français Charlie Hebdo, selon l'enquête.
Il est également soupçonné d'avoir "planifié et fait exécuter" l'attaque, le 20 novembre de la même année, contre l'hôtel de luxe Radisson Blu. Deux hommes avaient alors "tiré sur tout ce qui bouge", tuant 20 personnes, dont 14 étrangers, avant d'être abattus.