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30 juin 2025
L’ANARCHIE S’EMPARE DU SECTEUR DE LA LIVRAISON
TiakTiak ou livraison express, la livraison en scooter prend de l’ampleur et attire de plus en plus de monde. Une ruée qui ne manque pas de conséquences.
TiakTiak ou livraison express, la livraison en scooter prend de l’ampleur et attire de plus en plus de monde. Une ruée qui ne manque pas de conséquences. Si certains se sont formalisés, la plupart y ont fait irruption sans se soucier des dispositions réglementaires d’un secteur pourtant régi par des textes.
Les usagers de la route ont sans doute remarqué la floraison de scooters en circulation. Si les deux roues ont toujours fait partie du décor, force est de reconnaître que depuis un certain temps, elles sont devenues monnaie courante. Du matin au soir, elles relient les coins et recoins les plus reculés de la capitale. De plus en plus, les scooters offrent un service de livraison très pratique. « Avec les bouchons qu’il y a dans la capitale, il est beaucoup plus pratique de confier la livraison aux scooters », explique Babacar Samb, gérant d’un grand atelier de couture à Hann Maristes.
Entre 1 500 et 3 000 francs par course, le business rapporte gros. Une rentabilité qui a fini par attirer bon nombre de jeunes. Thierno Ndiaye vendais du café Touba, non loin du marché Dalifort. Mais depuis qu’il a eu écho des retombées de ce business, il s’y est mis. « Je me suis procuré une moto Jakarta à 250 000 francs. Mais je ne le regrette pas », dit-il.
Des recettes qui varient entre 10 000 et 25 000 francs par jour Aujourd’hui, il cumule les deux activités. En effet, pour la clientèle, Thierno s’est contenté d’envoyer un message à tout son répertoire. « Le matin, je vends mon café, mais à chaque fois que je reçois un appel pour une livraison, j’appelle un de mes frères qui me supplée. Je gagne beaucoup plus qu’avec la vente du café. En moyenne, je peux faire cinq courses par jour, c’est au moins 10 000 francs. Alors que pour faire le plein d’essence, je ne dépasse pas 2500 francs », se réjouit-il. Khadim Diakhaté lui, est étudiant. Il a profité de l’arrêt des cours pour se lancer dans le business. Lui non plus ne le regrette pas. «Au début, je le faisais pour arrondir les fins du mois, mais la rentabilité est telle que j’en ai fait un projet à part entière. En moins de trois mois, j’ai pu acheter un autre scooter que j’ai confié à un voisin. C’est un business assez intéressant», reconnaît-il.
Avec l’autre scooter qui verse 6 000 francs par jour, Khadim peut avoir un bénéfice de 20 000 francs quotidiennement. Si certains ont la chance de se procurer un scooter, d’autres n’en ont pas les moyens. Un créneau que certains comme Mouhamed Dione n’hésitent pas à explorer. Ayant compris que des jeunes de son quartier étaient intéressés par le business, celui qui est surnommé Momo en a fait un business.
Ainsi, il a acheté des scooters qu’il a mis à la disposition de ces jeunes, pendant que lui se charge de la supervision. J’achète des motos et je les mets à leur disposition. « Ils ont 30% sur chaque livraison. Le plus souvent, c’est moi qui leur donne les clients et je gère l’entretien des scooters. Chacun y trouve son compte », dit-il. Aujourd’hui, le business est tel que beaucoup continuent de l’investir, parallèlement à leurs activités formelles.
Comptable dans une entreprise de la place, Abdoulaye Diagne est presque chef d’une entreprise de livraison expresse. D’après lui, tout est parti d’une proposition d’un jeune frère qui l’a convaincu d’acheter un scooter. Mais, dit-il, la rentabilité était telle qu’il a doublé son investissement. « J’emploie actuellement trois jeunes de mon quartier. Chacun verse chaque jour 6 000 francs et à la fin du mois, ils ont chacun 25 000 francs en plus de ce qu’ils gagnent quotidiennement», dit-il.
DANGER PERMANENT
S’il est vrai que la livraison expresse offre beaucoup d’avantages, il n’en demeure pas moins que des risques réels existent dans le secteur. Selon un des acteurs qui a requis l’anonymat, la plupart des scooters qui circulent ne sont pas en règle. « C’est dans le marché informel qu’on les achète le plus souvent. Les prix varient entre 250 et 300 000 francs pour les scooters qui n’ont aucun papier. Maintenant, celui qui achète peut payer jusqu’à 50 000 francs pour se faire confectionner un faux Cmc (certificat de mise en circulation). C’est très fréquent. C’est tellement bien fait que les policiers ne les différencient pas facilement des originaux », souffle-t-il. Le risque est le même pour les clients. Babacar Samb, tailleur de profession, n’oubliera pas de sitôt cette amère expérience. « D’habitude je ne travaillais qu’avec un livreur que je connais très bien. Un jour, il est tombé malade, je me suis rabattu sur un autre qui avait déposé sa carte de visite chez moi. Il devait livrer un grand-boubou à un client qui devait voyager. Mais plus d’une heure après son départ, le client m’appelle pour me demander si j’avais trouvé un livreur. Je ne l’ai plus retrouvé. J’ai été obligé de porter plainte, et surtout de rembourser le client pour une valeur de plus de 130 000 francs CFA. Quand je suis allé à la Police, ils m’ont dit que des cas comme ça étaient récurrents », regrette-t-il.
CONTROLE DEFAILLANT
Aussi incroyable que cela puisse paraître, les livreurs ne sont pas très inquiétés sur la circulation. La plupart d’entre eux disent n’être interpellés que quand ils ne portent pas de casque. Et même ça, ce n’est pas tout le temps. Mais que transportent-ils ? Les réponses sont assez surprenantes. « Le plus souvent, ce sont des habits, des tissus ou des trucs de ce genre », répond ce jeune livreur. « Souvent, on me donne de petits cartons bien encastrés à livrer. Mais j’avoue que je ne me suis jamais posé la question du contenu », reconnaît Mouhamed Fall. Selon lui, le souci, c’est qu’il faut une relation de confiance pour fidéliser le client. « S’il se rend compte que j’ai essayé d’ouvrir les colis, il peut me poser des problèmes et ne plus me faire confiance », dit-il.
FATOU MORGANA, CAR RAPIDE PRESTIGE
« Il y a plus un problème d’encadrement que d’organisation » Un des pionniers du secteur de la livraison, l’entreprise Car Rapide Prestige, a vu le marché envahi par des concurrents venus de tous bords. Selon Fatou Morgana, chargée de clientèle et commerciale, cela montre que les populations mesurent l’avantage d’utiliser des coursiers plutôt que de se déplacer. « Le développement du commerce électronique, les boutiques ne sont plus seulement physiques mais aussi virtuels. Le développement des technologies de l’information et des moyens de paiement électroniques sont aussi des facteurs d’accélération du développement des services de livraison », explique-t-elle. Quid de la concurrence du secteur informel ? Selon Mme Morgana, le secteur est déjà organisé parce que l’Etat a pris toutes les mesures d’ordre législatif et réglementaire, dans le cadre du code des postes qui indique clairement les dispositifs liés à la fourniture du service de distribution ; et l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes est(Artp) est chargée d’administrer le secteur. Pour elle, la question est beaucoup plus un problème d’encadrement que d’organisation. « Parmi les livreurs informels, il y a les jeunes qui le font à titre personnel, sans autorisation, etles structures organisées distribuent en toute illégalité sans disposer de licence d’opérateur postal privé. Pour les jeunes, il faut de la tolérance jusqu’à une certaine limite. L‘écosystème économique n’est pas le même que dans les pays développés. Au Sénégal, le taux d’embauche est faible, les jeunes chômeurs n’ont pas d’indemnités de chômage et ils doivent se débrouiller pour nourrir leurs familles. A l’opposé, je dénonce les structures organisées qui font de la distribution en toute illégalité. Elles doivent être poursuivies et sanctionnées. La sanction doit être plus lourde pour les entreprises qui leur confient du courrier en violation du code postal en toute connaissance de cause », argue-t-elle.
L’ARTP BRANDIT EDES AMENDES DE 10 A 30 MILLIONS
«Quiconque exerce l’activité postale sans avoir préalablement obtenu une licence est puni d’une amende de dix (10) à trente (30) millions de francs et d’un emprisonnement de deux (2) mois à trois (3) ans, ou l’une de ces deux peines seulement ». C’est ce que dit l’article 43 du Code des Postes. Dans un communiqué, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes avertit qu’elle procédera à des opérations de contrôle. Dans le même document, elle informe le public, les entreprises notamment, les sociétés de facturation, que conformément aux articles 27 et 28 de la loi n° 2006-01 du 4 janvier 2006 portant Code des Postes, l’exercice de l’activité postale est soumis à l’obtention préalable d’une licence d’exploitation du courrier délivrée par arrêté du Ministre chargé des postes, après avis de l’institution de régulation.
par JEAN PIERRE CORREA
EN SELLE POUR UN MEILLEUR ENVIRONNEMENT
Une ambitieuse politique de haras nationaux pourrait trouver un débouché sportif grâce à la construction d’un hippodrome moderne et qui aurait une belle place dans cet espace de Dakar-Yoff, suscpetible d'accueillir un grand complexe dédié au cheval
Alors que les Oryx de Goumbeul ont mis à mal la notion du respect que certaines de nos autorités pouvaient avoir de l’environnement, le cheval qui orne avec fierté le sigle de l’APR a l’occasion de redonner vie à un rêve que les dakarois nourrissent de se distraire dans un cadre agréable, chlorophyllé et accueillant, que pourrait être, si l‘audace s’invitait au sommet de l’Etat, cet espace libéré par le président de la République, qu’est l’emprise de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor.
La décision prise ce mercredi en Conseil des ministres de préciser ce qu’il va advenir de cette réserve foncière qu’est l’aéroport LSS, est d’abord apaisante, puisque l’attribution qui en avait été faite à la Caisse de Dépôts et de Consignation, institution mal connue des sénégalais, avait provoqué un léger brouhaha, alimenté de rumeurs anciennes en faisant de ces terres la propriété d’un improbable consortium immobilier marocain.
L’information est claire. 10 hectares seront alloués à l’érection d’un parc forestier urbain inclus dans le projet « Sénégal Vert », constitué d’un bois, de bocages, de marais et d’aires de jeux et de détente, qui sera adossé aux 30 hectares dévolus à la CDC. Belle idée au demeurant… Ainsi-soit-il !
Mais comment transformer une belle opportunité en idée de génie ? Avec l’audace d’une vision d’avenir construite autour de la plus belle conquête de l’homme : le cheval.
Il y a une passion sénégalaise pour le cheval, notamment de course, et à l’heure où pratiquement tout ce que l’on peut appeler des hippodromes, ressemblant surtout à des champs de patates poussiéreux, est en train de disparaître, comme celui de Rufisque avalé par le parcours du TER. Ceux de Louga, Tivavouane, Saint Louis ou Kébémer, n’encouragent pas les éleveurs à développer l’élevage d’étalons de course.
Une ambitieuse politique de haras nationaux est menée et pourrait trouver un débouché sportif grâce à la construction d’un bel hippodrome moderne et qui aurait une belle place dans cet espace de Dakar-Yoff, qui pourrait accueillir un grand complexe dédié au cheval, et qui comprendrait centre équestre, poney-club, piste de concours d’obstacles, qu’abrite dans une totale désuétude la gendarmerie de Colobane.
Il est possible de rêver qu’après Dakar Arena, les arènes de lutte, Dakar ait un hippodrome à la dimension d’une capitale, qui pourrait abriter des grands Prix Internationaux qui feraient le bonheur du PMU, d’autant que le Sénégal dirige actuellement la Société des Loteries Nationales d’Afrique.
Cette vision poserait un véritable enjeu économique, favorisant des emplois nouveaux, d’éleveurs, de propriétaires, de jockeys, de palefreniers, et son développement pourrait capter une nouvelle destination de Paris Mutuels Urbains, qui semble décliner en Europe dans les décennies à venir.
Monsieur le président, nous espérons de votre audace à oser le pari du cheval dans cette zone qui n’attend que des projets structurants, pour être un maillon agréable de ce Sénégal vert que toute une capitale attend de ses vœux.
Que les porteurs de projets montent en selle… et laissent leurs rêves chevaucher leurs espoirs et répandre l’amour du cheval.
Il sera temps ensuite de former les « borom sarett » pour qu’ils aient plus de respect pour cet animal d’essence divine… mais c’est une toute autre histoire.
LE JEU DANGEREUX DE MALICK SALL
Après l’Untj, le ministre a reçu le Syndicat des Travailleurs en Education spécialisée (Syntes). Curieusement, le garde des Sceaux peine à accorder une oreille attentive au Sytjust qui paralyse depuis un mois le fonctionnement de la Justice
Après l’Untj, le ministre de la Justice a reçu hier le Syndicat des Travailleurs en Education spécialisée (Syntes) de son ministère. Curieusement, le garde des Sceaux peine à accorder une oreille attentive au Sytjust qui paralyse depuis un mois le fonctionnement de la Justice par des grèves incessantes.
«Au lieu de renouer le fil du dialogue avec le Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) qui paralyse le système judiciaire par des grèves récurrentes pendant trois semaines d’affilée, il n’a pas trouvé mieux que d’inviter un petit groupe dissident de travailleurs de la Justice qui ne fait même pas la grève, qu’il a rencontré.
Cette démarche apparemment inspirée de tactiques directement sorties des manuels désuets d’un machiavélisme suranné semble dénoter d’un esprit belliciste qui supporte mal la critique d’un Syndicat qui ne demande légitimement que l’exécution de décrets signés par le président de la République, et la mise en œuvre d’un protocole d’accord dûment paraphé par la République du Sénégal », s’était s’insurgé il y a quelques jours le Sytjust qui fustigeait ainsi l’entretien qu’avait accordé le garde des Sceaux à l’Union Nationale des Travailleurs de la Justice (Untj).
C’est une fuite en avant, d’après le Sytjust qui démontre clairement que Monsieur Malick Sall mise sur un clivage imaginaire entre les travailleurs pour arriver à ses fins qui ne sont autres que la remise en cause des acquis des travailleurs de la Justice.
Toutefois, ces interpellations semblent tomber dans l’oreille d’un sourd et ce, nonobstant tout ce qui a été dit à son sujet. En effet, alors qu’il continue toujours d’ignorer les membres du Sytjust en faisant fi de leurs revendications, le garde des Sceaux a encore reçu hier le Syndicat des Travailleurs en Education spécialisée (Syntes) de son ministère. «Le garde des Sceaux a reçu le Syntes à sa demande, à l’effet de passer en revue la situation qui prévaut dans le secteur.
Le ministre de la Justice a apporté toutes les informations nécessaires et a conforté le syndicat sur certaines revendications légitimes, notamment en ce qui concerne le fonds commun, l’indemnité de judicature et la prise en charge des vacataires», d’après le communiqué qui renseigne : «Le ministre a indiqué que son ambition est de renforcer les acquis des travailleurs et a réitéré ses bonnes dispositions à instaurer un climat apaisé avec tous les partenaires sociaux.»
Force est de constater que cette propension de Me Malick Sall à discuter avec les syndicats de la justice exclut de facto le Sytjust qui est dans un bras de fer notoire avec lui. La question, c’est pourquoi le ministre refuse de dialoguer avec le syndicat? D’autant que le président de la République Macky Sall a demandé, lors du Conseil des ministres du 17 juin 2020, de veiller à l’instauration d’un dialogue social permanent et à la stabilité, avec toutes les composantes et acteurs de la justice.
Mais non seulement Me Malick Sall fait fi de toutes les grèves qui ont émaillé ces derniers jours le secteur de la justice, mais le Sytjust dénonce «la tentative de faire taire le syndicat par la stratégie de l’érosion du mouvement et par l’épuisement découlant de la souffrance d’attendre».
Et comme l’avait révélé «L’As» il y a deux jours, Me Aya Boun Malick Diop, secrétaire général du Sytjust, est dans le collimateur de l’administration. Il risque purement et simplement la radiation et un dossier pour abondon de poste était en train d’être confectionné par les services du garde des Sceaux. Même si le principal concerné se dit nullement ébranlé et parle de diversion, une tentative de museler le syndicat est difficilement réfutable.
Et les esquives non élucidées de Me Malick Sall hérissent plus d’un et risquent de constituer un point d’achoppement à la pacification du secteur de la justice, d’autant que le Sytjust commence à avoir le soutien des syndicats des autres corps. Ce qui est incompréhensible aussi, c’est le mutisme du président de la République alors que le Sytjust est en grève depuis des semaines. Le chef de l’Eat est le seul à pouvoir arbitrer ce bras de fer entre le ministre et ses travailleurs qui a fini par polluer le fonctionnement du secteur de la Justice.
AYA BOUN MALICK DIOP FILE DROIT VERS LA RADIATION
Dans le collimateur du ministre de la Justice depuis plusieurs mois, le Secrétaire général du Sytjust s’est vu notifier une demande d’explication et une mise en demeure pour abandon de poste
Les choses prennent une autre tournure pour Me Aya Boun Malick Diop. Dans le collimateur du ministre de la Justice depuis plusieurs mois, le Secrétaire général du Sytjust s’est vu notifier une demande d’explication et une mise en demeure pour abandon de poste hier. Il risque purement et simplement la radiation.
Le climat est tendu dans le secteur de la justice où le syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) multiplie les grèves. Pour y mettre un terme, l’Administration a décidé de faire face. « L’As » avait annoncé l’intention de la tutelle d’envoyer le patron du Sytjust vers la guillotine. C’est chose faite depuis hier. Me Malick Sall a décidé d’ouvrir le dossier contre Me Diop.
En effet, un dossier pour «abandon de poste» est brandi contre celui qui est en service au Tribunal de grande instance de Fatick. Via huissier, il a reçu une lettre en guise de « demande d’explication » et de « mise en demeure » datée du 16 juillet 2020 et signée du président du Tribunal de grande instance de Fatick. Pourtant, Seyni Bodian n’a pris service que depuis quelques semaines. Mais il devra suivre.
Ainsi Me Aya Boun Malick Diop est sommé de se justifier. « Par arrêté N 011727 du 28 octobre 2011, vous avez été affecté au Tribunal régional de Fatick (actuel TGI), en complément d’effectif. Il ressort de l’examen des rapports d’inspectionN16/2014 du 4 août 2014 et 12/2017 du 27 septembre 2017, dressés par l’inspection générale de l’Administration de la justice, ainsi que des correspondances de mes prédécesseurs, que vous êtes signalé par votre absentéisme et votre mauvaise manière de remplir vos fonctions», peut-on lire dans le document.
Décidé à en finir avec le dossier, l’administration a même fixé un ultimatum au secrétaire général du Sytjust. Passé ce délai, des sanctions vont sans doute tomber. « Ainsi par la présente, un délai de huit (8) jours vous est imparti, à compter de la notification de la présente, pour expliquer les raisons de votre absence au travail et rejoindre votre poste d’affectation. A défaut, les sanctions disciplinaires prévues par les dispositions statutaires régissant votre profession vous seront appliquées », ajoute la lettre.
Des propos qui sonnent comme une menace. Mais lors de sa dernière sortie, Me Aya Boun Malick Diop avait réaffirmé la volonté du Sytjust d’aller jusqu’au bout. « Tant que le ministre de la Justice sera dans cette posture, nous serons obligés de défendre nos intérêts matériels et moraux. C’est vrai, c’est regrettable qu’il y a des dommages collatéraux auprès des justiciables, mais on n’y peut rien. L’unique comptable, c’estle ministre de la Justice qui essaie de nous châtier en représailles à notre témérité de l’avoir dénoncé publiquement », avait-il indiqué, lors de leur dernière marche. Ici se pose encore le problème de respect de la loi. Son syndicat étant en grève, lui demander de rejoindre son poste n’est-il pas une violation de son droit de grève ?
MULTIPLE PHOTOS
ADIEU GON COULIBALY
Son cercueil recouvert du drapeau ivoirien placé sur le parvis du palais présidentiel a reçu les honneurs civils et militaires sous le regard de nombreuses personnalités
Son cercueil recouvert du drapeau ivoirien placé sur le parvis du palais présidentiel a reçu les honneurs civils et militaires sous le regard de nombreuses personnalités dont le président Alassane Ouattara, son homologue sénégalais Macky Sall ou le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Il a été fait grand-croix de l’Ordre national, la plus haute distinction du pays, à titre posthume.
par Alioune Badara Seck
MENACES SUR DRAAK (2)
En surface, en pleine banlieue, La jeune femme serre l’enfant sur sa poitrine découverte, court tous les sens, fonce sans discernement su les véhicules, telle une folle. Monsieur … s’il vous plait … c’est pour l’Hôpital monsieur
Alioune Badara Seck est un écrivain Saint-Louisien auteur d’une dizaine de romans. Le magazine du week-end vous propose sa subtile nouvelle « Menaces sur Draak » un récit de science –fiction aux accents prémonitoires.
En surface, en pleine banlieue, La jeune femme serre l’enfant sur sa poitrine découverte, court tous les sens, fonce sans discernement su les véhicules, telle une folle.
Monsieur … s’il vous plait … c’est pour l’Hôpital monsieur …
Au volant, les têtes se détournent, les vitres remontent à grande vitesse, si ce ne sont posent sur elle Monsieur … s’il vous plaît. C’est une voix, sortie de toutes ces ombres passantes qui lui crie : Prenez un taxi madame … avec eux il n’ya aucune chance. Un taxi … !
Ses bras sont soudain baignés de vomissures teintées de rouge. Dieu tout puissant !... Taxi… Taxi… Des freins qui hurlent, des pneus qui crissent. A L’Hôpital ?... C’est trois mille… Trois mille ?... Vous avez dit trois... Mais je n’ai que… Le taxi redémarre, sur les chapeaux de roue. La jeune femme ne peut que se résoudre à prendre à témoin la foule anonyme qui passe…
Par pitié !... il va mourir… elle fonce de nouveau sur le véhicule suivant, qui l’esquive pour continuer à toute vitesse… Dans ses bras, l’enfant est devenu un pantin désarticulé. elle se prend soudain à hurler, les yeux hors de la tête. Depuis plusieurs jours la presse s’en donne à cœur joie.
A la une, les titres défilent avec la même régularité. «Le mal inconnu se répand » ; « les enfants premières victimes » ; « fièvre vomitive : les ordures indexées » ; « Draak en quarantaine ? la situation envisagée » ; … et d’autres titres de la même veine … et toujours, la nourriture journalière des quotidiens : « Viol collectif d’une domestique ; une bande de loubards… » ; « Le car se renverse sur l’autoroute : treize morts ; « Draak, un souk gigantesque ».
Et encore : Vol à main armée en plein jour, rue des… » ; « Trafic de stupéfiants à la prison centrale » ; « un agresseur lynché par des femmes » ; « Corruption de mineure : deux touristes à la barre » ; « Des triplés à la maternité de… »
Dans les souterrains, c’est un véritable conseil de guerre qui se termine. Le Patriarche, tout excité, semble avoir retrouvé sa vigueur. Il est temps d’agir… Sinon, c’en est fait de Draak. et vous le savez bien, sans Draak, nous les muridés, nous ne sommes rien… C’est à vous Chef vigile… est-ce que tout est bien compris ? Allez ! Rappelez-vous. Vous n’avez pas le droit d’échouer… et que nos dieux nous viennent en aide !
La jeune femme se tient debout devant le portail de l’Hôpital. Elle a l’air hagard. L’enfant est mort en ce lieu devenu mouroir. Elle y a laissé des centaines d’autres, des hommes et des femmes agonisant aux bras de leurs proches impuissants. Elle n’y a pas trouvé le moindre médicament.
Les médecins débordés lui ont fait une ordonnance, à la va-vite. elle est restée là pendant des heures, son bout de papier en main, désespérée et aigrie d’avoir quémandé en vain. elle avait fini par sentir qu’elle agaçait autour d’elle. D’ailleurs elle n’a pas trop cru à ce diagnostic. elle avait senti en elle-même que ce mal-là, c’était autre chose de bien plus grave. un mal du diable…
Sa pensée va à l’homme à la motocyclette qui avait eu la générosité de s’arrêter pour les prendre sur son porte-bagages, elle et son enfant mourant. Draak est en émoi. Ce sont partout les mêmes mots. Vous avez vu ?... C’est une véritable hécatombe depuis quelques jours, chez ces sales bêtes. Notre rue en est débordée… j’en ai compté une quinzaine… Ma parole !... et ces queues vertes et boursouflées… vous avez remarqué ?
Je n’ai jamais vu ça de ma vie… Il paraît que le Service d’Hygiène est dessus…
On les ramasse à la pelle… C’est pour les analyses… Qu’est-ce que ça nous réserve tout cela ?... Hein… Avec ce mal inconnu en plus ! Qu’est-ce que Draak a encore fait au bon Dieu ?... Dans une rue du bidonville, en plein jour : Papa, là, regarde… Ce sont des rats ! Des rats ? en plein jour ?... Tu as bien vu ?
Là… entre les briques… Oui… Mais qu’est-ce que tu racontes ?... Le papa se baisse pour regarder entre les briques dispersées. Il a le temps d’apercevoir deux boules grises, qui en l’espace d’une seconde, disparaissent comme par enchantement… Nom de Dieu, je n’ai pas rêvé… C’est une de ces bêtes immondes à queue verte qu’ils ont trainée jusqu’ici… et toute ensanglantée, elle aussi ! recule petit ! Va me chercher la pelle… Vite… Vite…
Le patriarche est tout seul sur son siège. Il médite comme d’habitude, après le conseil de l’aube, les traits un peu plus sereins. « Nos vigiles ont fait du bon travail… Ils ont réussi en a exterminer tant, de nos cousines porteuses de ces germes maléfiques, que leur présence dans Draak ne peut plus passer inaperçue chez les humains…
Ces Draakiens inconscients ont enfin décidé d’ouvrir les yeux… leurs guérisseurs sont tous sur le qui-vive… ils trouveront, c’est sûr. C’est dans leur mémoire collective… ils vont éradiquer ce mal dont ils avaient oublié jusqu’à l’existence… « Nous ne pouvions laisser continuer.
Sinon, c’est toute la race des Drakiens qui allait disparaître… et nous avec… Oui… Car, sans les Drakiens, que serions-nous, nous les muridés… ? »
«POURQUOI JE SUIS CONTRE LE MODE DE REPARTITION DU FONDS COVID-19»
Palabres avec…. Daniel Gomes, musicien et président de l’Ams
Daniel Gomes est le chef d’orchestre du groupe Oriazul, mais également président de l’Association des Métiers de la Musique du Sénégal (AMS). A ce titre, il s’est particulièrement illustré pour la défense des intérêts des musiciens depuis la survenue de la pandémie Covid- 19. Il a très tôt tiré la sonnette d’alarme, alertant et prônant un soutien efficient aux artistes. Entretien…
M. Gomes, comment avez-vous intégré le sous -secteur musique du fonds force Covid- 19 du ministère e la Culture ?
Au lendemain de l’annonce de l’octroi des 3 milliards tirés du fonds force Covid -19 et dédiés à la Culture, la Direction des Arts a contacté les représentants des organisations professionnelles de chaque sous-secteur. Ceci, en vue de mettre sur pied un comité de pilotage, chargé de faire des propositions pour une bonne gestion de ce fonds. C’est ainsi que j’ai été désigné par l’AMS pour la représenter au sein du sous –comité sectoriel musique et choisi également par ce dernier pour le représenter dans le comité de pilotage.
Avec l’état d’urgence et le couvrefeu, vous n’avez cessé d’interpeller sur la situation des artistes à travers de nombreux communiqués…
Le virus a commencé à se propager très vite. L’AMS, qui est membre de la fédération Internationale des musiciens, recevait déjà des nouvelles alarmantes des organisations syndicales de musiciens des pays du Nord sur l’impact négatif de la pandémie. Il devenait évident que le Sénégal n’allait pas être épargné et nous avons tiré très tôt la sonnette d’alarme.
Pouvez-vous expliquer la raison pour laquelle vous avez jugé scandaleux le mode de répartition de ces fonds prônés par certains membres de ce sous- secteur?
L’AMS ne peut pas avoir pour credo l’organisation de l’intérêt général et prôner une scandaleuse discrimination dans le mode de partage de cet appui social. Quel est l’intérêt de procéder dans ces moments pénibles à une catégorisation arbitraire des artistes impactés ? Covid -19 a-t-elle catégorisé à la hausse ou à la baisse ses victimes ? Ceux qui se targuent avoir perdu des centaines de millions en deux mois ne devraient- ils pas se solidariser et même augmenter la cagnotte de leurs pairs qui tirent le diable par la queue ? L’heure est plus que jamais à l’union et chaque artiste a le devoir d’aider son collègue à porter son fardeau. C’est pour cela que nous appelons les partisans de la catégorisation à la raison, car cet appui n’est ni un dédommagement, ni une récompense, mais le fruit d’un immense élan de solidarité nationale.
Est-ce que tout ce bruit ne contribue pas à affaiblir un peu le sous -secteur de la musique ?
tera forcement notre sous-secteur si bruyant, et pourtant si fragile. C’est l’occasion que nous saisissons pour appeler notre ministre de tutelle à se prononcer sur l’origine et la destination de ce fonds afin que soit levée toute équivoque sujette à moult interprétations. Il nous faut nous attaquer ensemble aux véritables défis de notre sous-secteur. Nous ne voulons pas tendre la main, nous voulons vivre à la sueur de notre front. Portons par exemple à bras le corps le défi de la relance économique du secteur en sauvant les entreprises culturelles et le défi de la formalisation pour une reconnaissance de notre statut de travailleurs ayant droit à une protection sociale digne de ce nom. Voilà au moins deux grands chantiers pour un véritable développement de l’industrie musicale. Il est temps de siffler la fin de la recréation et d’inciter au travail décent.
Avec le milliard qui lui est alloué certains continuent encore de dénoncer l’implication de la Sodav. Qu’en pensez-vous ?
C’est faire un mauvais procès à la Sodav que de lui imputer les blocages issus de cette crise du partage de ce fonds. La Sodav n’a aucune obligation de prendre cet argent pour le distribuer. elle a accepté de le faire de bon cœur parce qu’elle a aussi une vocation sociale au-delà de ses missions que sont la collecte et la répartition des revenus de ses ayants droit. Ce fonds n’est pas une collecte de droits, mais une aide globale dont l’etat et les organisations professionnelles ont proposé à la SODAV de bien vouloir en assurer une distribution équitable. L’AMS s’est battue pendant 16 ans et se bat encore pour que les artistes prennent pleine conscience que la société de gestion collective leur appartient. Je suis outré de voir que certains s’acharnent à brûler la maison Sodav.
Vous êtes président de l’AMS, pouvez- vous tirer un bilan du parcours de votre association ?
Je me considère comme un homme très heureux. J’ai eu la chance de travailler avec une équipe dynamique conduite par notre premier président Aziz Dieng. J’ai eu également la chance de participer activement à la rédaction de la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins qui ont conduit à la mise sur pied de la Sodav après 16 ans de lutte intense. et enfin, j’ai la chance de présider aux destinées de l’AMS depuis 2016 grâce à une équipe d’hommes et de femmes dévoués à la cause de notre organisation. Nous sommes en passe d’aboutir à une convention avec les employeurs de la musique pour permettre aux travailleurs du spectacle vivant de bénéficier enfin, d’un salaire décent et d’une protection sociale universelle. Nous avons la chance d’être appuyés en cela par la fIM, le ministère du travail, celui de la Culture, le Bit et l’unesco. Ma plus grande fierté serait de terminer mon mandat sur cette note positive. Nous avons des problèmes comme tout le monde, mais nous sommes fiers de pouvoir nous poser comme force de proposition pour nos autorités et l’ensemble des amoureux de l’Art.
Malgré ces notes, il existe une certaine désunion, n’est- il pas temps pour les musiciens de s’unir autour de l’essentiel ?
Je reste persuadé que la pandémie nous a fait découvrir à quel point nous sommes fragiles. Je crois que malgré quelques dissensions, nous sommes conscients aujourd’hui qu’aucun d’entre nous ne peut aller seul. L’AMS ne dérogera pas à ses missions de défense des intérêts matériels et moraux de ses membres. Nous sommes ouverts à toute collaboration constructive au bénéfice de notre secteur, et par ricochet du Sénégal. Unis, nous serons certainement plus forts.
Pour en revenir à votre carrière où est le groupe Oriazul. Cela fait un moment que l’on ne vous entend plus pourquoi ?
Le groupe Oriazul vit beaucoup de ses concerts publics et autres prestations privées. Comme pour tous, la pandémie est passée par là à la veille d’une tournée au Mozambique. Pendant le confinement, nous avons mis en boite un single intitulé « MeTySS » après 4 ans sans enregistrement. Ce titre est disponible sur les plateformes de distribution digitale et il est demandé aux mélomanes de le télécharger moyennant une contribution à leur convenance pour soutenir la création du groupe en cette période difficile.
La musique capverdienne a toujours été présente au Sénégal avec le passage de Nando Da Cruz, ManLima, René Cabral, Jaqueline Fortes etc. Avez-vous subi leurs influences et comment appréciez- vous cette présence ?
Le Sénégal a été le premier pays d’accueil africain pour nos grands-parents qui ont réussi le pari de l’intégration et de l’enracinement à la culture capverdienne. La plupart des grands noms de la musique du Cap-Vert ont passé par Dakar. Cette musique a pris son envol de Dakar. Le Sénégalais est un grand amateur de bonne musique. Nous avons hérité de ce métissage culturel très fort et espérons susciter des vocations comme nos ainés l’ont fait pour nous.
QUATRE NOUVEAUX DÉCÈS, 74 PATIENTS GUÉRIS, 40 CAS GRAVES AU TOTAL
Une soixantaine (63) de nouveaux cas positifs à la Covid-19 viennent également s’ajouter à la très longue liste des infections.
Le Sénégal a annoncé, ce vendredi, 17 juillet 2020, quatre nouveaux cas de décès liés au coronavirus. Ce qui porte à 160, le total de victimes de la pandémie au Sénégal depuis le premier décès, de Pape Diouf, au mois de mars dernier.
Une soixantaine (63) de nouveaux cas positifs à la Covid-19 viennent également s’ajouter à la très longue liste des infections. Selon le bilan du jour présenté par le ministère de la Santé et de l’action sociale, ce vendredi, sur 1074 tests effectués, 63 échantillons sont revenus positifs (25 communautaires, 4 importés et 34 contacts suivis).
Le nombre de cas graves remonte encore pour atteindre la barre des 40 patients.
74 patients ont été testés négatifs et déclarés guéris.Au total, sur les 8544 cas diagnostiqués positifs depuis le début de l’épidémie au Sénégal, 5809 patients ont été déclarés guéris, contre 160 décès déplorés et 2574 patients encore en soins dans les différents centres de traitement.
LE MINISTRE DE L’ÉLEVAGE ET DES ÉLEVEURS S'OPPOSENT
L’affectation de 15.000ha du Ranch de Doly à un important projet américain s’activant dans la restauration des sols, oppose depuis le mois de mars dernier le ministre de l’Elevage, Samba Ndiobène Ka, à une partie des éleveurs du Ranch
Mbargou Diop, correspondant permanent à Louga |
Publication 17/07/2020
L’affectation de 15.000ha du Ranch de Doly à un important projet américain s’activant dans la restauration des sols, oppose depuis le mois de mars dernier le ministre de l’Elevage, Samba Ndiobène Ka, à une partie des éleveurs du Ranch.
A l’origine de ce différend, la décision du ministre de suspendre les travaux de ce projet estimant que 15000ha pour tester un projet, c’était trop et que 20ha suffisent largement pour réaliser des tests. Ensuite, en cas de résultats concluants, le projet pourrait être étendu à son maximum c’est à dire aux 15000ha demandés.
Ce que les Américains n’ont pas accepté et ont plié bagages malgré les premiers investissements d’aménagement déjà réalisés sur le terrain et les financements octroyés aux femmes. C’est ainsi qu’une partie des éleveurs du ranch s’est élevée contre cette décision du ministre et lui demande de revenir sur sa décision car le projet leur apporte beaucoup d’avantages dans plusieurs domaines. Il génère des emplois pour les jeunes et pour les femmes, selon leur porte-parole Aliou Sow qui intervenait au cours d’une seconde conférence de presse du collectif constitué pour l’occasion.
Le projet dénommé Heifer International doit s’étendre sur 15000 ha et dispose d’un financement de 4,6 milliards. Il devait s’étaler sur 5 ans en partenariat avec l’institut Savory spécialisé dans la lutte contre la désertification.
Pour le démarrage des travaux d’aménagement, l’Ong Heifer International avait recruté des bergers et une centaine de jeunes pour les besoins des travaux d’expérimentation du projet. L’Ong avait aussi financé des groupements de promotion féminine de la localité pour les impliquer dans la réalisation des travaux d’expérimentation du projet. Le projet avait été lancé en 2018 par le ministre Aminata Mbengue Ndiaye, qui avait accordé l’autorisation d’installation de ce projet dans une partie du ranch et dont la décision vient donc d’être remise en cause par son remplaçant à la tête du ministère, Samba Ndiobène Ka.
Les éleveurs du ranch et les riverains de celui-ci contestent cette décision du ministre et ont organisé une manifestation de protestation en exigeant le retour dans le ranch de cette ONG américaine. Ils ont également tenu deux conférences de presse pour dénoncer cette décision du ministre Samba Ndiobène Ka et se disent prêts à saisir les plus hautes autorités afin qu’elles contraignent le ministre à revenir sur sa décision.
Pour sa part, le ministre campe sur sa position et exige des tests d’expérimentation dans un premier temps sur une superficie de 20ha qu’il a jugée plus raisonnable avant de l’étendre si les tests sont concluants. Quoi qu’il en soit, le bras de fer est engagé entre les deux parties chacune campant sur sa position. Selon des indiscrétions, des problèmes politiques entre des tendances d’un même parti se seraient invités dans ce différend. Cela est d’autant plus vrai que des éleveurs souteneurs du ministre ont eux aussi manifesté pour soutenir Samba Ndiobène Ka et l’encourager à maintenir sa décision. De son côté, l’Ong américaine maintient sa position en demandant le respect des engagements pris part l’etat à travers la signature de Mme Aminata Mbengue Ndiaye.
L’Ong entend exploiter les 15000ha qui lui étaient affectés ou suspendre les travaux car elle n’entend pas réduire la superficie de 15000ha à 20ha. A l’en croire, ces 20 ha ne représentent rien par rapport à ses ambitions. Telle est en tout cas la situation qui prévaut au niveau du ranch de Dolly et qui a été créée par la décision du ministre. Qui agit comme s’il n’y avait pas la continuité de l’etat ! En tout état de cause, les plus hautes autorités du pays doivent trouver une solution à ce problème qui met aux prises le ministre Samba Ndiobène Ka, les éleveurs et une ONG américaine avant qu’il ne dégénère… Il y va de la paix sociale dans cette partie de notre pays…
OUMAR YOUM PROMET DES LENDEMAINS QUI CHANTENT POUR LE SECTEUR DES TRANSPORTS
Le tableau de bord du secteur des transports terrestres (un parc automobile hors du temps, des acteurs surexploités et mal rémunérés, un désordre total sur les conditions d’accès et d’exercice du métier) fait craindre une sortie de piste
Etienne NDIAYE (correspondant permanent à Mbour) |
Publication 17/07/2020
Un parc automobile hors du temps, des acteurs (chauffeurs et apprentis) surexploités et mal rémunérés par leurs employeurs, sans aucune couverture sociale en prime, un désordre total sur les conditions d’accès et d’exercice du métier de transporteur et de chauffeur…
Sans compter l’indiscipline révoltante de certains chauffeurs. Le tableau de bord du secteur des transports terrestres fait craindre une sortie de piste si l’on n’y prend garde. Ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement, Me El Hadj Oumar Youm a revêtu sa toge de l’avocat qu’il est pour prendre la défense des auxiliaires du transport terrestre et plaider l’importance de la réforme du secteur. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement était venu remettre aux acteurs de la gare routière de Mbour leur lot de 582 kits alimentaires, dans le cadre du programme d’extension de la sécurité alimentaire du Force Covid 19.
Le secteur des transports terrestres a connu un bond en arrière au Sénégal. C’est le ministre de tutelle qui l’affirme. Selon Me el Hadj Oumar Youm, l’etat, ayant bien reçu entendu le coup de klaxon, s’apprêterait à mettre en œuvre une nouvelle loi d’orientation et d’organisation qui va régir le secteur. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a exposé, hier à Mbour, aux acteurs locaux les grandes lignes de cette profonde réforme en vue dans le secteur. Lors de la cérémonie de remise de kits alimentaire aux acteurs des transports routiers de la commune de Mbour, Omar Youm a déploré le fait que le transport terrestre n’a connu aucune modernisation dans notre pays depuis 1968. Pour y remédier, il a promis que des réformes seront entamées d’ici peu pour une durée de 5 ans.
« Nous allons renouveler le parc automobile en permettant aux transporteurs de contracter des financements avec un taux d’intérêt moins élevé contrairement aux taux actuels qui peuvent même dépasser les 13 %. un véhicule de transport en commun ne doit pas être âgé de plus de 10 ans et un transport de marchandise ne doit pas excéder les 20 ans. Pour cela, on va faciliter l’accès aux véhicules en annulant la TVA et diminuant la fiscalité.
En faisant ça, d’ici cinq ans nous aurons un parc automobile neuf ». C’est la promesse faite hier à Mbour par le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement aux acteurs des transports routiers. Me El Hadj Oumar Youm a exposé les grandes lignes de la future politique devant règlementer le secteur. Cette nouvelle loi aura pour but de rénover le parc automobile mais aussi de permettre aux chauffeurs d’obtenir des contrats en bonne et due forme auprès de leurs employeurs. Afin que cette volonté soit effective, l’etat a mis en place un fonds qui permettra aux transporteurs de contracter des crédits avec des taux de remboursement moins élevés. « Nous avons créé un fond de développement des transports terrestres. Si nous nous y attelons, chaque année nous pourrons avoir 30 milliards dans ce fonds. L’objectif est de renouveler le parc automobile. Aujourd’hui, nos voitures qui assurent le transport sont vétustes. Ce sont des véhicules qui datent de 1968 voire plus loin. Ils sont plus âgés que l’actuel président de la république. Nous allons renouveler le parc automobile en permettant aux transporteurs de contracter des financements avec un taux d’intérêt moins élevé contrairement aux taux actuels qui peuvent même dépasser les 13 % », a dit le ministre.
« un véhicule de transport en commun ne doit pas être âgé de plus de 10 ans sil convoie des passagers et 20 ans s’il s’agit de marchandises. Pour cela, on va faciliter l’accès aux véhicules en annulant la TVA et minorant la fiscalité. en faisant ça, d’ici cinq ans, nous aurons un parc automobile neuf » a encore expliqué Me el Hadj Oumar Youm.
Le maire de Thiadiaye a indiqué que, lors de la réunion du Conseil des ministres de mercredi dernier, le président de la république a montré sa ferme volonté de moderniser ce secteur dont la vétusté des véhicules reste un tendon d’Achille de son bilan. A ce titre, une loi de réforme a été déjà votée par l’Assemblée nationale, a rappelé Me Oumar Youm.
« Hier (mercredi, Ndlr) en Conseil des ministres, tout le monde a entendu ce que le président de la république a dit. Nous avons carte blanche pour la loi d’orientation et d’organisation du transport terrestre. Nous avons convoqué des réunions et remis la loi à toutes les personnes qui travaillent dans le secteur des transports terrestres. Nous préparons les décrets d’application qui vont accompagner la loi. Aujourd’hui, tout le monde dit ‘nous avons pitié des chauffeurs et nous devons les aider’, mais la meilleure manière d’aider les chauffeurs est de les accompagner dans leur travail. Ceci va leur permettre demain, quand ils ne pourront plus travailler, de ne pas être contraints de venir à la gare routière pour quémander mais de rester chez eux et vivre de leurs pensions de retraite », a laissé entrevoir le ministre.
Me El Hadj Oumar Youm brocarde l’attitude mercantiliste des transporteurs ...
Me el Hadj Oumar youm, dans la perspective de cette réforme en vue dans le secteur des transports terrestres, a promis d’être l’avocat des chauffeurs pour permettre à chacun d’eux de bénéficier d’ un contrat en bonne et due forme, d’être soumis à des horaires de travail décents et de pouvoir, une fois partis à la retraite, vivre de leurs droits. « Nous serons les avocats des chauffeurs pour que chaque travailleur puisse vivre de sa sueur. Jusqu’ici, la pratique la plus courante dans le secteur c’est le paiement au noir. Le chauffeur n’a pas une rémunération fixe, il peut être payé parfois à 40 mille ou même 25 mille francs, des fois il peut rester trois mois sans salaire. Ceci n’est pas normal car il ne doit pas y avoir quelqu’un qui travaille pour les autres et, en retour, ne bénéficie pas du fruit de son travail. C’est pourquoi, la réforme des transports est une nécessité. Il faut faire de sorte que tout transporteur qui emploie des gens puisse leur donner des contrats de travail avec un salaire bien défini. Nous allons combattre la situation actuelle même si cela va déranger certains, mais nous n’allons pas reculer », a martelé le ministre des Transports Terrestres.
Dans ce projet de réforme du secteur des transports terrestres, la question du renouvellement des licences connaîtra une nouveauté à travers l’obligation qui sera faite désormais aux transporteurs de présenter les contrats des employés s’ils veulent qu’on leur renouvelle leurs licences. « Dans cette perspective, nous allons fixer le temps de travail et de repos des chauffeurs. Parce que nous ne pouvons pas accepter qu’il y ait des gens qui travaillent du matin au soir sans pour autant se reposer. Dans ces conditions pitoyables, s’il y a un accident le responsable c’est le transporteur mais aussi l’autorité qui regarde faire », a pesté Me el Hadj Oumar Youm.
…et regrette l’indiscipline des chauffeurs
Si Me el Hadj Oumar youm, a fait le pari d’être l’avocat des chauffeurs. Il n’a pas pour autant manqué de relever des griefs tenaces à l’endroit des chauffeurs. Des griefs se rapportant notamment à leurs comportements. «Les chauffeurs, à leur tour, doivent être des personnes exemplaires. Mais quelqu’un qui vient avec des haillons, qui est mal habillé, avec un accoutrement bizarre, c’est normal qu’il ne puisse pas obtenir en retour le respect qu’il devrait mériter. La loi prend en charge la formation continue pour chaque 6 mois et le port vestimentaire. Aujourd’hui, les enquêtes ont démontré que 90 % des accidents sont causés par le comportement des chauffeurs » a déploré le Ministre.
Lors de la cérémonie d’hier, le ministre des Infrastructures, qui a relevé la résilience des acteurs des transports terrestres, après avoir salué la mémoire des pionniers locaux, a demandé aux chauffeurs de ne pas baisser les bras face à une maladie qui est toujours là.
L’aide alimentaire en question se compose de 14 mille kits alimentaires, globalement. Aux acteurs de la gare de Mbour, el Hadj Oumar Youm a remis 582 kits, pour chauffeurs et rabatteurs de passagers communément désignés sous le vocable de « coxeurs », soit une valeur de 23 millions de francs.
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, soucieux de la santé de la communauté face à la propagation du nouveau coronavirus, a invité les différents acteurs à faire preuve de responsabilité par l’observation stricte des mesures barrières aussi bien chez les professionnels du transport que chez les usagers.
Il faut noter que cette exigence a constitué l’un des trois objectifs de la visite du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement hier à la gare routière de Mbour où la nouvelle loi d’orientation et d’organisation des transports terrestres a été exposée de fond en comble aux professionnels du secteur qui ont bien pris note.
Ces derniers, par la voix de leur porte-parole, M. Pierre Gomis dit Mbakhane, ont exprimé toute leur gratitude à leur hôte pour cet appui de l’etat en denrées alimentaires de première nécessité offertes à 582 parmi eux…