DANGER SUR LES COTES SENEGALAISES, IVOIRIENNES, BENINOISES ET TOGOLAISES
L’année 2019 a été l’une des trois années les plus chaudes jamais constatées en Afrique.

Le rapport sur l’état du climat en Afrique en 2019, une publication inter organisations coordonnée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a été publié le 26 octobre dernier. Ce document alerte sur le danger qui guette les côtes sénégalaises, ivoiriennes, béninoises et togolaises dont 56% sont en train de s’éroder.
L’année 2019 a été l’une des trois années les plus chaudes jamais constatées en Afrique. Et Cette tendance devrait se poursuivre à en croire l’Organisation météorologique mondiale (OMM). En effet, note-t-elle, les dernières prévisions décennales, qui incluent la période quinquennale 2020-2024, indiquent un réchauffement continu et une diminution des précipitations, notamment en Afrique du Nord et en Afrique australe, ainsi qu’une augmentation des précipitations au Sahel.
Et selon les scénarios médians présentés dans le cinquième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat(GIEC), de vastes régions africaines connaîtront, d’ici les deux dernières décennies de ce siècle, un réchauffement supérieur à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. «Dans une grande partie de l’Afrique, la température a déjà augmenté de plus de 1°C par rapport à 1901, avec une multiplication des vagues de chaleur et des journées caniculaires.
Selon le GIEC, il est probable que les précipitations diminuent en Afrique du Nord et dans le sud-ouest de l’Afrique du Sud d’ici la fin du siècle », lit-on dans le communiqué parvenu à «L’AS». Et ce réchauffement n’est pas sans conséquence sur le niveau d’élévation de la mer qui a atteint 5 mm/an dans plusieurs zones océaniques entourant le continent. «Cette élévation est supérieure à l’augmentation moyenne du niveau de la mer à l’échelle mondiale, qui est de 3 à 4 mm/an », souligne le rapport de l’OIMM. Non sans préciser que la dégradation et l’érosion des côtes constituent également un problème majeur, en particulier en Afrique de l’Ouest. Selon le rapport, environ 56% des côtes du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo sont en train de s’éroder. «Et cette situation devrait s’aggraver », précise le document. Qui ajoute que l’élévation du niveau de la mer n’est actuellement pas le facteur dominant des changements environnementaux, mais qu’elle devrait se combiner par la suite à d’autres facteurs pour en exacerber les conséquences négatives.
Par ailleurs, les projections du GIEC suggèrent que le réchauffement aura des effets dévastateurs sur la production agricole et la sécurité alimentaire. Parmi les principaux risques pour l’agriculture figurent la baisse de rendement des cultures due au stress thermique et hydrique et l’augmentation des dégâts causés par les ravageurs, les maladies et les inondations sur l’infrastructure des systèmes alimentaires. Une telle situation compromettrait gravement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des ménages, des régions et des nations.
A en croire l’OIMM, d’ici le milieu du siècle, les principales cultures céréalières d’Afrique seront touchées, avec toutefois des différences en fonction des régions et les cultures. Selon le scénario de changement climatique le plus pessimiste, le rendement moyen diminuerait de 13% en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, de 11% en Afrique du Nord et de 8% en Afrique de l’Est et en Afrique australe. La hausse des températures et la modification des régimes de précipitations ont également un impact significatif sur la santé des populations africaines.
Selon l’OIMM, l’augmentation des températures et des précipitations rend l’habitat plus favorable aux insectes piqueurs et à la transmission de maladies à vecteur comme la dengue, le paludisme et la fièvre jaune.
Ainsi, d’après le rapport, le réchauffement des hauts plateaux d’Afrique de l’Est permet aux moustiques porteurs du paludisme de survivre à des altitudes plus élevées.